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PHystorique- Les Portes du Temps
9 janvier 2024

1183 Mort du Prince Henri, fils aîné d'Henri II, au moment où il s'apprêtait à livrer bataille à son père et à son frère Richard

Gisant d'Henri Plantagenet le Jeune

Il existe encore dans l'ancienne province du Quercy, et particulièrement dans la partie de son territoire formant aujourd'hui le département du Lot, plusieurs édifices appartenant au moyen-âge et à l'architecture improprement nommée gothique.

Ces monuments sont connus et désignés dans le pays sous la dénomination de Maisons anglaises, soit qu'ils aient été élevés par les Anglais, ou seulement à l'époque de leur domination dans la Guienne.

 Une des principales constructions classées dans cette catégorie et une des plus remarquables, comme monument architectural et historique à la fois, est celle de Martel, quoique ce qui en reste à présent, ne soit, d'après toutes les apparences, qu'un débris, une fraction d'un édifice plus considérable.

Martel est une petite ville de la riante et fertile vicomte de Turenne, et qui, selon les historiens du Quercy, doit son origine à un monastère et à une église que Charles-Martel y fit bâtir sous l'invocation de Saint Maur, en venant de combattre les Sarrasins, dans l'Aquitaine (1).

Cette origine a motivé les armoiries de cette ville, espèces d'armés parlantes, que l'on remarque encore sur la principale porte du château des vicomtes de Turenne (2) ; elles sont formées par trois marteaux ou martels, comme on les appelait dans notre vieux français et en patois cadurcien (3), sur un fond d'argent.

Le monument historique qui fait l'objet de cette dissertation n'est dans son état actuel qu'un bâtiment fort délabré, habité par de pauvres artisans.

 Il se compose d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage. Le rez-de-chaussée a trois portes ogives, sans sculptures ; le premier offre deux grandes fenêtres ogives, sculptées, surmontées de grandes rosaces et divisées par de petites colonnes gothiques. Ces fenêtres sont placées entre deux cordons parallèles où le ciseau de l'ouvrier a représenté des feuilles de vigne. Cet ornement règne dans toute la longueur de la façade. Au-dessous du cordon supérieur, près de la fenêtre de droite, dans un écusson en demi-relief, on voit un léopard qui avec une de ses griffes veut atteindre à une fleur de lis placée au-dessus de lui, à sa droite dans l'écu. La décoration de ce monument est de bon goût et d'un travail soigné pour son époque, le XIIe siècle, où l'ogive fut substituée au plein-cintre.

La représentation du Léopard d'Angleterre ou d'Aquitaine se reproduit sur les parvis intérieurs des murs de notre maison anglaise, et on le retrouve encore figuré extérieurement en d'autres endroits du même édifice et particulièrement sur une tour opposée à la façade que nous venons de décrire.

Cette tour a servi d'entrée ou de porte principale à ce bâtiment, elle donne issue dans une cour qui en dépend et à laquelle on parvient également par une des trois portes ogives dont on a parlé.

Mais les trois léopards sculptés sur la tour ne sont point l'enfermés dans un écusson ; ils se détachent en forte saillie sur la muraille et l'on ne remarque point de fleur de lis dans leur voisinage.

Nous ne devons pas omettre de dire ici que dans l'alignement de la maison anglaise et à peu de distance on en trouve une autre qui paraît avoir appartenu à la même construction.

 Elle renferme une salle vaste et élevée, avec des voûtes et des croisées en ogive. Sa première destination doit avoir été une chapelle, ou peut-être un lieu d'assemblée, où l'on tenait des états, des assises, où l'on rendait la justice.

Nous avons en vain recherché sur ce second bâtiment l'existence du léopard d'Angleterre et du lis de France dont le rapprochement dans un même écusson a été signalé dans la première de ces constructions.

On a beaucoup raisonné sur le motif de ce singulier rapprochement et sur la pensée qui avait présidé à cette sculpture : quelle en est la date certaine ? Quel en est l'ordonnateur ? Quelle est enfin, ici, a-t-on dit, l'intention du léopard britannique? Veut-il soutenir, protéger, défendre, en fidèle vassal, ou bien renverser, abattre, comme son ennemi, le lis français vers lequel il élève une de ses pattes?

Pour nous, nous avouons que ce monument anglo-français ne nous paraît pas aussi significatif qu'à bien des 'gens, et que nous sommes disposés à croire que la fleur de lis dans ce blason, est tout-à-fait indépendante de l'action et du geste présumés du léopard. .

Celui-ci est placé dans la position convenue, dans l'attitude qu'on lui donne toujours sur les armoiries d'Angleterre et d'Aquitaine.

Quant à la fleur de lis figurée dans la partie supérieure de l'écu britannique, elle nous paraît indiquer seulement la suzeraineté de la France et le vasselage du Roi d'Angleterre, comme duc d'Aquitaine.

La méprise est due au, peu d'intelligence de l'ouvrier dans l'agencement et la composition des diverses parties de cette sculpture, au peu d'espace et de développement qu'il a pu leur donner dans un cadre trop resserré, et aussi à l'état fruste que présente aujourd'hui cette sculpture.

Comment, d'ailleurs, peut-on admettre que si l'on avait vu dans cette représentation une intention hostile, injurieuse à la France et à son monarque, une insulte aux nobles lis, on eût laissé subsister ce blason, surtout après l'expulsion définitive des Anglais et l'anéantissement de leur domination dans l'Aquitaine et le Quercy ?

Les vicomtes de Turenne et leurs vassaux n'auraient-ils pas rivalisé de zèle et d'empressement à faire disparaître cette odieuse allégorie. Quel est le chef militaire, le magistrat qui n'en eût pas ordonné la suppression ?

Cette circonstance de la présence de la fleur de lis, comme signe de la suzeraineté ou de l'autorité du roi de France, est remarquée souvent dans les blasons et les sceaux des seigneurs, spirituels et temporels, des communautés religieuses et des villes du moyen-âge ; et le motif n'en peut être douteux.

C'est ainsi qu'on retrouve la fleur de lis, entre une infinité d'autres exemples, sur un sceau de Jeanne, comtesse de Toulouse et de Poitiers, cette princesse ayant l'air de la toucher avec sa main droite élevée (4); c'est ainsi que sur celui d'Amaury, comte de Montfort, on voit deux léopards et deux fleurs de lis (5) ; qu'on trouve encore ce signe héraldique dans les sceaux de Gauzide de Pui-Celsi (6), de Béraud de Mercoeur (7) , de Decan d'Usez et d'Aymargues (8) , de Raymond de Comminiac (9) , d'Amélius , archevêque de Narbonne (10) , de Clarin, évêque de Carcassonne (11), sans parler de ceux d'un grand nombre d'abbés, de prieurs, de doyens , de chapitres , etc.

Sur un sceau de la ville de Narbonne, on distingue la fleur de lis à droite et à la hauteur de la tête de la Vierge assise, tenant l'enfant Jésus sur ses genoux ; la Vierge semble toucher le lis ou au moins l'indiquer avec sa main droite élevée (12).

L'écusson ou le sceau consulaire de la ville de Moncucq (Lot), présentait aussi un chef-parti; dans la première partition à droite, était la fleur de lis, et dans la seconde, la croix de Toulouse; cette communauté ayant pour seigneurs les comtes de Toulouse sous la suzeraineté des rois de France (13).

Bien que le fait historique que nous allons rapporter ne nous permette pas de douter que l'édifice dont nous nous occupons n'existât au moins dans la seconde moitié du XIIe siècle, on a cru reconnaître un style et quelques détails d'ornements, peut-être accessoires et ajoutés plus tard, qui semblent appartenir au XIIIe et même au XIVe siècle, plutôt qu'à l'époque qu'on lui assigne.

 

La tour de l'ancien hôtel Fabri, dite aussi tour de Henri Court-Mantel, est l'une des sept tours de la ville

. La tour demi hors-oeuvre se dresse sur cinq étages. Sa verticalité est accentuée par de fins pilastres à chapiteaux ioniques et corinthiens encadrant les fenêtres. Chaque fenêtre est surmontée d'un fronton triangulaire. La tour abrite un escalier à vis. A chaque pallier, deux portes ouvrent sur différentes pièces. Une pièce du premier étage a conservé ses dispositions d'origine, avec sol en galets, cheminée monumentale, four à pain et évier. Au sommet de la tour, un deuxième escalier en vis lui est accolé et permet d'accéder à une pièce circulaire.

 

Voici comment les savants historiens de Languedoc racontent cet événement et les circonstances relatives au jeune Henri, qui le précédèrent.

« Ce prince, toujours mécontent de ce que le roi son père l'ayant associé au trône ne lui donnait aucune part au gouvernement, tandis que Richard et Geoffroy, ses frères puînés, administraient, l'un le duché d'Aquitaine et l'autre la Bretagne, fit tous ses efforts en 1182 pour obtenir le duché de Normandie.

Il vint en Aquitaine où le duc Richard, son frère, était en guerre avec les grands vassaux du pays qui s'étaient révoltés contre lui, à cause de ses vexations et de son extrême cruauté.

 Le roi Henri II, et Geoffroy, comte de Bretagne, son fils, ayant marché aussi au secours de Richard, ils agirent tous quatre de concert contre les rebelles.

Alphonse II, roi d'Aragon, et Ermangarde, vicomtesse de Narbonne, amenèrent des troupes à ce prince et le joignirent à Périgueux.

……Le duc Richard fit peu de temps après la paix avec les rebelles ; mais elle ne fut pas de longue durée.

La guerre recommença : elle continua avec divers succès de part et d'autre jusqu'à la fin de l'année, que la division se mit entre les trois princes d'Angleterre, fils de Henri II.

 Le jeune roi et Geoffroy se liguèrent contre le duc d'Aquitaine, leur frère, avec les deux comtes d'Angoulême (14) ; Adhémar, vicomte de Limoges ; Raymond, vicomte de Turenne ; Pierre, vicomte de Castillon, et plusieurs autres barons.

» Le roi Henri II, voulant mettre la paix parmi ses fils, s'approcha de Limoges, mais les habitans donnèrent sur ses troupes et prêtèrent serment de fidélité au roi son fils, qui se révolta alors ouvertement contre lui.

 Ce jeune prince, pour se soutenir, appela à son secours le roi Philippe-Auguste, son beau-frère; Hugues, duc de Bourgogne ; Raymond V, comte de Toulouse, et plusieurs attires princes qui s'empressèrent de le secourir, parce qu'il était autant aimé pour ses excellentes qualités, que le duc d'Aquitaine était détesté pour ses vices.

Le duc de Bourgogne et le Comte de Toulouse Tallèrent joindre en personne. Mais le roi Philippe-Auguste se contenta de lui envoyer un corps d'aventuriers nommés paillars (palearios), lesquels faisaient partie de ces brigands qui, sous différens noms, désolaient alors le royaume.

Le jeune Henri les prit à sa solde et dépouilla les églises du Limousin de leurs trésors pour avoir de quoi les entretenir (15).

»…… Le roi d'Angleterre, résolu de punir la révolte de son fils, implora de son côté le secours du roi d'Aragon, son allié, et de plusieurs autres princes deçà la mer, qui vinrent le joindre dans le Limousin, et il assiégea, le 1er de mars de l'an 1183, le château de cette ville dont le jeune roi prit la défense.

 Les pluies abondantes qui survinrent, obligèrent, au bout de quinze jours, la plupart des troupes qui formaient le siège à se retirer.

 Henri II le continua cependant, comme il put, et il célébra la fête de Pâques à Limoges, où le jeune roi son fils, qui était sorti du château et s'était emparé d'Angoulême, vint pour l'assiéger.

Mais les habitants le repoussèrent avec tant de force, qu'il fut obligé de se retirer.

 Le jeune roi se dédommagea par la prise du château d'Aix, situé aux environs.

Il se rendit ensuite à l'abbaye de Grammont dont il enleva le trésor de l'église, et en fit autant dans celle de la Couronne où le duc de Bourgogne le joignit.

De là ils allèrent à Uzerche à la rencontre du comte de Toulouse, qui y arriva le jour de l'Ascension, le 26 de mai.

Le jeune Henri se sentit alors incommodé, mais cela ne l'empêcha pas d'aller le lendemain à Donzennac, et le lundi suivant à Martel, château (16) de la vicomte de Turenne, situé sur les frontières du Limousin.

Enfin, après avoir été en pèlerinage à Notre-Dame de Rocamadour (17), il revint à Martel où sa maladie augmenta si considérablement, que se voyant sans ressource il demanda les derniers sacrements.

Les évêques de Cahors (18) et d'Agen (19), l'abbé Dalon et plusieurs autres ecclésiastiques les lui administrèrent, et il les reçut avec de grands sentiments de componction, en présence du duc de Bourgogne et du comte de Toulouse qui ne le quittèrent jamais.

Il témoigna, surtout, beaucoup de regret de la guerre qu'il avait entreprise contre le roi son père, et écrivit à ce prince pour lui demander pardon et le prier de traiter plus humainement la reine Eléonore, sa mère, qu'il tenait prisonnière depuis plus de sept ans dans le château de Salisbury.

Il mourut peu de temps après, à Martel le jour de la Saint-Barnabé, 11 de juin de l'année 1183 (20) »

 

 

Nous avons fait connaître le récit des circonstances de la mort de Henri, par les auteurs de l'Histoire générale du Languedoc (21).

Mais nous avons recueilli, dans d'autres historiens, quelques détails et circonstances de la mort du fils aîné d'Aliénor, échappés aux savans Bénédictins.

.... La maladie avait ranimé les sentimens de la nature et de la religion (22), si affaiblis dans le coeur du jeune Roi. Il demanda avec instances à voir son père et à rentrer en grâce auprès de lui; et après la confession publique de ses péchés et l'absolution qu'il en reçut des prélats présens, il se revêtit d'un cilice, se fit passer une corde autour du col, et puis s'adressant aux ministres du seigneur, il leur dit : « Qu'il s'abandonnait à eux, infâme et abominable pécheur qu'il était, afin de fléchir pour lui Jésus-Christ qui avait pardonné au larron sur la croix, et qu'ils en obtinssent un regard de pitié en faveur de sa malheureuse ame, etc. »

Enfin, se tournant vers un lit de cendres qu'il s'était fait préparer : « Prenez cette corde,  continua-t-il, traînez et couchez-moi là.»

 Ce qui fut exécuté selon sa volonté. On plaça deux grosses pierres, l'une à la tête et l'autre aux pieds du mourant. Il s'occupa alors de ses funérailles, donton a vu plus haut les dispositions. « Il n'eut pas de peine, dit un auteur, à disposer de ses trésors, car il mourut si pauvre que dans ses derniers jours, on ne fournissait à ses besoins qu'au moyen d'un modique  emprunt sur le seul cheval qui fût en sa possession (23). »

Ce dernier fait atteste du reste que ce ne fut point pour enrichir son trésor particulier et assouvir sa cupidité, mais bien pour satisfaire aux impérieuses exigences des bandes armées à sa solde, que ce prince pilla les trésors de plusieurs églises et abbayes, et entre autres des riches monastères de Figeac et de Rocamadour (24); car son prétendu pèlerinage à ce dernier oratoire ne fut qu'une course armée dont le but pu au moins le résultat fut la spoliation des richesses qui s'y trouvaient (25).

 Une tradition locale raconte aussi que Henri se rendit à Rocamadour pour se faire couronner, ce qui a fait donner à une des rues le nom de rue de la Couronnerie. On fait encore remarquer aux étrangers et aux pèlerins qu'attirent toujours en ce lieu, soit la curiosité et l'empire des vieux souvenirs, soit la dévotion à la Vierge et à Saint-Amadour, une maison presqu'en ruines, très ancienne et fort élevée, remarquable par le caractère tout particulier de son architecture ; maison que le fils d'Aliénor, suivant la même tradition, pendant le séjour qu'il fit à Rocamadour, habita avec sa suite

 La manière dont le vieux roi, qui s'emparait alors de Limoges, apprit la nouvelle de la mort de son fils, est rendue avec une expression assez touchante dans un fragment de manuscrit, intitulé: « Lymoges soubz les Anglois » , inséré dans un bulletin de la société académique de cette ville (26), par les soins d'un de ses membres, M. Maurice Ardant, et qui a été l'objet d'un rapport intéressant de M. de la Fontenelle, directeur de la Revue Anglo-Française, à la société des antiquaires de l'Ouest, séant à Poitiers (27).

Le monarque Anglais était sur la rivière de Briance, dans un lieu appelé Salessas, quand un religieux de la custode de Grammont (28), appelé frère Bernard, de Peyrac, vint l'y trouver ; Henri lui ayant demandé des nouvelles de son fils, le moine répondit, qu'il n'était pas l'ange Gabriel et qu'il ne portait pas de bonnes nouvelles ; alors le père montra un vif chagrin et reçut les lettres que peu avant sa mort le jeune prince lui écrivait pour implorer son pardon et, intercéder en faveur de sa mère.

 

Du reste, la tradition que nous avons rapportée et sur la foi de laquelle on ne manque pas, à Martel, d'attester aux étrangers et aux curieux que ce fut dans cette pièce, éclairée par deux fenêtres gothiques, au premier étage de notre Maison Anglaise, que mourut Henri au Court-Mantel, sans être improbable, et nous dirons même quoique présentant tous les caractères de la vraisemblance, n'est pourtant autorisée, constatée par aucun acte, aucun titre, aucun monument historique et officiel qui l'établissent avec certitude; il se peut même que quelques parties de cette construction, ou du moins, de sa décoration extérieure et des ornements qu'on y voit aujourd'hui, soient postérieures à la date de cet événement, et particulièrement l’écusson sculpté sur la façade qui nous a précédemment occupé, la domination anglaise s'étant encore maintenue dans la vicomte de Turenne et dans les provinces du Quercy pendant les deux siècles suivants.

S'il fallait prendre à la lettre le récit des savants historiens du Languedoc, bien que la phrase soit un peu ambiguë et susceptible de deux interprétations, il en résulterait que ce fut au château même de Martel, c'est-à-dire des vicomtes de Turenne, que descendit le jeune roi, déjà malade, et où par conséquent, il mourut peu de jours après son arrivée; mais dans ce cas, ce château des vicomtes de Turenne, dont il faudrait admettre que le bâtiment, aujourd'hui désigné sous le nom de Maison Anglaise, faisait partie, aurait précédé, sans avoir aucun rapport avec lui, celui qui existe encore à Martel sous la dénomination d'Hôtel de la Raymondie, et qui fut construit dans la première moitié du XIIIe siècle par le vicomte Raymond V, dont il porte le nom (29); hôtel qui appartint plus tard à la ville et qui lui sert de maison commune.

Nous serions assez portés à croire que la Maison Anglaise fut, sous l'occupation britannique, un édifice public à l'usage de ces maîtres de la Guienne, le siège, le lieu d'une de leurs juridictions, ce qui y motiverait la présence des léopards sur les murailles, lesquels n'ont pu y être placés par les ordres des vicomtes de Turenne.

C'est peut-être dans ce local qu'eut lieu la cérémonie dont on trouve un procès-verbal dans les archives communales, document dont un inventaire des titres contenus dans ce dépôt, nous fait connaître l'existence.

 On y lit :

« Du 14 mars 1367, dans les assises tenues à Martel, par M. le sénéchal de Périgord et de Quercy, est dit que Raymond Gaubert, Gaillard Tondu et Guillaume de Cherogne, bourgeois et consuls de Martel, ont été présentés à Jean Chandos, vicomte de Saint- Sauveur, lieutenant-général au pays de France, pour le roi d'Angleterre.

 Lesdits consuls, après avoir prêté le serment d'obéissance, ont requis ledit Seigneur de conserver leurs franchises, coutumes, usages et privilèges, lequel ordonne à tous justiciers de les maintenir » en leurs franchises, etc. »

D'autres pièces également relatives à l'occupation des Anglais (30), sont relatées dans le même inventaire, que M. le maire de Martel a bien voulu mettre sous nos yeux, et particulièrement des registres constatant les paiements de contributions comptées aux capitaines des compagnies anglaises, en garnison dans leur voisinage, par les Martellois (31).

Quoi qu'il en soit de l'origine et de la destination de la maison des Anglais, à Martel, à raison de la tradition populaire qui s'y rattache, et du style de son architecture, ce monument gothique est également intéressant aux yeux de l'ami des arts et de l'histoire de deux grandes nations jadis ennemies et rivales, aujourd'hui unies par un principe qui leur est commun, et émules l'une de l'autre.

Il est d'autant plus instant de reproduire ce qui reste de cet édifice, et d'en fixer le souvenir par le dessin et la gravure , que , sans doute , d'ici à peu d'années, à peu de jours peut-être, il disparaîtra comme tant d'autres vénérables débris de l'antiquité et du moyen-âge, sous la hache de quelque vandale moderne, de quelque citoyen de la ville même, où sept siècles or, et surtout en argent et en cuivre, des rois d'Angleterre de la dynastie des Plantagenet, frappées eu Aquitaine pendant leur domination dans cette province.

Elles ont été gravées dans les recueils de l'abbé Venuti et de M. Ainsworth. Nous nous félicitons d'avoir pu faciliter les recherches de ce dernier dont le beau travail a été couronné en ces derniers temps, par l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres.

Baron CHAUDRUC DE CRAZANNES, Membre correspondant.

 

 

OBSEQUES D'HENRY LE-JEUNE

Et composition faicte avecq Richard-Coeur-de-Lion auquel Lymoges se randist. Partant la ville fust destruitte.

Henry-le-Vieux, roy d'Angleterre, sachant la maladie de son filz, print la resolution de 1’aller voir, lequel n'eust assez de temps; car le dict filz décéda le samedy apres avoir receu la derniere onction.

Le vicomte Aymard et plusieurs barrons du pays vindrent à ses obseques pour traiter des funérailles.

L'abbé d'Userche fist faire le luminaire, et procura de porter le corps à l'église, et chanta messe de requiem, où à peyne fust offert dix-huit deniers , tant les nobles du Lymousin estoient appauvris pour soustenir la guerre, tellement qu'il fallut vendre le cheval du dict deffunct roy pour le faire porter à Lymoges.

Henry le- Vieux vint en grand puissans pour assiéger Lymoges.

Estant sur la riviere de Briance, en un lieu appelé la Salessas, vint à lui frere Bernard de Peyzac, religieux de Grand- Mond, auquel le roy demandat des nouvelles d Henry-le-Jcune son filz.

Lequel luy respondit à basse voix qu'il n'estoit l'ange Gabriel, car il ne portoit pas bonnes nouvelles.

Allors le roy, se doublant de la mort de son filz, commancea à pleurer, et, recepvant les lettres que son filz luy avoit escript, lesquelles ouvertes à peyne les peut lire, quoy voyant chacun s'enfuit de devant sa face pour le grand dueil qu'il menoit.

 Parquoy le laissant dans la maison d'un paysant dudit lieu, où il s'estoit retiré à cause de la grand challeur qu'il faisait, puis le lendemain le roy vinst asseoir son camps devant Lymoges, le seizième juin.

Les consulz et bourgeois, advertis de la mort d'Henry le-Jeune, se voyants desnués de secours et grand disette de vivres, ne pouvant recueillir les bleds estants pretz à coupper, ilz traitèrent paix, laquelle ils obtindrent à meilleur condition qu'ilz ne pansoient, et rendirent la ville à Richard-Cœur- de-Lion le jour de la nativité de sainct Jean-Baptiste.

Le duc Richard fist raser les murailles jusques aux fondemens, et houllier les fossés, puis, laissa dans la ville un sénéchal pour achever la ruyne, ce qui fust empesché par Henry-le-Vieux, s'estant bien informé que le vicomte Ayrnard tenoit la justice de la ville à foy et homage de l'abbé de St-Martial, lequel par force il l'avoit faist recepvoir aux consulz pour seigneur et vicomte du Lymousin, et en faveur du mariage de sa niepce Sarrat, qui depuis estoit morte.

 Et qui plus le vicomte estoit le seul cause de faire cette guerre, car il avoit emmené ses enfans à Lymoges, et faits recevoir par les consulz et habitans dont ilz avoient tant soufferts de dommaiges comme ils firent voir par les lettres que Henry-le Jeune luy escrivist et qu'il jura.

Il eust pitié de la pauvre ville ; ce que voyant, il commanda de cesser la ruyne, pardonnant aux consulz et habittans, puis priva le vicomte de la vicomté de Lymoges.

Allors les consulz firent de rechef homage à Richard- Cœur-de-Lion de la seigneurie de la ville, qui leur octroyast faculté de pouvoir faire réediffier lesdictes murailles par ses lettres patentes.

Pour conclusion le corps d'Henry-le-Jeune fust porté à Lymoges, à l'église Sainct-Martial, où Tristan, évesque de Nevers, Bertrand , évesque de…., et Sebrand , évesque de Lymoges , firent le service , et, au paravant que d'enterrer les boyaux, ventre, yeux et cerveau du deffunt, comme il avoit ordonné, Guillaume, prieur de Grand Mond, promist faire randre à son pere Henry-le-Vieux les trésors que son filz avoit ravy aux églises; car l'évesque Sebrand l'avait excommunié, et, d'autant que le pere n'estoit au service, les entrailles furent enterrées, puis, ayant rempli le corps d'odeurs et embausmé, puis reclos dans un cuir bien estroitement serré et envelloppé dans un linge, et par-dessus le bahu d'un sandal vert, le portèrent au Mans, et de là à Nostre- Dame de Rouan, et là ensepvely.

Son épitaphe:

« CUI.FRATER.FUIT.COR.LEONIS.DICTUS

HENRICUS.IUNIOR.SEDEM.IN.NORMANNIA.ARMIS.IURIQUE.NEGATAM

AN.M.C.LXXXIII.A.MORTE.TANDEM.HIC.AEGRE.TENUIT »

 

(traduction: Frère de Richard, dénommé Cœur de Lion,

Henri le jeune, prétendant au siège de Normandie qui fut refusé à ses armes et à son bon droit,

l'obtint enfin, ici-même, par sa mort, à son corps défendant en l'an 1183.)

 

 

 

Limoges, Fortifications sous les Plantagenêt (XIIe - XIIIe siècles) <==

Bertrand de Born, Richard Cœur de Lion les conjurés d'Aquitaine - ligue dite La Conjuration du Dorat (vers 1183)<==

 


 

(1) Voici comment la fondation de Martel est racontée dans une histoire ou chronique manuscrite de Martel déposée dans ses archives, qui nous a été communiquée et que nous aurons encore l'occasion de citer dans le cours de ce Mémoire.

« L'histoire nous apprend que l'an 731, Charles-Martel qui jouissait de toute l'autorité en France….. fit une descente en Aquitaine pour réduire Eudes qui en était Duc. Cet Eudes, petit-fils de Charibert, avait, enfreint les conditions sous lesquelles Dagobert, frère de Charibert, lui avait donné l'Aquitaine en apanage ; Charles le défit à deux différentes reprises.

» Une tradition appuyée sur des faits historiques et plusieurs monumens existans, dépose qu'au retour de cette expédition, et eu mémoire de ses succès, Charles voulut faire quelques fondations pieuses, ce qui était d'autant plus usité dans ce siècle, qu'on croyait par de telles oeuvres légitimer les usurpations.

 Il s'arrêta dans un lieu qu'on appelait Saint-Maur, y fit bâtir une église en l'honneur de ce saint, un monastère pour des cénobites, et une autre église à l'usage de ces derniers avec de bonnes préclotures. Il y fit construire aussi une maison pour lui où il séjourna quelque temps et à laquelle il donna son nom…….. »

On voit que ce récit diffère assez essentiellement de ce que nous venons de dire sur les circonstances de la fondation de Martel en nous appuyant de l'autorité d'autres historiens , et particulièrement de celle du savant auteur de la Statistique du Lot, ouvrage couronné par les Académies des sciences et des inscriptions et belles-lettres de l'Institut, M. Delpon de Livernon.

Cet auteur observe judicieusement, au sujet de l'église actuelle de Martel, que ce monument ne paraît pas remonter à l'époque du VIIIe siècle. « Elle est néanmoins très-ancienne, dit-il, comme le prouvent l'altération des pierres dont  elle est construite et la simplicité de son architecture. Elle offre dans l'intérieur une vaste nef, sans bas-côtés; les ouvertures paraissent avoir été modifiées depuis la première construction. Les vitraux peints dont elles sont ornées présentent des dessins corrects. On entre dans l'église en passant sous un clocher en forme de tour carrée, de 40 mètres d'élévation. »

 La même chronique manuscrite, déjà citée, nous apprend encore que l'église dont il s'agit fut construite ou plutôt reconstruite en 1300 et la tour du clocher en 1513. On ne donna qu'un denier par jour aux ouvriers qui y travaillèrent à deux siècles de distance.

(2). Maintenant l'hôtel-de-Ville ou Maison Commune, comme on le verra plus bas.

(3). Cependant, dans le moyen-âge, on écrivait et l'on prononçait Mortel et non Martel, comme on le fit plus tard.

Dans une lettre du vicomte de Turenne aux consuls de Martel, on lit à la suscription : « A mous cars et bous amis lous Signours Caussouls de Mortels , » c'est-à-dire, à mes chers et bons amis les seigneurs consuls de Mortel ; et dans la suscription d'une lettre des consuls de Saint-Jean-d'Angely aux mêmes  de l'an 1375 : « Aux nostres cars et redoutables Signours, lous Signours Caussouls de Mortel, » à nos chers et redoutables Seigneurs, les Seigneurs Consuls de Mortel.

(4). Voyez pl. de l'Histoire de Languedoc, tom. 5, Sceaux de la noblesse, n°8.

(5). Ibid., n°.13.

(6). Ibid. , n° 111.

(7). Ibid., n° 95.

(8). Ibid. , n° 130.

(9). Ibid. , n° 78. .

(10). Ibid. , Sceaux ecclésiastiques, n° 5.

(11). Ibid., n° 8.

(12). Ibid. , Sceaux des communautés, n° 3.

(13). Les comtes de Toulouse avaient octroyé aux habitants de la ville de Moncucq une charte commune qui leur concédait de grands privilèges. Elle fut renouvelée et confirmée par Louis XI, en 1463.

(14). L'un deux était le comte de la Marche d'Angoumois, titre qui appartint longtemps à la maison de Lusignan.

(15). Et celles du Quercy, comme on le dit plus bas.

(16). On a déjà vu que dans le XIIe siècle Martel était plus qu'un château, c'était une ville, une communauté.

(17). On verra bientôt ce que ce fut réellement que le prétendu pèlerinage.

(18). Cet évêque de Cahors se nommait Géraud Hector.

(19). Son nom était Bertrand.

(20). Par ses dernières volontés exprimées à son lit de mort aux prélats et aux seigneurs qui l'entouraient, il légua ses entrailles à l'abbaye de Grammont, où le vicomte de Limoges les transporta lui-même. Il ordonna également que son corps recevrait la sépulture dans la cathédrale de Rouen.

 M. Deville, savant archéologue normand, dans son ouvrage sur les tombeaux de la cathédrale de cette ville, (I vol. in-8.° — Rouen , 1833), cite à ce sujet quatre chartes originales qu'il a trouvées , revêtues encore de leurs sceaux, dans les archives départementales de la Seine-Inférieure.

 Ces précieux documens historiques sont souscrits par Raymond V, comte de Toulouse, par Eudes,  duc de Bourgogne, par le châtelain de St-Omer, et par Bertrand, évêque d'Agen.

 Dans ce dernier acte adressé au pape Lucius, l'évêque déclare que, chargé par le roi Henri II de travailler à la paix avec son fils Henri-le-Jeune, il aurait trouvé celui-ci étendu sur le lit de douleurs. Bertrand annonce qu'il a administré les sacrements de l'église au jeune prince qui demanda instamment et persista même à avoir sa sépulture dans la cathédrale de Rouen, quoiqu'à raison de la difficulté du voyage et de l'éloignement du lieu, on lui eût parlé du monastère de Grammont auquel il donnait ses entrailles.

 D'après cela, le corps du jeune Henri, qu'on avait dépouillé de ses entrailles et de sa cervelle, fut salé, enveloppé dans une peau de boeuf, et placé dans un cercueil de plomb, puis, transporté du Quercy vers la Normandie.

A son passage au Mans, les habitants s'en emparèrent de force, et l'enterrèrent dans leur cathédrale, mais le clergé de Rouen réclama, et le pape lui fit rendre le corps du prince.

Le monument de Henri au Court-Mantel était en marbre blanc, sans inscription, et décoré de la statue du prince. On l'avait placé au côté gauche du sanctuaire de cette basilique, et à l'opposé de celui de Richard Coeur-de-Lion.

 Guillaume Plantagenet, fils de Geoffroy, avait aussi sa sépulture dans la cathédrale de Rouen.

Ces mausolées furent détruits en 1734 par l'ordre des chanoines de la métropole qui, voulant exhausser leur maître-autel, et en même temps dégager leur sanctuaire, brisèrent les marbres précieux, dont il est heureux que Montfaucon nous ait transmis la gravure dans ses monuments de la monarchie française.

En 1736 on mit à la place du tombeau de Henri-le-Jeune l'inscription suivante :

Hic Jacet

Henricus Junior,

Ricardi régis Angliae,

Cor-Leonis dicti, frater ;

Obiit anno

MCLXXXIV.

Des inscriptions semblables furent aussi gravées sur l'emplacement des tombes de Richard et de son neveu Guillaume.

(21). Tom. III, page 61 et suivantes.

(22). Un historien dit que Dieu frappa le jeune Henri, non seulement pour s'être révolté contre son père, mais aussi parce qu'il avait passé la fête de la Pentecôte sans s'approcher des sacremens.... ( Hoves.)

(23). Hoves, Math. Paris; Cathala-Couture (Histoire du Quercy); Débons, (Annales ecclésiastiques et politiques de la ville de Figeac), etc., etc.

(24). Ce prince en agissait ainsi par nécessité et non par impiété. On prétend même qu'il faisait estimer les effets qu'il enlevait aux églises, pour subvenir à la solde de ses troupes qui lui forçaient la main dans ces circonstances, et qu'il ne prenait les objets précieux qu'à titre d'engagement, auquel sa mort prématurée l'empêcha de satisfaire.

(25). « La piété des fidèles y avait ramassé des richesses considérables lorsque » le fils de Henri II vint les piller pour soudoyer son armée.» Delpon, Statistique du Lot, tome 1, page 537.

(26). Tom. XII, pag. 4.  18 février 1835.

(27). Voyez le compte-rendu imprimé des séances des ai janvier, 18 février et 19 mars 1835, de cette compagnie.

(28). Qui peu de temps auparavant avait été pillée par Henri au Court-Mantel.

(29). L'un des seigneurs français qui fit partie de la 5e croisade.

(30). Au sujet de cette occupation de Martel et de la vicomte par les Anglais, nous lisons dans la chronique manuscrite déjà citée ; « Qu'au Commencement de l'année 1399, les consuls de Martel convinrent avec Nicolas de Guiscard, seigneur de Cavagnac et de Mezels, de lui fournir quatre cents hommes et mille francs qu'on emprunta au pape, pour chasser les Anglais de leur territoire; que cette entreprise eut un plein succès, et que ces insulaires fureut tous tués ou expulsés du pays, à l'exception d'un nommé Couviès de Belcastel, qui fut seul excepté. »

On trouva, il y a quinze ans ou à peu près, aux environs de Martel, grand nombre de leurs cadavres qui, dans cette guerre d'extermination, avaient été précipités du haut d'un rocher, à 64 mètres de profondeur.

(31). On lit à ce sujet l'anecdote suivante dans le manuscrit dont il a été fait auparavant, la mort inattendue de Henri au Court-Mantel a fait verser des larmes à plus d'un Martellois du vieux temps.

Il y avait dans le coeur du jeune Henri, au milieu des passions tumultueuses de son âge, le germe de grandes qualités ; monarque réel de l'Angleterre dont il ne le fut que de nom, du vivant de son père, il eût pu devenir un bon roi et un héros... et cependant sa mémoire est presqu'oubliée, tandis que la gloire et la renommée de Richard Coeur-de-Lion, son frère, auquel les peuples et les princes le préféraient, remplissent encore l'Orient et l'Occident !

On a découvert à Martel, à diverses époques, plusieurs monnaies en plusieurs fois mention dans ce mémoire:

«En 1375, Bernard Doat, capitaine anglais, à Montvalent, dans le voisinage de Martel, somma les consuls de cette ville de lui remettre les clefs de la place; on délibéra et il fut arrêté qu'on inviterait le capitaine à se rendre à Martel avec dix de ses hommes;  il s'y rendit-eu effet, et on le logea dans l'hôtel de la Raymondie. Un grand dîner lui fut adonné par les magistrats municipaux, et dans ce repas l'on servit un saumon qui coûtait 2 sols et une barrique de vin du prix de 40 sols.

On traita ensuite-avec lui, et l'on, convint de lui donner tous les six mois, trente charges de froment, trente charges de vin vieux, soixante francs d'argent, trente livrés de cire, dix mains de  papier et en outre vingt sols pour chacun des quatre consuls de Montvalent. Les quittances de cet engagement existent jusques en l’an 1399.

 Dans le même manuscrit, on trouve l'état  suivant des forces de la garnison anglaise aux environs de Martel : à Belvès, 600 hommes ; au château de Carennac, 200; à celui de Murtal, 200; à celui de Pinsac, 300 ; à Montvalent, 600 de cavalerie. »

 

 

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