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PHystorique- Les Portes du Temps
11 avril 2021

Montreuil Bellay au bord du Thouet, dernière ville close de Maine-et-Loire. Siège mémorable en 1151 de Geoffroy Plantagenet

Montreuil Bellay au bord du Thouet, dernière ville close de Maine-et-Loire

Vous connaissez la jolie rivière du Thouet, qui prend sa source à Secondigny, dans les deux Sèvres, et se jette dans la Loire, à Saumur, après avoir arrosé de ses nombreux méandres une région fertile.

Or, l’un des points les plus charmants est sans conteste le site au milieu duquel est assis Montreuil-Bellay.

Soudain, comme par enchantement, la rivière s’élargit en un vaste bassin, divisé en quatre bras par une série d’ilots, qui forment autant de bosquets pleins de fraicheur. Ici, l’ile aux Moines, qui rappelle le souvenir des Bénédictins ; là, après la  Tour du Boëlle, vous apercevez le vieux pont  gothiques du moyen âge, dont les piles se dressaient pentelantes au-dessus des eaux et effondrés à la fin du XVIème siècle (arches en arc d’ogive)

 

Si Montreuil Bellay ne fut pas la station Robrica indiquée sur la carte de Peutinger, comme certains le prétendent, il fut certainement un point de passage du Thouet à l’époque gallo-romaine. Le carrefour des voies antiques est supplanté par les axes médiévaux Poitou-Anjou passant par la petite cité de Montreuil Bellay qui se développe alors considérablement.

Mais, à cette époque, le centre d’habitat n’était pas à Montreuil, il se trouvait à l’église Saint Hilaire le Doyen, qui a été détruit pendant les guerres du protestantisme en 1569.

Néanmoins, la position militaire ne peut pas être située autre part qu’à l’emplacement même du château actuel de Montreuil, répondant bien aux conditions alors choisies.

Toutefois, il n’y reste aucun vestige romain qui puisse le certifier. L’installation, l’extension et les modifications du château et de la ville pendant le Moyen-Age ont effacé toutes traces antérieures.

Le château de Montreuil-Bellay, bâti par Foulques Nerra, a été le berceau d'une famille illustre, non moins recommandable par l'ancienneté de son origine que par les grands hommes qu'elle a produits et les services importants qu'ils ont rendus à l'état.

Dès le temps de Geldouin le Danois, seigneur de Saumur, Berlay 1er, le plus ancien de cette maison dont on ait connaissance, était aussi seigneur de Montreuil.

Il épousa Adelaïs, soeur de Geldouin, et de cette union est sortie une nombreuse postérité, qui compte vingt-quatre ou vingt-cinq générations.

Rien ne prouve mieux la puissance et la richesse de cette maison, que la grande quantité de fondations pieuses qu'elle fit dans l'onzième siècle et les suivants.

Ce fut Berlay II qui donna à l'abbaye de Fontevrault (1) la grande forêt qui porte le nom de ce monastère.

Il donna aussi, de concert avec Græcia, son épouse, fille du comte de Poitou, des biens considérables à l'abbaye de Saint-Florent près Saumur (2).

 

Peu de temps après il fonda l'abbaye d'Asnières, ensuite celle de Brignon, les prieurés de Fosse, du Breil-Bellay, de la Madelaine et celui de Montreuil-Bellay.

C'est probablement ce dernier prieuré qui a fait nommer la ville de Montreuil monasteriolum, petit monastère, parce qu'il n'y avait dans l'origine que deux moines.

Giraut-Berlay II en mit douze qu'il fit venir de l'abbaye de St-Aubin d'Angers, ordre de St-Benoît, et leur fit bâtir la jolie église que l'on voit encore aujourd'hui et qui est même très-bien conservée.

Montreuil ne consistait alors que dans le Château, le Couvent et le Boële, c'est-à-dire, quelques maisons autour du château, auquel on ne pouvait monter que par des chemins étroits, escarpés et difficiles.

Sa position et une grosse tour très - élevée le faisaient considérer comme l'une des plus fortes places de la province.

Nous avons vu, par l’exemple même de Saint Savin, adossé à un château-fort, et dont l’église était flanquée d’une tour carrée religieuse et l’architecture militaire du moyen-âge, avaient plus d’un point de contact et se trouvaient quelques fois réunies dans le même monument.

Mais le plus souvent les forteresses, attenantes aux villes dont elles occupaient le point culminant, ou isolées dans la campagne au milieu de défense naturelles, telles que les montagnes, la base d’un rocher ou les rives d’un fleuve étaient consacrées exclusivement aux besoins militaires de l’époque.

Les forteresses du moyen âge, en France et dans toute l’Europe, ont emprunté leurs modèles aux Romains, dont les traditions s’étaient perpétuées d’âge en âge sans jamais disparaitre entièrement.

Nos antiques châteaux forts descendent en ligne directe du castellum romain.

De même, l'arbalète, qui se répand alors, est une arme fort précise les baies des châteaux doivent être rétrécies et elles deviennent des archères. Entre parenthèses, nous serions moins sûrs qu'il fut toujours aisé d'employer les arbalètes à l'intérieur des tours et des chambres de tir, à cause de l'envergure horizontale de l'arme. Dernier exemple, les perfectionnements apportés aux travaux de sape et de mine font que la motte doive être couverte de dalles de pierre (motte chapée) ou même supprimée, la construction étant directement fondée sur le roc.

Le nouveau château est bâti en maçonnerie, en suivant une technique analogue à celle utilisée par les Gallo-Romains : deux parements parallèles sont dressés côte à côte et l'intervalle est rempli par un blocage de pierres et de ciment.

Parfois des poutres noyées dans le blocage, renforcent la solidité du tout : on perpétue ainsi une tradition gallo-romaine et on préfigure notre ciment armé. Par contre, les arases de briques, que l'on trouve encore au donjon de Colchester (Angleterre) disparaissent bientôt.

Le type de château ne reste pas le même pendant deux siècles et, en théorie, on peut distinguer deux phases. En théorie, car E. Pépin et Y. Bruant à propos de Gisors, ou P. Héliot à propos de Carcassonne, ont montré les difficultés de datation des édifices, d'autant plus qu'ils ont subi de nombreux remaniements au cours des siècles.

  Théoriquement donc, ces phases sont les suivantes :

1°) Le premier château de pierre (XIe siècle) où le donjon, habitation du seigneur et morceau principal de la forteresse, n'est entouré que de terrassements et de palissades. Tel dut être le premier aspect présenté par Langeais ou par Loches construit par Foulque Nerra; la construction de courtines « en dur », relevée par E. Pépin et R. Crozet à Chinon, constitue une exception.

2°) Le château roman proprement dit (XIIe siècle) où l'enceinte, bâtie elle aussi en maçonnerie, prend chaque jour davantage d'importance et arrive à former un ensemble défensif articulé autour du donjon. Fréteval, Gisors, Gand, montrent cette évolution dont l'aboutissement sera le Château-Gaillard des Andelys de Richard Cœur de Lion.

Le tracé du donjon est d'abord rectangulaire. C'est le plan le plus facile à exécuter sur le terrain mais son efficacité militaire toute relative, fait chercher d'autres tracés : polygonal, en trèfle, etc.

A Provins, le plan du donjon (ou tour improprement dite « de César ») est un octogone cantonné de tourelles. Finalement c'est le tracé cylindrique qui va prévaloir.

Quant aux hourds et aux machicoulis, volontairement nous ne nous en occuperons point aujourd'hui. Pour en traiter comme il se doit il faudrait plusieurs heures.

 

Au XIIIe siècle, tous les facteurs indiqués à propos des XIe et XIIe ne cessent de jouer et le château de se développer.

Il devient une construction de plus en plus savante, fort coûteuse, permise seulement au roi ou aux puissants barons. Cette circonstance est renforcée par l'état de paix relative que connaît alors la France au Nord de la Loire.

Les caractéristiques du château mis au point par Philippe Auguste et les constructeurs royaux, deviennent alors les suivantes :

1°) Le rôle du donjon en tant qu'habitation s'amenuise, le seigneur préférant habiter un logis plus commode, plus aéré, plus clair. En même temps, son rôle militaire diminue ; il ne constitue plus qu'une partie du château, non le château lui-même et il arrive souvent que le donjon soit bel et bien supprimé.

2°) Le château se compose d'un ensemble de tours, hautes d'une vingtaine de mètres, unies par des courtines de 8 à 10 m. de hauteur.

3°) Chaque tour est un véritable fortin, pouvant se défendre indépendamment du tout, et dont l'entrée est solidement défendue.

4°) Les logis, les communs, les granges, jadis éparpillés à l'intérieur de l'enceinte, sont rangés d'une façon symétrique et le château, de plan rectangulaire ou polygonal, prend un aspect de plus en plus régulier.

5°) Les portes sont défendues par des tours latérales et l'entrée tend à devenir un véritable châtelet. Tels sont les châteaux de Dourdan, d'Yèvre-le-Châtel, de La Fère-en-Tardenois, d'Angers, de Montaiguillon (proche de Provins), etc.

 

 

La Chronique de Marmoutier rapporte qu'en 1151, Geoffroy IV le Bel, dit Plantagenêt, fils de Foulques V, assiégeant le château de Montreuil- Bellay, lit Végèce (Publius Vegatius Renatus, IVe siècle - Traité de la chose militaire), et met ses enseignements à profit pour fabriquer un projectile incendiaire. (Le feu grégeois dont le secret avait pénétré en France à la suite de la croisade de 1096.)

Giraut II, favori du roi Louis le Jeune, eut le malheur de déplaire à Geoffroi Plantagenet, en inquiétant sans raison les vassaux de Douces, terre qui appartenait au chapitre de la cathédrale d'Angers.

Il avait enlevé de cette terre une jeune fille, remarquable par sa beauté, nommée Jeanne. Les chanoines s'en plaignirent; le comte vint assiéger Giraut dans son château, le prit et cependant lui fit grâce.

Mais Giraut ayant, dans la suite, troublé les vassaux de Méron, qui appartenaient à l'abbaye de Saint-Aubin, et ayant exigé d'eux une taille de trois sous par tête par semaine, Robert, abbé, s'en plaignit au comte d'Anjou, à son retour de la Terre-Sainte.

Ce prince écrivit à Giraut-Berlay, pour l'engager à laisser en paix les habitants de Méron. L'Abbé fut porteur de la lettre, mais il ne put la remettre au seigneur de Montreuil qui refusa de le voir : le comte écrivit encore, et fit porter ses lettres par deux de ses principaux officiers ; ils ne furent pas mieux accueillis que l'Abbé.

 

Geoffroi Plantagenet, indigné, rassembla une partie de ses vassaux, et vint assiéger Berlay qui s'était renfermé dans sa tour; mais il était difficile de prendre Montreuil autrement que par famine.

 Les assiégeants, ayant tenté inutilement plusieurs assauts qui leur coutèrent beaucoup de monde, se contentèrent ensuite de tenir la place étroitement bloquée : elle ne fut prise qu'au bout d'un an suivant la chronique d'Anjou, et de trois suivant celle de Normandie.

Le comte d'Anjou, maître de la tour, la fit démolir [1148], et envoya Giraut au château de Saumur; il fut peut-être le premier renfermé dans ce château comme prisonnier d'état.

 

 

La guerre entre Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou et le seigneur de Montreuil Bellay jeta l’effroi à Fontevraud.

Bien que l’abbaye eut la meilleure des sauvegardes dans la personne de son abbesse, sœur de Geoffroy, elle n’en redoutait pas moins les conséquences de la guerre dont les chances sont toujours variables, les exactions, les pillages, les représailles qui s’en suivent, d’autant que Fontevraud  se trouvait sur le chemin des renforts promis à Giraud de Montreuil par le roi de France.

A cela, il faut ajouter la tristesse de voir aux prises des seigneurs qui étaient tous des bienfaiteurs de l’Ordre. (3)

 

Aussi, sans pouvoir opter en faveur de l’un ou de l’autre des partis et dans l’embarras de cette option, les religieuses attendaient avec anxiété la fin de ces querelles féodales sans cesse renouvelées.

Le triomphe du frère de l’abbesse sur ses turbulents vassaux faisait espérer une paix définitive, quand on apprit au monastère que la guerre menaçait de reprendre entre le roi et le comte d’Anjou au sujet de la restitution des biens du seigneur de Montreuil à laquelle le comte se refusait malgré l’intervention de l’abbé Suger, du roi et du pape.

La tour de Montreuil-Bellay est dans l'état où la laissa Geoffroi Plantagenet.

 Ce qui en reste peut avoir neuf à dix mètres de hauteur; on n'y entrait que par un pont-levis, dont on voit encore la porte.

 Par son élévation elle dominait tout le pays d'alentour ; sa construction en pierre dure calcaire prouve qu'elle est beaucoup plus ancienne que les tours des deux châteaux qui sont auprès.

On voit, au fond de cette vieille tour, un puits, un four et les restes d'un moulin à bras. On y voit aussi la porte d'un souterrain qui était l'entrée secrète de la forteresse; il communique à la Motte-Bourbon, qui en est éloignée d'un demi-myriamètre. Ce souterrain passe, dit-on, sous la rivière de la Dive.

Le faubourg de Montreuil, au midi, s'appelle Ardenne. Cette dénomination est très-ancienne, on la trouve dans une charte de l'an 1223.

Quelle est l'étymologie de ce nom ? Vient - elle de ces mots, arduo loco , lieu très-élevé; ou de ceux-ci, ardente loco , lieu ardent et bralant ?

Ce qui est certain, c'est que ce faubourg, placé sur la pente d'un rocher, est exposé à toute l'ardeur des rayons brûlants du midi.

On prétend , en outre, que la plaine qui de Montreuil s'étend au levant vers Loudun était autrefois couverte de forêts, ce qui aura pu donner à ce pays le nom d'Ardenne, Ardennis silvis, ancien nom conservé au faubourg, tandis que celui de Monasteriolum n'appartenait qu'au monastère et au château qui est auprès.

 

Un baron de Montreuil ayant fait construire le moulin qui est au bas du château, sur la rivière du Thouet, ajouta une chaussée en pierre, solidement maçonnée à chaux et à sable, pour contenir les eaux qui devaient se porter aux roues du moulin.

 Cette chaussée arrêtant les eaux, elles inondaient, à la moindre crue, l'ile et le bas jardin des Bénédictins qui étaient auprès.

 Un prieur, fâché de cette incommodité, s'avisa de faire couper la chaussée. Le baron, irrité, fit citer à sa cour le moine, comme coupable du crime de félonie, et il fut condamné à mort.

Le Pape, suivant la coutume de ces temps reculés, intervint dans cette affaire, et il fut décidé que le prieur et ses successeurs seraient, à certain jour de l'an, jetés dans le Thouet par-dessus le pont, sauf à eux à se sauver s'ils le pouvaient.

En effet, pendant plus d'un siècle on jeta le prieur dans l'eau le jour de la Trinité, après l'avoir promené dans la ville, à reculons sur un âne dont il tenait la queue en guise de bride; mais il y avait toujours des hommes apostés près de la rivière pour l'en retirer.

Enfin, un prieur s'étant noyé ou tué en tombant dans le Thouet, cette singulière exécution cessa , au moyen d'une grosse rente en blé que les moines firent au seigneur ; mais, pour en perpétuer la mémoire, tous les ans, le jour de la Trinité, quatre hommes portaient un mannequin habillé en moine, et le jetaient par-dessus le pont, après qu'un hérault, qui les précédait, avait crié plusieurs fois :

« De par Monsieur le baron on va jeter l'abbé dans l'eau (4). »

Cette burlesque cérémonie, qui n'a cessé que vers le milieu du dix-huitième siècle, était toujours la cause d'un grand rassemblement des habitants des environs de Montreuil, et se terminait ordinairement par des jeux, des danses et des festins champêtres.

Il y avait encore à Montreuil deux autres droits singuliers. L'un des chanoines du chapitre de cette ville pouvait, le jour qu'il prenait possession de son canonicat, faire son entrée dans l'église de Notre-Dame du Château, à cheval, botté, éperonné, et portant le faucon sur le poing.

Lorsqu'il prenait fantaisie au seigneur d'aller faire la méridienne dans son château de Gaillard, situé dans la commune de Saint Hilaire-le-Doyen près Montreuil, tous les habitants, une gaule à la main, accouraient au premier signal des gens du Baron, se rangeaient en ligne sur la rive gauche du Thouet, et battaient l'eau.

Cette importante occupation, pour laquelle de malheureux paysans étaient obligés de suspendre tous les travaux de l'agriculture, avait pour objet de faire taire les grenouilles, dont le coassement aurait pu troubler le repos de Monseigneur.

 

Plan des remparts et fortifications de Montreuil Bellay

Plan des remparts et fortifications de Montreuil Bellay

1 Eglise saint Pierre, Prieuré des Nobis

2 Place des Ormeaux, Château et collégiale

3 Porte du Boelle

4 Porte du Moulin

5 Porte Nouvelle

6 Porte saint Jean

 

Un visiteur de Montreuil, au siècle dernier, nous en a laissé ce rapide crayon : «  le territoire qui l’environne consiste en vignes principalement, terres labourable et prairies. La ville est fermée de murs d’environ vingt pieds de hauteur et fortifiée de tours rondes à la distance de trente toises les  unes des autres. Cette ceinture est assez propre et peu brêchée. Le château est à l’un des angles de la ville, qui serait carrée sans cette position, et son carré serait d’environ deux cents toises de diamètre, plat et uni. La ville peut contenir vingt rues et quatre places, trois cents maisons, presque toutes bâties de pierre, dont il y a une vingtaine assez grande, cinq ou six propres et modernes ; le reste tient du médiocre et de la pauvreté. Ces maisons sont couvertes en parties d’ardoises et de tuiles creuses, et sont toutes occupées (5)

 

De nos jours, sous des dehors plus ensoleillés et plus libres, Montreuil conserve encore une physionomie à part. Ne vous imaginez pas une cité aux murailles imposantes, comme celles de Carcassonne ou de Guérande ; pourtant, en dépit des mutilations, elle garde un aspect fort intéressant. Son enceinte et privée, il est vrai, de sa couronne de créneaux de de machicoulis, aussi bien de ses douves, mais elle emprunte une belle allure aux fortes tours demi-rondes, dont elle est flanquée, et aux deux portes fortifiées du XVe siècle. Ces portes, qui s’élèvent au nord et au sud conservent les rainures nécessaires au maniement de la herse et du pont-levis, et  sont cantonnées de demi-tours rondes.

Les tours de la porte sud, dites de Thouars, se distinguent par leurs appareils de seize rangs de bossage très en relief : austère parure en parfaite harmonie avec le harnois de ces preux de pierre qui semblent veiller à l’entrée, en gardant au front les glorieuses cicatrices des âges écoulés.

 

 

 

 

 

 

Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Provins

Bulletin de la Société archéologique de Touraine

L'Ordre de Fontevrault de 1115 à 1207 : sous les abbesses Pétronille de Chemillé, Mathilde d'Anjou, Audeburge, Gillette, Mathilde de Flandre, Mathilde de Bohême / par le colonel L. Picard

 

 

 

 

 ==> 1224 trêve de Montreuil Bellay d’ Aimery VII vicomte de Thouars, accordée à Louis VIII le Lion, roi des Français

 

 


 

(1)    Fontevrault, Fons Ebraldi, était un lieu sauvage et inhabité appartenant aux seigneurs de Montreuil-Bellay lorsque Robert d'Arbrissel né en 1047 au diocèse de Rennes vint y fonder dans la dernière année du XIe siècle l'abbaye qui devait acquérir dans la suite une si grande célébrité.

Il avait parcouru l'Anjou, le Maine et la Bretagne et sa parole ardente avait décidé une multitude d'hommes et de femmes à embrasser la vie monastique. Plus de 3 000 personnes le suivaient lorsqu'il s'arrêta dans cette région déserte pour les y établir avec lui dans la solitude.

 

1151 sept- 1153 janvier- Charte de Henri, duc de Normandie et comte d’Anjou, par laquelle il concède à l’abbaye de Fontevrault une maison sise à Saumur, que son père Geoffroi le Bel avait saisie, et seize autres maisons de ladite ville, données à cette abbaye par diverses personnes.

Sciant tam presentes quam futuri quod ego Henricus, dux Normannorum, comes Andegavorum, do et concedo im perpetuam elemosinam, pro anima patris mei Gaufridi Andegavensis comitis, et pro mea meorumque salute, Matildi abbatisse, amite mee, et toti conventui Fontis Ebraldi, domum de Salmuro que de meo dominio erat, et quam pater meus sassierat, quietam ; et preter hoc sexdecim domos in villa de Salmuro, quas homines mei eis dederunt, similiter eis concedo, salvis rectitudinibus et consuetudinibus meis, quas antecessores mei in illis habuerunt ; et si aliqua istarum supradictarum sexdecim domorum recognita fuerit esse de meo dominio, ad meum dominium redeat. Concedo similiter eis ut ponant in domo furni sui de Salmuro decem homines, qui non sint consuetudinarii mei, et sint quieti de omni exercitu et expeditione et de omni taillagio.
Teste Thoma dechano de Lochis, Josleno de Turoni[s], Ugone de Claiers, Willelmo Filio Hamonis, Johanne Buche de Lu, Raginaudo Gislart.


Apud Balgeium.

Que le présent et l'avenir sachent que moi Henri, duc des Normands, comte des Andes, lui donne et lui accorde une aumône perpétuelle, pour l'âme de mon père Geoffrey, comte d’Anjou, et pour ma propre sécurité, à Mathilde l'abbesse, à ma tante, et à tout le couvent de Fonte Evraud, la maison dans Saumur, qui appartenait à mon domaine, et que mon père avait ordonnée, je me tais; et au-delà de cela les seize maisons de la ville de Saumur, que mes hommes leur ont données, je leur accorde également, sauf ma rectitude et mes coutumes, que mes prédécesseurs avaient en eux; et si l'une des seize maisons ci-dessus mentionnées est reconnue comme appartenant à mon domaine, qu'elle revienne à mon domaine.

Je leur accorde également qu'ils peuvent placer dix hommes dans la maison de leur furn de Saumur, qui ne sont pas de ma coutume, et qu'ils peuvent se reposer de toute armée et expédition et de tout raid.

Témoin : Thomas de Paccio ou de Parcé prieur de Loches, Joslenus de Turoni[s], Hugh de Claiers, Willelmo Filio Hamonis, Johanne Buche de Lu, Raginaudo Gislart.

A Baugé

 

(2)    Histoire inédite de l'Abbaye de Saint-Florent; Mémoires inédits de M. Bernard, avocat du roi.

(3) Vers 1116 Robert de Blois intervient, comme témoin, dans la confirmation de Foulque V, dit le Jeune, du don de Geoffroy de Blazon, fait à Pétronille, abbesse de Fontevraud.

Les témoins de la donation, outre Robert de Blois, furent Berlay de Montreuil, Gautier de Montsoreau, Gislebert de Loudun, et quantité d’autres barons.

Cette confirmation eut lieu le mardi 7 mars 1116, jour de l’inhumation à Fontevraud du bienheureux Robert d’Arbrissel,  fondateur de ladite abbaye ; cérémonie qui eut lieu en présence du comte Foulques et de ses barons ci-dessus nommés, de l’archevêque de Bourges, de celui de Tours et de l’évêque d’Angers.

(4) Mémoire inédit de M. Palerne, notaire à Montreuil-Bellay.

(5)    Description de Montreuil faite par ordre du duc de la Trémouille, dernier baron de Montreuil-Bellay vers 1760.

Jean-Bretagne-Charles de La Trémoille, Duc de Thouars (1741), pair de France, prince de Tarente, comte de Laval, de Vitré et de Montfort (il en fut le dernier), il était également Brigadier des armées du roi puis Maréchal de camp et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (1740).

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