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PHystorique- Les Portes du Temps
7 septembre 2018

Cy commence li livre nommé l'Ordre de chevalerie

Cy commence li livre nommé l'Ordre de chevalerie

Cy commence li livre nommé l'Ordre de chevalerie, que un ancien chevalier qui avoit renoncié au siecle et estoit devenu hermite, donna a un jeune escuier qui desiroit estre chevalier.


A la loenge de Dieu et a la gloire de la pourveance divine, qui est sire et roy souverain par dessus toutes choses celestes et terrestres, nous commencons cest livre de l'Ordre de Chevalerie pour demonstrer que, a la signifiance de Dieu le prince tout puissant qui seigneurist sur les. VIJ. pianettes, et les sept pianettes, qui sont cours celestiaulx, ont pouvoir et seigneurie en gouverner et ordonner les corps terrestres, que aussy doivent les roys et les princes avoir puissance et seigneurie sur les chevaliers, et les chevaliers, par similitude doivent avoir pouvoir et dominacion dessus le menu peuple.

C'est à une époque moins reculée que remonte l'origine de la chevalerie; elle dut son existence à la haine de l'oppression. La tyrannie des grands était portée a un tel point et se signalait par des excès si révoltants, su à une même époque on vit, dans toute l'Europe, des hommes généreux se dévouer, sous le titre de chevaliers, à la défense des opprimés, et notamment à celle des dames, qui ont les premiers droits à la protection des preux.

Cy commence li livre nommé l'Ordre de chevalerie 2

(expo - La chevalerie du roi René d'Anjou - Château d'Angers)

 Cette institution s'accrut rapidement,  Le titre de chevalier devint la première distinction dans tous les royaumes. Les souverains eux-mêmes se firent un honneur de le porter, de s'assujettir à toutes les fatigues et à toutes  les privations qu'il imposait, et ils ne se permirent pas d'en investir leurs enfants sans les  soumettre aux lois d'un long et pénible noviciat. »

 

Le temps, qui détruit tout, détruit aussi la pureté des plus belles institutions, et c'est ce que la chevalerie prouva par sa décadence : le zèle des chevaliers s'affaiblit, plusieurs déshonorèrent leur épée, leur nombre diminua; mais à leur place on vit bientôt de véritables guerriers se distinguer du reste des hommes par leur courage et leurs vertus; et ces guerriers, que les ténèbres de leur siècle tenaient encore soumis à toute l'influence du fanatisme, formèrent ces fameuses armées de Croisés que l'ignorance envoya périr aux bornes de notre hémisphère, pour conquérir sur des peuples barbares la terre qui renfermait le tombeau de Jésus-Christ.

Maîtres de Jérusalem et du Saint Sépulcre, les rois chrétiens sentirent la nécessité d'en confier la garde à un corps de chevaliers, et de là naquirent les ordres de Saint-Jean, du Saint-Sépulcre, de Saint-Lazare , l'ordre Teutonique et celui des Templiers : ce dernier acquit les richesses immenses que l'on a vu accumulées sur lui, et qui, quelques siècles après, causèrent son entière dissolution et la fin tragique de ses membres, L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean, moins riche et plus utile, fut approuvé de la philosophie même; ses chevaliers faisaient vœu de secourir tous les Chrétiens infortunés.

Les chevaliers de cet ordre, après la perte de la Terre Sainte, se retirèrent dans l'île de Rhodes, soutinrent avec une intrépidité inouïe les efforts de Soliman, et périrent presque tous sur les ruines de Ptolémaïde. Charles-Quint recula la ruine totale de l'ordre en lui accordant l'île de Malte en toute souveraineté.

La considération que ces ordres acquirent et leur influence politique décidèrent les rois à en créer de nouveaux. On vit successivement s'élever ceux de Calatrava, d'Alcantara, de Constantin, de la Toison d'Or, de la Jarretière, de Saint-Hubert, de l'Eléphant, de Saint-Michel, -du Saint-Esprit, de Saint-Louis, de Marie-Thérèse, de Saint-Georges, et une foule d'autres.

Ces institutions, qui se multiplièrent beaucoup dans le dernier siècle, diffèrent dans le but de leur création : les unes sont destinées à distinguer la noblesse des autres classes de la société; les autres sont souvent créées pour des motifs frivoles, à peine autorisées par les gouvernements des Etats ou elles existent, et où quelquefois elles s'obtiennent par intrigue ou même à prix d'argent.

Cy commence li livre nommé l'Ordre de chevalerie 3

Les seuls ordres véritablement respectables sont ceux fondés pour la récompense des actions d'éclat, des vertus et des talents.

La France a, sous ce point de vue, l'avantage incontestable de posséder un ordre dont l'institution est à la fois un chef-d'oeuvre de politique et de philosophie : la Légion- d'Honneur, récompense de tous les genres de mérite ; « elle décore » le savant dans son modeste réduit, l'homme d'Etat sur les bancs du Conseil, la valeur jusque dans les derniers rangs de l'armée; elle établit un lien fraternel entre toutes les gloires, et les recommande également à l'estime des nations  et à la reconnaissance des concitoyens.

C'est à cette institution, c'est à l'émulation qu'elle excita dans toutes les classes de la société que nous devons non-seulement ces travaux immortels qui ont fait envier à tous les peuples l'honneur d'être Français, mais encore les productions du génie qui assurent à la France le premier rang parmi les nations, et cette foule de traits généreux pour lesquels Rome n'eût pas eu assez de couronnes civiques.

Sans doute il nous a fallu, pour exécuter l'ouvrage que nous présentons, de longs travaux et des recherches nombreuses ; mais nous nous croirons dignement récompensés si nous sommes parvenus à le rendre aussi complet que possible. Presque tous les traités analogues n'indiquent que très-imparfaitement les décorations des ordres; nous nous sommes particulièrement attachés à: cette partie essentielle, et nous croyons, sous ce rapport, laisser peu de chose à désirer

 

Statues des Comtes et ducs d'Anjou <==.... ....==> Livre nommé Ordre de chevalerie : ORDRE DE LA TABLE- RONDE

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