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PHystorique- Les Portes du Temps
20 juillet 2018

Fontaine le Comte, l’abbaye Augustine des comtes du Poitou

Fontaine le Comte, l’abbaye Augustine des comtes du Poitou

Placé sur la voie de Tours ou Via Turonensis, Poitiers est un lieu de passage privilégié pour les pèlerins de Saint-Jacques venus du nord de la France et de l'Europe.

La première mention de ce site est un acte de 1080 environ qui parle de la "fontaine du comte" (fons Comitis).

L'origine de la commune remonte à un don de terres et de forêts fait entre 1127 et 1137 par Guillaume X, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, à Geoffroi de Loriol, archevêque de Bordeaux.

Guillaume VIII de Poitiers le Paladin ou le Toulousain (1099-1137), père d’Aliénor d'Aquitaine, comte de Poitou - duc d'Aquitaine, fonde vers 1130  l’abbatiale de Fontaine le comte, témoigne d’un mouvement de renouveau de la foi qui se traduit en haut Poitou par une véritable éclosion d’églises romanes.

Celui-ci confie à l'ordre des cisterciens le soin d'y fonder une abbaye, à proximité d'une source, d'où le nom de la commune. Ce don était motivé par l'excommunication subie par le comte-duc à cause de son soutien apporté au schisme d'Anaclet II.

Protégée par le comte de Poitou, puis par sa fille Aliénor d'Aquitaine et ensuite, le fils de celle-ci, Richard Cœur de Lion, l'abbaye Notre-Dame peut aussi compter sur la protection qui lui est accordée par les papes Anastase IV (1135) et Alexandre III (1165), et encore Clément V au début du XIVe siècle. C'est pour l'abbaye une période de calme et de prospérité.

 

 

Pendant la guerre de Cent Ans, les habitants incendient l'église de Fontaine le Comte (la voûte de la nef est détruite) pour éviter que l'ennemi ne s'y retranche, alors qu'elle n'était pas encore fortifiée.

 

11 mars 1364 (n. st.) Mandement d'Edouard prince d'Aquitaine au sénéchal de Poitou pour contraindre les habitants de Poitiers et d'autres lieux du voisinage à rebâtir l'église et plusieurs bâtiments de l'abbaye de Fontaine-le-Comte, qu'ils avaient incendiés dans la crainte que les Anglais ne s'en emparassent pour s'y fortifier.

 

A. Original (à demi effacé), Arch. de la Vienne, Fontaine-le-Comte 1. 1. — B. Vidimus de Guillaume de Felton, du 27 août 1364, ibid.

Edwart, aisné filz au noble roy d'Angleterre, prince d'Aquitainne et de Gales, duc de Cornoailhe et conte de Cestre, à nostre seneschal de Poictou et de Limosin ou à son lieutenant, salut.

Supplié nous ont humblement l'abbé et couvent de la Fontaynne le Comte, fondez par noz prédécesseurs que, comme la dicte iglise et pluseurs maisons appartenans à icelle ayent esté fondues, minées, arses et rasées par les genz et habitanz de la ville de Poictiers et d'autres lieux circumvicins, pour doubte qu'elles fussent emparées des genz de nostre partie ou d'autre et pour eschiver le dommage du païs et des habitanz en iceluy, la quelle chouse est et a esté en grant grief, préjudice et dommage des diz supplianz et en amenusement du divin office, car le dit lieu est en tel estât que par les diz religieux aucunement ne pourroit estre reparé, si comme il disent, que il nous pleust sur ce leur pourvoir de remède convenable.

Pour ce est il que nous, voulanz garder et soustenir le droit de l'Iglise et tout autre à nostire pooir, et mesmement comme les dictes chouses ont esté faictes pour eschiver le dommage du païs, vous mandons et commectons, si mestier est, et à chescun de vous, que, de et sur le fait de la dicte demolicion et autres chouses dessusdictes, vous informés diligentement et bien ; si vous trouvez les dictes chouses estre vraies par la dicte information, contraignez et faites contraindre les personnes et les habitanz de la dicte ville de Poictiers et du pais voisin et autres, quex vous semblera estre tenuz de raison à la réparation et edifiement de la dicte iglise et pluseurs maisons surdictes, aians regart aus chouses dessus dictes, eux et chescun d'eux contraignez par taillées ou autrement, bien et loyalment, si comme bon vous semblera, à réparer et refaire la dicte iglise et mesons du dit lieu viguereusement par prinse et distraction de leurs biens et par toutes voies raisonnables, en gardant les lois et coustumes du païs.

 Et ce faites en telle manière qu'ils, en defaute de vous, n'aient cause de retourner plaintif devers nous.

Tesmoing nous meismes à Poictiers, le onziesme jour de mars l'an de grâce mil trois cenz soixante et troys.

 

 

27 août 1364 Le sénéchal de Poitou, Guillaume de Felton, charge trois commissaires de contraindre les habitants de Poitiers à procéder aux réparations de l'abbaye de Fontaine le Comte, en exécution du mandement d'Edouard prince d'Angleterre en date du 11 mars précédent.

 

Original, Arch de la Vienne, Fontaine-le-Comte, 1 1.

Guillaume de Felton, chevalier de monseigneur le prince d'Acquitaine et de Gales et son seneschal en Poictou, à nous bien amés sire Jehan de Felton  (1), chevalier, mestre Jehan de Londres 2, seigneur de Lais 3, Aymeri d'Ayron 4 citaien de Poictiers, salut.

Nous avons veu et receu les lettres de nostre devant dit seigneur, contenens la forme qui s'ensuyt : (Mandement d'Edouard, prince d'Aquitaine, du 11 mars 1364) 5

 Par la vertu et auctorité desquelles lettres, nous, empeschiés de pluseurs négoces touchans nostre devant dit seigneur, confians de vos discreccions et loyaltés, vous mandons et commectons à chescun de vous que, comme, de et sur le fait de la dicte demolicion et autres choses contenues es dictes lettres, nous nous tenons plenement por informés, tant comme de chose notoire et par vertu de mandement et lettres à nous fait de nostre dit seigneur et diligente inquisicions faicte par nous sur ce, que au dit lieu déclinâmes, appeliez avecques nous pluseurs gens digne de foy, vous contraignez et faictes contraindre les personnes et habitans de la ville de Poictiers et du païs vesins et autres que bon vous semblera, à reparer et rediffier la dicte église et mesons, à ceu les contraignans par taillées ou autrement, bien et loyalment, selon que bon vous semblera et par prinse et distraccion de leurs biens et par toutes autres bonnes voies raisonnables, si comme raison porra donner, selon le contenu des dictes lettres, et faictes et acomplissés toutes et chescunes les choses contenues es dictes lettres selon le contenu d'icelles.

 Et de ceu faire vous donnons plen povoir, à vous et à chescun de vous, ainci et par telle manière que ce que par l'un de vous sera coma,incé, par l'autre puisse estre fait et parachevé. Mandons et commandons à touz les subgiez de nostre dit seigneur que à vous et à chescun de vous en ce faisant obéissent et entendent diligenment et vous dongent conseil, confort et ayde, si mestier en avez.

Donné souz le seel des dictes seneschaucies le XXVII" jour d'aoust l'an mil CCC sexante et quatre.

 

10 janvier 1366 n. st. Commission du sénéchal Guillaume de Felton, annexée à celle du 27 août 1364, au sujet de l'abbaye de Fontaine-le-Comte.

Original, Arch. de la Vienne, Fontaine-le-Comte.

Guillaume de Feltoun, chevalier, seneschal de Poictou pour nostre seigneur le prince d'Acquitaine et de Gales, à noz bien amez Gautier Skidemore (1), escuier, mestre des fourests en Poitou, et Aymeri d'Ayron, bourgois de Poictiers, salut.

 Nous vous mandons, commandons et à chescun de vous par le tout Commectons que, en l'absence de sire Jehan de Feltoun, chevalier, et de maistre Jehan de Londres, sire de Lays, vous faictes et acomplissez toutes et chescunes les, chouses contenues en noz lettres parmi lesquelles ces présentes sont annexées, de point en point selon la forme et teneur d'icelles.

Et nous mandons à touz les subgiz de nostre dit seigneur que à vous et à chescun de vous en ce faisant obéissent diligenment et entendent.

Donné souz le seel de la dicte seneschaucie le Xe jour du mois de janver l'an mil IIIc sexante et cinq.

 

 

Transaction entre Geoffroy Prévost dit de la Grollière et Perrot Grippon, procureurs de la commune de Poitiers, et frères Guillaume de Saintes et Pierre Duchaigne, chanoines de l'abbaye de Fontaine-le-Comte, par laquelle la commune a renoncé à l'usage qu'avaient les habitants de Poitiers dans les bois le Comte 6 et, en échange, les religieux de Fontaine-le-Comte ont promis de payer dorénavant à la commune, chaque année à la Saint Michel, vingt setiers de seigle à la mesure de Poitiers 7, en la maison des dits religieux située à Poitiers 8.

18 mars 1367 n. st. 9.

Titre perdu. ANALYSES. A. Reg, 13, p. 182 (KKIIII) — B. Man. d'Auzance, fol. 25 v°.

légende . quitaine de Galles ; mêmes armoiries au contre-scel. — 10. Sans doute Regnaut Grimaut, seigneur de Dougé, qui figure sur l'état de 1364, art. 37 (n° CCÇCXXXII).

6. Les droits d'usage dans les bois le Comte, situés entre Poitiers et Béruges, avaient été fixés par la transaction du 3 juillet 1286. Après avoir rappelé cette transaction, A ajoute : Lesquelz boys estans au dedans desd. mettez (limites) avoient esté degastez et dissippez en manière qiie lesd. maire et commun ne povaient joir de leurs usages et exploietz pour la faulte desd. religieux.

Au moien de quoy s'estaient meuz plusieurs procès entre lesd. maire et religieux, lesquelles parties vinrent à transaction et appointèrent que lesd. maire et commun se sont departiz de tout leur domage et doleance et de la poursuite d’icelle et de tout le droit qu'ils avoient esd. boys et ont voulu que lesd. Religieux les peus. sent labourer, essarter et exploicter comme leur propre domaine.

Fontaine le Comte, l’abbaye Augustine des comtes du Poitou (2)

Le genre d’architecture qu’on observe dans l’église de Fontaine-le-Comte s’accorde assez avec le temps de la fondation ; il présente les mêmes caractères que plusieurs édifices du même siècle qu’on rencontre dans le département. C’est le style roman dans toute sa sévérité, malgré la présence des ogives bien prononcées des arcades du transept, qui dénotent l’époque de transition à laquelle se rapporte l’érection du monument. Si on compare cependant aux églises si richement décorées de Notre-Dame de Poitiers, de Civray, de Chauvigny, de Saint-Savin, on a peine à croire qu’il soit l’œuvre d’une époque identique. L’absence de bas-côtés, la pénurie d’ornements, l’aspect massif de toute sa construction, semble indiquer que l’art roman, naguère si florissant, avait déjà subi une grande altération, sans avoir été régénéré par le style ogival qui commençait à briller dans le nord de la France.

C’est bien moins pas ses ornements que par l’étendue et le bel effet de son ensemble que se recommande l’église de Fontaine-le-Comte. On y entre par une seule porte pratiquée dans la principale façade, et garnie sur chaque côté de trois petites colonnes sur lesquelles retombent les nervures de l’arcade. Les trois colonnes du côté gauche ont leurs chapiteaux garnis de feuillage, tandis que celles de droite n’offrent, au lieu de chapiteaux, qu’une simple moulure plate. Au- devant de la façade est une espèce de parvis ou l’on descend par cinq marches, et à l’intérieur on en trouve six autres ; ce qui fait assez voir combien le sol de l’église est maintenant profondément enfoncé dans la terre. Il paraitrait cependant que, dès l’origine, on aurait eu à descendre quelques marches, car la porte à cintre semble appartenir à la construction primitive, et elle se montre encore dans sa hauteur, ainsi qu’on peut en juger en voyant la base de ses colonnes latérales.

Fontaine le Comte, l’abbaye Augustine des comtes du Poitou (4)

Les reconstructions débutent en 1435, lorsque Guy Doucet est élu abbé.

Pour protéger l'abbaye, il entreprend de la fortifier, une bretèche à mâchicoulis est ainsi construite au-dessus du portail du logis. Le mur sud est reconstruit, ainsi que le pignon de la façade. De cette époque sont conservés deux écus avec les armes de l'abbé, un sur le portail de l'abbatiale et l'autre sur celui de l'infirmerie.

 

On remarque au-dessus de la porte une niche vide avec arcade aiguë et trilobée, entourée de cette inscription  en caractère gothique : Guido Dousseti abbas huis loci. Guy Dousset, élu abbé en 1435, fit restaurer la façade et la muraille de la nef côté droit.

Le souvenir de ces réparations est consacré par une autre inscription en français, qui entoure carrément un écusson placé à droite de la niche ; elle consiste en quatre vers comme suit :

Guy Doucet abbé de ce lieu

Fit iadis en loueur de Dieu

Moult réparer c’est église

En gloire soit son ame mise. Amen.

Les armes de cet abbé, gravées sur l’écusson, sont effacées ; on ne distingue plus que la crosse qui le surmontait. Tout le mur qui s’élève au-dessus de la niche, et qui est percé d’une grande fenêtre en plein cintre dans un encadrement ogival, date sans doute de la restauration de Guy Dousset ;  mais on y retoucha encore par la suite, car, sur le plein cintre du vitrage, on lit le millésime 1718, époque où l’on refit, en les abaissant, les combles de la net, et où, selon toute apparence, on boucha la partie supérieure et ogivale de la fenêtre. On aperçoit encore au sommet du pignon l’écusson aux armes de France qu’y firent placer les génovéfains, et qui n’a dû sans doute qu’à sa position élevée d’échapper aux atteintes du vandalisme.

La nef, longue, nue et sans bas-côtés, reçoit le jour par neuf fenêtre en plein cintre, quatre sur la droite et cinq sur la gauche ; elles ne correspondent pas les unes aux autres, et celles du côté gauche sont plus hautes et plus étroites que celles du côté opposé. Ces ouvertures qui, par leur nombre et leur exiguïté, sont peu en harmonie avec l’étendue de la nef, n’y laisseraient pénétrer qu’une clarté insuffisante sans la grande fenêtre pratiquée dans la façade. La voute ayant été ruinées pendant l’invasion anglaise, lorsque les habitants de la contrée incendièrent l’abbaye, la nef resta en ruine et sans couverture plusieurs siècle de suite : on l’avait isolée du reste de l’église par un mur qui fermait à son extrémité.

 

 

François Ardillon, qui fut abbé en 1471 à 1502, fit réparer la voute du clocher et celles des transepts ; on y voit à droite l’écusson qui portait ses armes (trois ardillons). La voute du transept gauche s’étant écroulée il y a quelques années par la suite du mauvais état de la toiture, on l’a remplacée par un plancher concave semblable à celui de la nef ; quant à la voute du côté droit, exposée aux même dégradations et déjà lézardée, elle éprouverait le même sort que l’autre si l’on ne se hâtait d’y remédier. Dans chaque transept, à droite et à gauche de l’abside principale, s’ouvre, comme dans plusieurs autres églises romanes, telles que St-Hilaire, St-Savin, une petite abside également tournée vers l’orient, de 12 pieds d’ouverture et de 10 pieds de profondeur ; elles sont percées l’une et l’autre d’une petite fenêtre flanquée d’une colonne à chaque angle. . Il crée également un chemin de ronde sur le chevet qui sera détruit en 1980, car il fragilisait, par son poids, la voûte de l'abside.

On monte par trois marches dans le chœur, fermé d’une belle grille en fer à hauteur d’appui. Cette partie de l’église est bien éclairée : sept fenêtres en plein cintre, ornées de colonnes, y font pénétrer une lumière abondante. Au-dessous règne une rangée de stalles au nombre de seize, sans y comprendre celle de l’abbé placée au milieu.

L’extérieur de l’édifice est tout-à-fait en rapport avec l’aspect qu’il présente à l’intérieur ; les parties ornées au-dedans le sont aussi au dehors. De petites colonnes garnissent les fenêtres des absides latérales ; une bordure dentelée de diverses manières et d’un effet agréable entoure l’archivolte des fenêtres de l’abside principale. Les murs sont construits en belles pierres d’un assez grand appareil ; ceux de la nef ont quatre pieds d’épaisseur. Néanmoins l’humidité occasionnée par l’exhaussement du terrain à l’extérieur les a déjà fort endommagés ; ils sont tapissés d’une couche épaisse de moisissure à leur partie inférieure, de même que le pavé de la net, et il serait urgent de les dégager, du côté du midi surtout, des terres qui se sont amoncelées et qui chaque jour tendent à les enfouir d’avantage.

 

Ce ne fut qu’en 1716 que les chanoines réguliers de la congrégation de France commencèrent à faire rétablir les combles, la charpente fut posée l’année suivante, et, en 1718, la nef fut recouverte d’un plancher en forme de voute. Il est à remarquer qu’elle est moins large à l’entrée qu’a l’autre extrémité : près de la porte elle a 26 pieds 5 pouces de large, près du transept 27 pieds 2 pouces ; ce qui fait près de dix pouces de différence. La hauteur des murs jusqu’à la naissance de la voute est d’environ 30 pieds.

Quatre grandes arcades ogivales sur lesquelles s’appuie le clocher mettent en communication la nef, le chœur et les transepts. Les quatre piliers qui les supportent sont garnis sur chaque côté de deux colonnes engagées, dont les chapiteaux n’ont jamais été travaillés, à l’exception de celles qui s’élèvent près de l’angle de la nef à droite ; les chapiteaux de celles-ci sont ornés de feuillage. Les mêmes colonnes, du côté de la nef, se terminent par le bas en console à environ sept pieds du sol ; sur le côté opposé elles ont été supprimées jusqu’à une assez grande hauteur pour y placer la chaire.

1756 - ils doivent abandonner l'abbaye faute de moyens. La communauté est alors rattachée à celle de Saint-Hilaire-de-la-Celle à Poitiers.

 

 

 

L’état de délabrement ou se trouve réduite l’église de Fontaine-le Comte par la suite de son abandon pendant la révolution, excita vivement la sollicitude de M. l’abbé Gibault, conservateur des antiquités du département de la Vienne.

Avec l’aide du gouvernement, qui lui accorda une subvention de trois mille francs, il fit faire en 1825 de grandes réparations. La partie supérieure des murs de l’abside et la voute du chœur furent reconstruites ; on recouvrit en planches le transept gauche dont les combles s’étaient écroulés, et l’on rétablit la couverture de la nef. Malgré ces nombreuses réparations dues au zèle éclairé de M. l’abbé Gibault et aux efforts des habitants de Fontaine-le-Comte qui y contribuèrent par de généreux sacrifices, il reste encore, comme on a pu en juger par ce qui précède, beaucoup à faire pour achever la restauration de ce monument. Aussi la société des Antiquaires de l’Ouest a-t-elle saisi avec empressement l’occasion de le recommander de nouveau à la sollicitude du gouvernement, après avoir reçu la circulaire de M. le ministre de l’intérieur qui l’invitait à lui faire connaitre les monuments les plus remarquables du département, et ceux surtout qui réclamaient les plus prompts secours pour leur conservation. Celui-ci doit d’autant plus exciter l’intérêt qu’il serait à craindre qu’un délai prolongé ne rendit inutiles les dépenses considérables qu’on a faites depuis une douzaine d’années pour le préserver de la destruction.

Fontaine le Comte, l’abbaye Augustine des comtes du Poitou (3)

Fontaine-le-Comte, maintenant si désert, était à certaines fêtes de l’année visité par un grand nombre de personnes ; le mois de mai était surtout l’époque de la plus grande affluence ; on s’y rendait en procession des paroisses voisines pour y honorer la patronne du lieu. Ce concours de monde y attirait en même temps une foule de marchands qui s’installaient le long des murs de l’église, sous le porche et devant la croix dressé au milieu de la place. La fière église abbatiale n’est plus aujourd’hui qu’une simple et pauvre église de village, ses fêtes sont oubliées, la foule ne remplit plus sa vaste nef. Isolée au fond d’un vallon silencieux, c’est à peine si elle attire les regards du voyageur qui passe dans son voisinage. Cependant, vue du haut de la colline qu’on descend en y arrivant de Poitiers, elle se présente d’une manière pittoresque au milieu de prairies verdoyantes, et ombragée des bois touffus qui durent être plus d’une fois le théâtre des chasses aventureuses des comtes de Poitou ses fondateurs. A peu de distance jaillit la fontaine qui a donné son nom à l’abbaye, et qui dans des temps reculés fournissait le tribut de ses eaux limpides à la capitale de la province, ainsi que l’attestent les beaux restes de l’aqueduc qui longeait la vallée, et qui, passant au-dessus de Croutelle, puis aux arcs de Parigny, arrivait au faubourg de la Tranchée, ou l’on en voit encore des vestiges. Il est connu à Fontaine-le-Comte et à Croutelle sous le nom bizarre de Mère-Lusine et l’on devine aisément combien d’histoires merveilleuses se débitent sur son origine et sur sa destination. Ces débris de la grandeur romaine mêlés à ceux du moyen-âge offrent un attrait de plus à l’observateur, et ajoutent un nouvel intérêt au monument qui nous retrace le souvenir de la pieuse libéralité des comtes de POITOU.

 

En 1840, l 'abbaye est classée monument historique.

 

 

 

En 1363, le prince de Galles parcourt sa nouvelle principauté d'Aquitaine pour recevoir les hommages féodaux. <==.... ....==> Janvier 1368 Niort- Angoulême, le Prince Noir convoque les États généraux d'Aquitaine pour élever l’imposition du fouage

 ==> Chemins de Compostelle- la Voie Tours / Via Turonensis

==> Ducs d' Aquitaine et Comtes de Poitou et plus

==> Chasse dans la forêt de l’Epine au XV siècle, Guillaume Mermin prieur de Fontaine le comte, Jean Rabateau président du Parlement

==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou

 

http://www.ot-poitiers.fr/poitiers-sur-les-chemins-de-saint-jacques-de-compostelle/poitiers/tabid/49865/offreid/8172be97-9b84-4634-99ff-aabb4f8e668b/detail.aspx

https://www.hades-archeologie.com/operation/abbaye-notre-dame-2/

 

 

 

 

 

 


 

  1. Le nom de ce chevalier, effacé ici, se lit sur la commission annexe du 10 janvier 1366 (ci-dessous n" CCCCXXXVII). Jean de Felton était sans doute parent du sénéchal, peut-être son frère, comme Thomas de Felton, sénéchal d'Aquitaine, qui fut tué en même temps que Guillaume en mars 1367, pendant l'expédition d'Espagne.

 — 2. Jean de Londres figure sur l'état des rentes et domaines de la commune établi en mars 1364 pour son hébergement du Vergnay (ci-dessus n° CCGCXXXII, art. 11).

— 3. Village, commune de Rom, canton de Lezay (Deux-Sèvres).

— 4. Aimeri d'Ayron, qui fut élu maire de Poitiers en 1362 et en 1363 d'après le témoignage de documents incontestables (ci-dessus nos CCCCXXVII et CCC XXXII), l'aurait été encore les deux années suivantes si l'on s'en rapporte à quelques listes de maires. Mais cela paraît douteux d'après la simple qualification de citoyen de Poitiers qui lui est donnée ici.

— 5. Ci-dessus n" CCCCXXX.

— 7. Cette redevance a été ajoutée de seconde main sur l'état des rentes de la commune (n° CGCGXXXII, art. 56 note).

— 8. A ajoute : où le dit abbé fait sa residance. Cette maison était située dans le bourg Saint-Hilaire, près de la porte de la Tranchée. Voy. ci-dessus n" CCCIV.

— 9. Cette transaction est datée d'après A et B, du 18 mars 1366 ; mais B spécifie qu'elle eut lieu sous la mairie de Simon Mourraut, c'est-à-dire entre le 14 juillet 1366 et le 13 juillet 1367 Cf. n" CCCCXXXVIII n. 1. On continua donc à suivre le style de l'Annonciation à Poitiers pendant l'occupation anglaise.

 

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