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PHystorique- Les Portes du Temps
16 avril 2023

Saint Maixent, Ruines de l’église SAINT-SATURNIN (1099 )

Saint Maixent, Ruines de l’église SAINT-SATURNIN

L'église la plus anciennement construite à SAINT MAIXENT fut celle de Saint-Saturnin.


Le contour de l'église romane est matérialisé au sol. Fondations et crypte encore présents sous terre.


Emplacement de la première église de la ville : l'église Saint-Saturnin.


Lorsque Agapit, le premier habitant connu de notre localité, vint s'établir, vers l'an 459, sur les bords de la Sèvre, à l'endroit où devait plus tard s'élever la ville de Saint-Maixent, il commença par ériger, sous l'invocation de saint Saturnin, martyr, évêque de Toulouse, un petit oratoire, autour duquel il fit bâtir des cellules pour lui et pour les moines, ses disciples et compagnons.


Le corps du bienheureux Agapit fut inhumé, naturellement, dans la chapelle qu'il avait fondée ; et ce modeste édifice eut encore l'honneur d'abriter provisoirement les cendres du deuxième abbé, saint Maixent.


Mais le retentissement causé par les éclatants miracles du successeur d'Agapit ne tarda pas à attirer une foule de pèlerins, pour l'affluence desquels la primitive église de Saint-Saturnin fut jugée trop petite.


On construisit un nouveau sanctuaire, celui-ci dédié à saint Maixent, sur l'emplacement même où le cénobite avait vécu, reclus dans sa cellule.

PLAN FORTIFICATION SAINT MAIXENTPLAN FORTIFICATION SAINT MAIXENT


Plus tard, sous le pontificat de l'abbé Ebles, les habitations des moines s'étant massées autour de la nouvelle église, le monastère fut clos de murs.

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En dehors de l'enceinte conventuelle, l'église de Saint- Saturnin resta spécialement consacrée aux besoins de la population. Jusqu'à la Révolution, elle fut considérée comme la plus ancienne paroisse et la première de la ville.


Cette paroisse existait en 1081, ainsi que le témoigne une charte, reproduite par M. A. Richard (1), par laquelle Hugues, fils de Jamon, se désiste, en faveur de l'Abbaye, des droits et prétentions qu'il réclamait sur l'église de Saint-Saturnin.


Néanmoins, probablement en souvenir de son origine, Saint-Saturnin avait conservé son antique qualification de monastère.
C'est sous ce titre : « monasterium Sancti Saturnini », que l'église figure dans la bulle du 27 avril 1110, par laquelle le pape Pascal II met l'abbaye de Saint-Maixent sous la protection du Saint-Siège et énumère tous les domaines lui appartenant (2).


Après l'incendie de 1082, qui dévora mille maisons, l'église de Saint-Saturnin fut refaite et consacrée le 15 mars 1099 (1100) (3).

On y retrouva le corps de saint Agapit, ainsi que nous l'apprend la Chronique de Saint- Maixent :


1099     MXCIX. — Beati Agapii corpus inventum est in ecclesia Sancti Saturnini martyris, in qua idem sanctus Agapius, cum suis monachis, et beatus adjutor Maxentius Deo militavit abbas post ipsum, sicut in vita ejus clarius legitur. Nova effecta a fundamentis, hoc eodem tempore fuit sacrata, idus martii.
Le corps du bienheureux Agapius a été retrouvé dans l'église de Saint Saturnin le martyr, dans laquelle le même saint Agapius, avec ses moines, et le bienheureux assistant Maxence ont servi Dieu comme abbé après lui, comme on le lit plus clairement dans sa vie.
Les nouvelles fondations furent faites, et celle-ci fut consacrée en même temps, le 1er mars.


Raimundus, comes Sancti Egidii, exivit de civitate Maira, idibus januarii, et venit ad castrum Capharda ; ibique junxit se cum eo comes Rotbertus Normanniae, Rotbertus Flandrensis et dux Guodefredus. Venerunt usque Liciam civitatem, sequentes Raimundum Sancti Ægidii, ibique Boamundus separavit se ab aliis et reversus est Antiochiam ; indeque tendentes, venerunt Tripolim et ibi pugnaverunt contra Turcos et maximam partem occiderunt. Alio die equitaverunt ultra vallem Edissem et inde ad castrum Archae, quod tenuerunt obsessum per tres menses uno die minus, ibique pascha Domini celebraverunt , III° idus aprilis. Fecerunt placitum cum rege Tripuli et discesserunt a castro et pervenerunt in sexta feria, V° idus maii. Postea discesserunt a civitate veneruntque ad castrum Betholon, deinde Gibelon et inde ad civitatem Barut, et de illa ad Sagittam et de Sagitta civitate ad civitatem Sur, de civitate autem Sur ad Acram civitatem et de Acra ad Caiphas. Indeque pervenerunt ad civitatem Caesaream, ibique Pentecostem celebraverunt, IV° kalendas junii ; unde venerunt ad civitatem Ramam et ibi ordinaverunt episcopum.
Raimundus, comte de Saint Gilles, quitta la ville de Maira, aux ides de janvier, et vint au château de Capharda ; et là, il fut rejoint par le comte Robert de Normandie, Robert de Flandre et le duc Guodefred.

Ils arrivèrent jusqu'à la ville de Lycie, à la suite de Raymond de Saint Gilles, et là Boamund se sépara des autres et retourna à Antioche ; et partant de là, ils arrivèrent à Tripoli, et là ils combattirent les Turcs, et en tuèrent la plus grande partie.

 Un autre jour, ils chevauchèrent au-delà de la vallée d'Edissi et de là au château d'Arkes, qu'ils gardèrent assiégé pendant trois mois, un jour de moins, et là ils célébrèrent la Pâque du Seigneur, le 3 avril. Ils ont conclu un accord avec le roi de Tripuli et ont quitté le camp et sont arrivés le vendredi 5 mai. Ensuite, ils quittèrent la ville et vinrent à la forteresse de Betholon, puis à Gibelon, et de là à la ville de Barut, et de celle-ci à Sagitta, et de Sagitta à la ville de Sur, et de la ville de Sur à la ville d'Acre, et d'Acre à Caïphe. Et de là ils arrivèrent à la ville de Césarée, et là ils célébrèrent la Pentecôte, le 4 juin ; de là, ils sont venus à la ville de Rama et y ont ordonné un évêque.


Et inde venerunt laetantes Jerusalem, V° idus junii, eamque robustissime prope muros civitatis obsederunt. Robertus Normannus obsedit eam a septentrione et juxta eum Flandrensis comes Rotbertus, a meridie comes Raimundus Sancti Ægidii. V° idus, fecerunt bellum. IV° idus aggrediuntur civitatem et minorem murum straverunt et unam scalam ad majorem erexerunt, et super suis ensibus ac lanceis cominus pugnabant. Fuerunt in illa obsidione per decem dies in magna siti et fame, et fecerunt processionem circa civitatem et postea fecerunt duo lignea castra et, VII° idus, deportaverunt ad civitatem. VI° idus et V° et IV° et III° [39] aptaverunt machinas, et pridie aggrediuntur mirabiliter civitatem usque in noctem. Sexta feria, summo mane, undique aggrediuntur eam ; et nimis stupefacti erant usque venit illa hora in qua Dominus noster Jesus Christus passus est in ipsa civitate mortem. Tunc expugnata est et subjugata, [et] quamvis pugnassent fortiter nisi per voluntatem Dei intraverunt. Primus qui intravit miles exstitit Letot [40], secundus Guodefredus dux, tertius Eustachius comes frater ejus.
Et de là ils vinrent se réjouissant à Jérusalem le 5 juin, et l'assiégèrent très fortement près des murailles de la ville. Robert le Normand l'assiégea du nord, et à côté de lui Robert, comte de Flandre, et Raymond, comte de Saint Aegidius, du sud. 5ème jour, ils ont fait la guerre. 4. Ils ont attaqué la ville et ont nivelé le plus petit mur et ont élevé un escalier vers le plus grand, et ils se sont battus les uns contre les autres avec leurs épées et leurs lances. Ils étaient dans ce siège pendant dix jours dans une grande soif et faim, et ils ont fait une procession autour de la ville et ensuite ils ont fait deux camps en bois et, le 7ème jour, ils les ont amenés à la ville. Le 6, le 5, le 4 et le 3[39] ils équipèrent leurs machines, et la veille ils attaquèrent la ville d'une manière merveilleuse jusqu'à la tombée de la nuit. Le vendredi, tôt le matin, ils l'ont attaquée de tous côtés ; et ils furent fort étonnés jusqu'à ce que vint l'heure où notre Seigneur Jésus-Christ souffrit la mort dans la ville même. Ensuite, il a été attaqué et soumis, [et] bien qu'ils aient combattu puissamment, ils n'y sont entrés que par la volonté de Dieu. Le premier à entrer fut le soldat Letot[40], le second Guodefred le capitaine, le troisième son frère Eustache le comte.


Octava postquam civitas capta fuit, celebraverunt festivitatem ereptionis per omnem civitatem Jerusalem ; et elegerunt principem Guodefredum, qui expugnaret paganos et custodiret christianos. Similiter, in loco patriarchae elegerunt Arnulfum, in festivitate sancti Petri ad vincula. Aliud bellum fecerunt apud Ascaloniam, pridie idus augusti, cum amiravisso Babiloniae, ubi sexaginta millia erant. Sic dictum fuit, et tamen nemo scivit numerum nisi solus Deus.
Le huitième jour après la prise de la ville, on célébra la fête de la libération dans toute la ville de Jérusalem ; et ils choisirent un prince, Guodefred, qui devait attaquer les païens et protéger les chrétiens. De même, à la place des patriarches, ils ont choisi Arnulfus, en la fête de saint Pierre, aux chaînes. Ils firent une autre guerre à Ascalonie, la veille d'août, lorsqu'ils eurent conquis la Babylonie, où ils étaient soixante mille. Ainsi fut-il dit, et pourtant personne ne connaissait le nombre que Dieu seul.


Eo anno fuit factum Romae concilium, quod novissime tenuit Urbanus papa, VII° kalendas maii, in quo confirmavit viam Sancti Sepulcri Domini nostri Jesus Christi ; et decrevit in ipsa synodo, omni feria sexta, jejunare pro peccatis suis omnibus christianis et maxime pro illis [de] quibus non confessi sunt immemores.
Cette année-là eut lieu le concile de Rome, que le pape Urbain tint pour la dernière fois, le 7 mai, dans lequel il confirma le chemin du Saint-Sépulcre de notre Seigneur Jésus-Christ ; et il a été décrété dans le synode lui-même, chaque vendredi, que tous les chrétiens devraient jeûner pour leurs péchés, et spécialement pour ceux [dont] ils n'avaient pas avoué qu'ils étaient inconscients.


Eodem anno, obiit ipse papa, III° kalendas Augusti et ei successit Paschalis secundus.
Pictavis, ecclesia Beatas Radegundis, in qua ipsa jacet humata, XV° kalendas novembris, dedicata est. Casibus Vicecomitis ecclesia sancti Nicolai similiter sacrata est.
In Hispania, apud Valentiam, Rodericus comes defunctus est, de quo maximus luctus christianis fuit et gaudium inimicis paganis.
Willelmo comiti natus est filius, aequivoce Guillelmus vocatus. ; ex supradicta conjuge (Philippa) habuit quoque quinque filias, quarum unam desponsavit vicecomiti Toarcensi. Novissime genuit apud Tolosam uterinum, videlicet Raimundum, qui postea regnavit in Antiochia.
La même année, le pape lui-même mourut, le 3 août, et Pascal II lui succéda.

Poitiers, l'église de Sainte Radegonde, dans laquelle elle est enterrée, a été consacrée le 15 novembre. L'église Saint-Nicolas était également consacrée dans les cas du vicomte.
En Espagne, à Valentia, le comte Rodericus mourut, ce qui suscita un grand deuil pour les chrétiens et de la joie pour les ennemis païens.

Un fils est né de Guillaume le Comte, appelé de manière équivoque Guillaume. De l'épouse susmentionnée, il eut également cinq filles, dont une qu'il épousa avec le seigneur de Thouars. Elle enfanta le dernier à Toulouse dans le ventre de sa mère, c'est-à-dire Raymond, qui régna plus tard à Antioche.



(Chronicon S. Maxentii éd. Labbe II, 216 et éd. P. Marchegay et E. Mabille, Chroniques des égl. d'Anjou, t. II, P. 1869, p. 419, cf. A. Richard, Hist. des comtes de Poitou I, 422 et 495).



Le 14 juillet 1116, Saint-Saturnin brûla encore, avec cent maisons :


MCXVI. — Ignis combussit ecclesiam Sancti Saturmni cum centum domibus, IV° nonas julii.


Enfin, l'édifice fut reconstruit de nouveau, peu de temps après et avec des matériaux plus durables, c'est-à-dire en pierres.
Un acte du cartulaire (4), vers 1164, énumère les droits dont jouissait, au XIIe siècle, le Sacristain de l'abbaye, sur les offrandes de l'église de Saint-Saturnin, sur celles des pèlerins et sur le luminaire des mariages et des enterrements :


« In vigilia Osanne XV solidos Pictavensis monete ad faciendam luminariam et in crastino Pasche X et VIII denarios pro oblatione misse. Oblationes peregrinorum sacriste tota cadele tenebatur sue. De nuptiis et dejacentibus debet habere sacrista aliquam partem candellarum ad illuminandum coronam chori et ad legendas lecciones. » (5).


Dom Chazal (Chronicon, cap. 89) fournit l'état, en 1451, des oblations et offertes appartenant à l'office de Sacristain de l'abbaye de Saint-Maixent :


« Item à Sainct Sornin (6) a le dit sacristain, comme premier curé, toutes les offertes des quatre festes solemnelles, sçavoir est Noël, la Pentecoste, Teoussains, et la feste de sainct Sornin, soit or, argent, monoyes, cires, chandelle, vaux, et toutes autres manieres d'oblations, avec la moitié de toutes les offertes, en quelque maniere et especes que ce soient, faictes par tout le cours de l'an en la dicte eglise, avec quarante sols sur le fouase de Pasques, et vingt deniers pour les escrit. Aussi la moitié des cierges delaissés par les confreres et confrairies qui sont en la dicte eglise, partant avec le dit vicaire perpetuel, en baillant par le dit prieur au vicaire perpetuel cinq sols un denier par chascune des dictes festes annuelles avec les oblations des prebtres nouvaus. » (7).


Au sujet de ces privilèges, il y avait parfois, comme nous l'avons dit plus haut, des contestations entre l'Abbaye et les curés des paroisses, lesquels, nommés par l'abbé, n'avaient droit officiellement qu'au titre de vicaires perpétuels.


 Ainsi, nous lisons dans le Journal des choses mémorables de l'Abbaye, rédigé par un religieux bénédictin, à la date du 29 novembre 1637 :
« En ce temps-là le vicaire perpetuel de l'église de Saint-Saturnin de cette ville de Raint-Maixent, dependante de l'abbaye, ayant refusé les droits ordinaires qu'a le sacristain du dit monastere dans la dite eglise, et mesme fait scandale le jour et feste du patron, pour le bien de la paix fut transigé entie le dit vicaire, le sacristain et la communauté, et fust arresté de quels droits on jouiroit désormais dans la dite paroisse. » (8).

Mais la bonne entente ne dura pas. Le débat fut porté en plein Parlement. Celui-ci donna raison à l'Abbaye :
 « Le 9e août 1698 a esté rendu un arrest au Parlement de Paris, qui nous maintient dans notre possession des droits honnorifiques et qualité de curés primitifs dans les églises de SaintMaixant. Ce procès avoit duré cinq ans, pendant lequel tems les curés avoient entierement secoüé le joug ; celuy de Saint-Léger, qui n'avoit pas esté mis en cause, quoiqu'il eût esté condamné en cent-soixante et neuf livres par sentence des requestes du Palais, c'est soumis , voïant que celui de Saint-Saturnin avoit esté condamné par le dit arrest (9) ».


Comme la principale et la plus vénérée des paroisses de la ville, l'église de Saint-Saturnin était le lieu, où, de toute ancienneté, se réunissaient bourgeois et manans, pour traiter des affaires intérieures de la cité, même avant l'établissement de la commune, en 1440, par Charles VII.
Cette assemblée générale annuelle des habitants, convoqués au son de la cloche, s'appelait la mercuriale, parce qu'elle se renouvelait chaque année, après l'office du mercredi des Cendres. Alors, le peuple disposait librement de l'emploi de ses deniers, en ce qui regardait la fabrique de l'église et les écoles de la ville.


Après l'établissement d'un Corps-de-Ville, ces assemblées générales tombèrent peu à peu en désuétude. Mais l'échevinage de Saint-Maixent continua à se considérer comme chez lui à Saint-Saturnin.


Réunis dans cette église chaque année, le mercredi des Cendres, les échevins nom- maient les chapelains des stipendies de la Madeleine, le principal du collège, les marguilliers, l'organiste (10) et le sacristain de Saint-Saturnin, les amasseurs de deniers pour les pauvres et pourvoyaient aux vacances quand elles se présentaient (11).


En 1462, le Corps de Ville tint ses séances dans l'hôtel de la chapellenie ou cure de Saint-Saturnin, situé en face de l'église (12).


Plus tard, après la construction d'un Hôtel de ville, le jour de l'élection du Maire, 1614, qu'un nouveau contrat sera passé avec Ms Gilles Cresteau, mais qu'auparavant l'étal, des orgues sera constaté.


Gilles Gresteau était encore organiste à l'époque de sa mort, en 1620.
« Le mardi quatriesme fevrier, entre dix et onze heures, du soir, mourut Maistre Gilles Cresteau, diacre, organiste de St Saturnin, et inhumé le lendemain après midi en l'église dudit St Saturnin, à l'entrée de ladite église».
Sa femme, du nom de Caillet, veuve en premières noces de Urbain Coulomp, de Mirebeau, avait été inhumée, le 5 janvier 1618, aux Cordeliers, après un service funèbre dans sa paroisse de Saint-Saturnin.


(Archives de Saint-Maixent.)



c'est-à-dire « chaque année, le mardi après Pâques, les échevins se rendaient à l'église de Saint-Saturnin, où était célébrée une messe solennelle du Saint-Esprit, puis ils se transportaient en la maison commune au son de la cloche municipale ; là, ils procédaient à l'élection du maire, qu'ils devaient choisir parmi eux. » (13).


De plus, le jour de Quasimodo, anniversaire de la défaite des troupes de la Praguerie en 1440 et date mémorable pour la vaillance saint-maixentaise, il y avait une grande fête pour célébrer cet événement.


« Ce jour de la Quasimodo, le vicaire de Saint-Saturnin (14) se rendait à la maison commune chercher le maire et les échevins, qu'il emmenait ensuite en procession solennelle dans son église, où l'on célébrait la messe ; les échevins s'y transportaient, tenant en main des cierges, dont ils faisaient ensuite cadeau par moitié aux vicaires de la paroisse et par moitié à la fabrique (15) ».


Les dons faits aux fabriques augmentaient journellement le trésor des paroisses ; mais, si, de ces trésors, les échevins consentaient à faire bénéficier, par usufruit, le clergé, ils entendaient néanmoins en être considérés comme uniques propriétaires et pouvoir en user dans l'intérêt de la ville.

Ainsi, en 1544, le Roi ayant contracté un emprunt, duquel devaient répondre les villes closes, c'est-à-dire fortifiées et enceintes de murailles, la part contributive de Saint-Maixent s'éleva à la somme de 715 livres tournois, et pour la payer il fut convenu de vendre les trésors des églises de Saint-Saturnin et de Saint-Léger.


On était, d'ailleurs, dès cette époque, en plein dans le mouvement hérésiarque.


Le 3 octobre 1537, l'évêque suffragant de Poitiers vint en cette ville visiter les églises et « donner couronne (16) à plusieurs enfants ».
« Fut fait injonction ès vicaires de Saint Saturnin de publier un arrest au prosne, lequel arrest concerne les sectaires de l'hérésie de Luther, pour lesquels l'on publie chacun dimanche, ès paroisse de cette ville, une monition émanée de l'official de Poitiers, contre lesdits Luthériens, et ceux qui les cèlent (17) ».


Le 28 mai 1562, les églises de Saint- Maixent furent, une première fois, pillées et profanées par les Protestants.
Ces excès se renouvelèrent en mars 1568. Les révoltés détruisirent les églises de Saint-Léger et de Saint-Martin, ainsi que celle des Pères Cordeliers, « et réservant celle de Saint-Saturnin pour en faire un arsenal ou magasin, ils en ruinèrent les autels, cassèrent les vitres, brisèrent les vitraux et en ôtèrent toutes les marques de religion.»


On fut obligé de « faire les fonctions curiales des paroisses, à l'hôtel-de-ville de Saint-Maixent, jusqu'au mois de mars 1572, qu'ayant réparé l'église de Saint-Saturnin, on put y célébrer la messe et les offices, le 23 mars, qui estoit le dimanche de la Passion ».


D'ailleurs, tous les moyens furent mis en œuvre pour hâter cette reconstruction.

Des lettres-patentes du roi furent signées , le 5 juin de la même année, à Boulogne-lès- Paris, pour contraindre les bénéficiaires de la ville, c'est-à-dire les ecclésiastiques pourvus de bénéfices, à contribuer à la réédification de l'église Saint-Saturnin d'après l'état de leurs revenus.

Le Corps de ville s'employa à l'exécution de ces lettres-patentes, malgré l'opposition des religieux de l'Abbaye, prétendant qu'ayant leur église à part, ils ne pouvaient être contraints à cette subvention.


Le 9 novembre 1573, Jacques Le Riche fit le serment d'avocat, en cette ville. Le même jour furent reçus procureurs, François Texier, fils de Jean Texier, et Jean Texier, fils de François Texier, sieur de la Gloutière ; à chacun d'eux il fut enjoint de bailler 20 sous pour la fabrique et réparation de Saint-Saturnin.
 En outre il fut ordonné que dorénavant ceux qui seraient créés avocats, procureurs, notaires, sergents, etc., paieraient pour entrer en fonctions la somme d'un écu sol pour employer comme ci-dessus.


Le mercredi 19 février 1586, il fut arrêté que l'on n'enterrerait plus de corps morts, en l'église de Saint-Saturnin, que moyennant 3 écus sols.


Le 19 mai 1610, sur les dix heures du matin, les échevins et les principaux habitants se réunirent dans l'église de Saint-Saturnin, où le maire leur donna lecture , d'une lettre du duc de Sully, gouverneur du Poitou, signifiant la nouvelle du « plus malheureux accident du monde, survenu en la personne de notre bon roi (Henri IV) dernier décédé », et recommandant la plus grande prudence et fidélité, ainsi que l'exécution des édits.


En 1658, on décida qu'il y aurait annuellement, en l'église de Saint-Saturnin, un service pour l'âme des membres du Corps de ville décédés (18).
Samuel Lévesque nous donne l'état du clergé paroissial de Saint-Maixent, en 1698; Il y a deux paroisses : l'une dédiée à saint Saturnin, et l'autre à saint Léger, et peuvent valoir, la cure de Saint-Saturnin cinq cens livres et celle de Saint-Léger quatre cens livres, y compris les prestimonies ou chapelles qui y sont annexées.


La première, qui est celle de Saint-Saturnin, tenue par le sieur Du Bois, et celle de Saint-Léger, par le sieur Nosereau ; outre lesquelles il y a dix autres chapelles ou prestimonies, du revenu chacune près de deux cens livres, sous le patronage de Sainte-Marie-Magdelaine, à la présentation des sieurs maire et échevins de Saint-Maixent, et élection de M. le duc de Mazarin, seigneur incommutable par échange du domaine de Saint-Maixent, et sont les enfants originaires de la ville préférés aux étrangers pour remplir les vacantes, conformément à l'intention des fondateurs, et il y a ordinairement six prêtres qui en possèdent six et servent par moitié les deux paroisses.


Dans ces deux églises il a les chapelles, sçavoir: dans l'église de Saint-Saturnin, celle de Saint-Jean, de revenu de trente livres, tenue par le sieur Giraut, prêtre à Parthenay-le-Vieux; de Saint-Cosme et de Saint-Damien, par le sieur Romanet, clerc du diocèze de Poitiers, de soixante livres ; de Saint-Michel et de Sainte-Catherine, de cinquante livres, par Adrien Du Bois, curé du Fresne près Blois; de Notre-Dame, de quarante livres, tenue par ; celle de la chapelle Blanche, de vingt-cinq livres, tenue par le sieur Barbier, prêtre à Poitiers ; celle de Sainte-Barbe, de trente-six livres, par le sieur Amette; et sept chapelles de Chaurais, chacune de quarante livres, tenues par les sieurs Gogué, Gerbier, Soubirant et autres.


En l'église de Saint-Léger il y a deux chapelles, l'une appelée Notre-Dame de Gourville et l'autre Saint-Nicolas d'Insay, chacune de quatre-vingts livres, tenues par le sieur Gerbier, curé de Sainte-Néomaye.


Nous parlerons plus loin des chapelains de la Madeleine. Disons quelques mots sur les chapelles de Chauray.
Au quinzième siècle, Pierre Paën, sgr de Chauray, institua, en l'église de Saint-Saturnin, une fondation de sept messes par semaine, devant être célébrées à l'autel du Crucifix, qui depuis s'appela l'autel des Paëns. Les bénéficiaires de ces sept chapellenies de Chauray étaient à la nomination des descendants du fondateur.


Voici le texte d'une lettre d'un autre Pierre Paën , arrière-petit-fils du précédent, octroyant à Jehan Bonin, une des sept chapel- lenies de Chauray :

Pierre Paen, escuyer, licentié es droictz, seigneur de Chaurray, à tous ceulx quy ces présentes lettres verront, salut. Scavoir faisons que, nous, adverty du décès de feu messire Jehan Benest, prestre, en son vivant l'ung des sept chappellains stippendiaires de la chappellenie ou stippendie perpetuelle de sept messes fondées et ordonnées par feu noble homme Pierre Paen, en son vivant seigneur de Chaurray et notre bisayeul, et deservie en l'église parrochialle de Sainct Saornin de ceste ville de Sainct Maixent, à l'aullier du Crucifix, appelé l'aultier des Paens, par chascun jour de la sepmaine ; de laquelle stippendie la collation, provision et totalle disposition nous appartient, comme patron d'icelle ; voullans pourveoir à l'entretienneinent du divin service de ladite stippendie, que avoit acoustumé deservir ledict Benest, chascun jour de mercredy, de présent, vaccant par sondict décès: considerans les vertuz et bonnes moeurs de maistre Jehan Bonin, demourant en ceste ville de Sainct Maixent ; à icelluy Bonin, present et acceptant, avons donné et conféré, et par ces présentes donnons et conférons ladite stippendie ainsi vaccante par le décès dudict Benest, et en icelle l'avons institué et ordonné, instituons et ordonnons, avecques les droictz, fruictz, pioffitz, revenus et esmolumens a icelle appartenans et quy en deppendent; et l'en avons mis et mectons en bonne possession et saisine, par la tradition et octroy de ces présentes ; et néantmoings requerons et supplions à tous notaires et clercz de mectre icelluy Bonin en possession réelle, actuelle et corporelle, d'icelles stipendie au cas requis et appartenans. En tesmoing desquelles choses, nous avons signé ces presentes de notre main et scellé du seel de noz armes, le huitiesme jour de novembre, l'an mil cinq cens trente cinq. P. PAEN.


(Archives de Saint-Maixent )



Ce parchemin est scellé d'un sceau en cire jaune. L'écusson semble porter trois besants ou tourteaux.


A l'époque de la Réforme, les Paën de Chauray, ainsi que la plupart des gentilshommes de la région, tournèrent au protestantisme et en profitèrent pour s'affranchir de payer aux chapelains les émoluments annuels auxquels ils s'étaient engagés par l'acte de fondation. Mais, par arrêt du Parlement en date du 16 juin 1640, ils furent condamnés à verser une somme de quatorze cent cinquante-cinq livres, ainsi que nous l'apprend la pièce suivante :

Aujourdhuy vingt uniesme jour de juillet mil six centz soixante quatre, Mre Pierre Genu, prebstre, curé recteur de l'églize de St Saturnin, et Gabriel Poisbeau, aussy prebstre, curé recteur de l'églize paroissialle de St Legier de cette ville de Sainct Maixent, et Michel de Vallée, prebstre, trois des chapelains des chapelles de Chaurray, deservies en la chapelle et à l'hostel dudit sr de Chaurray, estant dans ladite église, de St Saturnin et ledit sieur Genu leur syndicq, ont receu presentement, tant pour eulx que pour les autres chapelains, des deniers de dame Margueritte de Constant, veufve en premières nopces de Mre Pierre Payen, chevallier seigneur de Chaurray, et en secondes de Mre Rodolphe Charles, seigneur baron de Gruastin, la somme de soixante douze libres quinze solz, pour les arérages de l'intherest au denier vingt de quatorze cent cinquante cinq livres, que ledit deffunct seigneur de Chaurray a esté condempné envers lesdits chapelains, pour l'emploier en fondz et dommaine, par arrest de Nosseigneurs de la Cour du Parlement de Paris, du seize juin mil six centz quarante, ledit arérage esclieu au mois d'avril dernier. Et de ladite somme de soixante douze livres quinze solz, ont quicté et quictent ladite dame de Constant, le seigneur et dame de Blet, héritiers dudit seigneur de Chaurray, par les présentes, qu'ils ont signés de leur main et faict signer aux notaires royaux à St Mai- xent soubzignez, lesdits jour et an avant midi.


P. GENU, scindicq, pour avoir receu cinq portions de la dicte somme.
G. POIBEAU. pour avoir receu ma portion.
M. UKVALLÉE, prebstre, pour avoir receu ma portion.
COUDRÉ, notaire royal. PIET, notaire royal.


(Archives de Saint-Maixent.)


En 1792, les élections pour la Convention Nationale se firent à Saint-Saturnin.


Voici ce que rapporte à ce sujet M. Jules Richard, dans son Histoire de l'Adminis- tration supérieure du département des Deux- Sèvres (tome Ier, p. 133) :
Le décret de la Législative du 11 août, changeait le système électoral de la Constitution de 1791, et appelait, dans les assemblées primaires, tous les citoyens de 25 ans, sans s'arrêter à aucune entrave de cens. Les électeurs du second degré s'assemblèrent à Saint-Maixent le 2 septembre (dans l'église, détruite depuis, de Saint-Saturnin) et élurent députés Lecointe-Puyraveau, Jard-Panvilliers, Auguis, Duchastel, DubreuilChambardel, Lofficial et Charles Cochon ; Briault présidait l'assemblée, et d'Orfeuille, membre du Directoire du département, était secrétaire du bureau.

A la Révolution, l'église de Saint-Saturuin, désaffectée, fut vendue à un entrepreneur, qui la démolit, en 1809, pour profiter des matériaux. Aujourd'hui, il n'en reste plus trace et, sur son emplacement, a été érigé, en 1878, un monument au docteur Amussat.

A l'époque de sa destruction, on ne prit même pas la peine d'en tracer un croquis sommaire; de sorte que nous ignorons quelle pouvait être la physionomie de cet édifice.


Il existe bien dans la collection Chastillon, une planche, du commencement du XVIIe siècle, représentant Saint-Maixent, sur laquelle Saint-Saturnin figure tant bien que mal. Mais ces gravures de Chastillon sont d'un dessin ultra-fantaisiste et d'une reproduction peu fidèle.

Sur la planche que nous avons devant les yeux, Saint-Saturnin n'offre aucun caractère architectonique. C'est un carré long, surmonté d'une toiture à haut pignon , que domine une-tour quadrangulaire, coiffée d'un clocheton en pointe. Evidemment, ce croquis n'a rien de sérieux, au point de vue de l'exactitude.

Saint Maixent Ruines de l'église Saint-Saturnin


M. Bellin de la Liborlière, qui a connu Saint-Saturnin, en parle en ces termes, dans les Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest, tome II, année 1839 :


L'église de Saint-Saturnin, réédifiée à la fin du onzième siècle, était un joli vaisseau gothique (19).
Elle occupait le terrain qui maintenant reste vide un peu au-dessous des bâtiments de l'abbaye.

Au pied du clocher se trouvait un ancien petit cimetière (20) entouré de murs, dans lequel on voyait quelques tombeaux ombragés par un ormeau d'une dimension extraordinaire (21), que la tradition invoquait comme étant le seul arbre qui eut survécu à la destruction de la forêt de Vauclair.


Tout cet ensemble majestueux, que jadis j'admirai tant de fois, est tombé sous le fer des démolisseurs révolutionnaires.
Aujourd'hui il ne reste plus rien de l'église de Saint-Saturnin, si ce n'est peut-être uu bas-relief, trouvé en 1881. M. A. Richard a fait mention de cette découverte dans les Bulletins de la Société des Antiquaires de l'Ouest :

Au mois de septembre 1881, à Saint-Maixent, M. Laveyssière, en faisant réparer le dallage du vestibule de sa maison, sise rue de la Croix, s'aperçut que l'une de ces dalles n'était autre qu'un bas-relief, dont la face avait été retournée et enfoncée dans la terre, tandis que la partie opposée avait été polie pour l'usage auquel elle avait été affectée.

Septembre 1881, à Saint-Maixent découverte d'un bas-relief de l'église SAINT- SATURNIN


Il me fit immédiatement prévenir, et, sur le vu de sa trouvaille, je m'empressai de lui demander de la céder à la Société des Antiquaires de l'Ouest. Il y consentit volontiers, et, grâce à lui, notre Musée est aujourd'hui en possession d'un spécimen intéressant de l'art du moyen âge.


La dalle dont il s'agit mesure 92 centimètres de hauteur sur 51 centimètres de largeur. Dans une niche à plein cintre, sans décoration, supportée par deux colonnettes formées d'une torsade, surmontées de chapiteaux, non décorées et sans base, se trouve un saint évêque. Ce personnage est assis, bien qu'il n'y ait pas trace de son siège; il tient son bras droit replié sur la poitrine, le pouce et l'index étendus, les trois autres doigts sont repliés. De la main gauche il tient une crosse à volute recourbée, qui s'étend tout le long de la colonnette. La tête, se détachant du milieu d'un nimbe rond, est nue et porte la tonsure à son sommet ; les cheveux, partagés sur le front, sont rejetés derrière les oreilles ; la barbe est courte, et rappelle le type de saint Pierre ; deux trous sont percés au milieu des prunelles ; les pieds sont nus. Le saint évêque est revêtu par dessous d'une aube qui lui recouvre les jambes, et dont on voit les attaches à ses poignets. Autour de son cou apparaît, semble-t-il, une étole, dont les extrémités sont cachées sous la chape. Celle-ci, qui recouvre presque tout le corps et fait des plis nombreux sur les bras, offre cette particularité qu'elle est rattachée en haut par une agrafe singulière, qu'on peut prendre, à la rigueur, pour deux morceaux du riche galon orné de trous servant de bordure à la chape, tailladés, et au milieu desquels serait un fermoir.


Tel est l'ensemble de cette sculpture, qui a un caractère singulier d'archaïsme, tant dans son faire que dans l'agencement des plis des vêtements. On pourrait presque croire à une réminiscence gallo-romaine, ou encore être tenté de voir un de ces types bysantins si souvent reproduits par les émaux du temps.

Pour ce qui est de son âge, nous n'hésitons pas à l'attribuer à la fin du XIe siècle.


La maison d'où provient cette pierre a été construite au commencement de notre siècle; or, en 1807, se fit la démolition de l'église paroissiale de Saint-Saturnin, dont nous avons déjà retrouvé plusieurs débris employés comme matériaux de construction.

Cette église, la plus ancienne, il est vrai, de celles de la ville de Saint-Maixent, fut brûlée à deux reprises, en 1098 et 1116. Il ne semble pas téméraire d'attribuer à l'une de ces deux dates la sculpture dont nous venons de donner la description.


Cette pierre existe toujours au musée des Antiquaires de l'Ouest.
Voici ce qu'en dit M. B. Ledain, dans son Catalogue de la galerie lapidaire, n° 501 :


Bas-relief attribué par quelques archéologues au XIe siècle, trouvé à Saint-Maixent, rue de la Croix, en 1881.
Il provient très probablement de l'église aujourd'hui détruite de Saint-Saturnin, reconstruite en 1099. Il représente, dans une niche à plein ceintre, entre deux colonnettes formées d'une torsade, un évêque assis dont la tête est nimbée. Le bras droit est replié sur la poitrine.
De la main gauche, il tient une crosse à volute recourbée. La chape qui le revêt par- dessus l'aube est bordée d'un riche galon orné d'incrustations de pierres précieuses, comme le démontre la série de petits trous dont il est percé. Elle s'attachait sous le cou par une agrafe ou fermoir. Les trous dont sont percés les prunelles des yeux avaient dû recevoir également des incrustations.
Cette sculpture présente dans son ensemble une réminiscence lointaine d'une stèle romaine. Mais elle a surtout un caractère bysantin qui la ferait attribuer à l'époque carlovingienne plutôt qu'au XIe siècle.
Elle a dû certainement être placée dans un tympan de porte de l'église de Saint-Saturnin, et elle représente sans doute le saint de ce nom, premier apôtre et évêque de Toulouse. Si elle appartient à la reconstruction de cet édifice, c'est une œuvre insolite pour l'époque. L'attitude générale du personnage, les incrustations, la supériorité de la sculpture, comparée aux œuvres connues du XIe siècle, semblent faire de ce bas-relief un monument plus antique.
Dans ce cas, il aurait appartenu à la première église de Saint-Saturnin de Saint-Maixent.



Liste des curés de Saint-Saturnin, depuis la fin du XIIIe siècle


 Un curé de Saint-Saturnin, vivant au XVIIe siècle, Jean Chabault, a transcrit sur un feuillet du registre des baptêmes de la paroisse (Archives de Saint-Maixent, GG, 15, folio 65), les noms des curés ses piédécesseurs à partir de l'an 1300, en mentionnant la date à laquelle ceux-ci avaient terminé leurs fonctions.
Les moyens de contrôle nous manquant sur bien des points, nous reproduisons cette liste telle quelle : Maistre Jean Touselin, en l'an 1300.
Messire Jean Poictevin, en l'an 1331.
Messire André Mainard, en l'au 1344.
Messire Pierre Rodeame, en l'an 1354.
Messire Jean de Montfort, en l'an 1365.
Messire Nicolas Juzolle, en l'an 1368.
Messire Jean Pilot, en l'an 1384.
Messire Pierre Guyon, en l'an 1395.
Messire Guillaume Aymeret, entre ledit Gyon et Lucas cy-dessous.
Messire Guillaume Lucas, bachelier ès décrets, 1434.
Messire Pierre Mace, aliàs Mathieu, 1454.
Messire Pierre David, curé en l'an 1461.
Messire Jean Pichier, bachelier en droit canon, 1482.
Messire Simon Hennequin, licencié ès loix, conseiller au Parlement de Paris, en l'an 1486.
Messire Jacques Sudier, en l'an 1496.
Messire Louis Rougier, licentié en droit canon, 1528.
Maistre Hillaire Rogier, en l'an 1557.
Maistre Guillaume Sacher, licentié en droit, en l'an 1559.
Messire François Bouslays, en l'an 1564.
Messire Ozias Premier (?), en 1572.
Frère Gille Bodin, de l'ordre de SaintBenoist, 1573.
Messire François Andrieu, 1578.
Messire Jacques Marchant, de l'ordre de Saint-Dominique, 1582.
Messire Jean Moreau, bachelier en théologie, 1590.
Nous n'avons pas retrouvé la signature de ce dernier sur les registres de la paroisse. Il fut official de Poitiers, mais nous doutons fort qu'il ait jamais été curé de Saint-Saturnin.
Quant à Jacques Marchant, il occupait les fonctions curiales, dès l'an 1578, ainsi que l'indique Michel Le Riche, qui le présente comme un prédicateur des plus distingués (pp. 275, 304, 321, 356, 375, 391) : Le 1er (novembre 1578), frère Jacques Marchant, jacobin, changea l'habit de son ordre en séculier, avec dispense de ce et au moyen de ce qu'il avoit esté pourvu et avoit pris possession de la cure et esglise de Saint-Saturnin de ceste ville, où il prescha ledit jour, au matin, et à l'abbaye, l'après dînée, en continuant les presches qu'il avoit coutume d'y faire, depuis deux à trois ans.

A la suite de la liste, donnée par lui, Jean Chabault, ajoute de nouveaux détails.
D'après ces renseignements, Jacques Marchant était encore curé au début de l'année 1588. Le 12 novembre, il était remplacé par Jean Bonhomme, de l'ordre de Saint-Dominique, originaire du diocèse de Reims en Champagne. Ce dernier fut inhumé « proche ledit Marchant. »
La signature de frère Jean Bonhomme, docteur en théologie, religieux de l'ordre des frères prescheurs de la ville de Reims en Champagne, natif de Busancy, existe sur les registres des actes de baptême de la paroisse de Saint-Saturnin, du 1er janvier 1597 au 26 octobre 1598.

« Après le susdit Bonhomme fut curé frère Jacques Martineau, de l'ordre de SaintDominique, qui decedda environ le mois d'aoust en l'an 1600. »
La signature « Jacques Martineau », apparaît, sur les mêmes registres, le 16 juin 1599 et persiste jusqu'au 4 août 1600.
« Après le susdit Martineau, fut curé Jean Bobinet, cordelier, docteur en théologie, qui quitta la cure en l'an 1610 et se fit Recollet à Brelain (Berlin?), depuis lequel temps il décéda à Naples. »

Ce Jean Bobinet était curé de Saint-Saturnin au 18 février 1601. Nicolas de Ruallem, bachelier en théologie, lui succéda en juin 1610, d'après le Journal des Le Riche : « Le jeudi 24, Nicollas de Ruallem, bachelier en théologie et nommé à la cure de Saint-Saturnin, au lieu de feu Jean Bobinet, ancien religieux Cordelier et docteur en théologie, a commencé à faire le service de la paroisse. On désire qu'il puisse faire oublier son prédécesseur, qui joignoit au don de la chaire le zèle le plus ardent et la conduite la plus irréprochable. S'il laisse fort peu de chose à ses héritiers, au moins laisse-t-il un exemple de désintéressement à suivre par son successeur. » Mais, nous n'avons trouvé la signature de Nicolas de Ruallem sur les registres des actes baptismaux, qu'à partir du 20 février 1611.

En 1615, Messire Nicolas de Ruellan (sic), prêtre, recteur curé de l'église paroissiale de Saint-Saturnin, étant poursuivi par Messire Caroncher, aussi prêtre, par devant M. le Conservateur des Privilèges Royaux en l'Université de Poitiers, pour raison du titre de ladite cure, obtenait, le 8 février de la même année, un certificat des maire et échevins de Saint-Maixent, constatant que, depuis qu'il était en cette ville, il avait fidèlement et religieusement exécuté ce qui était des fonctions de sa charge et vocation, à l'honneur de Dieu et de son église, « avec tout subgest de contentement. »
Messire Nicolas de Ruallem décéda le 28 février 1616 et fut inhumé à Saint-Saturnin, devant le Crucifix.


Jehan Chabault, natif de la ville de Blois, fut nommé curé de Saint-Saturnin le 20 mai et prit possession de ses fonctions le 10 juin 1616. Jehan Chabault s'entendit avec Nathanaël Du Gric, curé de Saint-Léger, pour la réunion des paroisses de Saint-Léger et de Saint-Saturnin. Mais un nouveau titulaire, Louis Foucques, ayant été nommé à la cure de Saint-Léger, il s'ensuivit divers procès, à la suite desquels la paroisse de Saint-Léger fut définitivement séparée de la paroisse de Saint-Saturnin, vers 1629.
Jehan Chabault mourut en 1653, le 23 juillet. Il fut inhumé dans la chapelle de Saint-Blaise de son église paroissiale, par son successeur Pierre Genu, nommé en juillet 1653.
Celui-ci ne succéda pas sans difficulté à Jehan Chabault.
 

Un litige s'éleva entre lui et Anthoine Gouyn, qui prétendait aux mêmes fonctions. Ainsi, en juillet et août 1654, ce dernier signe aussi au registre, comme curé de Saint-Saturnin. Il y eut donc, pendant quelque temps, deux prêtres revêtus du titre de curé de Saint-Saturnin. Enfin, Pierre Genu l'emporta. Il était fils d'Estienne Genu, marchand de la ville d'Alençon, et de dame Isabeau Bouet, son épouse.
Isabeau Bouet mourut le 21 septembre 1661, âgée de 75 ans. Elle était alors veuve et habitait probablement avec son fils le curé une maison « qui fut J. Chaillot, Hélie Fradin, et est maintenant (1661) à Mre Philippe Tribier, sr de la Nesde. »
Cette maison, sise rue Saint-Martin, « devant la grande porte des religieuses », faisait partie de la paroisse de Saint-Martin. Aussi, ce fut Me René Gorry, curé de Saint-Martin, qui fit la levée du corps, tandis que Mre Gabriel Poibeau, curé de Saint-Léger, remplaçait son confrère Genu en ses fonctions curiales.

La défunte fut enterrée à Saint-Saturnin, proche la grande chapelle, en descendant de la sacristie à la grande porte, appelée communément la chapelle des Cardels (du nom d'une ancienne famille Saint-Maixentaise).

P. Genu décéda le 16 décembre 1678, ainsi qu'il est porté sur les registres de Saint-Saturnin :
Le vendredi, environ les trois heures du matin, ceziesme jour de décembre mil six cent soixante dix huict, passa de cette vie en l'autre Messire Pierre Genu, prestre curé de l'eglise parroichiale de St Saturnin, aagé de soixante seize ans, après avoir receu tous les sacremens de l'eglize par les mains de Me Nicolas Brunet, curé de St Martin, comme estant mort en sa parroisse; et a esté inhumé au devant la chapelle de St Michel en l'aile de St Jean, après avoir esté l'espace de vingt cinc ans curé de laditte églize; et le mesme jour, sur les quatre heures du soir, apres les ceremonies faittes au devant le grand autel dudit St Saturnin, a esté inhumé par le dit sieur curé de St Martin, en présence des soussignés: Devallée. Dévallée. Pavin. Devallée, prestre.
N. Brunet, prestre, curé de St Martin.


Au 9 octobre 1679, Louis Guérin était curé de Saint-Saturnin. Il fut remplacé, en novembre 1680, par Jacques Brunet.
Le vingtiesme fevrier 1693, Mre Jacques Brunet, prestre curé recteur de cette eglize de St Saturnin de cette ville de St Maixent, décédé le jour présédent, sur les deux heure apres mydy, a esté enterré dans le cœur de son eglize, en presance des soussignés: Brunet. Gerbier, lieutenant general. Deveillechèze. Gerbier, curé de Ste Neomaie. Palustre. Gogué, procureur du roy. Viault et Boucher, archieprestre de St Maixant. (Registres de Saint-Saturnin).


Au quinze mai 1693, Du Bois, auparavant curé de Saint-Léger, était curé de Saint-Saturnin.
L'an mil sept cent vingt trois, le vingt cinquième septembre, a esté inhumé dans cette église le corps de messire Pierre Du Bois, curé dudit St Saturnin , docteur en théologie, décédé le jourd'hui après avoir receu les sacremens, agé de soixante et huit ans. Ont assisté à ses funérailles les soussignés : Pavin. Chaigneau. Deveillechèze.
Favreau. P. Aymon. Boucher, archiprêtre de St Maixent et curé de Saivre (Registres de Saint-Saturnin)


L'Armorial de d'Hozier lui attribue les armes suivantes : de sable, à 3 couronnes de laurier, 2 et 1.


Charles Le Conte, curé de Nanteuil, prit possession, le 3 novembre 1723, de la cure de Saint-Saturnin, et mourut le 23 octobre 1755. Il fut enterré dans son église, entre le grand autel et celui de Saint-Saturnin.


Extrait des Registres de Saint-Saturnin:

Le vingt cinquième jour d'octobre de l'année mil sept cents cinquante cinq a eté inhumé dans le sanctuaire de cette église, du côté de l'Evangile, le corps de messire Charles Leconte, prêtre curé de cette paroisse, décédé du vingt trois de ce mois, sur les neuf heures du soir, à l'age de quatre vingt ans et deux mois, apres avoir reçu dans sa maladie les sacrements de l'église. La cerémonie des funérailles a été faite par nous archiprêtre de St Maixent, en presence des soussignés: Jean Le Conte. Sauzeau. Faidy. S. Lévesque. Byard. M. Brard. Agier, prêtre. Orry. Frère de Villeneuve. Orry. Giraudeau de Germon. Chaigneau. Daguin. Picoron. C.-J. Avrain, vicaire de Saivre. Daniau. Gaultier, prêtre, curé de Pam- prou. Ré, curé de Nantheuil. Dupin, prestre.
Brissonnet, archiprestre de St Maixent, curé de Saivre.


Le 18 novembre 1755, Messire René Agier, prêtre, prit possession de la cure de Saint-Saturnin, sur la nomination du seigneur comte de Saint-Séverin, abbé commen- dataire de l'abbaye de Saint-Maixent. Il décéda le 25 septembre 1775 :

Le vingt huit septembre mil sept cent soixante quinze a été inhumé dans cette église, près du grand autel du côté de l'épître, le corps de messire René Agier, curé de cette paroisse, agé de quarente huit ans, décédé du vingt cinq dudit mois, à environ huit heures du soir, lequel a reçu dans sa maladie les sacremens ordinaires de l'église. Ont assistés à son enterrement les soussignés : Agier. Sauzeault. Bonneau. Nosereau. Le Berthon. Chaudreau, conseiller. Vallet Desguibertière. Pasquier. Bouhier. Orry. Bruneau. La Violière. Miget. Brissonnet, archiprestre de St Maixent, curé de Saivre.

(Registre de Saint-Saturnin).


Lamoureux était curé de Saint-Saturnin au 25 octobre 1775, et décéda en 1777 :

Le treize novembre mil sept cent soixante dix sept a été inhumé au grand cimetière le corps de messire Bonaventure Maixent Lamoureux, curé de cette église, agé de vingt huit ans et deux mois, décédé du jour précédent à midi et demi. Lequel a reçu dans sa maladie les sacrements ordinaires de l'église. Ont été présents à son enterrement les soussignés : Lamoureux. Chaudreau. Coyaud. Lelong. De Lafond. F. Boulay de Monteru. Bruneau, avocat. Tuffet. S. Lévesque.

(Registres de Saint-Saturnin)

Le 15 décembre 1777, Nepveux, curé de Saint-Denis de Jaulnay (22), prit possession de la cure de Saint-Saturnin, à la suite de sa nomination par Messire Jean de Dieu Raymond de Boisgelin, archevêque d'Aix et abbé commendataire de l'abbaye royale de Saint- Maixent.
Il signa sur les registres jusqu'au 15 juin 1791 (23).

Les paroisses de Saint-Saturnin et de Saint-Léger n'existant plus, les registres jusque là tenus par les curés de ces paroisses furent remis aux autorités civiles, ainsi que le constate la mention suivante, insérée à la date du 21 juin 1791, sur les dits registres :


 Nous, Pierre Picoron Pergelerie, premier juge du tribunal du district de Saint-Maixent, au département des Deux-Sèvres, continuons le présent registre pour faire à inscrire les actes de batêmes, mariages et enterremens de la paroisse primaire et épiscopale de cette ville pendant la présente année.


A Saint-Maixent, le vingt un juin mil sept cent quatre vingt onze.


PICORON.


Il n'y avait plus alors à Saint-Maixent, qu'une seule paroisse, dont le service s'effectuait à l'ancienne église abbatiale, devenue cathédrale.

Jusqu'au 3 novembre 1792, les registres continuèrent à être tenus par les ecclésiastiques ayant accepté la constitution civile du clergé. On y retrouve notamment, à chaque page, les signatures de J.-J. Mestadier (24), évêque du département des Deux-Sévres et curé de la ville de Saint-Maixent, et de ses vicaires épiscopaux : Boiffard, Goislou, Castaigne, Rivet, Flamanchet, Théophile Allaire, Pupier-Brioude, Castagnary, Preslier (25), De la Rue, J.-B. Deruète, Pierre Le Bon ; ce dernier décédé le 14 juillet 1792, âgé de 66 ans et demi.

Au 3 novembre 1792, les registres d'état civil passèrent décidément aux mains laïques : Nous, Maixent Coyault jeune, maire de la ville de Saint-Maixent, en vertu de la loi du vingt septembre dernier (26), assisté du secrétaire greffier, ce requérant le procureur de la commune, en sa présence et de celle du citoyen Mestadier, évêque, le présent registre a été arrêté. A Saint-Maixent, le trois novembre mil sept cent quatre vingt douze, l'an premier de la République française. Et se sont ledit citoyen Mestadier, le procureur de la commune et le secrétaire avec nous soussignés : Coyault jeune, maire. Richard, procureur de la commune. † J.-J. Mestadier, évêque du département des Deux-Sèvres, curé de Saint-Maixent.
Faidy, secrétaire.


A l'époque du Concordat, c'est-à-dire en 1803, on tenta de reconstituer les anciennes paroisses de Saint-Saturnin et de Saint-Léger.
Mais ces deux églises étant entre les mains de simples particuliers, la paroisse de Saint-Saturnin forma la paroisse de Saint-Hilaire, dans l'église des Bénédictines ou de l'Hôpital (partie ouest de la ville).


Le service de la paroisse de Saint-Léger s'effectua quelque temps dans l'église des Cordeliers, puis fut transporté dans la grande église des Bénédictins.
A partir de 1823, il n'y eut plus qu'une seule paroisse.



Anciennes églises de Saint-Maixent : paroisses, abbayes, couvents et monastères, chapelles, fondations pieuses et charitables, écoles Louis Lévesque




==> Saint-Maixent : Histoire et fouilles archéologiques dans la crypte de l’ancienne église de Saint Léger

 

 


 

Les Monastères du Poitou avant l'An Mil

En abordant l'étude des premiers siècles du monachisme en Poitou, il n'est pas dans mes intentions d'en dégager tous les aspects ; je laisserai volontairement de côté le monastère de Ligugé, puisqu'il a fait l'objet d'une communication ; d'autre part, je n'ai pas entrepris l'étude des monastères féminins.




(1) A. RICHAUD. Arch. hist. du Poitou, tome XVI, p. 185.
(2) Arch. hist. du Poitou, XVI, p. 256.
(3) Les seigneurs du temps se faisaient gloire de contribuer par leurs libéralités à la reconstruction et à l'entretien des églises. Ainsi, d'après M. Beauchet- Filleau, (Diction. des fam. de l'anc. Poitou, 1re édit., II, 243), Archambaud Janvre, IIe du nom, sire de la Bouchetière, fonda, l'an 1095, pour le repos de l'âme de « sa défunte femme bien-aimée » Pétronille de Varèze, une chapelle dans l'église de Saint-Saturnin, sous l'invocation de saint Jean-Baptiste. Les Janvre, comme fondateurs, ont toujours nommé le chapelain de cette chapelle.
(4) Sur cet acte sont cités les noms de deux curés ou chapelains de Saint-Saturnin, au XIIe siècle, Guillaume Arbert et Pierre Jolard.
(5) Arch. hist. du Poitou, tome XVI, p. 366.
(6) Saint-Sornin ou Saint-Saornin est le même nom que Saint-Saturnin.
(7) Arch. hist. du Poitou, t. XVIII, p. 248.
(8) Id., XVIII, 354.
(9) Arch. hist. du Poitou, XVIII, 429.
(10) Au commencement du XVIIe siècle, l'organiste s'appelait Gilles Cresteau. Les archives communales conservent une requête de lui, non datée, adressée aux maire et eschevins de la maison de ville. Comme organiste, Gilles Cresteau jouissait du revenu d'une stipendie de la Madeleine, évaluée à cent cinquante livres, et recevait en outre cinquante livres de gages « par advent au vingtz cinquiesme apvril du jour du contract ». Gilles Cresteau expose dans sa requête qu'il est organiste de Saint-Saturnin depuis neuf à dix ans et qu'ayant fait augmenter par ses soins, peines et diligences, le revenu de sa stipendie de trois charges de blé, il demande à continuer à toucher personnellement ce surplus de trois charges de blé, vu le peu de valeur des fruits pendant les années dont il a joui de sa stipendie.
Le Corps de ville arrête, à la date du 16 février
(11) A. RICHARD. Recherches sur l'organisation communale de Saint-Maixent, p. 35.
(12) Au XVIIe siècle, le Corps de Ville avait pris à sa charge le loyer de la maison presbytérale et payait pour cette location 30 livres par an. (Délibérations de l'hôtel de ville. Archives de SaintMaixent, BB. 5 et 7.)
(13) A. RICHARD. Recherches sur l'organisation communale de Saint-Maixent, p. 49
(14) Lequel remplissait les fonctions de chapelain ou curé.
(15) A. RICHARD Recherches sur l'organisation communale de Saint-Maixent, p. 52.
(16) C'est-à-dire conférer la tonsure.
(17) Journal de Guillaume Le Riche.
(18) A. RICHARD. Recherches sur l'organisation communale de Saint-Maixent, p. 43.
(19) Si l'église vue par Bellin de la Liborlière était celle du onzième siècle, elle ne pouvait être gothique.
Il est probable que Saint-Saiurnin, de même que les autres églises de Saint-Maixent, avait été refait au XVe siècle.
(20) Ce cimetière s'appelait le cimetière des Sachers, du nom de la principale famille qui y avait sa sépulture. (A. RICHARD,)
(21) C'est au pied de cet ormeau que fut érigée, en 1818, une croix de mission, transportée en 1830 dans la grande église paroissiale,
(22) Aujourd'hui département de la Vienne.
(23) Le curé Nepveux et son vicaire Hostain refusèrent le serment exigé par la Constitution civile du clergé et émigrèrent en Espagne, ainsi que Lévesque, vicaire de Saivre, et autres.
Un prêtre habitué de la paroisse, Defaucamberge, chapelain des chapellenies de la Madeleine, refusa, lui aussi, le serment. Il fut déporté et mourut sur les vaisseaux.
(24) L'évêque constitutionnel Mestadier s'était donné le luxe de douze (d'aucuns même disent seize) vicaires épiscopaux. Il maria, paraît-il, ses deux sœurs avec deux de ses vicaires: l'une épousa Deruète et l'autre Dom Pupier de Brioude, ancien prieur de Saint-Michel-en-l'Herm. (VICOMTE DE LASTIC-SAINT-JAL, l'Eglise et la Révolution à Niort et dans les Deux-Sèvres, p. 186).
Après avoir fait montre du zèle révolutionnaire le plus accentué, Mestadier finit assez méprisé, le 10 vendémiaire au XII, (3 octobre 1803), notaire à Coulon, ayant vainement essayé de se faire recevoir instituteur, pour gagner sa vie.
(25) Capucin pendant trente-neuf ans, vicaire à Saint-Thomas d'Aquin pendant six mois. vicaire épiscopal à Saint-Maixent pendant deux ans, puis desservant de Saint-Liguaire, il envoya, au bout de 3 mois, sa renonciation écrite à toute fonction ecclésiastique.
(26) Cette loi du 20 septembre 1792 détermine le mode de constater l'état civil des citoyens.



 

 

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