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PHystorique- Les Portes du Temps
24 mars 2019

L’église de Saint-Pompain

Eglise Saint Pompain Statue Jeanne d'Arc

Vers 1100, une église fut construite, composée d’une nef de 5 travées, et d’une abside circulaire. De cette époque romane, il ne reste que les murs de la nef et le portail. Ce dernier a été réparé au 19eme siècle, mais la restauration est demeurée inachevée.

L’édifice eut beaucoup à souffrir pendant la Guerre de Cent Ans. De grands travaux furent entrepris au 15ème siècle :

- L’abside romane fut remplacée par un chœur de 2 travée, dont les voûtes actuelles ont été construites au 19 ème siècle.

- la tour du clocher est de cette époque.

- Deux chapelles furent ajoutées, l’une au Sud, qui subsiste toujours, et l’autre au Nord, de la grandeur de celle d’aujourd’hui.

Au cours des Guerres de religion, l’incendie provoqua l’effondrement des voûtes, et la chapelle Nord disparut. On mura les deux derniers arcs côté Nord, et une voûte fut construite en planches.

statue du Père de Monfort église Saint Pompain

Il est facile d’imaginer comment se présentait l’église au début du 18éme siècle. La voûte était en bois, et il n’y avait pas de chapelle du côté Nord. La chapelle du côté Sud était la chapelle de la Sainte Vierge. A la quatrième travée du côté Sud, un portail (aujourd’hui muré) donnait accès au cimetière qui entourait l’église. La sacristie se trouvait au chevet, derrière le Maitre-Autel, qui avait un retable de bois peint. La chaire était au pilier ou se trouve la statue du Père de Monfort.

L’église eut à souffrir de nouveau, pendant la Révolution. Le culte fut supprimé (il ne reprit qu’en 1822 !, et l’église devint salle de réunions, voire salle de danse. Elle était en très mauvaise état au début du 19ème siècle, et c’est en 1829 que la décision fut prise de la restaurer.

Les voûtes furent entièrement refaites. On construisit au Nord une chapelle, de la dimension de celle qui avait été bâtie au 15ème siècle. La façade fut entièrement démontée et reconstruite. Le clocher fut réparé : on y logea une charpente capable de recevoir trois cloches… mais il n’y en a toujours qu’une (de 760 kilos), mise en place le 14 aout 1881. L’ancienne sacristie fut démolie, et une nouvelle fut construite du côté Sud.

…et c’est ainsi que l’église de Saint-Pompain a acquis l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

 

DSC_0095

Dans cet édifice, il n'y a de remarquable que la porte. La façade est divisée en deux ordres par un cordon de modillons variés : elle est ouverte par une seule arcade, entourée de trois archivoltes retombant sur des tailloirs; ceux de droite sont ornés de rinceaux perlés, ceux de gauche de moulures triangulaires. Les chapiteaux effacés s'appuient sur des colonnes séparées par des triangles. L'archivolte intérieure est couverte de guerriers, armés d'épées et de boucliers; ils foulent, d'un air paisible, des monstres qui grimacent. Au sommet de l'archivolte, deux anges semblent les encourager du regard et de la main. Les guerriers et les monstres représentent, il n'en faut pas douter, les vertus et les vices, ou la religion domptant les monstres de l'hérésie. La deuxième archivolte est ornée de quatre signes du Zodiaque: le premier que l'on distingue, à droite, est, peut-être, la Balance; il m'a semblé la reconnaître à un homme debout et penché, dont le bras étendu soutient quelque chose. Le deuxième signe est la Vierge, auprès de laquelle on voit des hommes préparant des tonneaux. Puis ensuite c'est un berger gardant des troupeaux devant le Lion, qui semble rugir et battre ses flancs de sa forte queue. Le symbole, qui vient après, est représenté par un homme qui porte à la main un panier clissé et de forme allongée. Dans le compartiment qui renferme le Scorpion, se voient des maisons à deux pans, avec plusieurs ouvertures et des pignons triangulaires. Au-dessous du Scorpion, l'artiste du moyen-âge a placé un épisode du nouveau Testament : c'est, sans doute, Jésus-Christ et les disciples au village d'Emmaüs; ils sont à table.

Le premier signe que l'on reconnaît du côté droit, à l'archivolte principale, est le Capricorne; au-dessus est un homme vêtu d'un manteau de poil de bête; il se chauffe à un petit feu placé devant lui. Le Verseau est représenté par un personnage assis, dont les jambes sont croisées; il tient un vase très allongé, d'où l'eau s'écoule à grands flots : l'emblème de ce signe est un homme monté sur un arbre pour éviter les inondations. C'est après que viennent les Poissons, l'un est brisé, perdu. Puis l'on voit un homme et un enfant, tous deux sont assis : ce sont peut-être des pêcheurs.

Le signe du Bélier est tout à côté, ainsi qu'un voyageur à cheval, car le temps des courses peut recommencer. Ensuite, c'est le Taureau et un faucheur debout; malgré de nombreuses mutilations, l'on reconnaît encore la lame de son instrument et quelque chose du manche. Au-dessous se trouvent les Gémeaux; ils s'embrassent pour donner à tous l'exemple de la concorde et de la bonne intelligence; le reste est effacé. Il faut remarquer que les signes, qui représentent les Constellations, ne sont pas dans leur ordre; il en est de même du calendrier.

Les Zodiaques, ainsi représentés sur les portes des églises, avaient pour objet de rappeler à la foule la succession des temps et les travaux qui devaient répondre à ces différents signes. Originairement, le Zodiaque fut une figure vivante de l'olympe ou de la demeure des dieux ; il ne représenta ensuite que le ciel ou les douze mois de l'année : de là sa présence dans l'architecture religieuse. D'ailleurs, les signes du Zodiaque, dans les églises, ne sont, sans doute, qu'une imitation des temps passés, imitation apportée par les architectes de Bysance qui les connaissaient si bien; aucune représentation, en effet, ne fut aussi répandue, et n'eut autant de vogue dans les derniers jours de l'architecture romaine. Ce sujet si populaire fut également traité par les peintres et par les architectes. Ces signes si connus, et qui ne pouvaient plus indiquer, au temps du christianisme, que les douze mois de l'année, ont pris place dans les façades de nos églises comme des ornements, et pour dire à la foule que chaque époque, que chaque journée avait son emploi fixé d'une manière irrévocable. Elles semblaient dire aussi que les saisons de soleil et de pluie existaient depuis longtemps, et devaient durer longtemps encore, puisqu'on s'empressait de les offrir aux regards dans un temps où l'on croyait que le monde s'était repris à la vie et ne devait plus finir.

Un souvenir précieux se rattache à l'église de Saint-Pompain. Au commencement du dix-huitième siècle, le célèbre Grignion de Montfort, missionnaire rempli de courage et de persévérance, monta dans la chaire modeste de cette église, qui a retenti presque de ses derniers accents; il en descendit pour aller à Saint-Laurent-sur-Sèvre, où bientôt son zèle finit avec sa vie. Avant de laisser ce monument religieux, il faut noter qu'il peut appartenir au commencement du douzième siècle comme à la fin du onzième.

Deux-Sèvres. Première série : monumens religieux, militaires et civils du Poitou / dessins d'après nature, par Baugier ; lithographiés par E. Conte ; texte historique, par Ch. Arnauld,...

 

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1715 Père Louis-Marie Grignon de Montfort – Mission Fontenay, Saint Pompain  <==

Saint-Hilaire-des-Loges : chef-lieu de canton du département de la Vendée.  (Paroisse Montfort sur Vendée)<==

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