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PHystorique- Les Portes du Temps
1 février 2024

Église Saint-Pierre de Pont-l'Abbé-d'Arnoult

Pont-l'Abbé. Une belle église du XIIe siècle (Ecclesia sancti Petri de Pontilabio), placée sous le patronage de l'abbesse de Saintes.

 

Agnès de Barbezieux, abbesse de Notre Dame de Saintes de 1134 à 1174, qu’Aliénor reconnait pour sa tante, est probablement fille de Guy-Geoffroy, comte de Poitou et duc d’Aquitaine.

 

Cartulaire de Notre Dame de Saintes, n°48 (1140, 28 décembre) : Ego Helienordis, Francorum regina…..et in perpetuo habendum Sancte Marie et Agneti amite mee ejusdem loci abbatise. » Selon A. Richard, elle serait fille de Guillaume VII. Cependant elle est dite « filia Guidonis comitis » dans la charte n°82 (1174)

 

André BAUDRIT, Pont-l'Abbé-d'Arnoult à travers l'histoire (1047-1792), Saintes, Imprimerie Delavaud, 1959, in-8°, 40 p., 15 ill.

 

Dans une élégante plaquette agréablement illustrée de photographies aériennes, de vues diverses de l'église et du prieuré, de portraits et de schémas, notre confrère M. André Baudrit, ancien étudiant de la Faculté des Lettres de Poitiers, présente ici l'essentiel de ce qui constitue le passé historique et le patrimoine monumental de cette bourgade saintongeaise.

 

 Il en décrit le site très caractéristique des aspects de cette partie, presque maritime, de la Saintonge ; il est aisé d'y suivre les indentations d'un ancien rivage avec des promontoires, des ilôts et des golfes correspondant à des estuaires de petites rivières — l'Arnoult dans la circonstance — convertis en marais ou en zones limoneuses où se développent aujourd'hui de riches cultures maraîchères.

 

 Cette analyse du site permet à l'auteur de proposer une explication toponymique savante traduisant Ponti labium, par lèvre de la mer.

 

Les formes anciennes du nom telles qu'on les trouve dans le Cartulaire de l'abbaye de Notre-Dame de Saintes publié par l'abbé Grasilier sont Pontolabium ou de Pontelabio.

 

En 1047. Pont-l'Abbé fut englobé dans le riche patrimoine attribué par Geoffroy Martel avec le concours d'Agnès de Bourgogne son épouse, à l'abbaye Notre-Dame de Saintes.

 

Les vues aériennes mettent bien en valeur la structure du bourg monastique dominé par une importante église. Les bâtiments du prieuré flanquaient celle-ci au sud ; le bourg était clos par une enceinte que le tracé des rues jalonne encore et dont il subsiste, contigüe à l'église, une porte fortifiée.

 

La description de l'église appellerait quelques retouches en ce qui concerne l'emploi de l'expression bandes lombardes ; il convient de la réserver à ce qu'on appelle vraiment ainsi dans l'aire d'expansion du premier art roman méditerranéen ou dans les pays germaniques ; l'appareil en zig-zag est désigné aussi par les termes appareil réticulé applicables seulement aux pierres taillées ou posées en losange.

 

Il n'est pas du tout assuré qu'à l'époque romane on puisse distinguer une couronne ducale d'une autre couronne.

 

En tout cas, Geoffroy Martel n'a jamais eu aucun droit de se dire duc d'Aquitaine.

 

 Le personnage qui, dans l'une des voussures du portail central, porte une roue sur sa poitrine est virilement barbu et moustachu. Ce ne peut donc être sainte Catherine mais plutôt saint Georges qui a connu également ce genre de supplice. Beaucoup d'archéologues s'y sont trompés tout comme pour son homologue de Corme-Royal, plus usé par les intempéries ; un examen attentif à la lorgnette le révèle, lui aussi, porteur de cheveux et d'une barbe à petites boucles.

 

Il conviendrait d'insister sur les grosses colonnes cannelées qui séparent le portail des arcatures aveugles ou qui limitent celles-ci vers les angles de la façade. Avec leurs beaux chapiteaux corinthiens à feuilles d'acanthe, ce sont de bons exemples des réminiscences de l'art antique qui abondent dans ce pays profondément romanisé.

 

Dans un autre ordre d'idées, l'étage supérieur, franchement gothique, peut être considéré comme prolongeant dans ce style les traditions romanes de la fenêtre d'axe équilibrée par deux arcatures aveugles et de la corniche à modillons pittoresques.

 

 La bibliographie pourra être complétée par l'indication des travaux récents, entre autres la notice de M. Charles Daras contenue dans le volume qui a fait suite au Congrès archéologique tenu à La Rochelle en 1956.

René CROZET.

 

Détails de la façade.

La grande nef, les pieds-droits du transept, l'aisselle et la moitié de l'absidiole remontent seuls à l'époque romane. La nef principale se composait anciennement de cinq travées.

 

Elle est réduite actuellement à quatre, la première ayant été fortifiée pour servir de base au clocher qui, à l'origine, ne devait pas être placé sur la façade; on constate encore la présence du pied-droit du premier doubleau, qui va se perdre dans les substructions faites au XIII" siècle dans le but d'asseoir le clocher.

 

La nef principale devait être voûtée avec doubleaux en plein cintre. Le carré du transept a été modifié au XIII° siècle, pour recevoir vraisemblablement une voûte d'ogive indiquée par des colonnettes ajoutées dans les angles intérieurs des pieds-droits.

 

La chapelle, qui s'ouvre au sud et qui tient la place de l'aisselle du transept, a été construite au XVI° siècle. L'aisselle du nord du transept n'a conservé que ses murs et l'entrée d'une absidiole.

 

La façade, absolument remarquable, a dû être remaniée au XIIe siècle, époque à laquelle remonterait une série d'arcatures aux colonnes effilées.

 

ANN. 1129 Charte de Guillaume VIII, comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, qui permet aux moines de Montierneuf tout ce qu’ils exigent et proclament justement ou injustement dans la forêt et la terre de Saintonge, et leur permettent d’être propriétaires des bois et économisez ainsi tous les appels.

Au nom de la Trinité sainte et individuelle. Moi Guillaume, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, pensant au dernier jour du grand jugement et à la récompense éternelle de mon âme et de mes parents :

Que l'on sache, aujourd'hui et demain, que concernant la controverse que l'abbé Giraldus (2) et les moines du monastère de Montierneuf de Poitiers disputaient, avec mes fonctionnaires de Saintes, au sujet de cette forêt et de cette terre que mon grand-père Geoffroy et Guillaume, mon père, avait donné audit monastère, situé entre Malle Ville, Revicta, Pont Labbé et Boutiraud, et qu'ils détenaient eux-mêmes l'année de la mort de mon père : quelle forêt, quelle terre et ses limites ils calomnièrent que ledit monastère les officiers de ma droite avaient injustement reçu du susdit grand-père et de mon père ; mais ensuite, avec l'exhortation et l'avertissement de M. Guillaume Adelin, évêque de Poitiers, tout ce qu'ils ont cherché et proclamé, justement ou injustement, dans cette forêt et cette terre, je laisse aux moines susmentionnés, à savoir la forêt et la terre elle-même, qui commence à la croix des Tirmorins, en suivant les terres de Pont Labbé et depuis les sources, jusqu'à la croix aux Seguins, et de ladite croix aux Seguins elle revient en suivant le cours du pays éloigné jusqu'à Paleto, et depuis la dit Paleto, en suivant les bonnes terres qui y sont placées, et la route par laquelle on va à Mala Villa et à la quadrevie de la Fraignée, et jusqu'à la paroisse de Saint-Georges des Cousteaux, près du fief de la Loubatre et de la Beraudière, et jusqu'au signe blanc de Beyne, et il revient au fief de Baudouin, dans lequel ils avaient 30 journaux de terrain, et jusqu'au chemin par lequel il va de la ville Saintes à Pont Labbé, en suivant ledit route jusqu'à la source de Boudaud et Bontiraud, et elle aboutit à ladite croix de Tirmorin : que je libère et sauve sans aucune calomnie d'aucun pouvoir de mes parents et que tous mes successeurs puissent reposer tranquillement et posséder à jamais.

 

C'est pourquoi cet acte a été rédigé l'année de l'incarnation de Dominique 229, Louis, roi de France, régnant la 20e année, sous la présidence de Guillaume Àdelin de Poitiers, en présence de ceux qui ont vu et entendu dont les noms sont sous-titrés.

 

le comte de Saint-Guillaume, qui a ordonné la confection de ce papier ; S. Guillaume Adelin, évêque de Poitiers ; S. Pierre, archidiacre ; S. Abbés ; S. Pierre Deaurate ; S. Guillaume d'AspreMont ; S. Guillaume de Maingod ; S. Jean, prieur du Montierneufs ; S. Girald, prieur de S. Eutrope ; S. Ostensius Borelli; S. Hugues de Doat ; S. Guillaume David ; S. Geoffroy de Pons, qui a écrit.

 

ANN. 1129 CHARTA GUILLELMI VIII., COMITIS PICTAVIENSIS ET DUCIS AQUITANORUM , QUA MONACHIS MONASTERII NOVI PICTAVIENSIS OMNIA QUÆ JUSTE VEL INJUSTE IN SILVA ET TERRA SANTONENSI QUÆRERANT AC PROCLAMARANT, DERELINQUIT, ET IPSAM SILVAM LIRERAM ET SALVAM AB OMNI CALUMNIA POSSIDENDAM EIS CONCEDIT  (1) .

In nomine sanctæ et individuæ Trinitatis. Ego Guillelmus, comes Pictaviensis et dux Aquitanorum, cogitans de ultimo die magni judicii et æterna remuneratione animæ meæ et parentum meorum:

Notum sit tam præsentibus quam futuris quod de controversia quam liabebant Giraldus abbas (2) et monachi Monasterii Novi Pictaviensis, cum officiariis meis Santonæ de illa silva et terra, quam dederant Gaufredus avus et Guillelmus pater mei dicto monasterio, sita inter Malam Villam, Revictam, Pontemlabum, et Butiraldum, et quam ipsi tenebant in anno quo mortuus est pater meus : quam silvam, terram, et limites ipsius calumniabantur prædicti officiarii juris mei fuisse , et monachos a præfatis avo et pâtre meis injuste accepisse; sed postea, hortante et monente domno Guillelmo Adelini, Pictavensi episcopo, omnia quæ juste vel injuste in illa silva et terra quærebant ac proclamabant, prædictis monachis derelinquo, et ipsam scilicet silvam et terram, quæ incipit ad crucem de Tirmorins, sequendo terras de Pontelabio et de fontibus, usque ad crucem aux Seguins, et a dicta cruce aux Seguins revertitur sequendo carreriam terræ remotæ usque ad Paletum, et a dicto Paleto , sequendo terras bonas ibi positas, et iter per quod itur ad Malam Villam, et ad quadrevium de la Fraignée, et usque ad parrochiam S. Georgii des Cousteaux, juxta feodum de la Loubatre et de la Beraudière, et usque ad album signum Beaynæ, et revertitur ad feodum Baudouin, in quo habebant xxx jornalia terræ, et usque ad iter per quod itur a civitate Santonensi ad Pontemlabum, insequendo dictum iter usque ad fontem Boudaud et Bontiraud, et finit ad dictam crucem de Tirmorin : quam liberam et salvam absque omni calumnia cujuscunque potestatis parentum et omnium succes- sorum meorum quiete liabeant et possideant perpetuo.

Hæc igitur charta facta est anno dominicæ incarnationis MCXXIX, Ludovico rege Francorum régnante anno XX., Guillelmo Àdelini Pictaviensi sede præsidente, videntibus illis et audientibus quorum nomina subtitulata sunt.

S. Guillelmi comitis, qui hanc chartam fieri jussit ; S. Guillelmi Adelini, Pictaviensis episcopi ; S. Pétri, archidiaconi ; S. Abbatis ; S. Pétri Deaurati ; S. Guillelmi de Aspero Monte ; S. Guillelmi Maingodi ; S. Joannis, prioris Novi Monasterii ; S. Giraldi, prioris S. Eutropii ; S. Ostensii Borelli ; S. Hugonis de Doat ;  S. Guillelmi David ; S. Gaufredi de Ponte, qui scripsit.

 

(1). Mss. de Besly, collect. Dupuy, Biblioth. Royale, vol. 841, fol. 197. Ex Tabulario Monast. Nov. Pictav.

(2). Girard II.

 

 

Avant 1134 CARTA DE DONO QUOD ARNAUDUS PHARAO FECIT ECCLESIE BEATE MARIE PRO ANIMA SUA.

Notum sit omnibus fidelibus Dei, quod Arnaudus Pharaonis de Pontolabio, in extremis laborans, memor tamen sui, et anime sue providere volens, cum plurima beneficia cognosceret se habuisse ab ecclesia Beate Marie Xancton[ensis], que eum a puero nutrierat, testamentum condens, de inmobili suo altari Beate Marie illuminando ortum et domum quandam delegavit. Ortum videlicet qui fuit Osanne Maucoire, pro quo tres solidos censuales reddebat Aimarus Ganelos annuatim Arnaudo Pharaoni, eosdem reddidit ipse Theodore sacristane, et uxor ejus post eum.

Domum quoque similiter delegavit altari, pro qua duos solidos Arnaudo Pharaoni reddebat idem Aimarus Ganelos, quos postea recepit Theodora sacristana ab eadem Aimaro Ganelo.

Domum quoque aliam similiter delegavit eidem altari predictus Arnaudus, que muris monialium adjacet, in communi strata, unde Arnaudus quinque solidos censuales habebat. Hec supradicta dedit al- tari illuminando predictus Arnaudus Pharaonis.

Addidit quoque quod nisi lilia ejus Villana nomine heredem de marito haberet legitimum, quecumque ei Arnaudus moriens delegaverat, post mortem ipsius Villane et Arsendis matris sue, essent ecclesie Beate Marie; omnia videlicet, tam domus, quam orti, quam vinee, quam terre, et quecumque Arnaudi fuerant, ubicumque fuerint.

 Hec autem donatio facta est in manu Agnetis de Berbezillo tunc cellararie, presentibus et audientibus Arnaudo capellano Sancti Eutropii, Johanne Milite, sacerdotibus, Ramnulfo de Nancras clerico, Aleaidi de Autao moniali, Willelmo Roscelino, Petro Pharahonis, Gaufrido Alexandri, Johanne Brunelli, laicis, et multis aliis.

 

 

1168 CARTA DE QUERELA JOHANNIS PARATHGII, QUAM HABEBAT ADVERSUS [ECCLESIAM] BEATE -MARIE, ET FINIVIT OMNINO.

Ego Agnes de Berbezillo, Dei gratia Xanctonensis abbatissa, tam presentibus quam futuris in perpetuum.

Litterarum inventio facta fuit, ut omne quod agitur dignum memoria, firmius et certius habeatur, et scripto commendatum ad posteros transeat.

 Hac igitur ducte ratione, notum fieri volumus, quod Johannes Parathgius, et Petrus Robbertus, et Michael, et Johanna eorum soror, et Helias et Petrus filii Johanne, querelam quam adversus ecclesiam Beate Marie habebant, sive in cimiterio Novelle, sive in vineis, sive in terra culta, Deo et Beate Marie, et sanctimonialibus, in ecclesia ejusdem ecclesie Beate Marie Deo devotis deposuerunt, exceptis terra de Fraxino et solo Johannis Gauterii; ita ut neque eis neque eorum heredibus aliquam de cetero questionem contra eandem ecclesiam movere, aut quamlibet molestiam pro predicta peticione inferre liceat.

 Hujus autem depositionis gratuiter et liberaliter facte non ingrata volens existere, predicta ecclesia, intuitu pacis et dilectionis, pro caritate Dei, et ut eadem concordia firmiori robore niteretur, quadringentos solidos Johanni Parathgio dedit, et unam marcham argenti Petro Robberto, et Willelmo Aroardo viginti solidos.

Ad hec, predicta ecclesia, Johanni Parathgio IIIIer. libras remisit, pro quibus terram de Fraxino inpignoverat. Solum quoque quoddam a Johanne Gauterio eidem Parathgio liberavit.

Quatuor quoque libras et VIII. solidos, quos juramento hominibus de Pontolabio se redditurum promiserat, eidem remisit.

Hanc ergo depositionem benigno favore prosecutam , et sine onmi calumpnia vel impedimento tenendam fecerunt in manu nostra, super sacrosanctum altare, et super sacrosanctas reliquias, et super sacrosanctum evangelium predictus Johannes Parathgius, et Petrus Robbertus, et Michael, et hoc idem Johanna, et Helias et Petrus filii Johanne, sollempniter concesserunt, propriis manibus subscribentes, videntibus et audientibus me ipsa, que presentem cartam inmemoriam sempiternam conscribi, et ad majorem rei certitudinem sigilli nostri impressione muniri fecimus, et Agnete Maurella sacristana, et Petronilla de Rocha, et Maria de Restaut, monialibus; et Rainaldo Xanctonensi archidiacono; et magistro Ramnulfo, et Aimerico Bertet, capellanis Beate Marie; et Willelmo Helia Sanctonensi preposito : ex parte vero Parathgii, Ugone Gommar, et Willelmo Aroardo , et pluribus aliis.

Factum est autem hoc in ecclesia Beate Marie Xanctonensis, anno ab Incarnatione Domini M°. C° .LX°.VIII. Alexandra papa IIII. sedente, Aimaro episcopo Xanctonensi, Lodovico rege Francorum, Enrico rege Anglorum., et duce Normannorum et Aquitanorum, et comite Andegavorum.

Signum Johannis +Parathgii. S.+ Petri Robberti. S. + Michaelis. S. + Johanne. S. + Helie. S. Petri + Pueri.

 

 

 

Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers

Congrès archéologique de France

 

 

 

==> LES DEUX AGNES ABBESSES DE SAINTES 1134 après 1153; 1162-1174

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