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PHystorique- Les Portes du Temps
22 août 2018

Le poète Venantius Honorius Clementianus Fortunatus (Venance Fortunat)

Venantius Honorius Clementianus Fortunatus saint fortunat

La plupart des voyageurs ne sont guère que des passants ; ils s'éloignent bientôt, après avoir glané leur gerbe souvent légère de souvenirs.

Bien rares ceux sur lesquels une contrée acquiert un ascendant véritable, assez fort pour les déterminer à interrompre quelque long périple et pour les retenir à jamais.

C'est pourtant en Poitou, au VIe siècle de notre ère, que fit halte Venantius-Honorius-Clementianus Fortunatus ; qu'il y trouva tout à la fois le terme d'une quête et l'accomplissement d'une destinée.

Non que ce personnage que nous appellerons familièrement Fortunat fut destiné à ne s'éloigner jamais du Centre-Ouest; mais ce pays demeura sa contrée d'élection, jusqu'au jour où son élévation à l'épiscopat sur le siège de saint Hilaire vint apporter une consécration à une sorte d'union dont le côté spirituel, ainsi qu'on le verra, ne fut pas le moins important.

Le poète Venantius Honorius Clementianus Fortunatus, que nous appelons saint Fortunat, était né vers 530 à Duplavilis, près de Trévise.

A Ravenne où la langue parlée est encore le latin, il a pu acquérir une culture classique étendue.

Les érudits sont hésitants quant à la date exacte de l'arrivée de Fortunat en Gaule : 565 à 567. Le voyageur est âgé de trente-cinq ans environ. Venu en Gaule par dévotion à saint Martin, en passant par la Germanie et par la cour de Sigebert à Metz, où des poèmes d'allure officielle consacrèrent sa réputation, séjourna à la cour d'Austrasie puis il poussa jusqu'à Poitiers pour visiter le tombeau de saint Hilaire et se l'a d'amitié avec la reine moniale.

Pourquoi abandonner ainsi son pays natal ?

Certains ont dit : pour s'instruire. D'autres : pour fuir le désordre qui sévissait en Italie.

Sans doute celle-ci sortait-elle exsangue de sa « reconquête » par Justinien sur les Goths.

Et l'invasion Lombarde s'apprête maintenant à exercer ses ravages (à partir de 568).

Mais la Gaule d'alors, offrait-elle pour sa part, un asile de paix et de sérénité ?

En 561, Clotaire Ier, dernier vivant parmi les fils de Clovis, avait rendu l'âme, tout au moins ce qui lui en tenait lieu.

Nous retrouverons plus loin cette belle figure mérovingienne dans le rôle d'époux de Radegonde.

A son décès, le royaume franc avait été partagé entre ses quatre fils, ainsi qu'ont eût fait de quelque propriété familiale.

La rivalité de Sigebert et Chilpéric, ou plutôt de Brunehaut et Frédégonde va se poursuivre par descendants interposés dans un tumulte politique où l'assassinat familial jouera un rôle de premier plan. Elle ne trouvera l'horrible épilogue que l'on sait qu'en 613, après la mort de Fortunat.

Lorsque Gontran se pose en protecteur de ses neveux, Clotaire II et Childebert II, notamment, Poitiers éprouvera quelques contre-coups des zizanies tapageuses des Mérovingiens.

Rien de comparable, semble-t-il, avec les ravages des bandes Lombardes en Italie. Telle est, sans doute, la relativité des choses.

En arrivant en Gaule, Fortunat rencontre sur son chemin beaucoup de hauts personnages qui le reçoivent avec faste, et qu'il remercie de leur hospitalité en leur adressant des compliments en vers latins, encombrés de louanges démesurées.

Après avoir eu une entrevue avec Sigebert, il passe à Tours, par dévotion à saint Martin.

Sans doute est-ce à cette époque qu'il écrit, sous le coup d'une bouffée de nostalgie : « J'erre à l'aventure, exilé de mon pays et plus triste que l'étranger qui fait naufrage dans les eaux d'Apollonie ».

fortunat évêque de Poitiers compose la vie de sainte Radegonde

Mais voici qu'il parvient à Poitiers, où il va rencontrer Radegonde.

Ont été écrits entre 568 et 576 date à laquelle Fortunat est probablement ordonné prêtre.

A la mort de Radegonde en 587, Fortunat accompagne Grégoire à Metz à la cour du roi Childebert II successeur de Sigebert. Comme lors de son premier voyage Fortunat fait l'éloge de ses hôtes à travers ses poèmes.

A son retour à Poitiers, il quitte l'intendance du monastère. On date son accession au poste d'évêque de Poitiers vers 600 peu de temps avant sa mort (609).

 

Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest (JEAN CLOUET)

 

Histoire et légende de Sainte Radegonde, Reine des Francs et abbesse de Poitiers <==

Georgius Florentius Gregorius, Père de l’Histoire de France (Grégoire de Tours) <==

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