A Saint Michel Mont de Mercure, un ange d’or sur le toit de la Vendée

4 septembre 2019

A Saint Michel Mont de Mercure, un ange d’or sur le toit de la Vendée

Saint-Michel-Mont-Mercure, où l'on arrive tantôt, est, le point le plus élevé de nos Alpes Vendéennes. Le sol de l'église serait à 285 mètres au-dessus de la mer.

Montez dans son clocher, vous y aurez une vue splendide, réellement grandiose, plus vaste peut-être que celle que l'on a du Bois de la Folie (Moulins à Vent Jumeaux du Terrier Marteau, détruits pendant la guerre de Vendée. (Pouzauges). Les collines opposées descendent vis-à-vis vous comme en amphithéâtre. Il semblerait que ces montagnes couvertes de bois, de moissons et de villages, auraient été disposées dans cette plaine immense comme les décors d'un vaste théâtre.

Le clocher de l'église, sert comme le Bois de la Folie, de point de repère aux navigateurs.

De Saint-Michel-Mont-Mercure, une route mène aux Herbiers par les Epesses.

Cette route laisse à sa gauche la Croix-Barra, encore un lieu célèbres dans les annales de la guerre de Vendée. C'est là que fut tué ce jeune héros de ans qui, fait prisonnier par les Blancs, préféra tomber sous leurs balles au cri de Vive la République! que d'avoir la vie sauve et crier vive le roi! Nulle inscription cependant ne rappelle cet exploit héroïque. Malgré cela, le nom de Barra est dans toutes les mémoires c'est son plus sûr garant de l'immortalité

(Vue à 360° sur la Vendée depuis Saint Michel-Mont-Mercure.Point culminant de la Vendée, l'église de Saint-Michel-Mont-Mercure attire près de 15000 personnes par an. En haut des 99 marches du clocher, une vue à 360° vous est offerte sur l'ensemble du bocage et de la Vendée.)

Si un jour de foire on traverse cette partie du Bocage, on en saisit bien mieux la physionomie. La foire est ici un plaisir le chemin pour s'y rendre une gaieté.

Du côté de Pouzauges et des Herbiers, le voyageur rencontre ça et là des jeunes filles conduisant elles-mêmes des charrettes dans les chemins couverts. Bandes joyeuses et confuses, babillant comme toutes les jeunes filles et riant à grands éclats, presque sans cause, et souvent pour le plaisir de rire, elles ont quelque chose de déluré dans la tournure le fouet passé autour du corps, elles apostrophent leurs bêtes en termes énergiques et quelquefois mêlés de jurons bien accentués. Si la route est belle, l'une d'elles commence une chanson que les autres répètent en chœur; presque toujours, ce sont des chants d'amour qu'elles apprennent dès l'enfance. Le poète ignoré qui les a composés, y a parfois glissé des mots d'une licence toute crue; elles les répètent naïvement sans les comprendre, et l'on est étonné d'entendre ces strophes dénudées sortir de fraîches et candides lèvres de jeunes filles.

En Vendée, il faut le dire, les chansons tiennent une grande place dans l'existence. L'habitant du Bocage surtout, est le boute-en-train de toutes les réunions.

Aux noces, comme dans les Préveils, il chante les plus interminables chansons, et mène avec vigueur ces danses jadis célèbres à la cour de Catherine de Médicis, et connues sous le nom de « branles du Poitou ». Chansons de table ou de rondes, chansons chemineresses pour les voyages, ou quand on emmène une mariée d'un village à l'autre, il en a de toutes sortes. On en pourrait composer un bien curieux recueil.

Les hauteurs qui se dessinent dans la région du département, sont connues sous le nom de Hauteurs-de-Gâtine et appartiennent au système orographique de l’Auvergne, dont elles forment le contrefort le plus avancé ; leur point culminant est la colline de Saint-Michel-Mont de Mercure de l’arrondissement de Fontenay-le-Comte, et dont la hauteur est de 285 mètres au- dessus du niveau de la mer.

Couronné, sur l’emplacement qu’occupait, à l’époque gallo-romaine, un temple à Mercure, par une église monumentale, à flèche très élevée.

Retenu comme point géodésique, il fut un élément important de la carte d’Etat-major voulue, dès 1807 par Napoléon 1^er. En 1817, une ordonnance royale décrète l'exécution d'une nouvelle carte topographique. Une commission spéciale est créée au Dépôt de la Guerre. En 1833, les premières feuilles sont livrées. Il y en aura en tout 274. Napoléon a joué un rôle fondamental dans l'histoire de la cartographie française. C'est lui qui a donné l'impulsion initiale et nécessaire à deux grandes entreprises d'envergure nationale, à savoir la confection d'un cadastre parcellaire et celle de la Carte d'Etat-Major, réalisée au 1/80000ème entre 1832 et 1880.

L’église du XVème siècle, trop petite et en mauvais état, fut démolie en 1877. Sous l’égide du curé Migné, le chœur et les trois premières travées sont édifiés au prix de 43000F de l’époque.

La statue

En 1888, le curé Migné décida, seul d’acquérir une statue monumentale de l’archange Saint Michel. La maison Gaget-Périgon de Paris lui proposa, au prix de 4400F la copie de celle de Notre-Dame de Fourvière à Lyon. Notre statue était présente à l’exposition universelle de Paris en 1889

De 1895 à 1897, l’abbé Boutin, le nouveau curé, reçut pour mission d’achever l’église. L’architecte Fraboulet réalisa les deux dernières travées et le clocher destiné à recevoir la statue arrivée à Saint Michel le 31 décembre 1894.

De mai à septembre 1897, elle fut installée par l’entreprise flocéenne Hippolyte Rousseau pour la fête de la patronale de la Saint Michel.

Réalisé en cuivre rouge puis doré, l’archange possède les caractéristiques suivantes :

Poids total : 1200kg

Hauteur totale : 9,66m

Hauteur de la tête au pied : 4,40m

Longueur des ailes : 2,30m

Tour de tête : 1,52m

Tour de taille : 2,02m

Tour du poignet : 0,46m

Longueur du pied : 0,62m

Le clocher et sa statue atteignent 52 mètres. Les visiteurs peuvent accéder au pied de la statue par un escalier de 199 marches. Deux niveau, l’un à 20 m, l’autre à 36 m offrent une vue panoramique sur toute la région.

Après la chute d’une aile en 1907, puis d’une autre en 1932, la grande tempête du 8 février 1957 incline la statue.

Pour la restaurer, on la descendit aussitôt morceau par morceau. Pendant quatre ans, elle fut exposée à l’intérieur puis à l’extérieur de l’église. Monsieur le maire, Lionel de Tinguy et le conseil municipal choisirent de faire remonter l’archange par hélicoptère.

Une Alouette pilotée par Monsieur Schmitt posa la tige centrale le lundi 14 aout 1961 à 6h30. Les autres éléments : le socle, le dragon, les jambes et l’archange furent montés le lendemain.

Une fête a été organisée le 15 aout 1961 pour assurer le financement de l’opération. C’est une foule très nombreuse de 30 000 personnes qui assista, fasciné, à cet évènement exceptionnel.

Œuvre d’art, classée à l’inventaire des monuments historiques, la statue descendue en novembre 2012 est à nouveau restaurée et dorée à l’or fin, puis replacée le 29 septembre 2013 au sommet de l’église, jour de la Saint-Michel, lors d'une grande fête célébrant aussi le 50^e anniversaire de sa dernière descente^.