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PHystorique- Les Portes du Temps
11 septembre 2022

L'église prieuré Saint-Martin de Couhé - Droit de foires et marchés des Halles de Couhé.

L'église prieuré Saint-Martin de Couhé - Droit de foires et marchés des Halles de Couhé

L'église Saint-Martin fut à l'origine, au XIe siècle, un prieuré assez richement doté.

Il était construit tout près des fossés du château.

 

Diplôme de 1025 par lequel Robert, Roi de France, confirme la fondation du prieuré de S. Martin de Couhé (D. FONT., T. XXI).

 

Tours 1025

Robert, roi de France, agissant à la demande de Guillaume le Grand, comte de Poitiers reconnaît à tous ceux qui le voudront le droit de faire des donations au prieuré de Saint-Martin de Couhé et reconnaît au prieur et à ses successeurs le droit de posséder en alleu ce qui leur aura été donné.

In nomine Sancte et Individue Trinitatis. Ego Rotbertus gratia Dei Francorum Rex, considerans temporalium rerum consummationem, bonorum virorum petitioni adquiescens per quam et mundi propsperatur tranquillitas et felici remuneratione aeterna succedit félicitas.

Noverit ergo solercia cunctorum Sancte matris Ecclesip fidelium, quod quidam nobilis et venerabilis comes noster  Pictavensis, Willelmus, nostre serenitatis adierit presericiam, humiliter postulans ut regali munificericia tale nostre auctpritatis edictum daremus, necnon sigilli nostri impressione signare iuberemus, quatinus omnes quicumque de beneficiis suis pro redemptione pecca torum suorum aliquid conferre ecclesie sancte prioratus beati Martini ante castrum de Cohyaco site, devote voluerint, liberam habeant facultatem concedendi, et prior successoresque eius in eadem Ecclesia quaecumque collata sunt vel conferenda sunt iure alodi perpetualiter retinendi.

Cuius peticioni, eo quod justa esset, benignum praebentes assensum, precipiendo iubemus ut secundum peticionem jam dicti comitis Wuillelmi hereditatis iure (1) supradictus prior beati Martini successoresque ejus habeant quicquid beneficiorum a liberalitate bonorum virorum fuerit collatum ecclesie quam quidam clarissimus vir de Liziniaco et dominus de Cohec, Hugo nomine (2), studuit liberaliter propriis sumptibus fondare et Deo humiliter consecrare de alodo paterne hereditatis, quam dicte ecclesie in puram helemosinam et ab omni (3) iure etiam nostro (si nobis videbitur) liberam dédit et concessit cum assensu episcopi Hysemberti (4).

Cuius privilegii corroboracionem à nobis fore promulgatam ut omnibus esset indubitabile, huhic précepte presenti subscripsimus et sigillo nostro signare precepinius. :

Actum Turpnis anno Incarnati Verbi millesimo vigesimo quinto

Ego Balduinus cancellarius relegendo subscripsi.

 

D Fonteneau, note l.c., p390.

«  L'écriture n'est pas belle ; elle est tout à fait semblable à celle du dixième siècle. Au bas du diplôme pend un galon de soie de la largeur d'un demi-pouce, à double queue, où étoit attaché un sceau qui est perdu: Il y reste encore l’ètoupe dont on l'avait enveloppé pour le conserver. Le galon de soie est de plusieurs couleurs.

Dans un autre diplôme original du roi Robert et de la même année portant confirmation de la fondation du prieuré de Notre-Dame de Lusignan, le sceau n'est point pendant, mais attaché sur le parchemin, ce qui fait voir qu'au commencement de l'onzième siècle, dans le même temps et sous le même règne, on faisait indifféremment usage de sceaux pendant ou attachés sur le parchemin. »

 

 

 

L'église a été détruite à plusieurs reprises.

Elle est refaite en 1688 à l'emplacement actuel.

Le vitrail central représente saint Martin partageant son manteau et les vitraux des parties latérales, des saints poitevins.

Le tabernacle à la porte en bois doré provient de l'abbaye de Valence.

 Le chemin de croix, en mosaïques, date de 1930.

L'église prieuré Saint-Martin de Couhé - Droit de foires et marchés des Halles de Couhé

Dans l'arche d'entrée, il est possible de voir le blason de la châtellenie de Couhé et des Saint-George.

Les trois cloches sont classées Monument Historique depuis 1980. Elles datent respectivement de 1565, 1720 et 1850.

La plus ancienne provient de l'abbaye de Valence.

 

 

 

 

 Halles de Couhé.  Droit de foires et marchés (Cohues).

Les marchés de Couhé sont fort anciens et datent du commencement des XIe siècles

C’était un privilège des Seigneurs, qui percevaient un droit sur tout ce qui s’y vendait. C’était le fermier des Seigneurs qui, avec son écuelle d’airain étalonnée, allait dans le minage d’un sac à l’autre, prélever le droit de vente et de plaçage.

Les débitants qui menaient du vin devaient de même une pinte par charretée.

 

Le 12 janvier 1272, Gui de Lusignan donna la moitié de ce droit au prieuré Saint-Martin.

Guy de Lusignan, seigneur de Couhé, reprend la brisure aux lionceaux adoptée par son père Hugues XI le Brun (+1250) jusqu'à la mort d'Hugues X en 1249.

 

 

Un des dons les plus importants que reçut Saint- Martin fut celui que Gui de Lusignan lui fit, le 10 janvier 1272, de la moitié des droits de mutation foncière dans sa châtellenie et de la moitié des droits de placage sur le marché.

Les motifs de cette générosité, exposés dans un long préambule, sont de ceux qu'on trouve d'ordinaire dans les testaments de cette époque, auxquels ils donnent toute l'apparence d'un marché avec le ciel :

 « Moi Gui de Lusignan, seigneur de Couhé, afin de pouvoir obtenir la rémission de mes péchés et pour le rachat des âmes de mes ancêtres, je donne à l'église du prieuré de Couhé, bâtie près du château, la moitié des droits de ventes de toute la châtellenie et ses dépendances.

Je donne en outre la moitié des revenus du marché et du minage, etc., afin d'avoir part à la gloire du très-glorieux confesseur Martin. »

L'acte, dont nous traduisons les termes essentiels, se termine par des imprécations alors habituelles contre les successeurs du donateur qui essayeraient de revenir sur sa concession. Jeanne de la Marche, nièce et héritière de Gui, loin de contester cette donation, la confirma le 25 aout 1313 et y ajouta la moitié du produit du four banal.

 

Jeanne fut la dernière des Lusignan qui posséda Couhé, et la source des richesses du prieuré se tarit à l'extinction de cette puissante famille.

 

 

 

 

« Le seigneur de Couhé a droit de toute ancienneté, de faire tenir foire dans ses bourgs de Couhé et de Pairé, et de marché au dit bourg de Couhé, et le porte dans le dénombrement qu'il fournit à l'abbaye de Saint-Maixant, à savoir quatre foires anciennes et un marché.

On n'en trouve point de titres de concession, ce qui fait penser qu'elles sont établies dès le temps des Lusignen, comtes de la Marche et d'Angoulesme qui estoient aussi seigneurs de Couhé.

Ces quatre anciennes foires sont celles du jeudy saint, du 1er may, du jour de la Saint-Barthélemy, et du lundy avant la Saint-Martin; et le marché est le jeudy de chaque semaine.

La foire qui se tient au bourg de Pairé le jour de saint Cloud, 7 de septembre, doit estre aussi du même temps.

 « En 1578, le seigneur de Couhé obtint du roy Henry III, ses lettres patentes pour l'établissement de quatre nouvelles foires audit bourg de Couhé, qui se doivent tenir le samedy gras, les jours de la Magdelaine, saint Barnabé et saint Thomas.

« L'établissement en fut fait le 25 aoust de la même année par François de Tanne, lieutenant général sur les marchands et merciers du royaume, et on y observa ce cérémonial.

Le dit sieur de Tanne se transporta à Couhé avec le trompette de la ville de Poitiers ; il fit publier que si quelqu'un avait à s'opposer au dit établissement, ils eussent à le déduire.

 Il ne se trouva d'opposition alors le seigneur de Couhé fit délivrer audit de Tanne un pavillon de taffetas avec l'écusson des armoiries dudit seigneur, une bourse de velours ayant houppe de fil d'or et d'argent, une paire de gants, une douzaine d'aiguillettes de soye et une banderolle de taffetas.

Ledit de Tanne se promena en cette équipage avec torches, auxquelles étoit aussi l'écusson des armes dudit seigneur, avec ledit trompette qui publia à tous les carrefours les dites quatre foires, qui furent établies.

Par le procès-verbal il est fait mention que ce Jour là il y avoit assemblez audit bourg trois à quatre mille personnes, gentilshommes, gens d'église, marchands, laboureurs et autres.

 Les halles de Couhé dont la charpente est très imposante, repose sur 56 piliers octogonaux. Elles ont été construites en 1580 à la demande du Marquis Saint Georges de Verac.

 

« M. Joubert, pourvu en 1732 de la cure de Couhé, a prétendu que la foire du 1er may, celle du jeudy saint, et les marchés du 13 et 20 janvier devoient se remettre à d'autres jours, parce que ce sont des festes commandées par l'église ce qui a donné lieu à plusieurs Mémoires, sur lesquels M. le marquis de Vérac a consulté d'habiles canonistes qui ont donné leur décision.

Elle porte en substance que les seigneurs ne sont obligez qu'à la manutention des ordonnances royaux. Que l'ordonnance d'Orléans, art. 23, ne déffend les foires que les dimanches, les fêtes annuelles et solennelles. « Cette décision a fait prendre à M. de Verac le parti de man fer audit sieur curé qu'il espère qu'il voudra bien se rendre à l'évidence de ces raisons; que pour lui il y est tout rendu, et si bien, qu'il s'y tiendra sans s'en déporter. »

 

« Droit de banc-vin (p. 424).

« Le marquisat de Couhé-Verac est en droit ancien et très ancien de faire tenir banc-vin dans son bourg de Couhé pendant quarante jours de suite chaque année; c'est-à-dire faire vendre le vin du cru de son marquisat, à l'exclusion de toutes personnes, sans être tenu de payer le droit des aydes, pendant lequel temps de quarante jours les aubergistes et hostelliers sont tenus d'oster leurs bouchons, tenir leurs caves fermées, et venir prendre le vin dont ils ont besoin pour la boisson des habitants dudit marquisat, qui sont et viennent audit bourg de Couhé au banc-vin du seigneur.

« Il estoit autrefois au pouvoir du seigneur de choisir quelle saison de l'année il lui plaisoit pour la tenue de son banc-vin ; mais depuis les contestations qui sont survenues eu différens temps entre luy et les fermiers des aydes, il a esté fixé au 1er may. «

Avant la révolution Française, une de ses travées était occupée par une petite chambre appelée le Parquet. C’était là que le Sénéchal du Marquis rendait la justice.

Depuis 1686, la prison se trouvait à côté dans une maison ouvrant sous la halle même.

En 1789, après l’abolition des privilèges, les habitants de la commune s’entendent avec le seigneur de Vérac pour qu’il continue à entretenir les halles, moyennant un droit de passage assez minime.

Puis la nation s’empare des biens du marquis. Toutefois ce bâtiment et la place qui le jouxtait ne furent pas aliénés.


Un bail est signé avec la commune, lui donnant droit jusqu’en 1806 « d’y tenir foires et marchés ». Cette année-là, le seigneur Armand-Maximilien-François-Joseph-Olivier de Saint-Georges de Vérac, rentre en France « avec seulement quelques bois maigres, restes de ses possessions ».

Il vend alors les halles à quatre habitants de Couhé : François Pascal, Pierre Gimbaud, Alexandre Dangier et Jean-Olivier Hastron.

 

De nos jours, la halle est très souvent utilisée pour des manifestations diverses, marchés, foires concert, brocantes…

Ses dimensions exceptionnelles font de cet édifice un des plus grands de nos régions ; 22*62 mètres, surfaces 1364 m2, surface de la toiture 1800m2, 64.800 tuiles et 40.000 lattes pour un poids total de 162 tonnes !

La halle qui est la propriété de la commune de Couhé est classée monument historique.

 

 

 

Guy de Lusignan Seigneur de Couhé, Acte d’échange des châtellenies de la Fere en Tardenois et de Frontenay, diocèse de Saintes <==

 

 

 

 


 

1, Iure, manque un D. ce qui rend le texte inintelligible.

2. Sans-doute, le même Hugues le Brun, qui a fait construire l'église de Lusignan.

3. Le texte à partir de ce mot a été mutilé et rendu inintelligible en D.

4. Isembert évêque de Poitiers, 1023 ou 1024-1047.

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