1032-1064 Guillaume, comte de Poitou et duc d'Aquitaine demande introduire la réforme dans le monastère de Charroux.

1032-1064  Guillaume, comte de Poitou et duc d'Aquitaine, demande des moines à l'abbé Aribert pour introduire la réforme dans le monastère de Charroux.

Pièce recueillie parmi les lettres de Fulbert de Chartres et publiée par Besly, Preuves de l'Histoire des Comtes de Poictou, p. 340, et dans les lettres de Guillaume V, Patrologie lat., t. CXLI, col. 831

1032-1064 (très probablement)

Comme Guillaume V introduisit des moines de Saint-Savin-sur­-Gartempe à Charroux, lorsqu'il réussit à réformer ce monastère et qu'il institua alors Gombaud, abbé de Saint-Savin, comme abbé de Charroux à la place du simoniaque abbé Pierre (Chron. d'Adhémar de Chabannes, éd. Chavanon, p. :184), Besly, l , c., et après lui les auteurs du Gallia Christiana, t. II, col. 1280, 1287, ont supposé qu'Aribert, inconnu par ailleurs, était abbé de Saint-Savin.

Mais il est peut-être préférable d'admettre qu'Aribert n'est autre qu'Albert, le célèbre abbé de Marmoutier, auteur de coutumes ou statuts pour ce monastère et renommé à cause de son zèle pour le maintien de la discipline monas­tique, et de la bonne observance qu'il maintenait dans son abbaye. (Cf. D. Marlène, Histoire de l'abbaye de Marmoutier, t. l, éd. Chevalier; Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. XXI V (1874), pp. 276- 370).

 On sait en effet par ailleurs qu'à la fin du XIe siècle on suivait à Charroux les usages de Marmoutier (Chronique d'Andres, ap. d'Achery, Spicilegium, éd. 1665 77, t. IX, p. 341), et du reste il parait bien qu'un grand monastère comme Marmoutier pouvait plus facilement que Saint­- Savin envoyer dix moines à la fois dans l'abbaye de Charroux.

Enfin les termes dans lesquels le comte de Poitou parle de l'abbé de Char­roux ne semblent pas viser un abbé simoniaque dont on poursui­vrait la déposition. L'opinion que nous émettons était déjà celle de D. Martène 1. c., p. 348).

Albert n'étant devenu abbé de Marmoutier qu'en 1032 (Gallia christiana, XIV, 201), et Guillaume V le Grand étant mort en 1030, cette lettre ne devrait donc plus lui être attribuée, mais à l'un de ses successeurs, Guillaume le Gros (1039-1058) ou Guillaume Aigret (1039-1058), et on devrait la dater entre 1032 et 1064, dates extrêmes du gouvernement abbatial d'Albert (Gallia christiana, XIV, 201-204), ou plus exactement entre 1032, année où Albert devient abbé de Marmoutier, et 1058, année où à la mort de Guillaume Aigret, Guy Geoffroy Guillaume, qui ne prend guère dans les actes poitevins le nom de Guillaume (Richard, Histoire des Comtes de Poitou, t. 1, p. 267), devient duc d'Aqui­taine,

Nous ne présentons cette opinion que comme une hypothèse, mais qui nous semble très vraisemblable.

Domino Ariberto sancto ac venerabili abbati, Guillel­mus Dei gratia dux Aquitaniae prospera cuncta.

Charitatem vestram jam secundo interpellavi, ut mitteretis ad Carro­ficum monasterium quosdam ex monachis vestris, qui essent ferventes in observanda regula sancti Benedicti, quorum sancta conversatio fratribus ipsius loci bonum praeberet exemplum, et eorum abbatem fasce regiminis levaret.

Quoniam vero petitioni meae nondum acquie­vistis, nunc quoque tertio ad ostium vestrae charitatis pulso, instar illius evangelici petitoris amicum obnixe rogantis; ut si non propter amicitiam, saltem propter improbhitatem meam accommodetis mibi quotquot habeo neces­sarios.

Obsecro igitut vos in nomine sanctae Trinitatis, quae Deus unus est, ut vel decem fratres ex collegio vestri angelici ordinis mihi transmittatis, memores tandem illius apostolici dicti: alter alterius onera portale et sic adimple­bitis legem Christi. Valete cum omnibus vestris.

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 ==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )

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