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PHystorique- Les Portes du Temps
16 février 2020

Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel)

Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel)

Guillaume de Lezay, succéda en 1112 (37) à son père Goscelin, comme le prouve la présence, à cette date de son suzerain, Guillaume, comte de Poitiers, venu à Talmont dans le but évident de régler les comptes de la succession. Cependant, malgré nos recherches, nous n'avons pu trouver, de trace de ce baron, avant 1118, époque à laquelle il fut cité, comme témoin dans une charte du prieuré de Fontaines (40). A partir de cette époque seulement les documents deviennent moins rares.

Il en est un entr'autres, traduit du cartulaire de Talmont, par M. Paul Marchegay, qui raconte l'anecdote suivante :

« A Saint-Hilaire-de- Talmont, distant de l'abbaye d'un kilomètre et demi, il y avait, la veille et le jour de la fète du patron de ce bourg (14 janvier), une foire importante dont tous les droits et produits, appartenaient à l'abbaye de Sainte-Croix. Une certaine année que le ( cartulaire n'indique pas, suivant sa déplorable habitude.)  le verglas fût tellement fort, que soit hommes, soit bêtes, nul n'osait sortir et ne pouvait se tenir sur ses pieds.

« Tandis que le receveur de l'abbaye restait prudemment au coin du feu, les sergents du seigneur de Talmont et du comte de Poitou, arrivés de la surveille à Saint-Hilaire, pour y faire la police, ne perdirent pas leur temps. Se transportant dans les maisons où les marchands étaient installés, ils y réclamèrent et perçurent tout ce qui était dû pour droit de foire. Le troisième jour, le verglas disparaît et le receveur accourt à Saint-Hilaire, mais trop tard, pour recueillir autre chose que des injures et peut-être même des horions. Guillaume de Lezay, auquel l'abbé vint aussitôt porter sa plainte, fit rendre ce qui avait été touché par ses sergents.

« Ceux du comte étaient partis en toute hâte, afin d'éviter la restitution de leur gain illicite, mais Guillaume de Lezay paya de sa propre bourse, la somme qu'ils avaient perçue, en disant : Mes prédécesseurs ont donné au monastère de Sainte-Croix la foire de Saint-  Hilaire ; mon devoir est de lui assurer et même garantir le produit. Je réclamerai auprès du comte du Poitou pour qu'il me fasse rembourser par ses sergents (41). »

Nous partageons tout à fait l'avis du savant archiviste, quand il dit, dans une note qui accompagne ce récit, que des actes semblables de désintéressement et de justice, étaient rares au XIIe siècle, et méritaient d'être relatés, mais nous nous permettrons d'ajouter, que si les moines ont noté ce fait sur leurs tablettes, c'est que Guillaume, prince très violent, les avait peu habitués à cette manière de procéder, et qu'ils n'étaient pas fâchés de consigner par écrit, les paroles du seigneur, pour en assurer plus sûrement l'exécution à l'avenir, par lui et ses successeurs.

C'est de ce côté qu'il faut diriger ses recherches pour trouver le mobile qui poussa les moines à confier cette bonne action « aux signes de l'écriture ». Le sire de Talmont n'était pas toujours aussi aimable comme le prouve le fait suivant :

Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel) (2)

En 1127, à la mort du comte de Poitou, son fils Guillaume IX, voulant connaître ses nouveaux domaines, visita le Talmondais et coucha même avec les siens dans le château.

Grand fut son étonnement, lorsque au départ, le lendemain matin, il s'aperçut que son hôte, Guillaume de Lezay, retenait près de lui Hugues VII, dit le Brun de Lusignan et plusieurs autres seigneurs de sa suite, avec l'audacieuse prétention de les garder prisonniers.

Le comte résolu à se venger, et à attaquer la place, mais n'ayant pas sous la main les forces nécessaires, se replia sur Longeville où il s'arrêta plusieurs jours, chez les moines du prieuré, qui, un peu malgré eux, lui donnèrent l'hospitalité, en attendant l'arrivée des renforts demandés. Il ne les quitta, tout porte à le supposer du moins, qu'après avoir obtenu pleine et entière satisfaction de la trahison du seigneur de Talmont (42).

Mais à partir de cette époque, le comte eut une confiance très modérée en son vassal, et il ne faut pas s'étonner de le voir revenir en 1130 dans la contrée, pour surveiller ses agissements.

Voici les paroles de Suger:

« Praesertim cum idipsum aut simile hune eundem Guillelmum Guillelmo duci fecisse audissemus, videlicet quod, quadam nocte ibidem hospitatus fuisset, et in mane castrum exire vellet, vix portam, quae ei et suis claudebatur, intempestive exire potuit, et de nobilioribus exercitus sui ibidem retentos coactus dimisit. »
« D'autant plus que nous avions entendu dire que la même chose ou quelque chose de similaire avait été fait par le même Guillaume, Guillaume comme chef, c'est-à-dire parce qu'il y avait logé une nuit et voulait quitter le camp le matin, il pouvait à peine quitter le porte, qui a été fermée à lui et à ses hommes, dans le temps, et a été forcée par les nobles de son armée d'y être détenus libérés »


Nous rapprocherons de ce récit un acte du Cartulaire de Talmont. « Temporibus domni Willelmi abbatis, Willelmus consul, Willelmi magni filius, cum in exordio sui principatus a castro Talemondo, quo pridie venerat, recederet, Willelmum de Lezeiaco, Hugonem Brunum de Lezegneio et alios nonnullos ex commutitate ejusdem consulis barones cepit, captosque diutius audaciter tenere presumsit.»
Au temps de seigneur Guillaume, l'abbé, Guillaume le consul, fils de Guillaume le Grand, quand, au début de son règne, il se retira du château de Talmond, où il était venu la veille, il captura Guillaume de Lezay, Hugues le Brun de Lusignan, et quelques autres barons de la commutation du même consul, et les gardèrent hardiment prisonniers pendant longtemps


Qua ex causa dum prefatus consul Talemundum accedere vellet, apud Longam Villam, in domo monachorum, per aliquos dies diversorium habuit. »
Pour cette raison, tandis que le susdit consul voulait se rapprocher de Talemond, il logea pour quelques jours à Longe Ville (sur-Mer), dans la maison des moines.(Cart. de Talmond, n° 198, p. 226. Ad ann. 1127)

On doit aller jusqu'en 1135 pour entendre parler de nouveau de Guillaume ; ce baron persuadé que sa fin approchait se sentit tout à coup animé des plus nobles sentiments : « omne quod antiquitur et senescit prope interitum est, » disait-il, et pour le salut de son âme, il confirma les donations faites à Sainte-Croix, en y ajoutant quelques nouvelles aumônes (42).

Afin d'arriver à expliquer convenablement un fait très intéressant de notre histoire locale, qui doit être mentionné à cette place, il convient de résumer un peu les événements qui se déroulaient en Poitou vers 1137.

Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel) (4)

Le comte Guillaume, parti récemment pour Saint-Jacques de Compostelle, mourait en route au mois d'avril.

Dans son testament il avait exprimé le vif désir que sa fille Aléonor, qu'il instituait l'héritière de tous ses biens en Guyenne et Poitou, épousât le jeune Louis, fils du roi Louis VI.

Le mariage fut en effet célébré avec pompe dans un bref délai, et, au mois de juillet, Aléonor et son époux assistaient aux fêtes qui se donnaient à Poitiers, en leur honneur. Mais quelques jours après, Louis VI mourait à Paris, et son fils, le nouveau comte du Poitou, était appelé à lui succéder sur le trône de France.

Le sire de Talmont devenait donc ainsi vassal direct du roi qui réunissait, à la couronne, hélas ! pour trop peu de temps, sans guerre livrer ni bourse délier, le Poitou et la Guyenne.

Il faut croire que cet avènement fut loin de recevoir l'agrément de tous les seigneurs et habitants du pays, moins français que poitevins, car l'abbé Suger de Saint-Denis, conseiller intime du jeune roi, raconte dans ses chroniques, que les habitants de Poitiers se déclarèrent en commune (1138) et qu'ils entraînèrent presque tout le pays dans la rébellion.

A cette nouvelle, le jeune Louis VII accourut en toute hâte en Poitou, fit rentrer d'abord la capitale dans l'obéissance, et de là entreprit une excursion dans la région, pour vaincre les dernières résistances et faire reconnaître sa suzeraineté par tous les barons récalcitrants.

 C'est pendant ce voyage, qu'il eut une petite affaire à régler avec les Talmondais. Laissons l'abbé Suger, qui accompagnait le roi, nous raconter comment se termina « la trahison du seigneur de Talmont ».

Le roi Louis VII sortant de Poitiers, « se dirigea en hâte du côté de l'Océan, vers un noble château dont le nom vient de Talus mundi ou talis mondus, et qui, suivant l'opinion de ceux qui l'expliquent ainsi, le doit tant à la beauté du lieu qu'à la fertilité du sol et aussi à la sûreté du château, dans les fossés duquel la marée de l'Océan, qui n'est pas fort éloigné, monte deux fois par jour, et par son mouvement dans les ruisseaux d'eau douce permet, deux fois par jour, d'apporter en bateau, dans l'intérieur des terres et jusqu'à la porte de la tour, abondance de poissons, de viandes et de marchandises diverses.

« Le Roi fit sommer de se présenter devant lui, un certain baron, nommé Guillaume de Lezay, homme factieux et fourbe, qui avait usurpé ce château à l'occasion de sa garde. Il avait déjà eu avec lui un démêlé, au sujet des faucons blancs du duc Guillaume, de ceux  qu'on appelle gerfauts, retenus par lui et restitués seulement sous le coup des menaces et de la crainte, et il le pressait vivement aussi pour la reddition du château.

Celui-ci, nous prenant à part, l'évêque de Soissons et moi, invitait instamment, par notre entremise, le seigneur Roi à venir en personne recevoir son château. Aussi l'évêque et plusieurs autres engageaient le seigneur Roi à se hâter d'aller prendre possession du château, puisqu'il lui était offert. Mais nous, et un bien petit nombre partageant notre avis, craignions leur perfidie et regardions comme dangereux, pour nous et notre seigneur, de pénétrer dans l'enceinte du château avant la remise de sa tour inexpugnable.

Pour dissuader « d'agir ainsi, nous rappelions un fait semblable, à savoir que jadis le roi des Français, Charles (44), de retour d'une expédition en Lorraine, après avoir accepté avec confiance l'hospitalité qu'Herbert, comte de Vermandois, lui offrait comme vassal et comme ami, avait trouvé un perfide ennemi qui le retint en captivité jusqu'à sa mort : d'autant plus que nous avions appris que ce même Guillaume avait fait la même chose ou à peu près, au duc Guillaume, lequel ayant logé une certaine nuit dans le château, put, à grand'peine, lorsqu'il voulut sortir le matin, franchir les portes perfidement fermées sur lui et les siens, contraint d'y laisser prisonniers, quelques-uns des plus nobles seigneurs de son armée.

 Mais comme le plus grand nombre préférait aller que s'arrêter, nous refusâmes de céder à leur sotte audace. Pour eux, ayant envoyé en avant leurs sergents choisir des logements et acheter des vivres, ils les suivaient comme en se jouant. Nous, au contraire, attribuant à une trop grande légèreté cette conduite d'hommes qui, imprévoyants, désarmés, envoyaient en avant leurs destriers et leurs armes.

« nous les blâmions avec force invectives. L'événement ne tarda point. Déjà le susdit Guillaume, ne pouvant plus cacher sa trahison, et après qu'il eut fait arrêter sans bruit quelques-uns de ceux qui étaient entrés les premiers, tenait lui-même la porte embrassée, laissant entrer ceux qui lui paraissaient de meilleur prix, et repoussait ceux dont il ne voulait pas.

Courant en désordre et vociférant, ceux qu'on saisissait au dedans criaient à ceux de dehors de prendre la fuite. Les traîtres, ouvrant aussitôt les portes, se mirent à la poursuite de ces derniers, s'efforçant de prendre les uns, de blesser ou bien de dépouiller lestement les autres.

 Quand soudain, bien que tardivement, le seigneur Roi, courant aux armes avec son armée, ceint de sa cuirasse, de son casque et de ses jambarts de fer, accourut au secours des fuyards, tomba sur ceux qui les poursuivaient, et avec ses Français, les seuls à peu près qui l'eussent suivi, rendit la pareille aux Poitevins.

 Là, on vit le Roi, couper de sa propre épée, les pieds à deux de leurs chevaliers, supplice d'autant plus douloureux que son manque de force, à cause de sa grande jeunesse (45), le faisait durer plus longtemps. Les mettant donc en fuite, les refoulant jusqu'à la porte, malgré  son encombrement, avec l'aide de Dieu, il tira de la trahison de ces scélérats une si grande et si digne vengeance, que sur l'heure, contre tout ce qu'on pouvait espérer, il se décida à attaquer à main forte et bras tendu, le château qui semblait inexpugnable, renversa et brisa par les armes ses moyens de défense, et livra aux flammes tout le château, mêmes les abbayes et les églises, jusqu'à l'enceinte de la tour où se réfugièrent ceux des traîtres qui avaient échappé à la mort (46). »

Comme on peut le remarquer dans le cours de ce récit, selon Suger, Guillaume de Lezay avait usurpé la possession du château, en invoquant un droit de garde, « idem castrun occasione custodie sibi usurpaverat ». Or, pour expliquer l'exactitude de cette phrase, on peut faire deux suppositions.

Si le véritable Guillaume de Lezay, qui, en 1135, voyait la mort approcher, est réellement descendu au tombeau, celui qui résista au roi était certainement un usurpateur, portant le même nom, qui avait profité de cette circonstance pour se joindre aux révoltés : dans cette hypothèse, Suger a donc raison de le qualifier comme il le fait. Si, au contraire, le sire de Talmont vit encore, et qu'on le traite d'usurpateur, c'est que le comte de Poitou avait retiré à son trop puissant et trop fourbe feudataire, la garde du château qu'il commandait, en lui laissant seulement le titre de seigneur de la contrée, et que, malgré cette décision, Lezay avait repris possession de la forteresse, afin de résister à l'armée du roi, au moment du soulèvement de la province.

Château de Talmont – Guillaume de Lezay - Guillaume IX- Hugues VII de Lusignan - Louis VII et Aliénor d’Aquitaine (Time Travel) (1)

Dans les deux cas, il est ainsi prouvé, qu'en 1138, le château devait être en la main du roi (47).

Nous accordons facilement la préférence à la première explication ; il a dû se passer, en effet, à cette date, des événements dont les traces ne nous sont simplement qu'indiquées et qu'il est difficile de parfaitement expliquer, jusqu'à plus ample information.

Les premiers Seigneurs du château de Talmont (8)

Guillaume de Lezay, sire de Talmont, qui eut Eustachie de Lezay femme de Eble de Mauléon et une autre fille qui épousera Hugues d’Apremont.

Ainsi, une charte de Sainte-Croix rapporte qu'en 1140, « Hugo Aspero-Montis, Talemundi castri partim dominus (47) », Hugues d'Apremont, frère de Raoul, était coseigneur du château de Talmont; qui pouvait bien partager avec lui ce titre ? Si ce n'est Eble de Mauléon que nous trouverons seul maître du Talmondais.

Ces deux barons, Hugues et Eble, avaient épousé les deux filles de Lezay qui ne laissa pas d'enfant mâle.

 

1147 Guillaume de Mauzé

le sénéchal du Poitou, Guillaume de Mauzé, au moment de partir pour la croisade, suppliait le ministre Suger d'envoyer dans la contrée un prévôt sage, sous peine de perdre le pays et notamment de la Tour de Talmond menaça de détruire et dont Eble de Mauléon accaparait tous les revenus

Guillelmi de Mausiaco, Pictaviae senescalci, ad Sugerium.

Hierosolymam profecturus, scribit ut ad Burdellum mittat sapientem praepositum de suis, et hominem cui servandam committat turrim Talemundi, quam Eblo de Maloleone ablaturum se minabatur.

 De Guillaume de Mauzé, intendant de Poitiers, à Suger.

SUGERIO , Dei gratia venerabili abbati S. Dionysii, W. * de Mausiaco ejus amicus, et Regis Francorum senescalcus, salutem.

SUGERIO, par la grâce de Dieu au vénérable abbé S. Denys, son ami et intendant du roi de France, salut.

NOVIMUS equidem dilectionem vestram et ingenium circa negotia terrae Regis semper et affectuose internum; nostrum vero circa Pictaviae negotia, quantùm potuit, fideliter intentum, vestra satis novit discretio.

Nous savons que votre amour et votre caractère sont toujours et affectueusement internes aux affaires de la terre du roi ; mais votre discernement en a assez appris, autant qu'il a pu, fidèlement concentré sur les affaires de Poitou.

Quapropter benignitati vestrae mandamus, ne aliquid fraudis post me lateat, ut quàm citius poteritis ad praesens, et omni occasione remota, praepositum de vestris sapientem et probum Burdello (Le Bourdei) mittatis.

C'est pourquoi nous ordonnons à votre bonté qu'il n'y ait aucune trahison cachée derrière moi, afin que vous puissiez arriver au présent plus tôt que jamais, et, si une occasion vous est retirée, envoyez de Bordeaux un sage et honnête hors de votre contrôle.

 Quod nisi feceritis, in rei veritate sciatis Burdellum, et omnem illius regionem , nisi Deus fecerit, irrecuperabiliter amittendam : nam fideles regionis illius mihi hoc scripserunt, quod inimici et burgenses in ipsa civitate occidebant.

Et si vous ne le faites pas, vous saurez peut-être en vérité que Bordeaux et tout ce pays, à moins que Dieu ne le fasse, seront irrévocablement perdus ;

Insuper, ut domino et amico meo mando, quod turrem Talemundi, in quantum potui, ad honorem Regis fideliter hucusque servari.

De plus, comme je l'ordonne à mon seigneur et ami, que la tour de Talemond a jusqu'ici été fidèlement conservée, autant que j'ai pu, à l'honneur du roi.

Modò vero dominus Eblo de Malleone redditus turris mihi ex toto aufert; et domino episcopo Pictavensi (Gisleberto)  dixit, quod amplius redditus turns me non sufferret habere.

Mais maintenant le seigneur Eble de Mauléon, lui étant rendu, m'enlève toute la tour ; et dit au sire évêque de Poitiers qu'il ne me souffrirait plus d'avoir de nouvelles rentes.

Quapropter mando, et sublimitatem vestram deprecor, ut hominem talem mittatis, cui turrem reddam , qui eam fideliter conservet: nam Hierosolymam sum iturus, nec possum eam servare, nec ampiùs certè servabo Vale. Donum vestrum, si placet amicitiae vestrae, ut peregrinus requiro.

C'est pourquoi j'ordonne et supplie Votre Éminence d'envoyer un tel homme à qui je rendrai la tour, qui la conservera fidèlement; Votre cadeau, si votre amitié me plaît, en tant que voyageur j'en ai

 

Ce Hugues, chevalier, semble être mort sans postérité : il fut tué par Simon de Mescench, qui fit une fondation à l'abbaye de Buzey, en réparation de ce meurtre ; l'approbation de l'évêque de Nantes est de 1150 (49).

Son frère Rorgue d'Apremont, qui avait péri dans un combat sur mer, avait été inhumé par ses soins dans le cimetière de Sainte-Croix, et les moines de cette abbaye célébrèrent un service en échange de terrages ou dîmes sur les landes situées entre le château et le bois d'Orbestier, et dans la paroisse de Grosbreuil, ainsi que de redevances en sèches pêchées dans les étiers de Jard et de Talmont.

 

 

G. LOQUET, Architecte du Gouvernement et du département de la Vendée.

 

 

Les premiers seigneurs de Talmont Saint Hilaire <==.... ....==> Les Seigneurs de Talmont, Famille de Mauléon

 

 

 

 


Gosselin de Lezay avait épousé la fille de Pépin, fils de Kadelon d'Aulnay (v. 1058-v. 1074), seigneur de Talmont.

Geoffroi de Mauléon (Gauzfridus de Malo Leone), ancêtre de Ebles, avait épousé lui la fille de Kadelon.

 

 

Aliénor d'Aquitaine la concession des priviléges de franche-commune -

La Mairie de la Ville de Niort a dû prendre naissance aussitôt après la concession des priviléges de franche-commune, accordés à cette cité par la reine ALIÉNOR, duchesse d'Aquitaine. Niort est une ville de commune....

Cum ergo civitatem tanto exonerata[m] honere paccatisque diversarum questionum multis occasionibus hilariter exissemus, festinantes versus Occeanum, ad castrum quoddam nobile quod ex re nomen habens aut Talus mundi aut Talis mundus (3) dicitur, quod his et hujusmodi credentibus tam loci amenitate quam frugum ubertate necnon et castri securitate fatatum (4) estimaretur cum proximus ejusdem castri vallo omni die bis refluat Occeanus, multorumque tam piscium quam carnium aut diversorum mercatorum commercia navali subsidio bis omni die fluviorum dulcium alveis intus usque ad turris portam referantur (5).

Baronem quendam Guillelmum de Laziaco 6, virum factiosum et subdolum, qui idem castrum occasione custodie sibi usurpaverat, conspectui suo assistere mandavit.

Quem cum super retentionem falconum alborum, qui dicuntur girfaldi, Guillelmi ducis gravissime cohercuisset, et ad redditionem eorum minis et terroribus coegisset, etiam de castri redditione eum gravissime exagitabat.

Qui tam me quam episcopum Suessionensem (7) vocans in partem, per nos dominum regem illue ire castrumque suum recipere obnixe invitabat.

Unde dominum regem illue festinare et dum castrum ei offertur celeriter recipere ab ipso episcopo et a multis suadebat[ur].

Nos vero, et pauci nobiscum sentientes, perfidie eorum discredebamus, periculosumque fore si absque turris inexpugnabilis receptione infra castri menia nos et dominum nostrum reciperemus quoddam etiam ad dissuadendum simile factum referentes : videlicet quod quondam rex Francorum Karolus (8) ab expeditione quadam Lotharingie rediens, a comite Veromadensi Herberto quasi ab homine et amico suo gratanter receptus hospitio, tamquam a perfido hoste perpetuo carcere remansit dampnatus; presertim cum idipsum aut simile hunc eundem Guillelmum Guillelmo duci fecisse audissemus, videlicet quod, cum quadam nocte ibidem hospitatus fuisset et in mane castrum exire vellet, vix portam que ei et suis claudebatur intempestive exire potuit, et de nobilioribus exercitus sui ibidem retentos coactus dimisit (9).

 Verum cum potius ire quam remanere quamplurimis placeret, stulte corum audacie cedere sustinuimus. Qui servientes suos ad eligenda hospitia et placitam victualium coemptionem premittentes, eos quasi jocando sequebantur.

Nos autem, hujusmodi factum levitati reponentes, quod improvidi, quod inermes dextrarios suos et arma absque se premittebant, invehendo in eos vituperabamus.

Nec mora, cum jam prefatus Guillelmus proditionem suam celare non valens, quosdam de precedentibus qui jam intraverant quasi sub silentio capi fecisset, ipsemet portam amplexatus, quos meliores videbat capiendos recipiebat, et quos nolebat excludebat.

Tumultuantes igitur et vociferantes interius capti, exterius fugam exclamabant Quos proditores, apertis ilico portis, insectantes, quosdam capere, quosdam sauciare, quosdam vero spoliare instautissime satagebant, eum repente, licet tarde, dominus rex cum exercitu suo ad arma concurrens, lorica et galea ocreisque ferreis succinctus, fugantibus occurrit, fugientibus subvenit, vicem eum Francis suis, pene enim soli erant, Pictavis rependit.

Videres ibidem eumdem regem duos eorum milites pedibus detruncare, quos quanto tardius, -erat enim exigente etate adhuc debilis viribus, – cedebat (10) tanto angustius eos demorate cesionis angustia deprimebat.

Refugans itaque eos et per portam etiamsi sorderet (11), retrudens, divinitus adjutus, tanta et tam digna ultione sceleratorum punivit proditionem, ut eadem hora ex insperato castrum quod videbatur inexpugnabile in manu forti et brachio extento aggredi maturaret, immunitates prerumperet, armis perfoderet, totum castrum, abbatias etiam et ecclesias usque ad precinctum turris incendio conflagraret. Qui autem de factoribus supererant in turre se receperunt (12). …

 

 

(1)   Expression biblique, comparez Esther. IX, 22 ; I Mach., I, 42 etc.

(2)   Jusqu’au divorce de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers fut administer par un prévôt royal. (Giry, p. 356)

(3)   Talmont Saint Hilaire

(4)   Comparez l’expression fatatam dans la Vie de Louis VI, p.77

(5)   Le port de Talmont est aujourd’hui à peu près comblé et inaccessible aux vaisseaux.

(6)   Lezay, Deux-Sèvres, arr de Melle. Voir à ce sujet une note de M.Lair (art. cit. pp, 586-587). Le père de ce Guillaume et lui-même paraiseent avoir usurpé la seigneurie de Talmont sur les possesseurs légitimes dont le nom parait, d’ailleurs, dans les actes du temps.

(7)   Josselin, auquel Suger dédia la Vie de Louis VI.

(8)   C’est le cas de rappeler que Suger était particulièrement versé dans l’histoire de France et qu’il aimait à la prendre pour sujet de ses entretiens avec les moines de Saint –Denis. (Voir sa vie par le moine Guillame, édit. Lecey, p. 382). Le roi nommé ici est Charles le Simple, mort à Péronne en 923.

(9)   Voir à ce sujet une charte du cartulaire de Talmont, citée par M. Lair (p. 587), et qui semble faire allusion au fait rapporté par Suger.

  (10) Le manuscrit porte sedebat ; nous corrigeons avec M. Lair cedebat.

(11) Rapprocher cette expression d’une phrase de la Vie de Louis VI, p. 78.

(12) Ici s’arrête le fragment publié par M. Lair d’après le manuscrit D. ce qui suit est l’Historia jlariosi regis Ludovici, telle que la donnent le manuscrit G et les copies de la continuation d’Aimois.

 

Temporibus domni Willelmi abbatis, Willelmus consul, Willelmi magni consulis filius, cum in exordio sui principatus a Castro Talemondo quo pridie venerat recederet, Willelmum de Lezeiaco, Hugonem Brunum de Lezegneio et alios nonnullos ex communitate ejusdem consulis barones cepit, captosque diutius audaciter tenere presumpsit. Qua ex causa dum prefatus consul Talemondum accedere vellet, apud Longam Villam in domo monachorum per aliquos dies diversorium habuit, quum ex sui violentia contubernii monachis hospitibus tum ipsius domus tum rerum eorum devastatione dampna permaxima irrogavit.

Huic itaque quadam die de lecto mane surgenti Fulcherius Ruffus monachus astitit, eique dixit : « Quia vester modus atque habitatio nobis non modicum intulit dispendium, par est nobis quantulacumque muneris largitate placare studeatis, quoniam incommodo nostre curie consortio non mediocriter gravatis. Precor itaque, dux optime, precor et obsecro ut nobis et post nos huic loco in nemore Jardo buscam tam nostre domus usui quam ceteris necessitatibus nostris ad focum sufficientem tribuatis, quatinus si aliarum a vobis demolitionem rerum patimur, inde saltem bona fortuna ditari videamur. »

Idem consul ut audivit, buscam monachis ut postulatus erat libentissime donavit. Testes sunt Arnaldus de Morinaco, Brictius et Lemovicinus, aliique qui ut tanto principi assistebant quam. plurimi. Hoc actum est ab incarnatione Domini anno M°C°XX°VI sub IV indictione; ipso scilicet anno (1) quo Willelmus consul, totius speculum probitatis, obierat quem instar Alexandri, Philippi vel Pompei Romani seu quoque juxta nomen magnorum qui sunt in terra virorum ob magnam suam prerogativam virtutum universalis urbanitas vocari censeat magnum; cui munerum universa strenuitas, universa humana liberalitas eo tenus se minerceraverat ut nichil supra, nichil extra putaretur, presertim quia quantum hominis interest experientia, omnes actus, omnes mores noverat mortalium, cunctos motus et item omnimodos humanorum affectus comprehenderat animorum, ut nulli unquam injuste irasci nulli unquam incompetenter videretur misereri quem si mundus aliorum mortibus redimere posset, ad omnium bonorum arbitrium, decimum quemquam quos substinet hominum haud injuria pro eo dare deberet.

(1)   « Anno 1126, obiit Willelmus dux aquitanorum, IV idus februarias » Chron. Malliac 10 fevrier 1127 (Cart. Talmond)

 

 

Anno ab Incarn. Domini MCXXV I. (a) obiit Willermus Dux Aquitanorum iv. Idus Februarias, & Pictavis civitate apud Novum-Monasterium fepultus est.
Hic virtute fæcularis militiæ super omnes mundi Principes mirabiliter claruit:  cui successit in Principatu Guillelmus filius ejus , qui obiit peregrinus apud
S. Jacobum in Hispania. (Chronique Saint Maixent)

 

(39) Cartulaire de Talmond, chapitre CCI.

(40) Cartulaire de Fontaines, chapitre XIX.

(41) Cartulaire de Talmond, chapitre CCLXXVII, circa 1 120.

(42) Cartulaire de Talmond, chapitre CXCVIII. Voir l'Histoire de Sainte-Croix de Talmond.

(43) Cartulaire de Talmond, chapitre CCCXLII.

(44) Charles le Simple en 923.

(45) Louis VII avait alors environ 17 ans.

(46) D'après un manuscrit de la Bibliothèque Nationale, fond latin, n° [2,710. Traduction de M. Jules Lair.

(47) En 1144 on sait que le sire de Lezay avait, nom Simon.

(48) Cartulaire de Talmond, chapitre CCGLI.

 

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