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PHystorique- Les Portes du Temps
1 novembre 2023

Jean Larcher fut élu maire de Poitiers pour la troisième fois le 28 juin 1426, et maintenu dans cette charge jusqu'en 1429.

Jean Larcher (JOHAN LARCHER) (D’azur à trois arcs d’or posés en pal).

 http://www.sigilla.org/sceau-type/jean-larcher-sceau-12777

 Au moment même de son élection la ville était victime d'un vol audacieux.

Un approvisionnement considérable de bois de construction, poutres, échelles, portes, ferrures, planches, bois des tours et bretèches était brisé, incendié ou volé par des criminels demeurés inconnus, et pour la découverte desquels l'official de Poitiers lancera plus tard, le 20 mars, un monitoire.

En présence de cet événement inquiétant et de l'absence de toute sécurité, le mois et cent, réuni le 19 juillet, enjoignit aux bourgeois de s'armer, de se pourvoir de vivres et de monter soigneusement la garde aux portes de la ville.

 Vers le 15 novembre, il délégua Jean Guischart et Simon Mourraut aux États convoqués par le roi à Mehun-sur-Yèvre.

 On s'y plaignit encore très vivement des désordres des gens de guerre et il fallut voter un aide de cinq sous par feu par semaine.

Mais les gaspillages et les luttes violentes des conseillers du roi paralysaient sa bonne volonté.

La ville de Poitiers, toujours environnée de pillards, envoya de nouvelles réclamations le 30 décembre 1426 et prescrivit aux bourgeois de pourvoir eux-mêmes à leur sécurité.

 Elle demandait au roi de changer l'aide de 5 sous voté à Mehun en un autre aide.

 Charles VII fit droit à son désir, puis, durant le séjour qu'il fit à Poitiers au mois de mai 1427, ayant égard aux besoins et aux supplications des maire et bourgeois, il imposa sur la province un aide supplémentaire de 2000 livres destiné aux travaux de leurs fortifications interrompus faute d'argent.

 Pendant le séjour du roi au mois de mai, la ville offrit un diner dans l'hôtel du maire à Jean de Combourt, s' de Treignac, nouveau sénéchal de Poitou.

 Plusieurs hauts personnages et chevaliers de la cour y assistèrent: le maréchal de La Fayette, Jean de Vailly, premier président, Guillaume Letur, Regnier de Bouligny, Jean Rabateau, Maurice Claveurier, Jean Guischart, Jean Chasteigner, Simon Mourraut etc..

Peu de temps après, à la fin de juin, survint un événement dramatique.

Le connétable de Richemont, mécontent de la mauvaise influence de Le Camus de Beaulieu, écuyer du Roi, résolut de s'en défaire d'une manière sournoise.

Des hommes appostés par Boussac dans un pré situé de l'autre côté du Clain, en face du château, résidence du roi, se jetèrent sur lui et le tuèrent pendant qu'il s'y promenait à cheval.

Ce fut le signal de l'avènement d'un nouveau favori, La Trémoille.

Il semble que cette tragique aventure ait jeté une sorte de terreur dans la ville comme tendraient à le démontrer les précautions inusitées prises par le mois et cent, précautions inspirées peut-être par la recherche des assassins.

En effet, les bourgeois, réunis le 11 juillet 1427, ordonnèrent aux hôteliers d'apporter chaque soir au maire la liste des personnes logées chez eux sous peine d'amende et de prison. Les dizainiers étaient invités à inspecter leurs quartiers, à faire armer leurs hommes et à veiller aux portes.

Défense était faite de laisser pénétrer des étrangers en armes dans la ville. Une garde de six hommes était donnée au maire jusqu'à prescription contraire. Une requête serait présentée au roi afin d'obtenir permission de tendre des chaines dans la ville.

La discorde n'avait pas tardé à éclater entre La Trémoille et Richemont.

Le Roi, qui revenait de Loches avec le premier, manda à Châtellerault le maire de Poitiers Jean Larcher et Maurice Claveurier, échevin.

Ceux-ci s'y rendirent le 10 septembre à la tête de 80 hommes armés, car les chemins n'étaient pas sûrs, et y demeurèrent jusqu'au 14. De retour à Poitiers, le 16, ils allèrent, par ordre du Roi, jusqu'à Saint-Julien avec 103 hommes d'armes de la ville au- devant du jeune Dauphin qu'ils amenèrent à Poitiers où ils lui avaient préparé à diner à la chapelle de la Madeleine hors des murs, et qu'ils conduisirent dès le soir même à Vivonne puis à Lusignan.

Le Roi l'y rejoignit bientôt et passa en y allant le 27 septembre, devant Poitiers, à Saint-Sornin, où les bourgeois lui offrirent à dîner.

 Le 12 octobre, il manda le maire et plusieurs bourgeois Jean Larcher se rendit donc à Lusignan avec Jean Guischart, Maurice Claveurier, Herbert Taunay, Simon Mourraut et quelques autres.

Charles voulait très probablement s'assurer de leur fidélité et les prémunir contre les tentatives de Richemont et de ses alliés.

 En effet, par lettres patentes datées de Lusignan le 30 octobre, il leur enjoignit de n'ouvrir leurs portes, sous quelque prétexte que ce fût, non seulement à aucun de ses officiers révoltés contre lui, mais aussi à aucuns seigneurs, capitaines de compagnies ou gens d'armes.

Il leur ordonnait même de résister de vive force en cas d'attaque et de secourir les défenseurs du château s'il était menacé.

Dans l'intervalle qui sépare leur voyage à Lusignan de l'envoi de ces lettres, le 24 octobre 1427, les bourgeois de Poitiers avaient reçu le sire de Gaucourt, nouveau sénéchal de Poitou, qui était venu prêter serment devant le parlement.

Pendant le précédent séjour du Roi à Poitiers, au mois de juin 1427, le maire et les échevins lui avaient exposé qu'en raison de l'accroissement de la population il était nécessaire de construire de nouveaux moulins à blé et que le lieu le plus propice à leur établissement était un terrain situé au pré l'Abbesse entre les murs de ville et les tanneries, sur la dérivation du Clain entrant dans la ville par dessous les murs.

Le Roi leur concéda donc cet emplacement où passait un chemin public, moyennant un cens annuel de cinq sous, à condition qu'on y maintiendrait un chemin de six pieds de largeur et que les murs n'en seraient pas endommagés.

 Le moulin qu'on y construisit est connu sous le nom de Bajon.

 C'est pour le même motif, tiré de l'augmentation du nombre des habitants, que le Roi avait créé le 14 juillet 1421 une nouvelle boucherie située devant la porte du cloître de Sainte-Radegonde, boucherie qu'il concéda au chapitre de cette église le 27 septembre 1427 et que celui-ci transporta un peu plus loin, près des rues allant l'une de Sainte-Radegonde à la Cathédrale, l'autre à l'aumônerie de la Vergne.

Un autre fait qui démontre bien l'augmentation de la population de Poitiers, constatée par les termes mêmes de celte concession royale, c'est l'élévation croissante des adjudications du dixième du vin. Celle du 11 octobre 1427 atteignit 1700 livres.

Le 16 du mois de novembre de cette année une assemblée des États de Languedoc eut lieu à Poitiers.

Le Roi qui était à Lusignan vint sans doute y assister. On y vota un aide de 200.000 francs.

 Cependant la ville avait repris les travaux de ses fortifications.

Dès le mois de mars 1427, elle avait passé un marché de 1500 livres, pour la construction de deux tours à la porte de la Tranchée, et d'un mur au boulevard situé par devant. Elle fit creuser une grande douve en avant de la muraille de la Tranchée dans des vignes appartenant au chapitre de Saint-Hilaire qu'elle indemnisa.

Puis, le 9 septembre 1427, le maire, Jean Larcher, passa un marché pour faire construire à travers cette douve un mur partant de la tour du coin du pan veil de l'étang de Saint-Hilaire, ainsi qu'un autre mur à travers la même douve depuis la tour Maumusart jusqu'aux contremurs de la douve.

Charles VII, nouvellement installé à Chinon, convoqua, par lettres du 5 mars 1428, les bourgeois de Poitiers à une assemblée des barons que le sire de Gaucourt, sénéchal, devait présider le 20, à Niort, pour aviser aux moyens de réprimer les continuels pillages des gens de guerre.

Le mois et cent du 10 mars y députa Jean Guischart et Herbert Taunay.

Le connétable de Richemont, de son côté, leur avait écrit dans le même but. Mais les luttes intestines des conseillers de la couronne rendirent ces efforts impuissants.

 Cependant il y eut au Parlement une information faite contre Jean de la Roche.

Le 8 avril, le Roi convoqua des États provinciaux à Chinon, auxquels les bourgeois Poitevins déléguèrent Herbert Taunay et Jean de la Faiole. On y vota un aide de 100.000 livres sur lequel le Poitou fut taxé à 44.000 livres.

Cette part ayant été jugée excessive, la ville renvoya, le 3 mai, ses deux députés à Chinon avec mission "d'en obtenir la diminution. On leur accorda un rabais de 6.000 livres.

Des États généraux beaucoup plus importants, puisqu'ils comprenaient ceux de Languedoc et de Languedoil, se tinrent à Chinon devant le Roi, vers le 15 septembre 1428.

La ville de Poitiers y députa Nicolas Poussard, licencié en lois, et quelques autres dont les noms sont oubliés.

 L'assemblée dura 23 jours. On sait que, tout en votant un aide de 500.000 francs, elle fit de graves et sévères remontrances sur la nécessité de l'union générale et de la pacification des partis en présence des progrès de plus en plus menaçants de l'invasion anglaise.

Pendant ce temps-là, le maire et les bourgeois continuaient leurs travaux de fortifications.

Le 29 mars 1428, ils passaient un marché pour la construction d'un mur crénelé, garni de canonnières et arbalétières, sur une longueur de 62 toises, depuis la tour au Maire jusqu'à Tison.

Au mois de mai, ils firent sculpter et peindre sur la porte de la Tranchée, après l'avoir fait récéper, trois écussons, dont un aux armes royales et deux aux armes de la ville.

Ils firent refaire les buttes pour le tir à l'arbalète près de l'église Saint-Germain et réparer les arbalètes de la ville.

 Le 26 mars 1429, un marché stipulait la réfection des ponts levis et dormant et de la charpente des deux portes de Rochereuil, ainsi que de la barbacane. Un autre marché du 8 mars prescrivait la réparation des parties supérieures de la tour de Cornet et de la tour Arse et celle de la muraille depuis cette dernière tour jusqu'à la porte du pont Joubert.

Enfin le 15 mars, on adjugeait d'autres travaux comprenant la surélévation du crénelage de la tour de la Bénisson et le recépage de la muraille depuis cette tour jusqu'à celle du Guet du pré l'Abbesse.

La ville était entrée en possession du legs de Jean de Torsay depuis la mort de son bienfaiteur en 1427.

 Dès le mois d'octobre elle avait payé au vicomte de Châtellerault les droits de lods et ventes et d'amortissement pour la dîme de Naintré qui faisait partie de l'héritage.

D'après les termes du testament, la célébration d'un anniversaire annuel à Notre-Dame, pour le repos de l'âme du testateur, lui était imposée. Elle devait aussi employer une certaine somme léguée à la reconstruction de la maison de l'échevinage.

Le maire, Jean Larcher, et les échevins s'empressèrent de s'acquitter de leurs obligations. Le 25 janvier 1429, ils passèrent un marché de 300 livres et 10 setiers de froment comprenant les ouvrages suivants 1° dans la grande chambre de l'échevinage, une vaste cheminée de six pieds, semblable à celles de l'hôtel de Maurice Claveurier; 2° une tour d'escalier à vis, semblable à celle du même hôtel ; 3° une grande porte d'entrée surmontée d'un crénelage du côté de la rue de l'Aguillerie; 4° deux grandes croisées dans la chambre haute du côté du jardin; 5° une autre croisée dans le galetas; 6* la surélévation du mur du côté de l'aumônerie.

Par un autre marché du même jour, on adjugea la charpente de toute la maison, celle de la galerie conduisant au poids de la ville et le plancher de la chambre haute.

 Cependant les progrès de l'invasion anglaise et le danger de la ville d'Orléans, serrée étroitement par l'ennemi, répandaient partout l'inquiétude. Mus par un généreux sentiment patriotique, les habitants de Poitiers ne voulurent point laisser sans secours les défenseurs de cette héroïque cité.

Ils résolurent donc de leur envoyer une somme de 900 livres dont 600 étaient fournies par le maire et les bourgeois et 300 par le clergé.

Ils confièrent à un religieux carme, Jean Hillairet, le soin de porter cet argent à Orléans, mission périlleuse dont le religieux s'acquitta avec un rare bonheur, car, le 8 décembre 1428, il remettait son dépôt entre les mains de Pasquier Bouchier, receveur d'Orléans.

 Jean Larcher était encore maire lors de l'arrivée à Poitiers, au mois de mars 1429, de Jeanne d'Arc, la future libératrice d'Orléans.

 Nous avons raconté ailleurs les détails connus du séjour de cette admirable jeune fille dans la maison de Jean Rabateau, où elle sut si bien faire accepter sa mission providentielle par les docteurs les plus subtils et les moins crédules.

 Mais la perte du registre des délibérations de l'échevinage pour l'année 1429 nous prive certainement de renseignements qui eussent été du plus vif intérêt sur l'accueil fait à l'héroïne par les bourgeois du corps de ville et sur leur attitude durant l'enquête dont elle fut l'objet sous leurs yeux.

La nouvelle de la délivrance d'Orléans (8 mai) et des autres succès qui suivirent, à Jargeau, à Beaugency, à Patay (19 juin), apportée par des courriers successifs, largement récompensés sur le trésor communal, dissipa bien vite les doutes que quelques uns avaient peut-être pu concevoir.

 

Fortification de Pictavia, Poitiers capitale des Pictons. <==

Niort le 21 septembre 1418, le dauphin Charles institut par une lettre la translation du Parlement royal à Poitiers  <==

Charles VII dans la vicomté de Châtellerault, conflit ouvert entre Georges de La Trémoïlle et son rival Arthur de Richemont  <==

.Jean Rabateau de Fontenay le Comte, président au Parlement de Poitiers et Paris (Les juges de Jeanne d’Arc à Poitiers) <==

Hugues de Combarel, évêque de Poitiers désigné par Charles VII pour questionner Jeanne d'Arc sur sa mission en 1429 <==

Un compagnon de Jeanne d'Arc à Parthenay ; Arthur III, comte de Richemont, connétable de France, duc de Bretagne  <==

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