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PHystorique- Les Portes du Temps
5 novembre 2021

POURQUOI SAINT LOUIS A-T-IL FAIT LA PAIX AVEC HENRI III ?

POURQUOI SAINT LOUIS A-T-IL FAIT LA PAIX AVEC HENRI III

Les chroniqueurs qui ont raconté comment avait été conclu le traité de Paris ont naturellement cherché à l'expliquer raisons qui auraient poussé saint Louis à traiter avec Henri III varient avec les auteurs, chacun d'eux n'exprimant à ce sujet qu'une opinion personnelle.

 II nous reste à déterminer la valeur de ces informations diverses on contradictoires.

Les historiens modernes se sont inspirés surtout de Mathieu de Paris et de Guillaume de Nangis. Or, ces deux chroniqueurs représentent saint Louis comme pris de remords, ayant des doutes sur la légitimité des conquêtes jadis faites par Philippe-Auguste sur le roi d'Angleterre.

Cette opinion est-elle fondée ? Saint Louis pouvait-il avoir des doutes sur la légitimité de la confiscation prononcée contre Jean Sans-Terre ?

Philippe-Auguste avait à cœur de conserver ses conquêtes aussi recommandait-il tout spécialement à son fils, Louis VIII, de garder à jamais les terres conquises sur Jean Sans-Terre:

Et si li proïa doucement

Que cou qu'il avait vistement

Gaagniet et pris à l'espée,

Od s'ensegne desvolepée,

Tenist et gardast comme sien

Quar il l'avoit gaegniet bien

Sour ses homes qui le fausoient

Et de France oster le voloient;

Et, pour s'ounour, gardast moult bien

Que a nului n'en rendist rien (1).

 

A l'avènement de Louis VIII, Henri III avait envoyé en France des ambassadeurs pour protester contre les conquêtes de Philippe-Auguste, et réclamer la Normandie et les autres provinces conquises, Louis VIII avait répondu aux ambassadeurs anglais à l'assemblée solennelle, tenue à Paris le 8 novembre 1223, que Jean Sans-Terre avait été justement condamné à perdre toutes ses possessions sur le continent qu'en conséquence le roi de France détenait justement la Normandie et les autres terres, et qu'il était prêt à prouver ses droits devant la cour des barons de France, si Henri III consentait a y comparaître.

Par conséquent, concluait-il, il n'y a pas lieu de faire droit à la requête du roi d'Angleterre.(2),

 Non seulement Louis VIII ne rendit rien des conquêtes paternelles, mais encore la confiscation prononcée par les pairs de France lui servit de prétexte pour envahir le Poitou en 1224.

Il conquit sur le roi d'Angleterre le Limousin, le Périgord et La Rochelle (3).

 La politique de Louis VIII fut bien la continuation de celle de son père et nous le voyons dans son testament, disposer des provinces conquises par son prédécesseur et par lui-même (4). Ces provinces faisaient donc bien partie à ses yeux du domaine royal et rien ne justifie l'affirmation de Mathieu de Paris qui prétend que Louis VIII eut les mêmes remords que son fils et son successeur saint Louis.

D'après lui, Louis VIII, sur son lit de mort, aurait avoué hautement qu'il avait péché d'une manière inexpiable envers le roi d'Angleterre, et qu'il aurait dû rendre les conquêtes de Philippe-Auguste.

Or, il est intéressant de remarquer que le chroniqueur qui nous rapporte ces détails circonstanciés sur la mort du roi, nous dit qu'il mourut à Avignon, tandis qu'il est prouvé, par les documents les plus authentiques, que Louis VIII mourut le 8 novembre 1226 à Montpensier en Auvergne (5).

Ce seul fait suffit à montrer le peu de créance qu'il faut accorder à l'information de Mathieu de Paris au sujet des scrupules de conscience qu'il attribue à Louis VIII et à saint Louis.

L'historien le plus digne de foi qui ait parlé de cette question, c'est assurément Joinville.

Depuis la Croisade, Joinville (6) vivait dans l'entourage du roi, et il connaissait à merveille les mobiles qui guidaient le roi dans ses différentes actions j'ajouterai qu'il a écrit la vie de saint Louis à l'époque où les avantages et les désavantages du traité de 1259 apparaissaient sans peine aux esprits quelque peu clairvoyants.

Joinville nous raconte que les gens du conseil du roi, très opposés à cette paix, lui parlaient en ces termes : « Sire, nous nous émerveillons beaucoup que votre volonté soit telle que vous vouliez donner au roi d'Angleterre une si grande partie de votre terre, que vous et vos devanciers avez conquise et par sa forfaiture. D'où il nous semble que, si vous croyez que vous n'y avez pas droit, vous ne faites pas bonne restitution au roi d'Angleterre, quand vous ne lui rendez pas toute la conquête que vous et vos devanciers avez faite et si vous croyez que vous y avez droit, il nous semble que vous perdez tout ce que vous rendez ».

A quoi saint Louis répondit : « Seigneurs, je suis certain que les devanciers du roi d'Angleterre ont perdu tout à fait justement la conquête que je tiens et la terre que je lui donne, je ne la donne pas comme la terre dont je sois tenu à lui ou à ses héritiers, mais pour mettre amour entre mes enfants et les siens, qui sont cousins germains. Et il me semble que ce que je lui donne, je l'emploie bien, parce qu'il n'était pas mon homme et que, par là, il entre en mon hommage (7) ».

Ce cas de conscience auquel faisaient allusion les gens du conseil du roi, nous prouve clairement qu'on se servit de tous les moyens possibles pour aboutir à un arrangement avantageux pour le roi d'Angleterre, et qu'on alla même jusqu'à faire naitre des scrupules dans l'Ame de saint Louis.

Ce fait ressort clairement du récit du Ménestrel de Reims, qui dit que « la conscience avait repris saint Louis pour la terre de Normandie ». Beaucoup raisonnaient, en effet, de la façon suivante sur la condamnation de Jean Sans-Terre ; « Pour ce s'il (Jean Sans-Terre) deffailli à la court le roi son seigneur, n'avoit-il pas terre forfaite à perdre car il n'avait fait envers le roi nul fait crimineil. Si dient que le roi de France pot par raison saisir la terre par la deffaute dou roi Jehan, et penre les issues ; mais si li rois Jehans ou si oir vousissent venir au roi, et li requeisserit saisine de leur terre parmi droit faisant, et amendeir les deffautes par le jugement des pers, il la deust ravoir. Et pour cesté doute et pour autres il a fait pais au roi d'Engleterre et bon acort (8) ».

Quant à ceux qui ne voulaient à aucun prix d'un traité, ils alléguaient toutes sortes de raisons contre le roi d'Angleterre on faisait valoir le droit do conquête, et on insistait spécialement sur ce fait que la donation de la Normandie, que le roi de France avait faite au premier duc RolIon n'avait pas été spontanée, mais extorquée par la force  (9)

 

On voit que saint Louis eut à entendre beaucoup d'avis différents au sujet du traité; mais quoi qu'il en soit et quelle que soit la personne qui ait influé sur sa décision, le roi de France était guidé par deux raisons. Il voulait, comme il ressort clairement des paroles rapportées par Joinville; 1° donner la paix à son royaume, et 2e exiger le vasselage, c'est-à-dire le serment de foi et d'hommage pour le duché de Guyenne.

 La parenté que saint Louis invoquait était sans doute une chose accessoire mais elle n'était pas sans importance. Car Mathieu de Paris met dans la bouche de saint Louis presque les mêmes paroles que l'on trouve chez Joinville au sujet de cette parenté et il est incontestable que saint Louis avait de la tendresse pour Henri III.

 

De plus, la reine Marguerite, femme de saint Louis, sœur d'Aliénor, reine d'Angleterre, resta pendant toute sa vie très dévouée à Henri III et à Édouard Ier.

 Sous le règne de son fils, Philippe III, elle fut à la tête du parti anglais à la cour de France (10). Bien que sous le règne de saint Louis son rôle ait été plus effacé que par la suite, il semble cependant n'avoir pas été complètement nul.

Dans l'affaire du traité, son intervention ne fut ni aussi minime que le pensent les uns (11) ni aussi importante que le prétendent les autres (12).  Sans aucun doute, Henri III ne négligea pas de mettre largement à profit l'influence dont elle jouissait auprès de saint Louis ; la reine dut, dans une large mesure, contribuer à l'entente qui s'établit entre son mari et son beau-frère; nous la voyons, après le traité, conserver avec celui-ci une correspondance assez suivie et très amicale (13)

On s'explique aisément, du reste, l'opinion des quelques chroniqueurs que nous venons de discuter.

Par sa réputation de justice et de droiture, saint Louis exerça une grande influence sur ses contemporains. La légende s'était créée autour de son nom, même de son vivant. Les Anglais aussi, déjà fort orgueilleux et insolents à l'égard de la France, regardaient saint Louis comme un modèle de vertu, de devoir et de respect pour l'Église; ils allaient même jusqu'à le préférer à leur souveraine (14)

 Cette influence est surtout visible chez les chroniqueurs monastiques. Mathieu de Paris, qui est foncièrement Anglais, et qu'on ne saurait faire passer pour un ami des Français, est plein d'admiration pour la piété et la justice de saint Louis. Il n'est pas étonnant alors que Guillaume de Nangis, le Ménestrel de Reims, et beaucoup d'autres admettent, comme Mathieu de Paris, que ce soient seulement la piété, la générosité et les scrupules de conscience qui ont poussé saint Louis à faire cette paix avec le roi d'Angleterre, et, cela pour satisfaire uniquement sa conscience timorée à l'égard de la légitimité de la confiscation prononcée contre Jean Sans-Terre.

Outre les affirmations des chroniqueurs, on trouverait encore quelques faits qui ont décidé plusieurs historiens à expliquer par une pure raison de scrupules de conscience le mobile qui décida saint Louis à faire le traité de Paris de 1259.

C'est d'abord le fait que saint Louis avait obtenu du pape la permission de transformer en aumône (ob conscientiae scrupulum evitandum) ce qu'il croyait posséder injustement et dont il ne savait à qui faire la restitution. Ce cas de conscience le préoccupait vivement. Aussi avait-il demandé conseil et avis aux archevêques du royaume, et la bonne fortune nous a conservé quelques-unes de ces réponses (15).

Une autre fois encore, en faisant une donation, saint Louis s'était bien réservé le droit d'en faire la restitution, si jamais sa conscience le lui imposait (16). Mais ce sont là des cas particuliers qui ne prouvent nullement que saint Louis ait jamais eu des doutes sur la légitimité de la confiscation des possessions continentales du roi d'Angleterre; toutes ces restitutions ont un caractère privé, et non pas politique.

Les faits objectés par certains historiens ne peuvent être érigés en loi générale en ce qui concerne saint Louis. On peut du reste leur en opposer un autre qui, nous semble-t-il, ne laisse subsister aucun doute. Un arrêt du Parlement en 1260 décida en effet que le roi de France n'était pas tenu de faire une restitution aux religieuses de Fontaine-Guérard, qui avaient exhibé une charte de Jean Sans-Terre; le Parlement ajouta même que le roi de France n'avait pas l'habitude de respecter et d'observer les chartes du dit roi (17).

Il est certain que, si saint Louis avait eu des inquiétudes de la nature de celles qu'on lui attribue, il l'aurait proclamé hautement. N'était-ce pas lui qui écrivait à son fils les lignes suivantes : « Si tu tiens rien qui soit à autrui, ou par toi ou par tes devanciers, rends-le sans tarder; et si c'est chose douteuse, fais en faire une enquête par gens sages promptement ou diligemment (18) ».

Comment croire que saint Louis, ce roi si scrupuleux, aurait agi autrement qu'il recommande à son fils d'agir, si sa conscience et sa droiture d'honnête homme eussentété quelque peu ébranlées? Les restitutions qu'il faisait au roi d'Angleterre étaient un don important, il est vrai, mais nécessaire pour obtenir la renonciation définitive et éloigner toutes causes de guerre.

 En revanche, il avait imposé à Henri III des conditions si pénibles qu'on a pu croire Henri III victime de la mauvaise foi des Français (19). Henri III, en notifiant la conclusion du traité au pape et aux cardinaux, disait que, quoique dans certains articles sa qualité de roi fût « grevée » , le traité lui paraissait en son ensemble acceptable (20), et saint Louis n'avait fait des sacrifices qu'autant qu'il était nécessaire d'en faire pour rendre le traité acceptable.

Henri III l'avait accepté, non parce qu'il considérait que les sacrifices faits par le roi de France étaient grands, mais parce que par suite de ce traité il devait trouver dans le roi de France un appui précieux, en même temps qu'il se procurait des ressources pour lutter contre ses barons. S'il devait renoncer recouvrer l'héritage des ducs normands et des comtes angevins, il acquérait du moins les moyens de rétablir son autorité sur des sujets rebelles, maîtres de la situation au moment de la conclusion du traité (21).

L'orgueil national des Anglais devait souffrir de cette politique, si sage fut-elle; l'amour-propre de Henri III également; mais comment ne pas reconnaître que, dans la situation où se trouvait l'Angleterre, elle ne pouvait pas retirer de cette renonciation purement nominale de plus grands avantagea (22)?

Après avoir déterminé à quels mobiles les deux rois paraissaient avoir obéi en concluant le traité de Paris, il n'est pas sans intérêt de signaler les appréciations portées sur ce même acte par quelques contemporains.

Les Anglais ne varièrent pas dans leurs appréciations. Ils considéraient en effet les conquêtes de Philippe-Auguste comme illégitimes (23) ; par conséquent, la renonciation de Henri III passait à leurs yeux pour un acte impolitique qu'ils qualifiaient d'arrangement honteux avec le roi de France (24). On attribuait cette faute politique à l'influence néfaste qu'exerçaient sur le roi les conseillers pervers qui l'entouraient et les remords n'auraient pas tardé à s'emparer de l'esprit du roi (25).

En 1260, Henri III et Richard, comte de Gloucester d'une part, et Édouard, fils ainé du roi, de l'autre, ne s'entendirent pas et leurs relations étaient plus que difficiles. Une rupture ouverte allait mettre aux prises le père et le fils.

Le bruit courait que l'inimitié était née en raison même du traité, qu'on abaissait au point de ne plus le considérer que comme un simple acte de vente. On disait même que c'était le comte de Gloucester qui avait poussé Henri III à cet acte impolitique (26). Une chronique de Flandre prétend que cette paix fut si honteuse pour le roi d'Angleterre qu'elle servit de prétexte à la révolte des barons anglaise (27)

Les Français n'étaient pas moins mécontents et à plus juste titre. Ils considéraient que le roi de France avait payé bien cher au roi d'Angleterre l'honneur de l'avoir pour vassal. Les barons français, comme nous le savons par Joinville et par Mathieu de Paris, étaient opposés au traité. Parmi les contemporains qui ont conservé le souvenir de ce traité, les uns, comme Guillaume de Nangis par exemple, ne font pas connaitre leur opinion personnelle à son sujet; les autres, considérant les motifs qui avaient fait agir le roi de France, et respectueux de toutes les volontés royales, l'approuvent entièrement (28).

Il n'en fut pas de même dans les provinces que saint Louis avait cédées au roi d'Angleterre ; là, on ne lui pardonna jamais cet acte. Elles refusèrent en effet, dit-on, de célébrer sa fête lorsque saint Louis fut canonisé (29)

Dans une chanson de l'époque, appelée La Paix aux Anglais, l'auteur se moque du roi de France et de Henri III.

 Celui-ci est représenté acceptant le titre de vassal il prétend ne faire cas d'aucun Français, et menace même de prendre Paris (30). La mort du fils aîné du roi de France, qui arriva pendant le séjour du roi d'Angleterre en France fut attribuée aux Anglais. Ceci montre bien l'état d'esprit des Français à l'égard des Anglais au moment où le traité fut conclu (31)

Henri III et saint Louis avaient bien fait la paix mais la France et l'Angleterre n'en demeuraient pas moins deux puissances rivales, que cette paix ne rendait pas plus amies que par le passé, et il faut bien reconnaître que le traité renfermait en lui-mème le germe des difficultés futures qui devaient aboutir .... ==> à la guerre de Cent Ans.

 

 

Etude sur le traité de Paris de 1259 entre Louis IX, roi de France, & Henri III, roi d'Angleterre / par Michel Gavrilovitch,...

 

 

1258 - 1259 - Le Traité de Paris entre Louis IX et Henri III Plantagenet <==.... 

 

 


 

(1). Philippe Mousket, Chronique rimée, vers 23739-23748.

(2). Petit-Dutaillis, Louis VIII, p. 232-233.

(3). Ibidem, 278.

(4). Layettes  du Trésor des Chartes n° 1710.

(5). Petit-Dutaillis, op. Cit,  324.

(6) Joinville, Histoire de saint Louis, CXXXVII.678,679.

(7). Récits d’un Ménestrel de Reims au XIIIe  siècle, p. 235.

(8). Rishanger, Chronica, p. 1.

(9). Math. Paris, Chron. Maj V, 7t3. Rex Franciae pïissimus procurat studiose et diligenter qualiter pax firma inter duo regna, Francorum scilicet et Anglorum, firmari valeat sempîterna. Ait enim: « Summo opère procurandum est, ut inter filios meos et filios regis Anglorum, qui consobrini sunt et, Deo dispensante, regnaturi, pax firmetur duratura et ne amplius, procurante humatu generis inimico, sese regna corrodant, homines sese invicem depraedentur et occidant ac in aeternum detrudantur. »

(10). Langlois, Philippe III, 36.

(11). Wallon, Saint Louis et son temps, II, 361.

 

(12). Boutaric, Marguerite de Provence (Rev. Quest. histor., t. III, p. 417).

(13). Rymer, Faedera. I. 1; Champollion-Figeac, Lettres, I, passim; de même Shirley, Royal letters II. E. Boutaric, dans l'article cité plus haut, a le premier insisté sur le rôle politique joué par Marguerite de Provence dans le traité de 1259, mais avec une choquante inexactitude. Il nous représente Henri III comme ayant écrit à la reine Marguerite « pour la prier de travailler à rétablir la paix entre les deux royaumes et à fonder la concorde et l'amitié entre les deux rois ».

A l'appui de cette thèse il cite les lettres des recueils que nous venons de mentionner, lettres qui sont postérieures au traité de Paris, et où l'on ne trouve rien qui puisse se rapporter à cette paix. Ce que nous avons avancé pour le rôle de Marguerite de Provence peut se justifier par la lettre suivante, adressée à elle par Edouard Ier roi d'Angleterre, le 10 octobre 1281. « Dame, bien avons entendu, et bien savons ke grant poer avez mis de mettre bon aùur par entre vostre seignur ke fust, et nostre seignur le Roy jadis nostre père :  et par entre nostre seignur le Rov vostre fiux, qui ore est, e nus, et grand entent avez mis pur cel amur. de quoi nus vus mercions tan com nus poons et savons. » Rymer, 1, 599.

(14). Sayous, La France de saint Louis d'après la poésie nationale, p. 47-51:

Je ne cuide pas ke li

Rois face sagement

Ke il vit de roberie

Ke il de la clergié prent. ..

Regarde le roi de France.

(Le Roux de Lincy, Plaintes d'un clerc anglais.)

 

(15)Layettes du Trésor des Chartes n°~4404, 4405, 4502, 4507, 4508, 4510- 4537, 4541-4549. -Raynaldi,.Ann. eccl. Ad ab 1258, 1219.

 

(16) Léopold Delisle, Cartulaire normand de Philippe-Auguste, etc..n° 473. juin 1248. « ..Hoc etiam semper salvum retinemus, quod, si aliquando dictaret nobis conscientia quod de dictis villis restitutionem aliquibus facere vellemus, nobis liceret, non obstante predicta donatione. » Cette exception se rapporte à la confirmation de la donation de Picanville et de Saint-Hilaire. près Carentan, faite par saint Louis a Mathieu de Marly. M. Delisle conjecture que ces deux terres étaient échues au roi de France par suite de la forfaiture de Bodouin Wac, qui à l'époque de la conquête de la Normandie était resté fidèle à Jean Sans-Terre. Sur cette terre, saint Louis avait assigné une donation de 50 livres tournois à une abbaye. Ibidem, n° 1185.

 

 

(17). Olim, I, 492, n° IX. « Quia dominus Rex tenuit ipsum alnetam cum pertinentiis per quinquaginta annos et amplius in pace, determinatum fuit quod non teneatur ipsis moniatibus super hoc respondere; nec consuevit dominus Rex tenere litteras ipsius regis Angliae (se. Johannis Sine Terra).

(18). Joinville, Histoire de saint Louis, CXLV, 748.

(19) .Registrum epistolarum fratris Johannis Peckham, I, P.4

(20). Rymer, i, 1, 376. «… in qua, licet nonnullis articulis conditio nostra gravari quodammodo videatur, tamen nobis acceptabile et Gratum existit. »  Dans la lettre adressée aux cardinaux: « ..in qua, ncet in quibusdam nostra conditio aggravetur, tamen ratum habemus et eratum quod est super hoc ordinatum. » Nic. Triveti, Annales, 247.

(21). Nic. Triveti, Annales, 247. Rishanger, Chronica, 1. « nec regi Anglorum tutum videbatur jam proelio decertare, cum sui in procinctu essent insurgendi contra eum, pacem subscriptam quodammodo admisit. »

(22). Rémont, Simon de Montfort. P.184.

(23). Nic. Triveti, .Annames, 245. Rishanger, Chronica, 1. « Rex Anglornm Henricus… petiit restitutionem terrarum sibi ac patri suo, Johanni, injuste ablatarum… » Math. Paris, Chron. maj V, 659.  « Non enirn videtur juri consonum vel pietati ut filius patris iniquitatem portare judicetur. » Ibidem, 650. « Quas diu injuste delinuerat. » Th. Wykes, Chronicon p. 223. « Quas ipse Francorum) et predecessores sui injuste occupaverunt et detinuerunt in praejudicium regis Anglorum. » La Paix aux Anglais (Hist. Littér. De la France, t. XXIII, p. 450) :

Et de ce roi de France, cestui longue baron

Qui tenez Normandie à tort par mal choison.

(24). Chronica monasterii de Melsa, II,129, sub anno 1259. « Pudenda concordia cum rege Francorum. »

(25). Walteri de Hemingburgh, Chronicon I,309.«… ductusque consilio malo simplex rex composuit sic ut regi Francorum Normania remaneret… tatem…. Postea poenitentia ductus, etc. »

(26). Gervasii Cantuariensis, Gesta regum continuata, 209. « …rex Angliae totam 'Nornanniam, cum omnibus juribus suis quae in ea vendicaverat. praedicto régi Franciae vendidit sub certa quantitate pecuniae numeratae…. et hoc totum fuit (consilio) praedicti Ricardi comitis Gloverniae et ipso procurante. Super quo facto Edwardus praedicti regis Angliae primogenitus ultra modum movebatur,  et contra regem, etc. »

(27). Le Nain de Tillemont, Vie de saint Louis, IV, p. 166.

(28). La branche des royaus lingnages (Rec. II. Fr., XXII, p. 193) :

Par quoi, au roi déshérite

Donna, en don de charité

Et pour l’amour de lui avoir

Tres grant multitude d'avoir

Et terre plenteïve et bonne

Vers la rivière de Dordonne.

Récit d’un Ménestrel de Reims au XIIIe siècle, p. 236. « Et bien sachiez de veritei : qui est sans conscience il vit bestiaument; et dit l'on piece a :

Cui conscience ne reprent

Plus tost à mal qu'a bien entent.. »

Claude Ménard. Observations,  p. 295. H. Wallon, Saint Louis en son temps, II, 355, affirme la même chose spécialement encore pour la Rochelle, mais dans la lecture de nos sources, nous n'avons pas pu trouver ce détail.

(29) Histoire littéraire de la France, XXIII, p.449,552.

(30) Annales de Theokesberia, p.168 « ..et a multis putabàtur et dicebatur eum ab Anglicis esse oppoisionatum. »

 

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