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PHystorique- Les Portes du Temps
15 janvier 2024

Nieul-sur-Mer Le Port du Plomb ou Port Savari de Mauléon, relevant de la seigneurie de Laleu

Nieul-sur-Mer Le Port du Plomb ou Port Savari de Mauléon, relevant de la seigneurie de Laleu

Les Normands auraient occupé l’anse du Plomb dans les années 800.

Il est fait mention des pêcheries du Plomb dans un titre de 972.

21 Mars 1089. — Don fait à l'église de Sainte-Radegonde de Poitiers, par Ebles, seigneur de Châtelaillon, d'un terrain situé sur le bord de la mer dans un lieu appelé le Plomb, Plumbus, pour y bâtir en l’honneur de saint Nicolas, de sainte Radegonde et de sainte Marie-Madeleine (1)..

La seigneurie de Laleu, de laquelle dépendait en partie le port du Plomb, disposait dès le début du xiiie siècle d’un autre lieu de mouillage donnant directement sur l’entrée du havre de La Rochelle

Le port du Plomb était important pour le commerce du sel et des vins.

Il faut rappeler que la campagne autour de La Rochelle était couverte de vignes dès le 13ème siècle. Le "vin de La Rochelle" était réputé et exporté vers les pays du Nord.

 

25 juillet 1161 Lettre de Guillaume cardinal Légat en France, confirmatives de tous les biens dont l’abbaye des Châteliers avait fait l’acquisition.

Guillelmus, Dei Gracia tituto sancti Petri ad Vincula presbyter cardinalis et sedis apostolice legatus, dilecto filio Aimerico abbati de Castellariis ejusque fratribus regulariter viventibus in perpetuum……..inter qua hec propriis ducimus annotanda vocabulis, ecclesias de Plumbo….

 

Vers 1199, Raoul de Mauléon avait en effet cédé à l’abbaye de Saint Jean d’Angély les droits de tonlieu et de rivage qu'il avait dans l'étendue de l'obédience d'Esnandes (2).

Nous nous contenterons, en plus, de publier un document donnant la liste des droits particuliers qui étaient levés sur le port du Plomb, relevant de la seigneurie de Laleu, proche de La Rochelle.

De toute ancienneté des droits et des devoirs avaient été levés au havre du Plomb sur les denrées et marchandises.

Il est évoqué dès 1200 à propos du droit sur « toute la pesche du canal du Plomb », puis en 1237 dans un accommodement entre l’abbaye des Petits Châteliers de Ré et celle des Grands Châteliers en Poitou. (3)

Un contrat stipule que devront être déchargées « cinquante pipes au port du Petit Plomb.(4)

Tristan, vicomte de Thouars, est dit seigneur du Grand et du Petit Plomb. (5)

 

Pendant que les religieux cisterciens des Châtelliers arrondissaient chaque année leurs domaines, des événements importants, dont il est nécessaire de dire un mot, s’étaient accomplis en Poitou.

 

1218 Lettre d’Hugues de Rochefort, chevalier, confirmatives de plusieurs dons d’héritage qui avaient été faits à l’abbaye des Châteliers par Hugues de Rochefort, son père, Pierre Fort, Savari de Granzai et sa fille.

 

A tous présents lettres de l'inspecteur Hugues de Rochefort, chevalier salutations au seigneur.

 Que tous les présents et futurs sachent qu'Hugues de Rochefort a accordé à l'église de Châteliers et aux frères qui y servent Dieu, et il a promis de protéger, pour la sécurité de son âme, tout ce que son père Hugues de Rochefort et Pierre le Fort et Savary de Granzai et sa fille, aux frères susmentionnés, ils avaient donné et concédé à l'église, que nous avons pris pour être exprimée par des noms propres : à savoir, le pays de Quartis, où se trouve la chapelle, avec ses vignes et autres dépendances ; le moulin d'Exodun, avec les biens d'un homme de notre légion, avec son logement près du moulin, et une certaine chosa qui est au- delà du fleuve.

 Le même Hugues concéda aussi aux frères susdits un fief de Chaban, tant en terres qu'en vignes, prairies, bois et marais, et un certain serviteur, c'est-à-dire responsable du même fief, qui est notre légitime.

Il a également accordé ce que la maison à Plomb a en redevances, tant en terres qu'en vignes.

 Il a également accordé tout ce que les frères eux-mêmes ont dans ses honoraires, dans la maison de Saletis et d'Arauderia et de Bretoneria, et dans d'autres maisons ainsi que Poitou et Saintonge.; diocèses établis

Par-dessus tout, le même Hugues accorda aux frères ladite église, pour qu'ils les possèdent librement et tranquillement pour toujours, afin que le troupeau puisse s'en emparer ou même les redresser.

 Toutes ces choses ont été faites entre les mains du Seigneur R., l'abbé de Châteleliers  à cette époque, devant et sous les yeux du prieur Guillaume de Blave, Hugues de Corbia cellérier, Pierre de Boschauro, Nicolas, Guillaume Quarteris, les moines de Châteleliers, Maître Radulpho Ascis, Jean Cambararius le clerc, Guillaume de Saint Maixent, chevalier, Pierre de Rochefort, chevalier, et bien d'autres.

Cela a été fait en l'an de grâce 1212 (6)

 

On sait comment, en 1242, ce pays fut le théâtre de la lutte engagée entre le principe de l’indépendance féodale, représenté par le comte de la Marche, qui, en ajoutant le comté d’Angoulême à ses immenses domaines, était devenu plus puissant que jamais, et le principe de l’unité de gouvernement que devait faire triompher la royauté capétienne avec l’appui de la bourgeoisie.

Pendant que saint Louis, après avoir rapidement soumis, grâce à l’artillerie puissante dont il disposait, les places poitevines des Lusignan, s’avançait victorieusement vers la Charente, ou l’attendaient le comte de la Marche et le roi d’Angleterre, son allié le sénéchal de Poitou, Hardouin de Maillé, avait été envoyé avec des troupes de débarquement pour s’emparer de l’ile de Ré.

A cette époque, comme aujourd’hui, la dévastation et le pillage marchaient à la suite des armées ; les campagnes de l’Aunis et particulièrement le domaine du Plomb, près de La Rochelle, appartenant à l’abbaye des Châteliers, eurent fort à souffrir du passage de ces troupes.

Les champs, les vignes, tout fut ravagé, et dans la maison du Plomb ou ils séjournèrent plus d’une semaine, les soldats brûlèrent jusqu’aux ustensiles de la maison, tonneaux, cuves, etc.

Dans l’enquête générale qui eut lieu par ordre de saint Louis, vers 1247, le dégât n’est pas estimé à moins de cent marcs d’argent ; o, peut juger par là des maux éprouvés par le pays durant cette campagne. (7)

Là où on ne voit aujourd'hui qu'une côte presque déserte, et une petite fosse, où ne pourrait tenir à flot le plus petit navire, existaient jadis un riche prieuré, autour duquel était groupée une population nombreuse, et un port très fréquenté, communiquant par un canal avec le petit port de Nieul, et dans lequel, en 1505, quoique depuis longtemps déjà il fut envahi par les vases, pouvait entrer encore un navire comme la Fleur de Bordeaux, qui ne comptait pas moins de 100 à 120 hommes d'équipage

— La nef de dix muits doit, au venir, huit deniers ; — de quarente muits ou plus, au venir, douze deniers ; — vins vendus ou déchargez en ladite seigneurie doit chacun muit un denier; — le corps de la nef de Rayonne, de Carcassonne, d'Espagne ou d'ailleurs doit chascune douze deniers.

 Les maistres de toutes nefs qui entrent au port du Plomb pour vendre et à délivrer leurs denrées et y charger, sont tenuz aller à la coutume, premier que rien dessende, à la peine de l'amende qui que soit dedans trois marées ou de confiscation des choses descendues. Les dits maistres seront tenus en mettant leurs ancres, mettre batture ou bource à mesme peine que dessus dont le coutumier prendra le tiers. — Le thonneau de vin creu en Aulnix doit deux deniers obolle ; — le thonneau de vin des isles de Ré, Olleron, Poictou, Xaintonge et autres pays doit chascun six deniers (Reg. du présid.) ;

Port enfin où peu s'en fallut qu'en 1685 on n'établit le port de l'Etat, qui fut définitivement créé à Rochefort. (V. Arcère.) ==> 1666 débute la construction du futur Arsenal du Ponant (Rochefort) sur la côte Atlantique

 

Un aqueduc souterrain gallo-romain amenant l’eau de la fontaine de Grimaud au port du Plomb, a été exploré sur plusieurs centaines de mètres,  des morceaux d’amphore et de poteries gallo-romaines ont aussi été retrouvées près du terrain de golf de la Prée. (8)

Deux voies anciennes, peut-être des voies antiques, passaient à proximité du château féodal du Breuil-Bertin.

Une première voie partait de l'Houmeau et peut-être du port du Plomb, et atteignait Niort.

 

Les Ports francs, étude historique par Georges Musset

Cartulaire de l'Abbaye Royale de Notre-Dame des Chatelliers de Louis Duval

 

 

 Histoire et fouilles archéologiques, sur le site de la forteresse médiévale du Breuil-Bertin ( Motte Castrale) <==

Renaud de Pressigny, seigneur de Marans, seigneur de Laleu et du nouveau port de La Rochelle <==

 

 


 

(1).. Bibliothèque municipale de Poitiers, Dom Fonteneau, t. XXIV, p. 29.

(2). Cart. de Saint-Jean d'Angély, charte 499.

(3). Médiathèque La Rochelle, ms. 199, fol. 34, 13 août 1423.

(4).  Barbot A., Histoire de La Rochelle…, op. cit., p. 229-230 et p. 242-244.

(5). Médiathèque La Rochelle, ms. 118, fol. 31. Arcère L.-É., Histoire de la ville de La Rochelle…, t. I, op. cit., p. 142.

(6). Universis presentes litteras inspecturis Hugo de Rupeforti, miles salutem in domino.

 Sciant omnes tam presentes quam futuri, quod Hugo de Rochaforti concessit ecclesie Castellariorum et fratribus ibidem Deo servientibus et tueri se promisit, pro salute anime sue omnia, que pater ejus Hugo de Rocaforti et Petrus Fortis et Savaricus de Granzaico, et filia ejus, fratribus predicte ecclesie dederant et concesserant, que propriis nominibus duximus exprimenda : terram scilicet de Quartis, ubi est capella, cum vineis et aliis pertinenciis suis ; molendina de Exodunio, cum pertinenciis suis homine scilicet legio nostro, cum herbergamento ipsius juxta molendina, et quadam chosea que est ultra fluvium.

 Concessit etiam idem Hugo prédictis f'ratribus feodium de Chabanz, tam in terris, quam in vineis, pratis, nemoribus, maresiis, et quodam serviente, id est preposito ejusdem feodi, qui est homo noster ligius.

Concessit etiam ea, que domus de Plumbo habet in feodis ejus, tam in terris quam vineis.

 Concessit etiam omnia que in feodis ejus habent ipsi fratres, in domo de Saletis et de Arauderia et de Bretoneria, et aliis domibus tam Pictaven.; quam Xanctonen.; diocesibus constitutis.

Hec supra omnia concessit idem Hugo fratribus jam dicte ecclesie, libere et quiete in perpetuum possidenda, ita quod nibit eorum saisiret vel etiam rectamaret.

 Hec omnia, in manu domini R., abbatis de Castellariis tunc temporis facta sunt, audientibus et videntibus Willelmo de Blavia priore, Hugone de Corbia cellerario, Petro de Boschauro, Nicholao, Willelmo Quarteris, monachis de Castellariis, magistro Radulpho Ascis, Johanne Cambarario clerico, Willelmo de Sancto Maxentio, milite, Petro de Rochaforti, milite, et aliis multis.

Actum est hoc anno gracie 1212.

 

L'original de cette charte est dans les archives de l'abbaye des Chatetlliers. C'est une pancarte qui contient quatre chartes de Messieurs de Rochefort. L'écriture est semblable à celle du 12° siècle. Le titre est scellé du sceau d'un Hugue de Rochefort, qui ratifie tout ce que ces prédécesseurs ont fait.

Sa rectification, qui est à la fin de toutes ces chartes, est du jeudi avant la fête de saint Mathieu apôtre 1236 : Apud Font be le (ainsi écrit).

Le sceau est attaché à un galon de fil de diverses couleurs. Il est presque tout rompu et parait avoir été sans contre-scel. Ce que représente l'écu est bien différent de ce que l'on voit dans les autres sceaux de la maison de Rochefort.

 Ce n'est plus une tour le chef est charge de trois pièces.

La première est une espèce de rose, la seconde une tête d'oiseau à long bec, et la troisième un croissant.

Au-dessous est un lambel a cinq pendans, et plus bas est une espèce de buste assés effacé, c'est tout ce qu'on peut en tirer.

Il y a dans les mêmes archives un vidimus de cette charte datée de 1313.

 Cette date de 1212, placée à la fin, doit être une erreur. En tête du titre il y a an 1218 ; et d’ailleurs, ce qui prouve que c’est la véritable, c’est que la pièce qui précède celle-ci porte la date 1218.

(7). Abbas et conventus de Castellariis, Cisterciencis ordinis, de castellania Sancti Maxenti (dicunt) quod cum domninus rex Francie venit Pictavis, tempore guerre, dominus Aidoynus de Mayleto, senescallus in Pictavia tunc temporis nomie regis, venit ad Alnisium cum maximo exercitu, volens transire in insulam de Re que erat contra regem, et jacuit per octo dies et amplius cum toto exercitu suo in domo de Plumbo propre Rupellam in vineis suis, et vastaverunt vineam et dissipaverunt territorium et combusserunt vasa sua, dolia et cubas et alia ustensilia dicte domus in quibus dicti abbas et conventus dampnificati sunt in C marchis argenti. Une petunt etc. (Querimonie recepte in Turonensi, Xantonensi, etc, diocessibus contra ballivos. Reg. In folio parch. Arch. De L’Empire, t. 491, cah. H., p.119)

(8). Luc Bucherie et François-Dominique Menneteau, l’Aqueduc du Plomb, dans Revue de la Saintonge et de l’Aunis, V, 1979, p. 119.

Georges Durand, Découverte de citernes gallo-romaines à Nieul-sur-Mer, dans la Revue de la Saintonge et de l’Aunis, II, 1976, p. 134.

 

 

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