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PHystorique- Les Portes du Temps
7 janvier 2020

Le Cardinal de Richelieu et le marquis de Vauban dans le golfe de Brouage. Construction de la citadelle des marais salants

Le Cardinal de Richelieu et le marquis de Vauban dans le golfe de Brouage

La mer s'est maintenant retirée de la plus grande partie du bassin brouageais, et de nouveaux champs de sel vont être créés sur les terres émergées entre Marennes, l'îlot d'Hiers et les hauteurs de Saint-Froult et de Moëze (1).

C'est dans la région de ces terres nouvelles que nous assisterons, au cours des siècles suivants, à l'essor le plus remarquable de l'industrie saunière de Saintonge et au développement des transactions maritimes alimentées par le commerce du sel.

Le Cardinal de Richelieu et le marquis de Vauban dans le golfe de Brouage

Le XVe siècle vit peut-être l'apogée de l'industrie saunière de Saintonge. L'essor pris par le commerce maritime après les troubles de la guerre de Cent ans, ouvrant aux propriétaires de salines le large débouché des pays étrangers, l'encourageait à étendre son exploitation et à maintenir en activité d'anciens marais qu'il eût peut-être abandonnés en d'autre temps. Nous voyons ainsi les seigneurs de Soubise faire à des particuliers maintes concessions de terre à convertir en salines et même donner à restaurer des marais gâts (2), dont la situation, à proximité de l'embouchure de la Charente, n'était guère favorable, cependant à la saunaison, en raison de la plus faible saulure de leurs eaux.

Le Cardinal de Richelieu et le marquis de Vauban dans le golfe de Brouage

Tant anciennes que nouvelles, les salines occupèrent donc à cette époque une très vaste étendue.

 Abandonnées toutefois au Sud de Saint-Aignant, où d'autres cultures les avaient remplacées (3), elles étaient en grand nombre au Nord de l'ancien bassin, où les seigneurs de Soubise en possédaient à Saint-Nazaire-sur-Charente, Saint-Froult, Moëze, Beaugeay, Saint-Martin (4). Elles couvraient également les terres nouvelles au Nord de Marennes, s'étendant encore à l'Est jusqu'à Saint-Just (5). L'exploitation était remarquablement prospère aussi sur la rive droite de la Seudre, région sillonnée par de nombreux « chenaux » ou « étiers », perpendiculaires au cours de la rivière (6). Sur la rive gauche, les salines persistaient également en maints endroits (7), mais sur une zone beaucoup plus restreinte en profondeur.

L'activité de l'industrie salicole ne se ralentit guère au XVIe siècle, où les régions exploitées sont sensiblement les mêmes qu'au XVe (8) : du Chapus à Saint-Aignant, de Saint-Froult à Mornac, c'est une immense étendue de marais, coupée de larges chenaux, recoupés à l'infini de « ruissons » et d' « étiers.

Le Cardinal de Richelieu et le marquis de Vauban dans le golfe de Brouage

La principale de ces artères était, sans parler de la Seudre, le grand chenal reliant la tour de Broue à l'Océan. Coupant le pays d'Est en Ouest, il se prolongeait au Nord et au Sud en un réseau de ramifications secondaires et se terminait par un large et profond estuaire (9), dernier vestige de l'antique golfe.

 C'est dans ce merveilleux port naturel, exempt des remous des estuaires fluviaux, que venaient mouiller les innombrables vaissaux arrivant de tous les pays de l'Europe du Nord, pour charger le sel de « brouages » ou marais salants de Saintonge (10).

Sur la rive gauche de l'estuaire se trouvait un dépôt pour le délestage des navires; c'est cet emplacement ainsi consolidé par des dépôts de lest, que choisit en 1555 Jacques, sire de Pons, pour créer la ville de Jacopolis (11), au nom bientôt délaissé pour celui plus familier et significatif de Brouage.

La nouvelle cité se développa avec rapidité, trouvant notamment dans le trafic saunier un tel élément de prospérité qu'Henri III n'hésita pas à l'incorporer par voie d'échange au domaine royal avec tous les marais salants environnants (12).

Mais l'industrie du sel ne devait pas se maintenir longtemps à ce haut degré de prospérité. Un épisode désastreux des guerres de religion allait favoriser l'envasement du port et marquer le début de la décadence.

Dès 1459, Charles VII forma le projet de tenir, dans le port de Brouage, un certain nombre de vaisseaux de guerre. Jacques de Pons, premier du nom, fut le fondateur de la ville en 1555, et voulut qu'on l'appelât Jacopolis, mais elle conserva son nom, qu'elle avait tiré de l'ancienne tour de Brou, laquelle était baignée alors par le bras de mer qui formait le hâvre.

En 1570, Brouage fut enlevé par les réformés, en 1577 il fut assiégé et repris par le duc du Maine ; en 1583 il fut assiégé de nouveau par le prince de Condé, qui en laissa conduire le siège par Sainte-Même.

En 1585, en effet, le roi de Navarre et le prince de Condé voulant se rendre maîtres de Brouage, coulèrent à l'entrée du havre, en travers du chenal, vingt et un navires lourdement chargés de terre et de pierraille (13).

Après la déroute d'Angers, une partie de l'armée du maréchal de Matignon le fit lever; ces trois sièges furent mémorables : les assiégés et les assiégeants se signalèrent par des prodiges de valeur.

François d'Espinay de Saint-Luc est nommé en 1579 gouverneur de Saintonge et Brouage, fit retirer 4 ou 5 de ces vaisseaux.

En 1627 : Richelieu s'autoproclame gouverneur de Brouage,et le cardinal voulut continuer cette entreprise; mais après une dépense considérable, il ne put en retirer qu'un seul.

Après le siège de La Rochelle (1627-1628), Richelieu ordonna la construction d’une nouvelle enceinte réalisée par Pierre de Conti, seigneur de la motte d'Argencourt. (Entre 1630 et 1640)

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban en Charente Maritime (2)

En 1685, Vauban présentait au roi un projet de nettoiement du havre, consistant à faire passer par le chenal la rivière de Pont-l'Abbé d'Arnoult, dont le courant refoulerait l'apport des vases de la mer ; on créerait également une digue séparant les marais pouvant être sauvés de ceux qu'il serait trop difficile de rétablir (14).

Louis XIV, sur l'avis du maréchal de Vauban, ordonna, par sa déclaration du 4 avril 1687 (16), le curage du port, et le conseil du roi avait même jeté précédemment les yeux sur Brouage, pour l'établissement de la marine sur l'Océan ; mais ce projet fut bientôt abandonné, à raison de l'état d'envasement du hâvre, qui ne laissait aucun espoir d'amélioration.

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban en Charente Maritime (1)

La situation de Brouage avait engagé le cardinal de Richelieu à fortifier cette place, afin d'en faire un puissant boulevard contre l'ennemi ou contre les rebelles huguenots.

M. Dargencourt, par l'ordre de ce ministre, traça le plan des fortifications, lesquelles consistaient en un rempart revêtu de maçonnerie, flanqué de sept bastions, et défendu par des fossés larges et profonds; le corps de la place était un polygone régulier.

Un gouverneur, une garnison, un hôpital, un arsenal et des magasins immenses furent établis; la ville fut percée de rues larges et à angle droit ; quatre cents maisons y furent bâties ; on y plaça un siège royal, un siège d'amirauté, un bureau des fermes pour la perception des droits sur le sel, une cure et un couvent de Récollets.

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban en Charente Maritime (3)

Mais dès 1702, le siège d'amirauté et le bureau des fermes furent transférés à Marennes; en 1730 on retira la garnison, qu'on remplaça par 6 compagnies d'invalides, qui furent réduites à une seule, en 1712; à cette époque il y avait encore 400 habitants; en 1701 il n'y en avait plus que 171.

Repris de nouveau en 1716, il ne fut pas davantage poursuivi (17).

Visite théâtralisée. "Sur les pas de Vauban à Brouage".

A défaut d'aussi vastes entreprises, les propriétaires eussent pu, par un entretien minutieux de leurs propres chenaux, contribuer au maintien de la navigabilité de l'ensemble du réseau. Au contraire, un grand nombre d'entre eux, découragés par les difficultés de l'exploitation, et non moins par le perpétuel accroissement de leurs charges fiscales (18), répugnèrent à cet effort et préférèrent même abandonner une industrie qui n'était plus pour eux une source intéressante de revenus (19).

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban en Charente Maritime (4)

Le défaut d'entretien et le comblement de ces marais contribuaient à leur tour à l'envasement des chenaux qui devenaient de jour en jour moins accessible aux navires (20).

Du début à la fin XVIIe siècle, le grand chenal de Brouage était devenu impraticable à la navigation sur une bonne partie de sa longueur (21) ; il en était de même des chenaux de Saint Jean-d'Angle et de Saint-Agnant (22).

Ainsi se formait une zone sans cesse accrue de marais gâts ; qui couvrait, au XVIIIe  siècle, les territoires de Moëze et Beaugeay (23), Saint-Aignant (24), Saint-Jean-d'Angle (25), Broue et Saint- Symphorien (26), Saint-Just (27).

 (Litière dans laquelle voyageait le Maréchal de Vauban - Le Guetteur du sculpteur Karlito au clos de la Halle aux vivres à Brouage)

Seules, subsistaient les salines situées en bordure de la mer ou le long des portions encore navigables des chenaux ; tels certains marais de la région d'Hiers et de Brouage (28). Encore furent-elles atteintes assez rapidement à leur tour par la formation de nouveaux atterrissements (29).

Et leur exploitation, soumise en outre à des difficultés fiscales croissants, et à un ensemble de- conditions économiques défavorables, était en grande partie- abandonnée au XIXe siècle.

Les salines de Marennes et de la Seudre avaient encore conservé au XVIIe et pendant une partie du XVIIIe siècle une assez notable activité (30). Mais ici encore l'envasement devait se faire sentir peu à peu dans les chenaux, et cette circonstance naturelle explique, avec les excès de la fiscalité, l'abandon progressif du travail des salines par les populations riveraines de la Seudre.

Cette région ne s'en prêtait pas moins, par sa configuration géographique et la nature de son sol, à d'autres formes d'utilisation des ressources de la mer. « Dans cet étrange pays, a-t-on pu dire assez justement, on ne cultive pas la terre, on cultive l'eau (31). »

L'insuffisance de la productivité des salines amena les habitants à utiliser leurs marais pour certains élevages qui contribuèrent de plus en plus à la disparition de l'industrie saunière.

C'est ainsi qu'en particulier la transformation des marais en claires à huîtres, signalée dès le XVIIIe siècle comme une cause de gêne très sérieuse pour l'exploitation des salines voisines (32), a, de nos jours, entièrement remplacé, sur les deux rives de la Seudre, l'industrie du sel.

Ce fut l'origine de la perte de Brouage et du déclin des innombrables marais salants alimentés par le chenal ou ses ramifications : le havre, dès lors, ne cessera en effet de se rétrécir par l'accumulation des vases sur les vaisseaux coulés, et il ne pénétrera plus, à chaque marée, dans l'intérieur du pays qu'une quantité d'eau de plus en plus insuffisante pour l'alimentation des salines et surtout pour la navigation.

 

Précis historique et statistique sur le département de la Charente-inférieure : pour aider à l'intelligence de la nouvelle carte géographique de ce département, année 1834 / par A. F. Lacurie

 

 

 Les Fortifications de Brouage sous Charles IX et combat naval. (5 septembre 1565) <==.... ....==> Construction de la citadelle d’Oléron sur l’emplacement de l’ancien château féodal (Devis du Cardinal de Richelieu)

Les Mousquetaires de Richelieu, Brouage 1627 <==.... ....==> les sièges de Ré et La Rochelle, digue de Richelieu

Voyages d'un autre temps dans la citadelle de Brouage en Charente - Maritime <==.... ....==>Notice Historique sur la ville de Brouage et de son port souterrain

 Le sel, l'or blanc, La création des Marais Salants<==....

le château-fort de Saint-Jean-d'Angle construit par Guillaume de Lusignan et Mélusine pour la protection de l’or blanc <==....

 

 


 

(1)   Dès 1220, on trouve mention d'un prévôt d'Hiers, receveur des coutumes de sel dues à l'abbaye de Saintes, dans l'inventaire de pièces fournies par l'abbesse dans un procès du XVII s. Arch. départ. Char. Inférieure, H, 76, pièce 3, fol. 17.

— Alphonse de Poitiers possédait également à Hiers un prévôt que nous voyons chargé du payement d'une forte rente en sel : 1268, 5 septembre « ... cum Guillelmus, prepositus de Yers, teneretur, prout dicitur, eidem Fulconi in centum modiis salis annui reditus. « Corresp. administrative d'Alphonse de Poitiers, publ. par A. Molinier (Collect. des doc. inédits) t. 1, p. 443.

 — 1344, 28 mai. Dénombrement de la prévôté d'Hiers, (hommage rendu au duc d'Aquitaine, prince de Galles, par Guillaume Mainham). La prévôté est limitée par le port de Rues, l'achenal de Brouage, l'achenal de Feusse, des « marès » et des « jas », et l'Océan, « et s'en vait envers la grant mer tant comme l'en puet assecher. » Arch. nat., P. 581, fol. 23. Le prévôt perçoit aussi les coutumes de sel « qui sont dedens lad. prévôté » et il tient les boisseaux où l'on mesure le sel, ibid., fol. 24. — Hiers, cant. et arr. de Marennes. — Saint- Froult, cant. de Saint-Aignant, arr. de Marennes. — Moëze, cant. de Saint-Ai- nant, arr. de Marennes.

(2)   1431, 4 septembre. Guy l'Archevêque, seigneur de Soubise, baille à Pierre Bourdeau « ung marois gast et ruineux appelé le grant Clere, avecques ses appartenances et dépendances, garniz de jatz, conches, vivres, bossioux, mesteres et aultres choses à lui appartenantes et nécessaires, tenant... » Arch. (nat. K. 1222, n° 29, fol. 13.

 

-          Le même marais est quelques années plus tard 10 mai 1448 « en estat de saulner et saller», ibid.

— 1482, 5 novembre, « Sachent tous que nous Jehan l'Arcevesque, escuier, seigneur de Soubize, du Parc et de Mouchamp, avons baillé et accensé, baillons et accensons... à Hélies de Cumont... une prinse de maroys et terre salée pour mettre et convertyr en maroys sallants, assise et située en la paroisse de Saint-Nazaire... « Arch. nat. Q. 1129, doss. 6.

— 1489 : Nouveaux cens dus pour les marais salants crées en la seigneurie de Soubise « Jehan Fauveau l'esné pour ses XL ayres nouvellement faictes, doit de nouvel cens : n s. — « Symon Martin doit pour six livres de maroys faictz de nouveau en sa prinse, de nouvel cens, outre des cens ancians vi s. etc... « Chartr. de Thouars 2093, pièce 2.

— XV. s. fin. « Item a (le sr. de Soubise) baillé a rente et droit de terraige audit Jehan Bouilland certaines sartières et friches de maroys contenans de deux cens à douze vingts livres de maroys estans des droitz de lad. seigneurie a la charge de les mectre en nature et rendre sallans dedans certain temps ». Chartre de Thouars 2091, pièce 1, fol. 3 v°.

 — XV. s. Restaurations de marais salants : voir Chartre de Thouars, 2089, doss. 8. 2091, doss. 11.

 

(3) « On plantait des fèves où jadis le pêcheur recueillait le sel. » G. Pawlowski, Golfe de Brouage... Bulletin (1904), p. 462, et note 2.

(4) Comptes des receveurs de la seigneurie de Soubise, Chartre de Thouars ... 2086 ( 1473-1475) 2087 (1475-1477) 2090 (XV- siècle), 2089, pièces 8, 10, 11, 12, etc.. 2091, 2093, 2094, etc... — Saint-Nazaire-sur-Charente, Beaugeay et Saint-Martin, canton de Saint-Aignant, arr. de Marennes.

(5) 1429, 2 juillet, aveu rendu par Guillot Vigier valet, au seigneur de Pons :

« Maroys » en la paroisse de Sales. Arch. nat. J. 1026 pièce 25 bis.

1472,   Aveu et dénombrement fourni par Jeanne de Villars, abbesse de Saintes, «... Item nos maroys francs que nous avons et tenons en la rivière de Brouage jusques a vingt- cinq livres ou environ. » Arch. hist. Saint, et Aunis, t. 4, p. 486.

 1486. 28 septembre. Hommage rendu à Gui de Pons, vicomte de Turenne, seigneur de Chessoux, par Jean de Saint-Gelais, seigneur de Saint-Jean-d'Angle « Item tiens je... de mondict seigneur... vingt et cincq livres de maroys sallans... en la paroisse de Sainct Just en Marenpne, au lieu appelé l'Espoys lesquelx maroys o tout leurs appartenances, entrées, yssues, sous solles, bocioux, jacs, conches, coys, douhes, viresons... et au dedans desqueulx vivres l'on pourroit faire d'autres maroys... » Arch. nat. J. 1026, pièce 27.

XVe siècle. anciennes recettes de la prévôté d'Hiers, transactions, baux et actes divers concernant les marais salants de la région d'Hiers, mentionnés dans l'inventaire des pièces fournies par l'abbesse de Saintes dans un procès avec l'abbaye de la Tenaille au XVIIe- s. Arch. départ. Char. Inférieure, H. 76, pièce 3, fol. 2, 2 vo, 23 et suiv.

(6) 1456 et 1462. Baux à rente par le prieur de Sainte-Gemme de marais salants en la rivière de Seudre, Denis d'Aussy, La tour de Broue, dans Arch. hist. Saint. et Aunis, L. 19, p. 374.

— 1477 Accord entre le prieur de Sainte-Gemme et l'abbesse de Saintes au sujet de marais salants sur l'achenal de Faux — cité dans un procès du XVII, s. entre l'abbaye de Saintes et les religieux Minimes de Surgères. Arch. dépar. Char. Inférieure, H. 76, pièce 6.

(7) Comptes de receveurs de la Seigneurie de Mornac. Chart de Thouars 1923

(1479-80), 1924 (1483-84), 1925 (1484-85) et. 1926 (1487-88), mentions de « maroys saunages » dans les censiers ; recettes « a cause de la vendiction et coustume des saulx. »

(8) Salines de Saint-Aignant, Beaugeay, Saint-Martin, Moëze, voir Chartre de Thouars 2089 (pièce 10), 2091, 2093 ; G. Barbotin, Echillais et ses seigneurs, Saintes, 1933, pp. 82-83. Salines d'Hiers et Brouage, voir Arch, départ, Charente-Inférieure, H 76. pièce 3. Arch. nat. J 864, pièces 15 et 16 ; J. 866, pièce 16 ; Alain, De Santonum regione (1598), éd. L. Audiat, Bordeaux, 1889, pp. 30-31. Salines de Marennes et de la Seudre voir Arch. hist. Saint et Aunis, t. 6, pp. 254-255, t. 8, p. 227 ; t. 19, p. 368, 372-374; Arch. départ. Char.-Inférieure E (non coté), dossier Poussard ; N. Alain, op. cit. pp. 28-31.

(9) Très nettement figuré sur les cartes du XVIe siècle, notamment sur celle de Wagenhaer. —Pawjowski, Golfe de Brouage... p. 31. — « Spectatur in horum maritimorum locorum media fere parte ingens maris sinus sive brachium (ut vulgum loquitur) quob ab occidente terram intrans portum facit tota Europa celeberrimum, Brouagium dictum, cujus aeque tranquillus est accessus... ». N. Alain, De Santonum regione, (1598). éd. L. Audiat, p. 30.

(10) Voir infra, chap. VI.

(11) « Ibidem juxta maris littus in loco arenoso, a paucis diebus, cura Jacobi de Pons Mirambellaei lata terrae saxorum immensae magnitudinis, fimi et stercoramenti copia aedificata est urbs nomine Jacopolis, salinis undique cir- cumdata... « N. Alain, op. cit., pp. 30-32.

— Dès 1495, Charles VIII avait conçu le projet d'entretenir des vaisseaux dans le havre de Brouage, mais les Rochelais parvinrent à le détourner de son projet sous prétexte que cet établissement ruinerait le commerce des sels qui se faisait dans le havre. — A. Barbot, / Histoire de la Rochelle, dans Arch. hist. Saint. et Aunis, t. XIV, p. 455-456. Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9 494, fol. 29.

— Il n'y avait avant la création de Jacopolis qu'une « métairie qui servoit au logement d'un marinier lequel passait les voyageurs de Marennes à Soubise ». Mém. du XVIIIe s., Bibi nat , nouv. acq. fr,. 9494, fol. 33.

(13) 1578, 17 mars. Contrat d'échange par lequel le roi Henri III cède à François de Pons, baron de Mirambeau, la terre de Mortagne-sur-Gironde, contre la terre d'Hiers et la ville de Jacopolis sur Brouage. «... comme de tousjours et ancienneté le havre de Brouaige... ayt esté et soit ung des meilleurs et plus frequens de ce Royaume et auquel en temps paisible a accoustumé de venir grande quantité de navires flamens, allemans et autres estrangers et de ce royaume pour achepter du sel... » et, comme une ville qui pourrait être une des meilleures du royaume, y a été construite par le Seigneur de Mirambeau, « le Roy a voulu lesdits lieux estre siens » Arch. nat. J. 864, pièce 15.

— La « déclaration de la terre et châtellenie d'Hiers sur Brouage » mentionne « les marais sallans du domaine qui vallent deux cens livres ou environ » et le terrage du sel, environ 500 livres. Ibid. pièce 16.  Arcère, Histoire de la Rochelle, t. 1, p. 121. — F. de Vaux de Foletier, Histoire d'Aunis et de Saintonge, pp. 100-101.

(14) Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9494, fol.106 et suiv., 122 et 122 va, 131 va.

— XVIII- s. Carte ms. « Carte de partie des provinces de Saintonge, pays d'Aunis et Poictou, de haute mer » marquant l' « enceinte des marais qui saunent » et des « marais qui sauneront ». Bibl. nat. Cartes, (Je DD 2987. — Arcère, Histoire de la Rochelle, t. I, p. 122.

(15) Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9494, fol. 122-124.

(16) Arch. départ. Char.-Inférieure C 172.

(17) Arch. départ. Char.-Inférieure. C. 172. — Arcère, Histoire de la Rochelle..., t. I, p. 122. — On songea également à relier Brouage à la Seudre et à la Charente (Bégon, Mémoire... pp. 7 8. — Arcère, Histoire de la Rochelle, t. I, p. 124...

(18) Voir infra, chap. V.

(19) 1639. Edit portant création de juges conservateurs des salines d'Aunis et Saintonge, pour veiller à l'entretien des marais salants « qui se comblent tous les jours de vases de sorte que plus de cinq mil livres de marais salans ont été perdus et les autres qui sont plus haut et esloignés des dits havres et rivières sont demeurez mutiles et ne salent la pluspart rien du tout pour ce que les achenaux, estiers, jars et couches ou les eaux sont réservées pour s'en servir au temps de la saunaison sont en si mauvais estat que la pluspart d'iceux estans plus qu'à demy pleins de vazes, ne contiennent pas le quart de l'eauequ'ils doivent contenir... » Arch. départ. Char.-Inférieure C. 170, arrêtés et ordonnances, pièce 5.

(20) Bibl. nat. nouv. acq. jr. 9494, fol. 110, 111. Voir les indications de CI. Masse dans sa Carte du 230 carré d'Aunis et Saintonge (1703), Ministère de la Guerre, Section historique, service des cartes J 10 C. 1293.

(21) Voir Carte de CI. Masse déjà citée. Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9494, fol. 110-111.

(22) Voir carie de Masse déjà citée. Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9494, fol. 106 ss. Cartul, de la Trinité, pp. 353 359.

(23) 1698, marais gàts à Beaugeay. — Bégon, Mémoire sur la généralité de La Rochelle, p. 153. — Carte de Masse déjà citée.

(24) 1692, marais gàts à Saint-Aignant. Déclaration des biens de mainmorte dans l'ancien diocèse de Saintes, sous Louis XIII et sous Louis XIV, publ. par Ch. Dangibeaud dans Arch. hist. Saint. et Aunis, t. 35, pp. 223-224. — Carte de Masse déjà citée.

— 1710, aveu de la Seigneurie de St-Fort-sur-Brouage : marais « qui estoient autrefois marais salanz et maintenant sont marais gaz et pasturages ». Arch. nat., P. 439, no xiv. Cartul. de la Trinité, pp, 353-359.

(25) 1698. Marais gâts à Saint-Jean-d'Angle. Bégon, Mémoire, p. 156. —Carte de Masse déjà citée. — 1710. Aveu cité, (note 3) mentionne les marais gâts de Saint-Jean-d'Angle.

(26) Carte de Masse déjà citée.

(27) Des salines y étaient cependant encore exploitées au XVII s. voir : 1666, cession par Henri Guiton de Maulévrier à son beau-frère, de marais salants à Saint-Just. Arch. départ. Char.-Inférieure, E 410. — Voir aussi Bégon, Mémoire, p. 156.

— Dès 1639 cependant d'autres marais « sont en gas en la paroisse de Sainct-Just », Déclaration des biens de mainmorte, p. 10.

(28) Carte de Masse déjà citée. — Du même : Recueil des plans de Saintonge, Ministère de la Guerre, Comité technique du Génie, Atlas 131 f, feuilles 82, 86, 87 et 88. — Les chenaux aboutissant au grand chenal de Brouage étaient sur la rive gauche ceux de Boivin, de Tiranson, des Jumeaux et de Reux ; sur la rive droite ceux dits du Grand-Garçon, du Passage, du Foran, des Hautes et Basses Varennes, de Saint-Aignan, de Saint-Jean-d'Angle et d'Estourneau. Tous n'étaient plus, au XVII siècle, navigables que jusqu'à une faible distance dans l'intérieur. Bibl. nat. nouv. acq. fr. 9494, fol. 106 et suiv.

(29) Le duc de Richelieu, seigneur de Marennes et engagiste, depuis 1627, de la terre d'Hiers (Arch, nat. Q' 7 129 doss. 16) avait obtenu en 1779 du pouvoir royal la concession de toutes les terres « vagues et vaines », lais et relais de la mer et atterrissements formés entre la Seudre et Brouage. Il entreprit de faire valoir ces terres nouvelles par leur mise en culture ou leur aménagement en marais salants. Voir : Bibl. municip. de la Rochelle, ms. 2439, fol. 1 et suiv., Arch. municip. de La Rochelle, DD. 182.

— Les seigneurs de Soubise et de Mornac, le prieur de Sainte-Gemme, encouragèrent également sur leurs terres ces défrichements pour lesquels des avantages étaient accordés aux concessionnaires par le pouvoir royal (Déclaration du 13 août 1766). Bibl. municip. de la Rochelle, ms. 2439, fol. 64 v,- ; Arch. nat. Q 1 129, doss. 7.

(30) En 1615, l'abbaye de Saintes fait l'acquisition de 500 aires de nouveaux, marais salants au lieu appelé Géac à Marennes. Marennes, Oléron, Arvert, dans Archives historique Saintonge et Aunis. t. 6, pp. 272-274.

 — 1639, 8 mai. Marais salants en la paroisse de Marennes « sur les chenaux du Faulx et de l'Epine », Déclaration des biens de mainmorte dans l'ancien diocèse de Saintes sous Louis VIII et Louis XIV, publ. par Ch. Dangibeaud, dans Arch. hist. Saint. et Aunis, t. 35, p. 10. — Carte de Masse déjà citée. Au Sud de la Seudre, Bégon signale (Mémoire, pp. 153-154) les marais salants de la Tremblade, Arvert, Chaillevette, Les Mattes et Dirée. — Voir la carte ms. de la Généralité jointe au Mémoire, Bibl. nat. ms. fr. 8.148.

(31) Ch. Lenthéric, Côtes et ports français de l'Océan. Paris, 1901, p.. 163.

(32 1716, novembre. Réclamations contre certains propriétaires de marais et « gens non sauniers » qui « se sont ingérés de faire un fort grand nombre de réservoirs ou claires tant dans les sartières desd. marais que sur les vazes de la rivière [de SeudreJ... en quoy faisant ils ont tout gasté et creuzé les sartières desd. marais qui estoient laissées pour la conservation des taillées ou digues et pour fournir de terrain pour la réparation et entretien d'icelles... » etc.., Arch. départ. Char.-Inférieure, B 90, pièce 75.

— 1762, 22 août. Arrêt contre les propriétaires de claires à huîtres d'Oléron et de Seudre, réglementant l'établissement des claires, faisant détruire celles qui se trouvent près des chenaux fournissant l'eau aux salines. » Invent. des Arch. départ. de la Charente-Inférieure, Séries A-B (1900), p. 28.

— 1787. Projet d'élevage des huîtres de Marennes et de leur transport rapide à Paris. Marennes, Oléron, Arvert, dans Arch. hist. Saint. et Aunis, t. 6, pp. 336-346.

 

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