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PHystorique- Les Portes du Temps
16 avril 2019

Fortification de Pictavia, Poitiers capitale des Pictons.

Pictavia Vulgo Poitiers 1596

La ville de Poitiers doit à Henri II et à Aliénor la construction de sa grande enceinte de fortification, sans qu'on puisse préciser la date à laquelle elle fut entreprise. D'ailleurs le travail dut être long, car la nouvelle muraille embrassait le promontoire entier sur lequel est bâtie la ville.

Elle côtoyait au levant et au nord le Clain, en se reliant au château, au couchant les étangs de Montierneuf et de Saint-Hilaire. Du côté du midi, elle était appuyée par un large fossé ou tranchée; où s'ouvrait la porte nommée pour ce motif Porte-de-la-Tranchée.

Les autres portes étaient celles de Tison de Saint-Cyprien, où il y avait un pont Joubert, où il y avait aussi un pont, le plus ancien qui existait avant le XIIe siècle et portait les noms d’Angilbert, Saint-Enjoubert, Enjoubert, à Joubert et Joubert.

Venaient ensuite les portes et ponts de Rochereuil, dit primitivement Pont-Neuf, au XIe siècle de Saint-Ladre ou Lazare, plus tard Porte-de-Paris; enfin de pont Achard.

 La nouvelle enceinte était loin d'être inutile, car depuis plus d'un siècle, la ville, trop resserrée par la vieille muraille romaine, débordait de toutes parts en dehors. Le bourg de Saint-Hilaire, celui de Saint-Nicolas et le quartier voisin du Marché-Vieux, le quartier de Saint-Porchaire, la rue de l'Aguillerie, aujourd'hui de la Mairie et de la Porte-le-Comte, l'église Saint-Didier, le Marché-Neuf, aujourd'hui place du Pilori, le bourg de Montierneuf, celui de Sainte-Radégonde et enfin l'église Saint-Grégoire étaient sans défense.

II était donc urgent de réunir tous ces groupes d'habitations dans une enceinte commune. Il est probable que les habitants contribuèrent pour une large part à son édification, car plus tard, après la constitution de la commune, l'entretien des murs fut toujours à leur charge et obèra bien souvent leurs finances. Plusieurs fragments remarquables de ces murs flanqués de jolies tours rondes, mais reconstruits à la fin du XIVe siècle, subsistent encore près de la Porte-de-la-Tranchée.

Bâtie sur une espèce de promontoire, en forme d'amande, et dont la ligne de faite atteint environ quarante mètres d'altitude ; entourée de toutes parts, excepté au midi, par des vallées profondes, et par deux rivières, le Clain à l'est, la Boivre à l'ouest, qui se rejoignent au nord, en angle aigu ; rattachée à la plaine, du côté du sud, par une étroite langue de terre, la vieille Cité Pictonne était déjà fortifiée par la nature elle-même.

Au temps des Gaulois, c'était un oppidum, que défendait, contre les incursions des hordes rivales, un simple amas de terre et de pieux enfoncés dans le sol.

Poitiers fortifications moyen age Château triangulaire - Abbaye Saint-Jean-l'Evangéliste de Montierneuf

(Le château triangulaire de Poitiers - Abbaye Saint-Jean-l'Evangéliste de Montierneuf)

Mais, à cette muraille relativement fragile, succéda, dans la cité gallo-romaine, une muraille de pierre et de ciment, plus propre à résister aux attaques de l'ennemi.

Fidèles à leur système habituel de défense et de prise de possession, las vainqueurs clôturèrent l'oppidum gaulois d'une solide enceinte polygonale, qui en fit un des boulevards de la puissance romaine et un des municipes les mieux en sûreté de toute la Gaule Aquitanique.

Toutefois, vers le déclin du troisième siècle, les terribles invasions des hordes barbares passèrent sur Poitiers, comme un torrent dévastateur, et en firent presque un monceau de ruines. De là vient qu'il n'est guère possible de pratiquer des fouilles dans le sous-sol, sans y trouver, gisant sous une couche de cendres, des débris romains de toute sorte qui rappellent les incendies allumés par les farouches conquérants.

Après le passage des barbares, les habitants de Poitiers, remis de leur épouvante, songèrent alors à se mettre à l'abri d'un nouveau désastre, et entourèrent la cité d'une épaisse muraille dans laquelle ils firent entrer les matériaux des riches monuments qui avaient été détruits.

Cette enceinte, où se rencontrent assez souvent des vestiges de colonnes, de chapiteaux, de pierres sculptées, est encore visible sur plusieurs points, notamment dans le jardin du Palais-de-Justice, dans les caves du couvent des Hospitalières, et dans celles de quelques maisons des rues de la Regratterie, des Flageolles, du Pigeon-Blanc, et des Carolus (I).

C'est de cette même enceinte que proviennent plusieurs cippes, ornés d'inscriptions, et conservés aujourd'hui dans la galerie lapidaire des Antiquaires de l'Ouest : par exemple, le grand cippe en l'honneur de l'aruspice Fabius Sabinus, trouvé en 1840 dans le jardin des Filles-de-la-Croix, rue des Gaillards ; le grand cippe à la mémoire de Julia Maximilla, trouvé, en 1871, rue du Pigeon-Blanc ; et un autre cippe, représentant un homme drapé dans une niche entre deux pilastres, et découvert en 1868, rue du Lycée, lors des nouvelles constructions du collège universitaire (2).

L'enceinte fortifiée dont il s'agit avait jusqu'à 6 mètres d'épaisseur et 2600 mètres de circonférence. Aussi Ammien Marcellin, auteur latin du IVe siècle, donne-t-il à Poitiers le quatrième rang parmi les grandes cités de la province d'Aquitaine.

 

(1) A. de la Bouralière : Guide archéol.

(2) B. Ledain : Epigraphie Rom. du Poitou.

La ceinture murale de la cité romano-pictonne ne s'ouvrait çà et là que pour livrer passage aux grandes voies de communication qui mettaient la métropole du Poitou en rapport direct avec les municipes les plus populeux de la région environnante.

De Poitiers à Bourges, à Tours, à Nantes, à Saintes, à Périgueux, à Limoges, ces routes nombreuses rayonnaient de tous côtés, et formaient autour de la ville un immense réseau dont les lignes s'étendaient au loin sur les provinces limitrophes.

Dans toute leur longueur, elles étaient pavées de larges dalles ou de pierres brutes. On en voit un tronçon, aisément reconnaissable, à gauche de la voie ferrée, en arrivant à la station de Mignaloux-Nouaillé.

 

Pictavis - Poitiers capital des Pictons fortifications moyen age Aliénor d'Aquitaine

Dans l'enceinte de la ville et hors de l'enceinte, on vit s'élever des temples, des palais, des thermes, des arènes, des aqueducs, des villas, des autels commémoratifs, des cippes funèbres, en un mot, toutes les oeuvres merveilleuses qui caractérisent la grandeur et la magnificence de la civilisation romaine.

Quand on évoque par la pensée tous ces édifices multiples et divers, quand on les revoit en imagination, sous les feux éblouissants d'une aurore ensoleillée, c'est alors qu'on arrive à concevoir ce que devait être la splendeur d'une cité gallo-romaine.

Fortification de Pictavia, Poitiers capitale des Pictons

A Porte St Lazare

B Porte du pont du Bourg de Rochereuil

C Porte du pont Anjoubert

D Porte du pont St Cyprien

E Porte du Pont Tison

F Porte de la Tranchée

G Chaussée de défenses de l’étang

L Château Triangulaire de Poitiers

1 Cathédrale Saint Pierre de Poitiers

2 Eglise Saint Hilaire le Grand

3 Eglise Notre-Dame de la Grande

4 Eglise Sainte Radegonde

5 Les Augustins

6 Saint Germain

7 Abbaye Saint Jean de Montierneuf

8 Saint Cybard

9 Saint Hilaire de la Celle

10 Saint Grégoire ==> Le secret de Saint-Grégoire de Poitiers et la Sainte Ampoule des rois d'Angleterre par Georges THOUVENIN

11 L'ancien prieuré Saint-Nicolas à Poitiers et le quartier voisin du Marché-Vieux,

13 Place du Pilori ==> La Terreur à Poitiers -La guillotine place du Pilori

15 Amphithéâtre ==> Jeux du cirque et les arènes de Poitiers pour remonter l'histoire

17 Le Palais ==> Le palais des Comtes de Poitou-ducs, l’une des architectures emblématique du Moyen Âge de Poitiers

19 Frères prêcheurs (XIIIe s)

20 Frères Mineurs (XIIIe s)

27 Aqueducs

28 Saint Porchaire

MC moulin de Chasseigne ==> La navigation du Clain - le moulin de Chasseigne à Poitiers appartenant à l’abbaye de Nouaillé

 Parc Blossac ==> Notice Historique sur Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye Comte de BLOSSAC et Recherche sur la Promenade qui porte son nom

Les travaux de démolition des monuments et de construction de l’enceinte commencent dès la fin du IIIe siècle. Ils se poursuivent durant plusieurs décennies et sont probablement achevés avant 340/350.

Avec un périmètre de 2,6 km, l'enceinte du Bas-Empire protégeait une superficie de 42 hectares, ce qui en fait la plus grande d'Aquitaine. Ses fondations, qui mesurent 6 m de large pour plus de 2 m de profondeur, sont essentiellement constituées de blocs prélevés sur les monuments de la ville (les temples, les thermes publics, le forum et même les stèles funéraires des cimetières).

https://www.inrap.fr

Antique map of Poitiers by Braun & Hogenberg

Poitiers_ses_monuments_son_histoire_Pictave_Jehan

Histoire_sommaire_de_la_ville_poitiersLedain_Bélisaire

 

Quand Poitiers s’appelait Limonum capitale des peuples Pictavi et Tiffauges, Theiphalia <==.... ....==> Notice Historique sur le Château Triangulaire de Poitiers – Jean de France, duc de Berry et comte de Poitou

Abbaye Saint-Jean de <b>Montierneuf</b> de Poitiers fondée au 11e siècle par Guy-Geoffroy-Guillaume comte de Poitou et duc d’Aquitaine

Abbaye Saint-Jean de Montierneuf de Poitiers fondée au 11e siècle par Guy-Geoffroy-Guillaume comte de Poitou et duc d’Aquitaine

 

 

 


 

 

Gaule - Cartes Voies Romaines

A mesure que le commerce et l'industrie prenaient du développement, l'insuffisance des voies de communication par eau se manifestait de plus en plus. Il ne suffisait plus de remonter ou de descendre les fleuves ou les rivières et d'aborder ainsi aux villes en faisant souvent de longs détours.....

La fondation de l'ancien prieuré Saint-NicolasSaint-Nicolas de Poitiers est l'oeuvre de la comtesse Agnès, veuve du duc Guillaume V le Grand, vers 1050-1052.(sur le Plan 11)

Avant 1052 CARTA GAUFREDI COMITIS ANDEGAVENSIS DE TERRA AGRICIACI



 Justum est et christiams principibus maxime convenit quatenus res sancte ecclesie, unde ejus servitores vivere debent, ab injustis hominibus equitatis jure deffendant.

Il est juste, et il convient à la plupart des princes chrétiens, dans la mesure où les affaires de la sainte église, dont ses serviteurs doivent vivre, doivent être légalement défendues par la cavalerie contre les hommes injustes.

Unde ego Gaufredus, Andegavorum comes, pro salute anime mee, ecclesie sancti Nicholai, que sita est in foro Pictavensi, quam uxor mea Agnes edificavit, dum edifficaretur nonnulla contuli et omnia que predicta uxor mea Agnes vel ejus filii, comites videlicet Pictavenses,

C'est pourquoi moi, Geoffroy, comte d'Anjou, pour la sécurité de mon âme, à l'église de Saint-Nicolas, qui est située sur la place de Poitiers, que ma femme Agnès a construite, pendant qu'elle était en construction, j'ai contribué certaines choses, et tout ce que ma susdite épouse Agnès ou ses fils, c'est-à-dire les comtes de Poitou,

 vel quicumque alii aliquid prefate ecclesie Sancti Nicholai pro salute anime sue contuterunt, ego in defencione mea et in tuicione ubicumque sint suscepi, que modo habet vel aliquando habere poterit, maxime ea que circa fines mee terre adjacent :

ou tous ceux qui, comme vous le dites, ont battu l'église de Saint-Nicolas pour la sécurité de leurs âmes, je les ai reçus dans ma défense et ma protection, où qu'ils soient, afin qu'ils aient, ou puissent à tout moment avoir, surtout ceux qui sont adjacents aux frontières de mon terrain :

terram illam videlicet cultam et incultam cum omnibus possessionibus suis, que est in villa que dicitur Agriciacus ; eo videlicet tenore ut, qualiscumque lis vel guerra inter me et Pictavensem comitem vet meos et ejus successores fuerit, nullam omnino lesionem, nullum dampnum, nullam calumpniam paciantur res Sancti Nicholai quas ego in mea terrena deffensione suscepi.

à savoir, cette terre cultivée et non cultivée avec toutes ses possessions, qui est dans la ville appelée Agriciacus; à savoir, à la condition que, quel que soit le procès ou la guerre qu'il peut y avoir entre moi et le comte de Poitiers et mes successeurs, aucune blessure, aucun dommage, aucune réclamation ne sera réconciliée avec les choses de Saint-Nicolas, que j'ai entrepris dans ma défense terrestre.

 
 Verum quia ego multis et diversis curis ac negociis impeditus ad omnia non possum respondere, commisi predictam terram Sancti Nicholai cum possessionibus suis Bartholomeo de castello quod dicitur Mirabel sub sacramento fidei sue, quod michi fecerat, ut predictam terram cum habitatoribus suis et omnibus possessionibus in eo loco deffenderet..

Il est vrai que, parce que je suis gêné par des soucis et des affaires nombreux et différents et que je ne peux pas répondre de tout, j'ai confié la terre de Saint-Nicolas susmentionnée avec ses possessions à Barthélemy du château appelé Mirabeau sous le sacrement de sa foi, ce qu'il avait fait pour moi, de sorte que la terre susmentionnée avec ses habitants et toutes les possessions qui s'y trouvent, il défendrait à la place.

 Quapropter ego omnes successores meos pro Christi nomine obtestor ut possessiones prefate ecclesie Sancti Nicholai, quam ego pro remedio anime mee in defensione suscepi, nullus infestare aut inquietare permittat ; quod qui fecerit, judicium Christi, qui omnium ecclesiarum est auctor, incurrat.

Pour cette raison, je charge tous mes successeurs au nom du Christ que les possessions de l'église susmentionnée de Saint-Nicolas, que j'ai prises comme remède pour mon âme en défense, personne ne permettra d'attaquer ou de troubler ; Quiconque fait cela encourt le jugement de Christ, qui est l'auteur de toutes les églises.

 ==> La domination au Moyen-Age des comtes d’Anjou en Saintonge. (Geoffroy Grisegonelle, Foulques Nerra, Geoffroy Martel)

1. Avant 1052. Barthélémy, de castello quod dicitur Mirabel, était seigneur de Mirebeau. (D. Fonteneau, t. 18, p. 115.) Il fut élu archevêque de Tours en 1052.

Barthelemy de Faye fut archevêque de Tours de 1052 à 1068.

Agnès de Bourgogne fille de Otte-Guillaume et veuve de Guillaume le grand, duc d’aquitaine cousin issu de germain de Geoffroy (31/ janvier 1030). Elle épouse Geoffroy le 1er janvier 1032 malgré l’affinité que son premier mariage lui avait fait contracter avec le comte d’Anjou, répudiée après janvier 1049, elle est reprise par son mari en 1056 pour peu de temps.

Elle vivait encore en 1068.

 

1058-1068 Charte du duc Geoffroy, fils d'Agnès, qui avait en effet fondé et doté le monastère de Saint-Nicolas près du marché-vieux

Au nom saint et individuel de la Trinité. À tous les étudiants de l'Église de la Sainte Mère, présents et futurs, moi, duc Geoffroy d'Aquitaine, par la grâce de Dieu, je veux faire comprendre que tout ce que ma mère Agnès a fait pour la rédemption de l'âme de mon père et de son monastère de Saint Nicolas, ce qu'elle a fait elle-même dans le Poitou.

Il a fondé dans le forum, il y a donné le service des chanoines à Dieu et à Saint-Nicolas, avec une donation et une donation annuelles, et ces donations que mon ancêtre et frère Guillaume, dont les restes y reposent, ont accordé audit monastère de Saint-Nicolas, ou l'augmentation des moyens de subsistance des chanoines, pour la rédemption de son père et de sa mère et de son âme. Tout ce que j'ai moi-même donné ou donnerai à quelqu'un d'autre, je le donnerai ou ils l'auront donné.

 

1058-1068 Carta Gauffredi ducis de Sancto Nicolao, filii Agnetis que quidem fundaverat et dotaverat monasterium Sancti Nicholai

In nomine sancte et individue Trinitatis. Omnibus sancte matris ecclesie tam presentibus quam futuris alumnis, ego Aquitanorum gratia Dei dux Gaufridus volo manifestum fieri, quia omnia que mea mater Agnes pro redempcione anime patris mei et sue monasterio Sancti Nicholai, quod ipsa apud Pictav. in foro fundavit, ad canonicorum Deo et Sancto Nicolao ibi serviencium usus donavit, annuo et dono, eaque donaria que antecessor et frater meus Guillelmus, cujus exta ibi requiescunt, pro patris et matris sueque anime redempcione dicto monasterio Sancti Nicholai aut canonicorum victus augmentum concessit, cuncta eciam que egomet dedi vel dabo aliive dedere vel dederint concedo.

Mais le susdit monastère, ses biens et ses chanoines, afin qu'ils demeurent toujours inébranlables et fermes, je le confie au prince des apôtres, le bienheureux Pierre, dans la mesure où ils resteront toujours sous la protection du seigneur pape et des chanoines de l'église romaine du bienheureux Pierre, non que le seigneur pape ou les chanoines romains de saint Pierre donnent le monastère lui-même ou les biens du monastère à qui bon leur semble, ils peuvent transférer les chanoines entre les mains d'autrui : car dans la disposition du bienheureux Pierre, biens des chanoines qui y ont bien vécu, je nomme à la fois les chanoines eux-mêmes et le monastère lui-même, à l'exception de la règle de l'église épiscopale de Poitiers ; mais si ceux qui veulent détruire le monastère qui vient de vivre ou que ces derniers clôturent ou dérangent les chanoines, qu'ils l'en empêchent et s'efforcent immédiatement de le protéger, et que les chanoines romains de Saint-Pierre reçoivent des chanoines un recensement de dix solides. de la peinture de Saint Nicolas chaque année.

 Supradictum vero monasterium resque ipsius atque canonicos, ut inconcusse firmiterque semper permaneant, principi apostolorum Beato Petro committo, quatenus sub domini pape et canonicorum Romane ecclesie Beati Petri tutele semper subsistant non ut dominus papa vel Romani canonici Sancti Petri ipsum istud monasterium vel res ipsius monasterii tribuant cui velint vel canonicos in alienam manum transmutent : nam in disposicione bonorum canonicorum qui ibi bene vixerint tam ipsos canonicos quam ipsum monasterium, salvo episcopali ecclesie Pictavensis regimine, constituo; sed si qui modo viventum vel posteroruin sepe nominatum monasterium dissipare vel canonicos conturbare voluterint ipsi prohibeant atque continuo protegere studeant, censumque decem videlicet solidorum Sancti Pétri canonici Romani a Sancti Nicholai canonicis pictavensibus uno quoque anno suscipiant.

Et j'ai réussi à confirmer tout cela sous l'autorité de ce chirographe, comme une grâce de témoignage que l'autre partie de cette charte était connue des chanoines romains de Saint-Pierre, tandis que l'autre partie était détenue par les chanoines de Saint Nicolas.

 Hoc autem totum sub hujus cirographi auctoritate obnixe firmare procuravi, uti testimonii gracia alteram hujus carte scisse partem Romani canonici Sancti Pétrie alteram vero habeant Pictayenses canonici Sancti Nicholai.

Pour cette raison, j'ai obtenu une récompense des chanoines de Saint-Nicolas pour ce genre de bienfaisance, afin que, pour le pardon de mes crimes, tant pendant ma vie qu'après ma mort, ils aient toujours un chanoine dans leur monastère, ils donnaient à manger à un seul pauvre chaque jour, et à chaque fête depuis le début le matin et dans le recueil un psaume avec sa prière, et tous les deux jours de ma vie j'en envoyais un pour qu'il me protège et me défende après ma mort.

Propter hoc enim hujusmodi benefficii apud canonicos Sancti Nicholai mercedem impetravi, ut scilicet pro meorum remissione facinorum et in vita mea et post obitum meum unum canonicum in monasterio suo semper habeant, unique pauperi quaque die alimentum prebeant, atque una quaque feria absquè solempnitate in matutinis et in complectorio unum psalmum cum sua oracione, et in quacumque secunda feria in vita mea unam missam : Salus populi quidem, et post obitum meum Requiem eternam pro me canant, ut sue misericordie dextera piissimus Deus ab omnibus malis atque inimicis me perpetuo tam in vita mea quam post obitum meum protegat atque defendat.

Et ils obtinrent de moi qu'ils auraient pour toujours un serviteur au marché de Poitiers, qui percevrait fidèlement leur part de la vente du sel et la rendrait à leur cellérier et chambellan, et qu'il serait tenu dans une telle liberté qu'il il ne ferait aucune coutume ni au comte ni à personne d'autre mais seulement aux chanoines.

Illi autem obtinuerunt apud me ut in mercato Pictavensi unum servientem in perpetuum habeant, qui eorum partem de venda salis fideliter colligat et cellarario vei camerario illorum reddat, et hic in tale libertate habeatur ut nullam consuetudinem vel comiti vel cuilibet alii faciat nisi tantum canonicis.

J'étais également d'accord avec eux sur le fait que je les laisserais libres et absolus pour toujours, sans rien toucher à leur place, à leur communauté ou à leurs biens.

Hoc quoque constitui cum eis ut de loco vel communitate vel proprieiate illorum nichil tangens liberos et absolutos in perpetuum dimittam.

Testes sunt hujus constitucionis ipsecomes, qui firmavit eam, et omnes qui subsignati sunt. S.Ysemberti episcopi.S.Agnetis, matris hujus comitis. S. Aldeberti comitis. S. Hugonis vicecomitis. S. Hugonis de Liziniaco. S. Savarici vicecomitis et fratris ejus. S. Engelelmi. S. Petri de Briderio. S. Tetbaldi. S. Stephani. S. Guidonis..S. Arnaldi. S. Caloni.

 

Je suis témoin de cette constitution, et de ceux qui l'ont confirmée, et de tous ceux qui l'ont signée.

-          S. Ysembert, évêque,

-          S. Agnès, mère de ce comte. Agnès de Poitiers (1052-1089)

-          S. Aldebert, comte.

-          S. Hugues vicomte (de Châtellerault v. 1020-1069/1070)

-          S. Hugues de Lusignan. (Hugues VI 1035-1110)

-          S. Savari vicomte et son frère.

-          S.Angell

-          S. Pierre de Briderio. (Bridiers était une vicomté sur les frontières de la Marche limousine. Voir Nadaud, Nobiliaire, t. I, p. 622.)

-          S. Tetbaldi

-          S. Étienne.

-          S. Guy.

-          S. Arnaldi

-          S. Calon d’Aunay

 

L'église et les biens de Saint-Nicolas sont donnés entre 1083 et 1086 par le fils d'Agnès, le duc Gui-Geoffroi-Guillaume, à l'abbaye clunisienne de Montierneuf, le duc prétend que les chanoines n'ont pas respecté la règle.

 

 

 

 

Septembre 1330 Philippe VI de Valois - Confirmation du privilège accordé par Richard Cœur-de-lion, comte de Poitiers, en 1188, à Geoffroi Berland et à ses héritiers, de louer aux marchands de draps qui viennent à la foire de Poitiers en carême.

(JJ. 66, n° 747, fol. 311).

.

Le comte Richard résidait souvent à Poitiers dont les habitants semblent avoir assez fidèlement servi sa cause.

L'un d'eux, Geoffroy Berland, qui lui avait sans doute rendu de grands services, fut de sa part l'objet d'une libéralité considérable.

Transférant à Poitiers l'antique foire de la mi-carême, qui avait coutume de se tenir à la Pierre-Levée, Richard concéda, par acte de 1187, à Geoffroy Berland et à ses héritiers, à perpétuité, le privilège d'établir dans sa maison une halte destinée à abriter les marchands qui viendraient vendre à Poitiers pendant le temps de la dite foire.

Tous les marchands de draps de France et de Flandre, laine, soie, fourrures, devaient être contraints d'y étaler leurs marchandises moyennant le paiement d'une taxe débattue entre eux et Borland ou ses héritiers, tenus de leur côté à l'entretien des bâtiments.

C'est l'origine des halles du Marché-Vieux situées dès cette époque devant l’église Saint-Nicolas.

Elles s'y sont toujours maintenues et ont été plusieurs fois reconstruites, notamment en 1454, 1598 (1).

 

Philippus, Dei gracia, Francorum rex. Notum facimus universis, tam presentibus quam futuris, nos litteras inclite memorie carissimi domini et consanguinei nostri domini Karoli, quondam Francorum et Navarre regis, vidisse in hec verba : Karolus, Dei gracia, Francorum et Navarre rex.

Notum facimus nos infrascriptas vidisse litteras in hec verba: Richardus, comes Pictavensis, filius regis Anglie, etc.

 Hoc factum anno ab Incarnacione millesimo C. LXXX. octavo, Gregorio papa existente, Philippe rege Francorum, Henrico rege Anglorum regnantibus, etc (2)

 Nos autem dicti domini predecessoris nostri vestigiis inhérentes, contenta in supracriptis litteris rata habentes et grata, ea volumus, laudamus, approbamus et tenore presentium confirmamus.

Nostro et alieno in omnibus jure salvo. Quod ut ratum et stabile perpetuo perseveret, nostrum presentibus litteris fecimus apponi sigillum.

Datum Turonis, anno Domini millesimo CCC. XXX. mense septembris.

 

==> Transfert Halles de Poitiers- Guerre de Cent Ans

 

 

BRANCHE DES SEIGNEURS DES HALLES.

Nous croyons, grâce à de nouveaux documents, pouvoir faire remonter la filiation suivie à Berland (Geoffroy), auquel Richard Cœur de Lion, Cte de Poitou, permit d'élever, à Poitiers, des halles, où les marchands venant à la foire de la Mi-Carême seraient tenus d'étaler leurs marchandises et non ailleurs, et lui attribuer pour fils : Berland (Hilaire), lequel fut maire de la ville de Poitiers de 1216 à 1221, lequel aurait eu pour fils : Filiation suivie.

 

1. — Berland (Herbert), Ier du nom, bailli du Roi à Châtellerault en 1247, exerçait des poursuites contre un nommé Pierre Durand. (Arch. Nat. Reg. 97, 1.109.) Serait-ce le même qui, qualifié de bourgeois de Poitiers, est cité comme défunt dans le testament de Jean de Coussay, chanoine de St-Hilaire-le-Grand, daté du 29 nov. 1263 ? Il paraît avoir eu pour enfants: 1° HERBERT, qui suit; 2° N., mariée à Jean de Neuvy (de Noviaco), qui est appelé frère (pour beau-frère) dans le testament d'Herbert Il en 1326 ; il avait alors une fille nommée ISABEAU, légataire de son oncle; 3° (probablement) JEAN, citoyen de Tours, rappelé dans le testament de 1326. Il avait deux fils : JEAN, père de MARGUERITE, qui eut legs en 1326, et PIERRE, tous deux témoins dudit testament.

 

2. — Berland (Herbert), IIe du nom, fut anobli par Philippe le Long, par lettres données à Poitiers en juillet 1324. (A. H. P. 13.)

Au mois d'avril 1323, il avait obtenu la confirmation du privilège concédé à son ancêtre par Richard Cœur de Lion. Et en dédommagement des pertes qu'il avait éprouvées lors de la prise de Poitiers par les Anglais, il obtint que la foire dite de la Pierre-Levée, qui se tenait autour du dolmen de ce nom et hors de la ville, fût établie à l'avenir, pendant 3 jours consécutifs, dans son fief des Halles. (A. H. P. 13).

Le 2 juin 1326, il faisait son testament commençant par ces mots : Herbertus Berland, miles, civis Pictaviensis, etc.

Le choix de ses exécuteurs testamentaires est la preuve du rang élevé qu'il tenait dans la province, et le nombre de ses legs donne une idée de sa fortune. (V° D. F.1) Il institue pour ses exécuteurs testamentaires Jean Cherchemont, chancelier de France ; Jean Maintrolle, chanoine de l'Église de Poitiers ; Denyse de Pont-Levoy, sa femme ; Herbert Berland, son fils ; Hélie de Talmont, son gendre; etc.

Il paraît qu'il avait plusieurs enfants, car, après avoir établi les noms de ses exécuteurs testamentaires, il dit: « Si vero aliquis aliorum meorum liberorum contradicat, aut si rebellis, vel impediens, adeo quod Herbertus filius meus non possit habere et percipere libere, et pacifice, et integre prædictas, etc. » Suit une clause pénale.

Ce testament nous apprend que Herbert s'était marié deux fois ; d'abord avec Philippe LANIÈRE (ailleurs LARQUIER), dont il eut deux enfants; puis avec Denise DE PONT-LEVOY, de laquelle il ne paraît pas avoir eu de postérité.

Berland habitait à Poitiers son hôtel des Halles, situé au-dessus du bâtiment des halles actuelles.

A l'époque de la Révolution, il existait encore une porte murée, flanquée de deux tours, qui faisaient avant-corps dans la rue, en face des Trois-Piliers.

Herbert II eut pour enfants : 1° HERBERT, qui suit ; 2° N., mariée à Hélie de Talmont, bourgeois de la Rochelle ; 3° (probablement) Louis, qui donna quittance à Poitiers, le 10 févr. 1341, au nom de Hélie de Talmont.

(Cette pièce munie de son sceau [écu semé d'étoiles à deux poissons] existe actuellement dans le vol. 299. Pièces originales ; Cab. titres.)

 

3. — Berland (Herbert), IIIe du nom, Chev., sgr des Halles, né vers 1300, fit aveu à Chauvigny, le mardi avant l'Exaltation de la Sainte-Croix 1328, pour le fief de Tessé, à cause de sa première femme. (Dans cet acte, il est qualifié clerc. Fonds Lat. 17041, 80.)

Il fonda, le 14 août 1345, l'église des Augustins à Poitiers, testa le 18 sept. 1356 et est qualifié de chevalier. (D. F. 1.)

 Il épousa : 1° vers 1320, tiphaine OGIER, fille de Jean, clerc de Vivonne, et de Jeanne Cheville ou Cherelle ? (Lat. 17041,80) ; 2° vers 1330, Jeanne D'Aux (sœur ou nièce de Fort, évêq. de Poitiers).

On voit, par le testament d'Herbert III, qu'il eut pour enfants du 1er lit: 1° HERBERT, qui suit ; et probablement, 2° JEAN ; 3° PIERRE ; du second lit : 4° PHILIPPE, mariée avant 1356 à Josselin de Lezay, sgr de Montoiron; 5° CATHERINE, 6° JEANNE, mineures en 1356.

(D'après un acte de 1405, une CATHERINE (Berland, celle-ci sa fille ou sa nièce, veuve de Jean de Taunay, bourgeois de Poitiers, fit conjointement avec Herbert Berland et Simon Berland un arrentement de terres, psse de Marçay.)

 

4. — Berland (Herbert), IVe du nom, Chev., sgr des Halles, était poursuivi en Parlement de Paris par Philippe Gillier, trésorier du duc de Normandie en Dauphiné, sur de prétendus excès, maléfices, etc., d'après un mandement du sénéchal du Poitou du 6 fév. ; mais la véritable cause était la possession du domaine des Forges que Gillier prétendait avoir acquis.

 Herbert épousa, vers 1350, Guillemette DE TALMONT (probablement sa cousine), d'après un titre des Archives de la Vienne (G. 846), dont il eut: 1° HERBERT, qui suit; 2° SAUVAGE; 3° (probablement) JEAN, qui, le 25 avril 1311, étant chanoine de St-Hilaire-le- Grand de Poitiers, fut témoin avec Herbert Berland, son frère (?) d'un traité passé le 18 avril entre Bertrand de Maumont, évêque de Poitiers, et Louis d'Harcourt, Vte de Châtellerault.

Jean fut reçu chantre du Chapitre de St-Hilaire le 10 mars 1391, et fonda en 1392, en l'église de St-Hilaire, à l'autel Ste-Catherine, une chapelle à la présentation du sgr des Halles.

4° CATHERINE (peut-être celle mariée à Jean de Taunay, qui, en 1403, possédait indivis avec Herbert et Sauvage Berland, les fiefs des Halles et de Tessé).

 

5. Berland (Herbert), Ve du nom, Chev., sgr des Halles, né vers 1350, épousa d'abord vers 1580 Andrée DE VIVONNE, fille de Hugues, Chevalier seigneur de Fors, et de Jeanne de Gourville, puis vers 1400 Catherine DE CHAUSSERAYE (remariée vers 1420 à Huet de St-Mars, Ec.), fille de Payen, sgr d'Airvau, et de Marguerite de la Porte.

Il eut du premier lit : 1° HERBERT, 2° JACQUES, qui décédèrent jeunes, d'après un partage du 9 juin 1404 entre Guy de Vivonne et Jacques Poussard. (Franç. 20223.) On voit, par une enquête faite le 10 fév. 1424, qu'il n'eut pas d'enfants du second lit. (Latin 17129, 537.) § II.

5. — Berland (Sauvage), Ec., sr de Tessé? fils puîné d'Herbert IV et de Guillemette de Talmont, était en 1403 seigneur indivis des Halles de Poitiers et de Tessé, conjointement avec Herbert et Catherine, qui possédaient chacun un quart de ces fiefs, tandis que Sauvage en avait la moitié (d'après une transaction au sujet de Tessé, en date du 2 juin 1605).

Il possédait un hôtel à Châtellerault, rue Saint-Jacques, tenant au Palais. (Invent, des titres de Châtellerault.)

Il était décédé en 1424, lors d'une enquête faite à la demande de Huet de Saint-Mars, 2° mari de Catherine de Chausseraye, contre Agnette Ysoré, veuve dudit Sauvage Berland (dans laquelle il est dit que do Jacquette BOYLÈVE, fille de Simon, Sauvage aurait eu pour fils TURPIN, qui suit.)

Le texte de la note étant mal rédigé, on ne peut savoir exactement si ladite Boilève fut réel- lement la femme de Sauvage ou seulement celle de Turpin. Sauvage épousa certainement Agnette YZORÉ, fille de Jean, Cher, (que l'on croit sgr de Pleumartin. Lat. 17129, 549).

 

6. — Berland (Turpin), Ec., testa le 25 nov. 1421, d'après une note de Duchesne (vol. 32, 158), mais vivait encore en 1424.

Il épousa peut-être Jacquette BOYLÈVE (vr plus haut) et paraît avoir eu pour filles : 1° JEANNE, De des Halles, mariée à Jean Mérichon, maître des comptes du Roi, et 2° GUILLEMINE, D° des Halles, en partie, mariée à François Guérinet, Ec., sr du Verger, général des Aides en Poitou.

 

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou. Tome premier, A - Brisset. Tome 1 par M. H. Beauchet-Filleau et feu Ch. de Chergé

1188. Privilège accordé par Richard Cœur de lion, comte de Poitiers, à Geoffroy Berland de louer des magasins aux marchands de draps qui viennent à Poitiers pour la foire de carême <==

(1)   Mémoire sur les halles et foires de Poitiers, par Rédet. Arch. Hist. Du Poitou, XI, n°101.

(2). Voy. plus haut, sous le n° CI, ces lettres de Richard Coeur de lion, publiées avec le vidimus de Charles le Bel, à la date d'avril 1323.

 

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