Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
17 août 2023

1364, 17 octobre Durtal- Traité pour la remise de la Tour-Blanche de Durtal à Tristant Rouault

 

Duristallum, Durestal, château construit par Foulque Nerra, comte d’Anjou.

Foulques le Réchin décrit ainsi le grand mouvement, qui eut lieu en Anjou au commencement du onzième siècle, sous le règne de Foulques Nerra.

 — Ædificavit plurima castella in sua terra, quae remanserat deserta et nemoribus plena propter feritatem paganorum. In Turonico si quidem pago aediiicavit Lingain (Langeais), Calvum Montem (Chaumont), Montem Thesauri (Montrésor), Sanctam Mauram (Sainte Maure); in Pictavo Mirebellum (Mirebeau), Montem Consularem (Montcontour), Fayam (Faye), Musterolum (Montrent), Passaventum (Passavant), Malum Leporarium (Maulévrier); in Andegavo aedilicavit Baugiacum (Baugé), Castrum Gonterii (Château-Gontier), Duristalum (Durtal) et multa alia quae enumerare mora est.

(1030-1107). HUBERT-POSTHUME, appelé HERBERT par Lucas, fut surnommé de Champagne par son parent Thibaut, comte de Blois et de Chartres.

 C'est cet Hubert de Champagne d'Arnet qui, en l'an 1053, reçut, en don de Foulques Néra, le château de Duretal, fut seigneur de La Suse et chevalier vassal de Geofîroi-Martel, comte d'Anjou. D'Hozier croit qu'il descendoit des anciens comtes du Maine.

Il se croisa, et à son retour, qui eut lieu entre 1060 et 1080, il épousa Agnès, dame en partie de Mathefélon et de Clervaux, fille de Hugues, surnommé Mange-Breton {Manducans Britonum), baron de Mathefélon, et de Hersende de Vendôme.

Il fut établi dans leur contrat de mariage que les fils aînés qui sortiroient de cette alliance prendraient le nom de Mathefélon, et que les cadets retiendroient celui de Champagne.

Ménage, Du Paz et la Chesnaye-des-Bois prétendent que cette particularité repose sur des titres anciens de fondations de prieurés.

Dès l'an 1030, le nom d'Hubert dé Champagne figure dans les chartes de l'Anjou, le plus souvent comme signataire.

Entre 1046 et 1060, il confirme, sous le nom d'Hubert de Duretal, un don fait aux moines de l'abbaye .de Saint-Aubin d'Angers, par Béranger et son fils.

Entre 1036 et 1045, il donne son approbation à une charte de Foulques V, comte d'Anjou.

Vers 1047, il assiste à la fondation de la collégiale de Saint-Laud, faite dans la chapelle de Sainte-Geneviève d'Angers, par Geoffroi-Martel, comte d'Anjou ; il donna aussi lui-même, en cette occasion, quelques terres qui lui appartenoient, situées dans la môme châtellenie, désignées sous les noms de angularis, trio et virleya.

— Sous le règne de Philippe Ier, roi de France, en 1070, Hubert de Champagne, de Clervaux et de Mathefélon, vend (selon Lucas) à son parent, Garnier de Ponthieu, pour 1,000 livres parisis, tout ce qu'il possédoit dans la seigneurie de Ponthieu. Il vend aussi, avec le consentement dudit Garnier, aux religieux de Saint-Germain de Ponthieu, 25 arpents de terres labourables; et, en 1090, il donne encore sous le nom d'Hubert de la Suse, aux moines de Saint-Martin de Tours, une écluse et un moulin situés sur la Sarthe.

— Il fit avec sa femme, Agnès de Clervaux, dame de Mathefélon, plusieurs autres donations; fut présent, entre autres, à la fondation du prieuré de Gouis (ou Gouy), dépendant de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers.

Hubert de Champagne est nommé à la ratification des franchises de Parce. La Chesnaye-des-Bois prétend qu'il fonda le prieuré de Saint-Léonard, près Duretal, comme cela se voit par le titre de cette abbaye de l'an 1050, et qu'il quitta le surnom d'Arnay pour prendre celui de Champagne, que sa postérité a conservé depuis.

Selon cet auteur, sa femme se nommoit Elisabeth de Mathefélon.

On remarquera que c'est à partir du mariage d'Hubert avec Agnès de Clervaux, dame de Mathefélon ou d'Elisabeth de Mathefélon, selon la Chesnaye-des-Bois, que le nom de Clervaux (de Claris vallibus, de Clara valle) se transmet de génération en génération dans la famille de Champagne.

Selon Lucas, Hubert de Champagne mourut en l'an 1107; suivant d'autres, il ne dut pas dépasser l'an 1081.

Agnès lui survécut. Quoiqu'elle ait été ensevelie plus tard près de lui dans l'église de Saint-Aubin d'Angers, elle épousa un chevalier angevin, nommé Renaud de Maulévrier (Rainaldum-Mala-Lepario de Duristallo), auquel elle porta la seigneurie de Duretal, qui lui fut enlevée entre 1060 et 1081 par Foulques V, comte d'Anjou, neveu de Geoffroi-Martel, pour être rendue à Hubert II de Champagne, fils aîné d'Hubert et d'Agnès, qui probablement étoit fort jeune. Renaud n'eut point d'enfants de cette alliance.

Hubert de Champagne et Agnès de Clervaux eurent de leur mariage plusieurs enfants. Lucas leur donne ceux qui suivent : 1° Hubert II de Champagne de Clervaux, baron de Mathefélon et de Duretal, sire de Champagne, Vihers, etc., qui épousa Agnès Avitie de Bretagne, fille d'Etienne de Guingamp (Guinguemnippo) ; 2° Etienne de Champagne de Clervaux (de Clarovallibus), qui épousa Mathilde, fille d'Archambaud de Sully; 3° Gervais de Champagne (Gervasius de Campania, frater Stephani), appelé aussi Gervais de Duretal, qui épousa Aremburge de Sablé; 4° Hersende ou Gersende, qui épousa Guillaume de Montsoreau, fut première prieure de Fontevrault ; et 5° Agnès, femme de Geoffroy de Château-Gontier.

 

La famille de Mathefelon était donc issue, par les femmes, de la branche Ingelgérienne des comtes d'Anjou.

 Un des petits-neveux de Geoffroy Grise-Gonnelle ayant fait construire au bord du Loir une forteresse destinée à tenir en bride les petits tyrans féodaux qui désolaient toute la contrée comprise entre Angers et Durtal, elle reçut le nom très-significatif de Mathefelon.

Le but qu'on s'était proposé fut si bien atteint, que la voix publique ne tarda pas à désigner les propriétaires du château sous le nom du château lui-même.

Les descendants de Hubert de Champagne (1) l'adoptèrent donc en remplacement de celui qui indiquait l'origine étrangère de leur auteur, et ils méritèrent de le porter.

Non contents de mater les félons angevins, et plus tard les ennemis du royaume de France (2), ils se signalèrent dans la plupart des expéditions entreprises pour conquérir ou pour défendre Jérusalem et le Saint sépulcre contre les infidèles.

En 1396, les chefs des deux principales branches de cette chevaleresque maison faisaient partie de la noblesse française accourue au secours de la Hongrie contre le sultan Bajazet Ier.

 Malgré des prodiges de valeur, l'armée chrétienne fut accablée par le nombre, à la bataille de Nicopolis.

Les chevaliers qui ne périrent pas les armes à la main, furent presque tous froidement et impitoyablement massacrés après le combat, entre autres Pierre et Juhel de Mathefelon; mais ce sublime effort sauva l'Europe et empêcha le conquérant turc de faire, comme il l'avait juré, manger l'avoine à son cheval sur l'autel de Saint-Pierre de Rome.

Avec Pierre de Mathefelon s'éteignit la branche aînée.

Ses biens, y compris la seigneurie de Durtal, passèrent dans la maison de Parthenay-L'Archevêque (3).

 Cependant la branche cadette, issue de Juhel, ne fut pas tout à fait dépossédée on lui adjugea l'honneur de porter les armes pleines de Mathefelon (4), c'est-à-dire de gueules à six écus d'or, trois en chef et un en pointe.

 

Péronnelle de Thouars se remaria, vers 1376, avec Clément Rouault dit Tristan, fils de Clément Rouault, sire de Boisménard, et de Marie de Montfaucon.

Tristan n'était pas un inconnu pour la vicomtesse; il faisait depuis longtemps partie de la cour de Thouars.

Nous le trouvons traitant, le 17 octobre 1364, en qualité de lieutenant d'Amaury de Craon, avec Benoît Monnier, capitaine de Durtal, pour que ce dernier lui livre la tour Blanche dudit lieu de Durtal. (Bib. de l'École des chartes, 4e série, t. IV.)

 

Le document qui suit est une de ces promesses de délivrance de citadelle si fréquentes au quatorzième siècle.

Durtal, dont la Tour-Blanche était comptée parmi les principales forteresses de l'Anjou, appartenait, du chef de sa femme Jeanne de Mathefefon, à Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay, l'un des premiers barons de cette belle province du Poitou enlevée la France par le traité de Brétigny, et qui se signala plus tard par sa fidélité à Charles VII, pendant la désastreuse période qui inaugura son règne.

 

Le seigneur qui réclamait, en 1364, à prix d'argent aussi bien que par la force des armes, la remise de la forteresse indispensable pour compléter son système de défense contre les Anglais, était Amaury IV de Craon, lieutenant du roi Charles V dans les pays de Touraine, d'Anjou et du Maine.

Si la Tour-Blanche lui fut livrée, il ne la garda pas longtemps; car les Parthenay-Larchevêque ont possédé Durtal, sans interruption apparente, jusqu'au moment où leur ancienne et illustre famille s'est éteinte, en la personne de Jean II, fils de Guillaume VIII.

 

 Le seigneur de Clervaux et Tristan Rouaut étaient lieutenants du sire de Craon.

 

Traité POUR LA DÉLIVRANCE DE LA TOUR-BLANCHE DE DURTAL (5)

Parlé, juré, accordé est entre noble homme le seigneur de Clervaux et monssr Tristan Rouaut, chevaliers, d'une partie, et Benoist Monnier, cappitaine de Durestal, d'autre, les chouses qui s'enssuivent.

Premièrement les diz seigneur de Clervaux et monssr Tristan baillent et livrent audit cappitaine la somme de deux mille frans d'or ; et ledit Benoist leur baille et livre la Tour Blanche du chastel de Durestal, ainssi et par telle maniere que les dessusdiz chevaliers, et chascun d'eulx sont tenuz et obligez audit cappitaine de le garder bien et leaument contre touz et vers touz, juques a tant que ledit cappitaine soit rettourné de monssr de Partenay, assavoir qu'il plaira audit seigneur qu'il soit fait dudit chastel.

 Et ledit cappitaine et touz ses compaignons ont promis et juré ausdiz chevaliers que, s'il estoit nul qui a la tour ne a ceux qui y demourent vousissent grever ne porter domage, de les aider et conforter comme eulxmeismes.

Et ledit cappitaine revenu, lesdiz chevaliers li ont promis a li rendre ladicte tour en l'estat qu'il la lour baille, en lour rendant ladicte somme d'or lequel or ledit cappitaine lour est tenu a rendre et le lour faire conduire seurement, a Sablé, d'Englays et de Gascons, ou cas que monssr de Partenay né voudra que ledit chastel soit rendu a monssr de Craon.

Et ou cas que mondit seigneur de Partenay voudra que ledit chastel soit rendu a mondit seigneur de Craon, ledit or demoure audit Benaist sueun (6), a faire sa volunté, en rendant ledit chastel audit seigneur de Craon, comme dit est; et nient mains sont tenuz lesdiz chevaliers de bailler et rendre ladicte tour audit cappitaine, lui rettourné de mondit seigneur de Partenay, afin de rendre ledit chastel et bailler enterignement a monssr de Craon ou a son commandement, ou afin de le tenir comme par avant, en rendant ladicte somme d'or, comme dessus est dit.

Et s'il avenoit que ledit cappitaine fust prins au chemin, en allant ou venant a sondit mestre, lesdiz chevaliers sont tenuz de rendre la tour au commandement dudit cappitaine ou d'un de ses compaignons, en rendant ledit or, comme dit est.

Et est parlé que lesdiz chevaliers tendront ladicte tour qu'il n'i ara que quatre hommes, c'est assavoir monssr Guichart de Maillé, ledit monssr Tristan, mondit de Vaux (7), et Johan de Guinebault, et un autre homme de Poitou que ledit monssr Tristan y mestra pour luy, ou cas qu'il s'en voudra partir.

Et ont promis lesdiz chevaliers et ledit cappitaine et juré d'estre léaux les uns vers les autres, tant pour eulx que pour leurs genz et a ce faire obligent eulx et lours biens, tesmoing cestes présentes lettres, séellées du séel de monssr de Clervaux, a la requeste doudit monssr Tristan, en absence dau sieun et de celui audit cappitaine.

Ce fut fait a Durestal, le XXVIIe jour d'octembre, l'an miltroys cenz sexante et quatre.

 

En 1372, Jean, duc de Berry et de Poitou, donne à Tristan les biens de Béthis Rouault, son cousin, qui avait combattu sous les étendards anglais. Charles V, roi de France, ratifia cette donation au mois de décembre suivant.

 En 1373, Tristan se signale contre les Anglais.

Tristan Rouault eut l'honneur inespéré, vu sa noblesse toute récente, d'épouser, vers 1376, Peronnelle, héritière des terres de la vicomté de Thouars,

Au mois de juin 1376, peu de temps avant son mariage, Péronnelle, en récompense de services importants qui lui avaient été rendus par Tristan, abandonna à ce dernier la châtellenie de Marans et les seigneuries de la Leu et de Lhoumeau.

 

 

 

An Mil - Carte des Châteaux de l'Anjou sous Foulques Nerra <==

GUILLAUME VII LARCHEVÊQUE. seigneur de Parthenay (1358-1401). <==.... ....==> Tristan Rouault et Péronnelle de Thouars , l’héritière des terres de la vicomté de Thouars, de Talmont et de Tiffauges

 

 


 

(1) Voir Cartulaires de Saint-Aubin et de Saint-Serge d'Angers.

(2) Voir la première épitaphe.

(3) Par le mariage de Jeanne, fille de Thibaut IV de Mathefelon et de Béatrix de Dreux, et sœur de Pierre, avec Guillaume Larchevéque, VIII» du nom, seigneur de Partheuay en Poitou. Voir notre Généalogie des Parthenay-Larchevêque, pages 8 et 42, dans la Revue historique de la Noblesse, tome ler.

(4) Voir la sixième épitaphe.

(5). Original en parchemin, jadis scellé, sur queues simples, de deux sceaux en cire rouge.

(6).. Sien.

(7). Sic, pour Clervaux.

 

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité