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PHystorique- Les Portes du Temps
6 janvier 2015

La légende de Mélusine - Légende Chevaleresque LE GATEAU A LA FÈVE

La légende de Mélusine spectacle de l'abbaye de Maillezais)

(Mélusine spectacle de l'abbaye de Maillezais)

Mélusine est une fée des contes populaires du Moyen Âge apparaissant dans diverses légendes du folklore européen, c'est une fée des sources et des rivières mais aussi une fée bâtisseuse. La version la plus connue de sa légende est le Roman de Mélusine par Jean d'Arras datant de la fin du XIVe siècle.

L'histoire merveilleuse de Mélusine est intimement liée à celle de Lusignan. C'est elle qui est la mère de ses fameux seigneurs. Elle a bâti des châteaux, les églises. Vouvent, Mervent, Parthenay, Saint- Maixent, Niort, Fontenay, Maillezais, etc., en un mot tout ce qui se rattache de près ou de loin aux Lusignan, lui doivent l'existence.

spectacle de l'abbaye de Mervent-Vouvant

(Mélusine spectacle de Vouvant)

Elle est leur protectrice. Ses apparitions sont le présage ou la conséquence de grands malheurs. Tout ce qui semble extraordinaire ou inexpliqué lui est attribué. C'est elle qui a dressé les pierres levées. Son ombre hante le bord des fontaines et les profondeurs des forêts. Partout on la redoute et on l'invoque. Qu'est-ce donc que Mélusine ?

melusine

Jean d'Arras, le trouvère aux gages du duc de Berry, comte de Poitou, en 1387, et Couldrette, le poète du sire de Parthenay, en 1401, ont raconté sa légendaire histoire d'après des romans plus anciens, aujourd'hui perdus.

 

Légende Chevaleresque LE GATEAU A LA FÈVE.

 

  1. Gâteaux merlusins du Poitou, qu'on distribuait aux enfants

     

« Si bons seigneurs lez Maiges, dit une chronique, baillèrent don à la tant doulce Vierge Marie pour son enfançon  ung bel petict coffre de boys moult aourné d’or, ainz qu'on les adoube à Dhamaz, lequel coffre estoit plein jusqu’aux bords de joyaulx, parfums, ambre, topaze et perles fines;  et puis comme ils veirent, li bons seigneurs, que la paulvre nourricière ot grand faim et que n’estait mie en l’estable une seul crouste à mangier, ils lui firent preindre ung bon gasteau de fine fleur pétrie au beure, avecques une febve d’aloës au mitant, pour li donner bonne odeur , selon l'usaige de leurs pays.»

Voilà l’origine de la fête des Rois, de cette fête charmante qui rappelle tant de joies de famille et d’émotions pures.

Qui de nous, enfant, n’a pas dû à l’adresse complaisante d’une mère la fève précieuse, signe chéri d’une royauté d’un jour ? Comme ce gracieux diadème était ardemment désiré par notre caprice; car de la puissance à la tyrannie, l'intervalle est facile à franchir, et nous étendions à notre gré nos privilèges jusqu’à la licence pendant cette belle soirée ou, libres de l’obéissance, nous devenions maîtres à notre tour.

 Un usage aussi poétique devait nécessairement inspirer les conteurs du passé; l’imagination des troubadours et des trouvères y trouvait une source féconde de myrifiques récits.

Plusieurs de ces ballades sur le gasteau à la febve ont survécu à leurs auteurs. Les unes ont été recueillies et publiées par les soins d’antiquaires toujours prêts à étudier ce qui concerne les mœurs et la littérature de nos ancêtres; les autres encore inédites, après avoir passé de la grande salle du castel, où le poète les avait narrées, sous le toit de chaume des vassaux, sont restées vivantes et populaires dans les campagnes, grâce à la superstitieuse crédulité des paysans.

De ce nombre, il en est deux surtout en grande faveur dans les bourgs de l’ancien Poitou.

 La première présente ça et là quelques similitudes avec le conte féerique de Griseledis, écrit au 14e siècle par Barbe de Verne.

 La seconde, plus neuve d’invention, nous a paru digne d’être connue, et nous allons essayer de la raconter.

 

II

Le 6 janvier 11. . . , il y avait festin et joie au château de Mauléon en Béarn.

De belles tables richement servies attendaient les convives, et les variais paraissaient empressés comme si le comte Savary, leur maître, eût reçu à souper monseigneur Louis VII, roi de France, duc de Normandie et d’Aquitaine.

 Ce n’était pourtant point un si grand visiteur qui mettait en liesse le seigneur châtelain.

Il avait un hôte, il est vrai; le cor du donjon avait sonné trois fois la fanfare d’honneur vers la vesprée. le pont-levis s’était abaissé devant un chevalier suivi d'un bel enfant vêtu en page et de quelques hommes d’armes, mais ce chevalier n’était qu’un des pairs du sire de Mauléon, Hugues de Lusignan, comte de la Marche.

 Tout le manoir cependant s’agitait d’après les ordres du seigneur béarnais.

 Ah ! c’est qu'alors c’était chose sainte que l’hospitalité. Celui qui l'offrait la regardait comme un devoir au- dessous duquel restaient toujours ses efforts pour y satisfaire, dès l’instant qu'il tenait son hôte pour noble homme ainsi que lui.

 Quand tous les préparatifs furent achevés, et que le majordome eut jeté un dernier coup-d’œil sur l’ordonnance plus chargée que symétrique du repas, les battons de la grande porte cintrée s’ouvrirent et la dame Isabel de Mauléon conduisit accortement le comte de la Marche à la place qui lui était réservée près d'elle au milieu de la table.

 Savary s’assit vis à vis de son hôte, ayant à sa droite son chapelain, vieillard qu’avaient courbé tour à tour le cilice du cloître et l’armure de la croisade ; à sa gauche , le bel enfant vêtu en page qui n'était autre chose que Guy de Lusignan, fils bien aimé du comte de la Marche.

 Puis, à côté d’Isabel, Berthe sa fille, jouait avec un grand lévrier blanc qui venait de poser sa tête caressante sur les genoux de sa jeune maîtresse. La gente et mignonne Berthe ne comptait pas encore neuf ans, et pourtant elle était déjà le vivant portrait de sa mère, dont elle avait le doux regard et le charmant sourire.

Enfin la salle était pleine de chevaliers et d’écuyers, car, outre la table d'honneur, deux autres tables étaient servies, avec non moins de profusion, pour souper à foison, qui souper voulait.

 Douze torches portées par autant de varlets illuminaient la salle, et faisaient briller les coupes d’or sur la nappe blanche comme neige, qui était plissée comme rivière ondoyante que le vent frais doucement soulève.

Lorsque chacun eut pris sa place, le vieux chapelain fît le signe de la croix, bénit le pain et le vin. Toutes les voix répondirent à sa prière et le repas commença.

 Alors des clercs qui tenaient en leurs mains d’harmonieuses citoles chantèrent de beaux serventes guerriers et des tensons d’amour. Pendant ce temps, les deux barons devisaient d’affaires.

 Lusignan exposa le but de son voyage, en priant Mauléon d’agréer son fils à titre de page, et de lui donner la première éducation nécessaire pour arriver plus tard au gradé saint de chevalier.

 Savary tendit la main à son hôte comme gage de promesse, et dit

: — Comte de la Marche, je vous jure Dieu d'instruire votre fils, il sera prud’homme, je l’espère ; son sang ne peut mentir.

—Et vous aussi, madame, dit Lusignan à le comtesse, je vous requiers humblement d’être sa marraine, si cela ne vous déplaît point.

— Bien au contraire, beau sire, répondit Isabel, je serai toute fière d'avoir un si gentil filleul; — et vous , mou mignon, continua-t-elle en s’adressant à Guy, m’aimerez-vous bien ?

— Je n’ai point connu ma mère, dit l'enfant ; mais je sens que je vous chérirai comme je l’aurais chérie.

 — Pauvre cher petit, reprit Isabel, tu seras mieux que mon filleul; dès ce jour, tu es mon fils; tiens, voilà ta sœur !

Berthe, à ces mois, leva les yeux ; les deux enfants se regardèrent avec affection et se rirent.

 — Merci, noble dame, dit Lusignan d’une voix émue; car ce m’est une consolation bien douce, en me séparant de mon enfant, de le laisser en de si dignes mains. Vous en ferez, je le vois, un parfait, chevalier, un fidèle, servant des dames.

— Et un, chrétien comme ses ayeux, interrompit le chapelain.

 —Vos exemples et vos leçons l’instruiront de ce côté, mon père, répondit le comte en remerciant du regard le ministre de Dieu : — allons, poursuivit-il son hanap vide à la main,  un dernier coup de ce bon vin de Syracuse pour boire à notre sire le roi de France; car il se fait, tard et c'est l'heure de quitter la table pour que je parle demain matin au chant  du coq.

 —Un moment encore de grâce, dit Savary: vous oubliez que c'est aujourd’hui le six janvier.

—Par Notre-Dame, vous avez raison, je ne songeais plus au gâteau à la fève.

—    Nous allons la tirer ensemble: puisse-t-elle vous advenir ! .

 

 

III

 Comme il parlait encore, six jouvenceaux parurent, apportant un immense gâteau, couleur d'or, qu’ils déposèrent respectueusement devant leur maître.

L’écuyer tranchant les suivait; il divisa rapidement le gâteau en parties égales indiquées d’avance par les sillons qu’avait fait tracer le majordome, sur la pâte encore molle. Chacun des convives de la table d’honneur prit un morceau, qu’il plaça intact devant lui, tandis que les jouvenceaux faisaient le tour de la salle avec le gâteau à la fève. Et quand tous eurent entre les mains sans la rompre, la portion qui leur était offerte, il en restait une encore sur le plateau.

Berthe qui brûlait de l’impatience curieuse de voir si elle était reine, ne s’aperçut point dans sa préoccupation que la distribution n’était pas achevée, et déjà ses petits doigts roses commençaient à briser la part qui lui était échue, quand sa mère l’arrêta.

 — Il n’est pas temps, ma Berthe, lui dit-elle, voici encore une portion qu’il faut donner.

— A qui donc, mère ?

— C’est la part des pauvres ma fille, répondit la comtesse; ton père vient d’envoyer selon l’usage, chercher la première mendiante qui se trouvera devant le pont-levis, et nous lui donnerons cette part avec une bourse.

 — Et si elle allait être reine ? dit timidement le page.

 Dieux le veuille, mon fils, reprit le chapelain; car ce jour serait un jour de joie pour elle, et les malheureux n’en ont guère.

— Oh ! alors je lui souhaite la fève de tout mon cœur, reprit Berthe.

— Silence ! ma fille, dit Isabel, la voici.

 En effet , une vieille femme , au visage maigre et ridé, venait d’entrer dans la salle. Un bâton de coudrier soutenait sa marche chancelante, et les haillons qui la couvraient faisaient un pénible contraste avec les magnificences de la fête.

 Cependant la comtesse chrétienne charitable, fit placer un couvert entre elle et sa fille, en disant à la vieille femme :

— Ma mère, asseyez-vous près de moi.

Le mendiante la remercia par un signe respectueux de sa tête branlante, et s’asseyant à la place qu’on lui offrait, prit au plateau de famille la dernière part du gâteau des rois.

Or, elle dit en le prenant, au page.

 —Vous plairait-il, mon beau-fils, de changer voire gâteau contre le mien.

Guy interrogea son père d’un regard pour lui demander ce qu’il devait faire et, sur un signe du comte, il répondit à 1a vieille femme :

— Je veux bien, ma bonne mère.

L’échange accompli, le comte Savary se leva et rompit sa part : tous eu firent autant.

 — A qui la fève et la couronne ? dit Mauléon.

— Le roi boit ! s’écria la vieille en montrant le page qui portail sa coupe à ses lèvres.

 — Moi, le roi? reprit le jeune Lusignan avec étonnement, vous vous trompez, je n'ai pas la fève.

— La voici, répartit la vieille, à ce petit coin de pâte que vous n’avez pas brisé.

 — C’est vrai, dit le page en élevant joyeusement la marque de sa puissance, je suis roi. — Damoiselle Berthe, ajouta-t-il d’une voix plus lente, voulez-vous être ma reine ? .

 — Bien volontiers, monseigneur, répondit l’enfant rougissant de plaisir.

 — Ainsi soit fait, repartit le comte de Mauléon. Que chacun fasse hommage fige pour la soirée au roi Guy et à la reine Berthe.

 Les convives s’inclinèrent tous en signe d’assentiment.

 La vieille seule resta immobile.

 

Chevaliers et écuyers on parurent surpris; mais leur étonnement fut bien plus grand encore quand ils virent la mendiante redresser tout à coup sa taille voûtée, la main droite étendue sur la tête blonde du page, et qu’ils entendirent sa voix naguère aigre et chevrottante retentir mélodieuse comme une harmonie céleste :

— Enfant, disait la pauvresse au fils du comte de la Marche, il n’est pas besoin que je le fasse un serment, car je suis à toi pour la vie comme j’ai été à tes ancêtres, comme je serai à tes descendants.

 Chacun ici te souhaite renom et gloire, moi, je veux faire plus, je vais les prédire

 Guy de Lusignan, la royauté, d’un jour n’est que l’image du trône véritable qui t’attend. Avant que tu aies rompu vingt fois le gâteau à la fève, un peuple te saluera sous la pourpre et répétera comme ce soir. « Los au roi Guy ! servage à la reine Berthe!»

— Oh ! mon Dieu; interrompit la dame de Mauléon.

La mendiante se retourna vers Isabel avec un regard pénétrant et majestueux qui arrêta ce cri d’émoi involontaire.

Hugues, Savary et les autres convives restèrent silencieux, malgré leurs efforts pour parler, et la vieille femme reprit d’un ton d’inspiration solennelle, on promenant ses yeux de Berthe au jeune page :

 — Oui, tous les deux, enfants, vous régnerez : ce que je vous ai promis s’accomplira. Je veux vous faire un royal présent qui soit aujourd’hui une preuve de la vérité de mes paroles, en attendant qu’il devienne plus tard le plus bel ornement de voire couronne. Fils de Lusignan frappe avec mon bâton sur la fève du gâteau.

L’enfant prit aussitôt la blanche de coudrier. Un mouvement se fil entendre dans la salle; car tous, jusqu’aux varlais, avaient un grand désir de voir ce qui allait advenir.

 — Frappe ! dit encore la vieille.

Le page sur qui se fixaient tous les yeux leva le bâton d'une main assurée, puis le laissa retomber sur la fève.

 Un cri d’admiration retentit ... Au lieu de la graine noire et à demi brûlée qui avait roulé de la main de l’enfant sur la table, luisait et scintillait comme une flamme d’étoiles, une grosse escarboucle a reflets chatoyants.

 Les regards se relevèrent alors pour chercher la mendiante . . .Ce fut en vain , elle avait disparu. Ce fit que bien des propos divers se croisèrent en un instant.

 — Corne-bœuf, c’est une Bohême, dit Savary.

 — Une sorcière qu’il faudra brûler, ajouta pour compléter, le chapelain, qui, malgré ses vertus, était fanatique comme les moines de son temps.

— C’est une sainte ! peut-être, murmura la pieuse Isabel.

— Non, madame, reprit Hugues de la Marche, je sais son nom maintenant ;

c’est la Mélusine, protectrice de ma famille, et qui a bâti dans une nuit mon beau châtel de Lusignan.

 

IV.

Quinze ans après la fête que nous venons de décrire, un cortège magnifique s’avançait sur la route qui conduit de Avray à Lusignan.

Des chevaliers couverts de riches armures, au doulx maintien, portant de merveilleux écussons peints sur leur corselet de satin mi-partie bleu et pourpre, des soudards en grand nombre équipés de cottes en fin acier, échevauchaient à l’amble autour d’un beau seigneur et d’une dame, tous deux en pleine fleur.

Le beau seigneur avait line mine guerrière, imposante, royale; et c’était marveille de voir comme il portait chevaleresquement la légère cuirasse de Toulouse, damasquinée en or, par- dessus son galant costume de velours écarlate, sa large épée au pommeau d’argent ciselé de chimères, et son casque d’acier brun, au cimier duquel ruisselaient à chaque mouvement de tête, les feux changeons d’une grosse escarboucle.

La noble dame était assise sur une haquenée blanche, caparaçonnée d’azur; une couronne de comte relevait ses admirables cheveux noirs qui donnaient à son visage une grâce majestueuse et souvent elle se penchait vers le beau seigneur pour entendre ses doux propos et lui répondre.

Cependant tout en devisant de tendresse, le couple était arrivé avec sa suite au pied des tours du vieux château roman. Déjà le pont de l’Èchaugaite grinçait sur ses chaînes rouillées en s’abaissant pour leur livrer passage, quand tout à coup apparut aux regards du cortège qui ne l’avait point vue venir, une femme vieille et misérable.

Elle se plaça devant l’entrée de la poterne, un rayon de soleil éclaira sa figure, et alors le beau seigneur et la noble dame tressaillirent.

— Guy de Lusignan, tu te souviens encore du gâteau à la fève, je le vois, puisque tu as gardé mon présent ; c’est bien. . . ma promesse s’accomplira.

— Ne l’est-elle pas déjà, répondit le jeune confie en regardant sa belle compagne avec amour, je suis plus heureux que le roi de France.

 — Tu dis vrai, mon fils, répondit la pauvresse d’une voix affectueuse ; car Berthe de Mauléon, que tu viens d’épouser, est aussi sainte que la reine Aliénor est perverse ....

 Mais ce n’est pas tout encore, je t’ai promis un trône . . . d'aujourd’hui en un an, il sera tien.

— Et comment cela, madame ?

— Je ne puis te l’apprendre. Ce que j’ai à te dire aujourd’hui le voici : tu as entendu bien des fois, en venant sur la route, le cri de DIEU LE VEULT ! DIEUR LE VEULT ! tu as vu passer bien des chevaliers avec la croix rouge sur leur surcet blanc . . : . une nouvelle guerre sainte les entraine, pars avec eux !

— J’y songeais, répondit Lusignan avec une simplicité sublime.

— Eh bien ! prends demain trente hommes d’armes et pars.

— O mon Dieu ! déjà la guerre ! dit Berthe

 La vieille lut dans sa pensée et lui répondit:

— Ne craignez rien, ma fille, je veillerai sur lui à toute heure.

 — Et moi ... je l’accompagnerai, répartit Berthe avec 1'enthousiasme d’une inspiration soudaine.

 — Amen, répondit la mendiante, car c’est en même temps votre devoir et la volonté de l’avenir.

Et se disant, elle s’évanouit comme une ombre par une des meurtrières de la muraille.

 

V.

 Deux ans plus tard, au jour fixé à Lusignan par la mendiante, un grand concours de peuple fermentait dans Jérusalem, la ville sainte. Des cris de joie éclataient de toutes parts, et la foule, vêtue d'habits de fête, courait avec empressement vers l'église du Saint-Sépulchre.

Ce peuple avait bien le droit de se réjouir, car un nouvel effort de l'Europe catholique venait de renverser la tyrannie des Sarrasins et de briser son esclavage.

 Comme gage et protecteur de sa liberté nouvelle, Jérusalem allait recevoir un prince chrétien, et c’était lui qu'elle voulait saluer. L’élection se fit par les plus vaillants chevaliers de la croisade, et le peuple répondit à la voix du héraut d’armes qui vint lui annoncer le vœu unanime de ses libérateurs par les cris mille fois répétés :

 — Los au roi Guy ! servage à la reine Berthe ! .

 En effet, le sire de Lusignan, proclamé souverain de Jérusalem et de Chypre, vint bientôt s’asseoir avec Berthe de Mauléon, sa noble épouse, sur le trône préparé d’avance près de l’autel, pour recevoir l’hommage de ses nouveaux sujets; et l’escarboucle de la fée brillait au milieu de sa couronne.

 Et comme la messe allait commencer, le peuple tomba prosterné devant une apparition miraculeuse. Un des séraphins d’or, qui semblait veiller sur le tabernacle s’était soudain animé, ses traits avaient pris l’expression d’une beauté vivante et divine; puis, déployant ses grandes ailes; devenues blanches comme celles d’un cygne, il planait entre la voûte et le pavé de l’église devant le roi Guy et la reine Berthe.

 Mélusine ! Mélusine ! dit Lusignan.

 — Oui, mon fils, c’est moi, dit la voix de l'ange; ma mission près de toi est finie, je vais aller me rendormir dans ma tombe du Croisic, au pays de Bretagne, jusqu’au jour ou ton fils aura besoin de moi. Maintenant je ne puis plus rien pour toi, car je dois n’accorder qu’un don à chacun des nobles sires de ta famille . . . tu ne me verras plus

 Adieu ! garde-moi en souvenir.

— Fée de mes ayeux, répondit le roi, je te bénirai tous les jours de ma vie.

 — Oh ! je n’en demande pas tant, répondit Mélusine; songe à moi seulement une fois par an.. . , le jour des Rois, quand tu tireras le gâteau à la fève. Adieu !

Le peuple, qui n’avait rien entendu de ces paroles, vit avec un nouvel étonnement le séraphin reprendre sa forme et se replacer en silence sur son piédestal de porphyre.

 La chronique ajoute encore que bien des vœux furent offerts à la statue miraculeuse par laquelle Dieu s’était plu à manifester son amour pour Lusignan . . . «Mais furent moult marris et surprins les bonnes gens de n'en vooir mie ung seul produyre son effect. »

 Georges Olivier. (Gazette de France.) L'Observateur des Pyrénées

 

Tournoi de Chevalerie, les Chevaliers de Mélusine <==.... ....==> Tour Mélusine Vouvant et sa légende

 

 


 

LA LÉGENDE DE MÉLUSINE

Une exposition sur Mélusine Choix des images et textes par Kinthia Appavou et Régor Mougeot ________________________________________ Un extrait musical de l'album "Un fabuleux héritage" des derniers Trouvères pour illustrer cette exposition...( cliquez sur le lien ci-dessous ) "Mélusine" Par "Les derniers Trouvères" La Légende de Mélusine : Raymondin, neveu du Comte de Poitiers et fils du Comte de Forez, tue accidentellement son oncle en forçant un sanglier féroce.

http://regorm.free.fr



Généalogie des Seigneurs de Mauléon -

Cette famille descend par mâles d'Haton ou Natonis, deuxième fils d' Eudes, duc d'Aquitaine . Hunolt duc d'Aquitaine (tige des rois de Navarre et dont descendent les Aranda et les d'Esclignac) son frère, lui fit arracher les yeux en 745.
Généalogie - Maison des Hugues de Lusignan et Geoffroy la Grand' Dent. 

( Château médiéval de Vouvant, tour Mélusine - cie Capalle) Les principales, familles sorties de la souche 1er des Lusignans sont celles des comtes de Pembrocke et d'Eu, des seigneurs de Vouvant, de Saint-Gelais, de Lezay, de Couhé, de Lestang, des Marais, de Beauregard, et les Lusignans, rois de Chypre.

 

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