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PHystorique- Les Portes du Temps
19 mai 2019

L’église paroissiale de Saint-Martin (haute-ville Angles sur l’Anglin)

L’église paroissiale de Saint-Martin (haute-ville Angles sur l’Anglin)

Parmi les provinces françaises, le Poitou peut compter comme l’une des plus florissantes au point de vue de l’architecture romane. Presque toutes les paroisses possèdent une église de ce style avec le caractère propre à la région, caractère permettant d’entrevoir une école du Poitou, représentées par des intérieurs sombres, des fenêtres exiguës, des nefs étroites, des portails sans tympan et certaine richesse sculpturale. Dans Sainte-Croix et Saint-Martin d’Angles, nous retrouvons ces particularités.

Bâtie dans la partie a plus élevée de la haute ville et bien mutilée, cette église, de pur style roman, présente un grand intérêt pour l’archéologue ; elle apparaît avec sa tour carrée et hardie qui domine l’ensemble et porte le nom de saint Martin, évêque de Tours ; elle paraît être de la fin du XIe siècle et peut-être du XIIe. Sa nef se présente avec abside et deux absidioles formant les bras de la croix ; sur le transept, clocher carré à deux étages percés de baies romanes formant ; avec les trois colonnes groupées à chaque coin, une bonne ornementation ; sous ce clocher dont la coupole repose sur un cordon en biseau, arcature légèrement ogivée. (Aubert, Antiquaire de l’Ouest, 1860).

Elle peut mesurer 20 mètres de longueur sur 6 à 7 mètres de largeur et 14 mètres au transept, et appartient au type abbatial. On y pénètre par un portal de côté, très sobre comme décoration.

L’église, d’aspect très simple à l’intérieur, est dépourvue d’ornement sculptés et voûtées en bois. La voûte a la forme d’un plein-cintre composé, comme celui de Sainte-Croix, de voliges clouées sur des aisseliers qui viennent reposer sur des arbalétriers.

Au-dessus et sur les côtés du maître-autel s’élève un grand rétable en bois sculpté, décoré de grosses colonnes torses, de feuillages et autre ornement de couleur bois foncé, lesquels se détachent sur le fond blanc de l’ensemble. Au milieu se voit une peinture récente, assez médiocre au point de vue pictural et représentant l’adoration des Mages.

En haut du rétable apparaît saintMartin, patron de l’église, donnant la moitié de son manteau.

Les vitraux sont modernes et ont été donnés par la famille du premier président Périvier. Ils représentent les saint suivants : dans l’absidiole de gauche, saint Jean, auquel le décorateur a donné les trais du premier président Périvier ; dans l’absidiole de droite, sainte Catherine ; dans la nef et du côté droit (le côté gauche est dépourvu de fenêtres), saint Martin, sainte Radegonde et saint Antonin, patron du premier président.

On remarque aussi deux statuettes en bois sculpté, probablement de l’époque Louis XIII, et qui représentent : l’une sainte Radegonde ; l’autre, un pape.

Mais l’objet de beaucoup le plus intéressant est un petit triptyque, œuvre d’un primitif. Ce tableau mesure environ 60 cm. De hauteur sur 90 cm. De largeur et peut dater du XVe siècle. Dans le panneau central, nous voyons le Christ en croix, au milieu d’un paysage ; au pied de la croix, un dominicain se tient à genoux, en oraison, et pourrait bien être le donateur. Dans le volet de gauche la Vierge se tient debout, et dans le volet de droite l’apôtre saint Jean dans la même attitude.

L’expression de ces personnages est réellement très belle et l’ensemble d’un coloris très agréable à l’œil. Toutefois, il ne faut pas attacher à cette peinture une importante exceptionnelle.

Elle est cependant très intéressante au point de vue de la facture et de la composition, dans lesquelles on retrouve cette influence italienne qui a été si grande sur les primitifs de tous les pays.

Ce triptyque a quelque chose de mantegnesque parle fini de l’exécution, par le coloris très vif ( et qui le serait sans doute bien plus si la peinture était nettoyée) et surtout par son Christ, dont l’expression si douloureuse, le corps décomposé et couvert de plaies, nous montre bien le Sauveur du monde, tel que le comprenait, dans sa ferveur, le moyen-âge si éprouvé ; en un mot le Christ, tel qu’on ne sait plus le représenter aujourd’hui et bien fait pour exciter le chrétien à la piété et à la prière .

Actuellement Saint-Martin est seule église paroissiale. Autrefois, il y avait un prieuré y attenant (prieuré de Saint-Martin d’Angles) saint Martin était sous la dépendance de l’abbé d’Angles.

 

III Eglise Notre-Dame

Il y avait à Angles, en 120, une troisième église sous le vocable de Notre-Dame, dont il est fait mention dans une bulle du pape Innocent III pour l’abbaye de Sainte-Croix d’Angles : ecclesias sancti Martini, Beatoe Marioe et Santi Petri in Englia (Epist. Innocentii papor III, t. II.p.509).

Nous voyons, dans cette citation de la bulle d’Innocent III, qu’il est aussi question d’une église Saint-Pierre. Je suppose qu’il s’agit là de la chapelle Saint-Pierre, à laquelle attenait un cloître, située auprés du château.  Mgr de la Polype, évêque de Poitiers au commencement du XVIIIIe siècle, rattacha Saint-Pierre à la cure de Sainte-Croix. Saint Pierre est désignée en ces termes dans le pouillé de Gauthiers, f° 138 : Item incastro est cappellania, habens curam animarum familie de castro et paucorum extra, cujus cappellanie abbas est Petronus.

Angles fait partie maintenant du doyenné de Saint-Savin, comprenant : Saint-Germain, Antigny, Béthines, La Bussière, Maillé, Nalliers, Villemort.

 

 L’Abbaye et l’église de Sainte Croix - Ville Basse D'ANGLES-SUR-L'ANGLIN <==.... ....==> Château d'Angles-sur-l'Anglin - Guillaume Gouge de Charpaignes Evêque de Poitiers (1441-1448) par Robert FAVREAU

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