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PHystorique- Les Portes du Temps
14 janvier 2020

LA SAINTONGE DANS LE PASSE (Xaintonge avec le pays d'Aulnis, le Brovageais, terre d'Arvert)

LA SAINTONGE DANS LE PASSE (Xaintonge avec le pays d'Aulnis, le Brovageais, terre d'Arvert)

Si la Saintonge doit la spécialisation de la culture aux causes naturelles, c'est-à-dire à la facilité des communications, cette spécialisation doit se vérifier dans le passé. C'est ce que nous allons essayer de rechercher dans ce chapitre.

Notre intention n'est pas d'y faire une étude approfondie de l'histoire économique de la Saintonge, dans le passé. Elle est plus modeste. Nous voulons simplement citer quelques documents intéressant notre point de vue spécial, et y puiser les renseignements nécessaires à la connaissance de l'origine de notre type et des influences qu'il a subies au cours des âges.

Aujourd'hui, grâce aux travaux des distingués membres de la Société des Archives de Saintonge et d'Aunis, bien des documents nouveaux ont été mis à jour, bien des problèmes ont été posés et résolus. Nous n'avons pas la pensée de les résumer tous. A d'autres le soin de parachever, suivant les exigences de la science moderne, l'histoire complète de la Saintonge et de l'Aunis, que Massiou tentait pour la première fois en 1838.

Suivant toutes vraisemblances, la Saintonge fut peuplée, quelques siècles avant notre ère, de peuplades appartenant à la race celtique. Une grande obscurité règne toutefois sur les moeurs et le pays d'origine des Santons, ou habitants de la Saintonge. Évidemment comme la vallée de la Loire, celle de la Charente a été une des voies suivies par les Celtes, dès leurs premières invasions.

Le pays convenait admirablement bien du reste à ces populations mi-pastorales, mi-agricoles. En bas, il y avait la vallée, humide, riche en herbes, de la Charente, offrant un excellent pâturage aux troupeaux qu'ils traînaient avec eux. Au-dessus, et la limitant, ces coteaux calcaires que nous connaissons, peu ou point boisés, à la couche de terre arable légère, très facile à mettre en culture, par conséquent. C'est bien là, ce qu'il fallait à ces peuples d'agriculteurs à leurs débuts, peu susceptibles par conséquent du gros effort du défrichement. Enfin, à proximité, le plateau en général boisé, avec la glandée pour les porcs ; l'essence la plus commune des bois de Saintonge (1) est, en effet, le chêne.

LA SAINTONGE DANS LE PASSE (Auceanus Aquitanus Xaintonge avec le pays d'Aulnis, le Brovageais, terre d'Arvert)

(Auceanus Aquitanus Xaintonge avec le pays d'Aulnis, le Brovageais, terre d'Arvert)

La Saintonge était déjà le siège d'une civilisation assez avancée, quand elle apparaît dans l'histoire. Les géographes anciens parlent du Port des Santons (Portus Santonum) et du Promontoire des Santons (Promontorium Santonum) 2.

On n'a jamais pu les situer bien exactement, mais leur existence est la preuve d'un mouvement commercial. Quand, aux débuts de la guerre des Gaules, les Romains sont appelés par les Gaulois à leurs secours contre les Helvètes, c'est que ceux-ci ont l'intention de venir s'établir avec leurs 368.000 hommes sur le territoire des Santons dont ils ont entendu vanter la richesse. « Mais César se dit qu'il ne fallait pas attendre, pour agir, que les Helvètes fussent parvenus chez les Santons. Il comprenait que, si cela arrivait, il en pourrait résulter un grand danger pour la province, qui aurait comme voisins des hommes très belliqueux, ennemis du peuple romain, installés dans un pays ouvert (aux communications faciles), et produisant beaucoup de blé (3). »

Quels renseignements dans ces quelques mots de César, et quelle précision ils ont pour nous! Comme le stratège romain s'était bien rendu compte de la nature du lieu, « locis patentibus », de la facilité qu'aurait un peuple guerrier, solidement installé dans ce pays riche, à aller faire des razzia de côté et d'autre.

Peu après, César commençait, pour son compte, la conquête de la Gaule. Son lieutenant Publius Crassus, à la tête d'une seule légion, occupait tout le pays des Santons et des autres peuples situés entre la Sarthe et l'Océan. La facilité de la conquête prouve, à elle seule, que les Romains trouvèrent devant eux des populations solidement fixées au sol, et s'occupant davantage d'agriculture ou de commerce que de guerres.

 Il ne faudrait pas en conclure, en effet, que cela vint du petit nombre d'habitants ; on va voir de suite le contraire. Ce qui le prouve, c'est que, dès l'organisation de la Province, les Santons seront qualifiés de peuple libre. Santones liberi, dit Pline, et leur capitale restera exempte d'impôts. Il y a grand intérêt, pour Rome, à favoriser le développement agricole et commercial de cette riche colonie. La chose fut d'autant plus facile qu'elle avait déjà des ports et des navires.

Peu après sa première conquête, César nous apprend (4) que, lors d'une expédition contre les Venètes, il obtint des navires des Santons et des autres régions soumises. Mais la phrase de César, mentionnant seulement les Santons, donne à entendre qu'ils avaient fourni le plus fort contingent.

A ce commerce maritime vint se joindre un important commerce terrestre, quand les Romains eurent établi ces grandes voies de communication qu'ils excellaient à construire.

L'une de ces routes partait de Lyon (centre commun de la Gaule romaine), et, à travers les Cévennes, se prolongeait jusque chez les Santons 5. Une autre, partant de Bordeaux passait par Mediolanum Santonum (Saintes) et par celte voie naturelle que nous avons signalée, gagnait, par le seuil du Poitou, la ville des Pictons et la vallée de la Loire.

Mais les Romains allaient faire à la Saintonge un cadeau qui devait avoir une singulière importance sur sa destinée : la Vigne. Elle fut immédiatement accueillie avec beaucoup de faveur, et quand, vers l'an 250 après J.-C, saint Eutrope vint pour convertir la ville de Saintes, les coteaux d'alentour, si nous en croyons les hagiographes, sont déjà couverts de vignes.

 Le saint ne put retenir son admiration en voyant cette ville « flanquée de hautes tours, décorée de places et d'édifices superbes, environnée de campagnes fertiles, de riches vignobles, de vastes prairies, comblée enfin de toutes les prospérités 6... ».

Écoutez cette description de la Saintonge que nous donne Ausone un siècle plus tard, Ausone qui, pour se reposer des fatigues de sa profession, n'aimait rien tant qu'un séjour dans sa villa du Pagus Noverus de Saintonge... « Elle est située, écrit-il à son ami Paulinus, dans un charmant pays, aux coteaux tapissés de vignes, aux champs fertiles, aux prés verdoyants, aux frais ombrages, à la douce température exempte des rigueurs de l'hiver, et des ardeurs de la canicule (7)... »

Faisons un peu la part des exagérations du poète et du propriétaire, et voilà un tableau d'il y aura vite vingt siècles, qui est encore exact aujourd'hui. Cet ami Paulinus, il l'invite à chaque instant, de pressante façon, à venir se reposer aux champs santoniques qu'il aime tant, et à ne pas oublier sa coupe favorite pour déguster à loisir le bon vin de Saintonge « cupa potare magistra ».

Voici, d'après ce même Ausone, la description animée d'une de ses routes romaines si fréquentées, précisément celle du Midi, qui de Bordeaux par Saintes gagnait Poitiers. Nous empruntons le passage au Bulletin de la Société des Archives de Saintonge et d'Aunis (8). «

A Mediolanum (Saintes) aboutissait une des quatre grandes voies stratégiques créées par Agrippa dans les Gaules, en l'an 19 avant J.-C, celle qui de Lyon allait à travers les Cévennes en Aquitaine, et jusque chez les Santons (Voir texte de Strabon). « La ville était au carrefour de trois routes se dirigeant l'une vers Limonum (Poitiers), une autre vers Vesunna (Périgueux), l'autre vers Burdigala (Bordeaux).

 Elle figure ainsi sur la table de Peutinger et y est accompagnée de la double maisonnette indicative des chefs-lieux de cités. Dans l'itinéraire d'Antonin, elle est marquée comme station de la route de Bordeaux à Autun. Ausone semble faire allusion à la facilité du trajet entre Saintes et Bordeaux dans celle de ses lettres (Épît. XIII), où il dit qu'on va en peu de temps de Saintes à Agen et que Bordeaux est à mi-chemin.

C'était de son temps une route fréquentée ; on y rencontrait de nombreux cavaliers, les uns sur des bidets au trot rapide (mannus), d'autres sur de vieux chevaux efflanqués, usés au service de la poste (veredus) ; le rheda à quatre roues, le petoritum traîné par des mules s'y croisaient avec le léger cisium attelé de trois chevaux (VIII et XIV); arrivé à la Blaye, où il y avait « un poste militaire », on pouvait se soustraire aux incommodités d'une route « battue et sablonneuse », en prenant un nausum, bateau particulier au pays, et, porté par le flux de l'Océan, on remontait en peu d'heures la Garonne jusqu'à Bordeaux (XX)... (9) »

Grâce à ces communications faciles, des relations commerciales suivies s'établirent bien vite entre la métropole et sa riche colonie. Comme le dit un peu sententieusement Massiou, « la sensualité romaine mit à contribution les provinces de l'Empire.

Si l'on en croit Ausone, les huîtres qui se péchaient sur les côtes de l'Océan allaient du rivage des Santons couvrir la table des Césars. Les blés, les vins de ses contrées, les lièvres de l'île d'Oléron étaient estimés des Romains qui, dans leurs banquets, ne dédaignaient pas non plus l'arôme du fenouil-marin, ou christe-marine, ni, dans leurs infirmités, la vertu curative de l'absinthe santonique, que le territoire des Santons leur fournissait abondamment (10) ».

De riches produits et de première nécessité, un commerce florissant venant activer l'agriculture, firent de la Saintonge, pendant la période gallo-romaine, une contrée très civilisée, couverte de monuments : aqueducs, arcs de triomphe, temples et arènes. « Saintes, au 1er siècle, dit M. Jullian (11), avait été la plus grande et la plus vivante des cités de l'Aquitaine.

" C'était en outre une ville fort commerçante et plus encore industrielle : les draps de ses manufactures étaient presque aussi célèbres que ceux d'Arras. Encore ne peut-on tout dire sur le rôle et l'importance de Saintes au 1er siècle : son sol, si riche en débris, nous réserve de grandes surprises et plus d'un nouvel enseignement... ».

Et si, au IIe et au IIIe siècle, Bordeaux parvient à détrôner Saintes, c'est probablement quand les Romains eurent tracé une route nouvelle permettant aux marchandises de gagner directement la Méditerranée, par la vallée de la Garonne, sans passer par Lyon. Alors, tout un trafic important se détourna de notre pays.

L'arrivée des Barbares en Saintonge ne parait pas avoir amené une bien grande perturbation sociale. C'est un chef qui prend la place d'un autre, et voilà tout; le fond de la population reste à travailler sur ses terres et à payer des impôts,

mais il n'y a pas éviction brutale d'une population par un autre. L'influence franque au point de vue agricole ne dépasse guère les limites de la Loire. Si puissant était cependant le régime de propriété qu'ils avaient établi dans le Nord, qu'il ne tarda pas pourtant à franchir la Loire et à gagner la France entière. La Saintonge eut quelques grands propriétaires féodaux, comme le sire de Pons, que le roi de France traitait de cousin.

Sur cette période, dite féodale, les textes manquent, mais ce qui prouve que la vie, du pays n'était pas suspendue, comme on l'a prétendu, c'est le grand nombre de constructions de monuments religieux aux XIe, XIIe et XIIIe siècle. Point de village de Saintonge, si petit fût-il, qui n'ait, semble-t-il, à cette époque, élevé son église ; les fondations pieuses abondent, et c'est à un point, qu'il faut chercher, paraît-il, en Saintonge et particulièrement dans l'arrondissement de Saintes, les plus purs spécimens de l'art roman (12). ==> Patrimoine, Recherches critiques sur Trois Architectes Poitevin de la fin du XIe siècle.

« Le style roman, personne ne l'ignore, dérive du byzantin; c'est du byzantin transformé, approprié au climat, à la nature du pays où il se trouvait transplanté, interprété par les artistes locaux, ou quelquefois même par les ouvriers d'Orient eux-mêmes, subissant l'influence d'un milieu nouveau, obligés de s'accommoder de matériaux différents de ceux qu'ils avaient l'habitude de mettre en oeuvre, de modifier enfin leur mode de travail, en se conformant à des exigences, à des besoins créés par des circonstances qu'il leur fallait subir.

« Or, nous ne connaissons pas d'endroit en France, où cet art roman se soit épanoui avec plus d'élégance, de richesse, et surtout de plus belles proportions architectoniques, que dans le pays de Saintonge, et à lui seul l'arrondissement de Saintes est le plus fertile en nombreux monuments.....

C'est donc Saintes et ses environs qu'il convient d'étudier tout d'abord, si l'on veut se rendre compte des merveilleuses richesses que nous a léguées le moyen âge, dans ce beau pays, et il faut le remarquer l'architecture romane des XIe et XIIe siècles s'incrusta si bien dans la région, que ses formes, ses dispositions, le caractère de sa sculpture et de ses ornements persistèrent presque sans modifications pendant tout le moyen âge, voire même à l'époque de la Renaissance. »

Cette richesse provenait bien du commerce ; c'est ce que nous montre les chroniques du temps.

C'est, vers 1300, l'histoire des démêlés de bateliers saintongeais avec le comte de Rochefort, au sujet des droits de deux deniers par tonneau, qu'il percevait sur les bateaux qui descendaient la Charente, chargés de vins.

C'est, en 1387, cette bataille entre Anglais et Flamands. Une véritable flotte flamande était venue charger des vins de Saintonge. Après avoir quitté les côtes de France, elle fut attaquée et capturée par les Anglais.

Mais écoutons le chroniqueur lui-même en son naïf et précis langage :

« Or, gisoyent les nefs anglesches, à l'ancre, à l'embouchure de la Tamise, et attendoyent la flotte des nefs qui, en cette saison étaient allés à la Rochelle. Quant les marchans de Flandres eurent fait tous leurs exploits en la Rochelle et au païs de Xaintonge, et chargé leurs nefs de grand'foison de vins de Xaintonge, et ils virent qu'ils eurent bon vent, ils se désancrèrent du havre de la Rochelle, et se meirent au chemin par mer, pour retourner en Flandres. Et costoyèrent la Basse Bretagne, et puis Normandie, droitement sur l'Emboucque de la Tamise où ces nefs anglesches estoyent. »... Le combat devient inévitable. « Puisque combattre les convenait, ils s'ordonnèrent, et estoyent plus de sept cens. Et avait là un vaillant chevalier de Flandres, lequel était admirai de par le duc de Bourgoigne, et l'appelait-on, messire Jehan Burcq.

Aux vaisseaux, s'approcha la grosse navire d'Angleterre. Là eut sur mer dure bataille, et des nefs effondrés de part et d'autre. Et vindrent entre Blenqueberge et l'Ecluse, et là fut la déconfiture. Après ce que les Anglois eurent desconfit messire Jehan Burcq, ils en eurent grand profit, et par espécial, ils eurent bien neuf mille tonneaux de vin dont la vinée, toute l'année en fut plus chère en Flandres, en Hainaut, et en Brabant, et à meilleur marché en Angleterre. Et là passèrent jusques à Londres où ils furent reçeus à grand'joye, car les bons vins de Saintonge ils avaient en leur compaignie. Et feirent ces vins là, ravaler à quatre deniers sterlings au galon » (Chr. de Jehan Froissart, t. III, chap. LII).

Dans un autre chroniqueur, ce même fait est raconté avec un peu moins de détail toutefois. Il estime « à 126 le nombre des navires pris, chargés de 12 à 13.000 vases de vin, environ 9.000 tonneaux (13) ».

Voilà un fait qui éclaire singulièrement l'histoire de notre pays au moyen âge, et qui nous montre quel important commerce se faisait à cette époque. Probablement aussitôt la récolte, de véritables flottes venaient charger de vin de Saintonge. Le rendez-vous général était La Rochelle, qui avait le meilleur port, mais les navires remontaient assez avant en Charente, comme l'indiquent les chroniqueurs.

Nous avons vu les étrangers, principalement les peuples du Nord, venir chercher les produits de notre pays. Il faut montrer maintenant que les Saintongeais eux-mêmes savaient organiser les débouchés.

Examinons pour cela le livre de compte, de mars 1450, tenu « pour Monseigneur de Raix, de Champtocé de Coectivy et de Taillebourg, admiral de France (14), par moi, roi Jehan Harsinet, son maître d'hôtel ».

A côté de précieux renseignements, sur la vie de l'époque, et notamment les toilettes fourrées de peaux de moutons de Mme de Taillebourg (15), nous y trouvons les indications suivantes relativement au sujet qui nous occupe :

Mars. Pour le fret de 26 tonneaux de vin amenés de St-Jehan [d'Angély] à 5 sols par tonneau, 6 liv. 10.

Août. Pour la traite de 68 tonneaux de vin qui furent menés à Grantville à 10 sols le tonneau, 34 liv.

On voit sur le fait le rôle du fleuve, celui même des petits affluents; le Boutonne servait au transport des vins de toute la contrée qu'elle arrose, et surtout des farines produites par les

nombreux moulins qu'elle alimentait (16). On voit ensuite comment, grâce à la Charente, le vin pouvait aller jusqu'en Bretagne ou en Normandie.

Mais la plus curieuse pièce est, à coup sûr, ce contrat de 1666, par lequel un propriétaire du bourg de Saint-Sornin, près Marennes, fait marché avec un marinier et un notaire pour la vente de son vin en Bretagne. Le notaire y joue un rôle si peu dans ses attributions ordinaires, que nous ne résistons pas au plaisir de citer le document en entier (17) :

« Par devant le notaire soubzigné et présance de témoings bas nommés, a été présent et pour ce personnellement estably en droit, Izaac Bossis du village de Souhe, paroisse de Saint-Laurent-du-Gua, maître après Dieu de la Barque appelée les deux Amis, dont et de laquelle est bourgeois sieur André Grellier, maistre chirurgien dudit lieu de la Souhe, lequel Bossis a recogneu et recognoist par ces présentes avoir été chargé dans la ditte barque, le nombre de quatorze tonneaux de vin, lesquels ont été livrés par sieur Jehan Faucon, marchand du bourg de Saint-Sornin de Marennes, à ce présant, stipulant et acceptant; laquelle barque est de présant sur ses amarres en le chenal de Peslard sur la rivière de Seuldre ; lequel vin en icelle barque qu'il est, ledit Bossis promet, comme il sera tenu avecq l'aide de Dieu, sauf les risques de mer, mener et conduire avec icelle barque, au premier beau temps convenable partant de la ditte rivière de Seudre ès portz et havres de Morbien, Horray et Vanes, es côtes de Bretagnes ; et cas advenant que dans lesditz lieux, Me François Voyer, notaire royal qui embarquera dans icelle barque, ne vende ledit vin en ce susdit cas, le dit Bossis, promet de conduire et mener icelle barque aux Ports-Louis, Esnebon et Quimperlé, pour dans lesquels susdits ports, ledit Faucon promet, comme il sera tenu de payer audit Bossis la somme de 15 livres par chacun tonneaux tant allant, séjournant que pour le retour dans ladite rivière de Seuldre. Est aussi accordé, que, en cas que ledit Voyer ne trouve à vendre le dit vin es susditz ports et havres suivant son dezir, que ledit Bossis sera obligé de conduire ladite barque au lieu et havres de Brest, et pour lequel lieu et havres de Brest, ledit Faucon a aussy promis aux susdits cas, de baillere payer au dit Bossis la somme de 20 livres par chacuns tonnaux ; lequel fret sera payé par ledit Bossis audit Voyer, auquel ledit Faucon donne tout pouvoir, comme aussy de vendre tout ledit vin à tel prix qu'il advisera bon être, et le prix d'icelly par ledit reçeu et employé en marchandises telles qu'il jugera à propos ; lesquelles seront mises dans laditte barque pour estre avecq icelles, amenées et conduites par ledit Bossis en ladite rivière de Seuldre, etc. »

 

 

La Science sociale suivant la méthode de F. Le Play

 

 

 

 L’Histoire de l'Aunis et de la Saintonge avant l’an mille <==

Lacurie (abbé). Carte du Golfe des Santons, Pictons sous les Romains<.... ....==> Voyage dans le temps et l’Histoire d’Ularius (Ile d’Oléron) dans le Golfe d'Aquitaine


 

Gaule - Cartes Voies Romaines

A mesure que le commerce et l'industrie prenaient du développement, l'insuffisance des voies de communication par eau se manifestait de plus en plus. Il ne suffisait plus de remonter ou de descendre les fleuves ou les rivières et d'aborder ainsi aux villes en faisant souvent de longs détours....

 

Géographie du Golfe du Castrum Alionis devenu la cité engloutie de Châtel-aillon -

Durant l'ère des hommes de la préhistoire, il semble bien que le golfe était encore entièrement occupé par la mer, car les traces du passage des humains ne se retrouvent que sur les coteaux continentaux ou dans les principales îles de l'aufractuosité littorale (a) Par le même phénomène que pour le golfe de Poitou, la lumière ne se fait pas plus nettement à l'époque romaine.

 

Les greniers Plantagenêt, l'importance capitale du sel dans la vie économique du Moyen âge
Autour de Maillezais, les marais poitevins sont une grande étendue de terre et d'eau, de la Charente Maritime à la Vendée. Un espace unique en Europe qui possède une faune et une flore incroyable....

 

1. Le mot de César, si expressif, est connu : « Plerumque sylvarum ac fluminum petunt propinquitates... ».

2. Ptolemeo, Geogr., livre II, p. 69.

3. Caesari nuntiatur, Helvetiis esse in animo per agrum Sequanorum et OEduorum iter in Santonum fines facere, qui non longe a Tolosatium finibus absunt... Caesar non expectandum sibi statuit, dum... in Santones Helvetii pervenirent. Id si fieret, intelligebat magno cum Provinciae periculo futurum, ut homines bellicosos, populi romani inimicos, locis patentibus, maximeque frumentariis finitimos haberet. César, De Bello Gallico, liber I, cap. VIII et IX.

4. « Brutum adolescentem, classi gallicisque navibus, quas ex Pictonibus Santonisque et reliquis pacatis regionibus convenue jusserat, praefecit. » De Bello Gallico, liber III, cap. XI.

5. Lugdunum in medio regionis, situm est instar arcis. Agrippa hinc vias apperuit, unam per Cemnenos montes, in Aquitaniam, et ad Santones usque... » Strabon.

6. « Cum urbem quae Xantona dicitur intraret, eamque videret, muris antiquis optime captam, excelsis turribus decoratam, optimo loco sitam, cunctis felicitatibus, affluentem, pratis ac vineis uberrimam, plateis ac vicis amoenam. . " Act. Sanct. ap. Bolland., t. III, p. 733, d'après Massiou, Hist. de la Saintonge, t. I, p. 258.

7. ……Otiaque inter

Vitiferi exercent colles, laetumque colonis Uber agri, tum prata virentia, tum nemus umbris Mobilibus, celebrique frequens ecclesia vico ;... Egelidae ut tepeant hyemes, rabidosque per aestus Adspirent tenues frigus subtile Aquilones. Ausonii Epist. XXIII, Paulino.

8. XVIIIe vol., p. 169.

9. Bulletin de la Société des Archives de Saintonge et d'Aunis, p. 169, XIIe vol.

10. Massiou, Histoire de la Saintonge, t. I, p. 255. Les Romains, grands gourmets, avaient des procédes de conservation spéciaux, qui leur permettaient de recevoir à Rome en excellent état des huîtres, poissons ou gibier même venant de fort loin.

11. Camille Jullian, Gallia, 1892, p. 312 à 314.

12. qu'il faut voir dans la Charente-Inférieure, guide du Touriste, par Ch. Dangibaud, et E. Proust, préface de Ballu, architecte en chef du gouvernement

13. Massiou, Histoire de la Saintonge, I, § 204. — « Summa navium captorum centum vigenti sex, in quibus autumabatur de vino de Rochel quasi inter duodecim et tredecim millia vasorum. » Henrici de Kuyghton, De Event.. Angl., lib V.

14. Archives de Saintonge et d'Aunis, t. VI, p. 57 et s.

15. Elles coûtaient moins cher que l'astrakan actuel !

16. « Le Boulonne ne porte bateau que jusqu'à Saint-Jean-d'Angély et se joint à la Charente à deux lieues au-dessus de Rochefort. Elle est très commode pour la voiture de blé et des poudres qu'on tire des moulins de Saint-Jean. » Bégon, Mémoires sur la généralité de la Rochelle (Archives historiques de Saintonge et d'Aunis, t. II).

17. Bulletin de la Société des Archives de Saintonge et d'Aunis.

 

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