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PHystorique- Les Portes du Temps
19 mars 2018

Hugues de Faye, abbé de l'église abbatiale Saint-Vincent de Nieul-sur l’Autize.

l'église abbatiale Saint-Vincent de Nieul-sur l’Autize

Quatre abbés se succédèrent à Nieul-sur-l’Autize pendant le pontificat de Jean XXII.

C’est à la mort de Hugues à la Curie en 1319, que le pape se réserva la collation de l’abbaye ; il désigna pour l’abbatiat l’un de ses chapelains, Pierre de Verdale (1)

Le nouvel abbé avait fait profession chez les chanoines réguliers mais il détenait également l’archiprêtré de Carcassonne : c’est dire le crédit dont il jouissait auprès de Jean XXII, les dérogations de cette sorte étant, somme toute, assez exceptionnelles. Il est très probable qu’il ne résida pas plus à Nieul qu’à Carcassonne : il mourut en 1325 à Avignon ou il continuait à mettre sa science juridique au service du pape.

Abbaye Saint-Vincent de Nieul-sur l’Autize

La non-résidence de Pierre de Verdale entraîna-t-elle des abus contre lesquels Jean XXII jugea bon de réagir ? Toujours est-il qu'à la mort de Pierre, son successeur fut choisi parmi les dignitaires dépendant de Nieul : ce fut, en effet, à Gérard, prieur de Cheffois, en Bas-Poitou que le pape fit appel. Il reçut la bénédiction dans les huit jours qui suivirent (2).

Il gouverna le monastère jusqu'en 1334, année de sa mort. C'est du diocèse de Saintes, où il était prieur, que vint son successeur, Gaucelme, nommé par bulle en date du 11 mai 1334. Il put siéger à Nieul dès le 29 mai suivant, après avoir reçu la bénédiction de Bertrand du Pouget, cardinal-évêque d'Ostie.

Nous n'avons relevé à Nieul aucune tentative de réaction des moines contre les ingérences pontificales. Est-ce un signe de tiédeur ? Pas nécessairement. Peut-être n'eurent-ils qu'à se féliciter des choix du pape.

Celui-ci cependant ne manqua pas d'intervenir à plusieurs reprises dans la collation des prieurés dépendant du monastère.

l'église abbatiale Saint-Vincent de Nieul-sur l’Autize

A Cheffois, Etienne Marchand, moine de Saint-Ruf à Valence, succéda à Gérard quand celui-ci devint abbé de Nieul-sur-l'Autize en 1325 (3).

Deux ans plus tard, Etienne fut promu à l'abbatiat d'une autre maison de chanoines réguliers, Notre-Dame d'Entremont (4) au diocèse de Genève, et remplacé à Cheffois par un autre moine de Saint-Ruf, Guy de Horchano (5).

Ces transferts de personnel à de telles distances pour des bénéfices aussi peu importants que le prieuré de Cheffois ont quelque chose de surprenant en un temps où les communications étaient encore difficiles. Ils ne s'expliquent que replacés dans l'ensemble de la politique bénéficiale des papes d'Avignon, politique en étroite dépendance avec les solliciteurs d'une part, leurs protecteurs de l'autre. Le prieuré de Cheffois comme ceux de la Chapelle-Moulière et de Savigny - intervient comme une étape dans une carrière ecclésiastique normalement couronnée par l'abbatiat.

moine abbaye Saint Vincent de Nieul sur L' Autize

D'autres prieurés de chanoines réguliers dont la collation relevait normalement de l'abbé de Nieul furent également distribués — ou tout au moins promis — à des solliciteurs. Citons pour mémoire Montreuil au diocèse de Maillezais et Castrocasei, mention nés lors de la promotion de leurs prieurs à la tête de maisons plus importantes dans d'autres diocèses.

Etant donnée la longueur relative du pontificat de Jean XXII, nous pouvons penser que la plupart des autres monastères poitevins changèrent également d'abbés au cours de cette période.

 

 

Abbaye de Nieul sur l'Autize - La règle de saint Augustin des moines CHAPITRE 4 <==.... ....==> Pierre tombale Hugues de Faye, La chapelle des Chabot Nieul sur l’autize


 

 (1) Il était frère d’Arnaud de Verdale qui devait devenir éêque de Maguelonne ; voir G.Mollat, dans « Dict. d’Hist. Et de Géog. Eccl. », t. IV, 1930, p. 437. C’est pour cette période le seul abbé de Nieul connu par la Gallia Christiana, t. II, col 1395, ainsi que par AILLERY, Pouillé…., p. 142, et par Ch. Arnaud, Histoire de l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize, dans «  mémoires de la soc. De stat. Des D.-S », 1862, p. 161-256 ; aucun de ces auteurs ne connaît avec précision les dates de son abbatiat.

(2) L. c., n° 21.850. Cheffois : c. de La Châtaigneraie, arr. de Fontenay-le-Comte.

(3) L. c., n° 21.865.

(4) C. et arr. de Bonneville (Haute-Savoie).

(5) L. c., n° 30.429.

 

Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers

 

 

 

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