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PHystorique- Les Portes du Temps
20 novembre 2017

Abbaye de Nieul sur l'Autize - La règle de saint Augustin des moines CHAPITRE 4

La règle de saint Augustin des moines de Abbaye de Nieul sur l'Autize - CHAPITRE 4

1 Ce que vous portez ne doit pas vous faire remarquer, et ne cherchez pas à plaire par vos vêtements, mais par ce que vous êtes intérieurement.

2 Quand vous sortez, allez ensemble, lorsque vous êtes arrivés, restez ensemble.

3 Que vous marchiez, que vous vous arrêtiez, quels que soient vos mouvements, ne faites rien qui puisse choquer le regard d'un témoin, mais que tout soit conforme à votre état, qui est saint.

4 Votre regard, bien sûr, peut tomber sur une femme, mais qu'il ne s'arrête sur aucune.
On ne vous interdit pas, en effet, de voir des femmes sur votre chemin, mais les convoiter, ou vouloir être convoité d'elles, voilà ce qui est blâmable.
Car ce n'est pas seulement le toucher, ni le mouvement du cœur, mais aussi le regard qui excite ou exprime le désir des femmes.
Et ne prétendez pas avoir le cœur pur, si vous avez les yeux impurs; car l'œil impur est le messager d'un cœur impur.
Sans échanger la moindre parole, on peut se communiquer mutuellement des sentiments impurs au travers de regards complices et, par suite de désirs mauvais, trouver satisfaction dans une passion réciproque.
Alors, même si les corps restent. intacts de toute atteinte à la pudeur, c'en est fait de la vraie chasteté: celle du cœur.

5 Celui qui arrête son regard sur une femme et trouve lui-même du plaisir à sentir arrêté sur lui le regard de cette femme, ne doit pas s'imaginer que personne ne le voit quand il a fait cela.
Il est certainement remarqué, et même par ceux dont on ne le penserait pas.
Mais soit, admettons que tout reste caché et qu'aucun être humain ne le voie, quel cas fera-t-il de cet Observateur d'en haut à qui rien ne peut être caché?
Ou faudrait-il penser qu'il ne voie rien, Celui dont la sagesse sait temporiser en vue du Bien?
L'homme consacré doit craindre de déplaire à Dieu; qu'il ne pèche donc pas en voulant plaire à une femme.
Qu'il pense: rien n'est caché au regard de Dieu; qu'il ne pèche donc pas en arrêtant son regard sur une femme.
Dans ce domaine aussi, nous est inculquée la crainte de Dieu par cette parole:
"Le Seigneur exècre l'œil qui dévisage" (Prov. 27, 20 dans la LXX).

6 Par conséquent, lorsque vous êtes réunis à l'église, ou à un autre endroit où se trouvent également des femmes, soyez les uns pour les autres les gardiens de la pureté.
De cette façon, Dieu, qui habite en chacun de vous, vous protègera aussi depuis ses demeures, c'est-à-dire par chacun de vous.

7 Et si vous avez remarqué chez l'un d'entre vous cette effronterie du regard, mettez-le immédiatement en garde: sans avoir le temps de se développer, son mal doit être, dès le début, corrigé.

8 Mais si, même après monition, vous le voyez commettre cette faute de nouveau, serait-ce un autre jour, à partir de ce moment on doit le signaler comme un malade qui a besoin d'un traitement; et ce devoir vous concerne tous sans exception.
Mais, d'abord, il faut attirer sur lui l'attention de deux ou trois autres témoins, pour qu'il puisse être confondu par le témoignage de deux ou trois, et ramené à son devoir par une sévérité proportionnée.
Et ne pensez pas être malveillants en dénonçant cette faute.
Vous n'êtes certainement pas plus innocents, si, capables de corriger vos frères en les signalant, vous les laissez périr en vous taisant.
Car si ton frère souffrait, en son corps, d'une plaie qu'il voudrait cacher par crainte d'avoir à subir des soins, ne serait-il pas cruel de ta part de t'en taire et miséricordieux de le divulguer?
Combien plus grand est donc ton devoir de le dénoncer pour éviter une pourriture plus néfaste: celle du cœur?

9 Mais avant de le désigner à d'autres frères capables de le convaincre, s'il venait à nier, c'est d'abord au frère prieur qu'il faut le signaler, si, après avertissement, il a négligé de s'amender.
Peut-être pourrait-il le reprendre en tête à tête, et éviter ainsi la divulgation parmi les autres.
Mais s'il nie, il faut employer contre lui, et à son insu, d'autres témoins; dès lors au vu et su de tout le monde, il ne sera plus inculpé par un seul témoin, mais sa culpabilité sera prouvée par deux ou trois.
Une fois confondu, il doit accepter une peine destinée à le rendre meilleur, conformément à la décision du frère prieur, ou même du prêtre qui a la charge de vous tous.
S'il refuse de s'y soumettre et ne prend pas le parti de quitter la communauté, qu'on l'en expulse.
En cela non plus il n'y a cruauté mais bonté: le souci du grand nombre de ceux qu'il pourrait perdre par une contagion pernicieuse.

10 Ce que je viens de dire à propos des regards qui ne doivent pas s'attacher, doit être appliqué, soigneusement et fidèlement, aux autres péchés: il faut les découvrir, les écarter, les dénoncer, les prouver et les punir, tout cela inspiré par l'amour des personnes et la haine des péchés.

11 Quelqu'un parmi vous en est-il venu au point de recevoir en secret de la part d'une femme des lettres ou n'importe quel petit présent?
S'il l'avoue de lui-même, il ne faut pas sévir contre lui, mais prier pour lui.
Mais s'il est surpris et sa culpabilité prouvée, il doit être corrigé avec la rigueur qui convient, conformément à la décision du prêtre ou celle du frère prieur.

 

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