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PHystorique- Les Portes du Temps
10 octobre 2023

Les limites de la cité des Turons et Pictons

Les limites de la cité des Turons et PictonsLes auteurs de cartes touristiques, scolaires et même historiques illustrant les ouvrages sur notre province font souvent preuve d'une grande diversité en ce qui concerne l'étendue à donner à la Touraine.

 Les limites de celle-ci ont varié grandement, il est vrai, au cours de l'histoire, par suite des fluctuations de la politique, des guerres et des remaniements administratifs.

Celles de la cité, au contraire, représentent l'état ancien, primitif, à peu près telles que les Gaulois durent les fixer, que les Romains les conservèrent, que l'Eglise les adopta.

Elles furent bien souvent aussi reprises pour limiter les provinces, puis les départements.

La Gaule était divisée en un certain nombre de circonscriptions administratives d'importance très inégale, appelées cités : cités des Pictons (Poitou), des Biturges (Berry), des Lémovices (Limousin), etc.

C'est dans le cadre de ces cités, véritables unités géographiques dans bien des cas, que se déroula la vie des diverses peuplades gauloises avant de fournir celui des provinces de l'Ancien Régime.

La pérennité de ces divisions, dont nous ne connaissons pas l'origine, est attestée en ce qui concerne notre petite patrie : à la cité des Turons ont correspondu à peu près exactement la province de Touraine puis le département d'Indre-et-Loire, comme l'ont noté déjà plusieurs historiens (1).

Mais comment fixer le plus exactement possible ces limites au moins deux fois millénaires? Le silence des textes nous oblige à utiliser toutes les données possibles : histoire, archéologie, toponymie (2).

Les travaux des historiens ont permis de faire une constatation de première importance : la concordance à peu près parfaite de ces cités avec les diocèses d'avant la Révolution (3). Lorsque l'autorité ecclésiastique s'est installée en Gaule romanisée, elle a tout naturellement adopté les divisions administratives préexistantes : les cités sont, devenues les évêchés, de même que les archevêchés s'installèrent dans le cadre des provinces créées par Dioclétien et ses successeurs à la suite des invasions de la seconde moitié du IIIe siècle, par le fractionnement de la Celtique, de la Lyonnaise et de la Belgique.

La cité des Turons fait désormais partie de la Lyonnaise troisième, formée vers 385, dont elle est la capitale et qui comprend comme autres cités :

 les Cénomans (Le Mans), Redones (Rennes), Andecaves (Angers), Namnètes (Nantes), Curiosolites (Corseul), Vénètes (Vannés), Ossismores (Carhaix?) et Diablinthes (Jublains) (4).

Notre premier soin sera donc de tenter de reconstituer le territoire de l'ancien diocèse de Tours : cette tâche est relativement aisée grâce à l'ouvrage de J.-X. Carré de Busserolle (5), qui, entre autres, indique de quel évêché relevaient les paroisses (6).

Nous partirons d'Ingrandes-de-Touraine à l'Ouest. Tout le pays de Bourgueil et de Château-la-Vallière : Chouzé, La Chapelle, Restigné, Bourgueil, Saint-Nicolas, Benais, Gizeux, Continvoir, Avrillé, Hommes, Savigné, Rillé, Channay, Couesmes, Courcelles, Saint-Laurent, Lublé, Braye, Marcilly, Villiers, Château-la-Vallière appartenait au diocèse d'Angers.

Au Nord, Epeigné, Chemillé et Les Hermites dépendaient du diocèse du Mans, tandis que plus à l'Est, La Ferrière et Monthodon d'une part et, vers la Loire, Mosnes et Cangey, relevaient de celui de Blois.

Mais de son côté, le diocèse de Tours débordait en deux points sur l'actuel Loir-et-Cher : Villechauve, Villeporcher, Saint-Gourgon, Saint-Cyr, Saint-Etienne, au Nord de la Loire dans le Vendômois et Chissay-de-Touraine, Montrichard, L'Alleu (hameau de la commune de Pontlevoy), Bourré, Saint-Georges, Faverolles, Saint-Julien, Ange, Pouillé et Mareuil étaient des paroisses relevant de Tours. Il en allait de même d'Ecueillé (Indre), dont l'actuelle commune comprend d'ailleurs d'anciennes paroisses relevant de Bourges : Cloué, Ferrières et Hervault (7).

Dans le Chinonais, le diocèse de Poitiers empiétait largement sur l'Indre-et-Loire actuelle : Marçay, Assay, Champigny, Chaveignes, Richelieu, Courcoué, Braslou, Braye, Faye, Razines, Jaulnay, Marigny étaient paroisses poitevines tandis que Vellèches et Saint-Romain étaient tourangelles.

Ailleurs, à part quelques petites enclaves sans importance, les limites de l'Indre-et-Loire correspondent avec celles de l'ancien diocèse de Tours.

Nous avons donc là les territoires formant approximativement la cité des Turons ; il s'agit de serrer maintenant de plus près la vérité par l'utilisation des données archéologiques et toponymiques.

Les limites des cités sont en effet jalonnées, surtout aux points de passage des voies principales, par des toponymes de type Ingrandes (8) et Fins (du latin fines), dans nos régions du Centre.

Les auteurs s'accordent généralement à donner à Ingrandes le sens de « limites d'eau », mais la question est controversée. D'autres noms, comme nous le verrons, rappellent aussi que l'on passé d'une cité dans l'autre.

Repartons à nouveau d'Ingrandes-de-Touraine.

Ce toponyme marque le passage de la grande voie de Tours à Angers portée sur le fameux routier du IIIe siècle appelé Table de Peutinger (9), à la limite des cités des Turons et des Andecaves (et jusqu'en 1789 des diocèses de Tours et d'Angers).

De même, la grande voie de Tours au Mans franchissait la limite du territoire des Turons à Brèche (Bricca au Ve siècle).

Or en langue gauloise, brica signifie extrémité (10). C'est en effet l'extrémité de la Touraine au Nord-Ouest. Au Nord de Brèche, par ailleurs, se trouvait  la limite des cités des Andecaves et des Cenomans, matérialisée sur le terrain par la toute proche « Pierre Fine », toponyme indiquant en latin une frontière (11).

Tout au Nord du département, nous retrouvons, communes d'Epeigné. et de Chemillé-sur-Dême, deux petits hameaux du nom d'Ingrande, situés sur le ruisseau de Rorthes.

La limite des cités se trouvait donc là, à un point où, nous l'avons vu, la limite du diocèse de Tours était plus méridionale, les deux paroisses d'Epeigné et de Chemillé faisant partie du diocèse du Mans.

Il y a donc eu là, à une époque inconnue, empiètement du diocèse du Mans sur celui de Tours: Cela peut sans doute s'expliquer par le fait que le défrichement de la région s'est effectué par les Manceaux, comme celui des territoires tout proches de La Ferrière et de Monthodon dut se faire au profit des Blésois. Toute cette fraction du payse était — comme la Beauce, d'ailleurs — couverte de forêts à l'époque romaine (12).

Notons dès maintenant que la limite Est de la cité des Turons ne comporte aucune formation en Ingrande ou en Fins, malgré le passage de deux voies importantes, celles de Tours à Orléans et à Bourges.

Le fait mérite d'autant plus d'être signalé que du côté des Carnutes et des Biturges, les limites des cités étaient également celles des provinces du IVe siècle, les Carnutes faisant partie de la 4e Lyonnaise et les Pictons de l'Aquitaine seconde.

 

Il faut en voir là raison probablement dans le fait que deux agglomérations tenaient lieu d' « Ingrandes » : Amboise (Ambacia, Ve) sur la voie d'Orléans était le premier village à la sortie des forêts limitant les cités des Turons et des Carnutes et Thésée (Tasciaca, IIIe) sur la voie de Bourges était le premier village de la cité des Biturges.

Il convient de signaler également la présence d'un Finis (Grand Fins) sur la commune de Ternay (Loir-et-Cher), non loin de la jonction des territoires des Turons, des Carnutes et des Cenomans, peut-être aux limites des diocèses du Mans et de Chartres (13).

On sait par un texte du Moyen Age que Saunay était vers l'an 1000 la dernière paroisse du diocèse de Tours sur la route de Vendôme.

C'est de ce centre que durent se faire, au détriment de la forêt de Beauce, les défrichements qui donnèrent naissance aux paroisses du « saillant » tourangeau : Villeporcher, Villechauve, Saint-Gourgon, Saint-Cyr, Saint-Etienne.

 Ces noms en Ville indiquent, on le sait, une formation datant du XIe siècle environ (14). Ces défrichements tardifs expliquent la complexité des frontières des diocèses dans cette région pionnière. L'esprit d'initiative des Blésois, responsables de la transformation des anciennes forêts d'entre Loire et Loir en la riche Beauce, s'inscrit sur le sol de notre département par l'important saillant qui vient se terminer à Monthodon et La Ferrière : nul doute que la cité des Carnutes ne s'avançait pas si loin et que dans tout ce secteur, les limites devaient être bien imprécises au milieu des grandes forêts.

Quant à la voie de Tours à Orléans, son tracé est bien mal connu à l'Est d'Amboise. Elle devait suivre les hauteurs d'entre Loire et Amasse et aboutir à Candé-sur-Beuvron. L'examen des cadastres des communes de Souvigny-de-Touraine et de Vallières-les-Grandes pourrait peut-être faire retrouver un toponyme révélateur : la Voie, la Voie Ferrée, la Chaussée, etc. et, à l'endroit où ce chemin passait du territoire des Turons sur celui des Blésois, un autre nom caractéristique. La photographie aérienne pourra donner aussi d'excellentes indications en permettant le repérage de la voie au sol.

La frontière des Turons et des Carnutes devait suivre ensuite les limites méridionales des communes de Vallières et de Pontlevoy, bien que le hameau de Lalleu ait constitué une paroisse dépendant de Tours : on doit être ici encore devant un défrichement tardif (15) fait aux dépens de la forêt séparant les deux cités. Notons en effet que le tracé des frontières des cités est en général très régulier : les saillants par trop prononcés, comme c'est ici le cas, doivent faire penser à des modifications plus récentes. Notons la présence, à la limite des communes de Vallières et de Chissay-en-Touraine (Loir-et-Cher), d'un hameau nommé La Haute-Borne, qui pouvait jalonner l'ancienne frontière.

La limite de la cité atteignait le Cher à l'Est de Bourré (16), Thèsée était ainsi le premier village des Carnutes (17).

Juste à l'Est de Bourré se trouvait la limite des diocèses de Tours, de Blois et d'Orléans.

Puis la frontière des Turons remontait le Cher jusqu'en amont de Mareuil, d'où elle se dirigeait par la limite sud-est de la commune, jusqu'à celle de l'Indre-et-Loire, qu'elle rejoignait dans la forêt de Brouard.

Saint-Aignan relevait du diocèse d'Orléans en 900 mais, avant 1327, de Bourges. La situation était très confuse dans ce secteur entre les diocèses de Bourges et d'Orléans.

De la forêt de Brouard à la Gartempe, les limites des diocèses de Tours et de Bourges sont, à la seule exception de la paroisse d'Ecueillé qui, on l'a vu, relevait de Tours, exactement les frontières des départements de l'Indre et de l'Indre-et-Loire, bien qu'avant 1789 la province de Touraine ait largement débordé sur le Berry.

A la limite des cités, sur la Creuse, il faut noter la présence d'un centre important : Tournon (Tornomagus, Ve), qui doit représenter le marché (magus) des Turons aux frontières des cités des Biturges et des Pictons.

Face à un autre centre gaulois important de la région, Yzeures (Iciodorum vicus, VIe), se trouve, sur la rive gauche de la Creuse, Cirande, qui est peut-être un composé de -randa, indiquant la proximité de la frontière, qui effectivement est à 3 km. de là.

Les limites des cités des Turons et Pictons sont très complexes entre Vienne et Creuse : on a vu que le diocèse de Poitiers englobait tout le territoire situé entre ces deux rivières.

Or, la présence du toponyme Ingrandes, sur la grande voie de Tours à Poitiers, vient rappeler que nous avons là un état de choses récent et qu'auparavant la cité des Turons débordait largement dans ce pays.

A quelle époque eut lieu le transfert des paroisses du diocèse de Tours à celui de Poitiers?

Ingrandes représente le Fines portés sur les bornes milliaires d'Hadrien (régna de 117 à 138) : la frontière était donc là et le nombre de lieues qu'elles portent prouve bien qu'il ne peut s'agir que du site actuel de ce village.

Quelques siècles plus tard, lors de la translation des cendres de Saint Léger (18), l'évêque de Tours, Bert, accompagna le corps jusqu'à Ingrandes : « et venerunt in quamdam. villani, Pictaviensi territorio positam, quant Pagenses hic Evrande nominant ».

Au moment où écrivait l'auteur de la Vie de Saint Léger, c'est-à-dire au XIe siècle, Ingrandes était incontestablement déjà poitevine.

 Elle l'était d'ailleurs déjà en 913, puisqu'un texte de cette époque nous parle d' « Eurande -villa », de « vicaria Igorandensis in pago pictavo » (19).

Mais l'était-elle au vu 6 siècle, au moment du transfert du corps? On peut en douter, puisque l'évêque de Poitiers, Ansoald, ne s'y montre point.

Il attendait un peu plus loin, à une villa nommée Extrammis (où seulement, sans doute, il était chez lui, villa située à un lieu non identifié à ma connaissance, entre Ingrandes et Cenon, où le cortège passa la Vienne malgré une tempête digne de l'Océan).

A Extrammis, Bert dut remettre solennellement à son collègue Ansoald son précieux dépôt et retourner à Ingrandes (20).

Ingrandes devait donc être tourangelle, et le transfert de toute la région se situerait entre le VIIe siècle et 913.

Il devait en aller de même pour toute la vallée de la Creuse, le ruisseau de Ris, qui sépare aujourd'hui les communes de La Roche-Posay de celle de Vicq-sur-Gartempe formant, vraisemblablement, la limite entre cités des Turons et des Pictons.

La Roche-Posay, Lésigny, Coussay, Maire, Leugny, Saint-Rémy, Buxeuil, Port-de-Piles dans la vallée de la Creuse et Ingrandes, Oyré, Dangé et Les Ormes dans celle de la Vienne" devaient être tourangelles jusqu'au transfert du VIIIe- IXe siècle.

 Il y a certitude pour les paroisses de la vallée de la Vienne et Port-de-Piles et grande probabilité pour les autres.

Dans le Centre-Ouest, en effet, les limites des cités étaient fixées davantage aux forêts des plateaux (nous avons vu que c'était le cas pour la presque totalité de la Touraine) qu'aux rivières (les deux exceptions notables pour la Touraine étant la Loire d'Ingrandes à Candes et le Cher de Mareuil à Bourré).

D'autre part, si la vallée de la Creuse était poitevine dans ce secteur, il y aurait eu un saillant très prononcé dans la cité des Turons pour arriver à Buxeuil et même à Leugny, ce qui est très rare aussi, comme nous l'avons déjà dit.

Au point de vue économique, toute la vallée était centrée autour du bourg ancien de Barrou (Barraum, Ve), les topouymes de la rive gauche de la Creuse étant plus récents, d'origine romaine pour les plus anciens (Lésigny, Maire, Coussay, Leugny).

 Et enfin, au point de vue ecclésiastique et féodal, la Touraine possédait des droits sur le pays qui peuvent fort bien s'interpréter comme des restes d'une possession ancienne de la région.

Le hameau de Mazière, commune de Saint-Rémy, est donné par le Cartulaire de- Saint-Cyprien (vers 985) comme étant « in pago Turonico, in vicaria Ygrandinse » ; de même Mousseaux (Moncelli), commune des Ormes.

Jusqu'en 1654, les hameaux et fermes de Coupé, Le Pin, Les Poussardières et La Pelussière appartinrent à la paroisse d'Autogny-le-Tillac et donc au diocèse de Tours avant d'en être détachés pour former une partie de la paroisse des Ormes.  

La Roche-Posay était avant 1790 de l'élection de Loches, généralité de Tours et son prieuré et sa cure relevaient de Pabbàye de Preuilly; elle appliquait la coutume de Touraine.

Le prieuré de Port-de-Piles dépendait de Noyers ; à Maire, le prieuré et la cure, de l'abbaye de Preuilly ; il en allait de même à Coussay-les-Bois pour l'église Saint-Martin.

Buxeuil ressortissait avant 1790 de la vicomte de La Guerche et de l'élection de Loches (21).

Les choses sont plus simples à l'Ouest de la Vienne, où l'absence de toponymes désignant les frontières est presque complète : les deux seuls exemples, Ingrande (commune de Couziers, Indre-et-Loire, portée sur la carte de Cassini mais non sur la carte d'état-major) et Marmande (commune de Vellèches, Vienne) (22), jalonnent la frontière des diocèses.

Suivant le principe que nous avons suivi, nous admettrons donc que la limite des cités était la même que celle des diocèses.

Vellèches et Saint-Romain faisaient partie du diocèse de Tours, et tout le Richelais, comprenant les paroisses que nous avons désignées plus haut, relevaient de Poitiers.

La limite des cités, des diocèses, des provinces, des départements se confondent entre le Négron et la Loire, qu'elles atteignent entre Candes et Montsoreau.

La Loire constitue la limite des cités entre Candes et Ingrandes.

Rappelons à ce sujet qu'il n'y a aucune raison pour supposer, comme l'a fait entre autres-A. Chauvigné (Carte routière de la Civitas Turonum au Ve siècle, 1886), que le cours de la Loire n'ait pas été le même qu'aujourd'hui et que le fleuve coulait au milieu de la « Vallée » à égale distance de l'Authion et de son cours actuel.

Le toponyme de Candes est là pour prouver l'ancienneté du confluent et aucune ligne d'étangs ne jalonne ce cours supposé (23).

Il reste encore, on le voit, bien des points de détail à préciser, en liaison avec les érudits des provinces voisines, sur cette question des limites de la Touraine : recherches de toponymes anciens, dans le cadastre et les archives notariales ; découvertes de nouvelles bornes milliaires, dont on sait les indications précieuses qu'elles révèlent (24) ; étude des documents ecclésiastiques anciens pour reconstituer l'histoire des paroisses frontières litigieuses, etc.

La question des limites d'entre Vienne et Creuse est à discuter avec les historiens poitevins qui doivent avoir à leur disposition des sources non utilisées par les historiens tourangeaux (25).

Il serait à souhaiter, une fois d'accord avec les érudits des provinces voisines, que les limites des cités ainsi fixées soient adoptées de préférence aux autres pour matérialiser sur les cartes les frontières des provinces : elles en représentent l'état le plus ancien, antérieur à toutes les modifications qui ont jalonné notre histoire nationale et locale et qui font de la carte des provinces l'imbroglio que nous connaissons.

Raymond MAUNY. Société d'histoire de Chinon Vienne & Loire.

 

 

 

==> Saint-Maixent : Histoire et fouilles archéologiques dans la crypte de l’ancienne église de Saint Léger

==> 8 Novembre 397: Mort de Saint Martin de Tours à Candes, les Tourangeaux dérobent le corps aux Poitevins

==> En sonnant les cloches de l'abbaye de Fontevrault le lundi de Pâques, les habitants de Montsoreau gagnaient une barrique de vin

 

 


 

Voies romaines via Romana Cœsarodunum (Tours) 

Le but de cette étude étant de faire connaître, à côté du tracé commun des voies romaines en Touraine, les modifications et les...

 

(1) JULLIAN : Hist. Gaule, II, p. 32 ; J. DÉCHELETTE, A. GRENIER : Manuel d'Archéol. préh., celt. et gallo-rom,., V, 1er partie, p. 144.

(2) Pour l'archéologie, voir B. BANJARD : La Touraine archéologique (Tours, Gibert-Clarey, 1949) ; pour la toponymie, voir B. MAUNY : Toponymie de la Touraine, Bull. Soc. Archéol. Touraine, t. XXX, 1950, pp. 133-188.

(3) E. THÉVENOT : Histoire des Gaulois (Paris, 1946, pp. 37-38) ; LONGNON : Atlas historique de la France, 1884.

(4) J. DÉCHELETTE, A. GRENIER : Op. cit., V, Ire partie, p. 138-140. La Lyonnaise troisième correspond aux archevêchés actuels de Tours et de Bennes.

(5) Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, 1883.

(6) Les communes, héritières des anciennes paroisses en général, sont pour la plupart d'origine fort ancienne. Elles représentent le domaine d'un riche propriétaire gallo-romain. Voir LOT : La Gaule, 1944, p. 249. Nous avons tenu compte des limites des communes pour l'établissement de notre carte.

(7) Je dois ces renseignements à l'amabilité de M. le Chanoine Bourderioux, curé de Loché-sur-Indrois, que je remercie ici bien vivement.

(8) P. LEBEL : Où en est le problème d'Equoranda ? (Romania, 1937).

(9) Les autres voies traversant la Touraine portées sur cette carte sont celles de Tours au Mans, à Angers, à Orléans et à Poitiers.

(10) DOTTIN : La langue gauloise, Paris, Klinckseick, 1920.

(11) DÉCHELETTE, GRENIER : Op. cit., V, Ire partie, p. 169. Ce toponyme et ses dérivés correspondent en latin à Ingrande, comme nous le montrent de nombreuses bornes milliaires.

(12) Le diocèse de Blois, auquel appartenaient La Perrière et Monthodon, fut formé par démembrement de celui d'Orléans, créé lui-même par démembrement de celui de Chartres au Ve siècle (A. DAUZAT : La toponymie française, 1946, p. 48.

Le saillant très prononcé du diocèse de Blois vers l'Ouest devait se répartir, à l'origine, avant le défrichement de la région, entre les cités des Turons (La Perrière, Monthodon, Authon, Longpré et peut-être même Saint-Amand-de-Vendôme) et des Cenomans (Prunay, Ambloy). Ce saillant est en effet, le long de la limite occidentale des Carnutes, un accident unique.

(13) LIGER : La Cénomanie romaine (Paris-Le Mans, 1903, p. 4) in GRENIER, Op. cit., V, 1er partie, p. 169.

(14) A. DAUZAT, 1946, p. 51. De cette époque date la dernière phase du défrichement de la Beauce, dont cette région forme l'extrême limite occidentale.

(15) Alleu (allodium, de l'anc. all. allod) est un toponyme datant de l'époque franque.

(16) Selon DÉCHELÉTTE-GRENIER : Manuel d'Archéologie:.., VI, 2e partie, p. 203, N. 1, la limite des cités des Biturges et des Turons serait à Pont-de-Sauldre (Loiret-Cher), à 20 km. en amont de Thésée. Cette opinion doit être fondée sur le fait qu'il rapporte la fréquence des cas où le toponyme Pont indique une limite de cité. A mon avis, sauf contre-indication, il faut s'en tenir aux limites des diocèses.

(17) non des Biturges comme le dit A. GRENIER dans la même note de la p. 208.

(18) Vie de Saint Léger, évêque d'Autun (616-678), écrite au XIe siècle par le moine Fruland, de Murbach (Alsace).

(19) BEDET : Dictionnaire topographique de la France, Vienne (1881).

(20) Je dois ces renseignements à l'amabilité du regretté Chanoine Audard, ancien Vice-Président de la Société Archéologique de Touraine (in litt., 14, XI, 1950).

(21) La majorité des détails donnés au sujet de ces paroisses de la Vienne a été empruntée au Dictionnaire topographique de BEDET (1881).

(22) Marmande est un composé en manda = péage de frontière à l'époque franque (P. LEBEL et P. MAITRIER : A la recherche des anciennes limites. Onomastica, 1947, p. 131).

(23) Voir à ce sujet l'excellente étude de G. DENIZOT : Les vais de la Loire moyenne, Bull, de la Soc. Archéol. du Véndômois, 1949, p. 29-48.

(24) Pour les bornes milliaires de Cenon (Vienne) sur la voie Poitiers-Tours, voir DÉCHELETTE-GRENIER, VI, 2° partie, p. 100. La fouille des cimetières mérovingiens tourangeaux placés à proximité des grandes voies (Tours, Pont-de-Buan, Saint-Epain, Brèche, Amboise, etc.) remettrait peut-être aussi à jour des sarcophages taillés dans des bornes milliaires.

(25) Le regretté Chanoine Audard me signalait (in litt., 20, X, 1950) qu'une étude sur les limites de la cité des Turons avait été éorite par M. L. Lhuillier. L'auteur n'avait pas voulu la publier de suite et elle a été brûlée dans l'incendie fatal de la Bibliothèque de Tours de juin 1940.

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