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PHystorique- Les Portes du Temps
10 avril 2020

MARGUERITE DE THOUARS, sœur de Pernelle dame de Talmont. (1398-1406)

TRISTAN ROUAULT ET PERNELLE l’héritière des terres de la vicomté de Thouars et des châtellenies de Talmond et Tiffauges (1)

Marguerite de Thouars, troisième et plus jeune fille de Louis d'Amboise, Vicomte de Thouars, dame de la Chaize-le-Vicomte (1) et de Curzon, et, par conséquent, sœur de Pernelle, qui s'était mariée, vers 1375, en secondes noces à Guy V Turpin, seigneur de Crissé, de Vihiers et de Montoiron, prit, à la mort de sa sœur, le titre de dame de Talmond.

Elle avait déjà eu bien des procès à soutenir contre elle et ses maris, au sujet de la succession de son père, dont elle réclamait un tiers. Elle transigea d'abord, le 7 juillet 137 l, avec Amaury, mais des contestations s'élevèrent bientôt au sujet de l'assiette d'une rente de 300 livres et les deux seconds maris des deux sœurs portèrent l'affaire au Parlement ; on en trouve encore des traces le 7 septembre 1379.

Le 20 octobre 1402, une concession fut « faite par « Marguerite de Thouars, dame de Talmond, à Jean Requiem, du droit d'usage, chauffage et pâcage dans la forêt d'Orbestier, apartenant à la dite dame, et droit d'y prendre du bois pour bâtir et pour toutes autres choses nécessaires pour labourer et cultiver ses terres.

 « Cette concession faite en augmentation et accroissement de la baillette et escensement fait auparavant par lad. dame audit Requiem à dix sols de cens d'un lieu appelé Salle-le-Roy, et d'un autre apellé Busson-Bretin,  le tout inculte, pour mieux lui donner moien de défricher lesd. terres et les mettre en culture.

Cette concession portant aussi permission de faire deux fenestres dans la forêt d'Orbestier et les tenir ouvertes, avec droit de garenne à lapins : le tout proche les choses portées par  lad. baillette ; sans que la dite dame ni les siens aient droit d'y chasser. Comme aussy luy cède une place pour y faire une écluze à pescher en côte de la mer. Est dit que le dit Requiem aura lesd. terres gastées et incultes jusqu'à 4 seterées, pour les défricher et mettre en  labourage. Et à l'égard des dits sols de cens portés par la baillette lad. dame les a commués en 10 sols de franc devoir rendable en la ville de Talmond... (2). »

Marguerite faisait, le 6 février 1404 (nouveau style), une donation pour messes et services dans l'église du monastère de Saint-Michel-en-l'Herm.

Le 16 mai 1406, « pour les bons plaisirs et services que lui (avait) faits Nicolas Grossard, demeurant à Longeville, et aussi  parce que très bon lui plaisait », elle avait affranchi et ennobli son hôtel et herbergement de la Longeville, que Nicolas et ses successeurs devaient tenir noblement sous « sa prétention et seigneurie de Talmond à un denier de franc-devoir (3). » Nous ne retrouvons plus ses traces après cette date.

II est intéressant de noter que, à cette époque, les habitants de la paroisse de Saint-Hilaire-de-Talmond étaient en procès au Parlement avec Guillaume Baudouin, leur curé, et Philippe Messager, chapelain de la dite église.

Le procureur du duc de Berry et Poitou s'était joint aux demandeurs, qui accusaient les deux prêtres d'attenter à leurs droits d'hommes libres et de les traiter comme s'ils étaient soumis à leur dépendance par un lien de servitude. Ils jouissaient, disaient-ils, de la faculté de droit commun de disposer de leurs biens, suivant la coutume, et de tester sans que le curé put les empêcher ou réclamer quoi que ce fut de leurs héritages, sauf pour les cas de legs en sa faveur ou au profit de son chapelain. Il leur était loisible de contracter mariage dans la paroisse ou au dehors, où bon leur semblait, sans l'approbation du curé. En qualité de sujets fidèles et obéissants du comte de Poitou, ils devaient être protégés contre toutes vexations et exactions, qu'elles vinssent d'ecclésiastiques ou de séculiers. Or, Guillaume Baudouin avait poursuivi les dits paroissiens, à maintes reprises, devant l'officialité de Luçon, à Avignon, à Angers et ailleurs, leur réclamant toute sorte de droits contraires à leurs libertés et imposant pour les sacrements des taxes qu'il les contraignait à payer, en usant de violence. Il les avait réduits à l’ 'alternative, ou de se résoudre à la ruine, ou d’abandonner le pays. Le curé démontra qu'il n'avait agi que conformément à son droit, et que les, taxes en question étaient absolument légitimes. Ses explications reproduites dans l'arrêt sont très curieuses mais beaucoup trop développées pour trouver place ici. La cour lui donna gain de cause en le renvoyant absous des fins de la plainte et en condamnant ses paroissiens aux dépens du procès (4). (6 mars 1404 )

Isabeau de Thouars, sœur de Pernelle, deuxième fille de Louis, avait convolé en secondes noces avec Ingelger d'Amboise, dont elle eut, entr'autres enfants, Pierre d'Amboise qui devint vicomte de Thouars et seigneur de Talmond à la mort de Marguerite. (5)

 

 

Arrestation lors d’une partie de Chasse de Louis d'Amboise, Vicomte de Thouars, prince de Talmont pour lèse-majesté <==

 Tristan Rouault et Péronnelle de Thouars , l’héritière des terres de la vicomté de Thouars, de Talmont et de Tiffauges<==.... ....==>Pierre II, vicomte de Thouars, seigneur d'Amboise, de Bléré et de Montrichard et comte de Benon.

 

 


 

(1) Elle était en procès ainsi que son second mari contre Perceval de Cologne, le 4 juillet 1388, et après la mort du seigneur de Crissé, contre Lancelot Turpin, fils de celui-ci et de sa première femme, Marie de Rochefort, qui lui réclamait le château de la Chaize-le- Vicomte et 3oo livres de rente à asseoir au plus près du dit lieu. (Ajournement du 11 août 1401). Son premier mari fut Thomas, sire de Chemillé et de Mortagne-sur-Sèvre.

(2) Recueil des titres de Talmond à M. le duc de La Trémoille, pp. 256 et suivantes. — En 1402, un certain Guillaume Viau du Brandois, ayant surpris sa femme en flagrant délit d'adultère avec frère Vincent Piniot, religieux de Talmond, avait tué celui-ci à coups de bâton. Il fut arrêté et mis en prison à Talmond où il était encore en mai 1405, quand il fut gracié par le roi. (Trésor des Chartes, de M. Paul Guérin, t. VII, pp. 70 et suivantes.)

(3) D'après un Vidimus trouvé aux Archives de la Vendée.

(4) Trésor des Chartes, de M. Paul Guérin, t. xxvi, p. 67.

TRISTAN ROUAULT ET PERNELLE l’héritière des terres de la vicomté de Thouars et des châtellenies de Talmond et Tiffauges (2)

(5)  Pernelle n'eut pas d'enfant de son second mariage et Thouars, lors de son décès, passa, au dire de M. Imbert, dans les mains du neveu de Pernelle, Pierre d'Amboise, fils aîné d'Ingelger 1 d'Amboise et d'Isabeau de Thouars.

Archives historiques du Poitou, t. XXI, p. 366.

. M. Imbert, à la page 151 de son Histoire de Thouars, tout en disant que Pierre succédait à sa tante « du vivant de sa mère, » par « une singulière application du principe qui règlait l'ordre dans la succession de Thouars, » s'est abstenu de prouver 1° que Pierre d'Amboise ait été le successeur immédiat de Pernelle; 2° que le décès de sa mère Isabeau, veuve dès 1373 d'Ingelger d'Amboise et remariée à Guillaume d'Harcourt, ait été postérieur au 30 octobre 1397.

Les droits de Pierre lui venaient de sa mère; et, si celle-ci eût vécu lors du décès de sa sœur, c'est elle et son troisième époux, Guillaume d'Harcourt, qui eussent possédé Thouars. La Roque, dans son Histoire d'Harcourt, t. II, p. 1634, affirme que cette possession eut effectivement lieu. Mais Isabeau survécut-elle à sa soeur? Cela est bien douteux; car Guillaume, qui mourut en 1400, eut le temps, entre son second veuvage et son décès, d'épouser une troisième femme, Pernelle de Villiers-le-Sec, veuve depuis le 13 septembre 1381 du maréchal de Montmorency et dont le douaire avait été liquidé en avril 1392 (Du Chesne, Hist. de Montmorency, Preuves, p. 155).

Si Isabeau n'existait plus, sa troisième sœur Marguerite, épouse de Guy Turpin de Crissé, vécut au moins jusqu'en 1404 (Trésor des chartes du Poitou, t. V, p. 104). Ne fut-elle pas admise à se prévaloir des règles spéciales à la transmission du fief de Thouars et à en obtenir jouissance viagère? L'acte du 6 février 1403, qui figure parmi les copies de dom Fonteneau (t. XXVI, p. 333), ne la qualifie que « dame de Talmont et de la Chèze-le-Vicomte. » A défaut de sa mère et de sa tante, Pierre d'Amboise était d'une façon absolument régulière l'héritier de ce fief important.

 

 

 

 

 

 

 

 

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