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PHystorique- Les Portes du Temps
15 décembre 2017

La complainte du Roi Renaud, Edith Piaf - Doon de Mayence (légende)

Paroles Complainte Du Roi Renaud par Edith Piaf

La complainte du Roi Renaud
"La chanson de Renaud fait partie d'une série de chansons de geste écrites par Doon de Mayence ;  des quatre fils Aymon

Dans sa version française moderne, cette chanson a été interprétée par Edith Piaf et les compagnons de la chanson, par Yves montant, Cora Vaucaire
Edith Piaf avait entendu cette chanson au cours de l'été 1946 et de suite avait voulu la chanter avec Les Compagnons de la chanson... Ils l'ont enregistré le 09.10.1946 en78t. sur disque Columbia (folklore/arrg. M.Herrand),
après Céline le 25.06.1946 et Les trois cloches le 27.06.1946;

Le morceau était introuvable jusqu’à récemment. L’histoire ne dit pas où et comment cet air folklorique du XVe siècle a été retrouvé.

La Chanson des quatre fils Aymon dans un manuscrit flamand du XVe siècle

 

La complainte du Roi Renaud est l'une des plus anciennes complainte, la plus répandue des chansons populaires françaises datant du moyen-âge, elle serait originaire des environs de Blois.

Imprimée pour la première fois en 1837, son origine remonte peut-être à une chanson bretonne ou scandinave du 16ème siècle; apprise par des générations d'écoliers il en existe plusieurs versions ainsi que des variances dans les paroles. Cette chanson fait partie d'une série de chansons de geste écrites par Doon de Mayence: "Les quatre fils d'Aymon".

Il pourrait s'agir du roi Renaud de Montauban, fils d'Aymon de Dordogne. Il fuit la cour de Charlemagne après avoir tué dans une querelle l'un des neuveux de Charlemagne. Une longue guerre s'en suivit, pendant laquelle Renaud et ses frères restèrent fidèles au code d'honneur des chevaliers jusqu'à ce que Charlemagne consentit à faire grâce. Renaud reçu "Flamberge" une épée magique (telle l'épée de Roland "Durandal") et un cheval magique du nom de Bayard. Celui-ci fut cédé à Charlemagne, Renaud et ses frères furent pardonnés à condition qu'ils partent en croisade. Après des aventures guerrières il revint avec ses frères à la cour de Charlemagne où ils durent combattre en duel les fils Fouques, des traitres à la couronne. Ils en sortirent vainqueurs, Renaud quitta néanmoins la cour et s'exila à Cologne où il mourrut assassiné par des ouvriers qui érigeaient une église à la gloire de Saint Pierre.

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Bayard est un cheval-fée légendaire à la robe baie, issu de nombreuses chansons de geste du Moyen Âge chrétien, dont les plus anciennes versions remontent au XIIe siècle et figurent parmi les histoires les plus populaires jusqu'au XIXe siècle.

Ces textes, surtout celui des Quatre Fils Aymon, lui attribuent des qualités magiques et une origine surnaturelle : fils d'un dragon et d'une serpente, Bayard est libéré d'une île volcanique par l'enchanteur Maugis, puis le roi Charlemagne le donne à Renaud de Montauban, l'aîné des quatre fils Aymon. Renommé pour sa force et son intelligence, Bayard a le pouvoir de porter les quatre fils sur son dos en même temps, pour leur permettre d'échapper à la colère du roi. Livré à Charlemagne en gage de paix, il est jeté au fond du Rhin (ou de la Meuse selon le folklore et des versions littéraires plus tardives) avec une meule autour du cou. Toutefois, Bayard parvient à s'échapper et, selon la légende, continue depuis à errer dans la forêt ardennaise, où l'on entendrait retentir son hennissement à chaque solstice d'été.

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Ce cheval, probablement le plus célèbre du Moyen Âge, semble remonter à des croyances païennes antérieures à la plupart des textes qui le mettent en scène, et pourrait être issu d'un mythe des Francs, de la monture reptilienne du géant Gargantua primitif, ou de la mythologie celtique. Chtonien tant par son origine que par sa couleur, subversif car résistant à l'empereur Charlemagne, il tient auprès de Renaud un rôle de protecteur totémique et d'animal nourricier.

Depuis le Moyen Âge, Bayard est une figure importante du folklore, particulièrement dans l'Ardenne, en Belgique et en France, notamment près de Bogny-sur-Meuse, de Liège et de Dinant. Selon la légende, le rocher Bayard aurait été fendu par un coup de ses sabots. De nombreux toponymes connus sous le nom de « Pas-Bayard » ou de « Saut-Bayard » lui seraient dus. Des processions et cortèges folkloriques le mettent en scène parmi les géants du Nord, comme la ducasse d'Ath et l'ommegang de Termonde. La vaste diffusion de sa légende et le succès de celle-ci ont influencé bon nombre d'artistes, ainsi que des croyances populaires.

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Chanson de geste

 Une chanson de geste est un récit versifié (un long poème) le plus souvent en décasyllabes ou, plus tardivement, en alexandrins, assonancés regroupés en laisses (strophes présentant la même assonance, de taille variable), relatant des exploits guerriers appartenant au passé.

La geste, du latin gesta, est une « action d'éclat accomplie » de caractère guerrier ou fantastique. Tous les modes d'expression sont utilisés : la parole, le chant, le mime.

Paroles de La complainte du Roi Renaud

Le roi Renaud de guerre revint
tenant ses tripes dans ses mains.
Sa mère était sur le créneau
qui vit venir son fils Renaud.

– Renaud, Renaud, réjouis-toi!
Ta femme est accouché d’un roi!
– Ni de ma femme ni de mon fils
je ne saurais me réjouir.

Allez ma mère, partez devant,
faites-moi faire un beau lit blanc.
Guère de temps n’y resterai:
à la minuit trépasserai.

Mais faites-le moi faire ici-bas
que l’accouchée n’entende pas.
Et quand ce vint sur la minuit,
le roi Renaud rendit l’esprit..

Il ne fut pas le matin jour
que les valets pleuraient tous.
Il ne fut temps de déjeuner
que les servantes ont pleuré.

– Mais dites-moi, mère, m’amie,
que pleurent nos valets ici ?
– Ma fille, en baignant nos chevaux
ont laissé noyer le plus beau.

– Mais pourquoi, mère m’amie,
pour un cheval pleurer ainsi ?
Quand Renaud reviendra,
plus beau cheval ramènera.

Et dites-moi, mère m’amie,
que pleurent nos servantes ici ?
– Ma fille , en lavant nos linceuls
ont laissé aller le plus neuf.

Mais pourquoi, mère m’amie,
pour un linceul pleurer ainsi ?
Quand Renaud reviendra,
plus beau linceul on brodera.

Mais, dites-moi, mère m’amie,
que chantent les prêtres ici ?
– Ma fille c’est la procession
qui fait le tour de la maison.

Or, quand ce fut pour relever,
à la messe elle voulut aller,
et quand arriva le midi,
elle voulut mettre ses habits.

– Mais dites-moi, mère m’amie,
quel habit prendrai-je aujourd’hui ?
– Prenez le vert, prenez le gris,
prenez le noir pour mieux choisir.

– Mais dites-moi, mère m’amie,
qu’est-ce que ce noir-là signifie
– Femme qui relève d’enfant,
le noir lui est bien plus séant.

Quand elle fut dans l’église entrée,
un cierge on lui a présenté.
Aperçut en s’agenouillant
la terre fraîche sous son banc.

– Mais dites-moi, mère m’amie,
pourquoi la terre est rafraîchie?
– Ma fille, ne puis plus vous le cacher,
Renaud est mort et enterré.

– Renaud, Renaud, mon réconfort,
te voilà donc au rang des morts!
Divin Renaud , mon réconfort,
te voilà donc au rang des morts!

Puisque le roi Renaud est mort,
voici les clefs de mon trésor.
Prenez mes bagues et mes joyaux,
prenez bien soin du fils Renaud.

Terre, ouvre-toi, terre fends-toi,
que j’aille avec Renaud, mon roi!
Terre s’ouvrit, terre fendit,
et ci fut la belle englouti

 

LA CHANSON

DES

QUATRE FILS AYMON

Seignor, oies chanson de grant nobilité,
Toute est de voire estoire sens point de fauseté,
Jamais n’orres si bonne en trestout vostre aé.
Ce fu à Pentecoste, à .I. jor honoré,

5Ke Charles tint sa cort à Paris sa cité,
Tuit i furent venu si prince et si chassé.
Maint chevalier i ot que li rois ot mandé,
.XX archeveske furent et bien .CC. abé.
Girars de Rossillon cil fu à cort alés
10Et Aymes de Dordon, li vasaus alosés,
Ki .IIII. flux avoit de grant nobilité.
Li dus si vint à cort avec l’autre barné,
Mais Doons de Nantueil qui ot le poil meslé,
Cil n’i daigna venir par sa grant cruelté,
15Car Charles l’empereres l’avoit cueilli en hé,
Ne li dus d’Aigremont qui tant avoit bonté.
Li barnages fu grant ki là fu aüné,
Onques mais itel coust l’emperere membré
Ne mist à cort n’à feste, con le jor a mené.
20Li baron se deduient el palais principel
Et jeuent as esches li vasal aduré ;
Grant joie et grant deduit ont el palais mené,
Mais apreis le deduit furent il tot iré,
Car Charles l’empereres, ki tant avoit bonté,
25Monta el faudestueil k’il n’i ot demoré,
Et tenoit .I. verge ; en haut avoit parlé ;
La noise fait laisier ens el palais listé.
« Baron, dist Charlemaignes, [or oies] mon pensé……

 

La Chanson des quatre fils Aymon - Wikisource

II. - Résumé des Fils Aymon d'après le ms. La Vallière

https://fr.wikisource.org



 

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