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PHystorique- Les Portes du Temps
3 avril 2019

Le port d’Aliénor d’Aquitaine : Voyage dans le temps des Templiers et Hospitaliers de la Rochelle.

La Rochelle, le port d’Aliénor d’Aquitaine Voyage dans le temps des Templiers et Hospitaliers de la Rochelle

Sixième port de France, La Rochelle affiche désormais près de huit millions de tonnes de trafic. Et la plaisance est devenue l'une de ses vitrines.

Au Moyen Age, la ville se démarque surtout par son indépendance vis-à-vis de tout pouvoir religieux. Une caractéristique rarissime pour une cité de cette taille", raconte Mathias Tranchant, maître de conférences à l'université de La Rochelle. Surtout, les Rochelais savent habilement tirer profit des allers-retours incessants entre les royaumes de France et d'Angleterre, qui se disputent la possession de cette place privilégiée par sa situation géographique. 

(13 octobre 1307 arrestation des templiers, le Grand Maître Jacques de Molay et 4 dignitaires sont emprisonnés à Chinon)

 La maison du Temple de La Rochelle était la plus importante commanderie templière de la ville de sa province. Elle était environnée de plusieurs autres commanderies rurales qui pouvaient alimenter ses vastes entrepôts de denrées agricoles destinées à être embarquées pour diverses destinations.

Plan des Templiers de La Rochelle Exposition église Saint Sauveur

1 Tour de Sermaise de la Crique ; 2 Porte de la Fontaine ; 3 Porte Bureau ; 4 Tour d’Aix ; 5 Porte de Cougnes ; 6 Eglise Notre Dame de Cougnes, Jacobins, Evescot ; 7 Prieuré de Bethléem, Cordeliers ; 8 Prieuré Sainte Catherine, Clarisses ; 9 Couvent Sainte Marguerite, 10 Château Vauclair ; 11 Porte Malvaut ; 12 Hôpital Aufredy ; 13 Eglise Saint Barthélemy ; 14 Augustins ; 15 Hôtel de Ville ; 16 Tour Moreilles ; 17 Porte Maubec ; 18 Eglise et pont Saint Sauveur ; 19 Enclos du Temple et Commanderie des Templiers ; 20 Porte de Chef de la Ville ; 21 Commanderie Saint Jean de Pérot et Hôpital Saint Jacques de Pérot ; 22 Carmes ; 23 Grosse Horloge ; 24 Eglise Saint Nicola ; 25 Porte de Vérité ; 26 Porte Saint Nicolas, Moulin à eau ; 27 Tour Saint Nicola, 28 Tours de la Chaine, 29 Tour de la Lanterne ; 30 Porte des deux Moulins ; 31 Tour de la Verdière ou de Padé, Port Primitif

(Plan Moyen-Age La Rochelle - Château Vauclerc ==> La Rochelle au Moyen Age - Le château Vaucler d’Henri II Plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine - hôpital Aufrédy - emplacement Commanderie des Templiers de la Rochelle)

Elle servait de « banque de dépôt » pour sa province templière. Son commandeur était en relations avec le trésorier du Temple de Paris et passait des transactions avec les rois de France ou d’Angleterre.

Installés à La Rochelle dès 1130, les templiers soutenus par Aliénor d’Aquitaine et ses deux époux successifs (Louis VII roi de France et Henri II roi d’Angleterre) font construire une première commanderie ou Maison du Temple vers 1145.

 Au nombre des mesures prises par Louis le Jeune pour assurer la tranquillité dans ses possessions d'au-delà de la Loire, il convient de placer les libéralités qu'il fit aux Templiers dans le cours de cette année 1139.

Ces vigoureux guerriers avaient établi des maisons de leur ordre sur plusieurs points du territoire, et leur appui certain, en cas de conflits, n'était pas à dédaigner.

Le roi, autant par intérêt que pour répondre à ses instincts dévotieux, donna à la maison du Temple de la Rochelle, la plus puissante de la région, les deux moulins qu'il possédait dans cette localité, moulins dont Gaugain de Taunay avait jadis fait cadeau au Temple, et qui, confisqués par Isembert de Châtelaillon, étaient passés dans le domaine des comtes de Poitou par suite de la conquête de Guillaume X, duc d’Aquitaine; il y ajouta les maisons qu’Isembert avait possédées à la Rochelle, en les exemptant de toutes charges, excepté du tonlieu royal (Taxe frappant les marchands pour le passage ou l'entrée de leurs marchandises); de plus, il accorda aux chevaliers le privilège de pouvoir faire voyager, tant par terre que par eau, dans toute l'étendue du royaume, les marchandises destinées à leur usage, sans qu'elles fussent astreintes à payer aucun droit, et enfin il déclara qu'ils pourraient recevoir en don des domaines de toutes sortes, sauf les villes ou les châteaux forts sous la seule réserve du service dû au roi.

 

1139 Charte de Louis VII, roi de France, duc d’Aquitaine qu’il donne et accorde pour toujours les moulins du Temple qu’il avait à la Rochelle.

Moi, Louis, roi de France et Duc d’Aquitaine, je désire être connu de tous les fidèles, futurs et présents, que nous, pour le redressement de nos âmes et de nos ancêtres, et pour le redressement des âmes des ancêtres de nos ancêtres, la reine Aliénor, notre épouse, à Dieu et aux soldats du Temple, qui pour la défense du saint ont été établis par le christianisme, nous accordons et concédons à perpétuité les moulins que nous avions à La Rochelle, et qu'Isembert de Châtelaillon y avait détenu de son vivant, et que Gaugain de Taunay réclamait du don des comtes de Poitiers, et lui-même Gaugain les avait donnés auxdits chevaliers du Temple .

De plus, nous donnons aux chevaliers du Temple et accordons pour toujours les maisons qu'il avait à la Rochelle, c'est-à-dire pendant son occupation sous ses enclos, complètement libres et tranquilles de toute coutume, et infraction, et raillerie, et autres [et] la violence de nos ministres, à l'exception de notre fisc.

Mais quiconque souhaite donner quelque chose de nos honoraires aux chevaliers du Temple, en plus d'une ville ou d'un fort, nous le ferons et l'autoriserons, afin de ne pas perdre ainsi notre service envers notre peuple.

De même, nous accordons et accordons auxdits chevaliers du Temple que tous les biens de leurs chevaliers puissent être transportés en toute sécurité et librement sur tout notre territoire, sans aucune coutume et sans aucune contrainte, que ce soit par terre ou par eau.

Afin qu'elle puisse assurer une stabilité perpétuelle, nous avons recommandé la forteresse par écrit et l'avons confirmée par l'autorité de notre sceau et le caractère de notre nom.

Fait officiellement à Paris, l'année de l'incarnation de la Dominique 1139, de notre règne III., par ceux qui se tiennent dans notre palais, dont les noms sont sous-titrés, et leurs signes.

S. Raoul, comte de Vermandois, notre sénéchal. –

S. Guillaume, majordome.

S. Matthieu, chambellan.

S. F., agent de police.

Donné par la main du chancelier Algrin.

 

Ego Ludovicus, rex Francorum et dux Aquitanorum, notum fieri volumus cunctis fidelibus tam futuris quam præsentibus, quod nos, pro remedio animæ nostræ et antecessorum nostrorum, et pro remedio animarum antecessorum Alienordis reginæ, uxoris nostræ, Deo et militibus Templi, qui ad defensionem sanctæ christianitatis sunt constituti, donamus et in æternum concessimus molendinos, quos apud Rupellam (1) habebamus, et quos Isembertus de Castro Julii (2) in vita sua ibi tenuerat, et quos Ganganus de Tauniaco (3) ex dono comitis Pictaviensis reclamabat, et ipse Ganganus eos prædictis militibus Templi donaverat.

Præterea militibus Templi donamus et in æternum concessimus domos quas apud Rocbellam habebat, videlicet in occupatu suo infra clausuras suas, libéras prorsus et quietas ab omni consuetudine, et infractione, et tulta, et talia [et] violentia ministerialium nostrorum, excepto teloneo nostro.

Quicunque autem militibus Templi de feodo nostro aliquid dare voluerit, præter civitatem aut castellum, nos illud volumus et concedimus, ita quod inde servitium nostrum hominum nostrorum non perdamus.

Item prædictis militibus Templi donamus et concessimus ut omnes res propriæ ipsorum militum per totam terram nostram secure, libéré, sine omni consuetudine, et sine omni exactione, sive per terram sixe per aquam valeant et veniant.

Quod ut perpetuam stabilitatem obtineat munimentum scripto commendavimus, et sigilli nostri authoritate et nominis nostri charactere subterfirmavimus.

Actum publice Parisius, anno incarnationis dominicæ MCXXXIX, regni nostri III., astantibus in palatio nostro, quorum nomina subtitulata sunt, et signa.

S. Radulphi, Viromanduorum comitis, dapiferi nostri. –

S. Guillelmi, buticularii.

 S. Mathæi, camerarii.

S. F., constabularii..

Data per manum Algrini cancellarii.

Scellée en cire blanche en queue double de parchemin pendant. (Note de Besly.

 

Mss. de Besly, collect. Dupuy, vol. 841, fol. 220. Extrait des Titres de Notre- Dame du Temple de la Rochelle.

DSC_0121

(Domus templi de Rupella Xantonensis diocesis, de Rupelle (procès)

Dans les préambules du diplôme royal, qui fut délivré à Paris en présence des grands officiers de la couronne, Louis le Jeune avait spécifié qu'en faisant ces générosités il avait en vue le salut de l'âme de ses prédécesseurs et de ceux de la reine Aliénor, sa femme.

Cette dernière ne se trouvait pas en ce moment avec lui, elle était à Lorris, ou, le roi étant venu la rejoindre, elle reproduisit en faveur des Templiers, et dans les mêmes termes, les concessions qu'ils devaient à son mari (Champollion-Figear, Doc. inécL, II, p. 24 ; Arcfi. hist. de In Saintonge, I, p. 25.)

 

1139 (22 juillet– 6 avril 1140). Lorris Charte d'Aliénor d'Aquitaine, reine de France, pour les chevaliers du Temple de la Rochelle

Au nom saint et individuel de la Trinité. Amen.

Moi, Hélianordis. Par la grâce de Dieu, reine des Francs et duchesse d'Aquitaine, nous voulons faire savoir aux fidèles dames futures et présentes, que nous, pour le remède de nos bien-aimés et de nos aïeux, et pour le remède des âmes des ancêtres de Louis, roi de France et duc d'Aquitaine, notre époux, Dieu et les chevaliers du Temple, au présent et à l'avenir, qui furent désignés pour la défense de la sainte Christianitas contre les infidèles païens, nous avons donné et j'accordai à perpétuité les moulins que j'avais à la Rochelle et qu'Isembert de Châtelaillon y tenait dans sa ville, et que Ganganus de Tauniaco, et que le comte de Poitiers réclamait par donation, et Ganganus lui-même les avait donnés auxdits soldats de le temple.

De plus, nous avons donné aux chevaliers du Temple et concédé pour toujours les maisons qu'ils avaient à la Rochelle, c'est-à-dire dans leur occupation, c'est-à-dire au-dessous de leurs enclos, complètement libres et tranquilles de toute coutume, infraction et éloignées. et tailla (1) de la violence de nos ministres, à l'exception de notre serviteur.

 Mais s'il veut donner une partie de nos honoraires aux mêmes chevaliers du Temple, afin que nous ne perdions pas notre service, notre humanité, nous le ferons et le permettrons.

De même, nous avons accordé et accordé aux chevaliers du Temple susdits, que tous (2) les biens appartenant à leurs soldats, à travers tout notre pays, pouvaient aller et venir en toute sécurité et librement, sans aucune coutume et sans aucune contrainte, que ce soit par voie terrestre ou par l'eau.

 Nous l'avons confirmé par écrit et confirmé par l'autorité de notre sceau et le caractère sujet de notre nom, de manière à en faire une forteresse perpétuelle de stabilité.

Fait officiellement à Lorris, mil cent trente-neuvième, l'année de l'incarnation du Seigneur, la troisième de notre règne.

 À ceux qui se trouvent dans notre palais, dont les noms et les signes sont joints. S. de Raoul, comte de Vermandois, et de notre sénéchal. S. de Guillaume le majordome. S. de Matthieu, le chambellan de saint Matthieu.

 

In nomine sancte et individuc Trinitatis. Amen.

Ego Helienordis. Dei gratia regina Francorum et ducissa Aquitanorum, notum fier volumus cunclis fidelibtis tam futuris quam presentibus, quod nos, pro remedio amime nostre et antecessorum nostrorum, et pro remedio animarum antecessorum Ludovici, regis Francorum et ducis Aquitanorum, mariti nostri, Deo et militibus Templi, presentibus atque futuris, qui ad defensionem sancte Christianitalis contra infideles paganos sunt constituti, donavimus et in eternum concessimus molendinos, quos apud Rochellam habebam et quos Isembertus de Castro Julii, in vila sua ibi tenuerat et quos Ganganus de Tauniaco, et dono comitis Pictavensis, reclamabat, et ipse Ganganus eos predictis militubus Templi donaverat.

Preterea militibus Templi donavimus et in eternum concessimus domos, quas apud Rochellam habebant, videlicet in occupatu suo, id est infra clausuras suas, liberas prorsus et quielas ab omni consuetudine, infractione et tolta et tailla (1) ot violentia ministerialium nostrorum, excepto telonco nostro.

 Quicumquo autem eisdem militibus Templi de feodo nostro aliquid dare volueril, unde nostrum servitium, hominium nostrum non perdamus, illud volumus et concedimus.

Item predictis militibus Templi donavimus et concessimus, ut omnis (2) res proprio ipsorum militum, per totam terram nostram, secure et libere, sinse omni consuetudine et sine omni exactione, sive per terram, sive per aquam, vadanl et veniant.

 Quod ut perpetuum stabilitatis oblineat munimentum, scripto commendavimus et sigilli nostri auctoritate et nominis nostri caractere subjecto firmavimus.

Actum publice Lorriaco, millesimo centesimo trigesimo nono, anno incarnationis Domini, regni nostri tertio.

 Astantibus in palatio nostro, quorum nomina subtitulata sunt et signa. SIGNUM Radulphi Viremandorum comitis et dapiferi nostri. SIGNUM Guillelmi buticularii. SIGNUM Mathei camerarii S. Mathei constabularit.

 

Variant r. 1. talilia. –  2. omnes.

Chronologie

1099. Prise de Jérusalem par les Croisés.

Vers 1199. Quelques chevaliers se regroupent pour la protection des pèlerins et la défense de la Terre sainte : la « Milice du Christ » appelée ensuite « ordre du Temple ».

1128. Le concile de Troyes reconnait ce nouvel ordre auquel il attribue une règle religieuse.

1139. Aliénor, duchesse d’Aquitaine et reine de France, confirme aux Templiers le don des moulins de La Rochelle et leur accorde diverses franchises.

Vers 1140-1170. Construction d’une première chapelle est menée en deux étapes successives. De style roman, elle est en forme de croix, orientée à l’est, avec une abside semi-circulaire et des chapelles, également semi-circulaires, partant des bras du transept vers l’orient. Dédiée à Notre-Dame, elle est desservie par un chapelain attaché à l’ordre du Temple. Diverses dépositions de Templiers à l’époque de leur procès mentionnent des cérémonies de réception de chevaliers dans leur ordre faites en cette chapelle au cours du XIIIe siècle.

1150. Première mention connue de la maison du Temple de La Rochelle. Elle s’élève au milieu d’un quartier dont les habitants, « homme du Temple », relèvent de la juridiction des Templiers. Elle possède de nombreux locaux ou sont entreposées les marchandises destinées à être embarquées pour soutenir la Terre Sainte.

Vers 1265. Modification du chœur de la chapelle. Le chœur roman de la chapelle fait place à un vaste chœur de style gothique à chevet plat. Il possède une haute voûte reposant sur  croisées d’ogives. Cette modification peut être attribuée au commandeur Pierre de Liège qui sera inhumé devant le maître-autel.

 1190 : Frère Hélie du Puy (Helias de Podio)
1200 : Frère Guillaume Raymond (Guillelmus Raimundi)
1205 : Frère Hélie de Burzac (Helias de Burzac)
1207-1214 : Frère Bos
1218 : Frère Arnaud (Arnaudus)
1221 : Frère Petrus de Buszay
1231 : Frère Girardus de Breis
1249-1250 : Frère Pierre Bozon (Petrus Bosonis)
: Frère Pierre, chapelain et commandeur
1265, 1268-1269 : Frère Pierre de Liège (Petrus dau Lege)
1269-1297 : Guillelmus dau Lege, de Legelo, de Lecgio

==> Juin 1270 - TRAITÉ entre les abbés de Maillezais, de Saint-Michel-en-l'Herm, de Saint-Léonard de la Chaume et Guillaume de Liège maître des Templiers de la Rochelle, concernant les canaux nécessaires pour la conservation de leurs marais situés dans l'île de Marans.

Le dernier commandeur templier de La Rochelle était frère Guillaume de Legé. Arrêté le lundi 13 avril 1309 lors de la grande rafle commandée par Philippe le Bel, il avouera lors de son interrogatoire avoir 80 ans, être frère sergent et avoir été reçu dans l'Ordre vers 1245 à l'âge de 18 ans. ==> 13 octobre 1307 arrestation des templiers, le Grand Maître Jacques de Molay et 4 dignitaires sont emprisonnés à Chinon

Il aura été commandeur de La Rochelle pendant près de 40 ans, car le premier acte le mentionnant comme tel est daté de novembre 1269.

Plan Chapelle des Templiers de La Rochelle Exposition église Saint Sauveur

1312. A la suite de son procès l’ordre du Temple est dissous et ses biens sont remis à l’ordre de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dit « ordre de l’Hôpital ».

1313. La commanderie du Temple de la Rochelle est remise à l’ordre de l’Hôpital, qui possède déjà dans cette ville une commanderie, celle de Saint Jean du Pérot. Les deux commanderies poursuivront indépendamment leur existence.

1317. lors de la réorganisation de l’ordre de l’Hôpital, création du « Grand-Prieuré d’Aquitaine »,, qui comprend les deux commanderies de La Rochelle.

==> 13 octobre 1307 arrestation des templiers, le Grand Maître Jacques de Molay et 4 dignitaires sont emprisonnés à Chinon

==> Juin 1343 Confirmation d'un accord conclu entre Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay, d'une part, le prieur d'Aquitaine et les religieux de Saint-Jean-de-Jérusalem, d'autre, touchant le port de Périgny.

1287-1530. l’ordre de l’Hôpital, après avoir connu diverses fortunes, avait pris le nom d’ordre de Rhodes, puis celui d’ordre de Malte après le don de cette île en sa faveur par l’empereur Charles-Quint.

1562-1588. A l’époque des Guerres de Religion, la chapelle est en grande partie détruite. Des halles sont édifiées sur son emplacement.

1788-1850. destruction des halles et vente des terrains pour y édifier des maisons.

1791. lors de la Révolution Française, confiscation au profit de la Nation des biens de l’ordre de Malte, dont les commanderies de La Rochelle.

1793. devenu biens nationaux de la République, les bâtiments de la commanderie sont divisés en divers lots pour être vendus à des particuliers.

XIVe-XVIe siècle. L’édifice subit des modifications dont les traces ont été reconnues lors des fouilles de 1982-1984. A l’époque des Hospitaliers et jusqu’aux Guerres de Religion, la chapelle est desservie par un prieur de leur ordre.

Plan chapelle des Templiers de La Rochelle Exposition église Saint Sauveur 2

 (Vestige de la Chapelle de la Commanderie des Templiers de la Rochelle)

1982. lors de la démolition de ces maisons devenues vétustes, la découverte de vestiges entraîne une campagne de fouilles archéologiques.

Aux XII e siècle et XIII e siècle, les routes des Templiers convergent toutes vers La Rochelle, faisant ainsi de la ville leur port sur l'Atlantique. Après la dissolution de leur ordre en 1313, les hospitaliers prennent possession de leur patrimoine. La commanderie du Temple devient alors commanderie magistrale du Grand Prieuré d’Aquitaine.

A l’époque des guerres de Religion, en 1568, la chapelle de la commanderie est finalement démolie : la rue des Templiers est ainsi créée et une partie du terrais sert de décharge publique jusqu’en 1588 ou la ville décide d’y construire une halle destinée à la vente de pain, des volailles et du porc. Une seconde halle pour les bouchers est édifiée à proximité. Celles-ci reposent sur un ensemble de caves sous plancher et de fosses d’aisance qui seront comblées par les démolitions successives.

En effet, vétustes, les halles sont démolies vers 1800 et des constructions privées sont établies sur le terrain.

En 1856, à l’occasion de travaux de voirie, plusieurs sépultures sont découvertes rue des Templier (elles rejoignent un début de musée lapidaire municipal).

En 1982, les maisons sont détruites pour l’aménagement d’une place. On découvre à cet endroit la dalle funéraire de l’avant-dernier commandeur templier, Pierre de Liège, décédé en 1269.

Les fouilles qui suivent cette découverte permettent de mettre à jour l’ensemble des chœurs successifs de la chapelle. (les fouilles de la Cour du Temple 1982-1983) Les fouilles ont permis de trouver, dans des tombes sises à l'emplacement de la chapelle des templiers, un denier carolingien de Melle, une monnaie angevine de Foulque IV (1060-1109) et deux de Foulque V — qui sera roi de Jérusalem en 1131.

 ==> https://www.images-archeologie.fr/Accueil/Recherche/p-12-notice-IMPRIME-Un-ilot-d-habitation-au-coeur-de-la-commanderie-templiere-de-La-Rochelle.htm?&notice_id=7168

 

 


 

 

La commanderie du Temple et de Saint Jean du Perot. Fondés en 1118.

La commanderie du Temple a pris ce nom des Templiers qui l’on possédée autrefois. On ignore la date de la fondation de cette maison religieuse, et le nom du fondateur. Il est vraisemblable qu’elle a été établie par les seigneurs de la Rochelle, et dès-lors il en faudra rapporter l’origine à Guillaume X, duc d’Aquitaine, lequel en 1117 enleva la Rochelle à Isanbert de Châtel-Aillon, un an avant la naissance de l’ordre des Templiers. Eléonor, fille de ce dernier prince, Louis le jeune, roi de France, son premier époux, Richard, roi d’Angleterre, fils d’Eléonor, et Othon, petit-fils de cette reine, doivent être placés parmi les bienfaiteurs des Templiers de La Rochelle. Eléonor leur fait don en 1139 ou plutôt confirme le don des maisons qu’ils possédaient déjà. Louis le jeune leur fait un don la même année.

Dans une conventionde l’an 1170, entre les abbés de Saint-Michel-en-l’Herm, de Maillezais, de Saint-Léonard de Chaumes, et Jean le François, maître des chevaliers du Temple d’Aquitaine, il est fait mention de Guillaume Daulege précepteur : Praceptor militiae templi Rupella, au sujet des travaux concernant leurs marais respectifs dans la paroisse de Marans. Le titre Praceptor que prend Guillaume Daulege, d »signe le procureur de la maison, en français, commandeur. Temerius Boos en 1207, Arnaud en 1218, Boson en 1244, Hélie de Burzat en 1250, Guillaume de Letigio en 1291, Hélie Depodio, prennent tous la qualité de précepteur du Temple de la Rochelle. A ce titre succéda celui de commandeur.

En 1399, Philibert de Naillac, commandeur du Temple. Nicola de Raval, commandeur de Saint- Jehan du Perot, la même année. On trouve encore dans les anciens titres la qualité de maître Temerius Booz magister militiae Templi pictaviensis… Consessi fratri Guarino, magistro hospitalis de Anglia, et eis qui per temporun succesiones magistri hospitalis de Anglia futuri sunt apud Rocellam. Ces mâitre étaient au-dessus des précepteurs, comme il parait par la convention entre les abbés de Saint-Michel, de Saint-Léonard, de Maillezais et frère Jean le Fraçais, magister militiae Templi in Aquitania ; celui-ci entre dans la convention comme partie contractante, et il n’est fait mention que du consentement de Guillaume Daulege, précepteur du Temple de la Rochelle.

L’ordre des Templiers ayant été aboli en 1314, on donna aux hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, les domaines et la maison de ces religieux, à la Rochelle la commanderie du Temple est magistrale. Le commandeur actuel est messire Ferdinand du Langon.

 

 

Les Chartes aux Templiers

1139. Charte de Louis VII. (Champollion-Figeac, Doc.  inédits, II, p. 24.)

Entre 1145 et 1183. Cession par Eble de Mauléon aux moines de l'abbaye de Vendôme de propriétés situées à Saint Georges d'Oleron. (Champollion, Ibidem, II, p. 26)

De même que nous devons nous réjouir des bonnes œuvres qui plaisent à Dieu et espérer leur rétribution de la part du Seigneur Dieu, de même nous devons nous affliger des pervers, et pour eux la colère et l'indignation de Dieu sont à craindre.

 Moi, Eble de Mauléon, je veux que ce soit connu de ceux présents et futurs, que j'ai déposé la calomnie que, incités par de mauvais conseils, les moines de Vendôme ont injustement perpétrée sur les affaires de Saint Georges d’Oléron), aux mains de M. Robert, abbé de Vendôme.

Et comme des milliers de personnes voulaient usurper les choses qui appartenaient aux moines, me reconnaissant coupable, j'ai satisfait Dieu et moi-même avec un certain bâton.

Mon frère Raoul et mes deux neveux, Salvary et Aimery, craignant d'encourir la colère et l'indignation de Dieu, et désireux de participer aux bienfaits des moines, satisfirent la calomnie susmentionnée avec le même bâton et les relâchèrent dans le pays aux mains de l'abbé.

 De plus, si nous avions quelque droit dans les mêmes matières, ou si nos parents l'avaient avant nous, pour le salut de notre âme et de nos parents, nous l'accordions pleinement à Dieu et aux moines de Vendôme.

Afin que cela reste à jamais réglé et ferme, et qu'aucune querelle ne s'élève à ce sujet entre les moines et nos héritiers, mais qu'ils puissent posséder librement et tranquillement ce qui leur revient de droit pour toujours, j'ai fait apposer mon sceau à ce document.

Elle eut lieu à la Rochelle, dans la maison des chevaliers du Temple.

Ceux qui ont vu et entendu cela, du côté des moines :

-          D. Robertus, abbé ;

-          Constantin, prieur de Saint-Georges ;

-          Guillaume, prieur de Saint-Anian ;

-          Guy, prieur de Puy Ravault ;

-          Fromundus, prieur de Surgères ;

-          Hugues de Charcommacus.

Parmi les chevaliers : Eble lui-même ; Raoul, son frère ; Savary et Aimeri, ses neveux ; Simon, le frère d'Erlefrid, chevalier.

Beaucoup de domestiques, et bien d'autres.

 

Sicut de bonis operibus Deoque placitis gaudendum est, et eorum retributio a domino Deo sperandum est, ita de perversis dolendum, et pro ipsis ira et indignatio Dei est pertimescenda.

 Ego Eblo de Maloleone (2) præsentibus et futuris notum esse volo quia calumniam, quam malorum incitatus consilio, monachis Vindocinensibus (3), super rebus S. Georgii de Olerone (4), injuste faciebam, in manu domni Roberti Vindocinensis abbatis deposui.

Et pro eo quod ea, quæ juris monachorum erant, milii usurpare volebarn, me culpabilem recognoscens, Deo et sibi cum quodam baculo satisfeci.

Radulfus etiam frater meus, et duo nepotes mei, Salvaricus et Haimericus, iram et indignalionem Dei incurrere metuentes, et beneficiorum monachorum participes effici cupientes, præfatam calumniam cum eodem baculo satisfacientes, in manu abbatis dimiserunt.

 Præterea si quid juris in eisdem rebus habebamus aut parentes nostri ante nos habuerant, pro salute animarum nostrarum et parentum nostrorum, Deo et monachis Vindocinensibus ex integro concessimus.

Ut autem hoc in perpetuum ratum firmumque maneret, et ne aliqua altercatio inter monachos et hæredes nostros hac de causa deinceps oriretur, sed libere et quiete quod suum est jure perpetuo possiderent, sigillum meum huic chartæ apponere feci.

Actum est boc apud Rochellam, in domo militum Templi.

Qui viderunt et audierunt isti, ex parte monachorum : D. Robertus, abbas; Constantinus, prior S. Georgii; Willelmus, prior S. Aniani; Guido, prior de Podio Rebelli; Fromundus, prior de Surgeriis; Hugo de Charcommaco.

De militibus: Eblo ipse; Radulfus, frater ejus; Salvaricus et Aimericus, nepotes ejus; Simon, frater Erlefridi, miles.

De famulis plures, et multi alii (5).

 

(1). Mss. de Besly, collect. Dupuy, vol. 822, fol. 137. Ex Tabulario S. Trinitatis Vindocinensis. (2). Maloleone. Mauléon, qui, en 1736, a pris le nom de Châtillon-le-Château ou Châtillon-sur-Sèvre, arrond. de Bressuire (Deux-Sèvres). (3). Vindocinencibus. De Vendôme, chef-lieu d’arrond. (Loir-et-Cher). (4). Olerone. Oléron, arrond. de Marennes (Charente-Inférieure).

(5). Diploma quidem est sine die, sed datum esse ab anno MCXLIII., et ante annum MCLIII. certum est. Nam Robertus, abbas Vindocinensis, cujus meminit, renuntiatus est eodem anno MCXLIII. Devixit autem anno MCLIII., ejusque in locum Guillelmus I. suffectus est, ut habet chronic. Vindocinense ms., et colligitur ex Tabulario S. Trinitatis. Nota Beslii.

==> 1170 Saint George d’Oléron sous les Plantagenêt aux mains de Raoul de Faye

 

1190. Confirmation par Richard, roi d'Angleterre, du don du Perrot fait par Aliénor aux Hospitaliers. (Arcère, II 503. D. Massiou, 11, 117.)

1203. Lettre patente de Jean-Sans-Terre aux Templiers. Concession de la Besse-à-la-Reine. (Duffus Hardy, Lettres patentes, p. 22.)

1214. Jean-Sans-Terre donne aux Templiers le cours d'eau de Lafond. (Duffus Hardy, Chartes, p. 196.)

1222 Lettre de Gualerne, maire de la Rochelle, à Henri III roi d'Angleterre pour se plaindre des violences des Templiers. (Champollion, Lettres des Rois, 1, 31.) Le pontificat de Ponce ne dépasse pas 1221).

1222. Bulle du pape Honorius contre l'insolence des Templiers. (Rymer, p. 88; Arcère, II, 662; Massiou, II, 230.)

1232. Don de 60 sols de cens aux Templiers, par Amauri de Vilers. (Revue de l'Aunis, 1869.)

1270. Traité entre les Templiers de la Rochelle et plusieurs abbés, concernant les canaux nécessaires à leurs marais dans l'île de Marans. (Arcère, II, 631. D. Massiou, II, 461.)

M. Rédet a publié en 1854, d'après les originaux, dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, t. xv, p. 83, les quatre chartes dont suit l'indication

1229. Cession par Aimeri Acharies et ses frères aux Hospitaliers de Saint-Jean du Perrot d'une pièce de terre située devant la porte de l'hôpital de Fontsèche.

1230. Cession aux mêmes par Gauvaing, de Taunay-Charente, d'une terre située au bourg de Fontsèche.

1238. Accord entre les Hospitaliers de Saint-Jean du Perrot et Josselin Proost, au sujet d'une aumône.

1242. Don par Jeanne, la Grasse aux Templiers de la Rochelle d'un marbotin de rente sur sa maison sise en cette ville.

Ces quatre chartes en français sont tirées des Archives de la Commanderie de la Rochelle, qui contenaient les chartes françaises les plus anciennes de la contrée.

 

 

CHARTA LUDOVICI VII. FRANCORUM REGIS ET AQUITANORUM DUCIS, QUA DEO ET MILITIBUS TEMPLI MOLENDINOS, QUOS APUD RUPELLAM HABEBAT, DONAT ET IN PERPETUUM CONCEDIT 

 Année 1139.

Ego Ludovicus, rex Francorum et dux Aquitanorum, notum fieri volumus cunctis fidelibus tam futuris quam prœsentibus, quod nos, pro remedio animae nostrae et antecessorum nostrorum, et pro remedio animarum antecessorum Alienordis reginae, uxoris nostrœ, Deo et militibus Templi, qui ad defensionem sanctœ christianitatis sunt constituti, donamus et in œternum concessimus molondinos, quos apud Rupellam(1) habebamus, et quos lsembertus de Castro Julii (2) in vita sua ibi tenuerat, et quos Ganganus de Tauniaco (3) ex dono comitis Pictaviensis reclamabat, et ipse Ganganus eos praedictis militibus Templi donaverat.

Prœterea militihus Templi donamus et in œternum concessimus domo quas apud Rochellam habebat, videlicet in occupatu suo infra clausuras suas, liberas prorsus et quiet as ab omni cousuetudine, et infractione, et tulta, et talia [et) violentia ministerialium nostrorum, excepte teloneo nostro. Quicunque autem militibus Templi de feodo nostro aliquid dare voluerit, praeter civitatem aut castellum, nos illud volumus et concedimus, ita quod inde servitium nostrum hominum nostrorum non perdamus. Item prœdictis militibus Templi donamus et coucessimus ut omnes res propriœ ipsorum militum per totam terram nostram secure,libere, sive omni consuetudine, et sine omni exactione, sive per terram sive per aquam valeant et veniant. Quod ut perpetuam stabilitatem obtineat munimentum scripto commeudavimus, et sigilli nostri authoritate et nominis nostri charactere subterfirmavimus.

Actum publice Parisius, anno incarnationis dorniniae MCXXXXIX, regni nostri III., astantibus in palatio nostro, quorum nomina subtitulata sunt, et signa ..

S. Radulphi, Viromanduorum comitis, dapiferi nostri.

S. Guillelmi, buticularii.  S. Mathae, camerarii. S. F., constabularii.

Data per manum Algrini cacellarii.

Scellée en cire blanche en queue double de parchemin pendant. (Note de Besly.)

 

 

1139. Confirmation faite aux Templiers de la Rochelle du don des maisons qu'ils possédaient déjà par Aliénor reine de France, duchesse d'Aquitaine à Lorris en Gâtinois en présence de son sénéchal Raoul de Vermandois de son bouteiller Guillaume de son chancelier Mathieu et de son connétable Mathieu.

 Confirmation du don des moulins de la Rochelle. Affranchissement des maisons occupées à la Rochelle par les Templiers. Autorisation de recevoir des donations dans l'étendue de sa seigneurie sous la réserve du service et de l'hommage.

Le règne d'Aliénor ayant commencé le 22 juillet 1137, la troisième année du règne nous reporte après le 22 juillet 1139.

 

IN NOMINE sancte et individue Trimtatis. Amen.

 Ego Helionordis, Dei gratia regina Francorum et ducissa Aquitanorum, Notum fieri volumus cunctis fidelibus tam futuris quam presentibus quod nos, pro remedio anime nostre et antecessorum (1) nostrorum et pro remedio animarum antecessorum Ludovici regis Francorum et ducis Aquitanorum mariti nostri, Deo et militibus Templi presentibus atque futuris, qui ad defensionem sancte Christianitatis contra infideles paganos sunt constituti, donavimus et in eternum concessimus molendinos quos apud Rochellam habebam et quos Isembertus de Castro Julii in vita sua ibi tenuerat et quos Ganganus de Tauniaco ex dono comitis pictavensis reclamabat et ipse Ganganus eos predictis militibus Templi donaverat.

 Preterea militibus Templi donavimus et in eternum concessimus domos quas apud Rochellam habebant, videlicet in occupatu suo, id est infra clausuras suas liberas prorsus et quietas ab omni consuetudine, infractione et tolta et tailla et violentia ministerialium nostrorum, excepto teloneo nostro.

Quicumque autem eisdem militibus Templi de feodo nostro aliquid dare voluerit unde nostrum servitium hominium nostrum non perdamus, illud volumus et concedimus.

 Item predictis militibus Templi donavimus et concessimus ut omnis res proprie ipsorum militum per totam terram nostram secure et libere sine omni consuetudine et sine omni exactione, sive per terram, sive per aquam vadant et veniant.

Quod ut perpetuum stabilitatis obtineat munimen scripto commendavimus et sigilli nostri autoritate et nominis nostri caractere subjecto firmavimus.

Actum publice Lorriaco, millesimo CXXXIXe anno incarnationis Domini regni nostri IIIe, astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa.

Signum Radulfi viremand. comitis et dapiferi nostri. S. Guillelmi buticutani. S. Mathei camerarii. S. Mathei constabutarii.

 

 

(1). N.-L. Bourgeois, doyen de l'Académie de la Rochelle, dans ses Recherches historiques sur l’empereur Othon IV, fait remarquer une singularité de cette pièce. «Aliénor dit que ce don et autres détaillés dans la Charte, sont faits pour le salut de son âme et de celle de cinquante-cinq de ses ancêtres ainsi que pour le salut des âmes des aïeux de Louis, roi des Français et  duc d'Aquitaine, son mari et seigneur.

 Il fallait que cette Princesse eût exactement calculé toute sa généalogie. )) (Pages 62 et 63.)

C'est simplement une faute de copiste que n'a pas reproduite le Ms. dodom Fonteneau. Les cinquante-cinq ancêtres (antecessorum LV nostrorum) sont uniquement la reproduction anticipée des deux premières lettres du nom de Ludovici.

Louis le Jeune renouvelle ou plutôt confirme ce don la même année : Concessimus molendinos quos apud Rupellam habebemus et quos Ysembertus de Castro Julii in vita sua ibi tenuearat. Champollion, Doc. Hist., II, p.24

 

D. Fonteneay, t. XXV, p. 287, d’après une copie prise sur l’original par C. H. Jaillot, supérieur de l’Oratoire de la Rochelle. Transcription collationnée par M. Rédet, archiviste honoiraire de la Vienne, chevalier de la Légion d’Honneur.

 

• Castro Julii. Châtelaillon , commune d’Angoulin, arrond. et cant. de La Rochelle (Charente-Inférieure).

 

Vers 1145 Eble de Mauléon rend aux religieux de Vendôme les biens d’Oléron qu’il avait usurpé.



Restitutio (1) Eblonis de terra Oléronis, emenda nobis facta omnium rerum detentarum insule Oleronis.

Restitution d’Eble (1) de terre d'Oléron, nous font amende honorable de tout ce qui s'est passé dans l'île d'Oléron.

 Sicut de bonis operibus Deoque placitis gaudendum est, et eorum retributio a Domino Deo speranda, ita de perversis dolendum, et pro ipsis ira et indignatio Dei est pertimescenda.

De même que les bonnes œuvres agréables à Dieu doivent susciter la joie et leur récompense doit être espérée du Seigneur Dieu, de même nous devons pleurer les pervers, et pour eux la colère et l'indignation de Dieu sont à craindre.

 Ea propter ego Eblo de Malo Leone, presentibus et futuris notum esse volo, quia calumniam, quam, malorum incitatus consilio, monachis Vindocinensibus super rebus Sancti Georgii de Oleron injuste faciebam, in manu domini Roberti Vindocinensis abbatis deposui, et pro eo quod ea que juris monachorum erant mihi usurpare volebam, me culpabilem recognoscens, Deo et sibi cum quodam baculo satisfeci.
 
Pour le bien d'Eble de Mauléon, je veux qu'il soit connu du présent et de l'avenir, car la calomnie que, incité par les malins, j'ai faite injustement aux moines de Saint Georges d'Oléron sur les affaires de Saint-Georges.

Je voulus usurper celles des moines, me reconnaissant coupable, et contentai Dieu et lui-même d'une sorte de bâton.

Radulfus eciam frater meus, et duo nepotes mei Salvaricus et Aimericus, iram et indignacionem Dei incurrere metuentes, et beneficiorum monachorum participes effici cupientes, prefatam calomniam, cum eodem baculo satisfacientes, in manu abbatis deposuerunt.

Raoul, mon frère, et mes deux neveux, Salvary et Aimeri, craignant d'encourir la colère et l'indignation de Dieu, et désireux de participer aux bénéfices des moines, satisfirent la calomnie susmentionnée avec le même bâton, et les déposèrent dans le main de l'abbé.

 Preterea si quid juris in eisdem rebus habebamus, aut parentes nostri ante nos habuerant, pro salute animarum nostrarum et parentum nostrum, Deo et monachis Vindocinensibus ex integro concessimus.

De plus, si nous avions quelque droit dans les mêmes matières, ou si nos parents avaient devant nous, pour la sécurité de nos âmes et de nos parents, nous l'avons entièrement accordé à Dieu et aux moines de Venise.

 Ut autem hoc inperpetuo ratum firmumque maneret, et ne aliqua alterquatio inter monachos et heredes nostros hac de causa deinceps oriretur, sed libere et quiete, quod suum est, perpetuo jure possiderent, sigillum meum huic carte adponere feci.

Afin que cela reste à perpétuité sain et ferme, et qu'aucune querelle ne s'élève entre les moines et nos héritiers à ce sujet, mais qu'ils possèdent librement et tranquillement ce qui leur appartient de droit perpétuel, j'ai fait mettre mon sceau apposé sur cette charte.

 
Actum est hoc apud Rochellam, in domo militum Templi. Quod viderunt et audierunt isti, ex parte monachorum : domnus abbas Robertus, Constantinus prior Sancti Georgii, Guillelmus prior Santi Aniani, Guido prior de Podio Rebelli, Fromundus prior de Surgeriis, Hugo de Charconniaco.



 
Acté à La Rochelle, dans la maison des chevaliers du Temple.

 .


Ce qu'ils ont vu et entendu, de la part des moines : dom. Abbas Robert, Constantin prieur de Saint George, Guillaume prieur de Santi Aignan, Guido prieur de Puyravault, Fromundus prieur de Surgères, Hugh de Charconniaco.

 De militibus : Eblo ipse, Radulfus frater ejus, Salvaricus et Haimericus nepotes ejus, Simon filius Effredi miles. De famulis : Goffridus Burgotus, Mauricius cocus, Xristifirus, Goffridus famulus, Radulfus famulus Sancti Aniani, Guillelmus Barraudus, famulus Sancti Georgii, Fulcherius miles Templi et multi alii.

 
Parmi les chevaliers : Eble lui-même, Raoul son frère, Salvary et Haimeri ses neveux, Simon le fils d'Effred, un chevalier.

Parmi les serviteurs : Goffridus Burgotus, Mauricius le cuisinier, Christifirus, Geoffroy le serviteur, Raoul le serviteur de Saint Aignan, Guillaume Barraudus, le serviteur de Saint Georges, Fulcherius le chevalier du Temple, et bien d'autres.

 

Les hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, dont l’ordre avait pris naissance dans l’Orient en 1048 établis à la Rochelle par la reine Aliénor (a) ; elle leur donna un terrain inhabité : locum quemdam de peroc. Richard, son fils, roi d’Angleterre, fait mention de ce don et le confirme dans une charte qui doit être de l’an 1190 (b).

1188. Niort. Richard, comte de Poitou duc d'Aquitaine concède aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de la Rochelle, la maison et les terres que leur a données Guillaume Cotrel, libres de tout droit, et il renonce au cens de dix sous qui lui avait été paye jusqu'alors par cet Ordre et déclare qu'à l'avenir quiconque recevrait un gite dans l'hospice de la Rochelle ne serait plus tenu à aucun devoir de cens, de tailles, de milice ou autres, et ne répondrait plus qu'au maître ou à son procureur des crimes commis par lui dans la maison.

 

RICHARDUS, Comes Pictavorum et Dux Aquitanorum, Filius regis Anglie, Omnibus ad quos presens scriptum pervenerit, salutem.

 Noverint universi, quod ego, prosatute anime mee, nec non et animarum Henrici regis Anglie, patris mei et Alienordis Regine, matris mee, et omnium antecessorum meorum et successorum, donavi et concessi fratri Garnerio, Magistro hospitali de Anglia, et eis qui per temporum successiones Magistri hospitalis in Anglia futuri sunt, apud Rochelam, domum Willelmi Cotrel et omnes possessiones, que ipsius fuerunt eo tempore, quo se et sua hospitali concessit, scilicet sive in Rochela, sive extra Rochelam;

ita autem a predictis fratribus hospitalibus predictam domum et possessiones prenominatas in perpetuum libere et quiete volo et precipio possideri, ut a census prestatione, scilicet VI solidorum, que mihi hactenus prestiterunt nomine Domus, liberi sint et absoluti : hospes autem eorum quicumque fuerit, qui modo, vel in posterum domum predictam inhabitaverit, liber sit ab omni exactione census, tallie, exercitus et omnium aliorum servitiorum sive consuetudinum, nec aliquo fori facto respondeat, nisi coram predicto magistro hospitalis Anglie, vel eoram eo quem loco suo constituerit.

Si alii etiam quilibet extranei in predicta domo foris fecerint, quodcumque fuerit delictum, non respondeat, nisi coram predicto Magistro, vel ejus procuratore.

 Ita autem predictas possessiones liberas et quietas dono et concedo predictis fratribus hospitalibus, ut liberius donare possumus et ipsi liberius accipere.

 Hoc autem actum est anno ab inearnatione Domini M. C. LXXX. VIIIe apud Niorcium.

His testibus Willelmo de Mandevill. Comite de Exess. Roberto de Bloeto. Andréas de Chauvingieio, Guitone de Toarz. Hugone, Archiepiscopo et Willelmo de Rupibus et Willelmo de Chalona, militibus. clericis magistro Willelmo de Longo Campo et Magistro Philippo servientibus. Girardo Chotardo preposito Pictavie et Petro Bertini et Gaufrido de Chauvingieio, camerario et aliis multis.

 

D. Fonteneau, t. XV.,p 291, et t. LII p. 739, d’après l’original. Copie collationnée par M. Rédet. D. Massiou a publié quelques lignes de cette charte, tome II, pages 99 et 1000, Histoire de la Saintonge et de l’Aunis.

 

 

Vers 1189.–Othon, duc d'Aquitaine, comte de Poitou, confirme la donation des moulins de la Rochelle, faite aux Templiers par ses prédécesseurs.

Otho Dux Aquitanie, Comes Pictavie, presentibus et futuris, salutem.

Sciatis me concessisse et presenti carta confirmasse fratribus Templi, molendinos de Rupella ita libère et quiete possidetidos, prout melius et liberius eos unquam habuerunt.

Quare volo et firmiter precipio quod concessio ista et stabilis et rata in perpetuum conservetur.

Testibus Episcopo Xantonensi (1), Abbate de Gratia Dei (2), A. de Chauvigne, Sal. de Furnival, et pluribus aliis.

 

1. Testis est Henricus episc. in litteris Othonis II…. Notatu dignae sunt hae Othonis ducis litterae. Gall. Christ. II, 1072.

2. Paganus, 1182-1191. Daniel, 1191-1212. Gall. Christ. II, 1398.

 

D. Fonteneau, t. XXV, p. 293, d'après un vidimus de 1457, aux archives du Temple de la Rochelle.  Copie collationnée par Rédet. Imprimé p. 60 des Recherches historiques sur l'empereur Othon IV, par N. L. Bourgeois (Amsterdam, 1775.)

 

1190, 20 février. Confirmation par Othon duc d'Aquitaine comte de Poitou, des donations faites aux Templiers de la Rochelle.

 Otho, dux Aquitanie, comes Pictavie, omnibus senescallis, prepositis, baillivis et fidelibus suis litteras istas videntibus, salutem.

 Sciatis me redidisse et quittasse et presenti carta confirmasse Temptariis molendina sua de Ruppella et omnes possessiones et jura sua per totam terram meam, ut ita intègre et pacifice omnia predicta habeant et teneant, sicut tenebant die qua dominus rex Anglie Ricardus, avunculus meus fuit primo coronatus.

 Quare volo et firmiter precipio quod nullus molestiam illis seu gravamen aliquod seu violentiam vel injuriam inferre presumat.

Teste Gofrido de la Cella, apud Suriacum (1) vigesima die februarii.

D. Fonteneau, t. XXV, p. 207, d'après un vidimus de 1457, aux archives du Temple de la Rochelle. Transcription collationnée par M. rédet. Imprimé p. 60 des Recherches historiques.

 

(1)    J'avoue ne pas connaitre ce Suriacum.   Peut-être faut-il lire Sivriacum, Sivray. Voir l'ouvrage cité de Bourgeois, p. 43. Nous avons suivi, pour la date de cette pièce et de la précédente, le catal. des Mss. de dom Fonteneau mais Bourgeois leur en assigne une différente, p. 58, 60, 61.

 

Les hospitaliers de la Rochelle sont distingués des Templiers de la même ville dans une charte d’Aliénor de l’an 1199 :

 

1196, 26 mai. Confirmation par Richard, roi d'Angleterre, de la donation faite par Othon aux Templiers.

Ricardus Dei gratia rex Angtie dux Normannie Aquitanie, comes Andegavie, archiepiscopis, episcopis abbatibus, comitibus, baronibus, justiciis, vice comitibus, senescallis, prepositis, baillivis et omnibus ministris et fidelibus suis, Salutem.

Sciatis nos concessisse et presenti carta nostra confirmasse fratribus militie Templi Jérusalem conventiones factas inter ipsos et charissimum nepotem nostrum Othonem de molendinis de Rupella sicut continetur in carta ejusdem nepotis nostri quam manibus habent.

Quare volumus et firmiter precipimus quod eaedem conventiones eisdem templariis bene et pacifice teneantur, secundum tenorem carte ejusdem nepotis nostri quam manibus habent, prohibentes ne quis eos super hoc disturbet.

Testibus Willelmo filio Radulphi tunc senescallo Normanie; Gaufrido de Cella, tunc senescallo Wasconie Willelmo marescallo ; Willelmo de Stagno; Giraudo de Fornival; Britio camerario; Petro Savari et pluribus aliis.

 Data per manum magistri E. Sar. Decani, tunc agentis vicem cancellarii, xxv die maii apud insulam anno VII regni nostri.

 

D. Fonteneau, t.XXV, p.303, d’après l’original. Transcription collationnée par M. Rédet. Publiée page 63 des Recherches historiques sur l’empereur Othon, par Bourgeois, qui fait les réflexions suivantes :

« Les Templiers, sans cesse attachés à leurs intérêts eurent si peu de confiance dans le don ou la confirmation d Othon, qu'au retour du Roi son oncle, ils sollicitèrent encore de lui une nouvelle approbation pour leurs moulins de la Rochelle.

Cette pièce 1° prouve évidemment qu'Othon avait usé de la qualité et des pouvoirs de duc d'Aquitaine et de comte de Poitiers, dans l'absence du roi Richard son oncle et que conséquemment il fallait reporter à ce temps-là ceux des actes émanés de lui qui n'étaient point datés. « ~

2° Il est également prouvé qu'Othon n'a point donné les moulins de la Rochelle aux Templiers, qu'ils avaient seulement fait des conventions entre eux à ce sujet, comme l'avance le roi Richard dans sa charte de confirmation.

Aussitôt que Richard eut été relâché par l'Empereur, les Templiers se tirent accorder un privilège dont la charte est datée de Spire le 5 janvier de l'an v° de son règne, ce qui dénote l'année 1194, et où il prend les titres de roi d'Angleterre, de duc de Normandie et d'Aquitaine;

« 3° Par le 25 mai de la septième année du règne de Richard, il faut entendre l'an 1196 ;

4° Enfin il résulte une autre preuve bien forte du temps qui s'était passé entre les pièces ci-dessus émanées de l'oncle et du neveu, de ce que Geoffroi de la Celle a été témoin dans l'un des deux actes du neveu qui ne peuvent être du même instant; autre preuve qui en recule encore la date, c'est qu'il fut également témoin à celui de l'oncle. Or il avait eu le loisir, dans l'espace intermédiaire, d'exercer la charge de sénéchal de Guienne ce qui est expressément mentionné dans le titre de Richard. «  (Gaufrido de Cella tunc senescallo Wasconiae)

 

 

1199. Confirmation par Aliénor aux Templiers des exemptions à eux concédées par Eble de Mauléon.

Don de la chaussée du Perroc, jusqu'au domaine des Hospitaliers.

ALIENOR Dei Gratia regina Anglie ducissa Norman. Aquitan. comitissa Andegaviae archiepiscopis, episcopis, comitibus, vice comitibus, baronibus, prepositis, baillivis et omnibus fidelibus suis tam futuris quam presentibus, ad quos praesens carta pervenerit, Noverit universitas vestra et nos concessisse et présent carta confirmasse pro salute pie memorie anime regis Richardi filii nostri et regis Henrici, quondam Domini nostri, et pro salute nostra et praedecessorum et successorum nostrorum, mintibusTempli, quod homines sui de Rochella sint quieti de equitatibus, exercitibus, de bienniis et eschogartis et de omnibus et hoc idem concedimus eis de omnibus hominibus eorum……. (1) praeterea dedimus eisdem militibus et hac carta nostra confirmavimus universas domos et plateas, quas ipsi ni Rochella, aut homines sui ab eis habendas et tenendas imperpetuum liberas et quietas ab omni censu et ab omnibus consuetudinibus quas in eis habuimus.

Concedimus etiam et confirmamus donationem quam eis fecit Eblo de Malleone de centum solidis de redditibus singulis annis Rochellae, eis reddendis in perpetuam elemosynam.

Praeterea damus eis et confirmamus calceam de Perroc et molendina quae fecerunt vel facturi sunt circa eamdem calceam et placeam, ex utraque parte, usque ad metas terras fratrum hospital.

Istis testibus Petro Bertini senescallo pictav. Hugone Bruni. Rad. …. (1) comité ang. domino Henrico, episcopo xanton.

 Datum apud Sanctum Johannem Angeliacensem anno Incarnati Verbi millesimo centesimo nonagesimo nono.

Copie du P. Jaillot, d'après les archives du Temple de la Rochelle.

 

1. Les points existent dans la copie du P. Jaillot.

La chapelle des hospitaliers de Saint Jean est devenue dans la suite des temps une cure de l’ordre, dont le curé est exempt de taxes et impositions ecclésiastiques, ainsi qu’il a été jugé par le grand conseil, le 18 septembre 1728, en faveur de M. Grosleau, curé de la paroisse de Saint Jean.

Le commandeur actuel de Saint Jean du Péro est messire Frin des Touches.

 

 ==> Lyon sur Rhône 10 juillet 1190. Richard, roi d'Angleterre, confirme aux Templiers de la Rochelle la donation du Perroc qui leur avait été faite par Aliénor.

 

En 1195, les Templiers de La Rochelle, qui étaient en pleine possession de la Chaussée du Perroc, de ses moulins et de ses quais, jusqu’au terrain des Hôspitaliers, furent confirmés dans leur droit par Eléonore, Duchesse de Normandie.

 

Charte Aliénor d'Aquitaine Exposition église Saint Sauveur de la Rochelle

 

Dans la charte d’Eléonor, de l’an 1139, concernant un don fait aux Chevaliers du Temple de la Rochelle, il se trouve une expression remarquable; ego Helienord regini Francorum et ducissa Aquitanorum nutum fit quod nos pro remédia anime nostre et ANTECESSORUM LV nostrorum….. Cette charte, dont j’ai une copie de la main de feu V. Jaillot, ne se trouve plus dans les papiers de M. le Commandeur du Temple.

Le P. Jaillot m’a assuré qu’il l’avait copiée exactement et avec beaucoup d’attention. Je ne saurais me persuader que ce ne soit pas une faute dans le titre ou dans la copie.


En parlant d’Eleonor dans le 1er. vol. on a oublié de marquer son origine .... elle descendait, selon Besly, de Regnaud I. du nom, comte de Poitiers, tué en 843.

De Bernard son fils puiné, ajoute cet auteur, sont descendus de mâle en mâle tous les comtes de Poitiers et ducs de Guienne jusqu’à la reine Eléonor."

 

Ricardus, Dei gratia, rex Anglie, dux Normanie, Aquitanie, comes Andegavive, archiepiscopis, episcopis , abbatibus, comitibus, baronibus, justiciariis, vicariis, ballivis , prepositis et omnibus ministris et fidelibus suis totius terre sue salutem. Sciatis nos concessisse et presenti carta nostra domui hospitalis servientibus et fratribus ejusdem domus apud Rochellam commorantibus donationem illam quam fecit eisdem fratribus Aliénor mater nostra pro anima sua et antecessorum et successorum nostrorum, videlicet locum quendam qui dicitur Peroc qui est inter mare et Rochellam, predictus autem locus pertingit versus orientem usque ad illam partem insule quam dicta A. mater nostra sibi et nobis retinuit : versus occidentem usque ad veterem portum porrigitur, qui divisionem facit inter predictam insulam et terram Poirache ; versus meridiem usque ad mare ; contra aquilonem usque ad bessam qui dicitur bessa regine. Sic inter istas metas predicta insula concluditur. Ita donationem factam a domina matre nostra concedimus & presenti carta libere et absolute consignamus, testibus Waterio Rochem, Johanne Ludunensi archiepisco, Joanne Ebroicensi, Ragusio Barth episcopo, Wallet de Ferrieres, Joanne de Pret, Villemo de Tiliere, Androz de Chauvigneio et pluribus aliis. Datum per manum Joannis de Alene Lexoviensis archidiaconi vicecancellarii nostri apud Lugdunum, supra Rodanum X. die ulii anno - primo — regni — nostri..

Richard fut couronné roi l’an 1189, le 3 Septembre. II partit l’année suivante pour aller en Orient combattre les Infidèles.

En passant par la ville de Lyon il donna cette charte le 10 Juillet, et par conséquent en 1190. On trouvera à la p. 100 du 1er. volume de cette histoire l’explication de la partie topographique dont il est fait mention dans cette charte.

Fresque Templiers Creussac Exposition église Saint Sauveur de la Rochelle

 

 

1196, 26 mai. Confirmation par Richard, roi d'Angleterre, de la donation faite par Othon aux Templiers.

Ricardus Dei gratia rex Angtie dux Normannie Aquitanie, comes Andegavie, archiepiscopis, episcopis abbatibus, comitibus, baronibus, justiciis, vice comitibus, senescallis, prepositis, baillivis et omnibus ministris et fidelibus suis, Salutem.

Sciatis nos concessisse et presenti carta nostra confirmasse fratribus militie Templi Jérusalem conventiones factas inter ipsos et charissimum nepotem nostrum Othonem de molendinis de Rupella sicut continetur in carta ejusdem nepotis nostri quam manibus habent.

Quare volumus et firmiter precipimus quod eaedem conventiones eisdem templariis bene et pacifice teneantur, secundum tenorem carte ejusdem nepotis nostri quam manibus habent, prohibentes ne quis eos super hoc disturbet.

Testibus Willelmo filio Radulphi tunc senescallo Normanie; Gaufrido de Cella, tunc senescallo Wasconie Willelmo marescallo ; Willelmo de Stagno; Giraudo de Fornival; Britio camerario; Petro Savari et pluribus aliis.

 Data per manum magistri E. Sar. Decani, tunc agentis vicem cancellarii, xxv die maii apud insulam anno VII regni nostri.

 

D. Fonteneau, t.XXV, p.303, d’après l’original. Transcription collationnée par M. Rédet. Publiée page 63 des Recherches historiques sur l’empereur Othon, par Bourgeois, qui fait les réflexions suivantes :

« Les Templiers, sans cesse attachés à leurs intérêts eurent si peu de confiance dans le don ou la confirmation d Othon, qu'au retour du Roi son oncle, ils sollicitèrent encore de lui une nouvelle approbation pour leurs moulins de la Rochelle.

Cette pièce 1° prouve évidemment qu'Othon avait usé de la qualité et des pouvoirs de duc d'Aquitaine et de comte de Poitiers, dans l'absence du roi Richard son oncle et que conséquemment il fallait reporter à ce temps-là ceux des actes émanés de lui qui n'étaient point datés. « ~

2° Il est également prouvé qu'Othon n'a point donné les moulins de la Rochelle aux Templiers, qu'ils avaient seulement fait des conventions entre eux à ce sujet, comme l'avance le roi Richard dans sa charte de confirmation.

Aussitôt que Richard eut été relâché par l'Empereur, les Templiers se tirent accorder un privilège dont la charte est datée de Spire le 5 janvier de l'an v° de son règne, ce qui dénote l'année 1194, et où il prend les titres de roi d'Angleterre, de duc de Normandie et d'Aquitaine;

« 3° Par le 25 mai de la septième année du règne de Richard, il faut entendre l'an 1196 ;

4° Enfin il résulte une autre preuve bien forte du temps qui s'était passé entre les pièces ci-dessus émanées de l'oncle et du neveu, de ce que Geoffroi de la Celle a été témoin dans l'un des deux actes du neveu qui ne peuvent être du même instant; autre preuve qui en recule encore la date, c'est qu'il fut également témoin à celui de l'oncle. Or il avait eu le loisir, dans l'espace intermédiaire, d'exercer la charge de sénéchal de Guienne ce qui est expressément mentionné dans le titre de Richard. «  (Gaufrido de Cella tunc senescallo Wasconiae)

 

La Rochelle ancien pon Saint Sauveur Templiers(La Rochelle Ancient Pont de Saint Sauveur construit par Isembert vers 1200, remplacé vers 1740 par un pont de Bois)

 

 

(Vers 1323.)

LETTRE DU MAIRE ET DES BOURGEOIS DE LA ROCHELLE, A HENRI III, ROI D'ANGLETERRE, Pour se plaindre des violences exercées par les Templiers, contre l'hôpital de la Rochelle, dont ils voulaient s'emparer.

(Des liasses de la Tour de Londres, n° y. — Bréq. t. LXIU.)

 

Excellentissimo domino suo atque karissimo H. Dei gratia regi Anglie illustrissimo, domino Hibernie, duci Normannie et Aquitanie, comiti Andegaviae, atque suo nobili et prudenti consilio, sui ad omnia humiles et devoti J.Galerne, Major, et Burgenses de Rupella, salutem et devotum in omnibus famulatum cum fidelitate.

A son très excellent et cher seigneur H. par la grâce de Dieu, le très illustre roi d'Angleterre, seigneur d'Irlande, duc de Normandie et d'Aquitaine, comte d'Anjou, et par son noble et prudent conseil, à tous ses humbles et dévoués service dévoué en toutes choses avec fidélité.

 

Excellentie vestre atque nobilitati, voce flebili, singultu impediente, tam indecens fa.ctum in Rupella factum nuperrime vix possumus explicare verum. Cum A. Auffredi, Burgensis vester de Rupella, defunctus, bone memorie, quandam domum belemosinariam in villa vestra de Rupella et in feodis, pro anime sue parentumque suorum salute, construxisset, et ibidem Deo et pauperibus sustinendis, quecum que acquisiisset, pia devotione erogasset viva voce dum domum predictam edificare primitus cepisset, precipiens quod, quidquid de ipso contingeret, ibidem prior laicus statueretur per manum Majoris et Proborum hominum vestrorum de Rupelia, et per consilium eorum dicta domus gubernaretur, et pauperibus ibidem existentibus provideretur; et hoc idem in ultimo testamento suo coram domino episcopo Xanctonensi et multis viris probis confirmasset, assensu et voluntate uxoris sue, quidquid interim, cum Templariis vel cum aliis de dicta domo disposuisset, initum penitus revocans : idem vero Templarii, malicia sua obstinati. domum predictam, congregatis fratribus et servientibus, violenter intraverunt, et in prejudicium hominii vestri, de domo et pertinenciis injustos se possessores efecerunt. Prepositus autem vester, attendens eorum efrenatam superbiam, et dominii vestri non modicam lesionem, in pristinam quos debuit possessionem reduxit, dictos Templarios incontinenti a domo predicta, mediante justicia, expellendo.

Par votre prééminence et votre noblesse, avec une voix plaintive, des sanglots qui nous ont gênés, nous pouvons difficilement expliquer la vérité d'un acte aussi inconvenant commis récemment à La Rochelle.

 Lorsque A. Aufredi, Bourgeois de La Rochelle, décédé, de bonne mémoire, fit bâtir une aimable maison dans votre ville de La Rochelle, et en fief, pour la sûreté de son âme et de ses parents alors qu'il avait d'abord commencé à construire la ladite maison d'une voix vivante, ordonnant que tout ce qui arriverait à son sujet serait décidé dans le même lieu par la main du maire et du probus de votre peuple de Rochelle; et cette même chose avait été confirmée dans son dernier testament devant le seigneur évêque de Saintes et beaucoup de bons hommes, par l'assentiment et la volonté de sa femme, tout ce qu'il avait arrangé entre-temps avec les Templiers ou avec d'autres de ladite maison.

Ayant assemblé les frères et les serviteurs, ils sont entrés de force, et, au préjudice de votre homme, se sont faits injustement propriétaires de la maison et de ses dépendances.

 Mais votre prévôt, considérant leur arrogance débridée, et pas peu de mal à votre domination, a ramené à leur ancienne possession ceux qu'il aurait dû ramener, immédiatement par le moyen de la justice, en expulsant lesdits Templiers de ladite maison.

 

Si vero, quod ahsit, dictam domum in eorum dicione contigerit remanere, pro certo habeatis illos meiiorem partem ville vestre, cum dicta domus plura pertinentia habeat, domos, plateas, census, redditus in Rupella, et cum ipsi prave et injuste, sicut pluries vohis significavimus, homines, domos, census et alia plurima acquisierint, obtinere.

Mais si, comme c'est toujours le cas, ladite maison restera dans leur juridiction, vous les considérerez certainement comme la partie la plus chère de votre ville, puisque ladite maison a plusieurs choses, maisons, rues,  loyers à La Rochelle nous l'avons indiqué qu'ils avaient acquis des hommes, des maisons, des domaines et bien d'autres choses.

 

Hinc est quod regalem excellentiam, quanta quod possumus instancia, humiliter exposcimus et devote, ut tam indecens factum, si placeat, taliter corrigere festinet, ne dominium suum vel jurisdictio in hoc vilipendi vel minui dinoscatur, et ne Templi superbia super hoc applaudet vel letetur. Nos insuper, fideles homines vestri, attentius exoramus ne fratrem G. Brochardi, qui semper exhereditationi vestræ et vestrorum intendit, vel alium aliquem Templarium, super hoc, si placeat, audiatis, et ne aliquod mandatum contra factum istud rationahile, si placeat, faciatis.

C'est pourquoi nous exigeons humblement et dévotement l'excellence royale, autant que nous le pouvons avec ferveur, que s'il lui plaît de corriger un acte aussi inconvenant, il s'empresse de le corriger, de peur que sa domination ou sa juridiction ne décident d'être ignorées ou diminuées cela, et de peur que l'orgueil du temple ne s'en réjouisse ou ne s'en réjouisse. Nous, d'ailleurs, votre peuple fidèle, vous supplions instamment de ne pas écouter le frère de G. Brochard, qui veille toujours à votre exhérédation, et à la vôtre, ou à tout autre templier, s'il vous plaît.

 

Preterea, domino pape litteras vestras dirigatis, ipsum ut patrem et patronum attentius pro nobis exorantes, ut jus foveat in hac causa, cum Templarii in hac mjuriam requirant manifestam et vestram potius exheredationem.

De plus, adressez votre lettre au seigneur pape, en le suppliant ardemment en tant que père et patron pour nous, qu'il puisse favoriser un droit dans ce cas, puisque les Templiers dans ce cas exigent une blessure claire et plutôt votre propre exhérédation.

 

Sciatis, insuper, quod dominum P. venerabilem episcopum Xanctonensem in hoc et in aliis agendis, vestris devotum. invenimus pariter et fidelem. Valeat, etc.

Sachez, en outre, que le vénérable seigneur P. Bishop de Saintes vous est dévoué en cela et en d'autres matières. nous trouvons à la fois fidèles et fidèles. Adieu etc...

Copié sur l'original en parchemin. B.

Sur cette plainte des habitants de la Rochelle, et d'après la demande expresse qu'ils en faisaient, le roi d'Angleterre écrivit au pape (Honorius III), qui, le IX des calendes de juillet, Van vi de son pontifical, donna une bulle à ce sujet.

Elle est insérée au 1. I, part. du nouveau Rymer, p. 169, sous ce titre: Bulla Honompapa, de INSOLENTIA Templariorum reprimenda. L'éditeur indique ainsi la date de cette bulle : A. D. 1223. An. 7, Hen. III. Mais le IX des calendes de juillet de la sixième année du pontificat d'Honorius III, qui avait commencé le 16 juillet 1216, répondait au 23 juin de Tail 1222. C'est à cette même année 1222 que doit être fixée la date de la bulle, et par conséquent celle de la plainte des habitants de la Rochelle contre les Templiers. Nous lui laissons toutefois la date que Bréquigny lui avait assignee. C. F.

 

 

 

 Voyage au temps des Croisades ; Bataille de Gonfanon – Chapelle Puy du Fou / chapelle des Templiers de Cressac <==.... ....==> En 1196, l'armateur rochelais Alexandre Aufrédy décide d'envoyer sept navires de sa flotte à l'aventure vers les côtes africaine

La Rochelle, le port d'Aliénor d'Aquitaine <==.... ....==> Du Port de Commerce dit Aliénor d'Aquitaine à la création du port La Rochelle – Pallice déclaré d'utilité publique en 1880

==> 1208, 31 décembre. Winchester. Charte de Jean Sans-Terre autorisant la commune de La Rochelle à sortir pour host et chevauchée et à veiller par elle-même à la garde et à la défense de la ville.

==> Voyage dans le temps du plus ancien hôtel de ville de France à la Rochelle 

 

 

Origine de l'Ordre du Temple- Des maisons ou commanderies de l'Ordre.  <== Arrestation des Templiers==> Mille ans de l’Histoire de Chinon (tour du Coudray de la forteresse Royale)

 

Histoire De La Ville De La Rochelle Et Du Pays D'Aulnis: Composée ..., Volume 2 De Louis-Etienne Arcère

Histoire des comtes de Poitou, 778-1204

http://www.templiers.net/etudes/index.php?page=templiers_la_rochelle

Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon.... 1 / par A. Péricaud,...

 

 

 

1199 - Charte Aliénor d'Aquitaine concernant le prieuré de Sainte-Catherine de La Rochelle

Il n'existe plus aucun vestige des deux prieurés de Fontevraud en Aunis. Le plus important paraît avoir été celui de Sainte-Catherine, qui a donné son nom à l'une des moindres rues de la Rochelle. Quelques chartes du cartulaire de l'abbaye de Fontevraud permettent de retrouver des bribes de son histoire agitée.

 

Rapport sur les tombes trouvées lors de fouilles faites le 19 avril 1865 dans la cour du Temple de la Rochelle -

DE LA ROCHELLE. Les fouilles faites le 19 avril 1865 dans la petite rue du Temple, qui ont amené la découverte de trois pierres tumulaires ayant attiré l'attention sur l'ancienne maison du Temple, nous croyons devoir donner quelques détails sur cet ordre célèbre à la Rochelle.


 (1) Sur les 2 usurpations d’Eble de Mauléon, voir Lettres de l’abbé Geoffroy : Liv. I. ep. I, et lib. III. Epist. XXXI.

Urbain II à qui la 1er lettre est adressée est mort en 1099 (Art de vérifier les dates) ;

la 1er usurpation remonterait donc à 1095 (l’abbé Geoffroy disant qu’elle remontait à 4 ans) ; l’abbé Robert ayant gouverné de 1144 à 1161, il y aurait donc un intervalle de 49 ans pour le moins entre les 2 usurpations.

Il faudrait donc vérifier si c’est bien le même Eble dans les 2 cas, ou bien le père et le fils. Si c’est le même personnage, on remarquera que dans la seconde transaction (la présente), il n’est plus question de sa femme et de son fils, qui sans doute étaient morts. C.B.

 

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