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PHystorique- Les Portes du Temps
23 juillet 2022

Melle, cité de Metullum, fille de Mélusine

Motte Castrale de Melle

L'existence de la ville de Melle dès l'époque romaine n'est pas contestable. Un cippe très caractéristique se voit encore aujourd'hui, enchâssé dans le mur extérieur d'un des bras du transept de l'église Saint-Hilaire.

D'autre part, le sol de la ville et les anciennes galeries de mines du célèbre atelier monétaire ont fourni un certain nombre de monnaies consulaires et impériales.

Néanmoins Melle, de même qu'Angoulême, n'était pas desservie par une grande voie romaine.

La chaussée de Poitiers à Saintes, par Rom et Brioux, passe à huit kilomètres de Melle.

Il fallait donc, pour relier Melle à la grande artère, un de ces minora itinera, que n'indiquent ni la table de Peutinger ni l'itinéraire d'Antonin, mais que les archéologues, qui explorent une région par le menu, peuvent arriver à découvrir.

La détermination de l'ancien chemin romain d'ordre secondaire, qui rattachait Melle à la grande voie de Poitiers, Rom, Maisonnais (1), Brioux, Aulnay et Saintes, et qui peut-être dès cette époque servait à l'exploitation du minerai d'argent, — préoccupait depuis un certain temps M. Jt…..

« un de nos correspondants (2) —. » A force de chercher il a trouvé.

Si le cœur vous dit, ami lecteur, qu'une promenade sur un chemin vieux de 15 ou 18 cents ans est une chose agréable et salutaire entre toutes, embarquez-vous pour la cité de Metullum, fille de Mélusine, et faites-vous indiquer le chemin non classé, connu des habitants du pays sous le nom de chemin de Ruffec.

Vous trouverez là une voie antique qui en certains endroits, notamment dans la commune de Pouffonds, est dans un état de conservation véritablement étonnant.

Cette petite voie, où la rectitude stratégique des grandes chaussées n'existe guère, traverse, en outre de la commune de Pouffonds, les communes de Saint-Léger-lès-Melle, de Chail et de Maisonnais.

Elle longe certains lieux dits d'une saveur qui devrait tenter la pioche des archéologues, et rej oint le chemin des Romains, à un kilomètre environ au-dessous de Maisonnais, non loin du Vieux-Lié.

 

 

VIGUERIE DE MELLE

C'était la plus importante du Pagus, sous le rapport du nombre des villa (3), et de l'étendue de sa circonscription.

Nous trouvons la ville de Melle elle-même qui est relatée dans quatre chartes dont voici une courte analyse.

Vers 960, nous voyons un prêtre nommé Jean, donner à l'Abbaye de S. Jean d'Angély quelques héritages situés dans le faubourg du château de Melle.

Au mois de décembre 968, Cadelon, vicomte d'Aunay, et Ermenfroy, abbé de Saint-Maixent, font un échange de terres sises dans la Viguerie de Melle et au lieu même de Melle.

Décembre 928 Echange de terres à Melle entre le vicomte Cadelon et Ermenfroi, abbé de Saint Maixent

Il fut convenu d'échanger certaines terres entre le vénérable Cadelon et Ermenfroi, abbé de Saint-Maixent, ce qu'ils firent.

Il a donné au pré-ordonné Cadelo, vice-comte, de son propre domaine, qui est dans la ville de Melle, dans le presbytère lui-même, à saint Maixent et Ermenfroi, l'abbé, et aux moines, cinq arpents de terrain.

Et ils ont des contiguïtés d'un côté le terrain du comte, de l'autre le terrain de Saint Savinien, du troisième le terrain de Végéral, du quatrième la voie publique ; de telle sorte qu'Ermenfroi, l'abbé et les moines puissent faire ce qu'ils veulent du terrain déjà mentionné, sans que personne ne le trahisse.

 D'autre part, l’abbé Ermenfroi a donné quatre arpents de terre à Cadelon et à sa femme, sœur Geila, par la bénédiction de saint Maixent, dans le village mentionné ci-dessus et dans le presbytère lui-même.

Et ils ont des contiguïtés d'un côté du terrain de Saint Savinien, de l'autre côté du vignoble d'Ermenbert, de l'autre côté du terrain de Tetbaud, sur la quatrième voie publique ; Je suis d'accord que le visage Cadelo et son épouse Geila du pays susmentionné fassent ce qu'ils veulent, sans contredire personne.

 Si quelqu'un après ce jour veut s'élever contre cet échange, qu'il soit d'abord maudit par Dieu Tout-Puissant et par tous les saints, s'il ne se répare pas.

L'abbé de S. Ermenfroi et Cadelon, qui a fait cet échange, le vicaire de S. Gauscelme. S. Acardi, S. Viviani. S.Odoni, S.-Gausbert. S.Teutoni S. Godulbaldi, Saint-Ingelvin S. Adalranni, S. Aigloni.

 Cet échange eut lieu au mois de décembre, la sixième année du règne du roi Raoul (roi des Francs)

 

Placuit inter venerabilem virum Cadelonem et Ermen­fredum abbatem sancti Maxentii commutare quasdam terras, quod et fecerunt.

Dedit prenorninatus Cadelo vice­comes de suo proprio alodo qui est in villa Metulo, in ipsa vicaria, ad partem sancti Maxentii et Ermenfredi abbatis et ad monachos de terra jugeros quinque.

Et habent abjacentias ex una parte terram comiti, ex alia terra sancti Savi­niani, ex tercia terra Vegeralis, ex quarta via publica ; eo videlicet modo ut faciat Ermenfredus abbas et monachi de jam dicta terra quicquid voluerint, nemine oontradicente.

 Et haec contra dedit Ermenfredus abbas Cadeloni et uxori sure Geilae ex beneficio sancti Maxentii, in villa supra nomi­nata et in ipsa vicaria, jugeros quatuor de terra.

Et habent abjacentias ex una parte terra sancti Saviniani, ex alia vinea Ermenberti, ex alia terra Tetbaudi, ex quarta via publica ; comodo ut facial Cadelo et uxor sua Geila ex supradicta terra quiequid voluerint, nemine contradicente.

 Si quis post hunc diem contra hanc commutationem insur­gere voluerit, inprimis a Deo omnipotente et a sanctis omnibus maledictus sit, si non emendaverit.

S. Ermen­fredi abbatis et Cadeloni, qui hanc commutationem fece­runt, S. Gauscelmi vicarii. S. Acardi, S. Viviani. S. Odoni. S. Gausberti. S. Teutoni. S. Godulbaldi. S. Ingelvini. S. Adalranni, S. Aigloni.

 Facta commutatio ista in mense decembrio, anno sexto regnante Rodulfo rege.

En janvier 969, Rainaud, abbé de S. Jean d'Angély, cède à complants des terres sises à Melle. (Manuscrits de D. Fonteneau; Bibliothèque de la ville de Poitiers, t. 13, p. 63, 81, et t. 15, p. 597.)

Nous relèverons encore dans le travail de M. de la Fontenelle sur les Vigueries du Poitou (Mém. de la Société des Antiquaires de l'Ouest, p. 425, note 3), les notes suivantes :

Indication de l'existence du château de Melle, castrum Metulinse, dans une charte de S. Jean d'Angély, de 987, puis dans un titre de l'abbaye de S. Maixent (date omise), villa de Metulo in vicaria Metulinse in pago Pictavo.

 

Nous croyons inutile de rappeler ici que ces deux monastères possédaient dans votre ville : S. Jean d'Angély, le prieuré de S. Hilaire, et S. Maixent, celui de S. Pierre, vos deux remarquables églises paroissiales actuelles.

 

Au Xe siècle, MELLE a été le siège d’un comté puis rentra dans la hiérarchie féodale.

Dès 950, on mentionne l’existence d’un lieu fortifié, motte castrale (avec une tour) entourée de palissades de bois.

Il semble que les fortifications de l'agglomération de Melle ont été édifiées au 12e ou 13e siècle lorsque la ville haute déborda de l'enceinte du castrum primitif ou motte.

 

Fin XIe, le donjon sur motte a été abandonné au profit d’un second château construit à l’emplacement de l’actuelle place Bujault.

En 1150 achèvement des fortifications du château de Melle Maingot V de Melle (maengotus de metulo) présent à Melle lors du séjour de Richard Cœur de Lion

Elles comprenaient trois portes de ville et une enceinte flanquée de 13 tours et d'un donjon rectangulaire à trois contreforts

D'après un procès- verbal de 1683 les portes de ville sont : entièrement ruinées, sans fermeture, à la réserve de la porte Saint-Jacques dont l'arceau voûté et corps de garde qui est par- dessus sont encore en leur entier, et néanmoins en mauvais état.

En 1779, l'état des murs ne nécessite pas de réparations dispendieuses, mais ils n'existent cependant plus entre l'emplacement du château et le collège ;

Les portes ont été démolies dans la 1ère moitié du 19e siècle, comme l'enceinte située entre l'église Saint-Savinien et l'hôpital.

(1110 in Metulinse castellania ecclesiam de Chait, Pierre II, évêque de Poitiers, confirme les églises appartenant à l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers)

De nos jours subsistent l'une des tours, très remaniée, de la porte Saint-Jean ou Saint-Pierre, des vestiges des tours de la porte Saint-Hilaire ou Saint-Jacques démolie postérieurement à l'ancien cadastre, et une partie des murailles du côté sud-ouest de la ville

En 1779, le château a été rasé pour constituer une vaste esplanade, l’actuelle place Bujault (sur les dessins de Mr. de Blossac, intendant de Poitou)

LA VILLE ET LE CHATEAU DE MELLE AU XVIIe S

LA VILLE ET LE CHATEAU DE MELLE AU XVIIe S., (D'APRES UNE ESTAMPE DE CLAUDE CHASTILLON) ET PLAN PARTIEL, D'APRES LE CADASTRE (Orientation Ouest, échelle réduite à 1/2.500e) Clichés aimablement communiqués par la Revue « l'Architecte des collectivités publiques »

 

La Forteresse et les Seigneurs.

La forteresse de Melle, contrairement à celles de Niort, de Saint-Maixent, de Chizé et de Civray, qui baignaient leurs fondations dans les eaux de la Sèvre, de la Boutonne et de la Charente, fut bâtie à plus de trois cents mètres de la rivière la Béronne, sur un point des mieux choisis et élevé de seize mètres au -dessus du cours d'eau.

On croit généralement que le premier fort qui protégea cette contrée fut construit par les Gallo-Romains. Les preuves nous manquent pour étayer une pareille antiquité, aussi n'assignerons-nous à la localité, dont nous essayons de retracer le passé, qu'une origine mérovingienne.

La forteresse féodale, celle connue et qu'on retrouve au cabinet des estampes à Paris, consistait en un donjon élevé, aux épaisses murailles.

 Au reste, toutes les constructions de cette époque avaient le même caractère, elles différaient seulement en ce qu'elles étaient doubles ou simples (4) et que les donjons étaient couverts ou termines par une plate- forme ; dans ce dernier cas ils avaient des créneaux mais toujours des mâchicoulis s'ils étaient surmontés d'une toiture.

Melle n'eut donc qu'une tour, une tour aux murs formidables, au faîte perdu dans l'air et des fossés sans eau ; à la base de cette tour se groupaient les dépendances usuelles et les servitudes utiles à une garnison dont elle était le refuge dans les cas d'attaque.

La place de la forteresse est de nos jours parfaitement dessinée par la charmante promenade, qui fait l'orgueil de la ville, et où il n'existe de l'ancien château qu'un puits modeste.

Les fosses du château étaient littéralement au bas des murs actuels de la promenade et venaient du côté de la ville jusqu'à l'ancien collège.

Ce monument fut peut-être bâti par les romains, et rebâti par les Wisigoths, quoi qu'il en soit, voici l'opinion de M. de la Fontenelle : « Par suite de l'établissement métallurgique et monétaire que les anciens souverains du Poitou avaient formé à Melle, ils conservaient pour eux la seigneurie de cette localité où ils bâtirent un château fort. Aussi cette seigneurie n'a jamais eu de seigneurs particuliers (5).»

Nous admettons que Melle n'ait jamais eu de seigneurs particuliers, mais il a eu des seigneurs représentant les souverains et ce sont ces personnages que nous allons présenter au lecteur.

 

D'après M. de la Fontenelle, le premier occupant du château est un Maingot.

 En 1080, Maingot de Melle, lieutenant du château, reconnaît qu'il s'est emparé sans droit des redevances comprises en une villa du pays de Melle.

 ==> 1076-1087 Abbaye Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers fondée au 11e siècle par Guy-Geoffroy-Guillaume comte de Poitou et duc d’Aquitaine

 En 1092, le 18 kalendes de Février Maingon de Melle est signataire d'une charte pour la fondation de l'église de Chaize-le-Vicomte en présence de plusieurs seigneurs.==> L’histoire en 360 - Eglise Saint Nicolas et les Vestiges du château de Chaize le Vicomte, Aimery IV, vicomte de Thouars

 

 Pendant un siècle, différents seigneurs au nombre desquels se trouve un Frottier, commandèrent la forteresse.

 

==>1179 Melle. Confirmation par Richard, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, des droits, franchises et immunités concédés à l'aumônerie de Surgères par Guillaume IX, comte de Poitou, son fondateur. (maengotus de metulo) Maingot V de Melle présent lors du séjour de Richard

 

Depuis les temps les plus reculés Melle fut associé à Civray et nous avons tout lieu de croire que les seigneurs de cette localité furent souvent les mêmes à Melle.

La seigneurie de Civray appartenait en 1190 à Othon, fils de Henri, duc de Bavière et de Saxe, et de Mathilde, fille de Henri II, roi d'Angleterre.

 

Cette terre passa depuis dans la maison de Lusignan.

 En 1199, Raoul de Lézignem, dit d'Issoudun, fils de Hugues VIII, sire de Lézignem et de Bourgogne de Rancon, fut seigneur de Melle, Exoudun, de Chizé et de Civray en Poitou, et prit la qualité de comte d'Eu à cause de sa femme Aurengarde d'Exoudun (av. 1124-v. 1174).

Ce seigneur paraît avoir constamment suivi la fortune de Richard Cœur de Lion (6a), qui, pour récompense de ses services, lui concéda Neufchâtel en Brai, qu'on appelait alors Drincourt (6b).

Il se trouve nommé sous ce titre dans les lettres d'échanges faites l'an 1197, du château d'Angély et de Gaillard, entre Richard, duc d'Angoulême et Gautier archevêque de Rouen, et souscrivit la charte qu'Aliénor, duchesse de Guyenne, accorda à l'abbaye de Montierneuf, l'an 1199.

Durant les derniers mois de l'année 1199 et les premiers de 1200, Raoul fut l'un des courtisans les plus assidus de Jean sans Terre (6c).

Il s'en était solennellement reconnu l'homme lige, le 28 janvier 1200 (6d); mais il se crut dégagé de sa parole après l'enlèvement de la fiancée de son frère, Isabelle d’Angoulême.

Le comte de la Marche, alors il porta un défi à Jean sans Terre et se révolta ouvertement.

Raoul vit ses biens confisqués par Philippe Auguste contre lequel il avait combattu à Bouvines juillet 1214. (6e)

Il mourut au siège d'Acre l'an 1217 (6f).

Alix, comtesse d'Eu, héritière de Raoul, continue. Elle obtint du Roi la restitution de ses biens, et mourut en 1227.

Raoul II de Lusignan comte d'Eu du chef de sa mère, était seigneur d' Issoudun  Exoudun, Sivrai, Chizé, Melle, Benet, La Mothe-Saint-Héraye, Villeneuve-la-Comtesse, dès 1220.

Lors de la guerre suscitée à saint Louis par Hugues X de Lusignan comte de la Marche à propos de la prise de possession du comté de Poitou par le comte Alphonse, Raoul qui était vassal de son cousin pour les terres de Sivrai, Melle, Chizé, etc., dut suivre la bannière de son seigneur, marcher avec lui contre le roi et subir à son tour la fortune de la guerre après la bataille de Taillebourg (20 juillet 1241).

Si les biens de Raoul furent confisqués, S. Louis les lui restitua peu de temps après, car à la suite d'un compte fait entre le Roi et son frère en 1244, se trouve une liste des hommes liges du comte de Poitou dans ce comté, parmi lesquels nous relevons :

Comes Augi, ligius, salua fidelilate regis, de Melle, de Chizec et de Sivray (7), Raoul IIe était mort avant le 2 février 1247, car on lit dans les mêmes documents :

Compotus candelose anno Domini 1247.

Recepta de terris Baronnura que sunt in manu domini comitis. ……. De terra comitis Augi de functi scilicet apud Metulum, apud Chisiacum, apud Sivraium, et apud Banays, 270 lib. 2, S. minus 2 den.

En 1248 dans les comptes de l'Ascension De terra comitis Augi defuncti apud Metulum, Syvraium et Motam et apud Benays, solutis expensis 455, lib. 14 S. 10 den.

Et dans celui de la Toussaint de la même année, De terra comitis Augi, de Metulo, de Sivraio, de Mota, de Benays, solutis expensis usquœ ad festum Petri ad vincula, 266, lib. 4 S. 6 den.

Les trois articles que nous venons de transcrire indiquent qu'en 1247 et 1248, les terres dépendant de la succession du comte d'Eu étaient dans la main d'Alphonse, puisque ses trésoriers percevaient les fruits de ses terres, payaient les dépenses qu'elles nécessitaient (solutis expensis). A quel titre ? Serait-ce comme suzerain et tuteur de la fille de Raoul ? car ce dernier qui se maria trois fois n'eut d'enfant que de Yolande de Dreux sa seconde femme, qui lui donna une fille, Marie ; qui épousa, avant 1249, Alphonse de Brienne (8) lequel décéda devant Tunis le même jour que saint Louis (25 août 1270) qui l'avait nommé en 1258 Grand Chambrier de France, il fut inhumé dans l'abbaye de Saint-Denis.

 

Marie était morte quelques années avant son mari, la date de son décès n'est pas précisément connue, mais son testament, qui est déposé aux archives de la Seine-Inférieure fonds de l'Abbaye de Foucarmont, est daté du vendredi après l'Assomption (20 août) 1260.

Elle s'y qualifie de : Comitissa d'Augi domina Sivrayci, Chysiaci, Meculi (sic) Bonayci, Mote et Villenove, et parmi une multitude de legs faits aux personnes de sa maison, etc., nous trouvons au nombre de ceux faits aux établissements religieux :

Ecclesie Beati Petri Piclaviensis, XL solidos annui redditus super pedagio de Meculo percipiendos. …et cuilibet abbatie archipresbiteratus Meculi, XX solidos pro pitancia et rogo ajoute-t-elle, quod meum obsequium fiat in ipsis ecclesiis.

Thibaudeau et les auteurs qui l'ont suivi seraient donc dans l'erreur, lorsque d'après lui ils disent qu'Alphonse était seigneur de Melle en 1246 et qu'à sa mort cette terre revint à la couronne ; car de 1241 à 1260, nous voyons le comte d'Eu, sa succession et sa veuve, qualifiés seigneurs de Melle.

 

Alphonse de Brienne laissa entr'autres enfants : Jean de Brienne Ier du nom, comte d'Eu, seigneur de Melle, Sivrai, etc., qui mourut en 1294 et qui, de Béatrix de Châtillon dite de Saint-Paul, sa femme, eut :

Jean II de Brienne comte d'Eu, Seigneur de Melle, Sivrai, etc., tué à la bataille de Courtrai en 1302; époux de Jeanne comtesse de Guines, qui le rendit père de Raoul Ier de Brienne, comte d'Eu, de Brienne et de Guines, seigneur de Melle, Sivrai, etc., il fut nommé Connétable de France avant 1336 et mourut le 18 janvier 1344 des suites d'un coup de lance reçu au tournoi qui eut lieu aux noces de Philippe de France duc d'Orléans.

De son mariage avec Jeanne de Nesle il laissa : Raoul II dit de Nesle comte d'Eu, Seigneur de Melle, Sivrai, Chizé, Usson, etc., fut, comme son père, connétable de France. Fait prisonnier par les Anglais, il fut emmené en Angleterre dès 1346.

A son retour, accusé de trahison devant le roi Jean, il fut décapité le 19 novembre 1350 et ses biens confisqués au profit de la couronne.

 

Après la funeste bataille de Maupertuis (19 septembre 1356) nos provinces passèrent sous la domination anglaise et Edouard III donna Melle à son fils, le prince Thomas dit de Woodstock.

Charles de France duc d'Orléans était seigneur de Melle sinon de fait du moins de nom, car ce ne fut qu'en 1363, en vertu du traité de Brétigny, au retour de ce prince en France, que les places de Melle, Chizé, Sivrai et Villeneuve la Comtesse, furent remises officiellement aux Anglais en vertu d'une commission spéciale donnée par Edouard III, le 12 mai, au palais de Westminster, à Jean Chandos, Guillaume de Felleton et Guillaume de Serys.

1363, le dimanche 4 juin, Maingot de Melle, lieutenant du roi d'Angleterre en Poitou fut un des seigneurs qui portèrent Aimeri de Mons, évêque de Poitiers, à son entrée en ville pour la prise de possession de son siège épiscopal (9).

Les lignes qui précèdent se complètent par la table de D. F.

«  1364,17 septembre. Traité fait entre Aimeri de Mons, évêque de Poitiers et Guillaume l'archevêque, seigneur de Parthenay, en présence de Louis d'Arcourt, vicomte de Châtellerault, de Guillaume Felton, sénéchal de Poitou, d'Aimeri d'Argenton, chevalier, de Maingot de Melle, aussi chevalier, et de plusieurs autres, au sujet des nappes qui avaient servi au repas donné à l'évêché, et que le seigneur de Parthenay prétendait lui appartenir pour avoir porté depuis l'église de Notre-Dame-la-Grande, jusqu'à la cathédrale l'évêque Aimeri, lorsqu'il y fit pour la première fois son entrée solennelle. »

La date de 1364 est la dernière qui nous parle des Maingot, peut-être la famille s'éteignit-elle vers cette époque, où tombée en disgrace par suite de ses sympathies anglaises dut-elle vendre ses biens et s'éloigner.

 

D'après Thibaudeau, les Maingot de Surgères s'éteignirent en 1307.

Enfin ces faits s'agencent parfaitement avec ce renvoi du procès-verbal de délivrance, à Jean Chandos etc... par M. A. Bardonnet.

« Melle, Chizé, Civray et Villeneuve, sis en Poitou et Saintonge, appartenant au duc d'Orléans, n'ont été délivrés au roi d'Angleterre qu'en 1363, en vertu d'une commission spéciale donnée à Jean Chandos, William de Felton, et William de Serys, par Edouard III, au palais de Westminster, le 12 mai.

 Il résulte d'une autre charte, insérée dans Rymer, t. VI, p. 415, que les otages du roi de France, dit les otages du lys, avaient été autorisés à retourner en France, pour la délivrance de ces quatre châteaux et de celui de la Roche- sur-Yon,"

En 1371, Jean de Montfort, duc de Bretagne, reçut pour récompense du concours qu'il donnait aux Anglais, les seigneuries de Chizé, Melle et Sivrai, mais cette récompense de sa trahison envers la France ne resta pas longtemps entre ses mains.

En 1372, comme Duguesclin venait de reprendre Poitiers, le duc de Berry et les autres seigneurs français qu'il avait laissés devant la ville de Ste-Sévère, étant en marche pour le rejoindre « prindre en Poitou une ville appelée Saint-Maixant, laquelle se rendit sitost qu'ils y vindrent, le chastel fut pris d'assaut et tous ceux morts qui dedans estoient, après prindrent le chastel de Mesle » (10).

 

1372 Guerre de cent-Ans - les jeux des chevaliers pendant la campagne de Philippe le Hardi - Poitou, Angoumois, Aunis, Saintonge

Lorsque le roieut décidé la guerre contre les Anglais, et résolu de les chasser des provinces qu'ils occupaient en Poitou, en Aquitaine, dans l'Aunis, la Saintonge, etc., Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, qui avait contracté l'engagement de l'aider de toutes ses forces, partit le 15 juillet du château de Montbard (1), l'une de ses résidences au duché, pour prendre les derniers ordres de son frère.

 

Melle redevenu français fut réuni au comté de Poitou qui fut donné successivement en apanage, en 1372, au duc de Berry qui le posséda jusqu'à sa mort (26 mai 1416) et à Charles dauphin de France, plus tard Charles VII.

» En 1426, Georges de la Trémouille se fait donner par faveur la place de Melle, sous prétexte qu'étant allé le 20 novembre en embassade auprès de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, fait prisonnier en route, il avait été mis à rançon pour dix mille écus d'or (11).

Georges de la Trémoille, favori de ce prince, alors qu'il n'était encore que roi de Bourges, ayant été retenu prisonnier à la Charité-sur-Loire, par Peronnet-Gressard partisan des anglais, en allant trouver le duc de Bourgogne pour le service du Roi, ne sortit de captivité qu'en payant une rançon de 14,000 écus, reçut du Roi par lettre du 14 juin 1426 le don de 100,000 liv. à prendre sur le trésor royal et celui de la terre de Melle en Poitou, rachetable par la couronne au prix de 10,000 écus (12).

 

 Pour confirmer ce fait nous lisons dans D. Fonteneau :

 « 1426, 29 juillet. — Lettres de Charles VII, qui cède au Sire de la Trémouille, tous les impôts, aides et tailles qui avaient été mis et qui le seraient à l'avenir sur toutes les terres et seigneuries que ce seigneur possédait en Poitou. Limousin, Anjou, Berri, duché d'Orléans, pour le récompenser des services qu'il lui avait rendus contre les anglais, et le dédommager des dépenses qu'il avait été obligé de faire dans une embassade pour le roi, dans le cours de laquelle il avait été fait prisonnier à la Charité-sur-Loire, par Peronnet Gressart. partisan des anglais. »

 

En 1452, Melle fut donnée par Charles VII à Charles d'Anjou comte du Maine, son beau-frère, avec Civray, Chizé et Saint-Maixent ; il en était encore seigneur en 1467, et les garda probablement jusqu'à sa mort (1472).

Le 23 septembre 1487, Charles VIII donna à Charles comte d'Angoulême et à Louise de Savoie sa femme, ses cousins, lors de leur mariage, les châtellenies de Melle et de Chizé, avec faculté, par la couronne, de rachat perpétuel pour la somme de 20,000 liv.

Après la mort de son mari (1er janvier 1496) Louise de Savoie, qui avait la tutelle de ses enfants François et Marguerite, fut maintenue par Louis XII dans la jouissance des châtellenies de Melle, etc.

Puis François, étant monté sur le trône, érigea par lettres patentes du mois de juillet 1526, données à Nanteuil et registrées au Parlement de Paris, le 26 du même mois, les châtellenies de Civrai, Usson, Chizé, Melle et Saint-Maixent en comté ; sous le nom de comté de Civrai, en faveur de sa mère, pour laquelle, par les mêmes lettres, il érigeait le comté d'Angoulême en duché, distrayant Chizé et Melle de la sénéchaussée de Poitiers pour les faire ressortir, en appel, au sénéchal de Sivrai.

Peu de temps après, Louise de Savoie étant venue à mourir (21 septembre 1531), le Roi, pendant son séjour à Marseille, supprima le comté de Civrai par lettres patentes du mois d'octobre 1533 registrées en Parlement le 16 décembre suivant.

Après être resté quelques années réuni au Poitou, le comté de Civrai ayant été reconstitué le 12 juin 1540, par François Ier, en faveur de Charles duc d'Orléans, son second fils, Melle y fut de nouveau réunie et jusqu'à 1790 y resta attachée avec les châtellenies de Saint-Maixent, Chizé et Usson, tant au point de vue féodal que judiciaire.

Les lettres patentes concernant la sénéchaussée ne furent données qu'en juin 1541 (à Châtellerault), et registrées en Parlement le 30 des mêmes mois et année.

Le jeune prince ne jouit pas longtemps de cette cession, car il mourut le 8 septembre 1545, et le comté de Civrai et Melle, par conséquent, revint aux mains du Roi.

M. Lévrier est tombé dans l'erreur en disant que Louis de Rochechouart était, en 1561, seigneur (c'eut été engagiste tout au plus) de Melle, parce que ajoute-t-il, « il avoue tenir du roi à cause de son château, baronnie et châtellenie de Melle, la justice et juridiction que lui et ses prédécesseurs ont usé et exploité en la ville de Melle et châtellenie d'icelle. »

Ce qui signifie, tout au contraire, que le roi avait et tenait, le 20 août 1561, le château, baronnie et châtellenie de Melle, et que Louis de Rochechouart se reconnaît son vassal, pour les droits de justice, etc., qu'il exerçait en cette ville, en sa qualité de seigneur de Gascougnolles ajouterons-nous, pour compléter la rectification.

Nous trouvons dans D. Fonteneau (t. 41), que le 8 avril 1585, le roi Henri III et la douairière de France (Marie Stuart, comme veuve de François II), se qualifiaient seigneurs de Melle.

Thibaudeau ajoute :

« Le roi François 1er, par son édit de 1541, créa et érigea de nouveau la terre de Civray en comté, et y unit les châtellenies et seigneuries d'Usson, Melle, Chizé et Saint-Maixent et la seigneurie d'Aunay, qui n'était pas comprise dans la première érection. »

A la mort du duc d'Orléans, nous trouvons Loys de Rochechouart, chevalier, seigneur de Montpipeau, Veuille, Mougon, Thorigny et Cascougnolle, panetier ordinaire du roi et chambellan du duc d'Orléans, en possession de Melle, puisqu'il avoue tenir du roi, à cause de son château, baronnie et châtellenie de Melle, etc... la justice et juridiction que lui et ses prédécesseurs ont usé et exploité en la ville de Melle et la châtellenie d'icelle. »

 

 

ENGAGISTES

Nous voici rendus à la période des seigneurs engagistes. (13) Le premier engagement de la totalité du domaine de Civrai (Melle y compris, puisqu'il faisait toujours partie de ce comté et sénéchaussée), fut consenti le 24 avril 1589, en faveur d'un sieur Chesne, pour la somme de 2,530 écus d'or, et le 5 décembre 1591, il y eut une revente sur lui et une nouvelle adjudication à son profit, moyennant 200 écus d'or d'augmentation.

Thibaudeau, en plaçant à cette même époque (1591) la présidente de Verdun, seigneur engagiste de Melle, a commis une erreur partagée par M. Lévrier, qui n'a pas suffisamment contrôlé les assertions de son devancier; on en verra tout à l'heure la preuve.

 

Par deux adjudications successives, la première en date du 14 décembre 1593, la seconde du 26 mai 1595, et moyennant la somme de 16,438 écus, les domaines, terres et seigneuries de Civrai, Usson et Melle, furent transmis avec faculté de rachat à perpétuité à Méry de Barbezières, chevalier de l'ordre du S. Esprit, Grand Maréchal de la maison du Roi. Claude de l'Aubespine, sa femme, n'est mentionnée que dans la seconde.

François de Barbezières, petit neveu de Méry, devint après lui engagiste du comté de Sivrai, par deux adj udications des 3 mars 1600 et 17 novembre 1620 ; nous l'avons trouvé dans un acte de 1615, qualifié de baron de Melle. Il mourut à Rochechouart, le 22 septembre 1538, laissant de son mariage avec Charlotte de Fontlebon (14), entr'autres enfants, Achille, reçu Chevalier de Malte, le 23 décembre 1626, qui succéda à son père comme engagiste du comté de Civrai, dont il jouissait encore en 1654. Après cette année, on trouve Charles de Barbezières, son frère.

On voit dans D. Fonteneau, t. 45, que Jeanne de Cossé, comtesse de la Rochepot, se qualifie, le 8 janvier 1617, de dame de Melle, et que Louis Gouffier, duc de Roannès, prenait ce titre le 8 juin 1622. Y avait il eu des adjudications partielles du domaine de Civrai? et pendant quelques années, Melle aurait été distrait de ce comté au point de vue féodal et financier? Cela pourrait bien être, car M. Faye (15), au travail duquel nous avons fait de larges emprunts pour cette partie de nos notes, signale qu'en 1641, Josué de S. Gelais-Lusignan, était qualifié de seigneur de Civrai, et que le 4 octobre 1642, une portion du domaine de CSivrai fut adjugée à Pierre de Montigny, moyennant la somme de 3,300 liv. (16).

 

Thibaudeau, et M. Lévrier d'après lui, indiquent une adjudication du comté de Sivrai, faite aux mêmes conditions que celle de Mery de Barbezières, en faveur de Pierre de Montigny; cette adjudication ayant précédé celle dont parle M. Faye, cette dernière n'en aurait donc été pour ainsi dire que le complément. Nous n'avons sur ce point aucun moyen de contrôle, mais nous avouons volontiers que les assertions de M. Faye nous inspirent plus de confiance que les allégations de Thibaudeau, émises trop souvent à la légère.

Le 12 janvier 1656, le comté de Civrai et les baronnies de Melle et Usson furent adjugées au Maréchal de Turenne, moyennant 18,700 liv., et à la charge de rembourser au précédent engagiste le prix de son engagement, qui fut fixé à 137,374 liv. 10 s., et le 29 novembre de la même année l'adjudicataire paya en outre 13,000 liv. pour être confirmé dans la jouissance du droit de nomination aux offices du comté de Civrai, et des siéges de Melle, Usson, Chizé et Aulnay.

A la mort du Maréchal de Turenne (27 juillet 1675), le Cardinal de Bouillon, son neveu et héritier, céda le domaine de Civrai à Philippes de Courcillon, marquis de Dangeau, pour la somme de 150,000 liv.

A sa mort (1728), le comté de Sivrai passa à sa veuve Sophie de Bavière de Lowestein, qui laissa pour héritière sa petite fille; morte sans enfants le 4 avril 1756, bien qu'elle eut épousé 1° le duc de Pcequigny, 2° Charles de Rohan, prince de Soubise, et après un long procès le prince de Condé fut déclaré son héritier, qualité qui lui était disputée par le duc de Chevreuse et le prince de Lowestein.

Le prince de Condé était seigneur engagiste du comté de Civrai et des châtellenies : Melle, Usson, Chizé, Saint-Maixent, etc., en 1790.

 

Depuis la fin du seizième siècle, nous ne trouvons à Melle que des seigneurs engagistes qui payaient alors leur engagement à l'Etat.

Cet engagement donnait aux engagistes un revenu considérable, qui se prélevait sur une multitude de droits, pour la plupart remontant au temps de la féodalité.

Indépendamment de la nomination aux offices il y avait les droits de placage, de minage, et bien d'autres encore.

Comme nous ignorons les droits qui furent conservés et ceux tombés en désuétude dans le pays, nous allons donner la liste de tous ceux qui existaient alors.

Sans compter les droits de justice et les droits utiles, en 1789, subsistaient toujours les droits de quint et requint, de lods et ventes, de my-lods, de ventiolles, de reventes, de reventons, de sixième, huitième, treizième, resixième, de rachat et reliefs, de plaid, de morte-main, de rettiers, de pellage, de coutelage, d'affouage, de cambage, de cottage, de péage, de vilainage, de chevage, d'aubain, d'astise, de champart, de mouture, de fours banaux, d'étalonage, de ban de vendanges.

Quand un pauvre serf avait passé par tous ces droits, on comprend le peu qui devait lui rester.

Voici un compte extrait des registres de Niort.

Admis cent boisseaux de blé récoltés en bonne année.

Pour la dîme ecclésiastique, , 10

Pour la dîme inféodée sur les 90 bois. restants.. 9

Le cinquième pour le champart, sur les 81 boisseaux 16

Le quinzième sur le produit total pour le cens.. 6

Le surcens, tiers du cens 2 Total 43

Reste sur les cent boisseaux 57

Le dixième pour le droit de vente 5 1,2

Le dixième pour le droit de mesurage...... 5 1,2

Total des dons et redevances ...... 54

 

Ainsi sur les cent boisseaux récoltés, le serf du Poitou en conservait 46. Il lui fallait là-dessus, vivre avec sa famille, faire les corvées, payer les impôts de l'État, les tailles du seigneur, réserver sa semence, nourrir les bestiaux, entretenir les instruments de labour et payer une foule de redevances et de petits droits, sans compter les servitudes dégradantes et honteuses.

 

FIEFS RELEVANT DU CHATEAU DE MELLE.

La liste des fiefs relevant du château de Melle dans les documents que nous allons utiliser sont extraits partie du Grand-Gautier, du Bureau des Finances de Poitiers (17), et partie d'un manuscrit intitulé Domaine royal en Poitou (18), concernant la Baronnie de Melle :

 

 « Aveu et dénombrement rendu par Maingot de Melle, à très-noble et très-puissant seigneur Monseigneur Thomas de Wooskstock, fils du Roi d'Angleterre, nostre seigneur, envers son chastel de Melle, à hommage lige à cent livres devoir à muance d'homme, pour son lieu de Gascoignolles, ses appartenances, etc., sauf les choses qui relèvent de noble homme Monseigneur le vicomte d'Aunay, du seigneur de Dampierre-sur-Boutonne, de Monseigneur l'abbé de S.-Maixent, le mercredi après la feste de la Magdeleine, l'an de grâce 1365 (Non signé, f° 42, r°.) »

 On trouve un autre aveu rendu par le même, pour la même terre, le 8 février 1376 (f° 298, v°).

« Le fief de Gascouguolles et appartenances tenu à hommage lige, au debvoir de cent livres tournois, à muance d'homme, que tient Messire Gaspard de Rochouard (Rochechouard), Chevalier sieur de Mortemar, 1550.

2. « Autre rendu par Jehan de Montfaucon, Chevalier, Seigneur de Saint Mesmin et de La Fosse, à cause de Jehanne de Baussay, sa femme, comme héritière de feu Jean de Baussay son frère, mort depuis peu, pour une partie de son herbergement assis à Baussay, tenu à hommage plain, à 15 sous, de devoir de mortemain, 24 août 1407. — signé Mprin et Goueaut (f° 290, r°). » En 1550, Messire François de la Tour-Landry, chevalier, rendait deux aveux séparés pour les deux parties de cet herbergement, déclarant devoir pour chacun d'eux une somme de 15 s. de devoir de mortemain.

3. « Le même Jehan de Monfaucon et Jeanne de Baussay, sa femme, rendent un autre aveu et dénombrement pour leur fief de la Touche de Villiers, près de Chatenay, tenu à foy et hommage-lige et à 60 sous de devoir — le 24 août 1407 f° 290, r°. »

En 1550, ce fief appartenait à Mess. François de la Tour-Landry.

4. « Autre, rendu par Perot de Nuchèze à cause de son herbergement de Bonneuil, à foy et hommage lige à 60 s. de devoir de mortemain, 18 mai 1406 (f° 290, v°). »

En 1550, ce fief était tenu par Loys Vernou, escuyer de la Rivière.

5. « Autre, par Jehan de Pouvers (dit ailleurs de Pomiers), comme ayant le bail, garde et administration de Guischard, Jehan, Guinot et Aimery de Rochechouard, enfants de Aimery de Rochechouart et de Jehanne d'Angles, sa femme, à cause du Fief-Bechet ou Vouillet, tenu à hommage plein et cinq sols de devoir à muance de seigneur et d'homme, 12 mars 1404 (f° 313, r°) (19).

6. « Autre, pour le même fief, rendu par Guichard de Rochechouard, chevalier, tant en son nom que comme ayant le bail, garde et administration de Jehan, Guinot et Louis, ses enfants (lisez ses frères), le 11 décembre 1507 (f° 291, v°). » En 1550, ce fief était tenu par Phelippes de S. Georges, chevalier.

7. « Autre par Aimery de Cousdun, seigneur des Ousches et de Cheugnes ? à cause de son herbergement de la Ferraudière, et de quelques terres que tient de lui Guillaume Audant, paroissien de Chantecorps, lequel faisait cet hommage depuis peu, tant polir lui que pour les héritiers de feue dame Jeanne de Varèze, femme de feu Messire Jean de Varèze, étant aussi aux droits de Catherine de Varèze sa femme, 31 mai 1403. (f° 292, r°.) Ce fief n'est pas mentionné dans les aveux rendus en 1550.

8. « Autre rendu par Henri de Cousdun, fils de feu Jehan de Cousdun, chevalier, à cause de son domaine et herbergement de Melle. 1 octobre 1406 (f° 292, v°). » Voici ce que nous lisons dans les hommages de 1550 à propos de ce fief : « Lebergement de Melle tenu à hommage plain et dix solz tournois de debvoir à muance d'homme et quatre deniers d'anuel debvoir, paiable à jor et feste de Sainct Pierre et S. Paul, que tient Messire François de la Tourlandry chevalier.

9. « Autre rendu par Aimery de Cousdun, fils de feu Jehan de Cousdun, chevalier, à cause d'une pièce de bois contenant cinq quartiers, assis à Perchimbault près Melle, tenu à foy et hommage plain et du devoir de cinq sous de plet de mortemain. 1 octobre 1406 (f° 293. v°). »

« Autre, par le même, à cause de 40 sous six deniers de rente, à prendre sur. les ventes et péages du seigneur de Melle, tenu à foy et hommage-lige, au devoir de 5 sols. 1 oct. 1406 (f° 294, v°). »

En 1550 il est dit que le paiement devait avoir lieu à la S. Martin d'hiver.

10. « Autre, par Pierre Sanglé, à cause d'un fief de vignes appelé les Pies-Bonnes, contenant neuf quartiers, tenu à foy et hommage plain, au devoir de cinq sols, à muance de seigneur. 17 février 1406. »

En 1550 ce fief est dit les Pierres Bouryn ou Bonnière; le propriétaire était Jehan Massoulard, de Melle.

11. « Autre, par le même, à cause d'un fief de vigne, appelé le Fief-Casson, situé à Paizay-le-Tort et Melle, tenu à foi et hommage lige et au devoir de cinq sols, à muance de seigneur ; le 17 février 1406 (f° 295, v°). »

En 1550, ce fief appartenait à honneste femme Jehanne Boylesve, vefve de feu Maistre Séraphin Chollet.

12. « Autre par le même, qualifié d'eseuyer, rendu pour sa garenne de Lusseray à Connils, tenue à foy et hommage lige, à dix sols de devoir à muance de seigneur ; 17 février 1406 (f° 295, V°).

En 1550, ce fief appartenait à Messire Georges Thibault, à cause de dame. Puyrigault, son épouse.

13 « Autre par Jehan de Clervaux Valet, comme héritier de feu Guillaume Bonnin, son oncle, à cause de l'estimation du vin à vendre en la paroisse de Lusseray et autres droits, tenu à foi et hommage lige, à cent sols de devoir et 60 s. pour cheval de service à la fin de l'an. 23 fév. 1406 (f° 297, v°), »

Dans l'Etat de 1550, cet article est ainsi établi: 14 « L'estimation du vin à vandre en taverne, mise en la paroisse de Lusseray, avecq le lieu de Lusseray appellé la Court, et autres choses mentionnées par le fief ; tenue à foy et hommage lige, à cent solz de debvoir, à muance de teneur et à soixante solz pour un cheval de service, à paier en la fin de l'an, quand le cas y advient, fère ledit hommage; et un servant à pied garni d'arc et de flèches, pour la tuition et garde du chastel de Melle, quand mestier est, et en dix sols de chambellage que tient René de Haultefaye (de Hautefoy), escuier.

15 « Autre, rendu par Tranchant de S. Gelays, fils de Messire Charles de S. Gelays, chevalier, à cause d'une pièce de terre assise près des Hommes Jean Roux « jouxte la voye par laquelle on va desdits Hommes à la Juguère, » tenu à foy et hommage lige, à 50 s. de devoir de mortemain et à cinq s. de chabellage; le 15 nov. 1403 (f° 301, v°).

En 1550 cette pièce de terre appartenait à Charles Paien, écuier. 16. « Le même rendait un aveu pour une pièce de terre contenant dix boisselées ou environ, sise au Terrouer de Pisseloup, tenue à 16 s. 8 deniers de devoirs de morte-main; 15 nov. 1403 (f° 303, r°

En 1550 cette pièce de terre appartenait à Charles Paien, écuier.

17. « Autre, par Jean de Nossay, à cause de son herbergement de S. Méard, tenu à foy et hommage lige et au devoir de 20 s. monnaye courante. 31 oct. 1416 (f° 302, v°). » :.

L'herbergement de S. Méard ou S. Médard, appartenait en 1550 à Philippe Berland, écuier.

18. « Autre, par Hilaire de la Tousche, paroissien de Marsonners (Maisonnais) pour son herbergement de la Tousche, assis en la paroisse de Marsonners, tenu à hommage lige à 60 s. de devoir, à muance d'homme et 10 s. de chambellage. Le 4 fév. 1373 (f° 303, v°). » En 1550 ce fief était à Charles Paien, écuier.

19. « Autre, par Constantin Bouteiller, écuier, à cause de son herbergement de Châteauneuf, tenu à hommage lige, et à 20 s. de devoir de mortemain. Le 5 juillet 1417 (f° 304, v°). »

Le Grand Gauthier, fos 304 et 305, donne la copie de trois aveux rendus par le même, pour trois fiefs du nom de Châteauneuf ; l'état du domaine royal dressé en 1550 en donne deux ainsi qu'il suit: 20. « Lébergement de Châteauneuf et appartenances tenu à foy et hommage-lige au debvoir de huit solz quatre deniers de morthemain, et dix sols de chambellage, quand le teneur et seigneur meurt, que tient Jehan Fradin, escuier.

Ung fief appelé Chasteauneuf en la paroisse de Vitré, tenu à hommage lige et au debvoir de cinq solz, paiables à mutation d'homme, tenu par Pierre Imbert, marchand, demeurant à S. Maixant.

« Autre rendu par Jehan Frottier le jeune, écuyer, seigneur de Melzéart, pour son herbergement de Miserit, tenu à foy et hommage-lige à 10 s. de debvoir de mortemain. 28 déc. 1408 (f° 307, v°). »

En 1550, cet herbergement était tenu par Messire Georges Thibault, chevalier.

21. « Autre rendu par Jean Dufié prêtre, sire de la Revétizon, à cause de sa terre et juridiction de la Revètizon sise entre Celles et Melle, tenu à foi, hommage plain, à 5 s. de plect à muance de seigneur seulement. 2 fév. et 27 avril 1403 (f° 309, r°).

En 1550 nous trouvons Jehan Girard, comme possédant ce fief.

22. « Autre, par Jean La Personne, écuyer, à cause de Jeanne Armengeonne, sa femme, fille de feu Pierre Armengeon, seigneur de Limor, pour raison de l'herbergement de Limor et la Martinière, tenu à hommage-lige, au debvoir de 5 s. de plect de mortemain. 15 fév. 1403. Signé, Gon et Dupois, notaires (f° 309, v°). » « Hierosme Massacré, escuier », le tenait en 1550.

23. « Autre, rendu par Pierre de Gascouignolle, sire de Gagemont, à cause de la tierce partie du fief de Trappes de son domaine de Gagemont tenu à foy et hommage-lige, à 10 s. de devoir de mortemain et à 60 s. de service. 20 oct. 1404 (f° 311 v°). »

Dans l'état de 1550, il est dit que les devoirs en argent étaient « rendables et paiables, à Melle, annuablement chescune an, le jour de la Nativité de Nostre Seigneur. » Le fief appartenait à « Hillaire de Gers (Ceris?), escuier. »

24. « Autre rendu par Huguet Chollet, de Melle, à cause d'un denier de cens et 18 deniers de coutume, sur la maison qui fut à Lothone? et que tient Guillaume Girault, tenu à hommage-lige à 10 s. de devoir à muance d'homme. 30 oct. 1404 (f° 312 v°). »

L'Etat de 1550, tout en mentionnant le devoir, ne donne pas le nom de celui qui le devait.

25. « Autre par Jean Dufié, prêtre, pour raison de son domaine et herbergement sis près de Chateauneuf, tenu à foi et hommage-plain à 100 s. de devoirs et 5 s. de chambellage. 24 avril 1405 (f° 313, v°). » Appartenait en 1550 à Mes. Guy Girard, chevalier.

26. « Autre rendu par Huguet de Nuchèze, écuyer, fils de feu Pierre de Nuchèze, seigneur de Boisse, pour son herbergement des Touches, tenu à hommage-lige, à 4 liv. de plait et un cheval de 60 s. de service quand le cas arrive et 10 s. de chambellage. 3 juin 1405 (f° 314, v°).

« Lebergement des Touches appelé Bouesse « d'après l'Etat de 1550, lequel dit que Ambroise Fradin, écuyer, en était propriétaire.

27. « Autre, rendu par Aimery Rechin, à cause de Hilaire Thebaude, sa femme, à cause de ses maisons de Melle, qui sont ordinairement appelées la Tour aux Thebauds, tenues à hommage-plain, à 20 s. de devoir à muance de teneur. Sans date (f° 315, r°). »

En 1550 ces maisons appartenaient à Guy Girard, chevalier.

 

NOTA. — Ici s'arrêtent les notes extraites du Grand Gauthier; ce qui suit nous est donné par l'Etat du Domaine Royal en Poitou, dressé vers 1550. Nous les copions dans l'ordre dans lequel les noms sont transcrits dans le manuscrit que nous avons sous les yeux.

28. « Le fief de Julles alias Montplaisir, tenu à foy et hommage-lige, au debvoir de cinq solz de morthemain et soixante solz dannuel debvoir, peiables par chescun an à deux termes, comme il est emplement déclairé par les adveux qui en ont esté par cy devant rendus, et paiez par chescun an, que tient Denis Frichet, sergent royal baillarger de Melle, à cause de Catherine Chaubier, sa femme, dame dudit fief.

29. « Le fief du Moulin de Mardres et appartenances, tenu à hommage-lige et au debvoir d'une paire desperons du prix de cinq solz, paiable à muance de sieur et d'homme et oultre six septiers de bled mouduré de moulin, mesure dudict lieu de Melle, venduz et paiez par chescun an. chescune feste de sainct Jehan Baptiste, que tient ledict Frischet (sic), à cause de sa dicte femme.

30. « Le fief de Melle, appelé Johan-Chambre, tenu à hommage plain, au debvoir de vingt-cinq solz à paier, à muance de vassal, selon Ja coustume du pais: que tient messire Guy Girard, chevalier.

31. « Lebergement assis à Melle près les grands murs de la ville, tenu à hommage-lige et au debvoir de cent solz de plect de morthemain que tient Messire François de la Tour-Landry, chevalier.

32. « L'hostel de Melle, assis au Bourg-Neuf, avecq ses appartenances et dépendances, tenu à foy et hommage plain, au debvoir de cinq sols à muance de sieur, que tient Mr Claude Thudet.

33. « La seigneurie de Mesleran et appartenances, tenue à foy et hommage lige au debvoir de dung esperon dorez du prix de cinq solz pour ledit esperon, que tient Jacques de la Chambre.

34. « Le fief et hostel de Bourneuf, paroisse de Brû- lain, et appartenances tenu à hommage-lige au debvoir de vingt solz, que tient Alain Le Maréchal, escuier.

35. « Les fiefs de Aiguisefesson et Mortesque et leurs appartenances tenus à foy et hommage lige et au debvoir de dix solz de morthemain, que tient maistre Joseph de Fontaines, advocat en la court de parlement.

36. « La maison noble des Grandz Chastelliers, assise en la paroisse de Périgné et ses appartenances, tenue à foy et hommage lige, au debvoir dung franc dor, aprétié quarante solz, que tient hault puissant René de Nocay, sieur de la Forge.

 

37. « Le fief et métairie de Javarzay et appartenances, tenu à hommage plain et au debvoir d'un double d'argent, tenu par damoiselle Bonaventure Dorfeuille.

38. « La seigneurie de Gagemont et appartenances, tenue à foy et hommage lige, au debvoir de dix sols de morthemain, et soixante sols paiable par chascun an, le jour de la Nativité Nostre Seigneur, que tient Hillaire de Cerys, escuier, sieur de Rochechouard.

39. « Le fief du Débat et appartenances, tenu à hommage lige au debvoir d'une Veraumel? apretiée cinq solz, à mutation de sieur et d'homme, que tient maistre Georges Piot, chanoyne de Legletaire (sic) St Pierre le Grand de Poitiers.

40. « Le fief du Vergier et ses appartenances, tenu à hommage lige, au debvoir de dix sols, que tient, Marie de la Coudre, veufve de Jehan Nau.

41. « Le fief et herbergement du Clou-Troussard, tenu à foy et hommage plain, à cinq solz de debvoir paiable à muance de sieur, que tient François Fourré, sieur de Rocherau.

42. « La Chatellenie terre et seigneurie Dardaine et appartenances, seize près Fontenay-le-Compte, tenue à foy et hommage lige, et au debvoir de dix livres pour tout rachapt et services, paiables à muance d'homme, que tient Messire Jehan de Saillant, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy.

43. « Trois solz de rente deubs par Lomosnerie de Vernoux, à cause et pour raison dung vergier qui est en treille, joignant à la dicte aumosnerie avecq autre chose, contenue par l'adveu ; tenu à foy et hommage-lige, au debvoir d'une maille dor, apretié à douze solz six deniers paiable à muance de seigneurs, les dictes choses tenues par Charles de Nossay, escuier. »

Si votre futur historien pouvait retrouver le Papier Censaire de la Baronnie Royale de Melle, il ne pourrait manquer d'y recueillir de bien curieux détails sur ce qui composait les revenus du domaine, vous en jugerez par cet extrait adressé de votre ville à Jouyneau-des-Loges, directeur des Affiches du Poitou, qui l'inséra dans son numéro du 16 septembre 1779.

« Art. 75. Le Prieuré de S. Hilaire de Melle, pour la chair d'une truie qu'il doit au seigneur roi, 8 sous 4 deniers.

« Art. 76. Ledit prieur , chaque dernier vendredi d'avril pour raison de l'Afriquet qu'il peut tenir à la Croix-Guignon et souloit (avait coutume) être foire anciennement, 7 sous.

« Art. 77. Item, chaque jour d'Assomption; ledit prieur doit et est tenu payer par chacun an à mondit seigneur, à la fin du ban-à-vin que Monseigneur a audit Melle, trente deux jalonnées de vin. »

Comme on le voit, l'Afriquet était-une foire dont le prieur percevait tous les droits. Quant à la Jalonnée, nous n'avons pas besoin d'expliquer à vos concitoyens ce qu'est un jallon, non plus que de vouloir leur enseigner l'endroit appelé la Croix-Guignon.

Esplanade Goirand de la Motte Castrale de Melle

 

 

LES CAPUCINS

Jubé de la chapelle de l’ancien hôpital de Melle provenant de l'église du couvent de Puyberland à Saint-Génard

 

Jubé du milieu du 17e siècle provenant de l'église du couvent de Puyberland à Saint-Génard, fondé par Suzanne de Ceris ; l'une des deux faces a été remontée vers 1880 au- devant de la chapelle de l’ancien hôpital de Melle ; le fronton triangulaire qui le couronnait ainsi que les ailerons en adoucissement et en forme de volutes qui l'encadraient n'ont pas été remontés ; l'autre face de ce jubé a été plaquée contre un mur de clôture dans une villa de Royan.

 

Les Capucins furent envoyés à Melle en 1613? par Mgr de la Rocheposay, évêque de Poitiers, pour y combattre le protestantisme, et les humbles religieux méritèrent par le zèle qu'ils déployèrent pour ramener vos concitoyens à la foi de leurs pères, les attaques des écrivains protestants.

La ville donna pour coopérer à l'édification de leur couvent, 500 liv., l'Evêque de Poitiers en ajouta 1500, et Louis XIV leur concéda l'emplacement des fossés de la ville et les terrains avoisinants pour en augmenter l'étendue.

Plus tard, un seigneur de Lezay de la Maison de Laval leur légua une rente de 200 liv. qui devait faire retour à l'hôpital général de Poitiers si le couvent cessait d'exister.

A la fin du XVIIIe siècle ils quittèrent Melle — ou du moins — nous trouvons dans les Registres du Parlement de Paris, mention de l'enregistrement au greffe de la Cour (20 juillet 1784) de lettres patentes obtenues par les Supérieurs et religieux Capucins de la Province de Touraine, portant confirmation des décrets donnés par les évêques de Blois et de Poitiers pour l'interdiction des églises desdits religieux, établies dans les villes de. Melle, Thouars, Loudun, Parthenay, Ruffec, Civray, et permission de vendre lesdites églises, lieux claustranx et dépendants (20).

 

Selon le plan de 1791, le couvent comprenait un cloître, une chapelle, un réfectoire, une grande salle, des chambres et une grange. Après le départ de l’ordre religieux, juste avant la Révolution, la ville a récupéré les bâtiments.

L’ensemble a été remanié dans un style néo-classique au début du 19e siècle pour accueillir les services municipaux, les bureaux de la sous-préfecture jusqu’en 1820 et du tribunal jusqu’en 1846, puis un hospice.

Au sud-est, une aile a été édifiée vers 1860 pour la Mairie qui y resta jusqu’en 1930.

 Ces bâtiments ont accueilli jusqu'en 2008 l'hôpital rural de Melle. Ils accueillent les associations à but caritatif oeuvrant à Melle et sur le Pays mellois. Ils deviendront prochainement un pôle administratif.

Le fronton triangulaire au centre de l’édifice porte le blason de la ville, composé à cette époque.

Monument Jacques Bujault 1771-1842

Avocat par la convention au Tribunal de Melle (Hôtel de Menoc) et agriculteur par passion à Sainte-Blandine.

« Maitre Jacques, laboureur à Chaloue » se consacra entièrement à l’agriculture et publia des Almanachs initiant les paysans aux bonnes méthodes de culture et d’économie domestique.

Monument érigé en 1889 à la mémoire de Jacques Bujault, député des Deux-Sèvres et promoteur d'une nouvelle agriculture, par l'architecte H. Deglane et le sculpteur J. Roulleau (date et signatures portées).

Le buste primitif en bronze, réquisitionné en 1941, a été remplacé en 1948 par un buste en pierre réalisé par G. Crouzat, sculpteur à Arcueil (Seine) (date et attribution par source)

 

 

« Les Armoiries de Melle ».

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D'après une notice adressée le 11 juin 1810 par le Président Aymé au Préfet des Deux-Sèvres (Archives de la Société historique des Deux-Sèvres, carton Briquet), la ville de Melle avait pour armoiries un écusson supportant trois tours brisées soutenues par deux Mélusines avec le baquet et le miroir.

Ces armes étaient peut-être celles d'un des Seigneurs ayant possédé Melle au Moyen-Age.

En tous cas, depuis 1545, Melle étant ville royale et ses Seigneurs étant depuis 1589 de simples engagistes, elle ne pouvait avoir de blason particulier.

Lorsqu'on reconstruisit la Mairie sur les anciens bâtiments des Capucins, des recherches furent faites à Paris à ce sujet, mais elles demeurèrent sans résultat.

C'est alors que M. Rondier, juge à Melle, dans un article paru dans Le Mellois du 7 octobre 1860, proposa des armoiries qu'il composa lui-même et qui furent adoptées par le Conseil municipal.

 Elles furent sculptées au fronton de l'édifice; il en existe un dessin en couleur avec les explications suivantes :

« d'azur à trois besants d'argent au coin de Melle (Metullum) dont deux et un ».

De chaque côté de l'écusson se trouve une Mélusine et, au-dessus, sont placés trois tours et un mur crénelé surmonté du mot Metullum.

 

 

Base Mérimée

Précis historique sur la ville de Melle / par Gabriel Lévrier

Pouvreau Pascale, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel

Notes diverses pour servir à l'histoire de la ville de Melle / recueillies par H. Beauchet-Filleau,...

 

 

 

 ==> LES ORIGINES DE SAINT-HILAIRE DE MELLE Contribution à l'étude des chemins de Saint-Jacques et à celle de l'influence clunisienne

==> Melle - Le château de Melzéar.

 

 


 

de LUSIGNAN comte d'EU, seigneur d'Issoudun Seigneur de la châtellenie de Benet, Fontblanche, Melle, Civray, Chizé, la Mothe
Raoul de LUSIGNAN, seigneur d'Issoudun, de Melle et de Civray..... était le sixième fils de Hugues VIII de Lusignan et de Bourgogne de Rancon de Taillebourg (la plus belle lignée qui jamais était sortie de notre terre poitevine.)

 

(1) « Dans les landes de Maisonnais [en Limousin], on retrouvait encore, il y a peu de temps, des morceaux d'une voie romaine allant de Périgueux à Poitiers. » (Bulletin de la Société archéologique du Limousin, tome XXXI, p. 40).

(2) Cf. le procès-verbal de la séance de novembre de la Société de Statistique des Deux-Sèvres-

(3) La VILLA, à cette époque, était un vaste domaine, dont un certain nombre, par suite de l'agglomération des habitants qui s'était produite près du principal manoir, sont devenues les chefs-lieux de paroisses et de communes.

(4) C'est-à-dire avec une ou deux tours.

(5) Dès 1033, le château de Melle était considéré comme étant d'une haute antiquité. Filleau, mém. de la soc. acad. de Poitiers t. II. p. 297.

(6a). Traité entre Richard et Philippe Auguste, en janvier 1196; Bouquet, XVII, 44 B. Traité entre Richard et le comte de Flandre; ibid., 47 C.-Charte pour l'archevêque de Rouen, 17 octobre 1197; ibid., 582 B. - Charte pour l'abbaye du Val Notre-Dame, 20 avril 1198; Arch. de l'Emp., S. 4177, n. 5.

(6b). Rog. de Hoveden, dans Bouquet, XVII, 610 C.

(6c). Rot. chart., 8, 9, col. 2, 30, col. 2, 36, col. 2, 58, 63, 63, col. 2, 73, col. 2.

(6d). Rotuli charte, 58, col .

(6e) Notes historiques sur la ville de Sivrai publiées dans les bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest, année 1847, p. 394,

(6f) Le père Anselme, t. III, p. 82-83..

(7) Comptes d'Alphonse 1243-1247 publiés par M. Bardonnet, d'après les documents originaux déposés aux Archives Nationales dans le 4e vol. des Archives Historiques du Poitou pages 186, 197, 215.

(8) Fils de Jean de Brienne, Roi de Jérusalem, empereur de Constantinople etc., et de Berengère, sœur de Ferdinand III, roi de Castille.

(9) De La Fontenelle, Ms.

(10) Froissart; liv. 1er p. 893. Edition in-fo. Paris A l'Olivier de Pierre L'Huillier, 1574.

(11) De la Fontenelle.

(12) LE CHASTEAU de Melle en Poitou, nous dit la généalogie de la maison de la Trémoille par Nicollas de Ste-Marthe. (in-12 Paris, Piget 1667 p. 150). M. J. Loiseleur, dans son mémoire sur l'administration des finances dans les premières années du règne de Charles VII.

(Mémoires lus à la Sorbonne — Histoire — Année 1869) donne la date du 30 juillet 1425. — Nous avons suivi l'opinion de Ste-Marthe.

(13) L'engagement était une aliénation partielle et pour un temps du domaine royal. Le seigneur engagiste qui représentait le roi, jouissait des droits honorifiques de patronage, etc.

(14) Devenue veuve de Francois de Barbezières, elle épousa en secondes noces, Nicolas de Verdun, premier Président du Parlement de Paris.

Elle ne pouvait donc, en tant que Madame de Verdun, être dame engagiste du comté de Civrai, en 1591, qui même, ne fut adjugé à sou premier mari, comme on l'a vu plus haut, qu'en 1593.

(15) Lieu cité p. 400, en note.

(16) M. Lévrier, p. 59, cite, d'après un arrêt du conseil du 27 mai 1679, rendu en faveur du Cardinal de Bouillon, héritier du Maréchal de Turenne, son oncle, les dates de différentes adjudications de tout ou partie du domaine de Civrai: « Adjudication du 14 septembre 1593, à Monsieur Chemerault, moyennant 11,852 liv. 8 s., outre et par dessus l'ancien engagement, autre du 17 mai 1595 au même, autre du 15 mars 1600 au meme, autre du 29 novembre 1620, à Charlotte de Fontlebon (alors épouse de François de Barbezières), autre du 4 octobre 1648, à Pierre de Montigny, autre du 20 janvier 1656 au vicomte de Turenue. »

Il y a quelques différences dans quelques dates; sont-ce des fautes d'impression ?

(17) Ce précieux manuscrit est aujourd'hui déposé aux archives du département de la Vienne.

(18) Ce document existe dans la collection des documents dc Dom Fonteneau.

(19) Aimery de Rochechouard était depuis peu d'années seigneur de ce fief, comme le prouve ce passage d'une lettre que J. Besly adressait de Fontenay-le-Comte, le 21 février 1627, à M. Dupuy l'ainé, advocat du Roy en Parlement, etc.

Nous conservons l'orthographe: « Pierre de Jiac, sr de Jausserant, chevalier, et Mre Louis de Gyac, chevalier, son filz, dont il ha le bail, vendent à Messire Aimery de Rochechouart, Chevalier Chambellan du Roy et à Madame Johanne d'Angle, sa femme, pour 2,800 liv., la ville de Vouillié et le fief Bechet assis à Melle, lesquelles choses M. le duc de Berry et d'Auvergne avait données audit Louis. Contrat du 10 mai 1385. » (Lettres de Jean Besly, 1612-1647. publiées par M. Apollin Briquel, dans le tome IX des archives du Poitou, p. 264).

(20) Catalogue des pièces les plus importantes contenues dans les registres du Parlement de Paris, etc. Archives de l'Empire. 1770-1785.

 

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