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PHystorique- Les Portes du Temps
20 septembre 2021

Relation du passage de Bonaparte à Montaigu en 1808

RELATION DU PASSAGE DE BONAPARTE A MONTAIGU EN I808

Nous sommes au 8 août 1808, jour où l'Empereur, partant de Napoléon- Vendée, devait passer à Montaigu pour se rendre à Nantes.

Depuis huit jours, tout était en émoi. Un M. Walsh, contrôleur des contributions indirectes, et son frère s'occupèrent des préparatifs avec un zèle soutenu, un goût exquis (1). Sur le pont Jalet un arc de triomphe portait cette inscription : «A Napoléon réparateur. » Le long de la maison du curé, qui domine la grande route, une colonne bien peinte retraçait les principales victoires de l'Empereur.

Le maire, le conseil municipal, dont je faisais partie, les autres autorités, la garde nationale étaient là depuis midi, à attendre, lorsque, sur les quatre heures, arrive un énorme fourgon contenant les ustensiles du voyage, les cuisiniers, marmitons, etc., et un peu plus tard les officiers de bouche et un colonel, maréchal de logis de la maison impériale. Celui-ci déclare que l'Empereur s'arrêtera et dînera à Montaigu.

Où peut-il loger ?

Le maire, M. Auvynet (2), offrit sa maison. Elle était inabordable pour les voitures et fut refusée. La cure, soigneusement visitée, était insuffisante. On était fort embarrassée, lorsque quelqu'un dit: « La maison de M. Tortat, située sur la grande route de Nantes, pourrait convenir (3). — Je ne demande pas mieux que de l'offrir, si on la trouve suffisante. — Voyons- la, » reprit le colonel

Rendu à la maison, il la trouva bien. Les cuisiniers s'emparèrent de la cuisine, d'un petit salon à côté où nous mangions; le salon de compagnie fut destiné à l'Empereur, mais il fallait une autre pièce pour la suite. « A cela ne tienne, dis-je. »

Je fis sauter dans le jardin la table de mon étude ; des draps furent cloués sur les étagères de ma bibliothèque, de mes papiers, et voilà une pièce de dix-huit pieds sur quinze, prête à recevoir la table de dix-huit couverts qu'un aubergiste ydressa.

Ma femme, qui fut promptement avertie, dans la maison où la société attendait l'arrivée de l'Empereur, des arrangements pris, se rendit à la maison où elle fit, sur l'invitation du maître d'hôtel, nommé M. Leclerc, disposer nos lits, qui étaient convenables et qui se trouvèrent rapidement garnis de notre plus beau linge.

Sur les huit heures (4), des cris enthousiastes, poussés par les autorités qui attendaient sur une petite terrasse qui séparait la maison de la route et par la foule immense qui obstruait au loin tous les environs, annoncèrent l'arrivée de l'Empereur. Sa Majesté avait été précédée, à diverses reprises, par de grands dignitaires.

Une légère pluie tombait alors. Le maréchal Duroc, pourvu d'un parapluie, alla recevoir l'impératrice et la conduisit au salon. L'Empereur et le prince Berthier suivirent.

La suite se composait, outre le maréchal Duroc, de M. de Pradt, archevêque de Malines, du ministre de la marine, Decrès, de trois dames d'honneur, Mesdames de la Rochefoucault, Maret et Gazany, cette dernière lectrice de l'Impératrice, des chambellans et autres officiers, formant, dans mon étude, une table de dix-huit personnes.

 

 

Le sous-préfet, le maire, ma femme et moi, nous étions dans le corridor qui séparait le salon de mon étude. Un chambellan et le mameluck s'y établirent aussi. Ils étaient là bien loin des splendides antichambres des Tuileries... Il fallait bien s'y résigner.

L’Empereur était au salon depuis quelques instants, lorsqu'on y appela le sous-préfet. Il nous dit en sortant: «L'Impératrice, après avoir bu un verre d'eau, vient de vomir ! L'Empereur, paraissant inquiet, m'a dit : - Qu est-ce que c'est. Monsieur? Voyez donc cette eau. — Sire, avait répondu le sous-préfet, n'ayez pas la moindre inquiétude; vous êtes chez de très honnêtes gens. — Mais goûtez donc. »

Le sous-préfet s'était alors saisi d'un verre plein et l'avait avalé. A-t-il dit vrai ? C'était un aimable homme que M. Bernard, de Fontenay, notre ami intime, qui peut avoir un peu exagéré.

Mais M. Auvynet, maire, mandé à son tour, revint en rapportant que la maudite eau avait encore fait le sujet des questions de l'Empereur.

Immédiatement le mameluck, sortant de l'appartement, dit : « Le maître de la maison, qui est avocat ? » Je n'étais pas loin, et je répondis : « Me voici, Monsieur. — Sa Majesté vous demande. »

Aussitôt introduit, je trouvai l'Empereur à table, tournant le dos à un feu assez vif, qui avait été allumé par ses ordres. L'Impératrice Joséphine était à table en face de l'Empereur, et le prince Berthier était au bout, du côté du jardin. Un seul maître d'hôtel, M. Leclerc, servait leurs Majestés avec les mets et les assiettes d'argent qu'on lui apportait.

Je me plaçai en face du prince Berthier, ayant conséquemment l'Empereur à ma droite et l'Impératrice à ma gauche. Je me hâtai, après avoir salué le plus respectueusement, de dire : « J'ai appris avec une grande douleur que Sa Majesté avait été indisposée du verre d'eau qu'elle s'était fait servir en arrivant. » La gracieuse princesse se hâta de répondre : « Ce n'est rien ! Cela tient peut-être à la fatigue, à la poussière du voyage. — Ou bien, dis-je, à la désobéissance de mon domestique. Dans cette saison, il faut aller au loin chercher l'excellente eau d'une fontaine (5), et, dans la crainte de se trouver absent lors de l'arrivée du cortège, il aura puisé au plus près. Ah! ajoutai-je en remarquant une carafe limpide, voici de belle eau. — Oui, répondit M. Leclerc, mais elle vient de Napoléon. »

Cet incident n'eut pas d'autre suite. On vit, à n'en pas douter, ma parfaite tranquillité, et toute inquiétude fut bannie.

L'Empereur me questionna sur une foule de choses : « Quel est le prix relatif des biens patrimoniaux et des biens nationaux? — Sire, les premiers se vendent au denier vingt-cinq, les autres se divisent en deux classes. Les biens de main-morte, provenant des moines, des chapitres et bénéfices, sont au denier vingt ; ceux d'émigrés, peu recherchés, se vendent souvent au-dessous du denier douze à quinze. — Que faites-vous ici de l'ex-représentant Goupilleau ? — Personne ne le voit. — Il est fou, pas vrai ? — En ce moment, il s'occupe continuellement de ses jardins (6). — Le peuple est-il tranquille maintenant ? - Sire, quand le peuple a quitté les armes, il est bon, loyal, hospitalier, et quoique la division des opinions soit toujours très tranchée, les crimes contre les personnes sont rares et n'ont jamais pour cause la politique. — Parle-t-on encore des Bourbons ? — Sire, il y a longtemps que votre gloire et vos bienfaits les ont fait oublier. Votre Majesté a dû remarquer que toute la jeune noblesse du pays fait partie de sa garde d'honneur et qu'elle est commandée par M. Serin, ancien officier de dragons sous la royauté, (7)

Charette commandait-il dans cette partie de la Vendée ? — Non, sire, elle était sous les ordres du général de Sapinaud, brave homme que ses camarades surnomment encore le général Tranquille.

— Et Charette ? Il était cruel ? (puis regardant le prince Berthier, il ajouta) comme Alexandre !... Le fut-il ? » Le prince répondit : « Non, il ne le fut pas. »

Je pris alors la parole et je dis: « Sire, le général Charette, presque abandonné par la population, attribuait ce résultat à l'influence des prêtres. Soupçonnant un jour le curé de la Rabatelière d'une trahison, il le fit prendre et fusiller; cela hâta sa perte (8).

Hors ce cas, personne n'a accusé ce chef de cruauté. C'était du reste, à mes yeux, le plus illustre des généraux vendéens ; il ne manque à sa renommée qu'un homme de talent pour en retracer les éléments. »

L Empereur fit trève à ces questions pour renvoyer un morceau de poisson qu 'il ne trouva pas frais, malgré l'assurance du maître d'hôtel. Je saisis cette occasion pour supplier Sa Majesté de me permettre de l'entretenir d une question de propriété qui était pour le Poitou d'un immense intérêt. « Sire, vous qui avez déjà réparé tant d'injustices, il en est une que vous pouvez faire cesser d'un mot.

Il existe dans la Vendée de grands clos de vigne, concédés à titre de complants, c'est-à-dire que le bailleur, resté propriétaire du terrain, avait droit à la cinquième ou sixième partie des fruits. On a pourtant attaqué ces concessions comme entachées de féodalité, parce que un denier de cens ou un chapon par journal était ajouté à la redevance. — Ce n'est pas la justice qui doit trancher cette question, c'est la politique.

— Sire, vous avez pourtant établi ces prestations dans le comté nantais, où le contrat à complant n'a été introduit qu'à l'imitation de la coutume du Poitou. Le preneur n'a jamais payé l'impôt avant la Révolution; il pouvait être expulsé pour mauvaise culture, sur un simple procès-verbal de constat; en un mot, il n'était pas propriétaire. — Tout cela, ce sont des distinctions de gens de loi ! Encore une fois, c'est la politique et non la justice qui l'emporte ici ; il n'y a pas à revenir à cet égard. Mon Dieu ! la propriété féodale, acquise de bonne foi avant la Révolution, était légitime, ne fut-ce que par la prescription ; on l'a supprimée cependant. Que faire à cela? se soumettre. »

Puis l'Empereur se leva et me dit: « Avertissez le conseil municipal. » Peu d'instants après, je rentrai au salon avec le corps municipal. L'Empereur fut gracieux. On se borna à lui demander une cloche (9 ). Il la promit, puis nous fîmes place au tribunal et aux juges de paix, etc.

Pendant que j'étais au salon, les dames d'honneur avaient prié ma femme de les conduire dans un appartement supérieur. Sur la question qu'elle leur adressa pour savoir si on coucherait à Montaigu, Mme de la Rochefoucault répondit : « Le savons-nous ? L'Empereur va peut-être, dans un instant, donner l'ordre du départ ! »

En passant à Saint-Georges (10), l'Empereur avait accordé vingt mille francs pour la reconstruction du clocher. Il semblait s'étonner de la discrétion des Vendéens, qui ne lui demandaient rien ou presque rien. Aussi l'Impératrice, alors que je parlais en bons termes de la population, paraissait heureuse, et elle ajoutait : « Je vous le disais bien, sire, que c'était un bon peuple. »

Cette excellente princesse était très décolletée, encore bien conservée et surtoutgracieuse : je ne pouvais m'empêcher, pendant le repas, de la regarder avec amour. Aussi eus-je un grand chagrin lorsque l'Empereur eut la dureté de s'en séparer.

J'oubliais de dire que l'Empereur m'avait demandé si j'avais servi. Je répondis: « Fort peu de temps, sire. Je n'étais pas de la conscription de dix-huit à vingt-cinq ; mon père s'étant opposé à ce que je continuasse le service, m'avait obtenu une place au Comité de législation. C'est après les événements du i3 vendémiaire que je suis venu dans la Vendée, où je me suis marié. »

Au reste, je ne demandai rien, à la grande surprise de nos amis. L'idée ne nous vint même pas de présenter notre chère petite Adèle à la bonne impératrice.

Après la réception, l'Empereur donna l'ordre du départ. Il était près d'une heure lorsqu'il se mit en route, escorté par la garde d'honneur du pays, et il arriva sur les trois heures du matin à Nantes, où on ne l'attendait plus, tant la patience avait été mise à l'épreuve auparavant.

Après le départ de l'Empereur et de sa suite, un officier me demanda combien j'avais de domestiques. « Deux, répondis-je. — Voilà ce que je vous prie de leur distribuer de la part de Sa Majesté. » Il y avait, en or, 36o francs que je partageai entre la cuisinière, qui était de Nantes, et un jeune domestique de Chantonnay, Corqueteau. Vous jugez de leur joie!

Le lendemain, les cancans ne manquaient pas.

L'Empereur devait me nommer préfet, m'attirer au Conseil d'Etat... enfin ma fortune était l'inévitable suite de la réception longue et gracieuse dont j'avais été l'objet. Il y avait plus de jalousie que de bienveillance dans ces commérages. Cependant quelques-uns se rapprochaient comme devant un soleil levant.

On trouva, dans les désordres de la cuisine, une cuillère d'argent. J'emportai cet objet à Nantes où je me rendis, le août, avec M. Bernard, le sous-préfet.

A notre arrivée à Nantes, je me hâtai d'aller au palais impérial, où je remis, entre les mains de M. Leclerc, la cuillère d'argent oubliée à Mon- taigu. M. Leclerc, en me remerciant me dit: « Est-ce que vous n'avez rien à demander à l'Empereur ? — Mais, dis-je, que voulez-vous que je lui demande ? Il vous a reçu avec tant de bienveillance que je ne me rappelle pas un pareil accueil. »

Les fêtes de Nantes furent magnifiques : mais M. Bernard ni moi ne pûmes obtenir l'entrée du bal qui fut donné au cirque du Chapeau-Rouge (11).

 

ANTOINE TORTAT,

Ancien Avocat-avoué au Tribunal d'arrondissement de Montaigu- Vendée.

 

 

 

Itinéraire de Napoléon 1er accompagné de l’impératrice Joséphine en Vendée - Les Essarts, Le général Louis-Armand de Lespinay <==

 


 

1808, Napoléon sur Rochefort pour inspecter le réseau de défense l'embouchure de la Charente et l'Arsenal -
2 avril 1808, Napoléon quitte Saint-Cloud pour Bayonne pour s'occuper des affaires d'Espagne. Il arrive sur les bords de la Nive le 14 avril pour y attendre l'arrivée du roi d'Espagne. Il y restera jusqu'au 20 juillet. Au retour de Bayonne, Napoléon s'arrêta en Charente inférieure (maintenant Charente Maritime).

 

De Charette de La Contrie dans Le Mémorial de Sainte-Hélène de Napoléon (bataille de Waterloo) -

Il fut surnommé " Le Roi de la Vendée ", Napoléon I er écrira de lui : " Il laisse percer du génie ". Napoléon Ier à Sainte-Hélène 1815 Le Mémorial de Sainte-Hélène est un récit écrit par Emmanuel de Las Cases dans lequel celui-ci a recueilli les mémoires de Napoléon Bonaparte au cours d'entretiens quasi quotidiens avec l'Empereur, lors de son séjour à Sainte-Hélène.

 

(1)   De ces deux frères, d'origine irlandaise, l'un cultivait les beaux-arts et l'autre les belles-lettres. Nous avons du premier, entr'autres œuvres, une curieuse aquarelle de l'ancien château de Montaigu, qui a été gravée par M. de Rochebrune pour le bel ouvrage de Poitou et Vendée, rédigé et illustré par lui et Benjamin Fillon.

Le second est l'auteur des Lettres Vendéennes et le rédacteur du journal royaliste La Mode. Ils étaient alors, comme on voit, très bonapartistes.

(2) Augustin-Moyse Auvynet, fils aîné, membre du comité royaliste de Montaigu en 1793, puis secrétaire de Charette, député de la Vendée à la Chambre introuvable de 1815, sous-préfet des Sables pendant la Restauration, etc. Sa maison, qui appartient actuellement aux Barthélemy-Gautret, est située rue de la Communauté.

(3) C'est aujourd'hui la maison Cassard, après avoir appartenu successivement au notaire François Guitter, dit Vertigo, et aux dames de Surgères. Son possesseur actuel l'a fait exhausser, mais la distribution du rez-de-chaussée et du 1er étage est à peu près restée la même qu'en 1808.

(4) Le mémoire présenté par les maîtres de poste indique neuf heures vingt minutes du soir pour l'arrivée à Montaigu.

(5) Celle de Froger, située entre l'ancienne et la nouvelle route de Tiffauges.

(6) Tandis que Bonaparte passait en filant comme un vain météore, Goupilleau gravait sur la pierre, au fond d'une grotte de ses jardins, l'inscription Spei (à l'Espérance), qu'on y voit encore; et la République, qui était son idéal indomptable, est revenue après lui. Elle dure toujours, et l'Empire s'est effondré dans la démence des conquêtes, la honte des défaites et la boue de Sedan. Lequel d'entr'eux était le fou ?

(7) « S. M. Bonaparte, venant de Fontenay, quitta les Essarts pour arriver à la Ferrière, où elle fut reçue militairement par la garde d'honneur à cheval commandée par. M. Henri Serin, de Luçon, ancien officier au régiment d'Armagnac ayant pour ses capitaine et lieutenants MM. Duchaffault de la Guignardière de Bagneux de la Pélissonnière et de Bessay de la Garcillière. Ces gardes d'honneur de la Vendée étaient des enfants de riches propriétaires, des fils d'anciens gentilshommes du bas Poitou, qui accompagnèrent leurs Majestés jusqu'à la ville de Napoléon, a une faible distance de la Ferrière. (La Serrie, simple Historique, etc., p. 38.) L'Empereur partit de Napoléon avec l'Impératrice, à cinq heures du soir.

La garde d’ honneur reconduisit la voiture aulique jusqu'au bourg de la Ferrière. Là e prince, en se séparant de cette jeunesse animée, donna au chevalier Henri Serin, co onel de la garde, une boîte d'or, enrichie de son chiffre en diamants. Il oartit »

(8) « dans un de mes ouvrages (IIOUS ne savons lequel), j'ai parlé de l'abbé Guesdon, qui, par a sainteté de sa vie, sa douceur, son humanité, édifiait ensemble et armee royale et l'armée républicaine; j'ai décrit la fin malheureuse de cet ecclésiastique du château et de l'église de la Rabatelière, etc.» (Tablettes pittoresques d’un ami des Lettres et des Arts, La Serrie de la Vendée, p. 1 7, Paris, Didot, 18 1 2, in-i0, avec divers sujets, dessinés et gravés par lui.)

 

(9) Si cette cloche n'eut pas le sortdu bon billet de La Châtre, comme la plupart des autres promesses de S. M. I. et R., elle n*t du moins bien du temps à venir, car on ne l'avait pas encore reçue en mars 1 8 1 o qu'on 1 attendait toujours. On invoqua même alors, pour l'obtenir enfin, la commune renommée ou notoriété publique du fait. Un peu plus, si on l'eut osé, et le bon billet était protesté. Quoiqu'il en soit, ces dons de marguillier, de la part d'un homme qui voulait se faire musulman en Egypte, rappellent la boutade acérée du père Sanlecque contre les sonneurs de cloche, d'autant meilleure qu'elle procède de l'Eglise. On n'est jamais mieux trahi que par les siens :

Persécuteurs du genre humain,

Qui sonnez sans miséricorde;

Que n'avez-vous au cou la corde,

Que vous tenez en votre main!

(10) Autrefois Durinum ou plutôt Durivum, la ville, la cité des deux rives.

Le maire du lieu, paysan matois, après avoir demandé pour son bourg et son curé, pour l'église et le presbytère, finit par ne pas s'oublier lui-même et réclama aussi une petite indemnité pour avoir fait partir tous les conscrits de sa commune. Ce qui fit rire tout le monde, y compris le grand boucher de l'espèce humaine. Mais moins heureux que son collègue de Bessines, maître François Guibert, autrement intéressant que lui, le quémandeur de Saint-Georges en fut pour sa finesse et resta gros-Jean comme devant, ce qu'il méritait bien.

L'anecdote du maire de Bessines fut insérée dans les feuilles et almanachs locaux, tirée à part en petit format de six pages et répandue à profusion pour la légende bonapartiste. Celle du maire de Saint-Georges-de-Montaigu est seulement restée dans la tradition. La Serrie l'indique cependant, p. 43 de son simple Historique, etc.

(11) Voir Détail du passage de LL. MM. Impériales et Royales dans leur bonne ville de Nantes. Nantes, A/alassis, 1808, in-8 de 8 pp.

Procès-verbal de ce qui s'est passé à Paimbœuf, relativement au passage de S. M. l »Empereur en cette ville. Nantes, Mangin, 1808, in-8 de 8 pp.

Le Régulus Nantais, Haudaudine, longtemps prisonnier des Vendéens à Montaigu, en 1793, ne figure point parmi la valetaille qui entourait et acclamait Bonaparte dans ces fêtes.

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