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PHystorique- Les Portes du Temps
8 août 2017

les amazones de François Charette de la Contrie de l'armée catholique et royale (Mme Bulkeley)

François Charette de la Contrie armée catholique et royale les amazones dernier panache puy du fou

L'armée catholique et royale comptait dans ses rangs des femmes de toutes les conditions. François Charette de la Contrie est entouré de ses « amazones », belles, nobles, adroites au tir et excellentes cavalières. Son aide de camp est Mme de Fief, Victoire-Aimée, née Libault de la Barassières. Son mari a émigré. Elle, est restée. Elle a rejoint l'armée pour venger la mort d'un fils. Petite, jolie, vêtue de tissu de Nankin, elle galope en tête de ses troupes, armée de deux pistolets, ou va à pied, usant d'un fusil de chasse. Louis XVIII lui fera don de son portrait en guise de décoration.

 

Le château de la Brossardière de Madame Bulkeley - Céleste Julie Michelle TALOUR de la CARTRIE

Quand l'insurrection vendéenne gronde, la population, presque exclusivement rurale, se cherche des chefs.

Elle se présente aux logis et aux châteaux. Ce sera le cas au Plessis-Bergeret, à l'est d'un bourg de 800 âmes que domine une défense au bord de l'Yon. Ce sera également le cas à l'ouest, où les esprits s'échauffent, vers la Brossardière de Saint-André-d'Ornay.

Le 14 mars, armés de pics et de faux retournées, les paysans prennent d'assaut La Roche-sur-Yon, chef-lieu du district, dont la garde fuit vers Les Sables et Mareuil.

Qui étaient les meneurs du soulèvement ?

Jean-René de Chouppes, époux d'une héritière de Nesmy, habite le château du Plessis, élevé en 1649 au bord de l'étang. Il s'est retiré du service du roi.

William Bulkeley est un grand et bel officier, marié à Céleste, une jeune veuve établie au château de la Brossardière.

Marié le 20 novembre 1786, en la chapelle du château de la Brossardière - Saint-André-d'Ornays - 85, avec Céleste Julie Michelle TALOUR de la CARTRIE, Soldat Vendéen L'amazone de charette 1753-1832

Elle est la fille de Guy Barthélemy Talour de la Cartrie et de Jeanne Ollivier (1712-xxxx).
Ses parents habitaient le château de la Villenière à la Pouëze en Anjou.

 

Céleste Talour de la Cartrie, née à Angers le 14 mai 1753, mariée en premières noces à Louis-Henry-Marie Chappot de la Chanonie, avait, devenue veuve, épousé, en 1786, William Bulkeley, sous-lieutenant au régiment de Walsh.

Après un séjour à l’Ile de France, ils revinrent dans le pays des La Cartrien aux environs de la Roche sur Yon.

Elle avait quarante ans, lorsqu'éclata l'insurrection vendéenne.

Dans les premiers jours de mars 1793, les royalistes des environs de la Roche-sur- Yon vinrent sommer Bulkeley de se mettre à leur tête.

On sait, du reste, qu'il en, fut de même à peu près partout, et que, bien loin d'avoir entraîné les paysans, ce sont les nobles qui ont été entraînés par eux. Ce ne sont pas les chefs, ainsi qu'il arrive d'ordinaire, qui ont enrôlé les : soldats, ce sont au contraire les soldats qui ont enrôlé les chef.

 Le signal de la résistance, de la lutte et de la gloire n'est pas descendu du château à la chaumière : il est remonté de la chaumière au château.

Aussitôt, en compagnie de M. de Chouppes, lève une troupe de partisans et appuie les mouvements de  Charrette.

 Le 15 mars 1793, Bulkeley s'empara de la Roche-sur-Yon,  alors chef-lieu de district, et y établit un camp destiné à servir de base à ses opérations militaires.

Pendant toute la période qui s'étend du 15 mars au 23 août 1793, Mme Bulkeley se contenta de veiller, de concert avec son mari, il l'entretien et à l'organisation des troupes.

 Dans ces occupations militaires, elle puisa sans doute le goût des armes ; car, à partir du 23 août, on la voit combattre presque chaque jour, à la tête d'une compagnie de cavaliers d'élite qu'elle a recrutés et choisis parmi les meilleurs soldats de son camp.

Elle faisait partie de l'armée de Charrette.

 

Le 19 juin, Mlle Charette, rappelant à Mme de Bulkeley leur séjour à Legé quelques jours auparavant, lui écrivait à son château de la Brossardière : 

« C'est avec grand plaisir, Madame, que j'ai reçu de vos nouvelles... Je n'ai point oublié les instants agréables que j'ai passés avec vous. Ces moments se retrouveront toujours à mon cœur, etc. » (Collection Dugast-Matifeux, t. IV, pièce 133.)

 

A la bataille de Torfou, le 19 septembre 1793, elle reçut deux coups de sabre. .

 

Guerres de Vendée, Colonne Commémorative de la bataille de Torfou du 19 septembre 1793 

La colonne, édifiée en 1826 à l'initiative de M. Jousseaume, marquis de la Bretesche (1779-1839), commémore la bataille de Torfou ou batailles de Tiffauges, pendant les Guerres de Vendée. Le 19 septembre 1793, une colonne de 2000 Mayençais, commandés par Kléber, rencontra, en avant de Torfou sur le plateau ou s'élève la gare du chemin de fer, des bandes vendéennes que dirigeaient Charette et d'Elbée.

 

La victoire de Torfou est immédiatement suivie de deux autres succès royalistes, à Montaigu et à Saint-Fulgent ; mais à la suite de cette dernière affaire, Charette et les Bas-Poitevins se séparaient de la grande armée et rentraient dans leur pays.

Bulkeley et sa femme refusèrent d'accompagner Charette ; ils restèrent avec l'armée angevine.

Ils font avec elle toute la campagne d'Outre-Loire, qui conduit les Vendéens jusqu'à Granville pour les ramener à Savenay où ils sont définitivement écrasés (23 décembre 1793).

La belle-mère de Mme Bulkeley, Mme de la Brossardière, avait été massacrée par les républicains après la bataille du Mans (13 décembre), précédant de quelques semaines dans la mort ses deux filles, Gabrielle de la Brossardière, Mme de Guinebaud de la Millière, fusillées en février 1794, et son neveu, Pierre Chappot de la Chanonie, égorgé à la Roche-sur-Yon.

Mme Bulkeley, d'abord plus heureuse, échappa aux soldats de Westermann et réussit à passer la Loire avec sa fille, Aminthe de la Brossardière, âgée de douze ans, et avec son mari.

Ils se dirigeaient tous les trois vers l'armée de Charette, quand ils furent arrêtés, le 24 décembre 1793, au Loroux-Bottereau, d'où ils furent dirigés sur Angers.

Le 2 janvier 1794, Burkeley comparut devant la commission militaire, dite Commission Félix.

Condamné à mort, il fut guillotiné le même jour.

Le lendemain, le maire d'Angers écrivait au maire de Paris :

« Notre sainte mère Guillotine travaille. Elle a fait depuis trois jours la barbe à onze prêtres, une ci-devant religieuse, un général et un superbe Anglais de six pieds dont la tête était de trop (1); elle est dans le sac aujourd'hui.

On a fusillé en trois jours environ 800 brigands au pont de Cé, et jeté leurs cadavres dans la Loire, »

Deux jours après le supplice de son mari, Mme Bulkeley fut appelée devant la commission militaire.

En raison de sa déclaration de grossesse, elle fut mise en sursis et reconduite à la prison du Bon-Pasteur.

C'est là que, dans la nuit du 10 au 11 février, elle voyait s'éteindre entre ses bras sa fille qui n'avait pu résister à tant de misères et de souffrances.

Le 4 mars, son beau-frère, Hercule Gilles de la Grandière, marchait à son tour à l'échafaud. Sa sœur, Mme de la Grandière, venait la rejoindre en prison. Deux de ses nièces, Mlles de la ; Carterie, étaient emprisonnées au Calvaire. Mme de la Carterie, sa belle-sœur, était condamnée à mort et ne devait la vie qu'à un oubli.

Le sang ruisselait à Angers. Les exécutions étaient pourtant trop lentes au gré de la commission militaire.

Le 18 janvier, elle inventa un moyen expéditif de dégorger les prisons.

Deux commissaires, les citoyens Morin et Vacheron, furent chargés de procéder à un recensement général des prisonniers.

Voici comment se fit l'opération.

 Les commissaires, auxquels furent adjoints onze acolytes, faisaient venir à la geôle, successivement, les prisonniers ; ils les interrogeaient sommairement sur leur âge, leur domicile, leurs antécédents, et la décision se résumait en une seule lettre : F (à fusiller); G (à guillotiner).

Les recenseurs nommaient cela juger par F.

Quatre cents hommes et trois cent soixante femmes furent ainsi condamnés à mort : sept cents fusillés, soixante guillotinés.

Mme Burkeley fut recensée le 5 avril 1794, en même temps que six autres femmes, détenues comme elle, à la prison du Bon-Pasteur.

On fusilla les six femmes ; Mme Bulkeley fut épargnée.

Sur le dossier, les six noms de ses compagnes de misère sont suivis de six F. ; en regard du sien est tracée une croix.

Une nouvelle affirmation de grossesse lui avait, cette fois encore, sauvé la vie. Le neuf thermidor lui rendit la liberté. Elle sortit de prison, ivre de vengeance. .

Quelques jours après, elle arrivait au camp de Charette, à Belleville, ralliait ceux de ses anciens cavaliers qu'avait épargnés la guerre, leur adjoignait des soldats aguerris que lui désigna le général, et reprenait la campagne.

Quand Charette signa, le 17 février 1795 à, la Jaunaye, la paix avec la République Mme Bulkeley retourna à son château de la Brossardière, près la Roche-sur-Yon.

Quelques mois plus tard, le 26 juin, Charette recommençait les hostilités. Mme Bulkeley venait aussitôt le rejoindre.

Elle ne déposa les armes, cette fois, pour ne plus les reprendre, qu'à la mort du général, fusillé à Nantes, le 29 mars 1796.

Mme Bulkeley devait survivre longtemps à ces tragiques aventures.

Elle mourut à Angers, le 13 mars 1832, âgée de soixante- dix-huit-ans et dix mois, à la veille d'être octogénaire, comme ses glorieuses émules Marie Schellinck, Angélique Brulon et Mme Sans Gêne Malgré les réserves que j'ai dû faire, le livre de M, Emile Cère n'en est pas moins un ouvrage de réelle valeur, un chapitre d’ histoire militaire neuf, curieux et piquant.

 

 

Edmond Biré.

 

 

 

 

 

 

Charette à Legé. — Le grand combat de Palluau 15 mai 1793 <==.... ....==> 1793 Les HÉROÏNES VENDÉENNES, La Mieux-Aimée du roi de la Vendée

 

 

 

 


(Photos Dernier Panache Puy du Fou)

(1) M. Sapinaud de Boig-Huguet, neveu d'une sœur de Mme Bulkeley, a consacré Quelques lignes à Bulkeley dans son supplément aux Mémoires de Mme Sapinaud : « Bouely (Bulkeley), dit- il, d'une ancienne famille irlandaise, était le plus grand et le beau des officiers vendéens...»

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