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PHystorique- Les Portes du Temps
25 janvier 2018

La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (Eglise)

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois et jeanne d'arc

Fierbois est à une lieue de Sainte-Maure, l'ancienne Areiacum, qui s'appela quelque temps, après la victoire de Charles Martel, Mauriacum, ville des Maures, et qu'à cet endroit de la route de Tours à Poitiers commence la côte dite montée des Arabes.

Une vieille tradition veut que Charles Martel, après la victoire de 732, gagnée dans les landes de Miré, sur de Abd-Al-Rahman gouverneur d'Andalousie commandant les arabes à Poitiers, poursuivant les Sarrasins sur la route du midi par Pont-de-Ruan et Saint-Épain, ait exterminé les derniers corps des ennemis dans les bois que traversait cette route :  le vainqueur, pour remercier le Ciel de cette victoire décisive, vint déposer son épée dans une petite chapelle qui s'élevait solitaire au milieu de ces bois sauvages (locus de fero bosco) élevée en  l'honneur de Sainte-Catherine d'Alexandrie, martyre vers 307 et patronne des soldats.

A sa suite, de nombreux chevaliers déposèrent aussi leur épée en ce lieu. Dans la mêlée, quand ils se voyaient sur le point de périr sous les coups de l'ennemi, ou bien quand, prisonniers ils ressentaient les douleurs des sombres cachots, ils en faisaient le vœu à sainte Catherine de Fierbois, et une fois sains et saufs, ils accouraient accomplir leur promesse.

L'attribution de cette épée  à Charles Martel était admise au XVe siècle par Chapelain qui, dans son malheureux poème, l'appelait : « L'ardent coutelas du célèbre Martel. »

Reliques saintes Catherine d'Alexandrie de fierbois

(Sainte Catherine d'Alexandrie)

Le premier manuscrit citant Sainte-Catherine-de-Fierbois est un ouvrage du XVe siècle : Vie de sainte Catherine dans lequel est relaté le premier miracle de cette dernière.

« L'an mil trois cent soixante et quinze, le pèlerinage de Madame sainte Catherine appelé Fierbois, étant en la paroisse de Sainte-Maure, au diocèse de Tours en Touraine, fut trouvé par un prud'homme dudit lieu que l'on appelle Jean Godefroy. Ce Jean Godefroy, habitant audit lieu de Fierbois, était alors en telle maladie qu'il fut sept ans sans pouvoir s'aider de membres qu'il eut… Or il revint à ce bonhomme que, naguère, il y avait eu une chapelle de Madame Sainte Catherine et en un lieu qui était plein de grands bois, de buissons et de ronces. Et il n'y avait aucun qui put y avoir accès. Il lui vint une idée pieuse et lui fut avis que, s'il faisait une neuvaine en ce lieu, sont état s'amenderait. Et il fit tant que, par ses valets, à force de cognées et instruments de fer, il fit faire une sente par laquelle il fut porté audit lieu. Et tantôt qu'il fut devant ladite chapelle, avant que sa neuvaine fût achevée, il vit bien et clair, et fut sain et guéri de tous ses membres. Et encore est-il à cette heure en un aussi bon état qu'il fut jamais. Grâces en soient rendues à Dieu et à Madame Sainte Catherine. »

Cette chapelle dite de « Ste-Catherine de Fierbois » devint un lieu de pèlerinage, particulièrement pour les soldats, qui à partir de 1415 et de la bataille d'Azincourt, vinrent déposer en guise d'ex-voto (offrande), tout ou partie de leur armement en remerciement de la protection de la sainte.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (12)

Jean le Meingre de Boucicaut, maréchal de France, et seigneur de Fierbois, décide d'une nouvelle restauration de la chapelle pour recevoir les pèlerins qui affluèrent dès lors à Saint-Catherine et de la construction d'une aumônerie à ses côtés.  Celle-ci est achevée en 1408, puisqu'à cette date, Jean Boucicaut fait une donation de rente à l'hôpital qu'il a dédié à Notre-Dame et à saint Jacques.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (3)

 Vue de l'extérieur, l'église présente une croix latine parfaitement orientée et son caractère architectural est du plus pur style gothique flamboyant.

Longue de 34 m et large de 12 m, elle fut construite sur l'emplacement de l'ancienne chapelle (brûlée en 1440)

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (4)

Le portail était jadis, très beau : les deux gros pilastres présentent une multitude de colonnettes qui s'arrondissent en ogive et se réunissent pour former la voûte. Au milieu on peut voir six niches dont les piédestraux et les pinacles en saillie sont très délicatement travaillés, destinées à recevoir des statues don il ne reste aucune trace. L'extérieur de l'église est très dégradé et continue de s'abimer chaque jour. Elle est surmontée d'un campanile de 41 m de haut.

plan de eglise sainte catherine de fierbois

A l'intérieur, l'ornementation est très sobre, l'encadrement de la porte de la sacristie, celui non moins élégant de la jolie piscine creusée dans la muraille du choeur, sont ce quelle présente de meilleur par ces fines sculptures datant de la construction du monument..:. .la copie de la chapelle seigneuriale est d'une technique parfaite mais manque d'élégance ...

Une litre était peinte jadis autour de l'église, portant les armoiries des Rohan, seigneurs de Ste Maure ... et plus tard celles des seigneurs de Comacre.

 

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (5)

 

Le transept, de 26 m de longueur est composé de deux chapelles :

Celle de droite est dédiée à sainte Catherine d'Alexandrie et l'on peut y voir un autel du XVe siècle formé de sept panneaux de style ogival flamboyant (vendu durant la révolution, il fut retrouvé au XIXe siècle dans un moulin voisin). 

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (17)

On peut découvrir dans la niche sculptée un très beau reliquaire en argent du XVe.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (6)

Celle de gauche est consacrée à la vierge Marie dans laquelle on peut voir une Pietà du XVe (Déploration du Christ) donnée par Bouricaut.

Au coin du transept se trouve une tour hexagonale qui renferme l'escalier montant au clocher

Sainte-Catherine-de-Fierbois-Eglise-sculpture-deploration-du-Christ

 

On peut y admirer aussi un magnifique confessionnal en style gothique Tudor (XIXe siècle) dû au ciseau de l'ébéniste Chaffiot.

Sur les clefs de voûte nous trouvons: dans l'abside : les armes de France : d'azur à trois fleurs de lys d'or ; mi-partie de France : d'azur à trois fleurs de lys d'or, et de Bretagne : azur au trois hermines de sable ; Charles VIII ou Louis Xll et Anne de Bretagne.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (9)

Sur la voûte du transept sont les armes d'un évêque, on les distingue à peine, on croit y apercevoir deux pattes de griffon superposées qui seraient de Bourdeilles. II est timbré d'une crosse et d'une mitre. Dans la nef les deux clefs portent le même blason : d'azur à trois pennons d'or qui est Brian de Comacre.

 

L'abside est un polygone à cinq panneaux égaux dont les angles extérieurs sont soutenus par des contreforts en éperon, éclairée par trois larges fenêtres que de légers meneaux divisent en trois parts.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (7)

 

 Ces fenêtres sont garnies de vitraux qui ont aussi leurs armoiries : celle du milieu et de l'épître, à droite : d'argent à trois merlettes de sable qui est Lussac ; à gauche : d'azur au chevron d'or entourant une roue de même, cousue d'un chef d'argent au trois éperons de gueules qui est Bermonville, fenêtre de l'évangile : à droite : Lussac ; à gauche : de gueules à la bande de même bordée d'argent aux trois têtes de lion arrachées d'or.

Au-dessus de la porte de la sacristie : à droite: Boucicault; à gauche: Jeanne d'Arc.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (8)

Cette chapelle devint célèbre à partir du 14ème siècle, si célèbre qu'on écrivit un livre sur ses 234 miracles, si fréquentée que BOUCICAULT, maréchal de France, fit construire en 1415 une Aumônerie sur la place, destinée à loger et soigner les pèlerins. Elle deviendra une étape importante sur la route de Saint Jacques de Compostelle.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (15)

Elle dormira dans l'Aumônerie, priera devant la statue de Ste Catherine, entendra trois messes le lendemain avant de partir pour Chinon où le Roi la recevra deux jours plus tard : elle le reconnaîtra déguiser parmi ses courtisans.

Lorsque deux mois plus tard, le Dauphin Charles lui confie l'armée de Blois, il lui propose une épée qu'elle refuse "la mienne se trouve derrière l'autel de Ste Catherine de Fierbois que j'aime tant, vous la trouverez facilement: elle est marquée de 5 croix. Elle envoie un armurier pour la prendre à l'endroit annoncé : les habitants de Ste Catherine lui offriront un fourreau de velours rouge.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (10)

En 1440, après l’incendie de la chapelle haut lieu de pèlerinage dédié à Sainte Catherine d’Alexandrie, le Cardinal Hélie de Bourdeilles, archevêque de Tours, fit construire l’église actuelle vraisemblablement au même emplacement, vers 1450.

 

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (11)

 

 

Hélie de Bourdeilles, franciscain, grand personnage de son temps, réputé pour sa science et sa sainteté, fût choisi par Charles VII comme consulteur au procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc; après bien des questions, il se prononce en faveur de la Pucelle dont il était un grand admirateur, et conclut à la sainteté de l'héroïne ; ce mémoire eut une influence considérable.

Nommé archevêque de Tours le 16 mai 1468, passionné par le mouvement de Renaissance venant d'Italie, il fût un grand bâtisseur : c'est à lui que nous devons la construction de l'église actuelle. Il avait une dévotion toute spéciale pour la Vierge d'Alexandrie (Ste Catherine) mais aussi pour Jeanne d'Arc.

Pour quelles raisons Bélie de Bourdeilles s'intéressa-t-il à la reconstitution de l'église?.

Histoire de La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (1)

Il fut frappé par ce sanctuaire dressé dans l'immense plaine où les Sarrasins vaincus, avaient fui devant Charles Martel. La seconde raison était son respect, sa vénération pour Jeanne dont nous avons parlé plus haut. Or c'est dans ce sanctuaire que Jeanne avait prié et qu'elle avait débuté sa mission ; Bélie de Bourdeilles qui avait une foi profonde dans l'avenir de la France, ne pouvait pas ne pas être frappé par ces faits groupés autour de Jeanne d'Arc.        

Mais les difficultés étaient considérables. Construire une église dans ce petit village était une oeuvre hardie et ardue, les ouvriers n'abondaient point sur le plateau de Fierbois. Aussi pense-t-on que le monument, malgré bien des objections, fut commencé à la fin du règne de Charles VII pour être achevé sous Louis XII. C'est la raison des armoiries royales aux clefs de voûtes du choeur,  Cet édifice occupait le point culminant du bourg : c'est un des plus beaux spécimens de l'architecture du XVème en Touraine.

Le roi Louis XI a effectué un pèlerinage vers Sainte-Catherine-de-Fierbois, le 15 décembre 1471

Le 3 octobre 1560 et le 7 septembre 1563, Loys de Rohan et Léonore de Rohan firent concession par acte authentique, au seigneur de Comacre du droit de tombe et sépulture avec litre, ceintures et armes dans l'église de Ste Catherine ... Ces peintures ont disparu avec d'autres dans le grattage général fait au début du XVIIème. Mais sur les murs du choeur maintenant nus on pouvait voir les traces de couronnement de Charles  VII (disait-on ) ou St Martin à cheval...

 

 Lors de la première restauration de 1853 à 1859, Lobin réalisa les vitraux actuels, ceux d’origine ayant été détruits durant la révolution. Le confessional style néo-gothique en bois et fonte de fer fut sculpté en 1851. La seconde restauration, de 2003 à 2009, a redonné à cette église tout son style gothique flamboyant d’antan.

 

Sainte Catherine d'Alexandrie  <==.... 1 .... ==> Les Reliques de sainte Catherine d' Alexandrie dans un reliquaire de l'église de Fierbois, là ou jeanne d'Arc à priée

 ==> Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc)

 

 

 


 

La voie romaine de Limonum (Poitiers) à Cœsarodunum, la bataille de Charles Martel - PHystorique- Les Portes du Temps

LES DEUX GUERRIERS AQUITAINS. C'était dans la direction de Moussais-la-Bataille, ou pour parler avec plus d'exactitude, vers le confluent de la Vienne et du Clain, que chevauchaient vers la fin d'octobre 732 deux guerriers d'Aquitaine complétement armés.

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