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PHystorique- Les Portes du Temps
12 janvier 2019

La Charente de Taillebourg à Angoulême, les raids des Vikings. (Histoires d'Eaux et de Régions)

Aquitania Drakkar Vikings sur la Charente

En 844; — Sous le règne de Louis le Débonnaire, on vit apparaître pour la première fois les pirates normands. Partis du littoral Danois et Norvégien, ils débarquaient sur les côtes, remontaient les fleuves et ravageaient les campagnes, pillant et brûlant tout sur leur passage. Cette année-là ils remontèrent la Charente.

845 Mediolanum (Saintes), civitas santonum tombe entre leurs mains

En 848, Angoulême (IGULISMA) est pillée par le chef viking Hasting.

les normands vikings Tonnay Charente

 En 863, Saintes et Angoulême sont à nouveau pillées. Alors Turpion, comte d'Angoulême, voyant que Landry, comte de la Saintonge, ne paraissait- pas s'émouvoir de cette nouvelle invasion, rassembla quelques troupes et les lança contre l'ennemi.

La bataille eut lieu le 4 octobre 863 dans les environs de Saintes. Au milieu de l'action, Turpion osa défier le chef normand appelé Maur.

Les deux adversaires se précipitèrent l'un sur l'autre de toute la vitesse de leurs chevaux et se percèrent de leurs lances. Les Normands furent vainqueurs; mais intimidés par la mort de leur chef, ils regagnèrent leurs navires avec leur butin après avoir mis à sac la ville de Saintes.

Pendant plus de cent ans le littoral de l'océan fut pour les barbares un champ d'exploration où leur nom seul inspirait la terreur surtout en Saintonge, dont les côtes d'un accès plutôt facile, étaient loin d'être épargnées.

taillebourg les vikings remontent la Charente

Cependant, de temps à autre, les envahisseurs éprouvaient des échecs qui les déconcertaient. C'est ainsi que deux ans après le combat où l'héroïque Turpion était si glorieusement tombé, une nouvelle horde fut surprise dans un de ses cantonnements, entre la Boutonne et la Charente, par les gans du pays qui s'étaient enfin armés pour sa défense.

Le combat eu lieu à Champdolent : quatre cents pirates restèrent sur le terrain et un grand nombre furent jetés dans la rivière. Ils avaient à leur tête Sigfrid. On montre encore aujourd'hui « la prairie du poignard » le « champ de la lance », les tombes creusées pour la sépulture des vaillants tombés devant l'ennemi, mais les noms d'Agonnay et de Champdolent (campus dolendus) perpétueront à jamais le souvenir de cette lutte héroïque soutenue par nos pères contre les barbares du Nord.

Port de Taillebourg Normands Vikings

Cet échec découragea ces derniers. Ils regagnèrent en désordre leurs navires et ils furent plus de deux siècles sans reparaître.

Toutefois, ces invasions successives des pirates du Nord, leur hardiesse à remonter le cours des fleuves pour rançonner et piller les populations riveraines avaient enfin réveillé le patriotisme des Saintongeais et ils songèrent à construire des forteresses capables de résister à leurs: attaques.

 C'est alors, dit H. D'Aussy, que le château de Taillebourg « Apparaît dans la Saintonge comme un de ces phares qui servent aux navigateurs pour leur signaler l'approche des côtes et des récifs. »

taillebourg les normands (vikings) remontent la Charente

Bien que le pays eût été débarrassé des pirates du Nord, il n'en fut cependant pas plus heureux pour cela, car plus d'un siècle durant il fut troublé par les rivalités des comtes; se battant pour reculer les limites de leur territoire.

L'abbaye de Saint-Cybard, de même que la ville d'Angoulême, avait été incendiée et complètement détruite, en 847, par les Normands qui s'attaquaient surtout aux monastères en raison de leur richesse tout au moins relative. Ces barbares avaient contraint les religieux à abandonner leur abbaye.

En 896 ou (plus probablement) 930, Angoulême subit une nouvelle attaque des envahisseurs normands. Mais cette fois ils se heurtent à une résistance efficace.

Les  incursions normandes n'ont pris fin, dans notre région, qu'après 930, à la suite de la victoire que le roi Raoul remporta sur ces barbares à Limoges, et à laquelle Guillaume Ier, comte d'Angoulême, aurait pris part. Au cours de cet engagement, il aurait fendu à mi-corps, d'un magistral coup de taille le chef normand Stonius, ainsi que son casque et sa cuirasse.

Vigier de la Pile pense même que l'exploit qui lui fit attribuer le surnom de Taillefer fut accompli par lui au cours de cette bataille qui, au dire de Lavisse, eut un grand retentissement (c’est le nom de Taillefer, que portent tous ses descendants jusqu'à Isabelle d'Angoulême, dite également Isabelle Taillefer, épouse de Jean sans Terre.)

 

Aquitania Aquitaine, Normands Vikings

Famille de Rancon (1019)

Au mois d'août, sous le règne d'Ostend Ier, premier seigneur de Taillebourg la surprise fut grande quand les pirates, auxquels on ne pensait plus, reparurent sur nos côtes en nombre tellement grand que c'était une véritable armée d'invasion.

On en vint aux mains près du lieu appelé aujourd'hui Forêtpayan, près Tonnay-Charente, d'où ils auraient pénétré, et dévasté tout le pays sans l'énergique intervention du duc d'Aquitaine qui les contint. Ayant éprouvé de grandes pertes ils reprirent la mer et à partir de cette époque ils ne reparurent plus. C'était beaucoup, mais c'était un résultat chèrement acquis; car le duc avait vu tomber à côté de lui ses plus vaillants compagnons d'armes, dont le seigneur de Taillebourg.

 

Archéologie et histoire du fleuve Charente : Taillebourg - Port d'Envaux : une zone portuaire du haut Moyen Age sur le fleuve Charente

Que savons-nous des communautés qui vivaient au bord de la Charente entre le VIe et le Xe siècle, à 40km de l'Océan Atlantique? Les archéologues sont allés observer au fond du fleuve les vestiges de ces occupations particulièrement bien conservés par leur long séjour en milieu humide: pirogues, digues en bois et en pierre, pêcherie, armes, céramiques, outils et plombs de pêche livrent des informations totalement inédites sur l'exploitation du milieu fluvial aux époques mérovingienne et carolingienne. La présence, parmi tous ces objets, d'éléments d'origine nordique, permet également de reposer la question du passage des vikings en Saintonge au IXe siècle. Les études de cartes et de plans anciens, de graffiti de bateaux, les analyses de matériaux (bois et plomb), ainsi que des prospections menées sur les berges complètent cette étude d'un espace fluvial particulièrement riche en témoignages d'un passé encore méconnu.

Des fouilles subaquatiques menées autour des restes du pont médiéval de Taillebourg par une équipe d’archéologues du Ministère de la Culture (Service régional de l’archéologie de Poitou-Charentes et Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines), sous la direction d’Annie Dumont.

L’analyse de ces vestiges, en particulier de ceux du vieux pont carolingien de Taillebourg, donne lieu à d’intéressants développements qui mettent à profit la bibliographie normande ou britannique, dans le contexte des dispositifs de défense mis en place contre les raids vikings. Viennent ensuite les pirogues monoxyles de Taillebourg et autres embarcations fluviales. Enfin, les mobiliers : céramiques ; pièces d’armement incluant plusieurs panoplies exceptionnelles dont la typologie renvoie au monde viking des ixe-xe siècles (p. 135 sq. : épées, lances, fers de traits, umbos de boucliers grands couteaux, haches) ; petits objets et outillage métallique ou lithique varié, traduisant un assez large panel d’activités parmi lesquelles on retrouve logiquement la batellerie ou la pêche, les travaux des champs et l’habillement, mais aussi certains domaines moins attendus comme les échanges commerciaux ou le travail du plomb, à travers notamment une série très originale incluant entre autres des poids de filet naviformes, qui donne lieu ici à une étude très complète par Florian Téreygeol et Adrien Arles (p. 194 sq.). https://journals.openedition.org/archeomed/9769?lang=fr

Revue de la Saintonge et de l'Aunis : bulletin de la Société des archives historiques

 

Château de Taillebourg (la légende de la bataille de Charlemagne) <==.... ....==> Notice Historique sur le Château de Taillebourg

==> La Charente navigable, voie de pénétration économique vers le centre de la France jusqu’au XIXe siècle

 


Un ancien bréviaire de l’abbaye de Saint Savin déclare que le corps de Romard, entendons ses reliques, aurait été apporté de Châtelaillon à Saint Savin au moment des invasions normandes.

C’est avant 844, qu’eut lieu la translation des restes de Romard. Une charte de Dom Fonteneau, citée par L. Bruhat, nous apprend qu’a cette date ou environs, les Vikings dévastèrent Angoulins, Châtelaillon, Vautron, Saint-Jean-d’Angély et quelques autre lieux. Le texte extrait de cet ancien bréviaire, qui fait état du transfert des restes de Romard de  Châtelaillon à Saint-Savin, concerne l’invention, c’est-à-dire la découverte à un bréviaire manuscrit de Saint-Savin cité par Jean Mabillon, Marin était un ermite martyr de Maurienne du VIIIe siècle, dont les reliques avaient été (elles aussi) apportées à Saint-Savin avant les invasions normandes, la tradition voulait qu’elles aient été données par Charlemagne (742-814). En toute hypothèse, Romard, ce « saint local », comme l’écrit Eric Birrier, appartient au premier millénaire. Il est probable que nous ignorerons toujours son origine exacte, son pays, la date et le lieu de naissance, sa vraie condition, la cause, la date et les circonstances précises de sa mort.

Peut-être peut-on formuler deux hypothèses vraisembables à son sujet :

1)      Romard, moine bénédictin de l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm établie en 682, à la fin du VIIe siècle, fondateur de la dépendance, monastelriolum ou obedienta, possédée par cette dernière à Châtelaillon, devenue plus tard, aux Xe – XIe siècles, un prieuré portant son nom : le prieuré Saint-Romard. Dans cette première hypothèse, il pouvait vivre au VIIe ou VIIIe siècle.

2)      Romard, l’un de ces nombreux ermites et évangélisateurs des Vie VIIe ou VIIIe siècles, au temps des Mérovingiens (511-751), dont l’ermitage bien situé sur un promontoire dominant la mer aurait été le premier lieu de culte chrétien à Châtelaillon qui n’existait pas encore en tant que tel, dépendance acquise plus tard par l’abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm. Saint-Romard, martyr en raison de la situation avantageuse, mais exposée, de son ermitage ou de son monasteriolum, n’a-t-il pas été, comme saint Hélier à Jersey, victime de pirates dont les incursions sur les côtes atlantiques existaient bien avant celles des Normands ? C’est une simple présomtpion….

La position privilégiée de l’abbaye de Saint-Savin au centre d’un castrum en fait bientôt la seule de la région à demeurer indemne. On sait cependant que le danger se faisant pressant, les reliques de Saint-Savin sont conduites en Berry ou elles resteront trente ans et que celles des Saint-Florent, Maixent, Marin, Prudence et Romard sont enfouies en terre et le demeureront si longtemps que l’emplacement de la cachette vint à être oublié de tous.

 


Découverte du premier port viking en France, une douzaine de kilomètres en aval de Saintes, Charente maritime

 

ARCHEOLOGIE : Visite de l'équipe de J-F Mariotti sur le site de Taillebourg

Jeudi 10 octobre 2019, nous avons rendu visite à l'équipe archéologique de Jean-François Mariotti qui explore le lit de la Charente depuis 2001. La première phase de prospection -c'est-à-dire de ramassage d'objets reposant en surface- a permis une collecte ...

http://tuskaland.e-monsite.com


 

 

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