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PHystorique- Les Portes du Temps
18 avril 2020

Sur les pas de Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre

Après la mort d'un être chéri ou vénéré, on a coutume aujourd'hui de le faire revivre en image par la photographie ou la peinture. C'est encore un témoignage d'affection que l'on donne à son souvenir. Nous ferons la même chose ici, en retraçant aussi fidèlement que possible le portrait physique de Montfort, d'après ce qu'en ont dit ses plus anciens historiens, MM. Blain, Grandet et Clorivière.

Le saint missionnaire était d'une taille au-dessus de la moyenne et d'une constitution forte et robuste, mais .affaiblie par ses travaux, ses marches, ses austérités et ses fatigues de toutes sortes. Il avait les cheveux châtains et les portait courts, retombant à plat sur le front, le visage un peu allongé, le front large et élevé, le nez aquilin, mais sans être aussi cavé qu'on le représente d'ordinaire, le menton long, les joues vermeilles, les yeux grands et vifs, et néanmoins empreints d'une douceur profonde à laquelle ajoutait encore sa modestie habituelle.

 Tel fut, dans son extérieur, le B. Louis-Marie Grignon de Montfort (1).

Nous n'ajouterons pas le portrait de son intérieur, le tableau de ses vertus : il ressort suffisamment de sa vie tout entière. Toutes ses actions n'ont-elles pas été l'expression, la fleur, le parfum, le fruit des plus admirables vertus?

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre (6)

Un pieux auteur a dit que la mort d'un saint est comme la secousse qui brise un vase rempli de parfum. A peine le vase est-il brisé que le parfum s'en exhale et répand de toutes parts sa suavité. C'est ce qui arriva aussitôt après la mort de Montfort.

Le bruit de cette mort ne fut pas plus tôt répandu, que chacun, à l'envi, proclama sa sainteté. On ne tarissait pas de louanges sur ses éminentes vertus. On accourut de toutes parts pour lui rendre hommage, mais avec l'intention de se recommander plutôt à ses suffrages et à sa protection que de prier pour lui.

 

Le bourg de Saint-Laurent, dit Clorivière, fut bientôt rempli de toutes sortes de personnes, qui venaient même de fort loin lui rendre leurs devoirs. Tous, les curés et ecclésiastiques des environs vinrent à ses funérailles, qui se firent le lendemain de sa mort, au soir. »

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre (3)

Son corps demeura exposé jusqu'à ce moment dans la nef de, l'église, et chacun vint, par dévotion, y faire toucher des chapelets, des images, des crucifix, des mouchoirs.

Afin d'empêcher qu'on ne coupât ses cheveux et ses habits, les Pénitents qu'il avait établis durant la mission durent faire la garde autour de son cercueil. Et quand vint le moment de la séparation, et que le corps fut déposé dans la terre, la douleur de tous, contenue jusque-là, fit explosion par des larmes, des gémissements, des cris lamentables. C'était une famille qui pleurait un père, et qui croyait avoir tout perdu en le perdant.

Mgr de Champflour ne fut pas l'un des moins sensibles à cette douloureuse nouvelle. Lorsqu'on lui annonça la mort du saint missionnaire, il ne put retenir ses larmes, et dit à ceux qui l'entouraient qu'il venait de perdre le meilleur prêtre de son diocèse.

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre (5)

La mémoire de Montfort fut célébrée dans deux oraisons funèbres, dont l'une fut prononcée dans l'église même de Saint-Laurent-sur-Sèvre, et l'autre, à la Rochelle, chez les Pères de la Compagnie de Jésus.

Ceux-ci lui témoignèrent ainsi, leur vénération et leur affection, en retour de la confiance et de l'attachement dont il les avait lui-même constamment honorés.

Comme on l'aura remarqué, l'humble missionnaire avait demandé dans son testament qu'on enterrât son corps dans le cimetière et que son cœur fût placé sous le marchepied de l'autel de la sainte Vierge.

Mais, après sa mort, on outrepassa son désir, et l'on déposa son corps entier dans la chapelle de la sainte Vierge, sa bonne Mère du ciel, qu'il avait tant aimée, honorée et chantée sur la terre.

Dès ce moment, le tombeau du Bienheureux devint le but de pèlerinages ininterrompus.

L'année suivante, 12 novembre 1717, on exhuma le saint corps pour lui donner une sépulture plus honorable.

C'est alors que son tombeau fut transféré dans le lieu où il se voit encore, et qu'on l'orna d'une belle épitaphe latine attribuée à M. Blain.

Voici la traduction de cette épitaphe :

Passant, que vois-tu?

Un flambeau éteint !

Un homme consumé par le feu de la charité

Qui se fit tout à tous,

Louis-Marie Grignon de Monfort.

Si tu demandes quelle fut sa vie, aucune ne fut plus pure;

Sa pénitence, aucune ne fut plus austère ;

Son zèle, aucun ne fut plus ardent;

Sa dévotion envers Marie,

Personne ne ressembla mieux à saint Bernard.

'Prêtre de Jésus-Christ, il retraça dans sa vie l'image de Jésus-Christ.

Partout il prêcha par sa parole ;

Infatigable, il ne se reposa que dans la tombe.

Il fut le père des pauvres,

Le protecteur des orphelins,

Le réconciliateur des pécheurs.

Sa mort glorieuse fut semblable à sa vie :

Il est mort comme il avait vécu;

Mûr pour Dieu, il s'envola au ciel.

Sa mort arriva le 28e jour du mois d'avril,

L'an de Notre-Seigneur 1716;

De son âge la 43e.

 

M. Barrin, grand vicaire de l'évêque de Nantes, qui fut toujours l'ami et le protecteur de Montfort, envoya une plaque de marbre avec une inscription destinée à être placée près de son tombeau.

Elle porte ces mots :

« Ici repose le corps de messire Louis-Marie Grignon de Montfort, excellent missionnaire, dont la vie a été très innocente, dont la pénitence a été admirable, dont les discours, remplis de la grâce du Saint-Esprit, ont converti un nombre infini d'hérétiques et de pécheurs, dont le zèle pour l'honneur de la très sainte Vierge et l'établissement du saint Rosaire a persévéré jusqu'au dernier jour de sa vie.

Il est mort en faisant une mission dans cette paroisse, le 28 avril 1716.

« Pour gage de sa tendresse,

« M.-L. BARRIN,

Chantre, chanoine dignitaire et grand vicaire de l'église cathédrale de Nantes.

Ces marques d'honneur ne firent qu'accroître l'affluence des pèlerins au tombeau du serviteur de Dieu. On ne se contentait pas de prier auprès, de le baiser avec respect ; mais on s'efforçait d'en détacher quelques fragments, ne fût-ce qu'un peu de poussière, que l'on emportait comme un pieux souvenir ou comme un remède et quelque maladie dont on demandait la guérison par l'intercession du bienheureux missionnaire. Et plus d'une fois, assure-t-on, cette poussière a opéré des miracles.

A propos de miracles, nous aurions ici beaucoup à dire, si nous voulions raconter les grâces innombrables, et corporelles et spirituelles, obtenues au tombeau de Montfort. Mais ce n'est pas seulement quelques pages, c'est tout un volume qu'il faudrait pour contenir ces récits émouvants et glorieux. Et ce volume, il serait interminable ; car la dévotion des peuples envers le Père Montfort va toujours croissant; et le Père Montfort est toujours secourable à ceux qui l'invoquent avec foi et persévérance. Chaque année, on enregistre de nouveaux miracles attribués à sa puissante médiation. Et, si l'on osait lui contester ce titre de thaumaturge, des centaines de témoins se lèveraient de tout l'Ouest, de l'Aunis, du Poitou, de la Bretagne, pour protester et affirmer hautement les grâces miraculeuses dont ils lui sont redevables.

Au surplus, l'Église a parlé et a jugé cette cause. La sainteté du serviteur de Dieu, ainsi attestée par la dévotion privée et spontanée des populations, ne devait pas rester dans l'oubli. De toutes parts on demandait à l'Église d'ériger en autel son glorieux tombeau. C'est pourquoi la cause de béatification du Père Montfort fut introduite.

Cette introduction, qui lui conférait le titre de Vénérable, fut signée le 7 septembre 1838. Rome, qui procède toujours avec une sage lenteur, ne termina le procès relatif aux écrits du Vénérable que le 7 mai 1853 ; celui des vertus, le 29 septembre 1869 ; celui des miracles, le 21 février 1886. La fin de la procédure fut signée le 21 novembre de la même année.

Enfin, sur les pressantes instances de Mgr Catteau, évêque de Luçon, le 22 janvier 1888, le souverain Pontife- Léon XIII le proclama solennellement Bienheureux.

Nous ne referons pas, dans ces pages, l'histoire des fêtes auxquelles donna lieu cette proclamation si ardemment souhaitée et attendue. Cette histoire, elle est inoubliable. Dans les contrées jadis évangélisées par Montfort, les âmes chrétiennes vibrent encore sous le coup, des douces et puissantes émotions que ces fêtes leur ont causées ; les échos des cités et des bourgades, des bois et des montagnes redisent encore les refrains des cantiques enthousiastes que leur jetaient des milliers et des milliers de voix, ne se lassant jamais de répéter ; Priez pour nous, Bienheureux Montfort !

Malgré cela, comme ces belles démonstrations furent le couronnement sur la terre de la vie admirable du serviteur de Dieu, il est de notre devoir d'en consigner en ces pages le souvenir précis.

A Rome, la cérémonie de la béatification fut célébrée dans l'aula massima, ou grande salle de la loggia, au-dessus du vestibule de la basilique de Saint-Pierre, au milieu d'une noble assistance de plus de trois mille personnes.

Sa Grandeur Mgr Richard, archevêque de Paris, officiait au nom du Souverain Pontife.

« Jamais nous n'oublierons, écrivait Mgr l'évêque de Luçon dans sa lettre pastorale du 8 mai 1888, l'impression mystérieuse qui s'empara de tout notre être, quand, après la lecture du bref de béatification, le voile qui couvrait l'apothéose du Père Montfort tomba subitement et que le Bienheureux nous apparut tout inondé de lumière, montant dans la gloire, entouré des anges qui portaient la croix, le rosaire et le livre admirable des règles qu'il a laissées à ses enfants. Tandis que l'Église de la terre, pour la première fois, offrait, avec l'encens, le parfum de ses hommages aux ossements précieux que nous avions, peu de mois auparavant, tirés de l'obscurité du tombeau, il nous semblait voir l'Église du ciel saluer avec amour l'immortel triomphateur. »

Le souverain Pontife comblait de faveurs les pèlerins de la Vendée, qui ne savaient comment lui témoigner leur vénération et leur gratitude.

On se souvient du splendide rosaire d'or offert alors à Sa Sainteté, à l'occasion de son jubilé sacerdotal, par le diocèse de Luçon. C'était bien, comme l'a dit excellemment Mgr Catteau en le présentant, l'offrande qui convenait aux enfants de l'apôtre du Rosaire, du Bienheureux Montfort.

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre (11)

Dans la semaine qui suivit la cérémonie solennelle de la béatification, un triduum fut célébré à Rome, dans notre église nationale de Saint-Louis-des-Français. Après l'hommage de l'Église universelle, c'était l'hommage de la France chrétienne que devait suivre celui de la Vendée.

Nous aimons à mentionner, parmi les orateurs qui se firent entendre pendant ce triduum, un enfant de Saint-Laurent-sur-Sèvre, devenu enfant du Bienheureux Montfort, le R. P. Célestin Deval, dont l'éloquence chaleureuse et entraînante rappela, en cet instant, celle de Montfort lui-même. Dans sa personne et par sa bouche, c'était déjà la Vendée qui louait le grand serviteur de Dieu au nom de la France entière.

Mais la Vendée, la seconde patrie de Montfort, où se leva pour lui ce jour glorieux que l'Église appelle si bien dies natalis, le jour de sa naissance à la vie bienheureuse de l'éternité, la Vendée devait parler pour son propre compte et faire à son apôtre un triomphe digne de lui et digne d'elle.

Elle parla d'abord par la voie éloquente de son évêque bien-aimé, dans ce Mandement du 8 mai 1888 qui ne fut pas, certes, la note la moins vibrante du concert de louanges dont il annonçait l'ouverture pour le 1er juin suivant.

Elle parla par la voix joyeuse de toutes ses cloches qui, le soir du 3 juin, s'ébranlèrent ensemble et chantèrent sur tous les tons, du bocage au marais, du marais à la plaine : Gloire ! gloire au Bienheureux Montfort !

Elle parla par ces solennités indescriptibles dont le bourg de Saint-Laurent fut le théâtre durant trois jours, où figurèrent quinze prélats et trois abbés mitrés, l'élite du clergé séculier et régulier de tous les diocèses de l'Ouest, des sénateurs et des députés, et plus de quatre-vingt mille pèlerins.

Elle parla par la voix de cette foule immense chantant par tous les chemins : Priez pour nous, Bienheureux Montfort !

Elle parla enfin par la voix des orateurs qui vinrent tour à tour, dans des discours variés de fond et de forme, proclamer la gloire du saint missionnaire : Mgr Ardin, évêque de la Rochelle; Mgr Richard, archevêque de Paris ; le R. P. Jules Trotin, supérieur général de la congrégation des Enfants de Marie Immaculée ; M. l'abbé Simon, vicaire général de Luçon ; le R. P. Nauleau, de la Compagnie de Jésus; le R. P. Matthieu- Joseph Rousset, des Frères Prêcheurs; et l'illustre et regretté Mgr Freppel, évêque d'Angers.

Là ne se borna pas l'hommage de la Vendée. Pendant que, de toutes parts, son exemple excitait une émulation pieusement jalousé, à l'église Saint-Sulpice, à Paris, à Poitiers, à Nantes, à la Rochelle, à Montfort, diocèse de Rennes, où l'on organisait aussi des triduum, elle se levait en masse avec son sacré cœur sur la poitrine et son rosaire à la main pour aller de nouveau chanter la gloire de Montfort dans les lieux de son territoire sanctifiés et illustrés à jamais par son passage et ses prédications.

 Elle recommençait à Saint- Laurent ses pèlerinages régionaux qui n'ont pas cessé depuis; elle se portait en masse à la grotte de Mervent, à la chapelle de Notre-Dame de la Victoire, à la Garnache, à la cathédrale de Luçon, pour le triduum solennel qui clôtura les fêtes de la béatification, au jour anniversaire de la cérémonie de Saint-Pierre de Rome.

En maints endroits, la statue du nouveau Bienheureux était érigée dans les églises, à la grande joie de la population chrétienne. En un mot, ce fut un magnifique mouvement de foi, de prière et de louanges dont on gardera bien longtemps le salutaire et fortifiant souvenir.

 

La Vendée, — personne ne le contestera, — et 1’Ouest avec elle ont noblement rempli leur devoir dans ces mémorables circonstances. Est-ce à dire que cette vaillante et fidèle contrée, qui doit tant au Bienheureux Montfort, a suffisamment payé sa dette de reconnaissance envers lui ? Nous ne le pensons pas.

Le vieux bourg de Saint-Laurent-sur-Sèvre, la ville sainte de la Vendée, ainsi que l'a baptisé Mgr Freppel, était bien beau à voir, sans doute, dans sa radieuse parure de fête, avec ses maisons rajeunies et pavoisées d’oriflammes multicolores, avec ses rues enguirlandées de rosaires de fleurs et de verdure, pendant les solennités que nous venons de rappeler. Mais tout cela a disparu avec le soleil de la fête... On devine ce que nous voulons dire.

Oui, il faut à Saint-Laurent, au-dessus du tombeau du Bienheureux, autre chose que ces trophées éphémères; il faut un monument durable, comme ceux que la foi de nos aïeux du moyen âge élevait à la gloire de Notre-Dame et des saints protecteurs de notre pays. Il faut enfermer le tombeau de Montfort dans un splendide reliquaire de pierre qui unisse la grâce et la richesse à la grandeur et à la majesté ; dans une basilique, en un mot, dont tous les ornements, les sculptures, les peintures, etc, raconteront aux yeux la merveilleuse histoire du saint missionnaire et chanteront bien haut, dans tous les siècles à venir, la fidélité reconnaissante des enfants dont il a évangélisé les pères.

Hâtons-nous de dire que le vœu que nous venons d'exprimer a été compris, et bien compris ; qu'il a déjà reçu un bon commencement d'exécution.

Le pèlerin qui n'a pas revu Saint-Laurent depuis les solennités du triduum ne sera pas peu surpris, en effet, s'il y revient, d'y voir, à côté de la monumentale chapelle de la Sagesse et de sa flèche aérienne, la masse imposante d'une belle construction romane qui plonge ses contreforts de granit jusque dans le fond de la vallée où coule la Sèvre.

C'est la nouvelle église élevée sur le tombeau de Montfort

En y entrant, il retrouvera, dans la partie gauche du transept, la relique, le saint tombeau, à sa même place toujours, et toujours le même. Peut-être regrettera-t-il de ne pas retrouver enchâssée également, dans ce reliquaire aux vastes proportions, la vieille et si pieuse chapelle. de la sainte Vierge, tout entière, avec son autel antique, sa Madone et sa rustique balustrade au bois noirci et brûlé par les bouts de cierges allumés par des générations de pèlerins qui ont prié là, en faisant un voyage au bon Père Montfort; mais il se réjouira néanmoins en contemplant la magnificence du lieu saint, et il ne pourra s'empêcher de féliciter intérieurement et ceux qui en ont conçu le plan grandiose et ceux qui ont si bien commencé à l'exécuter.

Nous espérons qu'il ne se contentera pas d'admirer, mais qu'il voudra bien, avant de sortir, y laisser une généreuse offrande.

Pieux pèlerins ou pieux lecteurs, — ce sera le dernier mot de cette histoire, — veuillez écouter favorablement l'humble supplique que nous vous adressons dans ce but. Vous acquerrez ainsi un titre qui ne sera pas vain et sans récompense, celui de logeur du« bon Dieu, de la Vierge Marie, sa Mère, et de leur bienheureux serviteur, Louis-Marie Grignon de Montfort !  

 

Marie-Louise_de_Jésus_première_supérieure_[

C’est en 1703 que Louis-Marie Grignion de Montfort fonde la Congrégation des Filles de la Sagesse à l’hôpital de Poitiers, avec Marie-Louise Trichet, première Fille de la Sagesse sous le nom de Marie-Louise de Jésus.

Sur les pas de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, le tricentenaire de l’arrivée de Marie-Louise Trichet à St-Laurent-sur-Sèvre (10)

La bienheureuse Marie-Louise de Jésus, née Marie-Louise Trichet le 7 mai 1684 à Poitiers ou elle y rencontre Louis-Marie Grignion de Montfort en 1701- 1702.

Marie-Louise_de_Jésus_première_supérieure_[

Le Père de Montfort n’eut pas grand mal à la persuader d’embrasser la vie religieuse et à la prendre sous sa direction spirituelle. Elle aurait voulu entrer au couvent mais n’avait pas la dot nécessaire pour être admise chez les chanoinesses régulières de saint Augustin, si bien que le Père de Montfort lui conseilla de soigner les pauvres à l’hôpital sans même y avoir aucun statut, ce qu’elle commença à faire le 2 février 1703.

 Après la mort du Père de Montfort, Marie-Louise de Jésus se demande que faire, son guide spirituel et fondateur de la petite Congrégation qui n’est toujours qu’un petit embryon. A Poitiers, elle rencontre un brave laïc, Jacques Goudeau, gardien de la statue que l'on invoque sous le nom de « Marie Reine des Cœurs » dans la chapelle de Montbernage. Celui-ci l’encourage à venir établir le lieu de formation des futures Filles de la Sagesse auprès du tombeau même de Montfort à Saint Laurent-sur-Sèvre.

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MARIE-LOUISE de Jésus arriva à Saint-Laurent au mois de juin 1720, dans l'octave du très saint Sacrement. Mme de Bouillé l’attendait à sa descente de voiture, très empressée de lui faire les honneurs d'une maison qu’elle venait d’acheter dans le bourg pour la nouvelle communauté. Cette maison sera appelée la maison longue.

 A première vue, la Sœur éprouva une certaine déception. Sans doute, elle ne comptait pas trouver au fond d'une campagne un opulent palais, mais elle était loin de penser que ce logement fût dans un aussi pitoyable état. Quelques vieilles masures noires et délabrées, qu'avaient habitées autrefois de pauvres ménages de tisserands, voilà la demeure préparée par la Sagesse à ses Filles bien-aimées. Reproduction fidèle de l'étable de Bethléem, elle était digne d'abriter une Congrégation naissante, et Montfort, l'amant de la pauvreté, dut tressaillir d'allégresse en voyant ses enfants s'y établir.

 27 mars 1776, le maçon Texier et l'entrepreneur Habert réalisent les travaux de construction. Anne Large donne la maison, les meubles et les ornements de la chapelle à la Congrégation des Filles de la Sagesse pour servir de lieu d'instruction de jeunes filles et pour soigner les malades.

 

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Au mois de septembre 1996, le Pape Jean-Paul II entame une tournée en France. Le 19 septembre, il est à Saint-Laurent-sur-Sèvre, le 20 à Sainte-Anne d'Auray, le 21 à Saint-Martin de Tours et le 22 à Reims.

A plusieurs reprises, le pape Jean-Paul II avait évoqué l'importance que représentait ce pèlerinage à ses yeux et dans son ouvrage Mère du rédempteur, il écrivait même : "J'aime évoquer, à propos de la dévotion mariale parmi de nombreux témoins et maîtres de cette spiritualité, la figure de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort qui proposait aux chrétiens la consécration au Christ par les mains de Marie comme moyen efficace de vivre fidèlement les promesses du baptême". De la même manière, sa devise pontificale était probablement emprunté à un traité du père de Montfort. Marie-Louise Trichet - ou Marie-Louise de Jésus - est, avec Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, co-fondatrice de la Congrégation des religieuses, appelées Filles de la Sagesse.

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Pendant 43 ans qui s'étendent de la fin du XVIIe siècle au début du XVIIIe siècle, Marie-Louise de Jésus, seule, forme ses compagnes, conduit et développe les fondations qui ne cessent de se multiplier : petites écoles de charité, visites et soins des infirmes, soupe populaire pour les mendiants, gestion des grands hôpitaux maritimes de France. Quand elle meurt à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée, le 28 avril 1759, la Congrégation compte 174 religieuses réparties en 36 communautés, outre la Maison Mère. Louis-Marie de Montfort et Marie-Louise de Jésus reposent tous deux à l'église paroissiale de Saint-Laurent.

2020 marquera les trois cent ans de l'arrivée de la bienheureuse sœur Marie-Louise de Jésus à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Le Centre spirituel Sagesse se mobilise pour cet événement marquant pour les Filles de la Sagesse. Évocation aussi dans cette émission du pèlerinage montfortain qui se déroulera le 13 octobre prochain.

 

https://rcf.fr/spiritualite/vie-de-l-eglise/2020-tricentenaire-de-l-arrivee-de-la-bienheureuse-marie-louise-de-jesu

http://fillesdelasagesse.cef.fr/nos-sources/notre-histoire

Histoire populaire illustrée du bienheureux Louis-Marie Grignon de Montfort / par l'abbé Hte Boutin

Source : sœurs de la Sagesse

 

 

Louis-Marie Grignion de Montfort en dates<==

 


 

1 On a de lui plusieurs portraits exécutés à diverses époques. — Une demoiselle de Nantes réussit à le prendre, à son insu, peu de temps après son arrivée à Nantes, pendant qu'il était en action de grâces au pied de la croix, dans l'église de Saint-Clément. Mais les difficultés que le pinceau avait à vaincre ne lui permirent pas de reproduire bien exactement les proportions de sa haute et virile stature.

 — Un autre a été découvert à la Chèze, en 1863, qui le représente avec sa grande taille, dans le costume du missionnaire apostolique, ne portant plus le rabat français et prêchant en surplis  à larges manches. Ce tableau, dont nous avons parlé, servait de devant d'autel dans la chapelle de Notre-Dame de Pitié ou de la Croix. — Il y a aussi le tableau de Rennes, qui passe pour l'un des plus ressemblants.

Enfin, parmi les modernes, nous mentionnerons, comme l'un des meilleurs, le tableau de M. Claudius Lavergne, qui représente Montfort donnant l'habit de la religion à la sœur Marie-Louise de Jésus.

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