Quand Poitiers s’appelait Limonum capitale des peuples Pictavi et Tiffauges, Theiphalia

Suivant cette inscription, qui est au plus tard, de la fin du III è siècle, la ville de LIMONUM paroît avoir pris le nom du peuple, CIVITAS PICONVM ; il est certain que vers le milieu du IV e siècle, elle se nommoit PICTAVI. Amien Marcellin, qui servoit dans la Gaule sous l’empire de Constance, fils de Constantin, nous apprend que son temps, Poitiers étoit déjà nommée Pictavi ; in Aquitaniâ ..amplitudine civitatum admodum  cultâ, omissis aliis multis, Burgala – Arverni exellunt- Santones – Pictavi.

Histoire de l'évolution urbaine de Poitiers

Le nom primitif fut encore d’usage pendant quelques temps, on le retrouve dans la table qui fut dressée sous Théodole le Grand, & peut-être sous ses enfants ; Lemunum y est représenté avec une tour antique, caractère par lequel la table désigne ordinairement les capitales, & cette circonstance présente une nouvelle preuve que Poitiers est Limonum.

Suivant Ammien, Poitiers étoit capitale du peuple au milieu du IVe siècle, elle étoit même une des villes des plus célébres d’ Aquitaine ; d’ailleurs il est constant, par témoignage des auteurs ecclésiastiques, que St Hillaire, évêque de des peuples Pictavi, tenoit son siège Episcopal dans la ville de Poitiers, ou il mourut l’an 367 ; elle étoit donc alors capitale du peuple. Or à la fin du même siècle, Lemonum ou Limonum sont donc une même ville : c’est avec raison que Magno, qui écrivoit à la fin du VIII e siècle, nous donne Limonum comme capitale des peuples Pictavi (les Pictons); Pictavis, Lemonum.

Hilaire combattra pour le dogme fondamental de la divinité de Jésus-Christ, pour la défense et l'intégrité de la foi catholique. Et non seulement Hilaire luttera contre l'hérésie envahissante, mais aussi contre les vieilles superstitions du paganisme et du druidisme.

Pour tout dire, avant que le quatrième siècle ait pris fin, la cité gallo-romaine de Poitiers, grâce à la vaillance et au génie d'Hilaire, sera devenue l'une des plus chrétiennes de la Gaule : titre d'honneur qu'avec fierté elle gardera dans les siècles futurs.

Plus tard, en effet, n'a-t-elle pas été la cité près de laquelle Clovis triompha de la puissance arienne, et Charles Martel de l'invasion musulmane ?... la cité où Radegonde implanta la vie religieuse, et où Fortunat chanta si poétiquement la Croix du Sauveur ?... la cité que Marie elle-même, selon une charmante légende, protégea contre les Anglais, en prenant dans ses mains les clefs de la porte de ville, qu'un traître avait promis de leur livrer ?... la cité où Jeanne d'Arc vint faire constater par les docteurs sa mission patriotique et providentielle ?... la cité qui résista victorieusement aux assauts et aux boulets de Coligny ?... la cité dont les faubourgs furent évangélisés par la parole éloquente du hardi missionnaire qui s'appelait le P. de Montfort ?... la cité près de laquelle apparut dans les airs, en traits de flamme, le signe miraculeux de la Croix ?... la cité où le cardinal Pie, nouvel Hilaire, proclama pendant trente ans la vérité catholique ?... la cité, enfin, où la foi, en dépit de tout, est encore vivante dans un grand nombre de coeurs ?

C'est ainsi que la capitale du Poitou est demeurée, à travers les âges, toujours digne de ses nobles origines.

On sait que les Empereurs prirent souvent à leur solde des troupes étrangères & barbares, qui furent cantonnées dans la Gaule, comme dans les autres provinces. Nous voyons dans la notice de l’Empire, qu’un corps de Sarmates & de Teisales étoit en garnison à Poitiers au commencement du Ve siècle, prasectus Samatarum & Taïsalorum gentilium, Pictavis. Les Teïsales étoient, au rapport de Zozime, un nation Scythe, connue dans l’histoire dès l’an 245 ; ceux qui avoient leur quartier dans le Poitou s’y établirent, & nous voyons dans Grégoire de Tours qu’ils y sublisoient encore en fin du VI e siècle, sans être confondus avec les anciens habitans du pays.

Le lieu qu’ils habitèrent fut nommé Theiphalia, c’est aujourd’hui Tifauge (Tiffauges) ; il donna le nom à un canton étendu, pagus Theosalgicus, qui étoit célébre dès le IX e siècle. Le territoire des peuples Pictavi, civitas Pictavorum, nommé sous nos premiers Rois, pagus Pictavus, contenoit plusieurs cantons ou Pagi particuliers, que je n’ai pas dessein de décrire ici.

Quoique cette dissertation soit déjà un peu longue, je ne puis la terminer sans parler du vieux Poitiers du côté de Châtellerault ; on y trouve, suivant Bouchet, les vestige & restes de grandes murailles, jusque près & joignant la rivière du Clain : il est ancien, on voit dans les annales d’Eginhard, ad ann 742, que Carloman & Pépin, fils de Charles Martel, y firent entre eux partage du Royaume, Regnum quod communiter administraverant in loco qui vetus Pictavium dicitur, inter se diviserunt ; d’autres annales le nomment vetus Pictavis. Le roi Charles le Chauve y fit expèdier une charte l’an 849 en faveur de l’abbaye de St Florent-le vieux (in monte Glonna) : actum in loco qui dicitur vetus Pictavis.

MEMOIRES DE LITTERATURE, Tires des registres de l’académie royale des inscriptions et Belles-Lettres, tome dix-neuvieme.

 Le comté de Poitiers était une des provinces les plus riche en établissements monastiques, Saint-Savin, Saint-Maixent, Charroux, Maillezais, y rappelaient l’antique régularité, en même temps que la générosité des  ducs d’Aquitaine. La ville de Saint Hilaire et de Sainte Radegonde avait vu de nombreux monuments chrétiens remplacer dans ses murs les restes de la magnificence  romaine. (Histoire de l'ordre de Cluny)

 Jeux du cirque les arènes de Poitiers pour remonter l'histoire <==.... ....==> Fortification de Pictavia, Poitiers capitale des Pictons.

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(voir Sur les ruines du vieux château de Tiffauges )