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PHystorique- Les Portes du Temps
6 juin 2020

L’histoire de Benet (sous-les-Noyers) et son château médiéval

L’histoire de Benet (sous-les-Noyers) et son château médiéval Rochebrune

Sans offrir à l'œil des touristes et à la brosse du peintre toutes les richesses naturelles du Bocage, l'aspect du pays de Benet est cependant loin d'être dépourvu de charmes.

La Plaine s'y est heureusement bossuée de collines qu'ombragent, l'été, de gigantesques noyers, dont l'existence a naguère valu à cette localité la dénomination caractéristique de Benet-sous-les-Noyers. Benet a été chef-lieu de canton sous le nom de Benays, Benait, Benet les Noyers, puis ensuite intégré au canton de Maillezais.

L'origine de ce bourg, jadis ville forte, semble, du reste, remonter à une haute antiquité. M. B. Fillon (1) y signale l'existence de cavités en forme de silos, qui pourraient appartenir à la période celtique.

L'époque gallo- romaine y a laissé également de curieuses traces, sous forme de nombreuses monnaies et de deux stèles ou cippes, dont M. L. Brochet a donné la description dans la Revue du Bas-Poitou (2). « Sur la base de l'une est gravé en relief le croissant de Diane et sur celle de l'autre une sorte de pomme de pin. Deux acrotères devaient probablement se trouver au-dessus des chapiteaux qui supportent le couronnement. »

 La stèle la mieux conservée contient dans une niche semi-circulaire le buste d'une femme qui tient de la main droite une bouteille à long col et de l'autre un vase à boire. Dans la niche de la seconde stèle est représentée à mi-corps l'image en relief, mais mal conservée, d'un homme.

Sur les flancs de deux pittoresques coteaux s'étagent de plaisantes demeures, desservies par de nombreuses rues ou peux, dont les appellations sont de même autant de témoins de l'ancienneté du lieu et de son importance passée. Nous citerons notamment les rues des Tombeaux, de la Vieille, du Ballet, des Merciers, de Mervent, de la Chevallerie, de Guerfou et du Peux-Fourcheau.

Les lieux-dits suivants ne sont pas moins significatifs : la Saunerie, les Coubilles, la Chevallerie (3), le chemin de la Grange-Dimiere et Barbe-Canne, et les preuves écrites ne font pas davantage défaut.

En 964 une villa avec un dominus (villa benetii), appartenant au seigneur de Vouvant, Arnaud GASDENER est mentionné. (Ayraldus Gassedener cognomine)

La mention de Benet est faite en 981 au sujet d’une donation d’une vigne sise à Benaciaca dans le pays de Niort. (4)

==> 1076 Vidimus de lettres concernant la donation des biens d'Airaud Gassedenier situés à Benet au profit de l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise dès sa fondation, et de l'usage dans les bois de la châtellenie de Mervent donnés par les comtes de Poitiers, à l'exception de la partie appelée L'Épaux à Saint-Michel-Mont-Mercure

 Dom Fonteneau, dont les manuscrits offrent aux historiens de notre contrée une source de renseignements aussi précieuse qu'inépuisable, nous apprend, en effet, que Pierre de Niort et Étienne, son frère, firent don de la moitié de l'église de Benays à l'abbaye de Montierneuf, en mars 1088 (5).

 XIe siècle

La châtellenie de Benet est déjà solidement constituée. Les seigneurs du lieu font partie du groupe aristocratique gravitant autour de la puissante abbaye de Maillezais, nécropole des comtes de Poitiers, ducs d’Aquitaine.

Divers actes les montrent dans l’entourage proche de ces derniers. La châtellenie de Benet est citée en tant que telle dans un acte de 1106 par lequel Joscelin de Lezay donne et vend à l’abbaye clunisienne de Montierneuf  à Poitiers tout ce qu’il possède.

==> (1100 - 1107). Amelius de Benet cité dans : LETTRE CONCERNANT UNE CERTAINE GRANDE PLAINTE QUI EXISTAIT ENTRE L'ABBESSE DE LETHBOURG ET THEBBAUD.

 

 

 En 1189, Aliénor, duchesse d'Aquitaine, accorde à Benet de nombreux privilèges et, dans les lettres de Guillaume IV, on parle non seulement de la ville de ce nom, mais encore de ses fortifications.

 1206, Thibault III Chabot (Theobaldus), seigneur de la Roche Servière, de La Grève, de Mervent, du Petit château de Vouvant, d’Oulmes, de la Chabocière donna à l'abbaye de l'Absie tout ce qu'il possédait par acquets et succession à Benest.

 

1219 Don de divers héritages fait à l’abbaye des Châtelliers par Geoffroi Coadener de Bennais

Ego Nicholaus, Briocensis archidiaconus notum facio presentibus et futuris quod Gaufridus Coadener de Bennais dédit Deo et beate Marie de Castellariisiis et fratribus ibidem Deo servientibus, pro salute anime sue ac parentum suorum in puram et perpetuam elemosinam terram suam de Jameus, et dimidium prati eidem terre contigui.

Moi, Nicolas, l'archidiacre de Brioce, fais savoir au présent et à l'avenir que Geoffroy Coadener de Bennais a donné à Dieu et à la bienheureuse Marie de Castellarisiis et aux frères qui y servent Dieu, pour le salut de son âme et que de ses parents, en aumône pure et perpétuelle, sa terre de Jameus, et la moitié du pré de la même terre contiguë

  Postea contigit quod idem G. gerens arma captus, fuit, et apud Niortum detentus in carcere, ubi cum omnes sui parentes et amici de sua liberalitate essent multociens requisiti, nec sibi ullum auxilium impendere voluissent nec potuissent, abbas et conventus de Castellariis, super cum miseratione commoti, ad ipsius instatem peticionem pro ejus deliberatione et redemptione quadraginta libras Pictaven. senescallo regis Anglie tradiderunt.

Plus tard, il arriva que le même G. fut capturé, portant les armes, et détenu dans la prison de Niort, où, lorsque tous ses parents et amis furent à plusieurs reprises requis de leur libéralité, et qu'ils ne voulaient ni ne pouvaient dépenser aucune aide pour lui, l’abbé et l'assemblée des Châtelleirs, lorsque j'ai été ému de pitié, à sa demande urgente pour sa résolution et le rachat de quarante livres du Poitou remis au sénéchal du roi d'Angleterre.

 Ipse vero G. pro magnis laboribus et expensis superius nominatis, quas abbas et monachi de Castellariis, in sua liberatione multimodis fecerant, dedit et concessit eis totam terram suam, que sibi jure hereditario pertinebat, scilicet medietatem terre…………. parere de Boenzay, et medietatem nemoris et prati de Gorze et medietatem prati de Lacrodade, et medietatem vinearum feodi de Ulmo Gordau, et medietatem terre de la Planche et prati eidem terre contigui, et campum de Luzay, et terram de via de saint, Rome, et medietatem terre deu Joc et terram feodi Petri Bernardi, etc.

Mais G. lui-même, pour les grands travaux et dépenses mentionnés ci-dessus, que les abbés et les moines de Castellarii avaient accomplis de plusieurs manières lors de leur libération, leur donna et leur accorda toutes ses terres, qui lui appartenaient par droit d'héritage, c'est-à-dire c'est-à-dire la moitié de la terre. à payer de Boenzay, et la moitié de la forêt et prairie de Gorze et la moitié de la prairie de Lacrodade, et la moitié des vignes de la fief d'Ulmo Gordau, et la moitié de la terre de la Planche et la prairie attenante à la même terre, et le champ de Luzay, et la terre de la Via de Saint, Rome, et la moitié de la terre de Deu Joc et la terre de la fief de Pierre Bernard, etc.

  Ad petitionem igitur utriusque partis ego dictus Nicholaus, Briocensis archidiaconus presentam cartam sigilli mei muniminc roboravi. Actum est hoc anno gracie 1219.

L'original de cette charte est dans les archives de l'abbaye des Châtelliers. An bas pend un cordon de, fil à quatre branches de diverses conteurs, auquel étoit attache uu sceau qui est perdu. Sur le dos du titre est écrit Donation de la terre de Jameus, de Boenzay, etc., et après Benzai, Niort et Bennais.

 Jean de Saint-Denis, grand-sénéchal du Poitou en 1219, disent MM. de Beufvier et Thibaudeau. Cette maison était originaire du Poitou.

 

En 1224, Étienne, prieur de Saint-Hilaire de la Celle de Poitiers, et Guillaume, sous-chantre de Sainte-Radegonde, rendent une sentence arbitrale sur une contestation élevée pour quelques dîmes dans la paroisse de Benet, entre l'abbé de Montierneuf et le commandeur de Sainte-Gemme, de l'ordre des Templiers (6).

 Le 17 juin 1236, des bandes de gens sans aveu, anciens mercenaires des Croisades et se disant croisés, couchent à Benet, venant de Niort où ils avaient voulu piller les Juifs qui s'étaient prudemment réfugiés dans le château, où ils se défendirent avec succès. Les prétendus croisés, furieux de la non-réussite de cette entreprise, pensaient alors se rattraper sur les moines de Maillezais. Mais il n'en fut rien (7).

 

14 août 1344. Retraict donné à messire Loys de Machecoul et dame Jehanne de Baussay par messire Guillaume de Verne, des choses qu'ilz lui ont vendues en la chastellenie de Benés.

 

A tous ceulx qui verront et orront cestez presentes lettres, Pierre Gabiet, clerc, garde du seel pour nostre seigneur le roy de France à Niort estably, salut.

Sachent tous que comme noble homme monsour Loys de Machecoul et madame Jehanne de Baussay, sa femme, ayent vendu perpetuaulment, pour eulx et les leurs, à monsour Guillaume de Verne, cher, et aux siens, pour le pris de mille livres de petiz tournois monnoie courant aujourduy, toutes et chascunes les choses qu'ilz avoient en la chastellenie de Benez et environ, par quelque maniere que les choses soient censées et nommées, et quarante livres (1) de rente en deniers assisez et assignées par espiciau sus leur herbregement o leurs appartenances, près de Dompierre en Aulnix, et generalment sur tous leurs autres biens quelxconques, si comme il est plus plainement contenu en lettre seellée du seel roial estably à la Roche sur Yon, Assavoir est que led. monsour Guillaume par devant nous led. seelleur personelment estably, a voulu et acordé de sa grâce espicial que led. monsour Loys ou lad. madame Jehanne, ou les hoirs d'eulx de mariaige sans autre personne, payent aud. messire Guillaume ou aux siens ou à ceulx qui cause auront de lui auxd. choses, dedens troys ans continuez, de la date de ces presentes lettres 'à compter et commancer,lesd. mil 1. et les arrerages desd. quarante 1. de rente, si aucuns en y avoit, et les ventes et honneurs, qu'ilz puissent ravoir et retraire toutes lesd. choses et amortir lesd. quarante 1. de rente; et si lesd. mariez ou leursd. hoirs paient aud. monsour Guillaume ou aux siens, ou à ceulx qui cause auront de lui esd. choses, cent l., ou deux cens, ou troys cens, ou quatre cens de lad. monnoie,durant led. temps, ilz. pourontamortir pour chascunes cent l.,dix 1. de rante desd. quarante 1. de rente, en paiant premierement les arrérages desd.quarante 1., si aucuns en y avoit; et s'ilzavoient paié et retraict lesd. quarante 1. de rente durant led. temps, si pourroient il, durant icelui temps, avoir et retraire lesd. choses de la chastellenie de Benés et d'environ, en paiant le demorant desd. mil 1. et les ventes et honneurs, aud. monsour Guillaume ou aux siens ou à ceulx qui cause auront de lui esd. choses, et pourront entrer aux faiz et aux hommages, faiz lesd. retraiz et lesd. paiemens, present ou absent led. messire Guillaume, ou les siens ou ceulx qui cause auront de lui aux choses dessusd. promectans led. messire Guillaume, pour lui et les siens et ceulx qui cause auront de lui aux dessusd. choses, par son serment donné sur ce corporaument, et sus l'obligacion de tous et chascuns ses biens presens et futurs, tenir, garder et acomplir fermement et loiaulment, sans faire ne venir encontre par soy ne par autre ou autres, pour nul cas qu'il advengne, toutes et chascunes les choses dessusd., et leur delivrer lesd. choses de tous empeschemens et de toutes charges qui, pour lui et pour son fait tant seulement, y auroient esté mises.

En tesmoign desquelles choses, nous led. seelleur, à la peticion dud. monsour Guillaume, avon mis et aposé à cez presentes lettres doblées à sa requeste, le seel dessusd., sauve le droit du roy nostre sire et l'autrui, et sur ce le avons jugé par le jugement de la court dud. seel, à la juridicion duquel seel il soumist soy et ses biens quant à ce, sans autre seigneur avouer.

Donné, à cez presentes appellez pour garans frère Thomas Buffeteati, prieur de Saint Remy, Guillaume Chastaigner, Pierre Denisson dit Cordaus, escuier, et Jehan Chadeau, de Benez, clerc, le samadi avant la feste Nostre Dame my aoust, l'an de grace mil CCC quarante et quatre.

Ainsi signé J. Vernai.

 

  1. Quatre livres sur le ms. La suite du texte montre que c'est un lapsus et qu'il faut lire quarante ce dernier chiffre s'y trouvant répété plusieurs fois.

 

Louis Ier de Machecoul (1316-06/09/1360), seigneur de Machecoul, du Loroux-Bottereau, de Coché, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, de La Bénate et du Coutumier (09/03/1341 à Limoges)

Le 9 janvier 1341, il épouse Jeanne de Bauçay (vers 1320-02/04/1349), dame de Champtocé-sur-Loire, mariage dont est issue Catherine de Machecoul (1345-1410).

Louis de Machecoul était fils de Girard de Machecoul et d'Aliénor de Thouars, morte le 26 déc. 1363, quant à Jeanne de Bauçay elle ne doit pas être confondue avec plusieurs homonymes de son temps.==> Les Sires de Retz et le château de Machecoul

==> Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – L'abbaye Saint-Léonard des Chaumes

 

 

 

20 mai 1348 et 29 octobre 1349. Lettre de retrait donnée par messire Guillaume de Verne à messire Loys de Machecoul.

Sachent tous que nous Robert Jame, garde du seel roial jadiz estably à la Roche sur Yon pour nostre seigneur le roy de France, avon veu et diligeanment regardé unes lettres non cancellées, non brisées en aucune partie d'elles, viciées ne corompues, contenant la forme qui s'ensuist :

 A tous ceulx qui cez presentes lettres verront et orront, Guillaume Angloys le jeune, garde du seel pour nostre seigneur le roy de France à Nyort establi, salut en Dieu perdurable.

Sachent tous que comme noble homme monsour Loys de Machecoul et madame Jehanne de Baussay, sa femme, aient ja pieça vandu à messire Guillaume de Verne, cher, toute leur terre, rentes et biens inmeubles que ilz avoient à cause de lad. dame en la chastellenie de Benés  (1), pour le pris de six cens livres de la monnoie courant au temps de la vente, si comme il peut plus à plain apparoir en lettre confecte et acordée sus lad. vente, Assavoir est que aujourduy en droit, par devant nous led. seelleur, personelment estably led. messire Guillaume a voulu et consenti que si lesd. cher et dame, ou leurs hoirs descendens de leur chair sans autres, rendent et paiant aud. cher lesd. six cens l., de telle monnoie, de telle forme et de telle value comme elle couroit au temps de lad. vente, c'est assavoir, escu d'or bon, compté pour seze solz, uyt den. t', et bon parisis d'or, pour xxv s. t', et bon florin de Florence, pour doze s., vi d. ts, et les ventes et honneurs dud. pris, dedens la feste de Nouel que l'en dira mil CCC quarante et neuf, ilz aient et puissent avoir lesd. choses dud. messire Guillaume ou des siens, par retraict, led. paiement fait dud. pris et desd. ventes et honneurs, ainsi et par la maniere que tous les fruiz et levées qui seront cheuez au temps qu'ilz recepvront, seront et demouront quictptes paisiblement aud. monsour Guillaume et aux siens, sans ce que led. cher et dame et leurs hoirs descendens de leur chair en puissent riens demander par le temps avenir.

Et a promis led. messire Guillaume de Verne, pour lui et pour les siens, par son serment sur ce donné corporaument et sur l'obligacion de tous et chascuns ses biens presens et advenir, lesd. choses tenir perpetuelment sans venir encontre. En tesmoign desquelles choses, nous led. seelleur, à la requeste dud. messire Guillaume, led. seel roial que nous portons, à cez presentes lettres avon mis et aposé, et sur ce l'en avon jugé et condampné par le jugement de la court dud. seel, à la juridicion duquel, sans advocacion d'autre, il a soubmis lui et tous ses biens quant à ce.

Donné, presens Jehan Nichou, clerc, et Guillaume Chalon, le mardi avant les Roaysons, l'an mil ccc quarante et uyt.

Item, nous Rolant Jame dessusd., avons veu et diligeanment regardé unes autres lettres contenant la forme qui s'ensuit :

Sachent tous que par devant nous Guillaume Dessart, garde du seel royal pour nostre seigneur le roy de France à Niort establi, personelment establiz monsour Guillaume de Verne, cher, a voulu et consenti que le terme du retraict des choses contenues ès lettres auxquelles cez présentes sont annexées, soit permuté jusques à [celui] de Nouel qui vient en ung an, en la maniere qu'il est contenu esd. lettres.

Et a promis par serment et obligé tous ses biens qu'il ne viendra encontre. En tesmoign de ce, nous led. seelleur, à la requeste dud. cher led. seel royal que nous portons, à cez lettres avon mis et apousé, et sur ce l'en avons jugé et condampné par le jugement de la court dud. seel, à la juridicion duquel, sans avocacion d'autre, il a soubmis lui et tous ses biens quant à ce.

Donné, presens : Pierres de Cordaut et Jehan Giffart, le jeudi avant la Toussains, l'an mil IIIe quarante et neuf.

Donné pour ce que, le samedi emprès la Saint Mathé apostre (22 septembre), l'an mil IIIe cinquante et deux.

Ainsi signé Millet.

 

 

L'histoire de Benet aux portes du Marais Poitevin et de son château médiéval

LE CHATEAU

 

Deux tours moyen âge, à moitié rasées et dont le bel appareil de maçonnerie rappelle le château de Salbart, près Niort, sont les seuls vestiges qui nous restent de la féodale demeure que possédèrent tant d'illustres familles, et parmi elles les Lusignan, les d'Amboise, les de Maillé, les d'Estissac et les La Rochefoucauld (8).

 Le château de Benet, qui était naguère de la mouvance de Niort, et dont dépendaient la plupart des petits fiefs situés au nord et à l'ouest du Marais, était depuis longtemps abandonné lorsque éclata la Révolution (9).

Ce qui en restait en 1846 offrait cependant un certain intérêt, ainsi qu'en témoigne le croquis pris à cette époque par M. O. de Rochebrune.

 En dehors du plan général de la vieille forteresse, qu'il serait aisé de reconstituer, rien à y signaler, si ce n'est une assez jolie fenêtre à meneaux du XVe siècle, portant sur son linteau les armes des de Maillé, et ouverte au midi, du côté où se trouvait l'entrée principale du château.

 

L’histoire de Benet (sous-les-Noyers) et son château médiéval

Guerre de Cent-Ans

La place de Benet fit partie de la domination anglaise et le château eut, à ce titre, l'insigne honneur d'être assiégé par le connétable Bertrand Duguesclin, qui s'en rendit maître peu de temps avant la prise de Fontenay-le-Comte (10).

 

Le château fort rebâti sous Charles VII (le Bien Servi) comportait un double fort, un donjon avec ponts levis et huit tours.

L'ancienne forteresse ayant été détruite, le château fut reconstruit entre 1426 et 1430 par Péronnelle d'Amboise, femme de Hardouin de Maillé, et dame de Benet.

Un certain Prézeau, procureur de la fabrique de Damvix au XVIIIe siècle, nous en a laissé la description :

« On y voyait, écrit dit-il, une citadelle avec un double fort, un donjon avec des ponts-levis, trois herses à la porte d'entrée et plusieurs canonnières en pierres de taille tout autour.

 Il y avoit sept tours élevées de plus de cent cinquante-pieds et bâties sur broches aux extrémités des murs d'enceinte de la forteresse ; au bas de ces murs, des douves sèches de trente pieds de largeur sur vingt-quatre de profondeur.

En dehors des douves, des redoutes et des retranchements considérables, avec un épais mur de clôture. Enfin un souterrain très important avoit été pratiqué dans l'enceinte du château. »

Bonne forteresse, en somme, à cheval sur la Plaine et le Marais, qu'elle dominait un peu et qui paraissait de loin dans ce pays absolument plat.

 

 

Château de Benet

Démolition du château à la révolution

Après la révolution, le château rentre dans les biens nationaux, il fut vendu pour démolition. De nombreuses maison ou murs de Benet ont été réalisés avec les pierres du château.

Ne subsisteront de la forteresse militaire que deux tours, un élément de rempart et une fenêtre à meneau en surplomb de laquelle on trouve encore le blason portant les armes de la famille de MAILLE. L’une des deux tours encore existante a servi plusieurs années de temple au culte protestant.

Sous les ruines du vieux château on signale plusieurs souterrains. M. Prézeau prétend qu’en dehors des retranchements considérables un souterrain très important avait été pratiqué dans l’enceinte. (Renée Valette Benet sous les Noyers, p.4.)

 

==> de LUSIGNAN comte d’EU, seigneur d'Issoudun Seigneur de la châtellenie de Benet, Fontblanche, Melle, Civray, Chizé, la Mothe

==> Recherches Historiques sur le moyen âge en Poitou; Les anciens sires de Lusignan, Les premiers Seigneurs des Marais Poitevin

 ==> LA FAÇADE ROMANE DE L'ÉGLISE SAINTE-EULALIE DE BENET EN BAS-POITOU

==>En 1517, Querelle dans le Marais Poitevin entre les seigneurs de Benet, et les habitants concernant les droits d'usage

 


 

==> En 1069, l'un des fidèles de Guillaume VIII d'Aquitaine, Ayraud surnommé Gassedener, fonde l'abbaye de Nieul-sur-l'Autise

==> Abbaye Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers fondée au 11e siècle par Guy-Geoffroy-Guillaume comte de Poitou et duc d’Aquitaine

==>Chronique de Maillezais- 1236 des croisés attaquent l’abbaye.

==> Le Château féodal de CLÉREMBAUD, de Saint Pompain - Bertrand du Guesclin à la conquête Bas-Poitou

==> Fouille archéologique de Vendée, l'abbaye de Maillezais le Panthéon des Comtes du Poitou et Ducs d’Aquitaine

==>les Lusignan ont des marais salants.

 


 

(1) Poitou et Vendée, Marais du Mazeau, p. 1.

(2) 4° année, 1re livraison, p. 39 et s.

(3) Ancienne seigneurie dépendant de la châtellenie de Benet et dont la ferme était consentie en 1757, pour 80 boisseaux de froment et 80 de baillarges, par messire Pierre Fabre, prêtre doyen et syndic du chapitre de Sainte-Catherine de Magné.

(4) Conpotus Omnium Sanctorum…

 Debuimus de fine conpoti precedentis VII…..

Recepta terrarium baronum. De terra Solbisie, Voventi, Merventi, eductis expensis, VII….

-          De terra comitis Augi, de Metulo, de Sivraio, de Mota, de Benays, solutis expensis usque ad festum sancti Petri ad vincula…..- de exitibus Rupis super Yon (Roche sur Yon), solutis expensis.- De exitibus terre Angle, solutis expensis, ….. Summa terrarum baronum

Domus capellanie, que quidem capellania unita fuit dicto prioratui tempore domini episcopi Valencie, bene et ornate parantur. Terre et vinee dicti prioratus et capellanie bene coluntur, secundum quod asserit et nobis retullit dictus procurator…..

 

(5) D. F., t. xix, p. 79 (cité par l'abbé Aillery, Chroniques).

(6) D. F., t. xix, p. 37 I.

(7) Paysages et Monuments du Poitou, liv. Maillerais, par M. E. Bourloton.

(8) D'après les notes manuscrites laissées par M. Prézeau, l'ancien juge de paix de Maillezais, et conservées à la bibliothèque de Niort, l'appareil défensif du château de Benet était considérable.

« On y voyait, dit ce chroniqueur, une citadelle avec double fort, un donjon avec des ponts-levis, trois herses à la porte d'entrée et plusieurs canonnières en pierres de taille tout autour.

 Il y avait sept tours élevées déplus de 150 pieds et bâties sur broches aux extrémités des murs d'enceinte de la forteresse; au bas de ces murs, des douves sèches de trente pieds de largeur sur vingt-quatre de profondeur:

En dehors des douves, des redoutes et des retranchements considérables avec un épais mur de clôture. Enfin un souterrain très important avait été pratiqué dans l'enceinte.

« Le guet était fourni par les paroisses de Bouillé, de Sainte-Christine, du Mazeau, de Coulon, de Sauvairé, de Beauvais et de Saint-Pompain. »

(9) Parmi les petites seigneuries qui dépendaient de Benet, nous avons déjà cité La Chevallerie; nous devons y ajouter Aspiré que possédaient les Chasteigner de Réaumur, La Ferté qui appartint successivement aux Gabourin de Thouarsais (1582), à dame Henriette de Bessay (1740) et aux Chasteigner du Bergerioux (1756), et enfin La Borderie dont un des seigneurs, Jean Boiceau, occupe une place distinguée parmi les lettrés du XVIe siècle.

Ce Jean Boiceau, auquel Dreux-Duradier a accordé un long et élogieux article (Histoire littéraire du Poitou, t. I, p. 234 et s.), était avocat au Présidial de Poitiers. Doué d'un savoir qu'égalait seule sa probité, Boiceau a laissé plusieurs ouvrages qui lui ont assuré un rang considérable parmi les jurisconsultes les plus distingués. Outre le recueil de ses Mémoires et de ses Consultations qui ont servi à former les Commentaires sur la coutume du Poitou, il faut notamment citer de lui un excellent Traité de la Preuve par témoins.

Boiceau a également taquiné la muse avec succès : les différentes poésies qu'il a composées en latin, en français, et même en langage poitevin, en fournissent d'abondantes preuves.

(10) Archives de la paroisse, citées par l'abbé Aillery, dans ses Chroniques conservées à l'évèché de Luçon.

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