Marais Poitevin -Visite Virtuelle Sansais- La Garette - Henri IV (de France), Henri III (de Navarre)

La région ayant été le cadre de nombreux affrontements pendant les guerres de religion (seconde moitié du XVI^e siècle), beaucoup de destructions ont été opérées à l'époque, doublées d'un manque d'entretien des ouvrages de dessèchement.

Le calme rétabli, Henri IV songea au dessèchement des marais du royaume. Le Béarnais connaissait le Marais Poitevin ; il y était venu au cours des guerres de religion.

Le 17 juin 1586, il écrivait de Marans à la Belle Corisandre d'Andouin : « Ah ! que je vous y ai souhaitée ! C'est le lieu le plus selon votre humeur que j'aie veu, etc.. ». ==> Lettre d’Henri de Navarre à Corisande, dite « Lettre de Marans » La Rochelle, 17 juin 1586

Henri IV fit d'abord appel à ses compatriotes pour pratiquer le dessèchement des marais et palus de France.

Par un édit rendu en 1594, il permit à Herman Daniel et à Philippe Taffin d'entreprendre le dessèchement des marais et de rendre les rivières navigables. Il comprit bientôt qu'il ne trouverait, en France, ni les capitaux nécessaires, ni les ingénieurs aptes à ce genre de travaux, ni les ouvriers capables de les exécuter.

Il fit appel à un ingénieur hollandais, Humfroy Bradley, de Bergop-Zoom, lequel vint en France avec l'intention d'appliquer, dans nos marais, le système de dessèchement des polders.

Un livre, intitulé : Recueil des Edits, Déclarations, Arrêts et Reglemens concernant les- desseichemens des Marais (Bordeaux, chez Simon Boé, imprimeur de la Cour du Parlement, 1693), contient la législation qui présida aux dessèchements du XVIIe siècle, à partir de 1607.

Humfroy Bradley fut nommé Maître des digues du royaume.

Les charges et conditions furent « leues, veues et entendues par le roy et les princes, prélats, seigneurs et notables personnages estant en son conseil » (1), il fut entendu « que tous les paluds et marais tant dépendant du domaine royal que ceux appartenant aux ecclésiastiques, gens nobles et du tiers-état, sans exception de personnes, assis et situez le long des mers et rivières ou ailleurs, seroient desséchez et essuyés par ledit Bradley et ses associez ou les propriétaires, et par eux rendus propres en labour, prairie ou herbages, selon que leur situation et naturel le permettra » (2).

Bradley s'était chargé de l'oeuvre du dessèchement « à ses propres coûts, frais et dépens » (3)».

Mais pour faire face aux grandes difficultés qu'il prévoyait, il avait demandé des privilèges et fixé des conditions ; il s'était adjoint des associés.

En 1607, la Société prend le nom d'Association pour le desseichement des marais et lacs de France.

L'argent était fourni par des industriels et par des banquiers. Les ouvriers français, que Bradley avait embauchés, lui témoignant de la méfiance, voire une hostilité sourde, et menaçant ainsi de compromettre le succès de l'entreprise, il obtint de les renvoyer et de faire bâtir des maisons, bourgs et villages pour y retirer et y faire habiter plusieurs familles flamandes, hollandaises et autres étrangers.

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(1) Edit de 1599.

(2) Ibid.

(3). Recueil des édils, loc. cit.