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PHystorique- Les Portes du Temps
1 août 2018

Le chant de Thrym – Mjöllnir, le marteau de Thor

Le chant de Thrym – Mjöllnir, le marteau de Thor (2)

Personnages d’histoire, les Vikings relèvent aussi du mythe.

Dans la mythologie nordique, Mjöllnir (en vieux norrois, Mjǫllnir) est le marteau à manche court de Thor, le dieu de la foudre et du tonnerre.

Le marteau de Thor est l'arme la plus puissante des dieux, et symbolise alors la protection de l'univers face aux forces du chaos, notamment les géants, plus grands ennemis des dieux, qui sont régulièrement abattus par Thor grâce à son marteau. Si le manche du marteau fut forgé trop court, c'est parce que, pendant sa forge, le dieu farceur Loki se métamorphosa en mouche et vint distraire le nain qui forgeait l'arme.

 

Des pendentifs représentant le marteau de Thor ont été utilisés pendant l'époque Viking comme symbole de foi aux dieux germaniques, et par opposition aux crucifix portés par les chrétiens. Les pendentifs Mjöllnir sont populaires actuellement dans certains milieux, dont les mouvements néopaïens.

 

Le chant de Thrym – Mjöllnir, le marteau de Thor

Ce chant curieux est Liré de l'Edda, recueil sacré des traditions religieuses des Scandinaves, où sont conservées toutes leurs anciennes croyances, recueillies par l'Islaudais Saëmund, et filles mystérieuses des dogmes de l'Orient.

 L'Edda se divise en trois parties distinctes: la première renferme les chants mystiques et cosmogoniques de la Voluspa, prophétesse qui raconte en strophes inspirées l'origine, la fin et la régénération du monde, et plusieurs autres morceaux, entre lesquels se trouve le Chant de Thrym, La deuxième partie comprend le Havamal ou chant suprême, livre des proverbes de la sagesse du Nord, attribué à Odin, le fondateur du culte, révéré comme le chef des dieux ou des Ases. La troisième partie embrasse les chants guerriers et historiques consacrés à reproduire la douloureuse histoire des Niebelungen, héros presque surnaturels, célèbres dans les sagas populaires.

Le Chant de Thrym , qui nous occupe, rappelle par son caractère l'ingénieuse bonhomie homérique jointe à la sauvagerie du Nord, La mythologie scandinave, dont les principaux personnages y figurent, nous peint les dieux nommés Ases assis dans le Valhalla , palais divin de la citè d'Asgard, l'Olympe odinique.

Thor, le plus puissant des Ases après Odin, est le dieu de la foudre, des vents et de la guerre, protecteur des hommes contre les géants et les mauvais génies; il habile l'asile de la Terreur et porte un marteau ou une massue foudroyante, emblème de la tempête, Deux boucs trainent son char impétueux. Le principe du mal se personnifie dans Loke ou Lohi, né du géant Farbauta el de la méchante Laufeya , on représente ce dieu actif et rusé avec une jolie figure et des Ièvres minces, signes de l'astuce.

Il joue ici le rôle d'un Mercure dans le palais des dieux, qui, plus tard, l'enchainèrent sur un rocher, d'où il ne sera délivré qu'à la fin du monde. Heimdal, le guerrier des Ases, le dieu aux dents d'or, était le gardien du pont Bifrost, ou arc-en-ciel , placé à l'entrée de la ville céleste; on lui donnait la vue si perçante, qu'il voyait à cent milles autour de lui, et l'ouïe si fine, qu'il entendait les herbes croitre. C'est lui dont la trompette retentissante sonnera l'accomplissement des siècles et l'incendie de l'univers destiné à renaitre.

 On appelait Niflbéim l'un des deux enfers des Scandinaves, séjour souterrain composé de neuf cercles, soumis à l'empire d'Hella ou la Mort, lugubre déesse moitié bleue, environnée d'attributs effrayants, issue de Loke et de la funeste Angourboda. Les races des géants et des nains, des bons et des méchants esprits, occupent diverses régions séparées et peuplent les montagnes inconnues du vieux monde primitif.

Au milieu de ces terribles évocations se dessine la gracieuse Freya, la Vénus scandinave, fille de Niord, dieu des navigateurs, et de la déesse Skada; elle épousa Odour et en fut bientôt abandonnée. Le géant Thrym, pendant son veuvage, cherche à obtenir sa main; mais celle belle désolée, qui pleurait toujours et dont les larmes étaient d'or, refuse de répondre à ses vœux. Telle est la fable qui sert de fondement à ce poème, où quelques écrivains ont cru voir l'allégorie de l'hiver personnifié par Thrym, qui a enseveli l'arme de Thor, c'est-à-dire le tonnerre, et du printemps, idéalisé sous la voluptueuse image de Freya, déesse de l'amour.

 

Le chant de Thrym – Mjöllnir, le marteau de Thor (3)

 

LE CHANT DE THRYM,  OU LE MARTEAU DE THOR.

Thor un matin s'éveille furieux;

Il a perdu son marteau merveilleux,

Son fort marteau, signe de la tempête.

Tirant sa barbe et secouant la tête,

Dans l'étendue il promène ses Jeux.

 

Puis, élevant la voix, il dit :

« Écoute, Malin génie, un secret ignoré

Dans le bas lieu, sous la céleste voute,

Au Niflhéim , dont nul ne sait la route;

On m'a ravi mon marteau vénéré.

 

Soudain ils vont vers les palais splendides Où de Frey a luit le riant séjour.

« Freya, dit Thor, à mes désirs avides

Veux-tu prêter tes deux ailes rapides

Pour retrouver mon marteau, mon amour? »

Freya répond : «  Volontiers, fussent-elles

D'argent ou d'or ! » Loki, pareil aux vents,

Vole, et porté sur ces légères ailes,

Franchit des dieux les hautes citadelles;

Il va tomber sur le sol des Géants.

 

Thrym, leur monarque, à la démarche altière,

 Sur la montagne est assis glorieux,

Pour ses grands chiens forgeant colliers de guerre,

De son cheval arrangeant la crinière.

«Quel accident, dit-il, parmi les dieux?

 

» Qu'arrive-t-il aux Elfes pleins de charmes?

Pourquoi viens-tu sur nos bords, ton berceau? »

Loki répond : « Les dieux ont mille alarmes;

La peur saisit les Elfes pleins de charmes.

As-tu de Thor dérobé le marteau?

 

« je l’ai caché, répond Thrym, dans la terre,

Mais si profond, que nul ne le saura.

Si pour épouse, aimable-messagère,

Au géant Thrym on n’amène Freya. »

Loki déploie au loin ses vastes ailes

Et des Géants franchissent la région,

Jusqu'au séjour des sphères éternelles

Où sont les dieux, « Conte-moi tes nouvelles,

Dit Thor, as-tu rempli ta mission?

« Parle! celui qui reste sédentaire

D'aucun récit n'évoque le tableau.

L'homme couché tisse le mal pour plaire. ! »

Loki répond : « J'ai commencé l’affaire ;

Le géant Thrym possède ton marteau,

« Mais tout espoir doit fuir de ta pensée,

Si Thrym n’obtient pour épouse Freya. »

Ils vont chercher la belle conviée.

Thor lui dit : « Prends l’habit de fiancée ;

Près des Géants Loki nous guidera. »

 

Freya l'écoute et devant sa colère

Tremblent d'Asgard les dômes rayonnants.

Son collier d'or se brise et roule à terre.

« Appelle-moi, répond-elle, adultère,

Si je te suis au pays des Géants l »

En plein conseil, les dieux, chaque déesse,

Pour ressaisir leur arme, leur trésor,

Vont méditer au sein de leur détresse.

Ase brillant, couronné de sagesse,

Heimdal s'écrie: «Il faut envoyer Thor.

» Des lourdes clés nouons-lui la ceinture;

Qu'une tunique arrive à ses genoux,

Et de Freya qu'il ceigne la parure.

Nous lui mettrons une riche coiffure,

De beaux colliers et d'éclatants bijoux. »

 

Thor, le dieu fort, à ce discours s'enflamme.

« Les habitants du sacré Walhalla,

Qui ne craint point le glaive ni la flamme,

Me traiteraient comme une faible femme,

Si je prenais la robe de Freya. »

 

Loki répond : « Cesse un pareil langage.

Écoute-nous, car bientôt les Géants,

Si nos efforts, trompant leur sombre rage,

N'ont à leur roi repris ton apanage,

Domineront nos palais chancelants. »

 

Des clés à Thor on donne la ceinture;

Une tunique arrive à ses genoux.

De la déesse il revêt la parure,

Orne son front d'une riche coiffure;

Sur sa poitrine éclatent des bijoux.

 

Loki lui dit: «Je serai ta servante;

Allons ensemble au pays du Géant. »

Les boucs de Thor, à la corne puissante,

Sont amenés, selon sa vive attente.

On les attelle au char retentissant.

 

Prompt comme l'air, leur couple ardent s'élance;

Les durs rochers se brisent sous leur vol ;

Le feu jaillit dans l'étendue immense.

Le fils d'Odin, brûlant d'impatience,

Va des Géants toucher l'antique sol.

 

Thrym crie-aux siens d'une voix empressée:

«Debout, Géants ! voici les dieux du Nord.

Préparez-leur des siégés. Couronnée,

On me conduit ma noble fiancée ,

L'astre du jour, la fille  de Niord. » •

 

Voici venir les vaches merveilleuses,

Aux cornes d'or, les bœufs noirs; dont l'odeur

Réjouit Thrym. « Mes richesses nombreuses

Couvrent, dit-il, mes salles fastueuses:

Seule, Freya manquait à mon-bonheur. »

 

Le soir venu, grand 'festin, grande joie;

La bière à flots coule pour les Géants.

Thor mange un bœuf, huit saumons, large proie,

Les mets choisis qu'aux femmes on envoie;

Dix brocs de bière assouvissent ses flancs.

 

Thrym dit « jamais vit-on. Beauté si fière.

Ni fiancée; au festin des amours,

Ou tant manger ou boire tant de bière? »

Mais la servante, adroite et familière,

Le satisfit par ce rusè discours:

« La fiancée,  inquiète et sauvage,

Depuis trois jours n'a pris aucun repas,

Tant le désir de faire ce voyage

La tourmentait, » Thrym veut voir son visage,

Lève son voile et recule d'un pas.

 

''Quels traits perçants ! dit-il, quelle lumière!

Quels vifs rayons jaillissent de ses yeux ! »

Mais la servante, adroite et familière :

«Depuis trois jours a veillé sa paupière,

Dans le désir de voler en ces lieux. »

 

La sœur de Thrym s'approche et se hasarde

A demander les dons accoutumés.

« Accorde-moi, si tu veux que je garde

Ton amitié, sans que rien la retarde,

Les anneaux d'or de tes doigts bien-aimés. »

 

Rempli d'espoir, le roi géant s'écrie:

« Que le marteau soit apporté soudain!

Déposez-le pour la cérémonie

Sur les genoux de la beauté chérie.

Unissez-nous pour jamais. »  Espoir vain !

 

Au fond du cœur, Thor sourit et festoie

En revoyant son marteau merveilleux.

Il s'en saisit, triomphant, frappe et broie

Le géant Thrym, puis les siens qu'il foudroie

Sous les éclairs de ses coups furieux.

 

Il frappe aussi de Thrym la sœur ainée

Qui demandait les présents et l'anneau.

Au lieu d'argent et des dons d'hyménée,

Elle reçut des coups, l'infortunée!

Ainsi vainqueur, Thor reprit son marteau.

 

Les divines féeries de l'Orient et du Nord : légendes, ballades, gazals, romances, myriologues, petits poèmes... par Sébastien Rhéal

Le chant de Thrym – Mjöllnir, le marteau de Thor (1)

La christianisation des peuples scandinaves et la conversion progressive en y incorporant les différents symboles 

 

==> Les Vikings à Nantes - Nous les appelons Vikings - Château des ducs de Bretagne

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