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PHystorique- Les Portes du Temps
20 novembre 2020

Les Moutiers sur le Lay (Bas-Poitou) – Légende de Brice de Tours, évêque de Tours

Les Moutiers sur le Lay (Bas-Poitou) - Brice de Tours, évêque de Tours

Non loin des Moutiers-sur-le-Lay, sur la commune limitrophe de Sainte-Péxine. Se trouve une grotte modeste, dite de Saint-Bris ou Saint-Brice, qui n'a guère d'inté­ressant que son nom, et qui, à cause de ce nom même, a intrigué et intrigue encore les curieux d'histoire régionale. Constatons d'abord qu'il n'y a rien de commun entre Saint-Brice et Sainte-Pexine, que troissiècles séparent vraisemblablement, Sainte-Péxine, peu connue et identifiée par la plupart des hagiographes avec Sainte-Pazanne et Sainte-Pezenne, aurait vécu au VIIe siècle, disent les Bollandistes., Dom Chamard, qui a tout droit d'émettre une opinion personnelle dans une question douteuse la fait mourir au contraire au commencernent du IVe siècle, plus de cent ans avant Saint-Brice, puisqu'il la croit victime de la persécution de Dioclétien (an 303) ; quoi qu'il en soit, Sainte-Pexine et Saint-Brice ne se sont pas connus.

Le culte de la sainte, dans la pa­roisse qui porte son nom, pourrait bien avoir pour ori­gine une chapelle privée qui lui aurait été consacrée peut-­être dans l'importante villa gallo-romaine dont les débris se retrouvent à chaque pas.

Des arguments philologiques, qu'il serait hors de propos de développer ici, nous font croire que Sainte-Pazanne (Loire-Inférieure) et Sainte-Pe­zenne (Deux-Sèvres) sont des lieux de culte ancien et populaire de la sainte, et que Sainte-Pexine représente une fondation moins ancienne et plus savante, pour em­ployer une expression technique en la circonstance.

Nous restons donc en face de Saint-Brice seul, et c'est, en cherchant, après beaucoup d'autres, la raison d'être de son nom en ce lieu, que nous avons vu s'étendre d'une façon imprévue le champ des investigations, et que le chemin de la grotte nous a conduit au berceau de la paroisse elle-même.

On ne connait qu'un saint du nom de Brice dans le calendrier liturgique romain.

Ce saint, originaire du Poi­tou, y a passé une partie de sa vie. Sulpice Sévère, qui fut son compagnon, saint-Fortunat et Grégoire de Tours, qui vécurent au siècle suivant, sont ses répondants dans l'histoire.

Sa carrière fut longue et accidentée ; il monta, quatrième sur le siège épiscopal de Tours, où il succéda à Saint-Martin, et où il siégea quarante-six ans, de 397 à 443, non sans quelques vicissitudes.

Sa vie n'est pas une des moins curieuses à connaître des temps mérovin­giens, de cette période de transition, où sous les auspices tutélaires et novateurs de la religion nouvelle, s'opérait, non sans heurt et sans secousses dans le sein du chris­tianisme vainqueur, la fusion- des Romains, conquérants et païens, avec les Barbares idolâtres, autonomes ou envahisseurs.

L'apostrophe de Saint-Rémi à Clovis : « Baisse la tête, fier Sicambre !. ... » ne rappelle pas seulement un grand événement religieux : elle caractérise en outre un système et une évolution historique.

C'était l'époque où Martin, fils d'un tribun de Panno­nie, romain de culture et de nom (Martin, diminutif de Mars), après avoir quitté l'armée venait s'initier près de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers, à la vie religieuse, fondait à Ligugé le premier monastère de l'Occident

Après Ligugé, il lui fallut faire plus grand, et il s'éta­blit près de Tours, à Marmoutier (majus monasterium). Ce fut là qu'il fut élu évêque de Tours et de là qu'il adminis­tra son vaste diocèse.

En Poitou comme en Touraine, l'ardeur de la foi nouvelle et le prosélytisme des premiers convertis lui amenè­rent de nombreux disciples surtout de la classe aisée et instruite élevée à la romaine.

Parmi eux, Saint Paulin de Mole et Sulpice Sévère brillent au premier rang.

Martin savait qu'on ne fonde pas œuvre qui dure avec les repré­sentants même les moins dégénérés d'une race épuisée; aux fils décadents de l'aristocratie gallo-romaine, il vou­lut infuser le sang jeune et ardent des derniers venus, des Barbares, et il attira auprès de lui ceux des enfants aux cheveux blonds qui lui parurent capables de plier sous le joug du Christ leur fière et sauvage nature.

Brice (en latin Brictio), de race barbare, comme la physionomie de son nom ne permet pas d'en douter, était de famille pauvre : ses parents le confièrent avec joie à Martin pour l'élever et en faire un prêtre. Le tempéra­ment impétueux et indiscipliné de Brice dut donner fort à faire à son éducateur; Martin y employa une angélique patience, et finit par élever aux saints ordres son indocile disciple, comptant surtout sur la grâce de Dieu et du sacrement.

A dire vrai, la rudesse de Brice, jointe à l'humilité de sa naissance, ne lui concilia guère les sympathies de se confrères, de plus fine éducation et d'origine plus relevée. Dans le récit de Sulpice Sévère, que nous allons transcrire, pour laisser parler aussi un contemporain perce le mépris du Gallo-Romain instruit et policé pour le Barbare pauvre, fils de pauvres, et rebelle par instinct à la disci­pline de la règle monastique.

Voici le portrait tracé par Sulpice Sévère et reproduit plus tard par saint Fortunat.

La scène se passe à Ligugé ou à Marmoutier, alors que Brice était prêtre depuis quel­que temps:

« Un jour que dans la petite cour qui entourait sa cellule Martin était assis sur l'escabeau connu de nous tous, il vit deux démons se poser sur un rocher escarpé qui dominait le monastère, et de là, faire entendre ce paroles d'encouragement: « Ha ! toi, Brice ; ha ! toi, Brice ! »

« Ils voyaient, je pense, venir de loin le malheureux et savaient quelle rage le mauvais esprit avait excitée en lui. Bientôt Brice accourt furieux, et dans son délire, il vomit contre Martin mille injures.

C'est que le bienheu­reux, la veille, avait réprimandé ce prêtre (lequel ne possédait rien étant laïque, et avait été élevé dans le monas­tère par Martin lui-même) de ce qu'il acquérait des che­vaux et des esclaves, car dès lors, on lui reprochait d'acheter à grand prix non seulement des jeunes garçons barbares, mais même de belle jeunes filles.

Pour cela, le misérable, la bile en émoi, et je pense, l'esprit troublé par les deux démons, s'emporta contre Martin à ce point qu'il faillit frapper ce saint évêque qui, le front serein, l'âme impassible, s'efforçait de calmer par de douces paro­les le délire du malheureux.

« Mais Brice, en proie au démon, n'était plus dans son bon sens, encore qu'il en eût bien peu. Les lèvres trem­blantes: la physionomie agitée, pâle de fureur, il profé­rait des paroles de péché : » Je suis meilleur chrétien que toi, puisque dès le bas-âge j'ai reçu de toi-même dans le monastère une éducation toute ecclésiastique ; tandis que toi, Martin, qui, dès ton enfance, et tu ne peux le nier, as vécu au milieu de toute la licence des camps, tu es tombé, en ta vieillesse, dans la folie des vaines pratiques de dé­votion et de visions chimériques. »

Après avoir vomi ces injures et beaucoup d'autres qu'il vaut mieux ne pas citer, Brice sortit enfin, sa fureur as­souvie, persuadé qu'il s'était pleinement vengé ; il reprit la route par laquelle il était venu, en marchant à grands pas. »

«  Cependant les prières de Martin, je suppose, chassè­rent les démons du cœur de Briec. Revenu à résipiscence, il retourne sur ses pas, se jette aux pieds du saint pon­tife, confesse sa faute et, rentrant enfin en lui-même, avoue qu'il a cédé aux instigations du démon. »

« Rien n'était plus facile à Martin que de pardonner à un suppliant. Après quoi, le saint homme exposa à Brice, ainsi qu'à nous tous, comment il avait vu les démons agi­ter ce malheureux et ajouta qu'il ne s'était point senti ému par ses injures, lesquelles n'atteignaient rien que celui qui les avait proférées. »

« Dans la suite, ce même Brice fut plus d'une fois convaincu de grandes fautes, mais jamais le bienheureux ne put se résoudre à déposer ce prêtre, pour ne point parai­tre venger une offense personnelle, et souvent il répétait : « Si le Christ a supporté Judas, pourquoi moi ne suppor­terais-je pas Brice ? »

On peut dire que Sulpice, qu'on a appelé avec une cer­taine indulgence le « Salluste Chrétien », se montre bien sévère pour son bouillant confrère ; on devine sans peine dans ce récit l'antipathie des races, l'éternelle rivalité du midi contre le nord, et cette inconsciente jalousie des fa­veurs du maître qui hante souvent les âmes vivant en commun, dernière forme de l'égoïsme et de l'envie réduits par la vie du cloître à leur plus intime expression.

Il faut faire quelque effort d'imagination et se bien re­présenter la dureté et les nécessités de ces temps barbare pour arriver à comprendre que ce même Brice fut un grand évêque, de plus un grand saint, et que les défauts, signalés par Sulpice Sévère, qui vivait avec lui, et rap­pelés plus tard par saint Fortunat, évêque de Poitiers, n'étaient alors incompatibles, sauf repentir et pénitence bien entendu, ni avec les plus hautes fonctions religieuses ni avec l'honneur suprême de la canonisation.

Les Gallo-Romains du midi de la Gaule, civilisés depuis trois siècles déjà par l'occupation romaine, s'étonnaient à bon droit de ces caractères impulsifs et toujours en révolte. Plus perspicace, Martin y voyait un précieux ins­trument de conquête religieuse, et il devançait hardiment, à la surprise et parfois au mécontentement de ceux qui l'entouraient, la politique de saint Rémi : « Baisse la tête, fier Sicambre !... »,

Nous n'avons pas à raconter ici la vie de saint Brice, sur laquelle Grégoire de Tours, son quinzième successeur sur le siège épiscopal de saint Martin, donne des détails moins édifiants encore que ceux rapportés par Sulpice Sévère.

Ainsi, dans la 33e année de son épiscopat, Brice, déjà plus que sexagénaire, fut accusé d'adultère.

L'opinion publique se montra tellement ardente contre lui qu'il fut déposé, qu'on lui donna un successeur et qu'il dut prendre la fuite. Sept années durant, il disparut, avant d'en appeler à Rome même, au Souverain Pontife. Confirmé par le pape dans ses fonctions, il revint à Tours, chassa de la ville le second successeur qui venait d'être élu à la mort du premier, et y exerça, pendant sept ans encore, la charge épiscopale.

Sans rien dissimuler de ces accidents divers, Grégoire de Tours l'appelle « un homme éminent, incomparable, dont les miracles remplissent plusieurs volumes. »

Grégoire de Tours rappelle ailleurs que Brice fonda des églises à Clion, Brèches, Ruan, Chinon, etc ...

Cette énu­mération n'est pas limitative et témoigne surtout que a fondations de paroisses furent dans les préoccupations ha­bituelles de l'évêque de Tours.

Il meurt en 444 et est enterré près de saint Martin, à Tours !

En 580, Grégoire de Tours l’éloigne définitivement et transfère ses reliques à Clermont, en Auvergne. Brice est le patron des juges.

Les historiens ne nous ont rien laissé de plus sur saint Brice, et nous ne pouvons que tirer, des documents con­servés, les conséquences qu'ils comportent au point de vue particulier de cette étude.

Il apparaît très nettement d'abord qu'avant l'épiscopat de saint Brice, Clion, Chinon, et les agglomérations d'habitants citées plus haut n'avaient pas d'églises.

 A fortiori, combien de villages moins importants n'étaient pas plus favorisés, entre autres notamment le vicus dont le nom gaulois effacé fut remplacé plus tard par la déno­mination chrétienne des Moutiers-sur-le-Lay.

La légende populaire qui prouve l'antiquité du lieu-dit, assure que saint Brice habita la grotte qui a gardé son nom ; et s'il ne l'avait pas habitée, pourquoi l'appellerait-on la grotte de saint Brice plutôt que de tout autre saint ?

Il faudrait des preuves contraires bien décisives pour infirmer cette naturelle conclusion. C'est donc au-delà de ce fait acquis que commence l'hy­pothèse.

 Nous pensons, en attendant une interprétation meilleure, que ce fut en l'an 430, lorsque Brice dut quit­ter précipitamment Tours sous le coup de la terrible accusation d'adultère, qu'il se réfugia à la hâte en Bas-­Poitou, dans la grotte des Moutiers-sur-le-Lay, hors de son diocèse, tout en restant à portée, loin aussi de Poi­tiers, où l'indignation publique qui le poursuivait lui eût réservé sans doute un fort mauvais accueil auprès de l'évêque.

Les graves événements religieux qui venaient de se passer à Tours n'avaient point eu d'écho dans ce coin re­culé de la région ; le voisinage d'un viens y assurait la possibilité de vivre, Brice prenait le temps de réfléchir et de mûrir une décision ; non coupable, il se ménageait la possibilité d'une justification ; il ne dut se résigner à entreprendre le dur voyage de Rome que lorsqu'il vit le successeur, qu'on avait élu à sa place, jouir paisiblement et sans conteste du bénéfice de son élection.

 Plus tard, après sa réhabilitation et sa réinstallation sur le siège de saint Martin, ce successeur et le suivant furent tenus pour intrus, et rayés de la liste officielle des évêques de Tours ; mais la situation était loin d'être rassurante, quand Brice se cachait dans la grotte des Moutiers, et  qu’'il y sanctifiait ses malheurs par la pénitence et par la prière.

Le bourg voisin de la grotte n'avait pas encore d'é­glise, Brice put donc donner carrière à son zèle organi­sateur, et nous ne doutons pas que les habitants du bourg, lui durent leur premier sanctuaire. Le vocable de Saint, Pierre, patron de la paroisse, indique déjà une très ancienne fondation ; en outre, l'église de Marmoutier, où Brice avait été ordonné prêtre, était dédiée à Saint Pierre et à Saint Paul, et il est bien naturel et très humain que dans la détresse morale de l'heure présente, il ait tenu à honorer avant tout autre le saint qui avait béni son en­trée dans le sacerdoce, et devant qui il devait aller bien­tôt crier justice en la personne de son successeur direct, le pontife romain.

S'il n'évangélisa peut-être pas le pays, et cette opinion n'a rien d'improbable, il y éleva du moins le premier monument du culte chrétien.

N'oublions pas que les marais de la Sèvre Niortaise ne furent évangélisés que cent cinquante ans plus tard, par saint Pien, évêque de Poitiers, dont un lieu-dit, près de Maillé rappelle éga­lement le souvenir.

Parmi tant de paroisses fondées par lui, saint Brice, remonté dans la chaire de saint Martin, oublia l'église éloignée, placée hors de sa juridiction, qu'il avait créée sur les bords du Lay. Dès sa fondation, au VII siècle, croit-on, l'abbaye bénédictine de Luçon rattacha à son domaine spirituel cette église détachée, et y entretint par ses moines la régularité et la continuité du culte.

Après les ravages des Normands, les moines furent les premiers à repeupler le désert fait par les hommes du Nord.

Quelques bénédictins relevèrent les ruines de l'égli­se de Saint-Pierre fondée par saint Brice, conservèrent le vocable de la fondation primitive et prirent complète­ment possession temporelle du lieu en le baptisant, du nom générique de leur propre occupation, le ou les Mou­tiers-sur-le-Lay » (1 ). (1) De E. Bourloton.

 

Légende populaire de Saint-Bris ou Saint­ Brice.

La tradition veut qu'au Xe siècle un moine de l'abbaye de Trizay, obtenant tous les ans à une certaine époque de ses supérieurs, la permission de se retirer dans les bois pour y faire une retraite, vint à mourir en route au lieu- dit déjà la grotte de Saint-Brice.

Les religieux ne voyant pas revenir le frère Brice, se mirent à sa recherche ; ils par­vinrent à trouver son corps auprès d'une petite fontaine, au bord de laquelle se trouvait une aubépine ; dans les branches se trouvait une statue de la Vierge. Les bons religieux emportèrent le corps de leur frère défunt, ainsi que la statue. Arrivés au couvent ils déposèrent le corps dans l'église, la statue sur l'autel, puis ils firent la garde du corps.

Le lendemain matin, leur surprise fut grande de ne plus voir la statue là où ils l'avaient mise ; grand émoi parmi les religieux présents. Deux d'entre eux retour­nèrent à l'endroit où ils l'avaient trouvée ; ils la virent posée à la place qu'elle occupait la veille. Ils l'emportè­rent encore à l'abbaye, la placèrent de nouveau sur l'au­tel, fermèrent les portes à clef et firent bonne garde. Le lendemain, elle était encore disparue. Quelques reli­gieux retournèrent et constatèrent qu'elle était encore dans l'aubépine, mais cette fois-ci ils l'y laissèrent.

Quelques années après un petit monument y fut élevé pour recevoir la statue.

Les siècles ont détruit ce pieux monument, mais le souvenir néanmoins, s'en est perpé­tué d'année en année.

Il n'y a rien d'étonnant à ce fait d'un religieux cher­chant l'ombrage et une source à l'eau claire et limpide, si nous nous rappelons que pour les races primitive, et plus particulièrement pour les Gaulois, adorateurs de forces naturelles, l'eau fut trois fois sacrée.

 Nos ancêtres vénéraient les sources à régal du gui, comme un don manifeste de la divinité. Strabon nous apprend qu'ils confiaient aux étangs et aux marais leurs objets les plus précieux.

L'Eglise, obligée de compter avec cette idolâ­trie spéciale, la sanctionna très habilement en baptisant les fontaines, en les plaçant sous le patronnage d'un saint local, en substituant aux statuettes, souvent auda­cieuses du paganisme, les images pieuses de la Vierge chrétienne. De là les innombrables sources curatives auxquelles accourent des pèlerins à certains jours de l'année.

Saint-Bris ou Saint-Brice le 15 Août.

Aujourd'hui encore il existe au-dessous de la fontaine une piscine dans laquelle se lavent les incurables pendant les solennités du pèlerinage.

Réparée pendant la Révolu­tion par les soins des sieurs Régnier et Bonnin, maçons aux Moutiers sur l'invitation de nombreuses personnes, la grotte renferme un grand nombre d'ex-voto.

« Dans la nuit, veille de l'Assomption, le 15 Août, c'est un coup d'œil curieux que de voir dans une vaste prairie, à l'extrémité de laquelle sont la grotte et la fontaine, douze à quinze mille fidèles, une petite bougie ou lampe allu­mée à la main, priant tous avec expression et soupirs. Les uns tendent leurs bras vers le ciel, d'autres se frap­pent la poitrine de componction, ceux-ci prient le visage prosterné dans la poussière, ceux-là appellent d'une voix suppliante le Dieu de miséricorde à leur secours.

Plus loin, la piscine ne cesse de se remplir d'infirmes, d'incu­rables de tout âge, de toute condition. Les uns pieds nus, la tête couverte d'un sac et de cendre accomplissent des vœux promis au ciel dans une maladie ou dans un danger, d'autres se promènent silencieusement tenant une petite croix à la main, et faisant l'aumône à tous ceux qui leur demandent ».

« A travers la rumeur de cette foule se perçoit très bien l'invocation à saint Bris, sous la formule consacrée :

 

 

« Bienheureux saint Bris, guérissez-nous du mal de tête, du mal de reins, du mal de dents, etc... » cela s'ap­pelle « virer ses voyages » et le coût habituel est de deux sous ».

Saint Bris fut pendant plusieurs siècles le lieu de pèleri­nages les plus fréquentés du Bas-Poitou.

On y venait de l'Orléanais, de la Touraine, du Berry; depuis plusieurs années déjà l'enthousiasme baisse de par le fait que d'au­tres lieux attirent davantage la curiosité des masses:

Forêt de Mervent, Saint-Anne d' Auray, la Salette, Lour­des, etc ... et les voyages sont si faciles maintenant.

 

Une chapelle envisagée de longue date.

Au XIXe, les pèlerinages déclinèrent peu à peu, jusqu'à disparaître dans les années 1960. Aujourd'hui, plus de procession des flambeaux à l'occasion du « petit Saint-Brice » , d'exposition des plus belles compositions florales pour le « grand Saint-Brice » (8 septembre), ou de cérémonies de prières durant le mois de la Vierge Marie, en mai. Mais une messe y est toujours célébrée pour l'Assomption, le 15 août, à la chapelle.

Le projet de chapelle à Saint Brice resta longtemps dans les cartons. Ceux de l'abbé Chacun en 1866, ou encore de l'abbé Marsaud en 1943, jusqu'à sa réalisation, à partir de décembre 1954.

L'église de Sainte-Pexine, dans le bourg, avait disparu depuis déjà 160 ans, quand les bénévoles se mirent à la tâche, sous l'impulsion de l'abbé Armand Bethys (« un grand bricoleur », selon Mgr Cazaux, alors évêque de Luçon).

Dans les années 60, le site connut son « grand bond en avant », avec la fonte de la cloche à partir de métaux récupérés par les écoliers. Le don par testament de l'abbé Pierre Huvelin, décédé en 2001, permit de la draper, dignement et simplement. « Elle sourit, m'offrit un rayon de lumière » (abbé Gilles Hybert, dernier vers de son poème « Pèlerinage »).

Une partie de la chapelle construite en 1954 a fait l’objet de travaux de crépissage en 2005. Ces travaux ont été financés grâce à un don testamentaire de l’abbé HUVELIN, curé de la commune voisine.

Il conviendrait de terminer de crépir certaines façades afin d’éviter que le lierre ne se propage. Egalement, des travaux de consolidation de l’ouvrage sont nécessaires là où des fissures apparaissent. Le clocher laisse actuellement entrer les oiseaux, entrainant des dégradations importantes.

 Des grilles doivent donc être posées. Une grille en fer forgé (selon les mêmes dessins que les grilles déjà présentes sur les abords de la chapelle) permettra de protéger l’autel. Enfin, si nous voulons organiser des évènements sur place, l’électrification du lieu est un préalable indispensable.

 

https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/chapelle-saint-brice-a-sainte-pexine

 

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sainte-pexine-85320/dun-rite-paien-la-chapelle-lhistoire-du-site-de-saint-brice-2764236

 

 

 

 


 

 

Hilarius Pictaviensis (Saint Hilaire de Poitiers) évêque de Pictavium (Poitiers)

Hilarius Pictaviensis (Saint Hilaire de Poitiers) évêque de Pictavium (Poitiers) parfois appelé "marteau Arianorum" et "Athanase de l'Ouest" , Italie; évêque et père de l'église ; † ca 368 . Fête 13 (jour de la mort) & 14 & 20 (avec tous les saints et les évêques bénis de Poitiers) Janvier & 26 (récupération et transfert des reliques) Juin [318p: 56].

 

8 Novembre 397: Mort de Saint Martin de Tours à Candes, les Tourangeaux dérobent le corps aux Poitevins -

Les lieux doivent généralement leur naissance et leur histoire à la spécificité de leur site. C'est le cas de Candes St Martin. Dès le Vème siècle le village s'appelle Candata : Cela signifie confluent. Le nom évolue en Canda (1205), Cande (1479), Candes (XVIIème siècle) pour devenir Candes St Martin en 1949.



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