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PHystorique- Les Portes du Temps
10 février 2020

L'Hermenault, Château épiscopal des évêques de Maillezais (Time Travel)

L'Hermenauld, Château épiscopal des évêques Maillezais Time Travel - Geoffroy de Lusignan - Geoffroy d'Estissac - François Rabelais

On est peut-être d'accord sur l'étymologie de l'Hermenault. Cette dénomination vient-elle d'heremus, lieu désert et inculte, d'heremani, hommes pourvus d'un bénéfice, ou est-elle un dérivé de celle d'Ernenoald portée par un abbé mentionné dans la notice d'un jugement rendu le 5 mai 692 par Clovis III, ou d'Hermamvald, empruntée à quelque Franc qui établit sa demeure sur l'emplacement où les abbés de Maillezais élevèrent plus tard leur maison de plaisance 1)? Il serait téméraire d'émettre une opinion définitive.

Il nous est plus facile de prouver l'antique origine de ce point comme lieu d'habitation. Les silex taillés et les haches celtiques trouvés dans les couches de sable superposées aux dépôts de pierres meulières des environs du bourg, aussi bien que les nombreuses armes de pierre polie rencontrées aux abords du mamelon qui porte le château, sont des témoignages irréfragables du séjour des populations primitives (2).

Les Romains utilisèrent-ils, au point de vue militaire, cette sorte de motte que la ceinture des eaux de la Longève rendait facile à défendre? Rien ne nous permet de l'affirmer. Mais la découverte de quelques monnaies du Bas-Empire et de certains débris de la même période laisse supposer qu'au moment des invasions barbares il en fut autrement.

D'autres points de la commune, nous dit M. B. Fillon, contiennent des vestiges romano-gaulois, et, parmi eux, Purzeau, Dardé, la Vallée d'Or. A Purzeau, on a découvert des sépultures du IVe ou du Ve siècle, et la Vallée d'Or a fourni à M. Poëy d'Avant un bel aureus de Constantin (3).

 

Moyen- Age

Primitivement simple chef-lieu d'une exploitation agricole, successivement possédée par le domaine royal des Mérovingiens et des Carlovingiens et par les comtes de Poitou, l'Hermenauld passa en partie, au mois de juillet 1003, à l'abbaye de Maillezais, par suite d'une donation de Guillaume V de Poitiers, duc d'Aquitaine.

Plusieurs riches seigneurs, possesseurs de terres à l'Hermenauld, imitèrent l'exemple de Guillaume.

C'est ainsi qu'en 1185 Thibault, seigneur de Vix, de concert avec son fils Aimery, sa fille et sa femme, donna à l'abbaye de Maillezais tout ce qu'il possédait de libre dans le fief de l'Hermenauld, devenu villa des abbés, à condition que les religieux lui paieraient tous les ans, et dans sa maison de Benet, trois sols de redevance (4).

==> ==> 1185 Don fait à l’Abbaye de Maillezais par le seigneur de Vix en Bas-Poitou, de tout ce qu’il possédait dans le fief, qu’Aimeri de Montfaucon tenait de lui à l’Hermenault

Aimery de Montfaucon, qui tenait alors le fief de l'Hermenauld, dut rendre hommage à l'abbé de Maillezais, lui payer le rachat de morte- main et lui donner tous les deux ans un cheval de service et autres tributs qu'il devait de coutume aux seigneurs de Vix.

Les moines de Maillezais avaient d'abord érigé l'Hermenauld en prieuré conventuel, dédié à sainte Marie.

Raoul de Mauléon et Guillaume, son frère, avant de partir pour la Terre sainte, abandonnèrent à ce prieuré 12 deniers qui leur étaient dus annuellement.

A côté du prieuré de Mouzeuil saint Martin vint bientôt s'élever une riche maison de plaisance, qui eut le tort d'exciter la convoitise des seigneurs voisins.

 

==> 1210, 20 DÉCEMBRE, FONTENAY Geoffroy Ier de Lusignan, seigneur de Vouvant et de Mervent, donne à l'abbaye de Maillezais toutes les tourterelles qu'il avait l'habitude de percevoir annuellement et tous les droits qu'il possédait à L'Hermenault dans la maison de la Gauverière et dans celle de feu Arnaud Sibaut.

 En 1232, Geoffroy de Lusignan, dit la Grand'Dent, à la suite de contestations avec l'abbé de Maillezais, s'empara du prieuré de l'Hermenauld en même temps que des autres possessions du monastère.

Mais bientôt après, excommunié par le pape Grégoire IX, sur les plaintes portées à Rome par le prieur Rainaud, il alla implorer son pardon à Spolète et restitua l'Hermenauld et ses autres domaines à l'abbaye.

 Il ajouta même, comme preuve spéciale de sa réconciliation avec Maillezais, l'abandon en faveur des religieux de ce monastère de la dernière redevance qui lui fût due à l'Hermenauld — ses pigeons.

L'histoire de l'Hermenauld étant désormais intimement liée à celle de son château, nous renvoyons le lecteur au chapitre suivant qui concerne d'une façon plus spéciale cet édifice.

 

 Le CHATEAU

L'Hermenauld, Château épiscopal des évêques Maillezais

Chateau de l'Hermenault d'apres un ancien modele en bois : [estampe] ; Chêne de la Girardie ([2e état]) / O de Rochebrune fec nov 1864

 

Le mamelon boisé qui sert aujourd'hui de base à l'ancienne maison seigneuriale fut, dès les temps préhistoriques, un lieu de refuge pour la population de cette contrée.

A l'époque romano-gauloise, une exploitation agricole ayant succédé au refuge celtique, on l'entoura d'une enceinte fortifiée afin de la mettre à l'abri d'un coup de main.

La position pittoresque de cette motte, les superbes futaies qui la couronnent, les eaux vives qui en baignent le pied, la désignèrent au choix des abbés de Maillezais qui en firent leur résidence d'été, après que la terre de l'Hermenauld leur eut été donnée par le duc d'Aquitaine.

Le château de l'Hermenauld subit dès lors plus d'une épreuve, et il est à coup sûr peu de demeures seigneuriales en bas Poitou qui présentent une histoire aussi mouvementée.

 

Guerres de cent Ans

La baronnie de Sainte-Hermine possédait, dans la paroisse de Mouzeil, un fief nommé le Quarteron, qui relevait à foi et å hommage de l'évêque de Maillezais, à cause de son domaine de l'Hermenault.

La seigneurie de Sainte-Hermine avait passé successivement dans un grand nombre de mains, pendant le cours du xive siècle.

Geoffroy de Lusignan, seigneur de Jarnac, la légua à sa fille Eustache de Lusignan, mariée à Dreux III de Mello, seigneur de Château-Chinon, avant 1276, morte en 1330.

Dreux IV, leur fils, en hérita et n’eut que deux filles : Jeanne de Mello, femme en 1319 de Raoul Ier de Brienne, comte d’Eu, connétable de France, morte vers 1351 ; et Marguerite, mariée à Maurice VII de Craon, puis à Jean III de Chalon, sire d’Arlay.

 Le P. Anselme et d’autres généalogistes disent que ce fut Marguerite de Mello qui hérita de Sainte-Hermine. Elle l’aurait ainsi transmise à son fils aîné, du premier lit, Amaury IV de Craon, et celui-ci à sa fille unique Isabeau, morte le 2 février 1395 n.s., femme en troisièmes noces de Louis Ier de Sully, et mère de Marie de Sully.

 Cette dernière aurait donc été dame de Sainte-Hermine, du chef de sa mère. Mais c’est une erreur. Nous avons vu par des documents irrécusables que ce ne fut pas Marguerite de Mello, mais sa sœur aînée Jeanne, femme de Raoul Ier de Brienne, comte d’Eu, qui hérita de Sainte-Hermine et de Prahecq.

Raoul Ier de Brienne épouse Jeanne de Mello, dame de Lormes et de Château-Chinon, fille de Dreux VI de Mello (?-1323) et de Jeanne de Torcy, fille d'Othon de Torcy amiral de France.

 De ce mariage naîtront :

Raoul de Brienne, comte d’Eu, connétable de France dès 1336, mourut dans un tournois en 1344 (5),

L’année suivante, Jeanne de Mello, sa veuve, donnait, pour ses bons services, 300 livres à son cousin, Guillaume de Mello, sr. d’Epoisses (6), et en 1347, elle fit confirmer par l’évêque de Nevers la fondation de trois chapelles à Château-Chinon (6).

Elle décéda en 1351, ayant eu de son mariage :

1° Raoul II de Brienne, comte d’Eu et de Guînes, connétable de France, décapité en 1350 par ordre du roi Jean-le-Bon. Il ne laissait pas d’enfant de Catherine de Savoie-Vaud, fille d’Isabelle de Chalon-Arlay (5).

2°  Jeanne de Brienne, épouse en 1344 de Gautier VI de Brienne, duc titulaire d'Athènes, connétable de France (tué à Poitiers en 1356), puis en 1358 de Louis d'Évreux, comte d'Étampes et de Gien ;

    Marie de Brienne.

 

La Mule de l’évêque de Maillezais Jean de Marconnay (1342-1356)


LA MULE DE L'EVÊQUE DE MAILLEZAIS,

JANVIER 1369.

 

Jeanne d'Eu, comtesse d'Etampes et duchesse d'Athènes remplit, en 1368, envers l'évêque Guy, le même devoir que son premier époux, Gautier de Brienne, connétable de France, avait rendu, en 1343, à l'évêque Jean de Marconnay (1342-1356) (7).

 Il existe cependant quelque différence dans la manière dont les deux prélats s'acquittent envers leurs nobles vassaux de la dette résultant pour eux de cet hommage lui-même.

Gautier avait reçu le meilleur des palefrois possédés par M. de Marconnay (8); Jeanne reçut une monture plus pacifique et plus convenable pour son sexe et pour son âge, mais non moins précieuse : l'évêque Guy lui donna la mule qu'il montait habituellement (9).

Plusieurs documents constatent que Jeanne d'Eu a été la bienfaitrice de ses sujets du Bas-Poitou.

En 1348, pour mettre un terme au préjudice que son droit de chasse et de garenne causait aux habitans des chatellenies de Bournezeau, des Pineaux et de Puymaufray, elle abolit complètement ce droit, et autorisa les agriculteurs à détruire le gibier qui ravageait leurs récoltes (10).

 C'est elle aussi qui, trente ans plus tard, octroya à ses sujets de la Réorthe et des villages voisins le droit d'usage en vertu duquel leurs descendants et successeurs sont aujourd'hui propriétaires des Landes des Bois-Gâts.

 

Voici la traduction de l'acte concernant la reddition du susdit hommage (11)

L'an du Seigneur 1368 (12), le dimanche avant la fête de Saint-Vincent, très-noble dame Jeanne d'Eu, comtesse d'Etampes, duchesse d'Athènes et dame de Sainte-Hermine a rendu hommage au sujet des choses pour lesquelles ses prédécesseurs, seigneurs du dit Sainte-Hermine, ont été tenus de le faire à l'église de Maillezais, dans la dite église, devant le grand autel et entre les mains du révérend père le seigneur Guy, évêque du dit lieu

Et comme chacun sait que, de toute ancienneté, après avoir fait le dit hommage, le seigneur de Sainte-Hermine doit recevoir un des palefrois du seigneur évêque, celui-ci en considération de la dite très-noble dame, lui a donné sa propre mule ; et en outre, il lui a gracieusement fait servir un repas, et il l'a reconduite honorablement jusqu'à la porte de l'église, comme il avait été l'y recevoir.

Ce fut fait en présence de nobles hommes Regnaud de Vivonne, et Regnaud de Cressenes, chevaliers ; d'un autre chevalier d'Angleterre, qui était maitre des Arbalétriers du très-illustre prince d'Aquitaine (13); de vénérable homme maître Jean Batard, official de Maillezais, et de maitre Gilbert prieur claustral, Hugue de Preuilly sous-prieur, Guillaume Baroleau archiviste, Nicolas Agar prieur de l'Hermenault, Guyon Bernard sacriste, Pierre Jean prévot, Geoffroi de Vaux chantre, et plusieurs autres religieux, ainsi que d'une très-grande multitude de peuple, réunie pour le service diyin.

Le présent acte a été dressé par Jean Forlin, notaire.

 

Elle les transmit à son fils Raoul II, et celui-ci les céda, le 8 janvier 1346, à sa sœur Jeanne de Brienne-Eu, lorsqu’elle épousa Gautier VI comte de Brienne, duc d’Athènes. (Voy. notre t. II, p. 307 à 314.) Ce dernier ayant été tué à la bataille de Poitiers, sans laisser d’enfants, sa veuve se remaria, le 16 janvier 1358 n.s., à Louis d’Évreux, comte d’Étampes, dont elle n’eut point non plus de postérité. Elle mourut à Sens, le 6 juillet 1389, après avoir disposé de ses terres de Poitou en faveur de Marie de Sully, sa cousine, fiancée d’abord à Charles de Berry, comte de Montpensier, fils de Jean duc de Berry, puis mariée à Guy VI de La Trémoïlle. (Acte du 11 mars 1374, analysé dans notre t. IV, p. 192, note 1.)

Dans le chartrier de Thouars, on conserve la confirmation du don de Sainte-Hermine par Jeanne d’Eu, comtesse d’Étampes, duchesse d’Athènes, à Guy VI de La Trémoïlle et à Marie de Sully, sa femme, pour eux et leurs hoirs perpétuellement. (L. de La Trémoïlle, Guy VI de la Trémoïlle et Marie de Sully. Nantes, in-4°, 1887, p. 269.)

Néanmoins la vicomtesse Pernelle de Thouars revendiqua l’héritage poitevin de la comtesse d’Étampes. Le litige fut soumis à six arbitres : Pierre Boschet, président au Parlement, Itier de Martreuil, évêque de Poitiers, Jean Canart, évêque d’Arras, Oudart de Moulins, Guillaume Lirois, conseiller, et Clément Reilhac, avocat au Parlement, qui adjugèrent les terres, châteaux et châtellenies de Sainte-Hermine et de Prahecq, avec un fief sis en l’île de Ré, à Guy de La Trémoïlle et à sa femme, la terre de Benet et douze cents arpents de bois en la forêt de Chizé à la vicomtesse de Thouars.

Leur sentence fut confirmée par le Parlement, le 20 avril 1395 et le 4 mai 1396. Pernelle en appela, mais peu après elle et son neveu et héritier, Pierre d’Amboise, se désistèrent de l’appel. Un accord définitif fut signé le 23 avril 1397, portant que la sentence arbitrale serait mise à exécution purement et simplement. (Arch. nat., X1c 73B, nos 162 et 163.)

 Ainsi Marie de Sully ayant joui sa vie durant, et Charles d’Albret, son second mari, à cause d’elle, de la terre de Sainte-Hermine, celle-ci devint, après sa mort, la propriété de Georges de La Trémoïlle, son fils aîné du premier lit.

 

 

 

Dévasté une première fois par Geoffroy la Grand'Dent, puis bientôt après remis à l'abbaye de Maillezais, il fut de nouveau attaqué et incendié en 1361 par les Anglais, et sa petite garnison fut massacrée.

Elle éprouva le même sort en 1412, lors de la guerre des Armagnacs et des Bourguignons en Poitou. Ce fut vraisemblablement à la suite de ce dernier événement que fut construit l'édifice dont faisait partie la haute tour qui existe aujourd'hui.

Louis XI y fut reçu par l'évêque Louis Rouhault, grand-oncle à la mode de Bretagne du maréchal de Gamache, et c'est peut-être en souvenir de la bonne réception qui lui fut faite que ce prince pourvut l'Hermenauld de foires et de marchés (1477).

Le château avait eu précédemment un autre visiteur insigne.

 Le 13 avril 1305, Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, en tournée métropolitaine, y coucha avec tout son train.

Jusqu'en 1518, l'existence du château est désormais sans relief, et il n'est plus guère habité que par des régisseurs de prélats italiens ou de cadets princiers qui ont laissé d'insignifiantes traces dans l'histoire locale.

 La nomination de Geoffroy d'Estissac, fils du seigneur de Coulonges les Royaux, à l'évêché de Maillezais (10 mars 1518) fut, on le sait, le signal d'une véritable renaissance artistique pour notre région.

Le château de l'Hermenauld ne fut point oublié dans ce mouvement restaurateur.

Les travaux commencés en 1523 se continuèrent jusqu'en 1528, et, bien qu'il ne soit rien resté de cette construction, tout fait supposer qu'elle devait être dans le style Renaissance, si élégant et si pur, employé par l'architecte qui réédifia en même temps le prieuré de Mouzeuil.

Le nouvel évêque se plaisait beaucoup à sa maison des champs, où il se livrait avec délices à la culture des fleurs, et, lorsque François Rabelais, ayant quitté son monastère, se rendit en Italie, son ami d'Estissac le pria de ne point oublier les jardins du château de l'Hermenauld et de lui envoyer des plantes inconnues et les graines les plus rares du royaume de Naples, afin d'en doter ses terres du Poitou.

 

Guerres de Religion

Un de ses successeurs au siège épiscopal de Maillezais, Jehan d'Escoubleau de Sourdis, succomba au château de l'Hermenauld, le 18 octobre 1562, et fut inhumé dans la chapelle, après avoir été préalablement placé dans une bière en plomb (14).

Peu d'années après, en 1569, les protestants s'emparèrent du château, où les catholiques du bourg et des environs avaient porté leur blé, leurs meubles et les cloches de plusieurs paroisses (15).

Tout fut pillé et emmené à La Rochelle. Mais, aussitôt les troubles passés, Henri de Béthune remit les bâtiments en état pour en faire sa résidence habituelle.

La translation de l'évêché de Maillezais à La Rochelle ne changea rien à cet état de choses. Les prélats continuèrent à venir passer la belle saison sur les bords de la Longève; mais ils n'y trouvèrent plus les chênes magnifiques du parc, malheureusement abattus en 1568 par les bandes calvinistes.

Rebâti à peu près en entier dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château de l'Hermenauld fut en majeure partie démoli sous le Consulat.

 La grande tour du moyen âge et l'annexe construite par Mgr de Crussol pour y loger sa sœur ont seules survécu à cette destruction.

 

Guerres de Vendée

Après la prise de Fontenay par l'armée vendéenne (25 mai 1793), l'Hermenauld devint pour elle un poste important où s'établit une garnison d'environ cinq cents fantassins et d'une centaine de cavaliers.

L'adjudant général républicain Sandoz, qui commandait à Luçon, l'en chassa le 12 juin suivant et enleva le matériel qu'elle avait amoncelé au château, dont une aile fut endommagée par l'artillerie pendant le combat.

Voici en quels termes, sensiblement exagérés, Sandoz raconte ce fait d'armes :

12 juin. Je suis parti hier avec 40 hommes de cavalerie et 700 hommes d'infanterie pour protéger les communes de Pouillé, Nalliers, etc., désolées par les brigands qui s'en étaient emparés la veille et les forcer d'évacuer.

Je suis arrivé à Pouillé où l'on m'a appris que l'ennemi s'était retiré la nuit à son quartier général de l'Hermenault et qu'il devait revenir pour faire charger les subsistances et faire conduire le bétail de plusieurs communes.

J'ai pris des renseignements sur la position du château de l'Hermenault, les forces de la garnison, les moyens de résistance que l'on pourrait nous opposer. J'ai résolu d'éviter à l'ennemi de revenir à Pouillé. J'ai décidé l'attaque et en ai arrêté sur-le-champ les dispositions.

Ma petite armée divisée en trois colonnes s'est mise en marche. L'aile droite s'est hâtée de s'emparer d'une éminence et d'y placer l'artillerie pour foudroyer le château. L'aile gauche a tourné le village, afin de couper à l'ennemi toute retraite, et je me suis présenté à la tête de la colonne du centre pour forcer le passage et m'emparer du village.

L'ennemi nous a opposé environ 4,000 hommes d'infanterie et 3oo hommes de cavalerie. Je l'ai accueilli avec l'aile gauche et, après une assez vive fusillade, je l'ai forcé de se retirer dans le château. L'artillerie de la colonne de droite a commencé, et elle a été parfaitement servie. Les artilleurs de la Charente ont dirigé le feu le plus vif avec beaucoup d'intelligence. Trois fois l'ennemi s'est mis en bataille dans les cours; trois fois il a été rompu par une canonnade très serrée qui a abattu une aile de cette bastille nobiliaire. Il a profité d'une issue et s'est jeté, malgré nos poursuites, dans les bois. Il a perdu environ 12 hommes. Il a eu un grand nombre de blessés et plusieurs prisonniers.

Le château de l'Hermenault était un quartier général. Nous avons pris 60 mules ou mulets, 22 chevaux, 40 à 50 bêtes à cornes, des grains, un nombre considérable d'effets. Je n'ai pu enlever 18 barriques de vin de Bordeaux, 24 de blanc et 4 d'eau-de-vie, toutes prises à l'ennemi à Fontenay. Je n'avais pas de charrettes. Je les ai fait défoncer pour que l'ennemi n'en profitât pas... (16). »

Trois jours après, les Vendéens rentrèrent en maîtres à l'Hermenauld, mais ils furent bientôt contraints de regagner le Bocage.

Vendu nationalement à M. Garaichey, de La Rochelle, le château de l'Hermenauld fut acheté plus tard par M. Godard des Breuzes, ancien officier du génie, et passa par héritage à la famille Godet de La Riboullerie.

De son luxueux mobilier, nous avons eu la bonne fortune de retrouver quelques traces qui méritent d'être signalées. Un secrétaire Louis XV, de très jolie facture, appartient aujourd'hui à M. A. de Rothschild; une tapisserie d'Aubusson, représentant des scènes de l'Odyssée, a été vendue à un antiquaire de Paris.

Mais, en revanche, les propriétaires actuels du château conservent précieusement deux fort belles consoles dorées fin Louis XV, ainsi qu'un certain nombre de fauteuils et de chaises en bois doré, à fonds d'Aubusson, qui faisaient naguère partie de l'ameublement de Mme de Romval, sœur de Mgr de Mercy, le dernier évêque de La Rochelle et Luçon.

D'autres chaises de même style et de semblable origine sont conservées par M. Hanaël Jousseaume, qui possède également une portion des boiseries sculptées de la bibliothèque du château. Deux magnifiques chenets Louis XV en cuivre sont devenus la propriété de M. Gallot, de Boisse, près Fontenay-le-Comte. Enfin l'horloge de l'ancienne habitation d'été des évêques de La Rochelle et de Maillezais timbre aujourd'hui les heures laborieuses du savant et aimable châtelain de Terre-Neuve.

Des anciennes constructions, nous l'avons dit, il subsiste peu de chose, dans le château actuel de l'Hermenauld tellement les révolutions y ont laissé des traces de leur néfaste passage. Mais ce que les démolisseurs n'ont pas su enlever à cette historique demeure, c'est la vue exceptionnellement riante que l'œil découvre du haut de l'esplanade, le long de laquelle courait jadis au nord une jolie balustrade Louis XVI.

 

Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon..

 

 

 

 

Du XIe siècle à la restauration du XXIe, 1000 ans d’Histoire - 1225 Geoffroy la Grand Dent incendie l’église de Foussay. <==.... ....==> Légendes Poitevine ; Geoffroy à la Grande Dent, son frère Fromont Maillezais - Mélusine et Raimondin de Forez, sire de Lusignan

 

 Le prieuré de Mouzeuil saint Martin (Time Travel) <==.... ....==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )

 

 

 

 


 Le château possède un souterrain-refuge, utilisé par les Vendéens le 12 juin 1973, ainsi que l'indique le général républicain Sandoz : l'ennemi « a profité d'une issue et s'est jeté, malgré nos poursuites dans les bois » 

Mgr Jacques Raoul de la GUIBOURGÈRE, premier évêque de La Rochelle

(1648-1661.) La Gallia Chrisliana nous fait connaître le mérite du PREMIER EVÊQUE DE LA ROCHELLE : " Jacques Raoul, " seigneur de la....
Jacques Raoul finit ses jours à l'Hermenault, en mai 1661.

 

GEOFFROY LA GRAND'DENT ET LES RELIGIEUX DE L'ABSIE.

En 1232, Geoffroy II de Lusignan, vicomte de Châtellerault, seigneur de Vouvent et de Mervent, dont la légende a fait Geoffroy la Grand'Dent , se disposait à aller à Rome pour régler certains litiges pendants entre l'église de Maillezais et lui.


 

(1) B. Fillon. Poitou et Vendée, art. L'Hermenauld, p. l,

(2) Le cadastre vient à l'appui de ces témoignages par les noms de lieux-dits suivants : Le Chaillon, la Galerie, les Quatre-Chiron, la Garne, les Terpeaux.

(3) En 1855, une autre découverte fut faite à l'Hermenauld. Il s'agissait, cette fois, de 2 à 300 pièces de monnaie des XVe et XVIe siècles, parmi lesquelles un rare écu d'or d'Henri II, au type de la croisette.

(4) Dom Fonteneau, t. XXV, p. 185.

 (5) Anselme de Sainte Marie (Le Père), Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne..., 3 e éd. Paris, 1726-1733, 9 vol. — Généalogie de la maison de Mello, t. 6.

 (6) Baudiau (Abbé Jacques-François), Le Morvand ou Essai géographique, topographique et historique sur cette contrée. Nevers, 1854. Nouv. éd. Paris, 1965.

 (7) Le nom de famille de ce prélat a été inconnu aux auteurs de la Gallia Christiana et aux historiens, de Maillezais, M. Arnault et M. l'abbé Lacurie. Ils ont en outre inscrit à tort, dans leurs catalogues des évêques de Maillezais, trois personnages imaginaires : Guillaume Sambut, Robert et Geoffroi de Pons. V. BIBLIOTHÈQUE DE L'ECOLE DES CHARTES, 1er SÉRIE, VOL. 2, P. 157.

(8) De ejus palefridis conlulit meliorem.
(9) Mulam suam, quam equitabat, contulit.

 (10) V. Revue des Provinces de l'Ouest, 4. année.
(11) Pour le texte latin, V Bibl. Imp., MM. de Dupuy, vol. 499, 101.58.

(12) En 1369, d'après le Calendrier Grégorien, puisque la Saint-Vincent est célébrée le 29 janvier.

(13) Le Prince Noir, fils l'Edouard III, roi d'Angleterre.

 (14) Jacques-Raoul de La Guibourgère, premier évêque de La Rochelle et prélat de grand mérite, y décéda également, le 15 mai 1661 ; mais il fut inhumé dans l'église des Capucins de Fontenay.

(15) Le 18 mars 1563, le seigneur de Sainte-Gemme et M. du Landreau avaient déjà tenté, mais vainement, de s'emparer de ce château. (Chroniques Fontenaisiennes, p. 77.)

(16) Monit. universel, 21 juin 93.

 

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