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PHystorique- Les Portes du Temps
2 octobre 2017

Les Compagnons d'Armes de Jeanne d'Arc : Jean, Bâtard d'Orléans

jeanne d'arc Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (2)

Jean d'Orléans, fils naturel de Louis duc d'Orléans, frère de Charles VI, et de Mariette d'Enghien, dame de Cany, naquit en 1403.

Il n'y a point, dans nos annales, de nom plus populaire, il n'y a point de héros plus national que Dunois; il a travaillé vingt-cinq ans à la délivrance de son pays, il n'a tiré l'épée que pour cette grande cause; cet homme qui a tant combattu n'a pas eu d'autres adversaires que les Anglais.

 

jeanne d'arc Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (4)

SERVICES.

Combat de Montargis 1426 Prise de Dreux 1438 
Combat des Harengs. (Blessé)... 1429  Secours à Harfleur 1440 
Défense d'Orléans. (Blessé ) 1429  Secours à Dieppe 1442 
Prise des bastilles de S.-Loup, des  Prise de Metz 1444 
Augustins et des Tournelles etc.;  Prise du Mans 1448 
 il y prit part, dit-on, a plus  Conquête de la Normandie 1449 
de cent engagements dans les sorties Prise du château de Verneuil 1449 
Bataille de Patay 1429  Prise de Pontaudemer 1449 
Combat sous Jargeau 1429  Prise de Vernon 1449 
Prise de Jargeau... 1429  Prise de Gournay 1449 
Prise du château de Beaugency... 1429  Prise d'Harcourt 1449 
Attaque du camp anglais, au mont  Prise de Chambrois 1449 
Pilois, près de Senlis 1429  Prise de Neufchâtel 1449 
Attaque de Paris 1429  Prise d'Essay 1449 
Prise de Chartres 1432  Prise de la Roche-Guyon 1449 
Secours à Lagny 1432  Prise du château d'Yernes 1449 
Combat de Saint-Denis 1435  Prise d'Argentan 1449 
Prise de Meulan 1435  Prise de Rouen. 1449 
Prise de Houdan.. 1435  Prise de Harfleur 1449 
Prise de Beaumont 1435  Prise de Honfleur 1450 
Prise de Melun 1435  Prise de Bayeux 1450 
Prise de Pont-Sainte-Maxence.... 1435  Prise de Caen 1450 
Combat du pont de la Briche... 1436  Prise de Falaise 1450 
Reprise de Saint-Denis 1436  Prise de Cherbourg 1450 
Prise de Paris 1436  Conquête de la Guyenne 1451 
Prise de Château-Landon 1437  Prise de Montguyon 1451 
Prise de Nemours 1437  Prise d'assaut de Blaye 1451 
Prise de Terny 1437  Prise du château de Fronsac 1451 
Prise de Montereau 1437  Prise de Bordeaux 1451 
Prise de Montargis 1438  Prise de Bayonne 1451 

ARMES : D'Orléans au bâton d'argent mis en barre.

armoirie Jean , Bâtard d'ORLÉANS (comte de DUNOIS

La longue liste de ses faits militaires offre peu de batailles; les déchirements du royaume ne permettaient guère de réunir de grandes forces et de tenter des actions décisives ; les luttes étaient éparpillées et locales; c'était une guerre de châteaux, de postes et de coups de main.

Dunois fut le héros de cette dernière phase de la chevalerie; et la France a trouvé un sauveur dans ce grand et providentiel chevalier.

Les Anglais, maîtres du Nord et du Midi, poursuivaient leurs conquêtes; le bâtard d'Orléans, destiné d'abord à l'église, sentit sa vocation dans cet extrême péril; il accourut avec quelques écuyers sous la bannière du roi : son premier fait d'armes fut le premier succès du parti national, après ses longues défaites , comme aussi le dernier exploit de Dunois fut la conquête de la dernière ville du Midi sur les Anglais.

Les étrangers assiégeaient Montargis, ils y avaient réuni leurs forces et leurs meilleurs capitaines; la petite armée du roi, commandée par le Bâtard, surprit les Anglais, les mit en pleine déroute et les força de lever le siège.

Mais ce succès n'arrêta point les conquérants, trop bien servis par l'indolence et les rivalités qui régnaient autour de Charles VII.

Ils s'approchèrent de la Loire et mirent le siège devant Orléans. Les favoris du roi parlaient de s'aller cacher dans les montagnes d'Auvergne, ses hommes d'armes l'abandonnaient, ses garnisons se rendaient de tous côtés. Mais les braves bourgeois d'Orléans eurent bon courage et se défendirent à outrance.

Jean-dOrleans Comte de Dunois

Le Bâtard fut le premier à se jeter dans leurs murs. Cette ville, la clef de la Loire, le dernier boulevard de la cause nationale, était, de plus, l'apanage de son frère, prisonnier des Anglais. Il fut l'âme de la défense; tantôt entraînant les bourgeois à l'attaque des bastilles anglaises, tantôt se jetant hors de la ville pour aller chercher des renforts ou des vivres , et s'ouvrant passage pour y rentrer.

La bonne et la mauvaise fortune avaient leur jour : un grand convoi de subsistances , parti de Paris , s'approchait du camp des Anglais; les assiégés, ralliant l'armée du comte de Clermont, sortirent pour l'enlever, près de Rouvray ; mais ils s'y jetèrent en désordre, les chefs ne furent pas obéis ; le bâtard d'Orléans, blessé dès le premier choc, fut à grand'peine enlevé de la mêlée, et la garnison, éperdue, regagna ses murs, après avoir fait de grandes pertes en chefs et en soldats.

Cette triste journée, qu'on appela le combat des Harengs (le convoi en étant composé en partie), sembla ruiner à jamais le parti de Charles VII ; mais Orléans se défendait encore, et bientôt Jeanne-d'Arc parut.

Le Bâtard comprit et seconda l'héroïne ; il sut plier son expérience à ses inspirations , et ce ne fut pas le moindre mérite de ce vaillant homme, habitué à l'indépendance et au commandement.

Quand Jeanne approcha d'Orléans, Dunois traversa la Loire dans un petit bateau, pour se porter au-devant d'elle :

 « Êtes-vous le bâtard d'Orléans, dit-elle?

Oui, répondit-il, et bien joyeux de votre venue.

— C'est vous, reprit Jeanne, qui avez conseillé de passer par la Sologne et non par la Beauce, tout au travers des Anglais ?

— C'était, répliqua Dunois, le conseil des plus sages capitaines.

— Le conseil de Dieu est meilleur que le vôtre et que celui des hommes, dit Jeanne (1). »

Elle fit son entrée dans la ville ayant le Bâtard à ses côtés, puis elle voulut aussitôt marcher aux Anglais ; plusieurs des chefs préféraient attendre un renfort; mais Jeanne, qui se croyait maîtresse de l'armée, s'opiniâtra.

« Le sire de Gamache, irrité de son ton de commandement et de la soumission qu'on lui montrait, ne put se contenir : Puisqu'on écoute, dit-il, l'avis d'une péronnelle de bas lieu, mieux que celui d'un chevalier tel que je suis, je ne me rebifferai plus contre ; en temps et lieu, ce sera ma bonne épée qui parlera, et peut-être y périrai-je; mais le roi et mon honneur le veulent, désormais je défais ma bannière et je ne suis plus qu'un pauvre écuyer. J'aime mieux avoir pour maître un noble homme qu'une fille qui a peut-être été je ne sais quoi.»

Ployant sa bannière il la remit au Bâtard. Celui-ci n'était point de l'avis de Jeanne, mais il voyait qu'elle était fort à ménager et il mettait bonne espérance en elle. Il s'employa à apaiser la querelle.

Le Bâtard se rendit à Blois, pour y chercher les renforts, et fit sa rentrée dans Orléans et traversa les bastilles des Anglais.

« Bâtard, Bâtard, lui dit l'héroïne en le revoyant, au nom de Dieu, je te commande, sitôt que tu sauras la venue de ce Fascot (Falstolf, l'un des capitaines anglais), de me le dire; car s'il passe sans que je le sache, je te promets que je te ferai couper la tête. ( 2) »

Les travaux de siège des Anglais furent attaqués résolument, la bastille de Saint-Loup fut emportée, puis celle des Augustins fut incendiée; Jeanne et le Bâtard, son frère d'armes, conduisaient les assaillants.

Enfin ils emportèrent, après le plus rude assaut, la bastille des Tournelles, le plus fort des postes de l'ennemi, et les Anglais, épouvantés, décampèrent d'Orléans.

Ce siège avait duré deux ans.

Ayant rejoint le roi, Jeanne et Dunois marchèrent vers Reims ; tout le pays était aux étrangers et il fallait s'y frayer chaque jour passage ; Jargeau fut emporté après un combat livré sous ses murs ; le château de Beaugency ne résista pas davantage, et les Français , raffermis, osèrent se détourner de leur route pour aller chercher en Beauce ces terribles Anglais, si habiles à disposer les batailles, et qu'on craignait tant de trouver en plaine depuis Azincourt et Verneuil.

Ils furent attaqués près de Patay, rudement ébranlés par un choc d'avant-garde de La Hire, et mis en pleine déroute par le corps de bataille où se trouvaient Jeanne d'Arc et Dunois.

On les voyait côte à côte au plus épais de la mêlée ou dressant sur la brèche des échelles pour l'assaut.

Toutes les villes jusqu'à Reims se rendirent bientôt; l'étendard de Jeanne et la bannière de Dunois flottèrent sur l'autel Charles VII fut sacré.

Sa cause gagnait des partisans plus nombreux chaque jour, et il avança vers Paris. Le duc de Bedford l'attendit près de Senlis dans une forte position.

Jeanne , le Bâtard et La Hire commandaient un corps détaché; ils provoquèrent les Anglais par de vives escarmouches, mais ne purent les attirer hors de leurs retranchements. L'armée du roi s'approcha de Paris, tenta l'assaut où Jeanne fut blessée d'une flèche, et fit sa retraite sur la Loire.

La capture et la mort de la Pucelle arrêtèrent un moment les progrès de Charles VII; l'enthousiasme s'éteignit, et tous ces capitaines, bientôt désunis , allèrent guerroyer et chercher aventures selon l'humeur de chacun.

Dunois ne se reposa pas; il fit cette guerre d'escarmouches et de sièges, dont le plus important fut celui de Chartres.

Cette place nourrissait Paris, et il importait de s'en rendre maître. Dunois la surprit d'une façon bizarre ; il gagna un marchand de poisson qui entrait dans la ville ; des soldats, vêtus de blouses et le fouet à la main, conduisirent ses charrettes, d'autres se cachèrent dans les tonneaux; arrivés aux ponts-levis, ils se précipitèrent sur les sentinelles et ouvrirent les portes à leurs compagnons, tandis qu'un religieux, d'intelligence, prêchait et attirait la foule à l'extrémité de la ville.

Le Bâtard, qui se souvenait du cheval d'Ulysse, prit la nouvelle Troie sans grands efforts.

 Il courut de là défendre Lagny, assiégé par Bedford qui décampa après une affaire des plus chaudes.

 

Ardent aux rencontres comme aux assauts, intrépide dans la plaine comme à la brèche, le Bâtard emporta autour de Paris la plupart des places qui formaient son boulevard de défense; bientôt Paris lui-même chassa l'étranger de ses murs, et ouvrit ses portes à Dunois qui, sans s'arrêter, reprit la campagne et donna la chasse aux garnisons anglaises.

 

La Normandie et la Guyenne furent bientôt les seules provinces où ils eurent pied.

Le gouvernement de Charles VII fut prompt à soulager la France; la discipline était à rétablir, l'ordre était à fonder. L'armée prit un commencement d'organisation, les compagnies permanentes de gens d'armes, de francs-archers, furent établies; l'artillerie fut perfectionnée.

Le comte de Dunois, chargé de l'administration militaire, prit une grande part à toutes ces créations. Dunois, qui s'était rangé un instant parmi les seigneurs mécontents, se réconcilia vite avec le roi, et ne prit point de part au soulèvement de la Praguerie.

 

Charles VII avait fait une trêve avec les Anglais; il la mit à profit, et, se sentant bientôt en forces, il reprit les armes.

Dunois, investi du commandement comme lieutenant général du roi, marcha sur la Normandie ; les villes et les châteaux furent emportés. Rouen même ne résista que quelques jours, et les Anglais, terrifiés, n'y tinrent pas plus qu'ailleurs. Mais ils se défendirent vigoureusement dans Harfleur , dont le siège fut poussé, en plein hiver, par la neige et les pluies, où le roi et sa noblesse n'avaient pour abri que des cabanes de genêts et de paille dressées à la hâte.

Honfleur se défendit encore et fut pris un mois après.

La prise de Caen fut le grand événement de cette campagne : les Anglais s'y étaient jetés de partout, cette ville était leur dernier boulevard  en Normandie.

Le roi, le connétable, Dunois et plusieurs princes parurent et l'investirent; l'armée comptait dix-sept cents lances, sept mille archers ou coutilliers à cheval et quatre mille francs-archers à pied.

L'artillerie battit la ville pendant vingt jours, ouvrit de nombreuses brèches dans ses murailles ; et après une vigoureuse défense, la garnison capitula. Dunois, après la prise de Falaise, alla presser le siège de Cherbourg.

 « Les assiégés, dit un historien, virent avec beaucoup d'étonnement les cannoniers français dresser une de leurs batteries sur la grève, dans un lieu que les eaux de la mer couvraient deux fois par jour ; à l'approche de la vague, ils bouchaient la lumière et la bouche de leurs canons avec des peaux graisseuses, et des que les eaux s'étaient retirées, ils revenaient à leurs pièces et recommençaient le feu (3). »

Cette campagne dura un an et six jours; elle se fit avec un ordre, une précision qui ne s'était point vue encore dans ces temps de rudes prouesses et d'héroïsme aventureux. Les compagnies d'ordonnances, les francs-archers, louchèrent leur solde chaque mois ; une discipline sévère empêcha de piller et de rançonner le pays; l'artillerie, objet des plus grands soins, sans cesse exercée, abondamment pourvue, avait fait en peu d'années, sous Gaspard Bureau, les plus surprenants progrès.

La Normandie conquise, il ne restait plus que la Guyenne aux Anglais.

Charles VII poussa son heureuse fortune, et le comte de Dunois eut encore le commandement comme lieutenant général du roi. Il fut fait de nouveaux règlements pour fortifier la discipline qui avait fait le grand succès de la campagne en Normandie.

Tout y fut prévu pour la subsistance et le logement des gens de guerre ; il leur fut sévèrement enjoint de payer tout ce qui leur serait fourni, et le prix de chaque chose y fut réglé.

Dunois, obligé de laisser sur son passage de nombreuses garnisons, arriva en Guyenne avec des forces bien moindres qu'en Normandie. Les nobles gascons, vassaux depuis deux siècles de l'Angleterre, se montrèrent mal disposés; mais l'esprit des villes et des populations était demeuré français;

Dunois prit le château de Montguyon après huit jours de siège ; il fut arrêté plusieurs semaines devant Blaye; il l'emporta d'assaut avec l'aide de quelques vaisseaux du roi qui battirent la flotte anglaise sous ses murs.

Il prit de même Fronsac, puis il se présenta devant Bordeaux.

Son armée, que des renforts avaient portée à vingt mille hommes, formait quatre corps, et on la voyait faire jusqu'à quatre sièges à la fois.

Les Anglais, chassés de partout, ne tenaient plus devant l'armée française. Bordeaux demanda quartier ; la ville envoya un héraut sommer à haute voix ceux d'Angleterre de venir défendre ceux de Bordeaux; ne voyant arriver personne, les jurés allèrent remettre les clefs au comte de Dunois.

Bayonne, la dernière place qui tînt pour les Anglais, se rendit au vainqueur après trois jours d'attaque.

Là se termina la carrière militaire de ce grand chevalier, si brillant, si héroïque, qui a repris ville par ville la terre de France aux étrangers.

Dunois, après la mort de Charles VII, avait acquis trop de gloire pour ne pas donner d'ombrage à son successeur : mécontent du nouveau règne, il entra dans la ligue du Bien public ; il joignit les princes révoltés, mais il n'eut part à aucun fait d'armes et se réconcilia avec le roi.

Il fut grand chambellan de France et mourut en 1468.

Femmes : 1 .MARIE LOUVET, fille du président de Provence;

2. MARIE D'HARCOURT, fille de Jacques d'Harcourt, baron de Montgommery, morte en 1464.

Il eut de la seconde : 1. JEAN D'ORLÉANS, mort sans alliance; — 2. FRANÇOIS 1er; — 3. MARIE, femme de Louis de La Haye, seigneur de Beaumont, morte en 1517; — 4. CATHERINE, mariée à Jean , comte de Roucy, morte en 1501.

Fils naturel : JEAN, bâtard de Dunois.

 

jeanne darc_orleans

Le 29 avril 1429 Jeanne d’Arc fait entrer son armée dans Orleans et défile avec le Bâtard d'Orléans, qui défend la cité depuis plusieurs mois.

 

Les princes militaires de la Maison de France : contenant les états de services et les biographies de près de 300 princes, l'histoire généalogique et héraldique des diverses branches de la dynastie capétienne depuis Robert-le-Fort jusqu'à la Révolution française / par M. Amédée Renée,

 

 

 

 ==> Guerre de Cent ans, Time Travel le 8 juin 1432 : prise du château de Mervent, Mort et obsèques du Bâtard Jean d'Orléans.


 

 

Panoramas Historique sur le Château de Mervent (360°)
A Mervent, on remarque sur un rocher abrupt dominant la Mère, les ruines du château qu'assiégèrent Jean Sans Terre et saint Louis. Les plus anciennes mentions du château de Mervent remontent au premier quart du XIe siècle......

 

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