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PHystorique- Les Portes du Temps
1 juin 2023

Généalogie de la Famille Bastard de La Cressonnière

Généalogie de la Famille Bastard de La Cressonnière

En route pour La Châtaigneraie par la forêt de Mervent et Vouvant, le canton de la Châtaigneraie est l’un des plus importants de la Vendée, et plus que tout autre, il mérite d’être visité par les touristes.

Il est en effet poétiquement accidenté et ombragé, sillonné par de frais ruisseaux profondément encaissés, traversé par des collines élevées d’où l’on découvre d’admirables points de vue.

Bien de plus ravissant que la vallée de la Mère, qui arrose Vouvent, rien de plus agreste que la chaîne des rochers dentelés de Mouilleron-en-Pareds, de plus poétique que la route de La Châtaigneraie à Cheffois.

Faites deux légers crochets et voyez en passant le magnifique viaduc de Baguenard et Cezais qui, au milieu des ormeaux tortillards, montre avec orgueil l’antique entrée du manoir de la Cressonnière, asile des Bastard, vaillants seigneurs huguenots du XVIe siècle.

D’après la généalogie de Ogée-Marteville dont plusieurs assertions paraissent fort contestables et dont le but semble avoir été de réunir systématiquement sur un même tronc la plupart des familles Le Bastard connues en Bretagne et ailleurs, les 3 familles Le Bastard indiquées au Nob. De Courcy (I, 36 et 37) avec des armoiries différentes, n’en feraient réellement qu’une seule et l’on écartellerait successivement les armoiries de la première Bastard de la Bastardière (qui auraient été à l’origine une aigle éployée rappelant les comtes de Nantes et seraient devenues par une concession de Philippe Auguste après la bataille de Bouvines mi-parti d’or à l’aigle éployée de sable et d’azur à la fleur d’or), avec chacune des armoiries des kerbiquet et des kerguiffinec.

Voici qu’elle serait la filiation générale.

 

La branche ainée des Bastard de la Bastardière et du Pellerin, au pays Nantais, descendrait d’un bâtard des comtes de Nantes et serait connue depuis Richer B., vivant en 1010 à la Bastardière : puis elle aurait produit Pierre du Pellerin, croisé en 1249, et tomba en quenouille en 1587, par le mariage de Préjente de B. avec Isaac de Culant en Aunis.

De Rouaud B. fils cadet de Richer, fondateur en 1049 du prieuré de Ste-Marie du Pèlerin, descendrait les branches suivantes :

A-    De Robert B., petit-fils de Richer et compagnon de Guillaume le Conquérant dans son expédition d’Angleterre en 1066, une branche anglaise encore existante en Devonshire.

B-    La branche des B. de Ste-Solange, vicomtes de Tussy, en Berry ;

C-    La branche des B. marquis de Fontenay, au Maine ; cités à l’Arm. De Bret. De Briant, comme portant «  de sinople, au sautoir dentelé d’argent chargé de 2 épées de gueules, passées en sautoir, et accompagné de 4 besans d’or, chargés chacun d’un sautoir de gueules. »

D-    La branche des B. marquis de la Cressonnière, en Poitou ;

E-     La branche des B. d’Estang, en Armagnac ;

F-     La branche des B. barons de St-Denis sur Garonne, Agenois.

G-    La branche des B. de la Porte a-B et de Kerbiquet en Guer, remontant à Jean B. de la Porte en Guer et de kerbouleven en Elven, chef du conseil de Jean V et président de la réformation de St- Malo en 1426 ; - maintenus de noblesse par arrêt du parlement de Bret, en 1764 dans la personne des Le B. de Villeneuve en Guigen pour avoir justifié des 9 générations et qui portaient «  De sable à la croix pleine d’argent, cantonnée de 12 fleurs de lys de même, 3 à chaque canton, posées 2 et 1 »  (Coucy I, 36 et Guérin de la G, I, 16 et pl. col. N°5, B, n°27).

 

 

Le château de la Cressonnière a été construit au XVIe siècle et possède un passé prestigieux.

Jean Cresson est seigneur de la Cressonnière en 1360 et 1396.

Guillaume Bastard, seigneur du Fougeroux, épouse Andrée Cresson, dame de la Cressonnière en 1497.

 René Bastard met sa devise sur le porche d'entrée de la Cressonnière en 1566 et semble faire aussi beaucoup d'émules parmi ses proches.

 Jean Boutaud de l'Aubouinière épouse Marie Bastard, sœur de René. Ensuite la Cressonnière passe aux Maistre de la Papinière, seigneurs de Bonnefonds et de la Mesnardière de Saint-Pierre-du-Chemin.

 Les vestiges du château de René Bastard montrent la qualité de son inspiration. L'entrée de l'édifice est composée d'une partie centrale et est flanquée de deux grandes tours de trois étages.

 

La branche des SEIGNEURS DE L'HOTEL DES ARÈNES A POITIERS, DE MASSEILLE, DU FOUGEROUX, ETC., ETC.; MARQUIS DE LA CRESSONNIÈRE, BARONS DU PETIT-CHATEAU (de Vouvant), en Poitou.

 

XIII. Guillaume BASTARD, ou DE BASTARD, Ier de sa branche, écuyer, seigneur de l'hôtel des Arènes, à Poitiers, né vers 1360-65, avait pour frères aînés Jacques de Bastard, chevalier, cinquième vicomte de Fussy, et Guillaume Bastard, auteur des seigneur de Crosses ; il était comme eux fils de Macé Ier Bastard, chevalier, quatrième vicomte de Fussy, vicomte de Soulangis, seigneur de Crosses, etc., et de Théopbémie des Guerres.

Il fut, sous Charles VI, de 1390 à 1415, lieutenant-général du sénéchal de Berry à Bourges (fonctions dont il se démit, vers 1415, en faveur de son neveu Guillaume II de Bastard, chevalier, sixième vicomte de Fussy, lieutenant du Roi en Berry en 1429). Il était lieutenant-général du sénéchal de Berry, comme il vient d'être dit, et capitaine de la grosse tour de Bourges, notamment lors du siège de cette ville, en 1412.

Peu après, il fut nommé par le duc de Berry recteur de la part antique de Montpellier. Il accompagna le dauphin de France (depuis Charles VII) en Languedoc, puis à Poitiers, et se fixa dans cette dernière ville.

Il avait épousé, vers 1390, Marie DE CAMBRAT, fille de Jean Rupy, dit de Cambray, maître d'hôtel du duc de Berry, puis de Charles VI, maître des comptes, et de Marguerite de Clamecy.

Marie de Cambray était la tante de Renée-Marthe de Cambray, femme de Guillaume Bastard, seigneur de La Frille et de Nohan, l'un des ancêtres des marquis de Fontenay. Elle était veuve en 1465, et avait eu de son mariage:

 

XIV.

Guillaume BASTARD, IIe de sa branche, écuyer, seigneur, (du chef de sa femme) de Masseille et du Fougeroux, né vers 1392-5, est rappelé comme ne vivant plus dans l'hommage de la seigneurie de Masseille, rendu par ses enfants à René, duc d'Anjou, roi de Jérusalem et de Sicile, seigneur ou comte de Mirebeau.

 Il avait eu de N... BOUÉR DE MASSEILLE, dame de Masseille et du Fougeroux, qu'il avait épousée vers 1409, trois filles et quatre garçons, dont l'aîné seul, qui suit, a continué la postérité :

XV.

Guillaume BASTARD, IIIe de sa branche, écuyer, seigneur de Masseille et du Fougeroux, et (du chef de sa femme) de La Cressonnière, homme d'armes de la noblesse de Poitou, né en 1410, rend hommage, le 16-17 août 1458, tant en son nom qu'en celui d'autre Guillaume, Jehan Ier et Jehan II, ses frères, Colme Ire, Françoise et Colme II, ses soeurs, à René, duc d'Anjou, seigneur de Mirebeau (ce dernier fief enclavé dans le Poitou et appartenant, au duc d'Anjou).

Il est dit âgé de quatre-vingts ans lors des montres et revues des ban et arrière-ban qui eurent lieu à Poitiers en 1491, et fut représenté à ces montres le 50 septembre de ladite année par Jacques Gourdeau.

II avait épousé, vers 1450-5, Anne CRESSON DE LA CRESSONNIÈRE, dame de La Cressonnière, héritière de la branche aînée de sa famille et fille de noble Louis Cresson, écuyer, seigneur de La Cressonnière, capitaine du château de Buron en 1487, et de Marie Hélyes de La Rochenard - Granzay.

==> 1458 Rémission par Charles VII octroyée à Pierre Berchou, de la Rochénard, coupable du meurtre d'un nommé Pierre Gazeau d’Usseau

 Il est qualifié écuyer dans un arrêt du 25 mai 1492, ne vivait plus en 1504, et avait eu de son mariage :

-          1° Guillaume Bastard, seigneur du Fougeroux, deuxième seigneur de La Cressonnière, mort sans alliance, et dont la succession, partagée entre ses frères et soeurs, donna lieu à une transaction passée entre eux le 2 juin 1504;

-          2° Louis, qui a continué la postérité ;

-          3° Louis Bastard, dit du Fougeroux, marié, vers 1460-70, avec sa parente damoiselle Benoîte DE BASTARD-FUSSY (morte sans postérité avant 1504), l'une des filles de Tannéguy Bastard, chevalier, septième vicomte de Fussy, seigneur de Terland, etc., l'un des cent gentilshommes de l'hôtel du Roi.

 Benoîte de Bastard-Fussy était soeur de Charles ou Charlot de Bastard, seigneur de Terland, auteur de la branche des seigneurs seigneurs Bosq, en Armagnac, divisée au dernier siècle en comtes d'Estang, seigneurs de Saint-Denis, et seigneurs de La Fitte

Louis Bastard du Fougeroux, mort sans postérité, est rappelé dans un acte d'échange passé, le 21 juin 1526, entre Louis II Bastard, seigneur de La Cressonnière, son neveu et son héritier, et Charles de Rincourt;

 -          4° Nicole Bastard, damoiselle, dame de Saint-Jean de Buigné et de Lucas, fiefs qui lui avaient été abandonnés pour ses droits paternels, maternels et héréditaires, par la transaction 2 juin 1504. Elle avait épousé : 1° vers 1480, Martin DE LA FOREST, écuyer, seigneur du Bois-Péthiaux, appartenant à une famille dont les membres étaient qualifiés hauts et puissants seigneurs du Bois-Péthiaux, de La Philippière, de La Guignardière, de Truqueray, de La Crochardière, de Vaudoré et de La Thomaserie; 2° vers 1490, avec N... DE CHEVERNES, écuyer;

 -          5° Louise Bastard, mariée, vers 1481-5, avec Payen BARAULT, seigneur de Sesmaynes.

 

 

XVI.

Louis BASTARD, Ier du nom de sa branche, écuyer, seigneur de La Cressonnière et du Fougeroux, né vers 1440, transige, le 2 juin 1504, avec autre Louis, Nicole et Louise, ses frère et soeurs, relativement à la succession de Guillaume Bastard, seigneur du Fougeroux et de La Cressonnière, leur frère aîné, qualifié dans cet acte maître et écuyer, preuve de sa noblesse et de ses services judiciaires.

Archer dans la noblesse poitevine, il faisait partie de la garnison de Tiffauges en 1491, et ne vivait plus en 1526.

Il avait eu d'une femme dont nous ignorons le nom :

Louis II, qui a continué la postérité.

Vers le même temps, vivaient et pouvaient être frère et soeur de Louis II :

François BASTARD, écuyer, nommé dans un arrêt du Parlement, rendu aux Grands Jours de Poitiers le 19 août 1551 ;

Julienne BASTARD, nommée aussi dans des actes du Parlement, de 1526 et 1529, et qui nous permettra, grâce à ces titres authentiques, de rectifier quelques erreurs de filiation commises par des auteurs du premier mérite : Du Chesne, Le P. Anselme et Clabault.

Elle s'est mariée deux fois :

1° vers 1513-20, avec Antoine Ier d'Aloigny, seigneur de La Chèze, veuf de Louise de Vouvans et second fils de Jacques d'Aloigny, seigneur de La Groye, et d'Anne Le Roux.

 Elle était veuve en 1526 et tutrice de Jehan et Françoise d'Aloigny, qu'elle avait eus de ce mariage. Ces mêmes Jehan et Françoise d'Aloigny plaidaient en 1526 et 1529 devant le Parlement, sous l'autorité de Julienne Bastard, leur mère et tutrice, contre leur demi-frère Antoine II, né du premier mariage d'Antoine Ier d'Aloigny avec Louise de Vouvans.

 Du Chesne, Le P. Anselme et Clabault n'ont pas connu le second mariage et les trois enfants d'Antoine Ier d'Aloigny. Ils ont, en outre, confondu Antoine Ier avec Antoine II, son fils, dont ils ont fait un seul personnage; fis ont, par suite, été entraînés à d'autres erreurs, que nous allons signaler et démontrer.

2° Julienne Bastard, ayant deux enfants de son premier mariage avec Antoine Ier d'Aloigny, épouse, après l'année 1529, François II Chasteignier, seigneur de La Gabillère, veuf de Catherine d'Argent et fils de François Ier 3Chasteignier, seigneur d'Audouville, et de Renée Jadouin (mariés, selon Glabault, vers 1525).

Les trois auteurs nommés plus haut ont ignoré cette alliance, et se sont évidemment trompés en disant que François II Chasteignier, seigneur de La Gabillère s'était marié avec Louise de Vouvans, veuve du seigneur de La Chèze, puisqu'il est démontré par les actes du Parlement de 1526 et 1529, cités plus haut, qu'Antoine Ier d'Aloigny, seigneur de La Chèze, a survécu de plusieurs années à Louise de Vouvans, sa première femme, et que le même Antoine Ier a eu deux enfants de sa seconde union avec Julienne Bastard.

François II Chasteignier ne semble pas avoir eu d'enfants de Julienne Bastard ; mais il en avait plusieurs de sa première union avec Catherine d'Argent, entre autres François III, qui tua le seigneur de Marolles en duel, et Antoine, obligé de quitter l'armée d'Henri IV à la suite d'un duel avec N... Leclerc de Juigné, seigneur de Verdelles, au Maine.

Ce François III Chasteignier eut pour femme Renée d'Aloigny, héritière de La Chèze, que les auteurs cités plus haut disent, à tort, fille d'Antoine Ier d'Aloigny, seigneur de La Chèze et de Louise de Vouvans, puisque Antoine Ier et Louise, sa première femme, étaient morts avant 1526, époque où les enfants du premier et du deuxième lit d'Antoine Ier plaidaient devant le Parlement, et que, d'un autre côté, François Ier Chasteignier, grand-père de François III, ne se serait marié, d'après Clabault, qu'en 1525.

Il ne serait pas raisonnable de soutenir que Renée d'Aloigny fût née avant le mariage du grand-père de son mari François III Chasteignier. Ainsi, les actes et les dates nous démontrent que Renée d'Aloigny, héritière de La Chèze, n'est pas la fille, mais seulement la petite-fille ou l'arrière-petite-fille d'Antoine Ier d'Aloigny, seigneur de La Chèze.

Nous nous sommes, à dessein, abstenu de parler d'un grand nombre de membres connus de la famille de Bastard, afin de ne pas donner de trop grandes proportions à cette généalogie; mais les deux alliances de Julienne de Bastard nous ont offert l'occasion de rectifier quelques erreurs de filiation échappées à de graves auteurs, dont les écrits font justement autorité, jusqu'à preuve contraire ; elles étaient, d'ailleurs, trop honorables pour être passées sous silence.

La maison d'Aloigny, remontant au XIIIe siècle, a donné, entre autres personnages importants, Henri-Louis d'Aloigny, marquis de Rochefort, successivement capitaine de la 5e compagnie des gardes du corps du Roi, lieutenant-général, maréchal de France le 50 juillet 1673.

— La maison de Chasteignier, dont la filiation est connue depuis le Xle siècle, s'est alliée à la haute noblesse de France. L'un de ses représentants actuels, le comte Alexis de Chasteignier, est au nombre de nos collègues et amis de la Société des Archives historiques de la Gironde.

 

XVII.

Louis BASTARD, IIe du nom, écuyer, quatrième seigneur de La Cressonnière et du Fougeroux, fils de Louis Ier, qui précède, naquit vers 1466-72, et avait succédé, en 1526, aux seigneuries de sa famille. II paraît au ban et arrière-ban de la noblesse de Poitou en 1555, année où la réforme de Calvin fut prêchée à Poitiers, réforme qu'il embrassa.

 II mourut avant 1559, et fut inhumé dans la terre de La Cressonnière.

Ses deux fils, qui suivent, l'un protestant, l'autre catholique, combattirent dans des partis opposés, lors des guerres de religion :

-          1° René I, qui a continué la postérité;

-          2° Claude Bastard de La Cressonnière, rappelé dans l'aveu de la baronnie de Mortagne, en 1565, servit comme homme d'armes dans le parti catholique, sous le vice-amiral Landreau; prit part, en 1569, au siège de Tiffauges, et fut ensuite commis à la garde du château.

==> 1569 Guerres de religion – Sièges et prises de Montaigu et Tiffauges par les Catholiques, Clisson levé par les Protestants

XVIII. Noble et puissant seigneur René BASTARD, Ier du nom, chevalier, seigneur de La Cressonnière, du Fougeroux, d'Aubigny et de Chamblac, et (du chef de sa femme) de Monnhouet, d'Autigné, de Cersay, du Grand et du Petit-Chantenay, l'un des chefs en Poitou du parti protestant, naquit vers 1500-1.

Il avait hérité, dès 1559, des seigneuries de sa branche.

Lors de la guerre religieuse commencée en 1562, il se distingue de tous les chefs protestants par son courage et par son humanité.

Il prend, en mars 1569, la ville et le château de La Forêt-sur-Sèvre, où le capitaine catholique La Moterie est tué. Il combat à la journée du 15 juin 1570, à la prise des Sables d'Olonne, où il arrache à la mort le vice-amiral Landreau, que nous venons de nommer à propos de Claude Bastard de La Cressonnière.

Au siége de Fontenay-le-Comte, il sauve la vie à Nicolas Rapin, vice-sénéchal de Fontenay, qui ne l'oublia pas lors de l'exécution d'un arrêt de 1579, dont il va être question.

René Ier Bastard de La Cressonnière, mort avant 1577, avait épousé, vers 1350, Geneviève GIRARD DE LA ROUSSIÈRE ET DES ÉCHARDIÈRES, dame de Monnhouet, etc., dont il eut un fils, qui suit, et trois filles nommées Audette, Louise et Gabrielle.

 

XIX.

Haut et puissant seigneur René BASTARD DE LA CRESSONNIÈRE, IIe du nom, chevalier, seigneur de La Cressonnière, du Fougeroux, de Monnhouet, d'Autigné, de Bouildroux, et (du chef de sa femme) de La Ménardière, de Saint-Pierre-du-Chemin, du Bourg-Bastard et de La Tardière, un des chefs du parti protestant et lieutenant du comte de Soubise, en Poitou, naquit en 1550-5.

 Échappé au massacre de la Saint-Barthélemy, il est présent à la prise d'armes de Fontenay-le-Comte le 25 février 1574, et lorsque les catholiques assiégent le château de La Forêt-sur-Sèvre, où son beau-père, François Bigot, seigneur de La Ménardière, est tué, il est au nombre des défenseurs du château.==> 1574 De Chinon, le duc de Montpensier reçut l'ordre de faire le Siège de Fontenay-le-Comte

René Bastard de La Cressonnière fait reconstruire en 1566 le château de La Cressonnière et lui donne des proportions considérables.

Il est l'un des gentilshommes protestants condamnés à mort, par sentence de contumace de la sénéchaussée de Fontenay-le-Comte, le 17 février 1579, confirmée, ainsi que beaucoup d'autres sentences analogues, par arrêt rendu par défaut par la Cour, des GRANDS JOURS DE POITIERS le 7 novembre suivant.

La Cour ordonne, par un autre arrêt du 2 décembre, de démolir le château de La Cressonnière. Nicolas Rapin, vice-sénéchal de Fontenay, chargé de l'exécution de cette sentence, se rappelle qu'il avait, au siége de Fontenay, dû la vie à René Ier Bastard de La Cressonnière, père du condamné, et n'exécute qu'en partie cette sentence rigoureuse, puisqu'une assemblée de famille se tint au château de La Cressonnière en 1588, et qu'aujourd'hui on voit encore au-dessus du grand portail une pierre sculptée portant la devise des Bastard de La Cressonnière :

Cartouche du château de la Cressonnière

VERTU ESTAINGZ LE VICE,

leurs armes, celles des Girard des Eschardières et de plusieurs autres familles, et la date de 1566.

René II Bastard de La Cressonnière fut tué (avant le 28 août 1581 par Balthazar Le Voyer, archer du vice-sénéchal de Fontenay), pendant qu'il cherchait à se soustraire par la fuite, au décret de prise de corps lancé contre lui.

Il avait épousé, vers 1565, Charlotte BIGOT DE LA MÉNARDIÈRE, dame de La Ménardière, de Saint-Pierre-duChemin, du Bourg-Bastard et de La Tardière, fille de noble et puissant François Bigot, seigneur de La Ménardière, de Gillardie et de La Chaussée, dont la bisaïeule maternelle était de l'illustre maison de La Rochefoucault.

 

Charlotte Bigot, remariée le 14 septembre 1582, à son parent René Grignon, seigneur de La Forestière, avait eu de sa première union :

-          1° Paul Bastard de La Cressonnière, chevalier, seigneur de La Cressonnière, de La Ménardière, de Saint-Pierre-du-Chemin, du Bourg-Bastard, de La Tardière, né vers 1567-8, suit la foi protestante et la fortune d'Henri, roi de Navarre.

 Il assiste au siége de Thouars (1587), à la prise de Fontenay et de Marans (1588), et à la bataille d'Ivry (14 mars 1590), où Pierre de Bastard, seigneur du Bosq, périt près d'Henri IV (Voyez p. 435). Il est nommé capitaine de cinquante hommes de guerre, armés à la légère, par brevet du 5 mars 1593, et accompagne le Roi dans ses expéditions; il est tué dans une rencontre, avant le 22 décembre de cette même année 1593;

-          2° Claude Bastard de La Cressonnière, mort avant 1590;

-          3° Henri Bastard, marquis de La Cressonnière, héritier de sa branche, qui suit;

-          4° Marie-Bastard de La Cressonnière, dame de la maison noble de Noireterre, en la paroisse de ce nom, et du Bourgneuf, née en 1577, épouse, le 26 septembre 1594, haut et puissant Salomon-François DE BRÉMOND, seigneur de Balanzac et de Vaudoré, un des chefs du parti protestant, puis gouverneur et lieutenant pour le Roi de la ville de Parthenay, fils de François de Brémond, chevalier, seigneur de Balanzac, et de Louise de La Forêt, dame de Vaudoré;

-          5°. Jeanne Bastard de La Cressonnière, dame de La Nuée de Chambèrtrand et de Rocheville, née en 1576, mariée (vers 1600) à Jacques HÉLYES DE LA ROCHE-ESNARD, seigneur de Surin et de Chastaignaye, fils cadet de Bertrand Hélyes, seigneur de La RocheEsnard, en Saintonge, et de Claude de Brémond de Balanzac;

-          6° Charlotte Bastard de La Cressonnière, dame de Bouildroux, Bernerie, La Paillerie, Chambertrand et Rocheville, née en 1580, nomme pour son héritière, le 12 novembre 1599, Hélène de Brémond de Balanzac, sa nièce, et meurt avant le 8 janvier 1600.

 

-           

XX.

Haut et puissant seigneur Henri BASTARD DE LA CRESSONNIÈRE, dit le Baron et le Marquis de La Cressonnière, seigneur de La Cressonnière, Monnhouet, Autigny, La Ménardière, Saint-Pierre du Chemin, Le Bourg-Bastard, La Tardière, Bouildroux, et (du chef de sa femme) seigneur baron du Petit-Château, seigneur de Bourneau, La Blandinière, Le Pin et Matha, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du Roi, chevalier de son ordre, gentilhomme de sa chambre, naquit vers 1572.

Après la mort d'Henri IV, le marquis de La Cressonnière continue de servir dans les armées royales : assiste au passage de l'île de Riez par Louis XIII, est nommé gouverneur des île et château de Maillezais, poste important que l'on pouvait appeler la clef du bas Poitou, et qu'il garda jusqu'à sa mort, le 26 août 1625.

Henri Bastard, marquis de La Cressonnière, avait épousé, le 5 décembre 1595, Louise DE PONTLEVOT, baronne du Petit-Château, etc., fille de haut et puissant messire Louis de Pontlevoy, chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de La Mothe, baron du Petit-Château, et de Françoise de Broc. II eut de celte union huit enfants :

-          1° Haut et puissant seigneur Henri Bastard de La Cressonnière, 2e du nom, baron, comte ou marquis de La Cressonnière, quoiqu'il soit décédé avant son père, est né en 1599 ou 1600. Rangé sous la bannière du duc de Rohan et du comte de Soubise, il devient bientôt l'un des premiers dans le parti protestant. A peine âgé de vingt-un ans, il préside, à La Rochelle, l'Assemblée générale des Cercles protestants, le 5 mars 1621. Lieutenant général des armées protestantes sous le comte de Soubise, il aide ce dernier à prendre les villes de Rohan et des Sables d'Olonne.

  Il commandait les protestants près de Mareuil, le 1er février 1622, dans une rencontre avec les gentilshommes catholiques sous les ordres des comtes de La Rochefoucault et de Châteaubriant des Roches-Baritaux, ce dernier lieutenant de Roi en Poitou.

 D'après Thibaudeau, le combat dura jusqu'à la nuit; le comte de Châteaubriant eut son cheval tué sous lui; soixante à quatre-vingts gentilshommes protestants furent tués, et, parmi eux, leur chef Henri Bastard, marquis de La Cressonnière ; son frère René Bastard, baron du Petit-Château, fut grièvement blessé.

-          2° René, qui suit;

-           3° Gabrielle Bastard de la Cressonnière, née de 1596 à 1600, dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche, mariée, le 15 septembre 1616, à Louis DE GRIVEL, mestre de camp d'un régiment d'infanterie, seigneur de Grossoves et de Saint-Aubin, fils de Marc de Grivel, chevalier de l'ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre du duc d'Alençon, et de Jeanne de Gadagne;

-          4° Noble et puissante dame Louise Bastard de La Cressonnière, marquise de La Cressonnière, baronne du Petit-Château, etc., héritière de sa branche après la mort de ses frères, mariée, le 25 janvier 1621, à Louis MAISTRE DE LA PAPINIÈRE, chevalier, seigneur de La Papinière et de la châtellenie d'Aizenay, fils de messire Jean Maistre, chevalier, seigneur des mêmes fiefs ;

-          5° Françoise Bastard de La Cressonnière;

-          6° Jeanne Bastard de La Cressonnière, dame de Monnhouet et de La Ménardière, née le 5 février 1599, décédée en 1666;

-          7° Henriette Bastard de La Cressonnière, dame de La Blandinière, mariée, le 9 décembre 1666, à haut et puissant seigneur René D'ESCOUBLEAU, comte DE SOURDIS, baron de Saint-Marcelin, Courtry et de Borderie, chevalier de l'ordre du Roi, de la même famille que le cardinal-archevêque de Bordeaux et que plusieurs officiers généraux;

-          8° Marguerite Bastard de La Cressonnière, baronne du Petit-Château, en Poitou, et de La Mothe, en Anjou, mariée, le 6 août 1650, à messire René CHENU, chevalier, marquis de Saint-Philibert, et de Renée de Bouteiller.

 

 

XXI.

Haut et puissant seigneur René BASTARD DE LA CRESSONNIERE, IIIe du nom, appelé d'abord le Baron du Petit-Château, puis le Marquis de La Cressonnière après la mort de son frère aîné, fut seigneur de La Cressonnière, de La Ménardière, du Bourg-Bastard, de La Tardière, et grièvement blessé, le Ier février 1622, au combat de Mareuil, où son frère, commandant les gentilshommes protestants, fut tué.

A peine guéri de cette blessure, il accompagne le comte de Laval dans son expédition contre Fontenay-le-Comte; il poursuit ensuite le comte de Châteaubriant des Roches-Baritaux, lieutenant de Roi en Poitou, et le fait prisonnier, d'après la Fronde en Poitou, par M. de La Fontenelle-Vaudoré, 1825.

Le marquis de La Cressonnière, rallié à la cause royale, était au siége de Pignerol en 1650, et se battit en duel contre le seigneur de Dessée, habitant aussi le Poitou (Lettre du célèbre Père Joseph à l'archevêque de Bordeaux, datée du 20 mars 1630, conservée dans les Manuscrits de la Bibliothèque Impériale, à Paris). Il était mort avant le 51 janvier 1655.

Sa succession, s'élevant à 551, 951 livres, somme considérable à cette époque, fut partagée, le 7 avril 1655, entre ses quatre soeurs.

En 1674, Marguerite Bastard vend la Cressonnière et la baronnie du Petit-Château de Vouvant à Alexandre Baudéan, gouverneur du Poitou et comte de Pardaillan.

 

Armoiries Cresson de la Créssonnière 2

ARMOIRIES :

Les seigneurs de La Cressonnière portaient, aux 1 et 4, DE BASTARD : Ecartelé, aux 2 et 3 d'argent, à l'aigle de sable, membrée et becquée de gueules, qui est de La Cressonnière ancien.

— CIMIER : une aigle.

— SUPPORTS : deux sauvages armés de leurs massues.

— COURONNE de marquis.

— DEVISE: Vertu estaingz le vice.

Cette devise, adoptée par cette branche à l'époque de la Réforme, se voit encore, avec la date de 1566, sur le portail du château de La Cressonnière, seul débris restant de cette vaste habitation, élevée à cette date par René Ier Bastard, seigneur de La Cressonnière, etc., et démolie en partie par arrêt des Grands-Jours de Poitiers, en date du 7 novembre 1579.

 

 

Nobiliaire de Guienne et de Gascogne : revue des familles d'ancienne chevalerie ou anoblies de ces provinces, antérieures à 1789, avec leurs généalogies et leurs armes ; Traité héraldique sous forme de dictionnaire. Tome 3 / par M. O'Gilvy,... [puis] M.J. de Bourrousse de Laffore

 

 

 

1621 Henri Bastard de la Cressonnière, baron du Petit-Château de Vouvant et gouverneur de Maillezais. <==

La forêt de Mélusine, Le massif forestier de Mervent-Vouvant  <==

1573 Charles Rouault, seigneurs du Landreau, vice amirale de Guienne - Siège de la Rochelle  <==

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Commentaires
B
Une fois de plus, les Portes du Temps me sidère pas la richesse de ses documents, bravo ! <br /> Cet article sur la famille Bastard de la Cressonnière pourrait-il m'éclairer sur une énigme généalogique ? <br /> <br /> Quand on explore la famille vendéenne Limousin sur Généanet, on trouve quasiment systématiquement un Jean Limousin (ca 1470-1520) x Catherine Suriette dit fils de Jean Limousin x Bonnaventure Georgeau. Ces Limousin descendraient eux-mêmes des Bastard de la Cressonnière...<br /> Or, à l'inverse de Geneanet, d'autres sources comme Dom Fonteneau situent ces mêmes personnages (et à vrai dire toute une branche familiale) bien après. Ces mêmes Jean Limousin et Bonnaventure Georgeau sont évoqués en détail et dits vivants en... 1574. Qui croire ? <br /> <br /> Lemousin (Jean), Ec., sgr du Bouildroux, était, en 1574, époux de Bonnaventure Georgeau, dame de la Touche-Georgeau. La terre de la Touche, paroisse de Sérigné et de l'Hermenault, saisie sur eux, fut adjugée à Hilaire Goguet, Ec., sgr de Boffineau (Arch. Vend. E. 225. Goguet). Ils eurent une fille, Louise, mariée avec Jehan de Jousserant, Ec., sgr de Tassay, avant le 19 nov. 1578, date à laquelle Jehan Lemousin, son père, transigeait avec René Prévost, sgr de la Roche de Brelin, au sujet du don des acquêts et tierce partie des propres de feu Bonnaventure Georgeau, sa femme. Il se désista de ses prétentions contre la somme de 800 livres, devant Chaillot et Causin, not. à Vouvant (Dom Fonteneau. XXIII).
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