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PHystorique- Les Portes du Temps
19 janvier 2024

1128 Abbaye de Maillezais - Guillaume X, duc d'Aquitaine, renonce à toute la coutume qu'il avait au prieuré de Saint-Eutrope

 

1128 Abbaye de Maillezais - Guillaume X, duc d'Aquitaine, renonce à toute la coutume qu'il avait au prieuré de Saint-Eutrope à Saintes

Les comtes d'Anjou et de Poitou se disputaient la Saintonge ; et la ville était le théâtre de leurs rivalités armées.

Saintes est incendiée en 1030, de nouveau brûlée en 1062, par Guy-Geoffroy, comte de Poitiers.

En 1055, les sires de Pons pillèrent l'église et les titres, dévastation qui explique encore la rareté des documents; et pour ces méfaits ils furent condamnés à mort.

Dans ces guerres, au milieu de ces troubles et de ces ravages, les biens de l'église Saint-Eutrope, les bâtiments des monastères étaient devenus la propriété de ceux qui avaient bien voulu s'en emparer.

Un mémoire sur la maison de Pons, composé par Léon deBeaumont, évêque de Saintes, nous fournit la charte dressée à cette occasion, en 1067, par Guillaume, vicomte d'Aunay, a qui appartenaient alors la vi!te, le château et la chatellenie de Pons elle est ainsi conçue:

« Au nom de Jésus-Christ, qui ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion et son salut. Les divines écritures enseignent que l'aumône contribue à purifier le coupable de la souillure de ses fautes, comme l’eau éteint le feu ; elle l'empêche, lorsqu'il la fait avec joie, de tomber dans les ténèbres. Car celui qui, par ses biens temporels, fournit les moyens de pratiquer les vertus spirituelles, a part aux mérites qu'elles font acquérir. Dans la vigne du Seigneur l'ormeau devient utile en soutenant les branches et les sarments couverts de feuillage; ainsi cet arbre infructueux, entouré cependant d'une vigne abondante qu'il supporte, échappe à la terribte sentence du Seigneur : Tout arbre qui ne porte pas de fruits, sera coupé et jeté au feu. »

« En conséquence, moi Guillaume, vicomte d'Aunay, je me suis proposé d'user de ce moyen offert par la divine miséricorde à ceux qui sont dans l'ordre temporel l'objet de ma donation, et, pour l'heure incertaine de la mort, à mon âme à l'ame de mes proches, particulièrement à celle de mon père, de ma mère et de mon aïeul, de qui je tiens ces ressources de salut, et d'expiation de mes fautes et des péchés de mon fils Cadelon.

« Sachent donc tous les fidèles de la sainte Eglise de Dieu, ainsi que nos vassaux et manants de la cité témoin de notre donation, que pour obtenir la rémission de mes péchés et de ceux de ma famille, je concède et donne, à perpétuité, aux religieux du monastère de Saint-Florent de Saumur, l'église de Saint-Martin de Pons, avec ses dîmes, terres, vigeries et droits de coutumes, y joignant la chapelle de la très-sainte et bienheureuse Vierge Marie, sise au-dessus de la porte du château de Pons….. »

Le vicomte d'Aunay indique jusqu'où s'étendent les prairies qu'il donne, les droits de pêcherie qu'il accorde avec joie, pour l’amour de Jésus Christ, son Sauveur, et du consentement de son fils Cadelon.

Il termine sa charte, en déclarant que ceux qui oseraient s'opposer à l'exécution de ses volontés, subiraient une peine satisfactoire quatre fois plus sévère que celle due à ses propres iniquités et à toutes les fautes et crimes de sa famille

. Cet acte latin est signé par Goderan, évêque de Saintes; par Guillaume évéque d'Angoulême ; Guillaume comte de Poitou; et, ce qui paraît digne de remarque, par un Renaud de Pons (2)

 

Mais revenons à Renaud de Pons, signataire de la charte de Guillaume, vicomte d'Aunay.

 L'évêque de Saintes va nous fixer.

«  Il est certain, dit le prélat, que la ville château et chatellenie de Pons appartenaient, en 1067, à Guillaume, vicomte d'Aunay, comme on le voit par la charte citée. Elle est souscrite par un Renaud de Pons.

Il en résulte que ce seigneur portait ce nom, quoique la seigneurie de Pons fût possédée par une autre famille, soit qu'il eût quelque portion ou fief dans Pons, comme plusieurs autres en avaient, soit que ses ancêtres eussent possédé la seigneurie de Pons et en eussent tiré leur nom, ce qui est moins vraisemblable, parce que les surnoms pris des seigneuries n'étaient que peu ou point fixés avant l'année 1067.

« Ce fut sans doute le même Renaud de Pons qui souscrivit pareillement à une charte qui est dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. Par cette charte, Constantin Legras, avec sa sœur et sa mère, fit une ample donation à cette abbaye, ce qui donna naissance au prieuré de Saint-Léger, près de Pons, de la dépendance de Saint-Martin.

On y voit que ce Constantin possédait des biens et des droits dans le territoire qui avoisinait le château ce qui prouve, comme on l'a déjà fait observer, qu'il y avait alors quelques gentilhommes autres que le seigneur de Pons qui y possédaient des fiefs ou des domaines, lesquels relevaient sans doute du seigneur principal de Pons; et cela est conforme à ce qu'on trouve dans la table qui nous a été remise par M. le marquis de Bourdeille, où il est dit  « qu'un autre Renaud sire de Pons, dit le Jeune fit, l'an 1226, hommaige au roy pour les biens de Constantin Legras de Pons, situéz à Pons, que le Roy lui avoit donnéz pour cause et chouse de service.)

 Ce Constantin était un seigneur fort considérable qui avait quelques seigneuries voisines de Pons, et il semble qu'il avait notamment celle de Berneuil qui était une belle châtellenie ou qu'il avait quelque part dans cette terre; car, en 1284, un Constantin Gracias se qualifiait seigneur de Berneuil; or, ces noms, en latin Constantinus Gracia, paraissent avoir beaucoup de ressemblance avec ceux de Constantinus Crassus que portait l'autre Constantin, et tous deux se trouvent établis dans le voisinage de Pons.

 Constantin Legras fut un de ces seigneurs qui, suivant un désordre fort commun en ces temps-là ne faisaient du bien aux églises qu'après les avoir souvent pillées ;

Voici ce qu'en dit un extrait d'un ancien registre du chapitre de la cathédrale de Saintes :

« Constantin Le Gras et Geoffré de Pons gastoient Berneuil et Montilz et aultres terres du dit chappitre et les occupaient par force, à cause de quoy les doyen et chanoines du dit Saint-Pierre-de-Xaintes demandèrent au duc d'Aquitaine le combat contre les dits sieurs Le Gras et de Pons ; ce qui leur fust accordé par le dit duc, aux cloistres du dit Saint-Pierre-de-Xaintes et le jour donné pour le dit combat, les seigneurs Le Gras et de Pons refulsèrent le dangier du dit combat et néanmoins cessèrent de ravager les terres du dit chappitre. Finalement et de rechef, les dits chanoines, (estant alors évesque de Xaintes, Bozo,) furent contraintz de recourrir au dit duc d'Aquitaine et luy demander secours en la présence duquel duc fust dit jugé et arresté par Hugues de Surgères et Guillaume de Mauzay, que les dits de Pons n'avoient rien en la dite terre de Berneuil et de Montiiz; la dite charte dattée l'an 1080.

 Despuitz le duël se rencontra et fust exécuté entre les terres du sieur Géoffré de Pons et les terres du chappitre pretz les Arennes (3), où c'est que plusieurs habitants de la ville de Xaintes se treuvèrent pour voir le duel, où c'est que le dict de Pons, nommé Géoffré, fust tué et jugé par les assistants avoir esté bien et justement tué. »

 

 « Or, les prétentions communes que Constantin et Geoffroy avaient formées sur ces terres, peuvent faire conjecturer qu'ils étaient de même race on du moins proches parents; mais l'on ne trouve point que ni l'un ni l'autre fussent seigneurs de Pons, et l'on a déjà vu au contraire qu'en 1067, Guillaume, vicomte d'Aunay, possédait cette seigneurie.

 Quoiqu'il en soit, il se trouve depuis des seigneurs de Berneuil jusqu'en 1284, qui semblent estre issus de Constantin Le Gras.

Il est vrai que, suivant la table qui nous a esté remise, et sur l'exactitude de laquelle nous comptons fort, le roi avoit donné à Renaud, sire de Pons, dit le Jeune, les biens de Constantin, situéz à Pons, et que ce Renaud en fit hommaige au roi en 1226; mais ce roy pouvoit bien ne lui avoir pas donné de même la seigneurie de Berneuil, et quand même il la lui auroit donnée, il arrivoit souvent alors, surtout dans cette province de Saintonge, que des biens confisquez par le roy et donnéz par lui à ceux qui le servoient, revenoient dans la suitte et même peu aprèz à leurs anciens possesseurs, parce que la Saintonge estant alors le théâtre le plus ordinaire de la guerre entre les rois de France et les rois d'Angleterre, les seigneuries et terres de ce pays y changeoient souvent de maîtres, suivant que l'une on l'autre nation prévaloit.

 

Calon, vicomte d'Aunay, avait un droit sur l'église. Bâtiments ruinés, religieux dispersés, propriétés usurpées, telle était la situation.

Voici comment Innocent III s'exprime, dans sa lettre à l'archevêque de Bordeaux au sujet des prébèndes de l'Église de Saintes prébende qu'il avait obtenue dans l'église de Saintes, et notre cher fils maistre Fulchère, natif de ce diocèse, nous ayant été recommandé sous le double rapport de la science et des bonnes mœurs, par des témoignages nombreux et unanimes, nous ordonnons à votre fraternité, par nos présentes lettres apostoliques qu'après avoir reçu, pour plus grande sûreté, la résignation de la prébende du seigneur Calon vous la confériez et l'assigniez au sujet susdit, annullant toute tentative d'appellation, et faisant en sorte qu'il en jouisse en paix et toute sécurité, ne manquant pas d'employer les censures ecclésiastiques contre quiconque formerait opposition.

« Donné au palais de Latran le IX de février, et, de notre pontificat l'onzième année (4) »

 

Guy Geoffroy, dit Guillaume VII, comte du Poitou et duc de Guyenne (1058-1086), voulut apporter quelque remède au mal.

D'abord il arracha le monastère, l'église et les dépendances des mains usurpatrices. C'était un puissant prince, et dans ces temps de guerres continuelles, peut-être sa vie n'avait-elle pas été toujours exempte de fautes, violences ou rapines.

Au moins songea-t-il à les réparer un peu. Il donna à Saint-Vivien l'église Saint-Saloine, qu'il avait enlevée pareillement aux profanations, et tous ses droits sur les coteaux de Saint-Vivien et de Saint-Saloine.

Puis il alla à Bordeaux, le 14 octobre 1079, trouver Amat, évêque d'Oloron, légat du pape Grégoire VII, et son collègue, Hugues, évêque de Die, qui présidaient le concile; et là, sur les conseils de Boson, évêque de Saintes, il offrit, pour la rémission de ses péchés et le salut de son âme, d'établir des religieux à Saintes dans l'église où reposait saint Eutrope.

Tous approuvèrent et louèrent ce beau dessein, les deux légats, l'évêque de Saintes qui renonça à tout droit sur le monastère futur; l'archidiacre de Sain- tonge, Geoffroy Nebodets ; Ramnulfe, et autres chanoines ; puis Josselin de Parthenay, archevêque de Bordeaux, Adhémar, évêque d'Angoulême, Raimond, évêque de Bazas, Pierre, évêque d'Aire, Oddon, abbé de Saint-Jean d'Angély, et bien d'autres.

 La pièce, très importante qui contient ces détails, a été extraite du cartulaire de Saint- Eutrope par Besly qui l'a publiée.

On se mit à l'œuvre, on répara, on construisit ; quatorze mois après, tout était prêt. Le duc mit donc lès religieux dans le nouveau monastère.

Mais pour que la spoliation ne pût se renouveler, il avait choisi un ordre fort et florissant déjà, Cluny.

 Il voulut aussi que l'acte de donation fut entouré de toute la solennité convenable et que le contrat fût signé de personnes capables de faire respecter leur signature.

Les légats du pape tenaient alors un concile à Saintes. Guillaume VII, le 10 janvier 1081, sous le règne de Philippe Ier, roi de France, et de Henri VII, empereur d'Allemagne et d'Italie, sous le pontificat de Grégoire VII, en présence et sur le conseil de deux légats du saint siège, Amat d'Oloron et Hugue de Die, d'Adhémar, abbé de Limoges, d'Oddon, abbé de Saint-Jean d'Angély, de Seguin, abbé de La Chaise-Dieu, de Raynaud, abbé de Saint- Cyprien de Poitiers, en présence aussi de Calon, vicomte d'Aunay, de Robert de Bourgogne, Guillaume Le Bastard, et d'une foule d'autres personnes, laïques ou religieuses: dom Teuzon, de la maison du pape; dom Guy, moine de La Chaise-Dieu et frère du comte de Nevers, etc.,

Guillaume VII donna solennellement et irrévocablement, avec la permission de l'évêque et du chapelain de Saintes, à Saint-Pierre de Cluny, représenté par Hugues, abbé de ce monastère, l'église de Saint-Eutrope, célèbre par le corps du bienheureux martyr, afin que par lui et ses successeurs le service de Dieu fût continué à jamais, sans aucune charge, sauf un revenu de cinq sols et l'hommage à l'église-mère.

La donation fut confirmée par les légats, acceptée par l'abbé de Cluny et signée par les témoins.

Les Clunistes s'établirent donc à Saint-Eutrope en 1081 ; et depuis cette époque, sauf à deux courts intervalles, ils ont toujours veillé sur ce tombeau, confié ainsi à leur garde.

 

Le prieuré Saint-Eutrope de Saintes, refondé en 1081, devint, avec sa communauté d’une vingtaine de moines, un des principaux établissements de dépendance directe au sein du réseau clunisien en Aquitaine.

Guy-Geoffroy dit Guillaume, duc d’Aquitaine à ce moment-là, confia cette demeure religieuse aux moines de Cluny en Bourgogne.

Afin de pouvoir accueillir les pèlerins qui empruntaient le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, ils firent le choix d’édifier une toute nouvelle bâtisse plus imposante en 1081.

En 1096, la basilique fut consacrée par le pape Urbain II, c’est-à-dire qu’elle fut sacrée.

==> Le Voyage clunisien du pape Urbain II, l'appel à la première croisade.

 

1128 Abbaye de Maillezais - Guillaume X, duc d'Aquitaine, renonce à toute la coutume qu'il avait au prieuré de Saint-Eutrope à Saintes.

Moi Guillaume, par la grâce de Dieu, duc de l'Aquitaine, à Ponce Prieur de Saint-Eutrope et à ses successeurs pour toujours.

J'ai appris par le récit et le témoignage plus vrai de beaucoup que mon père, le plus excellent duc d'Aquitaine, pour le salut de son âme, donnait à Dieu et à saint Eutrope toutes les coutumes et exigences qu'il semblait avoir à juste titre ou à tort sur tous ceux qui vivaient ou allaient vivre sur le puy de Saint-Eutrope, c'est-à-dire sur la partie de la montagne elle-même, qui est fermée depuis l'hospice jusqu'à la source de Saint-Eutrope, et depuis là à la tête de Peyrat, qui est dans le vivarium, et de là au chemin qui va de la ville au rocher presbytéral, et de là à un autre endroit où se trouve la maison de Maynard Agnon, et de là à l'hospice prescrit, comme le conclut la voie publique qui mène de la ville à Saint-Eutrope.

Ayant appris la vérité sur cette affaire, désirant confirmer le don et la libération de mon père, pour l'amour de Dieu et pour la sécurité de mon âme, entre les mains et la présence de Ponce, prieur de Saint Eutrope, je donnez et libérez à Dieu et à saint Eutrope le don et libérez et mettez fin complètement à toute coutume, exigence, cavalier et expédition de tous les gens dans la montagne préordonnée et dans le vivarium qui est près de la montagne elle-même, afin que les gens qui y vivent puissent être perpétuellement libre de toute coutume et de toute exigence.

Qu'aucune violence, ni extorsion, ni expédition, qui est communément appelée ost, ou cavalcade, ou grenier, ne leur est habituellement imposée en aucune occasion, ni exigée d'eux.

J'ajoute également à cette donation l'arbergement de Bernard de Surgères et les bâtiments qui se trouvent à proximité de l'arbergement lui-même, afin que les personnes qui y vivaient soient également libres de toute contrainte et coutume.

Afin que mon don et cette libération restent fermes et inébranlables à jamais sans aucune révision, j'ai fait sceller cette charte de mon sceau.

 Les témoins en sont ceux qui ont vu et entendu Ponce, le prieur, et Iterius, un certain moine de Saint-Eutrope, Guillaume David, un chevalier, et Geoffroy Pichambert, alors responsable de la ville de Saintes.

 Et cela se fit à l'abbaye de Maillezais en l'an 1128, acte d'accusation 6, pacta 17, concurrent 7. (5)

 

 

 

 

1199, après mars Saint Jean D’Angély - Charte de la reine Aliénor d'Aquitaine confirmant aux religieux de Saint-Eutrope les privilèges accordés par son père, Guillaume X.

 

Aliénor délivre aux religieux de Saint Eutrope de Saintes, une charte de reconnaissance de leurs droits de franchise que son père et son grand-père leur avaient jadis octoyés et qui en avaient été dépouillés par Richard (A Richard II p 345).

 

À l'observance de ces choses qui ont été transmises par nos prédécesseurs aux lieux religieux avec une intention pieuse, nous désirons et devons appliquer toute la diligence et le souci.

Alyenor (3), par la grâce de Dieu, reine d’Angleterre, duchesse de Normandie et d'Aquitaine, comtesse d’Anjou, à tous les archevêques, évêques et autres prélats des églises, aux chefs, comtes, barons, justiciers, huissiers, et tous les autres, présents et futurs, à qui le présent écrit est parvenu, santé et tout bien.

 

C'est pourquoi lorsque les moines de Saint-Eutrope, en présence de nombreuses personnes, nous avaient fait appel pour la liberté du puy de Saint-Eutrope et des personnes qui l'habitaient de notre grand-père (Guillaume IX le Troubadour) et illustre chef d'Aquitaine, Guillaume (Guillaume X d'Aquitaine), notre père, la même église de Saint-Eutrope et les moines du même lieu pour le remède de son âme et de celles de son peuple. [accordé], que les ministres de la bonne mémoire de notre père (4) Richard (Cœur de Lion), roi d’Angleterre, duc de Normandie et d'Aquitaine, comte d'Anjou, ne devaient pas lui infliger un léger tort, et ils nous avaient rendus plus fidèles par l'exposition de l'instrument qui lui était fait sur la concession promise, nous avions promis pour la rémission de nos péchés de nos fils et des nôtres, nous rétablissons, accordons et accordons en toute intégrité la bienheureuse liberté de ladite église et des moines du même lieu en présence de notre père en Christ Henri l'évêque, et de R., archidiacre de Saintes et bien d'autres, et nous le confirmons par la protection de notre sceau.

Par souci de plus grande prudence, nous avons décidé d'insérer mot pour mot le texte du présent instrument, qui est le suivant :

"Moi Guillaume, par la grâce de Dieu, chef de l'Aquitaine, à Ponce, prieur de Saint-Eutrope, et à ses successeurs pour toujours, par le rapport et le témoignage plus vrai de plusieurs, etc. (comme ci-dessus).

Cela a été fait à Saint-Jean-d'Angély, l'année de l'incarnation du Seigneur 1999, acte d'accusation 1, pacta 22, concurremment 43 (6).

 

 

 

 

Histoire de l'église santone et aunisienne, depuis son origine jusqu'à nos jours. T. 2  par M. l'abbé Briand,...

 

 

Les seigneurs d’Aulnay et son église <==

CIVITAS SANTONUM. Ecclesia Sti Eutropii – Basilique Saint Eutrope de Saintes <==

Le castrum des ducs d'Aquitaine pour contrer les vikings à Maillezais <==

1083 Maillezais Guillaume VIII duc d'Aquitaine fait don de la chapelle du château de Pons à l’abbaye St Florent de Saumur <==

La domination au Moyen-Age des comtes d’Anjou en Saintonge. (Geoffroy Grisegonelle, Foulques Nerra, Geoffroy Martel)<==

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l’Education d’Aliénor d’Aquitaine <==

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(1). Une tradition populaire fait remonter à Charlemagne la fondation du monastère et de l'église abbatiale d'Aunay; nous croyons que cette église, qui a survécu au monastère adjacent, date du XIe siècle et qu'elle est due à la piété des Seigneurs de cette ville. Une église paroissiale du même style et construite dans les mêmes proportions que celle que nous admirons encore aujourd'hui, était située sur la hauteur qu'occupait le château d'Aunay. Nous avons vu renverser la jolie chapelle dite des Catéchumènes, bâtie extérieurement et à droite du grand portique de l’église actuelle.

(2). Cartul. De l’abbaye de Saint-Florent de Saumur, appalé le Livre Noir, f° 84.

(3). Nous avons sous les yeux un acte de transaction de l'an 1606 qui fait mention du Prieuré des Arennes ; l’église était sons le vocable de saint Jean l'évangéliste. Le Prieur était Seignenr du lieu; d'après des lots et ventes, dans le petit et grand fief de Thénac, il avait les deux tiers des revenus ; une autre partie des rentes était affectée à la maison et métairie de la prévôté.

(4). Burdigalensi Archipiscopo

Licet super omnium clericorum provisione nos deceat esse sollicitos, pro illis tamen nos convenit sollicitudinem genere specialem pro quibus apud nos et morum honestas et litteraturae gratia interpellat. Hinc est quod cùm dilectus filius nobilis vir Calo Dominus de Ponte paebendam quam in Xanctonensi Ecclesia obtinebat, per suas nobis litteras duxerit resignandum et dilectus filius magisterFulcherius de Xanctonensi diœcesi oriundus vitâ pariter et scientia nobis fuerit multorum testimoniis commendatus, fraternitati tuas per apostolica scripta mandamus quatenus ad cautelam ab eodem milite praebendae resignatione receptâ, eâdem auctoritate nostrâ memorato magistro sublato appellationis obstaculo conferas et assignes, faciens ipsum ejusdem praebendae pacincâ possessione gaudere, contradictores per censuram ecclesiasticam appellatione postpositus compescendo.

Datum Laterani Nonis Februarii, ponttificatûs nostri anno undecimo.

(Vid. Epist. 236. Innoc..Pap. III. De Praebenda Santonensi conferenda  Fulch. Tom. II. Pag. 260)

(5) Guillelmus, dux Aquitaniae, dimittit omnem consuetudinem quam habebat in podio Sancti Eutropii (a).

Ego (b) Willelmus, Dei gratia dux Aquitaniae (c), Pontio priori Sancti Eutropii et successoribus ejus in perpetuum.

Multorum relatione et testimonio veriori cognovi quod pater meus, excellentissimus dux Aquitaniae (d), pro salute animae suae dedit Deo et sancto Eutropio omnem consuetudinem et exactionem quam juste vel injuste habere videbatur in omnibus habitantibus vel qui habitaturi sunt in podio sancti Eutropii, in illa scilicet parte ipsius montis, quae clauditur a domo eleemosinaria usque ad fontem Sancti Eutropii, et inde ad caput Peyrati, quod est in vivario, et inde usque ad viam qua itur ab urbe usque ad rocham presbyteralem, et inde usque ad alium locum in quo sunt domus Maynardi Agnonis, et inde usque ad prescriptam domum eleemosynariam, sicut concludit via publica qua ab urbe itur ad Sanctum Eutropium.

Ego itaque cognita hujus rei veritate, donum et dimissionem patris mei confirmare cupiens, pro Dei amore et pro salute animae meae, in manu et praesentia Pontii, prioris Sancti Eutropii, Deo et sancto Eutropio dono et dimitto et penitus finio omnem consuetudinem et exactionem et cavalcatam et expeditionem omnium hominum in praesignato monte et in vivario quod est juxta ipsum montem habitantium, ut homines inibi habitantes liberi sint perenniter ab omni consuetudine et ab omni exaction, ut nulla eis violentia aut exactio aut expeditio, quod vulgo dicitur ost, aut cavalcata, aut atiqua sub aliqua occasione consuetudo imponatur aut ab eis exigatur.

Addo etiam huic donationi arbergamentum Bernardi Surgerii et ortos qui sunt juxta ipsum arbergamentum, ut similiter ab omni exactione et consuetudine sint liberi homines qui inibi habitaverint.

Ut autem haec mea donatio et dimissio sine aliqua retractatione firma et inconcussa perenniter maneat, cartulam istam sigillo meo muniri feci.

 Hujus sunt testes qui viderunt et audierunt Pontius, prior, et Iterius, quidam monachus Sancti Eutropii, Willelmus David, miles, et Gaufridus Pichambert, tunc temporis praepositus Xantonicae civitatis.

 Hoc autem factum est apud Malleacensem abbatiam, aano MCXXVIII, indictionis VI, epacta XVII, concurrente VII

(a). Gallia christiana, tomme II, col. 1095.

(b). En tête est écrit: “Ex orifinalibus litteris.”

(c). Guillaume IX ou saint Guillaume, comte de Poitiers et duc de Guienne, père de la reine Aliénor,

(d). En marge: a Liberté accordée an bourg de Saint-Eutrope. »

 

(6).  Bibliothèque Nationale; Ms n° 12,75i; f° 266.

Ad observationem horum quae a praedecessoribus nostris locis religiosis pia sunt intentione collata, studium et omnem sollicitudinem adhibere volumus et debemus.

Alyenor (a), Dei gratia regina Anglorum, ducissa Normaniae et Aquitaniae, comitissa Andegavensis, universis archiepiscopis, episcopis et aliis ecclesiarum praelatis, ducibus, comitibus, baronibus, justiciariis, ballivis et omnibus aliis tam praesentibus quam futuris, ad quos praesens scriptum pervenerit, salutem et omne bonum.

 Inde est quod cum monachi Sancti Eutropii nobis in multorum praesentia conquesti fuissent sibi super libertate podii Sancti Eutropii et hominum inhabitantium inibi ab avo et illustris memoriae duce Aquitaniae, Willelmo, patre nostro, eidem ecclesiae Sancti Eutropii et monachis ejusdem loci pro remedio animae suae ac suorum [concessa], injuriam sibi a ministris bonae memoriae patris (b) nostri Richardi, regis Anglorum, ducis Normanniae et Aquitanise, comitis Andegavensis, non modicam irrogari, fidemque nobis per exhibitionem instrumenti super concessione praedicta sibi facta pleniorem fecissent, nos pro remissione peccatorum jamdicti filii nostri et nostrorum, sapedictam libertatem memoratae ecclesiae et monachis loci ejusdem in praesentia patris nostri in Christo Henrici episcopi, et R., archidiaconi Xantonensis, et aliorum multorum cum omni integritate restituimus, concedimus et donamus, et sigilli nostri munimine confirmamus.

Ad majorem vero cautelam tenorem instrumenti de verbo ad verbum prsesenti duximus inserendum, quod tale est :

« Ego Guillelmus, Dei gratia dux Aquitaniae, Pontio, priori Sancti Eutropii, et successoribus ejus in perpetuum, multorum relatione et testimonio veriori, etc. (ut supra).

Actum est hoc apud Sanctum Johannem Angeliacensen, anno ab incarnatione Domini MCXCIX, indictione I, epacta XXII, concurente IIII (c).

(a). En marge est écrit « Ex ipso diplomate. »

(b). Le texte porte patris. Richard Cœur de Lion était fils d'Aliénor.

(c). Ces indications chronologiques sont conformes à celles contenues dans la table chronologique de l'Art de vérifier les dates, 2° partie, t. XII, sauf en ce qui concerne l'indiction; cet ouvrage donne, en effet, l'indiction deuxième.

En Angleterre, on se servait de l'indiction dite Constantinienne, qui commence le 24 septembre de chaque année; l'indiction romaine, dont la mention est adoptée par l’Art de vérifier les dates, commence au 1er janvier suivant. (Voir 2e partie, t. I, p. 36 et suivantes, et Du Cange, V° Indictio) L'indication contenue dans la charte ne correspond ni à l'une ni à t'autre; le rédacteur de la charte ferait-il commencer l'indiction Constantinienne neuf mois après l'indiction romaine?

 

 

 

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