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PHystorique- Les Portes du Temps
14 août 2023

2 juillet 1427 Mariage de Georges de la Tremoille et Catherine de l'Ile Bouchard au château de Gençay

2 juillet 1427 Mariage Georges de la Tremoille et Catherine de l'Ile Bouchard au château de Gençay

Veuve sans enfants de Hugue de Châlons, deuxième fils de Louis I, comte de Tonnerre, la riche héritière des seigneurs de l’ile Bouchard, la belle et bonne dame (1) choisie pour marraine du dauphin (Louis XI), fut contrainte de se remarier avec le favori du roi Charles VII, Pierre de Giac, qui pour contracter cette union avait empoisonné, dit-on, sa femme Jeanne de Naillac, alors enceinte.

 Peu de mois après que le connétable de Richement eut fait noyer Giac, février 1427, Catherine épousa le nouveau favori, Georges de la Trémoille, dont la première femme Jeanne, comtesse d'Auvergne et de Boulogne, ne lui avait pas laissé de postérité.

La Trémoille avait rejoint le roi dès le mois de mai 1427.

 

Richemont le fit entrer au gouvernement après la mort violente de  Camus de Beaulieu.

 

 Et, Georges de La Trémoille ayant été peu après " du conseil du roi " à la place de Giac, sur la recommandation de Richemont, à qui cependant Charles VII avait dit : " Beau cousin, vous me le baillez, mais vous vous en repentirez car je le connais mieux que vous... " ajoute le chroniqueur, La Trémoille « ne fit point le roy « menteur».

 

Veuf depuis plusieurs années, comte de Boulogne et d’Auvergne, celui-ci était également amoureux de Catherine et souhaitait vivement l’épouser.

Il l’invita dans son château de Meung-sur-Loire (Loiret), puis elle accepta de venir visiter le château de Gençay, en Poitou, que le roi venait de lui donner.

Le 2 juillet 1427, soit cinq mois seulement après l’assassinat de Pierre de Giac, Catherine de L’Île épousa Georges de La Trémoïlle au château de Gençay

 Comme le relate un contemporain, « ils couchèrent ensemble, tout le monde fut émerveillé que si hâtivement elle se mit entre les mains dudit » : il apparut à tous que la Tourangelle ne pleura guère son troisième époux

Rien ne remplace le récit de Charles VII lui-même, dans la lettre de 1438 :

"Le dit La Trémoille se transporta en notredit castel de Meung devers ladite Katherine de l'Isle, où elle monstroit encore faire le deuil de sondit mary.

Et combien qu'elle sceut certainement qu'il estoit cause et principal de faire mourir sondit mary, toutefois parlèrent ensemble et lui fist ladite Katherine très bonne chière, et tellement furent appoinctés entre eulx que, incontinent après... bailla audit La Trémoille quantité de joiaux d'or et d'argent dudit Giac, et les emporta là où bon lui sembla.

Et de faict s'en alla ladite Katherine avec ledit La Trémoille au chastel de Gençay en notre païs de Poictou ; et là, furent espousés et couchèrent ensemble, dont tout le monde fust émerveillé que si hastivement elle se mist entre les mains dudit La Trémoille et le prist à mary, considéré les choses dessus dictes, par lesquelles peut apparoir véritablement que la dite Katherine estoit consentante ou au moins très joïeuse de la mort... dudit Giac. "

 

Quelques semaines s'étaient à peine écoulées depuis que La Trémoille avait pris la place de Le Camus de Beaulieu quand Richement put commencer à s'apercevoir que la sienne propre était menacée.

Bientôt le doute ne fut plus possible.

Le gouvernement du Berry lui fut enlevé pour être donné à son rival. Sans doute, le connétable ne perdit pas de temps pour se mettre en état de défense offensive.

Dès le 4 août 1427, un pacte d'alliance contre La Trémoille fut conclu par lui avec les comtes de Clermont et de Pardiac, et tous trois se donnèrent rendez-vous pour le 24 octobre à Chatellerault, afin d'agir à force ouverte.

Mais La Trémoille disposait de la personne et de la volonté du roi.

Obéissant à une proclamation formelle de Charles VII, les habitants de Châtellerault fermèrent leurs portes au connétable.

 Celui-ci, en guise de protestation contre ce qu'il appelait leur « désobéissance », fit jeter une masse d'huissiers d'armes par-dessus la barrière, mais il n'en fut pas moins réduit, ainsi que ses alliés, à camper hors de la ville.

La guerre civile était imminente.

A la suite de négociations entre les deux partis, l'ouverture des hostilités fut ajournée.

Le connétable alla prendre possession de la seigneurie de Parthenay, qui venait de lui échoir.

 La Trémoille profita de cette trêve pour fortifier sa situation. Il avait commencé déjà, et il continua, en habile politique, à se concilier quelques-uns des anciens conseillers, lieutenants et serviteurs armagnacs ou demi-armagnacs de Charles VII.

 Le bâtard d'Orléans, gendre de Louvet, reprit une place importante dans les conseils et dans les armées.

Il en fut de même du sire de Gaucourt, récemment sorti de captivité.

Le vieux Robert Le Maçon redevint l'un des ministres prépondérants, ainsi que l'archevêque de Reims, Regnault de Chartres.

Un peu plus tard, ce fut le duc d'Alençon qui, moyennant quatorze mille écus, se lia d'une « affection inviolable avec La Trémoille.

Richemont avait bien essayé d'en finir par un de ses coups de « justice » accoutumés.

Un beau jour, La Trémoille, qui était venu visiter sa femme en son château de Gençais, à quelques lieues de Poitiers, fut saisi, dans ce château même, par une bande armée qui le mit en péril de mort.

 Mais l'adroit favori sut fléchir ses agresseurs et il obtint d'eux non seulement la vie, mais la liberté, en échange d'une somme de dix mille écus, que le roi d'ailleurs lui remboursa.

Le coup manqué, Richemont en revint à la guerre civile.

Dans les derniers jours de l'année 1427 et les premiers de l'année 1428, il fit pour cet effet de concert avec les comtes de Clermont et de Pardiac, un fort rassemblement de gens de guerre.

==> Chinon 8 avril 1429, après Pâques - Traité d'alliance entre Gilles de Rais et Georges de La Trémoille.

==> CATHERINE DE L'ILE-BOUCHARD, dame de la Trémoille 12 avril 1430

==> 1431 Rémission octroyée à Georges de La Tremoille pour l'arres­tation arbitraire de Martin Gouge, évêque de Clermont.

==> La paix est signée par le traité de Rennes du 5 mars 1432 entre Georges Ier de la Trémoïlle, Arthur III de Bretagne et son frère

==> Juin 1433 Complot formé contre le favori de Charles VII, Georges de La Trémoille qui résidaient au château de Chinon.

==> 9 mai 1437 Quittances de Georges de la Tremoille et d’Etienne de Vignolles - Antoine Vousy receveur des aides en Poitou

Malgré plusieurs tentatives de retour et une participation à la révolte de 1440 (Praguerie) avec le dauphin Louis, filleul de sa femme, il dut rendre des comptes, et nous avons vu que Charles VII lui-même veilla à ce que terres et joyaux soient rendus aux héritiers de Pierre de Giac.

Néanmoins, il n'y eut pas de procès pour ce meurtre, ni contre Catherine pour son incitation possible à celui de Jeanne de Naillac.

Il réussit encore à subtiliser Champtocé à Gilles de Rais, par hypothèque d'un prêt que le maréchal diabolique ne put lui rendre ;

 

7 juin 1441 Les échevins Pairs et Conseillers de la Rochelle.

Des actes assez nombreux constatent les prêts faits par Georges de la Trémoille de sommes importantes, amassées pendant sa faveur.

Tombé en disgrâce, il trouva dans ses créances des ressources pour atténuer le coup que ses ennemis lui avaient porté, eu le faisant condamner une rançon excessive, suivant le P. Anselme.

La lettre qui suit est relative au remboursement des 800 écus empruntés de lui par la ville et mairie de la Rochelle.

Elle fut adressée, avec la délibération laquelle elle donna lieu, en forme de charte, écrite sur parchemin et portant le sceau de la mairie avec la signature de E. Pierre, clerc ou secrétaire de l'Echevinage.

La première partie de ce procès-verbal mérite à tous égards d'être reproduite.

« Le VIJe jour de juing l'an mil IIIJc quarante et ung: présents monseigneur le maire et plusieurs de messeigneurs les eschevins, conseillers et pers de la ville et mairie de la Rochelle, celui jour assemblez en conseil en leur eschevinage au son de la campane, ainsi qu'il est accoustumé, pour traicter des faiz et négoces de ladicte ville.

Sur ce que maistre Denys Françoys a monstre à mesdis sgrs, oudit conseil, unes lettres closes que monseigneur de la Trimoille lui a escript, faisant mencion qu'il poursuive mesdis sgrs de lui payer les VIIJc escuz que lad. ville doit audit seigneur, comme il appert par obligacion qu'il en a par devers lui sur icelle ville, a esté délibéré et ordonné de escripre à mond Sgr en la forme et manière qui s'ensuit:

« Nostre très honnouré et puissant seigneur, nous nous recommandons humblement à vous. Et vous plaise savoir que maistre Denys Françoys, nostre per et bourgois, nous a fort poursuy de vous payer les VIIJc escuz en quoy nous vous sommes tenuz et obligiez et les quielx nous vous deussions avoir payé, ce que faire n'avons peu et encores ne pouvons présentement, obstant les grans charges que nous avons depuis suporté et qu'il nous convient encores suporter en tant de manières que à peine escripre ne le vous pourrions, ainsi que scet ledit maistre Denis François, qui les voit chascnn jour; lequel nous avons prié de nous donner pacience jusques à ce que vous eussions sur ce escript, lequel à très grant peine se y est condescendu.

 Et pour ce, Nostre très honnouré et puissant seigneur, nous vous supplions humblement que, veues nosdictes charges, il vous plaise n'avoir aucune desplaisance contre nous se présentement payer ne vous pouvons, car en vérité nous en sommes bien doulans; mais pour vostre seurté, nous avons ordonné et conclud en nostre eschevinage que des premiers deniers yssans de la traicte des vins et des corretages de ceste ville de la Rochelle, d'Esnande, du Plom et de Queuhe de Vache, de l'année et mairie prouchain avenir, vous serez entièrement payé et contenté.

Et ou cas que lesdits traicte et corretaiges ne seroient affermez, vous les ferez lever par vos gens et commis jusques à plenière satisfaction et payement de vostre dicte somme et s'ilz sont affermez, celui ou ceulx qui les affermeront seront tenuz et obligez de vous payer des premiers deniers qui en ystront, sans aucune chose nous en bai)!er ne délivrer jusques à ce que soiez du tout parpayé (2).

Si vous suplions humblement, Nostre très honnouré et puissant seigneur, qu'il vous plaise, de vostre grâce, estre content de vous contenter et payer en ceste manière et sur ce escrire audit maistre Denis, et nous vous promectons loyaument et en bonne foy qu'il n'y aura point de faulte; et au seurplus nous, cestedicte ville de la Rochelle et le pays d'environ avoir et tenir tousjours, s'il vous plaist, en vostre bonne grâce et recommandacion, ainsi comme en vous en avons nostre très singulière confiance.

Nostre très honnouré et puissant seigneur, le benoist filz de Dieu par sa saincte grâce, vous doint très bonne vie et longue.  

Escript à la Rochelle, le VIIe jour de juing, l'an mil IIIJc quarante et ung.

» E. PIERRE.

 

Comme chambellan du roi, il assista avec Catherine en 1445 à l'hommage du duc de Bretagne.

==> 1445 Procès de Georges de La Trémoille contre Prégent de Coetivy, amiral de France, au sujet d'une rente sur Chantocé

 

Mais son heure était heureusement passée.

Catherine devint veuve pour la troisième fois, le 6 mai 1446, par la mort de Georges, dont elle eut deux fils et une fille.

Le P. Anselme a commis deux erreurs à son égard en donnant à son dernier mariage la date de 1425, et en la faisant mourir en 1474.

L'état original de la dépense faite pour son enterrement fut arrêté le 30 juillet 1472.

Reconnaissons à Catherine une autre qualité : elle semble avoir été une mère de famille assez attentive à ses enfants : Georges, qui servira Louis XI et mourra en 1481, sire de Craon et de Jonvelle (en Bourgogne), Louis, "monseigneur de La Trémoille", né vers 1430-1431, pessimiste, droit, honnête, désabusé, qui siégera aux Etats-Généraux de Tours en 1483 et Louise, "dame de Bommiers ", qu'un mariage avec Bernard VI de La Tour fera arrière-grand-mère de Catherine de Médicis.

 

 

==> Georges Ier de la Trémoille

Charles VII dans la vicomté de Châtellerault, conflit ouvert entre Georges de La Trémoïlle et son rival Arthur de Richemont  <==.... ....==> Du 28 au 31 aout 1459 le roi Charles VII au château du Rivau lez Chinon, Catherine de l'Ile-Bouchard

==> Archéologie -10 juillet 2023, Visite du chantier de fouilles du Vieux Château de Gençay.

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