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PHystorique- Les Portes du Temps
30 juillet 2023

Eglise de Dissay - Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers (1481–1505)

Eglise de Dissay - Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers

In villa Diseio supra fluvium Crete, 673 (charta sancti Bercharii, ap. Pardessus, Diplomata, chartae, etc. t. II, p. 159). Dicay, 1263 (chap. de Notre-Dame-la-Grande, 52). Diciacum, 1287 (chap. cathédral, 47). Ecclesia de Dissayo (pouillé de Gauthier, f° 131 v°). Dissay, 1383 (taux du décime, p. ia3). Dissais, 1762 (cure de Dissay). S. Pierre de Dissay (pouillé).

La charte de saint Bercaire mentionnant plusieurs localités qui se trouvent aux environs de Dissay, telles que Aliacus, Aillé, Montigniacus Montigny, Musciacus, Moussay, Cassiniacus Chassigny, Saviniacus, Savigny, il est probable que la villa Discium est ce lieu même de Dissay, situé sur le Clain; il faut supposer dès lors que le nom de cette rivière a été altéré : il n'existe dans la région aucun autre cours d'eau auquel puisse s'appliquer la dénomination de Creta.

Dissay fut le chef-lieu d'un archiprêtré appelé archipresbyteratus sedis (pouillé de Gauthier, P 174) archiprêtré de Lapsye, 1475 (cure de Dissay); de Lassye, 1486 (Fonteneau, t. II, p. 337 ); -de la Séo, 1487 (cure de Ste-Radegonde de Marconnay ) ; de Lassée, 1516 (fam. Legier ) ; de Lassie, 1779 (almanach provincial, p. n5); du Dissay, 1782 (pouillé), et comprenant les paroisses de Dissay, Anxaumont, Avanton, Beaumont, Blâlay, Buxerolles, Chabournay, Chasseneuil, Chéneché, Jaunay, Marigny-Brizay, Migné, Moncontour, Montamisé, Ouzilly, Saint-Cyr, Saint-Geuest-d'Ambière, Saint-Georges, Saint-Léger-la-Palu, Scorbé-Clairvaux, Sèvre et Vendeuvre.

 Anciennement cet archiprêtré était annexé à un canonical de  l'église cathédrale de Poitiers (pouillé de Gauthier, P 138).

 Dissay est le fief des évêques de Poitiers depuis le VIIe siècle.

Au temps de Gauthier de Bruges l'église de Dissay n'en faisait point partie et n'appartenait à aucun archiprêtré (ibid. f 139); dans le Taux du décime de 1383 elle est placée parmi celles de l'archiprêtré de la Sie (p. 10 et 123).

En 1475 le curé était investi de la dignité d'archiprêtre (cure de Dissay).

Les évêques de Poitiers étaient seigneurs de la châtellenie de Dissay, au ressort de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers; ce fief comprenait une partie de la paroisse de Dissay, sur la rive droite du Clain, et une partie de celle de Saint-Cyr.

 Le roi Charles VII, par ses lettres patentes du 11 janvier 1434 (v. s.), permit à l'évêque de Poitiers Hugues de Combarel de fortifier le château et l'église de Dissay (évêché, 18).

L'église se compose d'une nef rectangulaire, terminée à l'est par un choeur d'une travée avec abside à trois pans. La travée de la nef précédant le choeur est flanquée de chapelles latérales de faible saillie.

 Le clocher est situé au bas de la nef, placé de biais à l'angle sud-ouest. Excepté les deux chapelles latérales qui semblent modernes et ajoutées pour placer deux autels, l'édifice remonte au XVe siècle. Il est voûté d'arêtes à nervures, et flanqué d'épais contreforts.

 

Le portail occidental, avec son réseau à jour et son gâble à crochets, a gardé sa disposition primitive mais il a été en grande partie refait.

Le château de Dissay a servi de résidence aux évêques de Poitiers jusqu'à la Révolution, en 1793.

 L'église de Dissay est datée par les armoiries de Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers (1450-1505). Elle est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1926.

 



Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers

Écu écartelé : aux 1 et 4, palé de 6 pièces (Amboise) ; au 2, au croissant accompagné de 6 croisettes en orle (Bueil) ; au 3, à la bande cotoyée de deux cotices potencées et contre-potencées (Sancerre). Sur le tout, en abîme, petit écu au dauphin (Dauphiné d'Auvergne), timbré d'une crosse sur champ de rameaux. (1)

SI ⋅ DNI ⋅ PETRI ⋅ DEI ⋅ GRACIA : / EPISCOPI ⋅ PICTAVENSIS

 

Pierre d'Amboise, évêque de Poitiers, était le frère du cardinal d'Amboise, ministre de Louis XII, à la fin du XVe siècle.

 

Des 17 enfants de Pierre d'Amboise et d'Anne de Bueil, cinq furent évêques, dont un cardinal. L'un des plus jeunes, Pierre, né probablement en 1450, fournit une carrière ecclésiastique exclusivement poitevine.

 Il entra très jeune à l'abbaye de Saint-Jouin de Marnes, dont il fut abbé en 1467, à 17 ans, et qu'il releva de ses ruines.

Nommé par le roi évêque de Poitiers en 1481, à 31 ans, il tint à conserver son abbaye, dont il fut le premier abbé commendataire et non-résidant.

Il eut le titre de conseiller du roi, mais n'eut aucun rôle politique. Il se souciait surtout de vivre princièrement, tantôt dans son diocèse, tantôt à la cour, où le réclamaient parfois ses fonctions.

Il vécut, comme il sied, en médiocre intelligence avec son chapitre et mourut « d'un flux de ventre», étant à la cour à Blois, le 1er septembre 1505, à 65 ans ; il fut enterré, suivant son désir, à Dissay.

Faut-il voir son programme de vie dans sa devise, volontairement énigmatique comme toute bonne devise de ce temps « Toute diversité, toute patience », ce que Mgr Barbier de Montault a traduit ainsi : « Varier en toutes choses pour éviter la monotonie, et être patient en toutes circonstances». Soit un épicurisme léger se défiant de viser trop haut.

Evêque du temps, il administrait son diocèse comme on administre un fief et en employait les revenus à cultiver les arts.

Son écusson en témoigne sur un certain nombre d'édifices du diocèse ; nous en retiendrons seulement le château de Dissay, parce que nous y trouvons deux synthèses décoratives  (1).

Pierre d'Amboise, comme tout très grand seigneur de cette époque, tint à couronner la dignité du château qu'il avait fait construire en y adjoignant, comme d'autres firent à Thouars, à Oiron, à Champigny-sur-Veude, un collège de chanoines.

 

Collégiale du château

— Pierre d'Amboise avait établi le service divin dans son château, et pour cela avait fondé, sous le vocable du Prince des apôtres, une collégiale (2), dont il ne reste plus que des vestiges insignifiants.

L'église collégiale, aujourd'hui disparue, était située à l'intérieur du château, adossée à la courtine sud ; de plan rectangulaire, elle avait son chevet limité par le pavillon sud-est et son côté occidental par la grande porte fortifiée.

Ses 5 travées ont laissé leurs traces par les pilastres flamboyants encore en place dans son mur méridional, qui était aveugle.

L'église, malheureusement détruite au commencement de ce siècle, s'étendait du portail à la tour de l'est.

Elle était orientée et c'est elle qui a dirigé l'orientation du château.

A en juger par les contreforts restés en place, elle comptait six travées, dont une pour le chœur.

Sa largeur était de 6 mètres 80, et sa longueur de 30 mètres. Il devait y avoir une fenêtre par travée. Une petite sacristie saillit près du chœur.

On voit encore, au chevet qui était droit, sur le mur méridional, les croix de consécration rehaussées de peinture; un enfeu, à voûte surbaissée et peinte, qui reçut le tombeau du fondateur; une armoire flamboyante, avec deux cuvettes formant piscine; une autre piscine, à un seul trou, qui indique un petit autel; enfin les groupes de colonnettes qui recevaient la retombée des voûtes.

Le mur septentrional, seul éclairé, devait donc comporter 5 verrières, dont il ne nous reste que 18 délicieux petits panneaux historiés aujourd'hui remontés dans les fenêtres de la galerie orientale du château, au premier étage (3).

C'est assez cependant pour qu'on puisse sans grand risque conjecturer la composition de l'ensemble, qui correspondait à une grande idée de la fin du Moyen Age en plaçant, à côté des scènes de la vie du Christ, leurs références pour ainsi dire : les Sibylles et les Evangélistes. Les Sibylles, comme pour prendre à témoin cette antiquité même dont l'humanisme naissant préparait le triomphe ; les Evangélistes, pour s'appuyer sur les témoignages les plus anciens et les plus authentiques de la tradition chrétienne, en faveur desquels des esprits avancés revendiquaient déjà un retour de crédit au détriment des théologiens, glossateurs et autres intermédiaires moins autorisés.

A Dissay on avait très probablement les dix principaux épisodes de l'Enfance et de la Passion du Christ (deux dans chacune des cinq fenêtres), avec au-dessous de chacun la Sibylle qui l'avait annoncé et l'Evangéliste qui le raconta. La présence des Sibylles nous vaut l'introduction dans l'Enfance du Christ de deux nouveautés : la Vierge allaitant et la Fuite en Egypte, deux scènes amenées par les prédictions des Sibylles Cimmérienne et Europe.

On connaît ailleurs des Sibylles associées non seulement aux scènes du Nouveau Testament, mais encore aux prophètes et aux apôtres (4). A Dissay seulement, à ma connaissance, on eut l'idée de les associer aux evangélistes. »

Il y avait, à l'intérieur du château de Dissay, un autre lieu de prière : l'oratoire particulier de l'évêque, espèce de carré à deux pans coupés du côté de l'autel. Pierre d'Amboise le recouvrit entièrement de peintures ordonnées autour d'un thème fondamental (5).

Pierre d'Amboise ne fut pas, on la déjà vu, un évêque exemplaire ; il assumait une large part des abus dont souffrait alors l'Eglise et sa vie privée n'était pas sans reproche. Si l'on en croit une généalogie manuscrite conservée à la Bibliothèque Nationale, il aurait entretenu la fille d'un apothicaire anglais dont il aurait eu deux bâtards (6).

Nous sommes alors un peu surpris de voir cet évêque choisir comme thème fondamental des fresques de son oratoire la dévotion sensible et assez nouvelle à la vertu rédemptrice du sang du Christ, dévotion des âmes ferventes qui cherchaient dans une profonde vie mystique à s'évader d'un siècle corrompu.

Nous voyons sur le mur du fond la croix où le Christ est suspendu surgir d'une vasque ronde d'où son sang recueilli se répand par quatre mascarons symbolisant les Evangiles dans un grand bassin carré : c'est là que les âmes laveront leurs souillures.

Sur les bords du bassin, saint Pierre et saint Paul, puis deux grandes pécheresses de la nouvelle Loi, Madeleine et Marie l'Egyptienne, invitent à recourir à ce bain sacré. C'est, suivant l'expression en usage, la Fontaine de Miséricorde (7).

Le sujet est assez répandu au XVe siècle finissant, mais ce qui est ici unique et donne à ce thème un caractère plus grandiose, c'est qu'il n'est pas une représentation isolée, c'est que la décoration de tous les murs de l'oratoire en est le prolongement : à l'invitation du Rédempteur les âmes répondent ou se refusent, c'est le sens de tout ce qui va suivre.

A droite et à gauche, deux grands panneaux sont consacrés à deux grands pécheurs repentants : Adam et David, représentés chacun au premier plan, agenouillé sur un tertre, le visage de trois quarts de façon que les yeux soient dirigés exactement sur le Crucifix du mur occidental.

A l'arrière-plan, les détails de leur histoire.

Du côté d'Adam, sa faute, son expulsion du Paradis terrestre, le châtiment symbolisé par le travail de la terre, les troupeaux au pâturage, la charrue. Du côté de David, le roi-prophète contemplant Bethsabée d'une fenêtre d'un château qui est exactement celui de Dissay, puis la bataille où Urie, son rival, est tué.

Sur les deux petits panneaux en pan coupé sont deux autres grands pécheurs ; ils sont plus éloignés de la Fontaine de miséricorde et, assis sur leurs trônes royaux, semblent encore raidis dans leur péché.

Ce sont : du côté nord, Manassès, roi de Juda, accompagné du tableau d'un de ses crimes (le martyre du prophète Isaïe, que deux hommes coupent avec une longue scie) et de son châtiment (il est emmené captif à Babylone par son vainqueur le roi d'Assyrie (8).

Du côté du sud, Nabuchodonosor, entre deux de ses mauvaises actions : il a pris, d'une part, Jérusalem, qu'il met au pillage; d'autre part il livre à la fournaise les trois jeunes Hébreux qui ont refusé d'adorer sa statue, juchée sur une haute colonne.

Manasès et Nabuchodonosor, représentés de face, mais sur pans coupés, se trouvent aussi dirigés, mais dans une attitude de défi, vers la Fontaine de miséricorde, qui fait donc bien le thème centrât de toute la chapelle.

Et cette dernière affirmation n'est pas une déduction plus ou moins subtile, car au-dessous de chaque personnage sont placées des inscriptions en vers français rapportant tout à cette fontaine.

Cette décoration, qui non seulement exalte la Fontaine de miséricorde, mais insiste particulièrement sur l'idée du repentir, est-il téméraire de la dater de l'extrême fin de la carrière de Pierre d'Amboise, alors qu'au déclin de la maturité, ayant peut-être contemplé sur les murs de Boismorand ou ailleurs l'évêque mitre dans la chaudière de Satan, il orientait davantage ses pensées vers l'au-delà ?

Nous avons heureusement pour appuyer cette hypothèse autre chose que des raisons psychologiques: ce sont des détails de costume très typiques ; car, suivant la coutume d'alors, le peintre habille à la mode de son temps ses personnages bibliques. L'usage des souliers dits à pied d'ours, aux bouts renflés, l'apparition de timides crevés et de quelques chausses nettement séparées en hauts et bas de chausses, tout cela nous accule fatalement aux abords de 1505, date de la mort de Pierre d'Amboise, aussi bien que le style italianisant de beaucoup d'architectures (9).

Quoi qu'il en soit, nous sommes ici, vingt ans environ après les peintures de Jean de Moussy, dans un monde entièrement différent, non - seulement quant à la pensée animatrice, mais encore quant à la valeur artistique. Nous ne connaissons malheureusement pas le nom du peintre de Dissay, mais ce qui est sûr, c'est qu'il a réalisé le plus beau morceau de peinture que nous ayons dans notre région pour la fin du Moyen Age.

 

Pierre d'Amboise (10) fut enterré avec cette épitaphe métrique, qui rappelle la date de sa mort, arrivée le 1 er septembre 1505, et son abbatiat à Saint-Jouin-de-Marnes avant son élévation au siège de Poitiers.

 Je la cite d'après le Gallia christiana; Dreux-Duradier, Bibliothèque historique et critique du Poitou, 1754, t. I, p. 47-48, et de Longuemar, Semaine liturgique du diocèse de Poitiers, 1879, p. 699 :

«  Exiguo claustro vitas dilector honestae

Hujus sarcophagi pulvere, Petre, jaces;

Cui generosa dedit artus Ambasia claros

Stirps, Pater abbatem teque Jovinus ait

Urbis Pictavicae (11) moderamina, Præsul, agebas,

Dormis cum patribus (12), pulvis et ossa, Petre.

Annis millenis quingentis quinque locatur.

Prima septembris mors tibi vita fuit. »

 

 

 

Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest

Dictionnaire topographique de la France. 27, Dictionnaire topographique du département de la Vienne

Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon.... [Tome IV], [Vienne]

 

 

 

Ainsi commence l’histoire du château de Dissay <==

Liste des ÉVÊQUES DE POITIERS BARONS DE CHAUVIGNY. <== 

Novembre 1469 Concession de Louis XI à Pierre Laigneau, écuyer, seigneur de la Morinière à Dissay <==

 

 

 


 

(1). On voit aussi les armes de Pierre d'Amboise : 1er sur la tour nord de la cathédrale de Poitiers, dont le dernier étage est partiellement son oeuvre ; 2° à l'église du prieuré de Savigay près Vouneuil-sur-Vienne, bijou flamboyant auquel il s'intéressa, le prieuré étant dans la mouvance féodale de l'évêque ; 3° à l'église de Buxerolles, le fief de Buxerolles relevant aussi de l'évêque ; là son écusson remployé dans l'église neuve reste le seul témoin de son rôle en ce lieu (Bull. Soc. Ant. Ouest, 1937, p. 374) ; 3° enfin à l'église de Dissay.

(2) La fondation du chapitre ne put se maintenir longtemps, faute de dotation convenable, et le service se fit par un chapelain.

En 1789, les « revenus de la chapelle du château » étaient tombés à « 275 livres 7 sols », réduits à « 181 livres 15 sols », par suite des charges. En effet, «  le chapellain est tenu de faire dire trois messes par semaine dans la chapelle du château. M. le vicaire de Dissay est toujours chargé de ce desservice, pour lequel le titulaire lui paye quatre-treize livres douze sols. » (Arch. départem.)

En 1755, le titulaire était « Messire François Alexandre Dujon, prêtre chapelain de la chapelle de Saint-Pierre de Dissais, demeurant ordinairement à Paris, à la Communauté des Prêtres de Saint-Eustache, rue Montmartre. » Les revenus étaient fournis par les propriétés des Clousons, du Marais et de Coquioux (Ibid.).

(3). Voir ci-après l'appendice V.

(4). Mâle, op. cit., 275-278.

(5). Voir-ci-après l'appendice VI.

(6). Dict. de biogr. fr., t. 2, col. 522. Bibl. nat., dossiers bleus du cabinet des titres, vol. 16.

(7). Mâle, op. cit., p. 108-115.

(8). Le symbolisme ici pèche légèrement, car plus tard Manassès se convertit. (Paralipomènes, 1. XXII, ch. XXXIII).

(9). L'impression d'une espèce de « conversion » de Pierre d'Amboise n'est elle- pas corroborée par la constatation suivante ?

On dirait qu'il a anticipé sur les scrupules que l'Eglise eut à partir de la 25e session du concile de Trente (1563) en faisant la guerre à la nudité dans l'art religieux (Mâle, L'art religieux après le concile de Trente, 1932, p. 1).

 Nous avons en effet à Dissay deux sujets qui traditionnellement appellent des figures nues et qui n'en ont pas. D'abord Adam et Eve sont vêtus de peaux de bêtes non seulement après la faute, mais dans la scène même de la tentation. Ensuite nous avons la tentation de David : celui-ci, d'après le texte biblique, contemple Bethsabée au bain, et c'est ainsi que les artistes se sont toujours complu à traiter l'épisode; or ici David regarde Bethsabée, vêtue à la mode de la sage Anne de Bretagne, se promenant avec son époux, et le bain n'est rappelé que par un bassin au premier plan.

(10) « Semblablement alla de vie à trespas, audit an (1505), monsieur Pierre d'Amboise, évesque 88. de Poictiers, d'une maladie de flux de ventre, qui le surprint en la ville de Blois, où il estoit allé vers le Roy : et fut apporté son corps en son église et chasteau de Dissay, qu'il avoit fait somptueusement édifier et bastir, et faict certaine érection de chanoines, qui depuis a esté rompuë et anichilée, au moyen de ce que leur fondation estoit sur certains bénéfices, qui n'estoient valablement unis à laditte érection. » (J. Bouchet, Annales d'Aquitaine, Poictiers, 1644, p. 330.)

(11) Variante Pictonicœ.

(12) Pierre d'Amboise ne devait donc pas reposer seul dans sa collégiale : patribus pourrait s'entendre de ses parents qu'il y aurait fait transporter. Alors s'explique le caveau creusè sous une partie de l'église et actuellement utilisé comme cave.

 

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