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PHystorique- Les Portes du Temps
5 janvier 2024

Vers 1154 Charte d’Henri II, roi d’Angleterre, fonde l’abbaye de Baugerais, en donnant le lieu- dit Beaugezeis près Loches

Vers 1154 Charte d’Henri II, roi d’Angleterre, fonde l’abbaye de Baugerais, en donnant le lieu- dit Beaugezeis près Loches

Ancienne abbaye de l'Ordre de Citeaux. Baugeseyum in parochia de Luchesii, 1153. Baugezeis, Baugeseium, 1173; Balgezeium, 1200; ecclesia B. Mariae de Bauzegeis; Baugesium, ecclesia Baugesiaca, 1223; abbalia de Beaugerois, Baugeroys, XIIIe, XIVe et XVe siècles (chartes de l'abbaye de Baugerais). Beaugerais, carte de Cassini.

Au commencement du XIIe siècle, un prêtre nommé Barthélémy et quatre chevaliers de Touraine, Renaud de Sennevières, Ulric de Châtillon, Archambaud d'Argy et Guillaume de Montrésor, étant sur le point de partir pour la terre sainte, donnèrent le lieu de Baugerais et d'autres terres voisines à Serlon, abbé de Sainte-Barbe, en Normandie, pour y construire un monastère de chanoines réguliers.

Cette fondation fut approuvée par Henri II, roi d'Angleterre, et par Engelard, archevêque de Tours qui, en même temps, exempta le domaine de tous les droits que son archevêché pouvait y avoir.

 Mais l'abbé Serlon ne s'étant pas mis en mesure de remplir les volontés des donateurs, Henri II, roi d'Angleterre, par lettres délivrées à Beaulieu, près Loches, fit don de Baugerais à l'abbaye du Louroux, en Anjou, pour établir un couvent de l'Ordre de Citeaux (ad construendum ibi abbatiam ordinis cisternensis).

 Barthélemy, archevêque de Tours, confirma cette seconde fondation, et maintint les religieux dans la possession des privilèges qui leur avaient déjà été accordés par ses prédécesseurs.

 

Avant 1153 Création de l'ermitage de Baugerais.

—Vers 1154.— Charte d’Henri, roi d’Angleterre, qui fonde l’abbaye de Baugerais, en donnant le lieu dit Beaugezeis ou Rangerais, près Loches à l’abbaye du Louroux, pour y construire une abbaye du même ordre. (Sans date, — Archive de Rangerais).

Nov. 1170 Baugerais entre dans l'ordre de Sainte-Barbe-en-Auge.

—Charte d’Henri, roi d’Angleterre, qui confirme aux religieux de Baugerais la possession du dit lieu de Beaugezeis, et leur permet de prendre l’ordre et l’institut de Ste-Barbe, en Normandie. ( Sans date, — Œuvres de Pierre de Blois, p. 772).

 

Charta Henrici II, Anglorum regis pro abbatia de Baugeseio, vulgo de Baugerais, ordinis Cisterciensis.

 HENRICUS, rex Angliae, et dux Normanniae et Aquitaniae, et comes Andegaviae, archiepiscopo Turonensi et justitiariis, et omnibus ministris et fidelibus suis Turoniae et Normanniae, salutem.

 Sciatis me concessisse, et praesenti charta confirmasse fratribus de Baugeseio locum de Baugeseio, in quo habitant, et quidquid eis datum est, vel dabitur rationabiliter.

Praeterea concedo, quod praedicti fratres suscipianl Ordinem et imitationem de ecclesia S. Barbarae in Normannia (Sainte-Barbe en Ange).

Quare volo et firmiter praecipio, quod praedicti fratres praedictum locum suum habeant, et teneant, et quidquid eis datum est, vel datum fuerit rationabiliter, in pace, et quiete, et integre, et honorifice, et prohibeo, ne inde aliquam faciaiis injuriara vel contumeliam fieri permittatis.

 Testibus Hugone abbate de Laudesio (Abbaye Landais). Richardo de Hum connest, Richardo de Camilla, Roberto de Briet, Stephano de Turon, Gaufrido Forest.

apud Castillionem in Bituria (Châtillon sur lndre).

 

1177-1186 Baugerais quitte l'ordre de Sainte-Barbe-en-Auge et entre dans l'ordre de Cîteaux.

L'église, immédiatement construite, fut placée, comme tous les monastères de cet ordre, sous le vocable de la sainte Vierge; l'archevêque la consacra en 1184.

 

Alia charta ejusdem regis pro abbatia de Oratorio vulgo de Louroux Andegavensis dioecesis (Exeodem.)

HENRICUS, Deis gralia rex Anglorum et dux Normanniae et Aquitaniae, et comes Andegavorum, archiepiscopis, episcopis, abbalibus, comitibus, baronibus, justitiariis, vicecomitibus, seneschallis, praepositis, et omnibus baillivis, et fidelibus suis totius terrae suae, salutem.

Sciatis me dedisse in liberam et perpetuam eleemosynam, et praesenti charta mea confirmasse Deo, et abbatiae de Oratorio locum de Baugeseio, cum pertinenliis suis, ad construendum ibi abbatiam ordinis Cisterciensis, et omnes alias donationes, quae rationabililer factae sunt, vel lient ipsi loco de Baugeseio.

 Quare volo et firmiter praecipio, quod praedicta abbatia de Oratorio, et eadem abbatia de Baugeseio locum praedictum cum omnibus pertinentiis suis, et omnes alias donationes, quae vel eis rationabiliter factae sunt vel fient, et omnes rationabiles perquisitiones suas habeant, et teneant bene, et in pace, libere et quiete, integre, et plenarie, el honorifice, in bosco et plano, in pratis et pascuis, in agris et molendinis, in vivariis et stagnis et piscariis, in viis et in semitis, et in omnibus aliis rebus ad eas pertinentibus, et cum omnibus libertatibus, et liberis consuetudinibus suis.

Concedo etiam, ut monachi Deo servientes in abbatia de Baugeseio, quieti sint, el firmam pacem habeant per totam terram meam de teloneo et passagio, et omni consuetudine ad me pertinente, de omnibus suis, et de pannagio propriorum pecorum suorum in boscis et forestis meis.

 Testibus Gaufrido Dure priore de Lochis. Willelmo abbate de Daurat, fratre Rogero eleemosynario meo. Stephano de Tyron seneschallo Andegavensis, Willelmo de Hostili, Henrico de Muntbasun praeposito de Lochis.

Apud Bellum-locum, juxta Lochas. (L'abbaye de Beaulieu-lès-Loches)

 

 Au bout de quelques années, pour des causes qui ne sont point indiquées dans les chartes de l'époque, on la remplaça par un autre édifice, dont la dédicace eut lieu en 1209.

Grâce à la libéralité des seigneurs du pays, les domaines et les revenus du monastère s'augmentèrent rapidement et considérablement.

Parmi les bienfaiteurs de Baugerais, do 1200 à 1259, on remarque Archambaud d'Argy; Josbert, seigneur de la Guerche; Josbert, seigneur de Sainte-Maure, de Pressigny et de Nouâtre; Geoffroy d'Aubigny; Geoffroy de Palluau, seigneur de Montrésor; – Geoffroy, seigneur de Buzançais; Guillaume de Varennes; Sulpice, seigneur d'Amboise; Hélie de Grillemont; Renaud Brizehaste, chevalier; – Guillaume, seigneur de Saints-Maure Raoul de Pressigny; Guillaume de la Poste, seigneur de Saint-Jean ; Dreux de Mello, seigneur de Loches; Jouffroy de Palluau, seigneur de Montrésor et de Luçay – Pierre Barbe, chevalier et Jouffroy de Brenne, seigneur de Mézières.

Une des libéralités les plus importantes, fut celle d'Archambaud d'Argy, qui donna à l'abbaye la terre de Donjon (terram suam de Danjun), située dans la paroisse de la Chapelle-Saint-Hippolyte et qui relevait alors de Robert, seigneur de Buzancais.

Au temps de la domination anglaise en Touraine, le monastère et ses dépendances furent plusieurs fois pillés. Les religieux tombèrent dans un tel état de misère que la Cour de Rome dut les dispenser de payer aucune taxe pendant un assez grand nombre d'années.

 Les ressources qu'ils rejurent par la suite leur permirent de réparer leur abbaye et de reconstruire les bâtiments de leurs métairies qui avaient été incendiés.

 Au XVIIe siècle, ils possédaient une ferme située à Biard, paroisse de Géré; celle de Donjon, dont nous avons déjà parlé, les métairies de la Penolière, de la Loge, de la Juberdière, de la Cour, de l'Hirondelle, dans la paroisse de Loche; les fief et métairie de Douince, paroisse de Villedomain la ferme de Saint-Paul, paroisse de la Chapelle-Saint-Hippolyte; la métairie du Petit-Baugerais, paroisse d'Argy; la dîme de Marolles, paroisse de Genillé; le moulin de Baugerais et une assez grande étendue de bois, près de l'abbaye.

En 1762, le revenu de Baugerais était de 7,300 livres.

L'église et les bâtiments conventuels qui avaient été réparés au commencement du XVIe' siècle, par l'abbé Guillaume Sauvage, en 1627, par l'abbé de Marolles, et en 1677 par l'abbé Joseph Brunet, furent vendus à la Révolution et démolis presque aussitôt.

Le maréchal de Boucicaut y avait sa sépulture. L'abbé de Marolles en eut la commende.

D'après la tradition, ce monument funèbre aurait été détruit vers 1789, par un prieur, en faisant exécuter des travaux de recarrelage.

Les ossements trouvés dans un cercueil de plomb furent déposés dans une fosse creusée à l'une des extrémités de l'église. Le cercueil aurait été livré à la fonte.

 

L'abbaye était autrefois pourvue de fortifications dont Charles VII avait autorisé la construction par lettres données à Loches.

Ann. 1428. — Lettres du roi Charles VII, qui commet le sire Jean de Prie, ou son substitut, pour être capitaine de la forteresse, abbaye et église de Baugerais.

Donné à Loches, le dix-huitième jour de juin 1428. (Archiv. de Baugerais).

— Ann. 1428.— Lettres patentes de Charles VII, qui permet aux religieux de Baugerais de fortifier leur monastère de fossés , murailles , portes et pont-levis, afin de se mettre à couvert des ennemis.  Donné à Loches le vingt-troisième jour d'août 1438. (Archiv. de Baugerais).

— Ann. 1428. — Mention d'une lettre de Charles VII, qui commet pour être capitaine de la forteresse, abbaye et église de Baugerais, le sire Jean de Prie.  (Archiv. de Baugerais).

 

Dans la cour du monastère et à une petite distance de l'église abbatiale, il y avait une chapelle placée sous le vocable de saint Jean et qui fut réparée en 1677.

L'abbaye constituait un fief relevant du château de Loches.

Abbés de Baugerais.

 Jean Ier, 1173-93. Lisiard, 1200. Robert 1er, mort le 21 juin 1208. Robert II, 1208, décédé le 13 juin 1324. Michel, 1224, mort en septembre 1229. – Arnoud, 1229-31. Philippe, 1243-55. Grégoire, 1265. Hamelin, 1208-83. Robert, archiprêtre de Loches, 1293. Raoul, 1294-97. Denis, 1309, mort le 2 décembre 1322. Boni face de Rey, pro fesseur de théologie, passa à l'abbaye de Trizay en 1351. – Mathieu de Loches, élu le 11 février 1351. – Jean II, 1367, décédé en 1390. -Georges, 1390-95. Raoul Appert, 1405-10. Jean de Sorbiers des Pruneaux, 1422. Jacques Chauvet, 1438, décédé le 6 juin 1455. Jean de  Mainfaim, 1455, mort en 1472. François des Aubus, premier abbé commendataire, 1473, mort en 1482. Jean de Quédillac, abbé de Saint-Julien de Tours, 1483-86. Pierre Chabot, 1480, décédé en 1500. Guillaume Sauvage, 1500. Jean Gigault, 1513-17. Guillaume Sauvage (ci-dessus nommé), 1517-37. René Sauvage (neveu du précédent), 1545, mort en 1552 Claude de la Rue, licencié en droit, conseiller au présidial de Tours, 1552, se fit protestant en 1560. Gilles Quinault, abbé de Saint-Genouph, prieur Châtillon sur Indre, maître des requêtes de la reine-mère et aumônier de Saint-Julien, de Tours, 1587. Martin Ferret. Philippe du Bec, évêque de Nantes. Gilles Quinault (ci-dessus nommé), mort à Tours le 25 avril 1592. Son corps fut transporté à Châtillon-sur-Indre. Georges de Sorbiers des Pruneaux, 1592, démissionnaire en 1609, mort en 1610. Michel de Marolles, abbé de Villeloin, nommé le 9 mars 1609, prit possession le 28 novembre 1610. II mourut en 1681. Joseph Brunet, docteur de Sorbonne, conseiller et aumônier du roi, 1682, décédé le 12 mars 1720. Élienne-Suzanne-Nicolas de la Châteigneraie, nommé le 14 août 1700, mort en 1724. Augustin-Armand Frizon de Blamond de Belleval, chanoine de l'église de Reims, 1724-73. Simon Fremyn de Fontenilles, chanoine et chantre de l'église de Reims, 1773-1790.

Voici les noms des prieurs que nous avons pu recueillir : François de Gobillon, 1646. Florent Bruneau, 1651. Philibert Berby, 1677. Pierre Renault, 1689. Claude de Guy de Labergement, 1698. Joseph-Auguste Richard, 1700. Jean Godrau, 1705. Jean-Baptiste Plonçon, 1784.

Abbaye Bougerais

L'abbaye de Baugerais portait pour armoiries D'azur, à trois fleurs de lys d'or, 2, 1.

 

La Révolution, qui a passé là comme partout en France, ne nous en a laissé que peu de chose et si nous voulons nous faire une idée de ce que fut cette maison autrefois, il faut recourir à l'abbé de Marolles qui en a parlé savamment et avec émotion.

« L'abbaye de Baugerais, écrit-il, est située à l'orient d'un grand bois dont elle est fort peu distante. Un estang la presse du costé du nord où se perdent trois petites fontaines qui sont à sa pointe dans un vallon assez plaisant et assez frais en été à cause des grands bois qui les cousvrent et empeschent que le soleil y entre. Un autre vallon où les terres ne sont pas moins incultes que la nature semble s'estre plue de la rendre sauvage, l'enferment avec quelques jardinages du costé du midy. Et rien n'en borne la vue du costé du levant sinon quelques plaines peu fertiles, une file d'arbres qui semble de loin assez bien disposez pour y tracer dessous une allée, le grand chemin, un espace fort propre pour contenir un parterre devant les fesnestres du principal logis qui est celui de l'Abbé et le ruisseau qui sort de l'estang cy-dessus dont on pourroit faire un très beau canal. Toute la maison peut avoir de circuit environ quatre cents pas. L'église qui est bastie en croix suivant la forme de plusieurs de l'ordre de Cisteaux, a quatorze toises de long et quatre de large au dedans sur sept de haut et est assez bien percée, ayant au reste deux grandes chapelles à ses costez de quatre toises et demie chacune en quarré et voûtées par pareille hauteur que le chœur et la nef de l'église. Le dortoir des frères qui est contigu à l'église contient dix cellules avec le chauffoir. Le Cloistre autrefois plus grand qu'ils n'est a présent a esté restreint à dix toises en quarré. Et affin de rendre les lieux réguliers moins fréquentéz qu'ils n'ont esté par le passé je les ay refaits comme tout à nouveau et les ay séparez de mon logis et de celuy du prieur et de l'infirmerie.

La basse-cour qui n'est pas fort spacieuse ne laisse pas néant-moins d'avoir toutes les commoditez nécessaires pour une petite maison. Et quant au logis abbatial, son aspect qui regarde l'Orient le rend assez sain et plaisant et consiste en deux chambres hautes et deux chambres basses, avecques leurs cabinets, et a une petite cour de 13 toises de long et 8 de large du costé de nort, laquelle j'ay fait renfermer avec des murailles à créneaux et l'ay disposée de la sorte aiant ruiné quelques vieux logis inutiles qui occupoient une partie du jardin et l'espace où j'ay fait bastir deux escaliers pour monter aux chambres hautes ».

Telle était l'abbaye vers l'année 1630.

 Aujourd'hui de loin, on l'aperçoit toute blanche au fond d'une vallée se détachant sur un horizon de frondaisons. Des bâtiments décrits par Marolles, seule la nef de l'église reste et se dresse au milieu des aisances d'une ferme. Son pignon s'y détache, chargé du formeret en tiers point de l'ancienne voûte du chœur.

Le passant qui aperçoit de la grand'route devine bien là un bâtiment singulier. Il n'y manque qu'un clocher pour découvrir que ce sont là les restes d'un ancien monastère.

 

 

Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine : par J.-X. Carré de Busserolle,

Société archéologique de Touraine

 

 

Prieuré de Notre-Dame de Bois-Rahier ou Grandmont-lez-Tours, domaine des Plantagênet. <==

CHRONOLOGIE ABREGEE D'HENRI II PLANTAGENET <==

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