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PHystorique- Les Portes du Temps
9 octobre 2019

Carte des plus anciens châteaux de la Touraine

les plus anciens châteaux de la Touraine

Visiter les châteaux de la Touraine, c'est, en faisant une charmante promenade, surprendre, en des exemples d'une beauté incomparable, toutes les transformations successives, qui, du château-fort édifié dans un but de pure défense, sont arrivées à faire la plus séduisante résidence de plaisance conçue par le génie d'un architecte.

Les châteaux les plus anciens occupent d'ordinaire, sur le coteau, une situation forte, qui, dès les temps les plus reculés, a été utilisée pour y construire une forteresse capable de commander le passage d'une grande route, ou la navigation d'un cours d'eau.

Souvent, le seigneur féodal, comme cela se voit au château de Châtigny, entre Tours et Luynes, a utilisé pour ses fondations le petit appareil d'une villa antique.

A Luynes, la forteresse gallo-romaine, dont on distingue encore de beaux restes à quelques pas du château, de même que l'aqueduc célèbre qui, de toute évidence, était relié au castrum, suffisent à nous démontrer que, dès les premiers siècles de notre ère, il y avait là une agglomération assez importante, et des défenses redoutables.

 

La tour qui se dresse isolée dans le parc de Langeais, et que la tradition attribue à Foulques Nerra n'existait-elle pas, dès cette époque, dans son gros oeuvre ? Le comte d'Anjou, — ou tout au moins le feudataire auquel il avait confié la défense de ce château, n'eut-il qu'à utiliser les fondations de quelque monument gallo-romain? C'est une hypothèse qu'aucun texte, et encore moins l'examen du monument ne nous donnent le droit d'écarter.

La masse sévère et dépourvue d'ornements du château de Luynes, avec ses tours cylindriques, nous représente assez bien ce qu'étaient du XIIe au XVe siècle les forteresses de moyenne importance.

Le XVe siècle a ouvert sur la campagne quelques fenêtres à meneaux. Lorsqu'on pénètre dans la cour intérieure de Luynes, on se trouve devant un corps de bâtiment briques et pierres qui l'appelle le Plessis-lez-Tours, et qui contraste déjà par son élégance avec l'austérité des abords.  

Cette seconde partie du XV siècle fut, en effet, une grande époque pour l'architecture tourangelle. La guerre de Cent ans venait de prendre fin, et la forte poigne de Louis XI faisait déjà comprendre aux grands vassaux qu'il était devenu imprudent de se mesurer avec l'autorité royale. L'unité française était en grande partie réalisée.

Le pays se sentait gouverné, et, en dépit des menaces qui subsistaient, commençait à connaître une sécurité relative. Le château allait être autre chose qu'une défense contre le péril extérieur. Bientôt on songera à y assurer l'agrément de la châtelaine plus que la sécurité de la garnison.

Ainsi l'architecture évolue avec la société. Plus lentement qu'elle toutefois. Les conséquences des événements qui, au bout de plusieurs siècles, nous apparaissent si clairement, ne sont tout d'abord qu'entrevues. L'architecte, pour sa part, n'en tient compte vraiment que lorsque les faits sont entièrement, et depuis longtemps, révolus.

Que l'on examine, par exemple, le plan du château de Langeais, construit sur l'ordre de Louis XI 1, que l'on suive extérieurement le chemin qui longe les murailles, et l'on constatera que, ni dans la disposition, ni dans les caractères généraux, le monument ne diffère profondément des forteresses de l'âge précédent.

 Voici un pont-levis, un solide donjon, des murailles escarpées, que surplombe un chemin de ronde et que peut contrebattre le feu des saillants. Déjà cependant, dans ces murailles, les fenêtres, encore parcimonieusement distribuées, s'ouvrent, très haut au-dessus du sol, mais de plus en plus nombreuses et plus larges. Si l'on franchit le pont-levis, et si l'on pénètre dans la cour centrale, on a devant soi des logis avec des tourelles qui ne sont point pour la défense. On croirait une des maisons cossues des gros bourgeois de la cité. La garnison est reléguée dans un corps de garde, dans le donjon et ses dépendances. Le reste du château est déjà un logis moderne. Il appartient à la châtelaine et à ses hôtes.

Nous retrouvons à Ussé, commencé une vingtaine d'années plus tard, des dispositions analogues, mais Langeais, né d'une volonté royale qui sans doute hâta sa construction, est d'une magnifique unité, qui en fait le type parfait d'une époque bien définie. Il n'en est pas de même d'Ussé. Ce château a changé de maîtres. Il y a eu des arrêts et des repentirs dans la construction.

De sorte qu'il est possible d'y surprendre les changements soudains de la mode et l'évolution des styles. C'est d'abord un plan de forteresse féodale, — avec tours de défense, chemin de ronde, douves, donjon, etc., qui ne diffère que très peu de celui de Langeais.

Mais voici que nous voyons apparaître, dans la cour intérieure, des fenêtres à pinacle, un souci de l'ornementation qui fait déjà prévoir la renaissance italienne. Toutefois, il faudra encore attendre un siècle et demi pour qu'on fasse disparaître tout le corps de logis au nord, et pour qu'on fasse de la cour intérieure un prolongement de la terrasse d'où l'on jouit du magnifique panorama qui embrasse toute la riche vallée, jusqu'au coteau bleu de l'autre côté de la Loire.

A Azay-le-Rideau, la révolution était alors depuis longtemps accomplie. Ici, de la sombre forteresse féodale, c'est à peine s'il reste un souvenir. L'architecte ne s'est même plus soucié d'en donner l'illusion. Plus de situation escarpée. Le château se dresse dans la plaine, au bord de la rivière. Des tours on a fait de gracieuses tourelles. Le chemin de ronde, les mâchicoulis, sont réduits à la proportion d'ornements charmants. De toutes parts, de larges fenêtres permettent d'admirer les magnificences du parc. Les arabesques italiennes, partant du bas de l'édifice, ornent les pieds droits des portes, suivent le dessin des fenêtres, montent jusqu'au sommet des plus hauts pinacles, brodant le plus joli vêtement de fête, à cette demeure de plaisir.

Les châteaux de Touraine : Luynes, Langeais, Ussé, Azay / par Henri Guerlin...

 

 

Forteresse Antique : Larçay : Châteauneuf

Castrum cité au Vie siècle : Amboise, Chinon, Loches,

Château cité au X – XIe siècles : Langeais, Maillé (Louynes), Montboyeau, Rochecorbon, Montrichard, Montbazon, Montrésor, Champigny-sur-Veude, l’Ile Bouchard, saint-Maure, Nouâtre, Faye-la-Vineuse, Marmande, La Motte Grouin, La Haye, Preuilly

 

 

 

 ==>Dénomination géographiques : Civitas, parochia, dioccesis, urbs, municipium, castrum, castellum, vicus, villa, burgus, bastida


 

Chronologie des ROIS, COMTES, DUCS, etc. qui ont gouverné La TOURAINE

(Croisade de Geoffrey Martel, Ier, comte d'Anjou et de Touraine - Bataille de Gonfanon) Jules César arrive dans les Gaules l'an de Rome 696, environ 58 ans l'ère vulgaire. Depuis ce temps, les Turones restent sous la domination des Romains pendant l'espace de 538 ans, sous des comtes ou gouverneurs dont beaucoup nous sont inconnus......

 

(1) On a fait remarquer le contraste qu'il y a entre les sombres murailles de Langeais et la plaisante demeure qu'est le Plessis. Louis XI, qui craignait plus pour son pouvoir que pour sa per' sonne, estimait de bonne politique de se loger comme ses chers bourgeois, dont il avait adopté le vêtement. Mais il n'avait pas oublié d'entourer sa demeure de solides retranchements.

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