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PHystorique- Les Portes du Temps
12 janvier 2020

Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc)

Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc)

Durant les XVe et XVIe siècles, la Touraine devient une des régions préférées pour la résidence des rois de France et la grande noblesse française, les châteaux médiévaux sont mis au goût du jour ou construit : Amboise, Chambord, Azay-le-Rideau... Pour cette raison, la Touraine a été surnommée le « Jardin de France ».  Charles VII (1422-1461), comme dauphin, puis roi de France, résida dès 1420 principalement au château de Chinon entre 1427 et 1450.

Peu après avoir repris Rouen, Charles VII publie, le 15 février 1450, une ordonnance disant que « les ennemis de Jeanne l'ayant fait mourir contre raison et très cruellement », il veut savoir la vérité sur cette affaire. Mais il faut attendre que Calixte III succède à Nicolas V pour qu'un rescrit papal ordonne enfin, en 1455 et sur la demande de la mère de Jeanne, la révision du procès.

  Le pape a ordonné à Thomas Basin, évêque de Lisieux et conseiller de Charles VII, d'étudier en profondeur les actes du procès de Jeanne d'Arc.

Son mémoire est la condition juridique du procès en réhabilitation. Celui-ci aboutit à casser le premier jugement pour « corruption, dol, calomnie, fraude et malice » grâce au travail de Jean Bréhal, qui enregistre les dépositions de nombreux contemporains de Jeanne, dont les notaires du premier procès et certains juges.

Le jugement, prononcé le 7 juillet 1456, déclare le premier procès et ses conclusions « nuls, non avenus, sans valeur ni effet » et réhabilite entièrement Jeanne et sa famille109. Il ordonne également l'« apposition [d'une] croix honnête pour la perpétuelle mémoire de la défunte » au lieu même où Jeanne est morte. La plupart des juges du premier procès, dont l'évêque Cauchon, sont morts entre-temps.

Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc) (1)

A côté de l’église de Sainte Catherine de Fierbois nous trouvons la maison dite du dauphin. Elle porte ce nom parce qu'il est dit que Charles VII y a logé. Elle fut construite en 1478 par le sire d'Estouteville, seigneur de Sainte-Maure.

Elle se distingue par quatre fenêtres à croisillons et par une porte basse en accolade. Les gables ornementés de crochets portent à leur base deux dragons ailés. De chaque côté de la porte sont deux écussons, dont l'un aux armes de France (mi-partie), et le deuxième tellement mutilé qu'il est impossible de le définir.

Elle a été entièrement restaurée en 2007. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 mai 1927 ; Le puits : inscription par arrêté du 12 octobre 1928

 

 

Jeanne d'Arc partie de Vaucouleurs, onze jours avant,

Seules quelques dates d’étapes sont connues ainsi que la date de la première entrevue publique de Jeanne avec Charles VII qui eut lieu le 6 Mars 1429 .

Saint Urbain – Clairvaux – Pothières – Auxerre – Mézilles – Gien –Salbris – Romorantin – Saint Aignan – Sainte Catherine de Fierbois

Jeanne, ses six compagnons de route et leurs neuf chevaux, à travers un pays très boisé, dépeuplé, parcouru par les hommes d'armes du parti anglo-bourguignon, Jehanne, qui voyage de préférence la nuit, va bénéficier de l'appui des partisans du Dauphin, en particulier à la ferme de Morfontaine où "d'après la tradition, les propriétaires sont pro-Armagnacs et servent de relais et de cachette à tous les fidèles du roi de France" . Le messager royal, Collet de Vienne, qui guidait la petite troupe ne devait pas l'ignorer, ni Robert de Baudricourt.

 

 

A Sainte Catherine de Fierbois, elle y couchera le soir du 5 mars 1429.

Sainte Catherine de Fierbois, la maison du Dauphin Charles VII et L'aumônerie (Time Travel de la chevauchée de Jeanne d'Arc) (2)

 

Un Tourangeau contemporain de Jeanne d'Arc, le maréchal de Boucicault (mort en 1421), tenait ce lieu en particulière vénération. « Esmu de devocion, » il y avait fait « ediffiér ung hospital et aumosnerie pour héberger les pouvrés ».

Pour recevoir les pèlerins qui affluèrent dès lors à Saint-Catherine, Jean II le Meingre dit Boucicaut, maréchal de France. (1336-1421), qui en était seigneur voulut y bâtir vers 1400 un hôpital.

En 1408, le pape Benoît XIII avait, de plus, autorisé la création d'un cimetière, pour les morts de l'hôpital et les pèlerins, le bourg de Sainte-Maure étant trop éloigné.

 

Il obtient l'assentiment de Jean de Craon, seigneur de Sainte-Maure en 1415 et dote encore l'aumônerie de 32 arpents de terres situées à Saint-Epain, ainsi qu'on le voit par la charte ainsi conçue:


« À tous ceux qui ces présentes lettres verront, Jehan de Craon, chevalier, seigneur de Moncontour, Sainte-Maure, Montbazon, etc. savoir faisont que, comme Messire Jehan le Meingre dit Boucicaut, comte de Beaufort et d'Arles, vicomte de Tourrienne et de Valerne, maréchal de France, ému de dévotion a fondé et fait construire et édifier un hôpital et aumônerie pour héberger les pauvres et faire accomplir les oeuvres de miséricorde en l'honneur de Dieu en notre ville de Sainte-Catherine-de-Fierbois, étant en notre barronie et châtellenie ...laquelle chose ne pouvait se faire sans avoir sur ce notre congé et licence.
Savoir faisons que : Pour l'honneur et révérence de Dieu, et considérant la bonne volonté et affection de Messire Jehan le Meingre de Boucicaut … voulons, octroyons et consentons que lesdits héritages et places ci-dessus déclarés soient et demeurent toujours unis perpétuellement … Donné en notre castel de Montbazon sous notre scel et seing manuel, en témoin de la vérité et mémoire perpétuelle, le 10e jour du mois d'août de l'an de grâce 1415 : Jehan de Craon »

 

L'ancienne aumônerie du maréchal de Boucicaut où Jeanne d’Arc fut hébergée  du 4 au 6 mars 1429.

  Cette aumônerie consistait en un bâtiment situé dans le bourg, composé d'une chapelle dédiée à saint Jacques de Compostelle, de trois chambres (dortoir) dont une pour les pauvres avec "cour, jardin et pré, et trente-deux arpents de terre sur Saint-Épain

De nombreux guerriers avaient, à l’exemple de Charles-Martel, déposé leurs armes dans ce lieu qui était le but de nombreux pèlerinages des soldats français et écossais. L’historien André Lang rapporte tout au long l’histoire d’un soldat écossais, Michel Hamilton, capturé comme pillard, puis pendu par les villageois et délivré par le curé de l’endroit, qui vint couper la corde. M. Baird Smith, de Glasgow, dans son étude le Testament du Gentil Scossais, a reproduit quelques faits confirmatifs.

 

 

C'est ici qu'elle dicta une supplique afin de demander audience au Dauphin :

« J'ai fait 150 lieues, lui disait-elle, pour venir jusqu'à vous et vous prêter assistance; j'ai beaucoup de choses excellentes à vous révéler. Comme preuve de ce que j'avance, je vous reconnaîtrai entre tous. »

Le lendemain de grand matin, elle se rendit à la chapelle dédiée à l'une de ses chères Protectrices, et, pour satisfaire sa dévotion en même temps que pour étancher la soif d'amour de Dieu allumée davantage encore dans son cœur par la privation de la route, elle entendit trois Messes.

On monta en selle pour fournir la dernière retape qui eût été fatale aux voyageurs si Dieu n'avait fait un miracle pour les sauver. Des brigands armagnacs, prévenus de l'approche de la future guerrière, lui dressèrent une embuscade; la voyant s'avancer ainsi que ses compagnons, ils veulent s'élancer pour leur faire un mauvais parti, mais au même instant ils se sentent cloués surplace; impossible de bouger! Et la petite troupe passe tranquille et paisible au milieu d'eux, sans se douter du danger qu'elle a couru.

 

15 avril 1451 Mandement de Charles VII prescrivant une enquête sur l'utilité d'un marché à Moricq, dont la création était demandée par le seigneur du lieu, Renaud Girard, chevalier, seigneur de Bazoges.

(JJ. 184, n° 287, fol. 195 V).

Charles, par la grace de Dieu roy de France, à noz amez et feaulx gens de noz comptes, salut et dilection.

De la partie de nostre amé et feal conseiller et maistre de nostre hostel, Regnault Girard, chevalier, seigneur de Basoges et de Moric (1), nous a esté exposé que, comme ledit lieu de Moric soit assis sur la rivière de Loy près de la mer, et d'illec pour aler et venir par eaue de toutes pars et nacions pour marchander, et mesmes des ysles de Ré, Oleron et Marenne, et aussi des villes de la Rochelle, Marant et autres lieux……. (2) auquel lieu qui est en pays fertil nostre dit conseiller a droit de chastel et chastellenie, et toute justice haulte, comme seigneur chastellain, et seroit le bien et prouffit de nous et de la chose publique, dudit exposant et des autres habitans que audit lieu de Moric eust marché une foys la sepmaine, c'est assavoir chascun jour de vendredi, si comme il dit, sy nous a humblement fait supplier que ledit marché luy vueillons octroyer.

Pour quoy nous, ces choses considerées, vous mandons que par certain commissaire, ydoine et souffisant, vous, appellé nostre procureur en nostre seneschaussée de Poictou (3), faictes diligemment enquerir du prouffit ou dommage qui s'ensuyvroit, se ledit marchié estoit audit exposant octroyé, et se seroit le prejudice d'icelluy ; et l'informacion qui faicte sera sur ce faictes apporter par devers vous, et, icelle par vous veue, pourveez audit exposant, ainsi que verrez estre à faire par raison.

Car ainsi nous plaist il estre fait, et audit exposant l'avons octroyé et octroyons, de grace especial, par ces presentes.

 Donné à Saincte Katherine de Freboys, le XVe jour d'avril l'an de grace mil cccc. cinquante avant Pasques, et de nostre règne le XXIXe (4)

 

 

 

La mairie occupe presque entièrement l'ancienne aumônerie, monument historique, fondée par le maréchal Boucicaut, dont la façade a été restaurée dernièrement.

L'ancienne chapelle dédiée à saint Jacques de Compostelle, servit ensuite de presbytère, et est occupée actuellement par la bibliothèque municipale. On y voit encore une petite statue de sainte Catherine dans le contre-fort qui borde la route.

 

 

 

Jeanne d' Arc: La Chevauchée Sacrée <==....  ....==> Sanctuaire Carolingien de Cravant les Cotaux- l'église Saint-Léger - La chevauchée sacrée de Jeanne d'Arc

La chapelle Sainte Catherine de Fierbois (Eglise) <==....  ....==>

Jean Ier Le Meingre dit Boucicaut, maréchal de France <==

 

 

 


(1). Renaud était fils de Jean Girard, seigneur de Bazoges-en-Pareds, et de Marie Luneau. Son père a été l'objet d'une notice développée dans notre tome VI. (Arch. hist., XXIV, p. 77.)

Conseiller et maitre d'hôtel de Charles VII, les services qu'il rendit à ce prince sont surtout d'ordre diplomatique.

Au commencement de l'année 1430, il fut chargé, avec Richard Pocaire, bailli de Senlis, d'aller sonder les dispositions du duc de Bretagne et de régler les conditions d'une entrevue entre Georges de La Trémoïlle et le connétable de Richemont.

Deux ans plus tard il remplit, avec le sire de Gaucourt, une nouvelle mission à la cour de Bretagne pour préparer le traité de Rennes, qui fut signé le 5 mars 1432.

Les ambassades de Renaud Girard en Ecosse sont les plus importantes et les plus connues il nous en a d'ailleurs laissé une relation. (BtM. nat., ms. fr. 17330.)

Elles avaient un double but négocier un traité d'alliance entre la France et Jacques 1er' et le mariage de Marguerite d'Ecosse avec le dauphin.

 Le sr de Bazoges partit en octobre 1434, accompagné d'un écuyer écossais, Hue Kennedy. Une convention fut signée le 26 février 1435, portant que Marguerite passerait en France au mois de mai suivant. Mais le voyage fut retardé de près d'un an.

==> Le seigneur de Bazoges-en-Pareds ambassadeur auprès de Jacques Ier Stuart d'Écosse pour le mariage de Marguerite et de Louis XI

Renaud Girard était encore en Ecosse en février 1436 il partit le 15 de ce mois, comblé de présents et ramenant la future dauphine.

La princesse débarqua, le 18 avril 1436, à Chef-du-Bois près la Rochelle, et le mariage eut lieu à Tours le 25 juin suivant. Charles VII donna encore mission au s'r de Bazoges d'assister la duchesse de Bourgogne aux conférences de Gravelines, en janvier 1439. (Cf. M. de Beaucourt, Hist. de Charles VII, t. H, p. 271, 284, 493-504 t. 111, p. 35, 38,103,107.)

L'historien de la Rochelle, Amos Barbot, rapporte la part considérable prise en 1433 par Renaud Girard, chevalier, sr de Bazoges, et Laurent Poussard, aussi chevalier, sr de Faye, « qui estoient du corps de cette ville », à une expédition maritime contre Mornac, dont les Anglais de Bordeaux s'étaient emparés depuis peu, et qui se termina par la capitulation de la place, que les srs de la Roche et de Pons assiégeaient en même temps du côté de la terre. (Arch. hist. de la Saintonge, t. XIV, p. 299.)

 

Les registres du Parlement fournissent aussi des renseignements d'ordre privé relatifs au sr de Bazoges.

 Un nommé Jean Faure, ayant obtenu une sentence lui adjugeant 400 livres tournois contre Jean Girard, écuyer, sr de Givrans, avait fait saisir certains héritages de son adversaire et voulait tes faire vendre aux enchères.

 Renaud Girard, Jean Quenault, les chapelains de Saint-Barthélémy de la Rochelle et les religieux de l'abbaye de Torsay s'opposèrent aux criées.

Un accord intervint, le 18 juin 1428, par lequel le sr de Bazoges et consorts consentirent que les revenus des héritages recueillis par les commissaires délégués par le Parlement fussent mis entre les mains de Jean Faure, mais sans préjudice de leurs causes d'opposition. (Arch.nat. X1c l35,n°96.)

Renaud Girard eut à soutenir un autre procès contre Louis d'Amboise, vicomte de Thouars, au sujet de la possession d'une part de la terre et seigneurie de Moricq, que ce dernier revendiquait comme ayant droit de Simon Ojart.

Guillemette Girard, sœur de Renaud, mariée à Jean de Vaux avant 1395, avait eu en dot une partie de cette terre de Moricq elle eut un fils, Joachim de Vaux, qui mourut jeune, sans lignée.

Le sr de Bazoges pensa alors que, comme héritier de sa sœur et de son neveu, il lui était permis de réunir cette portion à celle qu'il tenait de la succession de son père.

Le vicomte de Thouars, dans la mouvance duquel se trouvait Moricq, à cause de sa baronnie de Talmont, prétendit qu'elle lui appartenait à titre d'aubaine et de fief vacant, parce que Joachim de Vaux était décédé sans hoir.

Simon Ojart, de son côté, et Jean Ojart revendiquaient depuis longtemps la seigneurie de Moricq, comme leur propre héritage.

Au cours du procès, Louis d'Amboise acheta leurs prétendus droits. Enfin une transaction intervint entre lui et Renaud Girard.

Celui-ci paya au premier une somme de 400 écus ou réaux d'or, et par ce moyen fut reconnu propriétaire de la part litigieuse.

 Le vicomte de Thouars l'y reçut à foi et hommage et l'en fit mettre en possession et saisine réelle.

L'accord est du 8 juillet 1430, mais il ne fut enregistré au Parlement que le 20 février 1432 n. s., après que la cour eut été autorisée à le faire, nonobstant l'emprisonnement de Louis d'Amboise, par lettres du roi du 7 septembre 143 i. (Arch. nat., X1c l43, nos 28-32; X1a 8604, fol. 145.)

Le 16 avril 1432, le Parlement confirma en appel une sentence du sénéchal de Poitou au profit de Renaud Girard contre Jacques Meschin, chevalier, au sujet d'une rente de quinze quartes de froment, qu'il réclamait à celui-ci, comme ayant droit de Marie Luneau, sa mère.

A cette date, Jacques Meschin venait de mourir, laissant pour héritières Béatrice de Montjehan, sa veuve, et ses deux filles, mariées, la première à Giraud de La Noue, la seconde à Jean de Rabaines. (X1a  9192, fol. 279 vo.)

Trois ans plus tard, Raymond Bonneau ayant acheté aux enchères des biens appartenant aux enfants mineurs de Jean Chaudrier, de la Rochelle, dont le sr de Bazoges était l'un des tuteurs, fut poursuivi et condamné en première instance, à la requête de celui-ci et de Jeanne de Coulaines, veuve de Chaudrier, alors remariée au sr de la Musse. (Arrêt rendu sur appel, le 26 février 1435, X1a 9193, fol. 66 bis.)

 Renaud Girard était aussi seigneur de la Tour-d'Anguitard à Poitiers.

On conserve aux Archives de la Vienne un bail à ferme par lui passé, l'an 1430, d'un terrain situé près ladite tour. (G. 1129.)

(2). Sic. Mots omis par le scribe.

(3). On lit « Pontieu » au lieu de Poitou sur le registre.

(4). Cf. ci-dessous, à la date de janvier 1453 n. s., le texte des lettres d'institution du marché de Moricq.

 

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